L’état – et toutes ses dépendances – n’est pas la France. Néanmoins, ses relations avec elle sont étroites.
Pour l’année 2006, le législateur de France vient de voter cette semaine qu’une année encore, les recettes que l’Etat tirerait, par la contrainte, des activités menées par les gens vivant en France seraient inférieures à ses dépenses.
La différence a été fixée à 46,9 milliards d’euros, plus de 300 milliards de francs !
Les « crédits » votés s’élevant à 334,425 milliards d’euros, et pour parler avec le langage de tous les jours, le déficit voté représente donc 14% des dépenses de l’Etat.
Très grossièrement, et dans l’absolu, chaque euro que l’Etat va dépenser à partir du 1er janvier 2006 pourra l’être parce que des épargnants – du monde entier – lui auront prêté 14 centimes, l’instant précédent.
Tout se passe comme si 14 centimes d’épargne étaient désormais nécessaires pour que l’Etat effectue un euro de dépense. Mais ce n’est pas tout.
Pour que les épargnants puissent lui prêter les 14 centimes, il faudra qu’ils aient pu payer préalablement les divers impôts et taxes que le législateur leur aura infligés et dont le montant est égal à 86 centimes. Il faudra donc qu’ils aient mené des activités qui leur auront permis de créer de la valeur pour beaucoup plus de 100 centimes – 1 euro -.
Ces mêmes épargnants ont dès à présent en patrimoine, selon les évaluations, 1100 milliards, 2000 milliards d’euros, voire davantage, de créances sur l’Etat.
En d’autres termes, les hommes de l’état peuvent pérorer sur le rôle fondamental de l’Etat en France pour le bien de tous parce que des épargnants – du monde entier – ont choisi de lui prêter ces sommes. S’il n’y avait pas ces épargnants, s’il n’y avait pas eu non plus l’innovation financière que le monde a connue depuis une vingtaine d’années, les hommes de l’Etat ne pourraient pas pérorer de la sorte, ils auraient disparu.
Il reste qu’à partir du 1er janvier 2006 et pour que le naufrage proche de France ne soit toujours pas sensible au bon peuple, il faudra que les hommes de l’Etat soient destinataires d’une épargne de 14 centimes pour pouvoir opérer une dépense d’un euro.
0,14 pour un, tel est l’avenir 2006 de l’Etat de France. Sinon Â… , c’est que l’iceberg de la banqueroute aura été éperonné.
Je crains malheureusement que l’iceberg n’ait été déjà touché. Quand on voit les gesticulations de nos élus pour taxer tout ce qui ne l’a pas encore été, les appels de coudes de France Trésor et ses OAT un peu moisis qui tente de les vendre en direct aux particuliers, les rapports alarmants (et alarmistes) de la Cour des Comptes sur son site et celui du sénat, on peut légitimement se demander si le petit vent de panique qu’on sent souffler dans les coursives des assemblées n’est pas le début d’une débandade rapide et généralisée.
« En d’autres termes, les hommes de l’état peuvent pérorer sur le rôle
fondamental de l’Etat en France pour le bien de tous parce que des
épargnants – du monde entier – ont choisi de lui prêter ces sommes. S’il
n’y avait pas ces épargnants, s’il n’y avait pas eu non plus l’innovation
financière que le monde a connue depuis une vingtaine d’années, les
hommes de l’Etat ne pourraient pas pérorer de la sorte, ils auraient
disparu. »
Absolument, cher Georges, ils auraient disparu comme les dinosaures.
Peut-on ajouter que cette épargne quasiment subtilisée ou accaparée par
l’Etat ne peut par définition pas être utilisée à autre chose et notamment Ã
la création de richesses ?
C’est ce caractère intrinséquement vicieux de l’Etat – mais perçu par si peu
de monde – qui me fait dire que l’Etat aussi petit soit-il repose sur une
base foncièrement perverse et inique.
Pour déboulonner l’Etat, il conviendrait donc que les épargnants du monde
s’unissent pour refuser de lui faire crédit. Mais beaucoup trouvent encore
intérêt à le faire, c’est une réalité. Le monstre étatique n’est donc pas à la
veille de son extinction.
J’ai bien l’impression que vous êtes tombé dans le piège du socialo-
communiste Breton. Plutôt que de parler de qualité de la dépense publique,
vous n’avez de cesse de dénoncer un endettement dont on ne sait d’ailleurs
pas ce que vous lui reprochez. Comme si la préoccupation libérale devait être
de préférer un vol aujourd’hui à un vol demain.
Soulignons tout de même ce qu’Emma rappelle sagement : ceux qui prêtent Ã
l’Etat et aux administrations publiques le font volontairement. L’Etat français
ne subit aucune prime de risque, il est l’agent à qui l’on prête le plus
facilement. Le marché n’envisage donc à aucun instant une quelquonque
« banqueroute » prochaine. Entre les mauvaises augures de George Lane et le
marché, je choisi la sagesse du marché.
Le benêt regarde le doigt – le marché spot – du sage – les marchés non spot – qui lui montre la lune – les dégats que vont provoquer la perte de confiance des marchés -.
Mais, le cas échéant, simultanément, il scie la branche sur quoi il est assis – il scande alternativement « vive le patriotisme/protectionnisme économique », « mort aux marchés spot et non spot » et, en particulier, « mort aux OPA », « mort aux rentiers » -.
