Le protectionnisme de l’UE tue

Selon un rapport, bien documenté, du Center For A New Europe, les barrières douanières élevées par l’Union Européenne contre les producteurs les plus pauvres tuent une personne toutes les 13 secondes. Voir le rapport pour plus de détails.

Novlangue approuvée

Au détour de l’excellent Entrez Libres de l’ami cédric, j’ai pu lire une dépêche afp commentée par ses soins:

Jean-Pierre Raffarin s’est efforcé mardi de rassurer les altermondialistes sur la volonté de la France de lutter contre « l’ultra-marchandisation » du monde

ce à quoi répond Yannick Jadot de Greenpeace:

On entend M. le Premier ministre parler d’ultramarchandisation, un terme que nous-mêmes n’employons pas

Deux remarques:
1/ Greenpeace tombe le masque… ils n’en ont rien à foutre des baleines, mais par contre la mondialisation bouh c’est mal. Ils foutaient quoi pendant que l’URSS coulait des sous-marins nucléaires (réacteur compris) dans la Baltique ?
2/ tout terme à consonnance novlanguienne doit être au préalable approuvé par les altervocabulistes.

Quelqu’un se dévoue pour proposer à raffarin de se désaltérer ?

Le libéralisme n’a pas d’avenir.

Déniché par l’infatigable Eric ABC: recension de « Le libéralisme N’a PAS d’avenir » de Guillaume Duval.

De la part du rédac chef adjoint d’Alternatives Economiques (le « magazine » marxo-keynésien vendu aux élèves d’économie au lycée), on ne pouvait pas s’attendre à mieux qu’une analyse de la nième fin du libéralisme, qui n’en finit pas de mourir…

Et si l’avenir du capitalisme ne résidait pas dans la « marchandisation du monde » dénoncée par certains, mais dans le développement croissant du secteur non-marchand ?

Si quelqu’un pouvait me dire ce que signifie « marchandisation du monde », car à part une juxtaposition de mots je ne comprends pas ce que c’est.
Concernant le développement du secteur non marchand, en tant que libéral qu’ai-je à dire ? Rien, tant que ce n’est pas fait avec des subventions étatiques et par des bénévoles! Maintenant si c’est encore un paravent pour toucher des sous en ayant une productivité misérable…

« Les contradictions des libéraux et les paradoxes du capitalisme : d’un côté, la glorification des marchés comme régulateurs infaillibles des processus économiques, de l’autre, la multiplication des instances indépendantes de contrôles »

Encore un qui n’a pas compris grand chose à quoique ce soit! Les marchés s’auto-régulent, oui, car il y a des mécanismes comme l’offre et la demande, des actionnaires, des créditeurs, bref trop de personnes impliquées pour laisser courir des situations pourries pendant trop longtemps. Des exemples ? Enron. Oui oui, Enron: la boîte a été liquidée en deux mois. Comparez au Crédit Lyonnais, où l’ardoise s’est allongée de 500.000.000 d’euros (plusieurs centaines de millions de fois mon salaire mensuel, une paille!), et dont on ne voit toujours pas la fin…
Quand aux « instances indépendantes », si elles sont indépendantes du pouvoir politique, ma foi c’est bien la preuve que les divers acteurs d’un marché arrivent à se mettre d’accord (pour quoi ? mettre en oeuvre des standards communs ? charte de bonne conduite ? cartels sur les prix ???), mais si ce sont des instances issues du pouvoir politique, comment les qualifier d’indépendantes ?

« la traditionnelle sacralisation de la concurrence »

Heu, il a lu mon article sur Microsoft ?

un processus inexorable de concentration qui donne naissance à des oligopoles ou monopoles toujours plus puissants

Vulgate marxiste démentie par les faits: les « monopoles » dénoncés ne le restent jamais bien longtemps. Ford ? GM ? IBM ? Même Microsoft va subir le sort des « monopoleurs » trop gourmands!

Dans cette « société post-marché » vers laquelle nous nous acheminons selon lui, c’est la responsabilité de chacun qui remplira le rôle de régulation précédemment dévolu aux marchés

Un marché est libre ou n’est pas. Exemple: si X et Y échangent librement, ils forment un « marché ». Si X vole Y, vous appelez la situation un marché ?
Donc si nous allons vers une société post-marché, je dois logiquement supposer que nous allons vers une société anarchique ou communiste.
D’autre part, c’est déjà la responsabilité individuelle qui régule les marchés. Si vous décidez de ne pas acheter un produit X ou Y, de vendre vos actions de la société BZEIJ, vous prenez une responsabilité individuelle et vous entreprenez de réguler le marché. Si tout le monde boycottait effectivement les sociétés pointées du doigt pour pollution, elles seraient en grande difficulté, mais ce n’est pas DU TOUT le cas.

