Légitimité de l’impôt

Le Monde, le soi-disant quotidien de référence en France, est truffé de propagande socialiste. C’est certainement ce point qui en fait le quotidien de référence. La preuve dans cet article: « la légitimité économique de la dépense publique ». Le Monde, c’est le quotidien d’informations générales le plus lu en France. C’est LA référence journalistique. Si jusqu’à ce jour je l’ai épargné, c’est tout simplement que chercher le socialisme et le dénoncer doit passer par sa dénonciation dans les médias que l’on dit « Ã  droite ». Certes Les Echos sont plus à droite que Le Monde, mais cela rend d’autant plus insidieuse la perfidie socialiste qui se répand dans certaines pages, de ci de là, sans l’air de rien. Au moins, au Monde, c’est clair!

Le thème qui a fini par me fatiguer et me faire réagir est le suivant: un article intitulé « la légitimité de la dépense publique », dont l’auteur est un professeur d’université, Mr Jean Marie Harribey, en sciences économiques et sociales, à Bordeaux IV.

Cet article est un pur condensé de propagande, utilisant toutes les techniques habituelles: discrédit par le vocabulaire employé, figures de réthoriques etc… Je vais donc m’attacher à en faire un commentaire, même si cela m’écoeure profondément.

« Depuis vingt ans, s’est progressivement imposée l’idée selon laquelle l’implication de l’Etat et des collectivités publiques dans l’économie aurait atteint un niveau trop élevé ». Je parlais de réthorique: cet homme parle comme si rien n’avait changé. Or les impôts ont bel et bien progressé dans ce laps de temps. Et pas qu’un peu! En 20 ans, c’est un « glissement » de 10 points, de 35 à 45%!.

Comme ce professeur d’université ose tout (cf note en bas de page), il se permet de mettre des guillemets à l’expression prélèvements obligatoires. Il parle donc des « prélèvements obligatoires », comme s’il s’agissait d’une construction de l’esprit de personnes dérangées. Mais par essence, un impôt n’est il pas obligatoire ? Qu’il refuse de payer son impôt sur le revenu, ou plus drôle encore: les taxes sur l’essence, la TVA dans son supermarché! Il saura alors ce qu’est la puissance de contrainte de l’Etat. Et mieux encore, l’Etat se décharge du sale boulot justement en le reléguant aux caissières de supermarché, et aux patrons de bar! Encore des prélèvements, indirects, non monétaires, mais que l’on ne mesure jamais!

Ces impôts sont bien sûr insupportables, car lorsque l’on travaille à plein temps pour percevoir une moitié de salaire, on se dit qu’en effet il y a problème. Pour notre économiste en chef, rien ne cloche. D’ailleurs, privé ou public, c’est pareil: « insupportables pour […] l’économie qui serait pénalisé par le « détournement de ressources » -mieux employés par les agents privés- vers le secteur public. » Il nie donc le fait que les ressources soient mieux employées par le secteur privé que par le public. Pourtant, entre l’URSS et les USA, on a bien vu où se situait la bonne solution.