*sagesse du marché.*
c’est un très joli thème cher collègue autricien.
The efficient market theory
Vous devez être professeur d’économie pour parler ainsi.
alors expliquez nous :
Pourquoi des PER de 9, de 12, de 40, de 100? selon les époques et les « thèmes »?
Pourquoi des bulles de la nouvelles économie?
Pourquoi le krack de la nouvelle économie? et autres
Pourquoi des prêts à l’Argentine, au Brésil, au Mexique, à l’Indonésie, etc., selon les époques, négociés sur le marché?
Pourquoi? Pourquoi?
La sagesse, cher ami, la sagesse.
Et puis les accidents n’arrivent qu’aux autres….
Il reste aussi une autre question, monétaire, en suspens. Dans le bon vieux temps on pouvait dévaluer. Ou bien le truc c’était que les autres pays fassent de même. Quelle peut être l’attitude la BCE? Quelles peuvent être les tensions sur l’euro?
dévaluer et inflater un max
En fait, cher collègue anonyme, ce qui compte ici n’est pas tellement de
savoir si le marché a raison ou non de croire cela. Ce qui compte, c’est ce
qu’il croit.
Deux arguments à cela :
– l’endettement est d’autant moins un probléme comparativement à l’impôt
que son coût est faible.
– les croyances du marché sont ici presque autoréalisatrices : tant que le
marché croît, le marché prête à bon prix, et de fait, tant que le marché
prête à bon prix, le marché a raison de croire.
Georges est agacé parce qu’il voudrait que le marché soit capable de
valorisations morales. Pour Georges, l’Etat français mérite des claques,
alors Georges affirme depuis des lustres que le marché est sur le point de
lui en mettre. Mais, hélas pour Georges, l’adhésion au libéralisme des
milieux financiers s’arrête à la frontière du portefeuille d’actifs. Même si
l’on se dit libéral, on profite volontier du monopole de la violence dont
dispose la puissance étatique pour possèder quelques titres sans risques.
Une sorte de freeriding des libéraux : sans un Etat pour coordonner un
boycott de l’Etat par la force, personne n’est prêt à être le seul idiot Ã
sacrifier son portefeuil pour un acte militant.
Quant au risque d’un retournement immédiat des taux proposés au trésor,
il est peu probable. Le scénario d’un décrochage progressif à l’italienne
parait plus pertinent. Autrement dit, la sagesse du marché va fournir des
incitations douces et progressives à un retour à des finances publiques
équilibrées.
« Quant au risque d’un retournement immédiat des taux proposés au trésor,
il est peu probable. Le scénario d’un décrochage progressif à l’italienne
parait plus pertinent. Autrement dit, la sagesse du marché va fournir des
incitations douces et progressives à un retour à des finances publiques
équilibrées. »
On ne peut pas laisser deux économistes ensemble sans qu’ils se mettent
immédiatement à jargonner, à supputer, à tenter de prévoir avec leurs
mots à eux comme dans un consistoire.
Messieurs, je ne sais pas ce qu’est un décrochage progressif à l’italienne ni
l’autoréalisation des croyances du marché encore moins inflater un max.
L’économie est une science humaine qui a intérêt à être comprise par les
non-économistes sinon si elle n’est qu’un langage pour se reconnaître
entre économistes, elle est bien peu de chose. En mot, parlez donc
clairement s’il vous plaît afin que la béotienne que je suis vous comprenne.
Peu importe les intentions, il y a une limite dont je ne comprend pas qu’elle ait pu être dépassée impunément.
J’ai voté Maastricht et la limite de 60% du PIB pour l’endettement d’un état me paraissait sage.
Quelquechose m’échappe, comment les hommes de l’état peuvent-ils engager les générations futures au delà cette limite ? Qui doit les rappeller à l’ordre ? La commission EU ? Le peuple français ?
« On ne peut pas laisser deux économistes ensemble sans qu’ils se mettent
immédiatement à jargonner, à supputer, à tenter de prévoir avec leurs
mots à eux comme dans un consistoire. »
C’est gentil, mais sur ce point, je ne prétendrais pas être meilleur que
Georges Lane !
« Messieurs, je ne sais pas ce qu’est un décrochage progressif à l’italienne »
L’Italie est le mauvais élève européen en matière d’endettement des
administrations publiques, et, depuis quelques mois, le trésor italien paye
une prime de risque sur ses emprunts, c’est à dire qu’il emprunte à taux
plus élevé (d’environ 0.20 sur les maturité de 30 ans) que tous les autres.
(voir : http://minilien.com/?KbaPPLRFCp )
« ni l’autoréalisation des croyances du marché » : Tant que l’endettement
n’est pas cher, l’endettement n’est pas un problème. Et tant que
l’endettement n’est pas un problème, il n’y a pas lieu qu’il soit cher. (ce qui
n »est pas totalement vrai, mais a quand même du sens)
Emma, vous n’êtes pas béotienne.
Vos interlocuteurs sont des « mathématiciens » qui se prennent pour des économistes ou des économistes qui ne débouchent pas dans leur discipline.
