Gâchis public: 17.5 milliards d’euros!

Quelle importance ont 17.5 milliards d’euros ?
Pour les Echos, la réponse est: un article en page 18. Pourtant c’est la somme que la Commission de Bruxelles s’apprête à jeter par les fenêtes, au motif de la recherche. Sous le titre « Nouveau Programme cadre pour la recherche européenne », les Echos nous informent de la prochaine sortie de vos poches de 17.5 milliards d’euros. Oh, ce n’est pas grand chose. Juste 7 fois l’investissement de l’Airbus A380. Ou encore…. Zut, trop c’est trop, ce chiffre n’est pas humain. Il est trop grand, qui peut l’appréhender réellement ? Excusez moi cet écart, mais il est difficile de parler de milliards quand soit même on lutte pour quelques francs de plus ou de moins.

Continuons: le correspondant des Echos à Bruxelles rapporte donc que dans le cadre de l’engagement des « dirigeants des Quinze » (entendez par là les Chirac Jospin Blair Schöder réunis), se sont engagés à faire de l’Europe l’économie la plus attractive et la plus compétitive du monde.

Oh quel bel engagement. Ils sont bien placés d’ailleurs, ils ont donc décidé comme première mesure une démission collective, la fin de l’Union Européenne en tant que monstre bureaucratique, l’arrêt des subventions telles que la PAC et autres…

Oh pardon, je rêvais tout haut…. Pour réaliser cet engagement vraiment ridicule étant donné qu’ils sont les premières causes de pauvreté, de non compétitivité etc…, ils ont donc décidé de faire encore plus de mal à l’économie.
Cette fois ci le malheur passe par l’excuse de la recherche: il faut subventionner! Comme d’habitude, on sort les grandes phrases: « […] la création d’une véritable Europe de la recherche, capable d’attirer les chercheurs […] indispensables à cette économie fondée sur la connaissance et l’innovation ».
Messieurs les hommes politiques, sachez que les entreprises n’ont pas besoin de vos services: elles consacrent toutes seules de l’argent en recherche, et des entreprises comme IBM ont des budgets de recherche fondamentale très élevés avec des résultats conséquents. Pas besoin de soutien étatique. Si on me dit que IBM touche des subventions, ce dont je ne doute pas, je dis que c’est là un effet d’aubaine: IBM fait supporter par d’autres ce que de toute façon elle aurait dépensé.

L’article passe en revue cette « triste » constatation: en Europe, les dépenses de recherche sont de 1.9% contre 2.7% aux USA et 3.1% au Japon. Quelques remarques: d’abord, que recouvrent les dépenses ? Les frais de fonctionnement ? Les heures réellement passées ? Dans des domaines tels que la recherche, on ne peut pas affirmer que le coût est synonyme de qualité. Preuve en est… l’Union Soviétique (une fois n’est pas coutume): en effet l’URSS avait des chercheurs de très haut niveau dans tous les domaines, sans budget, des débrouillards de génie, ce qui ne l’a d’ailleurs pas empêché de sombrer.
Ce rappel des pourcentages est juste une technique qui consiste à dire: il faut faire comme ailleurs, sans se poser la question de savoir ou se trouve l’équilibre, qui en l’occurence n’existe pas, puisque les décisions sont prises par des hommes politiques et non par le marché (décisions des entreprises).
La solution existe donc: si 14.9 milliards d’euros n’étaient pas assez, en voilà donc 17.5 milliards! Trop ce n’était pas assez, en voilà plus, c’est tellement ridicule que ça pourrait être un slogan publicitaire!

Bien sûr, tout le monde va être arrosé, avec de l’argent pour l’aéronautique, la santé, les biotechnologies… bref, un peu tout le monde. Il va y avoir des « réseaux d’excellence », autour de projets communs, bref tout ce qui existe déja de coopération entre chercheurs va continuer…. Car ne croyez pas que les scientifques attendent l’argent: ils communiquent déja entre eux rassurez vous.
Tiens pour l’anecdote, qui a inventé le html, le langage de base de l’Internet ? Un chercheur du CERN à Grenoble! Tout juste! Il voulait un outil de diffusion pratique pour ses travaux et ceux de ses collègues….

Bref dans ces mesures financées à grand coup d’impôts, rien de transcendant, et encore une fois des milliers de bureaucrates décideront si de tel ou tel projet celui-ci plutôt que celui-là devra être entrepris, au mépris bien sûr des investisseurs qui se seraient présentés, si les politiques ne leur avait pas volé leur argent d’abord….

Car évidememnt les politiques invoquent comme d’habitude la carence du marché dans la recherche pour subventionner, et de toute façon, la « vraie » recherche ne peut être faite par une entreprise privée!