Une responsabilité sociale, économique et écologique de chacun à tout instant qui nécessite « un formidable développement de la démocratie »

OOps, c’est là qu’il se dévoile le brave Duval: le formidable développement de la démocratie est incompatible avec la responsabilité individuelle. Seule la liberté permet d’exercer la responsabilité, la démocratie c’est la dilution et la perte totale de la responsabilité: ce sont les politiques qui prendront les décisions, sous les groupes de pression etc… bref, ce qu’on a déjà aujourd’hui! A moins que le « formidable développement de la démocratie » ne signifie: « des décisions prises à la méthode démocrate ». Comme par exemple: doit-on acheter des voitures ou des vélos ? La clim, invention diabolique qui consomme trop de pétrole ou qui sauve des vieux ? Un jour ce seront la taille des yahourts ou des biberons qui sera décidée « démocratiquement », et puis aussi votre salaire.

Si le lecteur pourra regretter que l’ouvrage de Guillaume Duval se conclut sur une aussi naïve déclaration de bonnes intentions

Le recenseur aurait préféré un vibrant appel à l’action politique certainement ?

Un travail de vulgarisation peu commun qui a en outre le mérite de proposer une approche constructive et critique du capitalisme

Approche constructive et critique… Keynésio-marxiste ou socialo-étatiste ? On tourne en rond en France… Merci à Eric ABC pour le lien.

Bonne initiative

Il semble souvent difficile de réduire les dépenses de l’état. Pourtant certaines sommes pourraient facilement être économisées en appliquant de simples principes de bonne gestion. Exemple :

« Il n’y a pas de petites économies au ministère des affaires étrangères du Danemark. La Chancellerie a annoncé mardi que ses diplomates et employés, y compris les ambassadeurs, ne voyageront plus en classe affaires lors de leurs déplacements professionnels en Europe. Ils devront se contenter de la classe économique ou, mieux encore, attraper un vol sur une compagnie aérienne à bas prix. Les voyages de jour d’une durée de vol de 6 heures maximum en dehors de l’Europe doivent également être entrepris dans les mêmes conditions, souligne également la directive. Avec cette mesure, le ministère compte ainsi économiser environ 6 millions de couronnes danoises par an, soit 807.000 euros ou encore 10% de son budget voyages ».

Et pourquoi pas chez nous?

PS/ATTAC: le chaînon manquant

Dans la droite ligne de ce que j’écrivais en début de semaine sur le Parti Socialiste (lire:Un autre PS est possible), voici quelques infos concernant ATTAC et ses liens avec « l’extrême gauche » (la gauche cohérente). Cela vient de « 20 Minutes »:
Christophe Aguiton […] est à la fois fondateur du syndicat SUD, membre de la Ligue Communiste Révolutionnaire et de la commission internationale d’ATTAC, tout en travaillant à France Telecom.
Il a été pressenti comme conseiller antimondialisation de Jospin

Le Parti Socialiste dénonce donc unanimement l’extrême-gauche, « impuissante et totalitaire » (dixit Delanöé), mais fait semblant de croire que les « altermondialistes » n’en font pas partie, tout en reprenant soigneusement les slogans pondus par des tordus comme Aguiton. Comment, c’est pas un tordu ? Ecoutez le parler de raffarin, qui vient de nationaliser Alsthom: le gouvernement [qui pratique] une politique reaganienne qui voit l’enrichissement de certains et l’aggravation de la précarité.

Le PS a donc bel et bien été satellisé par les communistes.

Enseignement sans moyens?

La rentrée est là et l’on reparle du « malaise » des enseignants étrangement éteints lors des congés… Jacques Lang, ancien ministre de l’éducation n’a pas hésiter à dénoncer le misère de l’école : il est vrai que le manque de moyens mis en oeuvre est criant! (+100 milliards en 10 ans pour le budget de l’éducation un des plus importants postes de dépenses de l’état, un nombre d’enseignants toujours plus importa,ts pour des effectifs en baisse constante. Manque de moyens? Manque de résultats surtout!