Les uns et les autres ne pouvant donc déboucher dans leur discipline, et forts de l’idée – absurde – qu’on ne pourrait qu’avoir du respect pour ceux qui répandent des éléments de mathématiques, plus ou moins bien digérés, dans des phrases, ils n’hésitent plus à dénommer ces éléments avec des mots de la réalité et à les faire mousser. Exemplaire :
« …un décrochage progressif à l’italienne …
l’autoréalisation des croyances du marché, … inflater un max. »
J’ai déjà eu l’occasion de l’écrire dans un commentaire, mais il me semble nécessaire de le répéter.
« Mathématiciens » ou « économistes » éperdus, ils refusent de méditer sur :
« Que nous dit Ekeland :
Pour ma part, je chéris l’aphorisme de Sussman .
En mathématiques, les noms sont arbitraires.
Libre à chacun d’appeler un opérateur auto-adjoint un ‘éléphant’, et une décomposition spectrale une ‘trompe’.
On peut alors démontrer un théorême suivant lequel ‘tout éléphant a une trompe’.
Mais on n’a pas le droit de laisser croire que ce résultat a quelque chose à voir avec de gros animaux gris » ( I. Ekeland, 1984 dans Ekeland, I. (1984), Le calcul, l’imprévu (Les figures du temps de Kepler à Thom), Seuil, Paris, p.123)
Ou bien, quoique mathématiciens …, ils feignent d’ignorer que :
« Ce qui compte en mathématiques ne sont aucunement les choses, mais les relations qui existent entre elles » (Omnès, 1994, p.107 dans Omnès, R. (1994), Philosophie de la science contemporaine, Gallimard (coll. Folio, essais), Paris.
Bref, on est dans l’inculture ou dans le tape-Ã -l’oeil.
Que Noël soit comme vous le désirez, Emma.
Si le marché était si sage, il aurait évité l’Argentine. S’il était aussi confiant dans notre avenir, le passage de AAA à AA ne provoquerait aucune sueur froide au gouvernement, ni à France Trésor.
Or, …
Grandiose, Georges ! Georges voit des mathématiques, là où nous autres
mortels voyons du pur français.
Pour faire de cette vision une opportunité pédagogique, rappelons à nos amis
lecteurs le site de Ralph le libertarien, http://libertarien.free.fr/ , qui souligne
avec pertinence l’idiotie de la critique de l’usage des mathématiques en
économie par ses amis.
Et si, pour Noël, Georges, vous nous expliquiez pourquoi un vol demain est
pire qu’un vol aujourd’hui ? Au lieu de crier au loup…
Comme si on allait se donner la peine d’aller rechercher
des arguments dont l’autre ne juge même pas bon
de nous faire part.
les économistes autrichiens ont vu assez de contradictions dans
l' »Ã©conomie » mathématique pour que la charge de la preuve repose
sur ceux qui voudraient la défendre :
— L’effet-revenu » prétendument « décrit » dans un cadre
intemporel, en-dehors d’hypothèses sur les anticipations sans
lesquelles il n’a pas de sens.
— des analyses soi-disant « normatives » qui nient par hypothèse
toutes les raisons pour lesquelles la morale et le Droit existent.
— et notamment la descriptions de prétendus « écarts
à  l’optimum » sur un marché libre, qui tous postulent
implicitement la possibilité d’un profit certain, et souvent
dans des modèles qui nient par hypothèse la possibilité de tout
profit.
Et même, alors qu’on pourrait le faire dans le cadre
de ses hypothèses irréalistes…
— L’incapacité à intégrer la spoliation légale dans ses analyses,
ce qui conduirait à la conclusion que tout ce qui est redistribué
est détruit.
Les économistes autrichiens en concluent que l’emploi
des mathématiques est un substitut à la capacité, et un masque
pour l’incompétence, conceptuelles.
Leur expérience est que tous les progrès qu’ils ont faits
sur l’enseignement qu’ils ont reçu, ils n’ont pu les faire qu’en se
contraignant à raisonner en-dehors des « modèles » qu’on leur
avait appris.
Il n’y a aucune bonne raison de décrire les produits de l’action
humaine dans des termes autres que les délibérations qui y ont
conduit.
Si « Ralph le libertarien » sait mettre sur pied des modèles
mathématiques capables de décrire de ce dont les économistes
autrichiens affirment qu’ils ne sauraient en rendre compte,
à  savoir comment la pensée crée la valeur par des actes
productifs, il mérite le prix Nobel.
Mais comme on n’y croit pas, on ne perdra pas son temps à aller
chercher un argumentaire dont son promoteur ne s’est même pas
donné la peine de rendre compte
Merci Georges de vos vœux pour un bon Noël. J’ai apprécié votre
intervention qui remet les mathématiques à leur place et je suis d’accord
avec l’intervention d’Hunden qui renvoie la charge de la preuve à Pleutre
autrichien et à Ralph le libertarien auquel il se réfère. Pour ma part, pas
besoin d’être mathématicien pour être libertarien – moi je dis libéral.
En effet Pleutre autrichien – mais en quoi est-il autrichien ? – doit dÂ’abord
nous décrire puis nous démontrer la validité de son ou ses modèles et en
quoi il ou ils améliorerai(en)t la compréhension forcément limitée que nous
avons de l’être humain en action dans son environnement.
