Vous vous souvenez des « conseils de quartier » ? La démocratie participative ? L’idée était de rapprocher la prise de décision des administrés… et ce qui devait arriver arriva: « Les conseils de quartier en mal d’argent de poche ? » (20 Minutes du 15 avril, p. 3) Les soviets conseils de quartier devait permettre la prise de décision directement par les personnes concernées: en réunissant une sorte de mini-conseil municipal dans une école (pour la « proximité ») et en le dotant d’un budget, les personnes présentes peuvent directement voter parmi les mesures proposées (je résume car les modalités sont partout différentes). Evidemment de tels systèmes permettent surtout aux gens intéressés de mettre la main sur le magot, en s’organisant adroitement. Et vous connaissez les syndicalistes et autres collectivistes: ils savent y faire! Et bien entendu dans de tels systèmes vous ne recevrez pas plus que ce vous avez dépensé l’an dernier, donc il faut toujours dépasser le budget prévu. Bref, ce système est voué à déraper.
C’est ainsi que Catherine Dumas, élue UMP du 17ème à Paris dénonce le manque de moyens des conseils de quartier parisiens, créés en 2002 par Delanoë bien sûr. Amusez-vous déjà de la stupidité de cette UMPiste défendant une création de son adversaire politique, lui reprochant de ne pas être assez dépensier pour défendre son projet. Maintenant sortez vos mouchoirs: le pauvre conseil de quartier de Courcelles Wagram (un quartier nettement « défavorisé ») disposait de 8264euros de budget « d’investissement » (soit pas mal de fois mon salaire mensuel) en 2003. Avec cette somme tout de même sympathique, « ils n’ont pu réaliser qu’un panneau de signalisation piétons près d’une école« . J’aimerais bien être le fournisseur! 8264 euros le panneau ? Oui, mais… pose incluse ? Doré à l’or fin ? Et quid du budget de fonctionnement aussi ? Parce que d’habitude dans l’administration c’est 70% fonctionnement 30% « investissement » (si ce n’est pas encore pire…).
La défense de la majorité socialiste de la ville de Paris tient en ces mots: « c’est comme de l’argent de poche avec vos enfants« . Les enfants ce sont les comités de quartier, où vous êtes sensés prendre les décisions. Donc c’est vous les gosses. Et par contre la mairie de Paris c’est Papa-Maman! Drôle de famille où les enfants bossent, Papa-Maman piquent dans la caisse des mômes, puis se payent des voitures avec chauffeur et apparts grand luxe, puis rendent un micro-pourcentage aux gamins en ajoutant: « si vous avez besoin de plus, vous viendrez nous voir ».
Voilà la démocratie: gaspillage à tous les niveaux, infantilisation, et bien sûr des politiciens hyper avides de s’engouffrer dans toutes les voies offertes pour dépenser de l’argent, à droite comme à gauche. Nul doute que le voeu de Catherine Dumas sera d’ailleurs exaucé par Delanoë: les budgets des conseils de quartier des arrondissements à gauche va certainement augmenter. Et si l’UMP reprend un jour le pouvoir à Paris, ce sera l’inverse…
Chaque fois qu’il y a une idée foireuse et coûteuse à réaliser, nos élus se jettent dessus à pieds joints. Ils sont tellement habitués à prendre l’argent public ( notre argent) pour le leur, qu’il ne leur viendrait même pas à l’idée de réduire les dépenses pour réduire les impôts. De toute façon, tant que les moutons se laissent tondre, et reconduisent élection après élection, les mêmes magouilleurs, il n’y aucune raison pour que cela cesse.
Voici l’édito du bulletin d’information de la Communauté des Communes du Jarnisy, soviet de l’Est de la France. Contre-indication: discours pouvant provoquer des nausées.
« Mettre en commun
La Communauté de Communes du Jarnisy est la structure au sein de laquelle l’ensemble des villes et villages la composant peuvent mettre en commun l’ensemble des moyens humains, techniques et financiers susceptibles de répondre aux besoins des populations habitant sur son territoire.
Comme toute construction, la CCJ n’échappe pas aux doutes, aux interrogations parfois même au refus d’y être associée. La perte d’autonomie des communes fonde principalement les réticences exprimées. Notre première publication communautaire a pour ambition d’informer chaque habitante et chaque habitant sur les enjeux de cette forme nouvelle d’intercommunalité. Le choix du titre et des rubriques proposés dans ces pages traduit le plus exactement possible ce dont il est question. D’autres thèmes seront abordés ultérieurement, d’autres débats et confrontations trouveront leur place dans les colonnes de ce bulletin d’information, mais pour ce premier numéro nous avons souhaité donner à connaître ce que chacune et chacun de vous est en droit de savoir sur ce qui motive notre union. La communauté des communes n’est pas une construction autoritaire, et doit toujours plus faire vivre la notion de mise en commun. Nous avons besoin de la rencontre des autres, de mettre en commun les idées, des projets. L’être humain n’est fait que des liens qu’il tisse avec les autres. Alors tous les mots où il y a « commun » sont des mots magnifiques car ils sont porteurs d’avenir. »
Je vous épargnerai son mode de financement, pas « autoritaire » pour un sou…
c.q.f.d
la routine habituelle quoi…