«Les enseignants ont été matraqués moralement, financièrement… Difficile de légitimer un tel processus dans ce contexte. Ce gouvernement a mis la charrue avant les boeufs : il a commencé par dénigrer l’école et la mettre au pain sec, et maintenant il veut discuter ?» Jacques Lang

Certains ne manquent vraiment pas d’air et ne perdent pas une occasion de se taire. On ne peut pourtant pas dire que la politique du gouvernement en terme d’éducation boulverse le paysage actuel. A peine, souhaite t’il décentraliser des personnels qui n’ont pas ou peu de choses à voir avec l’éducation nationale (entretien, médecine scolaire…). Et même, pourquoi les régions seraient elles plus incompétentes que l’état pour gérer ces personnels? Doit-on rappeler que certaines compétences (en terme de collège, lycée) ont déjà été transférées au région. Cela c’est fait sans heurs.

On comprend bien que derrière cette opposition de principe, c’est pour beaucoup la défense d’un statut privilégié qui est en jeu. Les fonctionnaires territoriaux ont en effet moins de privilèges que les fonctionnaires d’états. Ce sont les mêmes qui proposent de rapprocher la démocratie du citoyen qui nous propose ici de conserver une gestion hyper centralisée peu efficace , il faut le dire. C’est faire bien peu de cas de la qualité de l’enseignement par rapport à ces intérêts propres : « préférer son parti, à sa propre patrie ».

Ainsi , on nous ressasse toujours l’objectif quantitatif de 80% d’une classe d’age au Bac, ce qui ne peut se faire qu’au détriment de la qualité d’enseignements. Les programmes constamment allégés sont ainsi toujours trop lourds. L’esprit égalitariste (égalité non de droit mais de condition) pousse à ce que tout le monde réussisse même si pour cela il faut abaisser le niveau requis. La conséquence est que les études sont de plus en plus longues car la sélection est plus que tardive.
Le résultat est que le taux d’activité des jeunes de notre pays est un des plus faibles d’Europe et, il est utile de rapeller, que c’est le travail qui crée la richesse.

Les moyens sont là mais ils ne font pas tout. Mettre plus de moyens sur la table ne peut avoir qu’un effet marginal. Le problème est au niveau de l’organisation de l’éducation nationale (système étatique et rigide), de la motivation des enseignants (absentéisme,dynamisme) de l’éducation des élèves (on ne peut apprendre à quelqu’un qui ne le souhaite pas)…

Inutile donc de se perdre en palabre et d’invoquer la sacro sainte solidarité nationale, l’absence de priorité à l’éducation et autres chiffons rouges : ceux ne sont que des faux-semblants. La vérité est que cette pseudo solidarité et cette rigidité sont responsables de l’accumulation d’un monceau de dettes pour les générations futures : cela s’appelle purement et simplement de l’égoïsme.

Un autre PS est possible

Il y a quelques jours, je parlais de Delanöé et de sa condamnation pour le moins ambigüe de « l’extrême gauche » (la gauche cohérente): après cette molle dénonciation, voilà que le PS embrasse les thèmes chers à ATTAC et autres alters collectivistes. Le PS est bien emmerdé par sa gauche: elle le dépasse au plan médiatique, avec des figures comme Bové, Besancenot, Laguillier, tous trois stars des médias: Bové en gaulois résistant, Besancenot le facteur qui a un coeur gros comme ça, Laguillier éternelle révoltée… Et au plan politique c’est pareil: la gauche du PS a des propositions plus marquantes, plus tranchées que le PS. Et le PS ne sait plus où se mettre. La solution est simple: discréditer les adversaires en les taxant d’extrêmisme, puis reprendre leurs idées.

La preuve en quelques articles glanés sur yahoo.fr.

jeudi 28 aout 2003, 16h45
En quête d’un nouveau souffle, le PS se lance dans un vaste remue-méninges

PARIS (AP) – François Hollande veut remplir sa boîte à idées.

Dans la première phrase de l’article, tout est dit: les socialistes n’ont pas d’idées, il va falloir en trouver. Comment ? Brainstorming, officiellement. Ils pourraient peut-être s’appuyer sur leur idéologie collectiviste, mais ils ont eu l’herbe coupée sous le pied par le gouvernement actuel: il est au moins aussi socialiste que Jospin a pu l’être!

Après cette annonce, la phase 2 du plan est en route: les concurrents doivent être éliminés. Plutôt que d’argumenter, comme Delanöé l’autre jour, il est plus simple de les ignorer:
vendredi 29 aout 2003, 8h52
« Il vaut mieux ne pas parler » de l’extrême gauche, selon Jack Lang

PARIS (AP) – Le député socialiste du Pas-de-Calais Jack Lang propose d’adopter à l’égard de l’extrême gauche une tranquille indifférence
Ceci dit, il souhaite les ignorer mais il tient aussi le discours suivant (même article):
Si nous ne bousculons pas l’ordre marchand, la fatalité de la conjoncture, nous ne changerons pas l’idéologie capitaliste dominante
Lang partage donc avec Besancenot une aversion certaine pour le capitalisme dominateur, qu’il qualifie d’ailleurs d’idéologie, alors que le capitalisme n’est que le résultat de l’interaction de personnes libres.