Pour ce qui me concerne, je juge vain et dangereux de vouloir faire entrer
l’action humaine dans des modèles préétablis, analysables et prédictibles.
Vain car l’être humain résiste depuis des lustres à tous les schémas dans
lesquels on veut le faire entrer et dangereux car les intérêts de qui cela
servirait-il ?
De plus, mais j’admets que mon jugement puisse être hâtif, ces modèles
me semblent présomptueux pour la compréhension de ce qui nous occupe.
Car comment prendre en compte la multitude, la diversité, la complexité
des aléas de l’action humaine mêlés à la propre volonté de l’être humain
lui-même ? Il me semble donc qu’au départ, nous nous heurtions à une
impossiblité de rendre compte de tout cela sans avoir la tentation de
réduire l’être humain à une mécanique simpliste. Et dans quel but aurions-
nous besoin de modèles sinon pour prédire un avenir qui, par définition,
est incertain ? Pour satisfaire notre besoin de rigueur, de logique ?
S’il est un modèle qui nous rend humble c’est celui inventé par John
Conway : c’est le jeu de la vie. Ce modèle simple fonctionne avec les aléas
de la vie, ne prévoit rien et permet cependant l’émergence de la
complexité. Je ne vois rien de tel dans les modèles des économistes
mathématiciens et pas de prix Nobel à l’horizon pour Pleutre autrichien ni
pour Ralph, donc.
On assiste ici à une mise en scène caractéristique des libertariens français.
Plutôt que de donner des arguments en faveur de ses vociférations sur la
dette, Georges Lane a crié au complot mathématicien, alors que les seuls
chiffres dont il était fait état étaient des taux d’intérêts, c’est-à -dire des prix.
On relèvera ainsi cet argument surprenant qui revient à affirmer que les prix
n’ont aucun rapport avec l’action humaine !
On attend toujours de comprendre en quoi le choix entre un vol aujourd’hui
et un vol demain, qui est la problématique de l’endettement, relève d’une
histoire de mathématiques.
Je ne m’engage pas plus loin dans cette diversion méthodologique, que la
concurrence des idées, qui sélectionne les idées pertinentes et détruit les
stupidités a par ailleurs déjà tranchée, si ce n’est pour quelques farfelus, sur-
représentés en france.
Cher collègue autrichien,
Tu agites le chiffon rouge, en plus en te qualifiant d’autrichien
L’emploi des mathématiques en analyse économique sauf cas extrêmement limités et particuliers est nulle pour au moins cinq raisons
mélange du subjectif (inquantifiable) et de l’objectif
construction d’inexistants (courbes de ci, de ça) sans contrepartie dans la réalité
utilisation de notions floues (équilibre) qu’il faut bien se garder d’analyser et de pousser au bout de leur logique
pas de constantes, variables non indépendantes – et ‘variables’ (l’emploi des maths suppose le contraire)
et le pire : impossibilité de rassembler la connaissance supposée connue (voir Hayek 1935)
Quant à Ralph, si tu n’arrives pas à critiquer sa critique, tu n’en es pas encore bien loin. Reviens à son théorème fondamental de la micro et demande toi ce que cela peut bien vouloir dire en traduction française (subjectif et objectif). Rigoles un bon coup à son exemple des places de cinéma pour la préférence de temps (comparaison de biens non identiques).
C’est ahurissant de voir comment des gens qui ont eu une formation solide en mathématiques ou en physique oublient complètement quand ils se « reconvertissent » en économie ce qu’on leur a appris pendant des années : à savoir vérifier soigneusement leurs hypothèses de départ. Au lieu de cela, ils prennent n’importe quoi et se lancent comme de joyeux lapins mécaniques dans des calculs au bout desquels ils nous disent : « Coucou, regarde comme c’est intéressant ce que j’ai trouvé! »
Tu me diras qu’il y en a qui obtiennent ainsi des prix Nobel, n’empêche, c’est ahurissant.
Joyeuses fêtes à tous
Pour info :
http://www.quebecoislibre.org/001014-10.htm
« construction d’inexistants (courbes de ci, de ça) sans contrepartie dans la
réalité »
Vous confondez le réel avec le concret. Il me semble que des philosophes
ont écris sur ce sujet il y a des sciècles. Vous avez du retard.
« Au lieu de cela, ils prennent n’importe quoi »
C’est une option méthodologique assumée, et non un vice caché que des
êtres supérieurs, libertariens, révèleraient au monde. Toutefois, ce
n’importe quoi a des contenus très divers : de l’abstraction ayant une
réalité manifeste, au véritable n’importe quoi. La plus grande part de ces
n’importe quoi ne sont pourtant que des outils totalement neutres. Les
deux seuls n’importe quoi, qui, parce qu’ils concernent l’homme, sont
porteurs d’un éventuel biais idéologique, sont des hypothèses courantes
faisant référence à la rationalité des individus, et à l’autonomie de la
rationalité individuelle par rapport à la société ou au collectif. Or ces deux
n’importe quoi porteurs d’éventuels bais ne serait en rien se révéler
incompatible avec une vision libérale ou libertarienne. Au contraire…
« Tu me diras qu’il y en a qui obtiennent ainsi des prix Nobel, n’empêche,
c’est ahurissant. »
Oui, et d’autres n’en obtiennent pas, pas plus qu’ils ne justifient
littérairement leurs vociférations sur l’endettement.