Laissons de côté de cette démonstration, qui est trop courte, et attachons nous un instant à montrer toutes les raisons de l’échec du public.
Le public ne peut pas être efficace car ses ressources sont gratuites: les impôts sont prélevés par la force, et ce coût est supporté par les personnes dépouillées. Que l’on ne me dise pas qu’il en coûte à un voleur de voler sa victime!
Le public ne peut être efficace, car les informations pertinentes des prix lui sont étrangères: entre un hôpital et une crèche comment décider ? Bien sûr, il y a un prix, mais ce prix là n’est pas économique. L’Etat ne mesure pas le cash flow d’un hôpital ou d’une crèche. C’est quand il y a des manifestations dans une ville que l’on ouvre une crèche ou un hôpital. Alors que c’est par une étude de marché qu’un groupe privé anticipera la demande et ouvrira des structures adéquates.
Le public n’a pas d’obligation de réussite: puisque tout le monde est propriétaire du public, personne n’en a le contrôle, sauf… les hommes de l’Etat. Objection courante: les élections. Oui, dans le cas où l’Etat est très petit, où les électeurs connaissent le gouvernement, pour une mairie par exemple. Mais dès lors que l’Etat est immense, il devient enjeu de groupes politiques importants, coalitions hétéroclites, et en France, coalitions socialistes! Les hommes de l’Etat font ce qu’ils veulent, et les revers judiciaires ne les empêchent pas de revenir exercer leur métier: voler le peuple. Pour en revenir à l’obligation de réussite, il faut rajouter qu’il n’y a pas d’actionnaires. De toute façon l’Etat français ne fait même pas de bilan patrimonial. Alors comment établir si nous nous sommes enrichis ou appauvris « collectivement » en regardant ce que valait notre « part » d’Etat avant et après tel ou tel gouvernement ? C’est impossible! Les seuls vrais détenteurs d’un pouvoir sur l’Etat sont ceux qui ont un pouvoir politique, par leur nombre: les fonctionnaires.

Continuons la lecture: « ces considérations ont été diffusées par le biais d’un adage érigé en loi économique: trop d’impôt tue l’impôt, qui n’est que la traduction de la courbe de Laffer ». Ignorance crasse! Un adage est souvent un concentré de savoir pour celui qui l’interprête correctement! D’autre part, la courbe de Laffer n’est plus à démontrer. Là encore, la tournure même de la phrase sert d’argumentation, en décrédibilisant les faits présentés: La sagesse « populaire » n’aurait pas la même valeur que son savoir académique ?

« Dans ce contexte idéologique […]« . Contexte idéologique ? Là encore, les socialistes vont nous faire croire que si la situation est triste dans nos pays c’est bien par la faute du libéralisme passé! Il faut donc plus de socialisme! Et les taux d’impositions qui augmentent ? Et les dettes qui s’accumulent ? Tout ça aussi c’est le libéralisme ? D’ailleurs il donne tout de suite les responsables des récentes fausses baisses d’impôts en Europe: des lobbies anti impôts! Quel tristesse, des gens qui protègent leurs biens. Imaginez donc que l’on parle du lobby des femmes violées, c’est pareil! On se défend contre une agression, alors qu’un lobby sert ses intérêts particuliers contre ceux des autres: ce sont les têteurs de subventions qui sont des lobbys. Les agriculteurs, les fonctionnaires etc…

Notre professeur, en grande forme, va donc s’attacher à démontrer que ces baisses sont néfastes. D’abord, il prétend « qu’il n’y a pas de prélèvement net ». Bien sûr que oui, il y en a un. Tout échange libre conduit à une création de valeur, car les deux parties y sont consentantes, donc y trouvent nécessairement un avantage. Dès lors qu’un échange ne se fait pas parce qu’une partie de l’argent a été volé par les hommes de l’Etat, il y a perte. La vision comptable qu’il défend est d’un ridicule qui démontre bien son ignorance de la nature de l’Homme, de sa dimension psychologique, intangible dans la définition de ses préférences, de ses goûts.
Il argue aussi du fait que les prélèvements sont redistribués… Là encore, vision comptable, qui ne tient nul compte de ce qu’aurait fait les gens si ils avaient eu le choix! Et comme ils ne sont pas redistribués à ceux qui ont subi les prélèvements (obligatoires!), il y a bien perte et gain pour d’autres. Le jeu est à somme nulle. Ce n’est pas un échange libre.

Plus je lis, plus je m’amuse: « Il faut porter l’argumentation contre la pensée libérale au niveau théorique« . En effet, il serait peut être temps d’arrêter d’user de formules, d’effets de réthoriques, pour en venir aux arguments. Notre homme va donc tenter d’apporter une « réfutation logique » au libéralisme. Ce sera l’objet du prochain article!

Note: Michel Audiard a fait dire à Gabin: « les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait ».