Bernard Landry, un homme patient

Les Echos font l’éloge du nouveau Premier Ministre du Québec: Bernard Landry. Pour bien comprendre l’état de la presse en France, je pense que cette description donnera une idée assez exacte de la platitude des journalistes dès qu’il s’agit du pouvoir. D’après ce que je peux régulièrement lire sur Le Quebecois Libre, le Quebec est une sorte de petit Etat où une partie de la classe politique fait à la fois l’éloge du nationalisme et du socialisme. A titre d’exemple, on peut citer le « soutien » en espèces sonnantes et trébuchantes apportées au « cinéma d’art et d’essai » québecois, aux divers groupes de pressions… féministes, gays, bref tous ceux qui réclament en général. L’éloge de l’assurance santé étatisée est un autre signe, sans parler des 40% d’impôts sur le PIB supportés par les québecois (et encore avec 40% je suis probablement loin du compte).
Il semblerait aussi que l’un des partis les plus influents au Québec soit celui des nationalistes, représentés par le Parti Québécois. Et Bernard Landry en fait partie, non ?
Alors, comment nous présente-t-on en France cet homme ? Rions un peu ensemble.

Dès le début, le ton est donné: « une expérience hors du commun en matière économique ». Cet homme est exceptionnel, pas besoin de lire l’article. La phrase est en gras, au dessus du titre! Mais continuons notre lecture: « Bernard Landry a connu une longue carrière politique et possède une expérience économique inhabituelle, comme professeur d’université, et plusieurs fois, comme ministre des Finances. » On vous le dit, cet homme, au sommet de l’Etat fera le bien économique. S’il a déja été ministre des Finances, je peux dire sans me tromper qu’il a augmenté les impôts, distribués les subventions, non ? La journaliste doit avoir une vision différente de la mienne de ce qu’est une bonne action gouvernemtale.

Comment est vécu la prise du pouvoir par Bernard Landry par les milieux d’affaires ? « Sa nomination ne peut que ravir les milieux d’affaires, qui voient en lui un brillant redresseur des Finances publiques ». D’autre part, il a été « Monsieur Déficit Zéro pour le gouvernement du Québec ». Bravo. S’il avait pu être monsieur Budget Zéro, j’aurais pu applaudir. « Il a mené une stratégie active de développement du Québec qui porte aujourd’hui ses fruits ». Amis québecois, vous me direz ce que vous en pensez. Une stratégie active pour moi ça veut surtout dire active pour le développement de l’Etat et des subventions. D’ailleurs, cette impression est tout de suite confirmée par ceci: « il défend l’idée d’un interventionnisme gouvernemental orienté vers la stimulation de la recherche technologique ». Un interventionniste! Je n’osais pas le dire! Et ça continue de plus belle, puisque la journaliste, qui visiblement a repris le communiqué du Parti Québecois mot à mot en rajoute: « dix ans avant l’accord de libre échange avec les Etats Unis, il met déja l’accent sur le soutien aux exportations ». Superbe aveu. En somme cet homme est complètement opposé au libéralisme, aux principes qui fondent la prospérité par le libre échange, où l’Etat ne se mêle pas de subventionner untel ou un autre. Comme le ridicule ne tue pas, voici une autre perle: « Il jette les bases d’une économie québecoise moderne. Vingt ans plus tard, l’essor de la hightech mais aussi de l’industrie pharmaceutique lui donnent raison ». Décidemment, nos ministres sont à l’origine de tout. Remontons aux babyloniens, je suppose que c’est le Prince local qui a inventé l’agriculture ? Et Bill Gates au fait, quel ministre lui a inspiré Microsoft ? Et je passe sur les déclarations du type « J’ai inventé l’Internet » d’un candidat à la Présidence des Etats-Unis, dont les médias français ont présenté le vainqueur de cette élection comme un débile léger, faut-il le rappeler ?
Bien sûr, il n’est pas tout blanc cet homme. De quoi est-il coupable ? « certains lui reprochent d’avoir fait [la réduction du déficit] au prix de grosses coupes dans les dépenses de santé et les programmes sociaux ». Mais pas d’inquiétude encore, s’il a parfois du couper dans les programmes d’assistanat, qui détruisent la société en coupant le lien nécessaire entre travail et revenu, ce n’est que pour en faire plus plus tard: « il faut assainir les finances avant de promouvoir les programmes sociaux ».

Bref cet homme a tout pour plaire. Un authentique homme de l’Etat, tout pétri de bonnes intentions et distributeur de subventions à tout va. Approchez braves gens, c’est Landry qui régale!

J’epsère que nos amis libertariens québecois auront pris bonne note de l’état de la presse française. C’est là l’objet de ce site que de dénoncer cet état lamentable, cet éloge constant des solutions étatistes, des demis vérités et des diatribes contre le néo libéralisme.