L’article de Salin, a quelques incohérences près, est bon et va dans mon
sens. Il y a des domaines ou l’outil mathématique n’est pas utilisable. mais
cela ne disqualifie pas l’outil. La fait que vous ne puissiez pas enfoncer un
clou avec une perçeuse ne disqualifie pas la perçeuse quand il s’agit de
percer un trou.
J’ai longtemps cru que l' »effet revenu » était la seule vérité
découverte par l’économie mathématique dont l’approche
conceptuelle ne pouvait pas rendre compteÂ… c’était jusqu’à ce
qu’elle le réfute grâce à Pascal Salin
Il faudrait vraiment pouvoir en trouver une autre si on veut
sauver la méthode, étant donné l’incompétence conceptuelle que
masque l’emploi des mathématiques en économie, et le manque
de rigueur mathématique qu’elles y introduisent en plus, comme
Cachanosky l’a souligné dans « La ciencia económica vs la
economÃa matemática »
Pour une fois, je vais lire « Le Québecois libre ».
« J’ai longtemps cru que l' »effet revenu » était la seule vérité
découverte par l’économie mathématique dont l’approche
conceptuelle ne pouvait pas rendre compteÂ… c’était jusqu’à ce
qu’elle le réfute grâce à Pascal Salin »
J’aimerais vraiment comprendre en quoi les mathématiques sont nécessaires
pour appréhender la notion d’effet revenu ? Ce n’est pas parce qu’une idée
peut, par commodité, être réprésenté par des outils mathématiques qu’elle a
besoin de ces outils pour exister.
Plus important encore, je ne vois pas en quoi l’effet revenu peut être une
vérité ou une erreur, puisqu’il renvoit à une préférence des individus
relativement à leur revenu.
Sur ce thème de la mathématisation de l’économie, j’ai trouvé utile le lien
donné par Eric et voici ceux que je vous propose, toujours dans le QL et
qui, je trouve, apporte quelque chose à notre débat :
– « La mathématisation inutile de la science économique »
http://www.quebecoislibre.org/000916-3.htm
– lÂ’article de Jesus Huerta de Soto : « Les différences essentielles entre les
théories économiques autrichienne et néoclassique »
http://www.quebecoislibre.org/000930-8.htm
– et lÂ’article de Pierre Lemieux : « Mathématiques et sciences sociales »
http://www.quebecoislibre.org/000930-9.htm
L’article de Pierre Lemieux est excellent. En revanche celui de De Soto est,
malgré une apparente érudition, mauvais et carricatural. Un aspect
carricatural qui bien sûr ne vaut que lorsqu’il s’agit de décrire la science
économique mathématisée. De Soto a t-il écrit cet article dans les années
1960 ?
L' »effet revenu » décrit par les économistes mathématiciens est
certainement une erreur, dans la mesure où il ne peut pas avoir
de sens dans leurs modèles intemporels.
C’est bien la preuve que la mathématisation de l’économie ne
fait qu’y introduire des erreurs.
* En revanche celui de De Soto est,
malgré une apparente érudition, mauvais et carricatural.*
Cher ami,
C’est ce que je dirais de votre commentaire à propos de l’utilisation des mathématiques en économie.
On ne va pas aller chercher Popper pour des exemples d’inepties philosophiques pieusement transmises de siècles en siècles..
Revenons à nos moutons économiques.
Assimiler une trajectoire à une parabole débarrassée de ses poils (Coriolis, résistance de l’air, oscillations locales du mobile non idéal, et.) est une abstraction qui conduit à des résultats intéressants pour l’action balistique.
Tracer des courbes d’utilité (subjective), chiffrer des « utils » : : Bof.
Tracer des courbes d’indifférence, supposées continues et dérivables conduit à ce beau résultat qu’à l’équilibre tous les goûts (subjectifs) sont les mêmes et chiffrables par les rapports de prix. Rolls Royce, fraise, pieds de cochon, en micro-portions. Génial, non?
(L’indifférence n’est pas une catégorie de l’action.)
Assimiler un agrégat (on passe à la macro) à son équivalent monétaire K ne dit rien sur le fait que ce K permet de construire des Trabants ou des Audis.
Transposez au Plan Calcul et à Internet, Microsoft, Google, Apple, transposez aux « investissements pour l’avenir ».
Modéliser la charrue qui pousse les boeufs, c’est pas super.
Ça a l’air idiot dit comme cela. Pourtant cÂ’est un schéma fréquent. C’est un des thèmes de la nouvelle théorie de la croissance – par exemple avec le capital humain : l’éducation de qualité généralisée et la croissance, la santé et la croissance.
Réfléchissez au diachronique et au synchronique (parlons un peu riche) du thème : « l’éducation et la croissance » et vous comprendrez.
Cela s’est passé et se passe en sens inverse de ce que l’on décrit. (Croissance de lÂ’Occident, de lÂ’URSS et de Cuba.)
Il y a du feed back bien sûr. Pas besoin de maths pour l’intuiter.
Mais le feed back pris en charge par l’État … voir ce que l’on dit de l’Éducation Nationale un peu partout, et la situation correspondante aux USA.
Les mathématiques permettent de faire passer tout cela.