Pendant ce temps, Kouchner en rajoute une couche:
vendredi 29 aout 2003, 8h17
« On ne doit pas courir après les gauchistes », selon Bernard Kouchner

Et il ajoute aussitôt:
« Le Larzac pose de justes questions sur l’inégalité du développement » et « certaines réflexions des altermondialistes ou d’Attac sont très intéressantes
Pour résumer: gauchisme pas bien mais bon ils ont des idées (tandis que nous…)!

Le dimanche soir, comme en témoigne cet article, les socialistes n’avaient toujours pas trouvé la solution à leurs problèmes:
dimanche 31 aout 2003, 14h37
Les socialistes à la recherche d’une « alternative crédible »

C’est vrai que le réformisme de gauche, c’est pas très crédible. On sait ce que ça va donner: puisque la machine est déjà lancée à toute allure vers le mur (cf les 4% de déficit juste annoncés, la croissance qui est une décroissance, les retraites…), ajouter une dose d’impôts, une dose de lois sur les entreprises etc ne fera qu’accélerer le mouvement. Et puis pour l’électeur du PS avide de grandes aventures (cf l’interview précédente de Lang), un réformisme, c’est bien pâle quand les autres promettent « un autre monde » voire carrément la révolution!

Alors en panne définitive d’idées, le PS capitule:

lundi 1 septembre 2003, 8h22
PS : oui aux altermondialistes, non à l’extrême gauche

La boucle est bouclée. Les « altermondialistes » étant tout aussi, voire même plus, « extrêmistes » que Lutte Ouvrière et les autres, quand ce ne sont tout simplement pas les mêmes personnes, Hollande reprend donc les thèmes de sa gauche. Il dénonce ses concurrents au niveau du pouvoir politique brut, des élections, mais il récupère leurs thèmes. Pour les altermachinchoses, le contrat est rempli: maintenant le PS est une filiale.

Illustration le jour même dans Le Monde: Tous courants confondus, les socialistes veulent désormais « réhabiliter l’impôt » LE MONDE | 01.09.03. Réhabiliter l’impôt ? Quelques jours avant une dépêche AFP (reproduite sur Yahoo et aussi sur un site satellite d’ATTAC), relatait les derniers slogans ATTACiens: « Vive l’impôt ! ».

Etrange similarité des discours, n’est-ce pas ? Je vous laisse juger.

Attaque trollesque

Attaque trollesque balayée d’une ligne de commande sous MySQL: 12 secondes.

Dites donc, les trolls: vous pensez vraiment me faire chier en cliquant 222 fois (rien que ça) sur « alerte admin » dans tout un tas de commentaires ? Ca vous a pris combien de temps ?

Ca vous fatigue pas d’être stupides ? Le concours est toujours ouvert pour vous, allez-y.

Mise à jour: le troll ne se décourage pas :) +38 alertes!
Il doit les faire à la main car sinon tous les posts auraient déjà été signalés à mon attention :)

Sache, pauvre troll, que je ne reçois pas d’emails, mais que c’est dans une interface admin que je vois les alertes. Donc j’en ai rien à cirer :) Tu perds ton temps! Va troller plus loin ;)

C’est aussi cela l’exception culturelle

Nathalie Baye, Jane Birkin, Fanny Cottençon, Évelyne Bouix et Annie Girardot font partie des artistes qui ont bénéficié, au cours des derniers mois, des allocations versées par les Assedics de Paris au titre du régime spécial des intermittents du spectacle.
Mireille Darc a demandé à ce que ses allocations soient versées sur son compte en Suisse

source : Les4Vérités

Totalitarisme light et hard

Je passais sur le site du Monde pour y lire les nouvelles à la sauce française, quand je suis tombé sur un titre accrocheur: « M. Delanoë : « L’extrême gauche conduit à l’impuissance »« .

