Greenwheels

Vous avez dit pollution ? Vous avez dit encombrements ?

LA HAYE (AFP). Une entreprise néerlandaise de location de voitures à l’heure, Greenwheels (Les roues vertes), est devenue en moins de 10 ans une « success story » tout en désengorgeant routes et agglomérations notoirement congestionnées.

Pas besoin de taxes , de règlements, de projets « citoyens ». Pas besoin de politiciens. Bref, pas besoin de force brute.

L’intelligence et l’imagination, pour peu qu’on les laisse libres d’agir, font très bien le travail.

Surtout quand elles sont motivées par le plus puissant des moteurs: l’intérêt personnel.

Une entreprise néerlandaise de location de voitures à l’heure, Greenwheels (Les roues vertes), est devenue en moins de 10 ans une « success story » tout en désengorgeant routes et agglomérations notoirement congestionnées.
« Aux Pays-Bas, nous détenons plus de 80% du marché de la location à l’heure, et en Europe, nous sommes un des plus grands », indique Jan Borghuis, membre de la direction de Greenwheels.
Il refuse de dévoiler le nombre d’abonnés et le chiffre d’affaires « pour des raisons de concurrence », mais cite volontiers une étude du ministère néerlandais des Transports, selon laquelle d’ici 2010, 400.000 personnes devraient être affiliées auprès de Greenwheels ou une autre organisation comparable.

Si cette projection se réalise, cela rendra 65.000 voitures actuellement en circulation inutiles, libèrera l’équivalent de 600 terrains de football en espaces de parking, diminuera de 3 milliards le nombre de km roulés aux Pays-Bas et représentera près de 11% des réductions de CO2 que le gouvernement néerlandais veut imposer au transports.

Le principe autour duquel cette entreprise a grandi est simple: le consommateur ne paie que ce qu’il roule, et n’a plus à se soucier de la voiture.

Greenwheels débute à Rotterdam (sud-ouest) en 1995 avec trois voitures. Moins d’une décennie plus tard, cette jeune entreprise dispose de 525 points de stationnement dans 30 des principales villes néerlandaises.

A chacun de ces points, une ou plusieurs voitures attendent un utilisateur, abonné à Greenwheels, qui a réservé « sa » voiture quelques minutes plus tôt par internet ou par téléphone.

Un « petit » abonné de Greenwheels peut déjà effectuer des trajets pour 2,5 euros de l’heure (5 euros en heure de pointe), auxquels il faudra ajouter quelque 0,19 euros de frais d’utlisation au kilomètre, carburant compris.

Les abonnements vont de 5 à 50 euros par mois selon la consommation en km des membres. Les tarifs à l’heure et au km sont décroissants, voire gratuits, pour les « gros » utilisateurs.

« Selon l’association des consommateurs néerlandais, c’est le moyen le moins cher de rouler pour les personnes qui n’utilisent pas quotidiennement de voiture ou qui roulent moins de 10.000 km par an », explique M. Borghuis.

Aux Pays-Bas, cela signifie en moyenne près de 1.600 euros d’économies sur les faux-frais (taxes, assurances, parking, entretien,…) que représente annuellement une voiture, avant d’avoir roulé le premier km.

« Tous les abonnés reçoivent une carte magnétique qui permet d’ouvrir et de démarrer la voiture. Cette carte nous permet également de calculer le nombre d’heures et de km qu’a effectués le conducteur. A la fin du mois nous lui envoyons la note, comme le ferait une compagnie de téléphone », précise Jan Borghuis.

Chaque voiture Greenwheels (des Peugeot 106 et 206, reconnaissables à leur peinture rouge cerise avec des décorations vertes) dispose d’un permis de parking pour la ville où elle est stationnée. Un atout de poids dans une ville comme Amsterdam où, dans certaines quartiers, l’attente pour une carte de stationnement résidentiel peut atteindre 10 ans. La voiture est équipée d’une carte-essence pour toute station-service aux Pays-Bas, d’un abonnement au Touring Club néerlandais, et elle est couverte par une assurance tous-risques.

Les entretiens et les nettoyages sont pris en charge, « ce qui est également un souci en moins pour nos abonnés », estime M. Borghuis.

Delanouille, tu peux te rhabiller.