C’est malheureux d’utiliser un si bel outil pour faire des trous dans de la mélasse.
Les représentations graphiques ne sont pas des mathématiques au sens où les utilisent les économistes mathématiciens.
Elles servent à ce que Hayek appelle des « explanations of the principle » (explication du principe), et des « pattern recognitions » (reconnaissances de types.)
Les siècles de l’alchimie et de l’astrologie ont été très nombreux.
Longue vie à l’économie mathématique!
Vous allez bien vite, Pleutre autrichien, pour orner de Soto de l’adjectif
caricatural. Il a écrit l’article reproduit dans le QL en 1998 et non en 1960.
Son « The Ongoing Methodenstreit of the Austrian School », on le trouve
dans le Journal des Economistes et des Etudes Humaines, vol. VIII, no. 1
(1998). Il est visible là :
http://www.ieeh.asso.fr/nscap/Fr/archives-fr/archives-fr.htm
Et n’ayant rien à voir avec ce qui précède, voici en forme de parabole non
mathématique et pour enrichir la collection de Pleutre anonyme une petite
chinoiserie bien de là -bas : « Les conseils carrés n’entrent pas dans les
oreilles rondes ».
Pleutre anonyme, vos remarques ne sont pas assez rigoureuses pour pouvoir
fonder un débat. Dans les rares cas où elles sont suffisament claires, elle
démontre une méconnaissance totale de l’état de la science (le summum étant
à propos de l’éducation, qui est un cas exemplaire où les théories que vous
évoquez, en carricaturant mais acceptons, ont été mise en veilleuse par une
robustesse empirique défaillante). Par ailleurs, vous ne démontrez en rien que
ces théories sont dépendantes de l’outil mathématique, et que le débat à leur
sujet renvoit à un débat méthodologique.
Emma, même si cette publication comporte, dans son comité scientifique (au
passage distinct de son comité de lecture), des personnalités
académiquement tout à fait estimables (au delà des Salin, Lemennicier and
co), je ne suis pas sûr le fait que l’article en question y ait été publié puisse
me faire nuancer ma critique. D’ailleurs, si vous regardez un petit peu qui le
cite sur google, vous constaterez que ce sont des reprises idéologiquement
très consanguines.
à propos de l’état de la science je vous renvoie au constat d’E. Malinvaud sur la stérilité des résultats malgré l’abondance des publications cinquante ans après Schumpeter qui faisait la même constatation désabusée dans son chapitre 7 de Capitalisme Socialisme et Démocratie, « les théorèmes économétriques justes et les résultats faux », triste au soir de sa vie pour un des fondateurs de la discipline.
on attend le prochain constat dans une cinquantaine d’années
les paris sont ouverts.
quel dommage que toutes ces robustesses empiriques défaillantes qui nous entourent ne puissent conduire à des mises en veilleuses correspondantes
lisez vous réellement ce qui est sous vos yeux ou pratiquez vous l’art de la dialectique tel que recommandé par Schopenhauer?
joyeuse fin d’année
Pleutre anonyme, vous êtes dépassé par les événements. Et l’avénement de
l’année 2006 ne fera qu’accroître ce retard, quantifié en année, d’une unité.
Alors que Shumpeter dénonçait en son temps l’incapacité de ce qu’il
désignait comme (et qui était alors) une économie de l’équilibre
d’appréhender son champ de recherche, fleurissent de nos jours les
modèles de croissance shumpeteriens, rédigés selon les cannons de la
boite à outils néoclassique. Cf. The Research Agenda: Peter Howitt on
Schumpeterian Growth Theory ( http://minilien.com/?sLfyNjv377 ).
« quel dommage que toutes ces robustesses empiriques défaillantes qui
nous entourent ne puissent conduire à des mises en veilleuses
correspondantes »
Mettre en veilleuse ne doit pas vouloir dire oublier. Avoir le courage de se
confronter au fait ramène toujours le chercheur à une réalité : aucune
théorie n’a jamais un pouvoir d’explication total. Pour autant, la science
économique propose aujourd’hui un corpus théorique pertinent, qui
aboutit à des résultats significatifs. (Lisez-donc Sociétal, Le rôle social de
l’économiste). Cette confrontation au fait, en revanche, est refusé par
« l’apriorisme extreme », qui se veut vrai par construction.
L' »apriorisme extrême » ne consiste pas à refuser la confrontation
avec les faits, mais à savoir distinguer les questions qui
relèvent de l’approche philosophique et dont les solutions
ne se prêtent pas au test empirique une fois validées,
des questions qui relèvent de l’approche historique et qui
dépendent donc de l’expérience comme d’une interprétation
correcte des faits expérimentés.
Le pseudo-expérimentalisme, qui consiste à prétendre trancher
« empiriquement » de questions qui, comme toutes les questions
sémantiques et normatives, relèvent de la philosophie,
n’est qu’un masque de l’incompétence conceptuelle
et de l’arbitraire politique, le jumeau scientiste de
l’abracadabra mathématique en économie, l’un et l’autre
par conséquent dirigés contre la raison et le Droit.