Delanöé est mesuré concernant le rapprochement avec les « altermondialistes » et autres mouvances communistes, attacistes, et révolutionnaires collectivistes. En effet, il affirme:
« Je n’ai rien contre les intentions des militants et de certains des dirigeants de l’extrême gauche. Mais il se trouve que, dans l’histoire, l’extrême gauche n’a conduit qu’à l’impuissance ou au totalitarisme. »

Il y a deux problèmes dans cette déclaration:
1/ il n’a rien « contre les intentions des militants et de certains des dirigeants de l’extrême gauche »
2/ et le second: l’extrême gauche n’a conduit qu’à l’impuissance ou au totalitarisme

les intentions de ce qu’il appelle l’extrême gauche, et que j’appellerais plutôt le collectivisme intransigeant (comparé à la social-démocratie, esclavagisme « light », version PS/UMP), sont fondamentalement mauvaises.
Ils veulent, ni plus ni moins, empêcher le reste du monde soit de commercer tranquillement, soit tout simplement nous forcer à travailler pour leur bénéfice: ce sont des esclavagistes sous couvert de bons sentiments, quand il en reste tellement leur mépris pour une bonne partie de la population est évident.
Bien sûr, le fait que les 9/10ème de ces mouvements de collectivistes intransigeants aient soutenu des régimes criminels ou des mouvements terroristes ne semble pas gêner Bertrand Delanöé outre mesure.

Sur le second point, il s’agit tout simplement de corriger l’affirmation de Delanöé: l’extrême-gauche conduit toujours au totalitarisme. Ca découle des préceptes de base: il y a des gens qui savent mieux que d’autres quoi faire avec les ressources disponibles, qu’elles soient humaines ou matérielles, avec le patrimoine accumulé (capital) etc. Avec suffisamment d’informations, elles pourront faire mieux que le marché, optimiser la société, la production etc. Là-dedans, pas la place pour les individus de faire ce qu’ils veulent. Si le Super Leader a décidé, comme il est plus intelligent que tout le monde, l’individu doit se la fermer. En parallèle, si la politique du Super Leader n’atteint pas les résultats escomptés, c’est parce qu’il n’a pas assez d’informations: il faut donc enfoncer plus profondément les sondes dans le « corps social ». Si des « cellules » résistent, c’est qu’elles sont cancéreuses et donc doivent être éliminées.

Historiquement, il n’y a pas un seul régime communiste qui n’ait sombré dans l’abîme, non, pas un seul de ces pays n’a échappé au Soleil Noir. Vous les connaissez presque tous, même si vous oubliez certainement au passage que le collectivisme n’a pas eu que des « extrêmes » comme le Cambodge, l’URSS ou la Chine communiste: l’Algérie (le FLN), l’Argentine (Péron), le Chili en a été sauvé de justesse (par Pinochet) et beaucoup de pays d’Afrique Noire ont eu droit à diverses versions, plus ou moins softs du socialisme. Tous ces pays ont aussi eu droit à leur lot de (au choix, ou tout à la fois): famines, guerres civiles, répressions, crises économiques, meurtres d’opposants, et ne parlons pas d’exécutions sommaires, de massacres organisés à grande échelle, ou de racisme ethnique institutionnalisé.

Mais même la version esclavagisme light conduit au totalitarisme light: enseignement obligatoire dans des écoles d’Etat, juges formés dans une école d’Etat unique, profs/instits formés par l’Etat dans des écoles d’Etat, police d’Etat, armes sous contrôle strict (pour les honnêtes citoyens), « conscientisation », « sensibilisation », et surtout déresponsabilisation (d’où l’atomisation sociale) des individus. J’ai souvent entendu dire que la liberté est un continuum: et la social-démocratie glisse tout doucement vers le totalitarisme, par les mécanismes que j’ai décrit: « manque d’information », « manque de contrôle », « individus récalcitrants », tout y est pour donner prétexte à plus d’interventions.

Les « sociaux-libéraux » ont fait un pas marketing dans la bonne direction, mais gardent la même orientation finale (en fait ils reconnaissent qu’avec un marché il y a plus à taxer donc ils préferent un marché qu’un soviet planificateur pour le taxer). Et si ils regadent vers leurs amis collectivistes, autant dire que leur positionnement est pour le moins bancal. Ils ont au moins l’avantage de reconnaître, comme l’a fait Delanöé, que les solutions de leurs alliés sont suicidaires. Si Delanöé pouvait en toucher un mot à Chirac… ps: je lis le livre de Monique Canto Sperber, les règles de la liberté, qui est un cauchemar intellectuel: une vraie bouillie pour chat, elle ne semble maîtriser aucun concept et surtout elle change tout le temps le sens des termes (notamment le mot « libéral ») ce qui au final rend le livre quasi-illisible!
Ce livre n’est ni plus ni moins qu’une tentative de « hijacking » du libéralisme, une vampirisation.