Aveux: l’école ne remplit pas sa mission

Dans un discours adressé à la fédération socialiste du Nord, placée sous le signe du plein emploi et de l’éducation, la maire de Lille s’est fendue d’une déclaration en forme d’aveux: « l’école n’a pas rempli toutes ses missions ».
Il faut au moins un envoyé spécial du Monde pour couvrir un tel évènement: le débat sur la préparation du « projet 2002 » à la fédération du Nord du Parti Socialiste. Comme d’habitude pourrait on dire, les militants socialistes ont souhaité parler de plein emploi et d’éducation.
Normal: entre les chômeurs et les 1.300.000 fonctionnaires de l’école publique, les socialistes ont là une formidable réserve de voix. J’exagère bien sûr, mais le fait est que les socialistes par leur politique « sociale » des 35 heures et autres calamités entretient la pauvreté, limite les avancées salariales, augmente la précarité.
De quoi aussi alimenter la réthorique anti-patrons, anti-entreprises, anti-marché, et anti-capitaliste tout simplement. La panacée pour les socialistes!

Les socialistes ne s’y trompent d’ailleurs pas: « La baisse du chômage ne fait pas forcément gagner des voix aux élections, a expliqué Gérard Caudron, député européen. C’est parfois même le contraire car ceux qui sont encore au chômage le vivent encore plus mal ». lol (laughing out loud) comme je dirai sur irc. Les voilà bien embêtés par la baisse du chômage, qu’est ce que je disais!
Ils mettent cela sur la cause de l’envie que cette baisse du chômage susciterait chez ceux qui restent chômeurs… ils le « vivent mal » de rester au chômage. A quand une assistance psychologique ?

Pour faire remonter la courbe du chômage, les socialistes ont heureusement un remède: le président de la commission des affaires sociales de l’Assemblée a déclaré qu’il fallait désormais imposer: « une obligation forte sur les conséquences sociales de leurs choix stratégiques« , car elles se comportent comme « des grands prédateurs« . (J’ai paraphrasé le monde sur cette phrase, mais il fallait la rapporter telle qu’elle c’est si beau).

Martine Aubry a plaidé pour le réalisme. Ah ? Tiens, adopterait-elle un point de vue libertarien ? Que nenni, le réalisme c’est « nous pouvons détruire l’économie, mais pour qu’on ait l’air de rien, allons y doucement ». Donc elle a choisi une voie sournoise pour le faire, mais elle en a la volonté.
L’ex-ministre, et peut être future Premier Ministre, demande à ce que les entreprises qui licencient soit obligées de « reclasser » les licenciés. Reclasser, cela veut dire que l’entreprise qui les employait doit leur trouver un travail. Amusant, il faudrait pour cela que le stock d’emplois soit fixe, que les travailleurs soient tous interchangeables à volonté… Tout d’une vision mécaniste de l’économie comme l’aiment nos socialistes (et nos RPR/UDF/etc…). Tout d’une mesure qui mettra en péril les entreprises car évidemment on imagine une obligation assortie de sanctions n’est ce pas ?

A défaut de la vision de l’Europe que tout le monde attend de la part de Lionel Jospin, après le texte de Mr Schroeder, Martine Aubry nous a livré la sienne. Simple comme le socialisme: « L’Europe n’aurait aucun sens si elle ne devait être qu’un sous-produit du libéralisme anglo-saxon« . Nous devons être le nouveau fer de lance du socialisme je suppose, en remplacement de l’URSS.
Le secteur de l’éducation, déja monopolisé par l’Etat, va encore se trouver au coeur de cette nouvelle bataille vers le nouveau genre humain. L’égalitarisme forcené qui taraudent nos politiciens, et surtout les acharnés dans le genre de Martine, qui en gauchiste vaut bien Madame Thatcher à droite, va encore faire des ravages.
Martine Aubry, dixit Le Monde, a pris « son auditoire à rebrousse poil » en parlant de l’inégalité devant l’éducation.
Dès que le mot inégalité est prononcé devant un socialiste, son regard devient doux, le ton de sa voix s’apaise. Parler d’inégalités aux socialistes, c’est parler de liberté aux libertariens!

Pour remédier à ces inégalités, la baguette magique de Martine va encore frapper: « Ce sont des questions à se poser avant celle des moyens financiers à mettre en œuvre. Il est inacceptable qu’un enfant sorte de l’école primaire sans savoir lire, écrire et compter ». Inadmissible qu’une grande fille comme elle ne sache pas compter. Le nombre des enfants dans les écoles baissent, en même temps que les indicateurs d’illettrisme, sans parler des savoirs en maths. Je ne saurai donner les chiffres précis, mais ils existent. Sachez les trouver sur l’Internet, je n’ai pas cette patience.
Mais je n’ai même pas besoin de ces chiffres. Martine Aubry elle même a dévoilé la vérité: dans la région Nord, les 40 meilleurs écoles sont privées. Pas une publique. Lamentable.
Au lieu d’en tirer les conclusions qui s’imposent, comme par exemple de privatiser l’école, de responsabiliser les chefs d’établissement, de supprimer les impôts pour financer la gabegie scolaire de l’Etat, elle demande… plus d’Etat bien sûr. Et vite précise-t-elle.

Martine Aubry, qui certainement sera Premier Ministre de Jospin-Président, s’apprête donc à donner dans plus de désastre étatique. Souhaitons leur de perdre les élections. Au moins la droite donne dans le quasi status quo, même si son discours est nettement à gauche.