Tout cela, bien entendu, au nom de « la science » qui « propose
aujourd’hui un corpus théorique pertinent » et « aboutit à des
résultats significatifs »
— traduction :
« on cherchera à disqualifier, pour les exclure comme
‘idéologiques’ et ‘non-scientifiques’ ceux qui, ayant appris Ã
valider leurs définitions, attirent l’attention sur
nos incohérences au lieu de faire comme nous semblant,
pour valider leurs conclusions, d’avoir ‘mesuré’ ce qui, parce
qu’il appartient au domaine des concepts, ne peut pas relever de
la mesure. »
Ben oui, c’est évident, dans l’économie, tout est affaire de sémantique, de normatif, et de concepts. Les faits, le concret, le matériel n’ont rien à voir avec l’économie.
Tiré de l’article de Pascal Salin:
On prend des propositions générales et réalistes, et en faisant travailler la logique, on en tire des propositions vraies.
Donc en gros, soit ce qu’il appelle « vrai » fait référence au champ de la logique, c’est à dire que les propositions résultantes sont logiquement vraies, ce qui est efectivement le cas si les prémisses sont acceptées et le raisonnement est logique. Mais alors en quoi est-ce qu’on a apporté quelque chose d’utile à la compréhension du réel, le vrai réel, pas la sphère logique?
Soit ce qu’il appelle « vrai » fait référence à ce qu’on considère généralement comme vrai, c’est à dire en adéquation avec la réalité, et alors la démonstration logique ne nous aide pas là -dedans.
Je pouffe souvent de voir comme les économistes mathématiciens commettent effectivement des erreurs grossières, soit parce qu’ils négligent la définition claire et précise de leurs concepts, soit parce qu’ils estiment que leurs conclusions mathématiquement vraies sont forcément empiriquement vraies, mais votre a-priorisme radical présente exactement le même problème (d’ailleurs la logique est aussi une branche des mathématiques, pas que de la philosophie… votre a-priorisme radical s’apparente donc bien à de l’économie mathématique).
Ce problème s’appelle:
Déconnection du réel.
» Soit ce qu’il appelle « vrai » fait référence à ce qu’on considère généralement comme vrai, c’est à dire en adéquation avec la réalité, et alors la démonstration logique ne nous aide pas là -dedans. »
S’agit-il là d’une démonstration logique ? Oui ? alors elle ne nous apporte rien, d’après votre propre affirmation.
Non ? C’est donc une démonstration illogique, donc une non-démonstration, qui ne nous apporte rien non plus.
Dans tous les cas taisez-vous.
*Pleutre anonyme, vous êtes dépassé par les événements.*
Oui, cher Collègue autrichien, mais pas comme tu le penses.
*fleurissent de nos jours les modèles de croissance shumpeteriens, rédigés selon les cannons de la boite à outils néoclassique.*
Donc ils l’ont fait! Énorme! Tu ne vois sans doute pas pourquoi.
Donc ils ont mis les entrepreneurs en équations. La croissance schumpetérienne à base d’entrepreneurs.
Bridgewater, Dunlop, Michelin, Ford, Citroën, Daimler, Rockefeller, Edison, Dell. Gates, … en équations néoclassiques.
Même sÂ’il nÂ’y a pas grand détail, sur le principe c’est énorme!
L’entrepreneur, l’inattendu, l’imprévisible, l’exceptionnel, l’entrepreneur élucidé, enfermé dans des équations.
Dans la petite liste incomplète à propos de l’usage des mathématiques où lÂ’on souhaitait avoir des avis sur l’impossibilité de chiffrer le subjectif, de microtomer, de tout connaître (sur le présent), etc., on n’avait pas mis « modéliser l’entrepreneur », cela semblait trop gros. Eh bien c’est fait, c’est banal, il y a un riche corpus.
On pense à la fois à Popper et sa réfutation du déterministe historique (« Pauvreté de l’Historicisme » – on ne peut pas connaître aujourd’hui les idées de demain.) et à Monsieur Mamadou, le « célèbre voyant qui vient d’arriver dans votre quartier ».
Marx et Schumpeter en était resté aux généralités des prophètes : « demain le socialisme remplacera le capitalisme quand ce dernier aura richement doté l’humanité en capital productif », avec un tout petit habillage, mais ce n’était rien à côté des équations. (Il faut être ignorant et sans expérience pour ne pas savoir que lÂ’entretien dÂ’un capital productif important dans un monde changeant et incertain demande des qualités entrepreneuriales, indissociables de lÂ’existence dÂ’un marché, donc dÂ’une propriété privée des facteurs de production.)
Pourquoi ce n’est pas grave de pas suivre l’actualité de ce genre de « science »? Parce que c’est un avatar moderne d’idées très anciennes que l’on trouvait et que l’on trouve encore au rayon religions et métaphysique.
On peut faire le point sur ces « progrès » tous les dix ans
Très bonne année à tous, que nous soyons en accord ou pas, et tout particulièrement à Georges qui est condamné à côtoyer professionnellement ces trouvailles.
Il y aurait encore bien d’autres commentaires à faire, dont quelques uns sur l’article de Pierre Lemieux. On en aura sans doute l’occasion dans l’année qui vient.
Il me semble ne pas avoir remercié Georges pour son excellent dossier. Voilà , c’est fait.
Quelques citations qui seront toujours d’actualité dans cinquante ans :
« Quand j’étais enfant, ce qui était idiot, on le disait en chansons ; aujourd’hui en économie, ce qui est idiot, on le dit en mathématiques. » Ronald Coase
« There is no better means to disclose the absurdity of a mode of reasoning than to let it pursue its full course to the end. » Carl Menger.
“An age of superstitions is a time when people imagine that they know more than they do. In this sense the twentieth century was certainly an outstanding age of superstition, and the cause of this is an overestimation of what science has achieved – not in the field of the comparatively simple phenomena where it has of course been extraordinarily successful, but in the field of complex phenomena, where the application of the techniques which proved so helpful with essentially simple phenomena has proved to be very misleading.” Hayek Epilogue Law, Legislation, and Liberty (le 21ème siècle est bien parti)
Selon les chiffres communiqués par les hérauts de Bercy hier 9 mars 2006, l’endettement de l’Etat – et de ses dépendances – a largement dépassé 66% du PIB l’an dernier: à savoir 66,4% et non pas 65,8% comme inscrit dans le programme pluriannuel communiqué à Bruxelles mi-janvier.
Les sbires du ministère ont expliqué l’erreur de prévision de plus d’un demi point de PIB par une croissance plus faible qu’attendue fin 2005 et par «des effets de trésorerie ponctuels en fin d’année qui se résorberaient dès 2006».
Ils ont l’audace de prévoir encore 66,1% pour cette année, avant un retour à 65,7% en 2007.
Il reste que la situation rend encore plus loufoque l’objectif affiché de 60% pour l’année 2010.
Pour leur part, les prélèvements obligatoires subissent un sort comparable à celui de l’endettement.
Ils ont bondi à 44,3% l’an dernier loin des 43,9% prévus.
Ils resteraient à ce niveau cette année avant de redescendre à 44% en 2007.
Les bureaucrates bercieux (B.B.) expliquent l’erreur de prévision par, entre autres, «le rebond de la conjoncture en 2004» qui a été «favorable aux impôts perçus avec un décalage» (impôt sur le revenu, impôt sur les sociétés) et la hausse de la TVA «qui a bénéficié de la bonne tenue de la consommation en 2005».
Le culot les conduit à avancer que le déficit public resterait à 2,9% fin 2006.
Les économistes de BNP Paribas, Natexis Banques populaires et Ixis CIB le voient quant à eux, à 3,3%. Pour l’an prochain, il le voit tangenter la limite convenue avec la Commission de l’Union européenne, quand les B.B. se bercent de le voir tomber à 2,6%.
Et toute cette gabegie est payée par la fiscalité.
Quand y aura-t-il quelqu’un du marigot pour reconnaître ses incapacités et montrer l’exemple en allant se faire oublier ailleurs ?
Pour compléter le message précédent, j’ajouterai qu’ils se moquent vraiment de nous.
Une preuve que j’emprunte au Monde électronique du jour 11 mars 2006:
« A défaut de baisser, la dette publique est mieux gérée. C’est en tout cas le jugement de la commission des finances du Sénat.
Elle s’est félicitée, vendredi, des suites données au rapport du sénateur Paul Girod (UMP, Aisne) qui plaidait pour une plus grande centralisation des différentes dettes de l’Etat.
Ces derniers mois, l’Agence France Trésor a pris la gestion de la dette de Charbonnages de France, de l’Entreprise minière et chimique et de la direction générale de l’aviation civile. Pour cette dernière, l’économie réalisée par l’Etat est modeste : 80 000 euros par an ».
Le propos paraîtra anodin sauf si on est sensible à cette chose dénommée « Agence France Trésor » créée il y a quelques années.
Etant donné le montant atteint par l’endettement de l’Etat et de ses dépendances directes ou indirectes, le gouvernement a décidé de créer cette « agence ».
Il a donc affecté des ressources « en talents de personnes et en capital » à cette agence.
Où les a-t-il prises ?
Peu importe dans un premier temps la réponse à la question ?
L’important à ne pas perdre de vue est que les ressources ont un coût d’opportunité, à savoir le revenu maximum qu’elles permettraient d’obtenir si elles étaient affectées ailleurs qu’à l’agence. Et ce revenu est donc abandonné.
Bien évidemment, ce coût d’opportunité n’est pas évoqué par la classe médiatico-politique.
On peut lui donner le faible éclairage suivant.
L’économie évoquée de 80 000 euros est comparable au traitement annuel moyen d’un inspecteur des finances. Quand on sait qu’au départ, l’agence se composait d’environ 70 inspecteurs, on peut effectivement mesurer « l’économie » !
Il y a quelques années, d’aucun aurait dit à propos d’une telle situation – que je transpose – : « je me marre ! »
« Marrons nous provisoirement » avant la colère.
Si vous voulez prendre un zeste de colère montante : allez sur
http://www.contribuables.org/wp-content/uploads/2006/04/INSEE.pdf
ou bien sur :
http://www.contribuables.org/2006/04/04/linsee-a-publie-le-31-mars-dernier-les-comptes-des-administrations-publiques-pour-2005/
Vous serez servi !
En effet, l’administration fiscale a la prétention de vous faire vivre dans un monde où :
64,4 + 2,9 = 66,8
après que :
62,4 + 3,7 = 64,4 etc.
Un exemple du désastre que provoque la « méthode globale ».