La figure du «consommateur intelligent» a toujours été un bon moyen de flatter la vanité de l’acheteur pour que son choix se porte sur des produits plus chers, pas forcément de meilleure qualité, mais bénéficiant d’une plus-value «morale». Après avoir connu le fameux «achetez français» nous voilà donc invités à consommer de «l’équitable». A l’occasion de la «Quinzaine du commerce équitable» un grand distributeur tente de profiter de la mode du moment –le commerce dit «équitable»- pour prendre de l’avance (si on peut dire) sur ses concurrents. Et il n’hésite pas, pour cela, non seulement à vendre des produits qui seraient issus de ce commerce, mais également à nous vendre le concept.
Politisation du commerce
Sur un des sites dont la visite est proposée sur le portail du distributeur, on peut lire ceci: «D’un moyen de relation entre les hommes, le commerce est souvent devenu un enjeu de pouvoir et de profit privé lié à la spéculation à court terme. Inéquitable, cette forme du commerce banalise une relation de dominant/dominé»
Moi qui pensais bêtement que le commerce consistait à vendre les meilleurs produits possibles au meilleur coût et moins chers que les concurrents, et que les consommateurs avaient intérêt à les acheter sans se préoccuper de savoir d’où ils viennent, ni qui les a fabriqués, me voilà sommé de résoudre un problème moral voire politique: dois-je aider les petits producteurs du Tiers-monde («small is beautiful») ou permettre aux gros distributeurs de s’enrichir grâce à moi et de renforcer ainsi la «domination» des multinationales ou des gros producteurs, qui -comme nous le savons tous si nous avons un minimum de connaissance de la vulgate marxiste- exploitent scandaleusement les «petits»?
C’est l’air du temps, désormais, de politiser ses achats. Achetez «équitable» et adhérez au parti communiste, achetez «moral» et lisez notre manifeste pour le «commerce équitable», le «développement durable» ou mieux: engagez-vous dans une association qui lutte contre la mondialisation capitaliste. Soyez solidaires et dépensez une proportion de vos ressources pour subventionner les producteurs éthiquement corrects. Quant aux autres, ceux dont je fais partie, que leur reste-t-il sinon de jouer le même petit jeu en boycottant les distributeurs qui font la promotion d’une politique et d’une idéologie crypto-marxistes?
Ce qui est bon pour la politique (voir l’article de Mickaël Mithra dans le Québécois libre: « le pouvoir politique est la capacité dÂ’une personne ou dÂ’un groupe dÂ’imposer certains des choix existants en détruisant les autres par un processus de restriction ») est mauvais pour le commerce, et ce qui est mauvais pour le commerce lÂ’est aussi pour tout le monde, y compris les petits producteurs du Tiers-Monde qui sÂ’enferment dans une logique du non-développement puisquÂ’ils sont dès lors condamnés par lÂ’idéologie du commerce «équitable» à demeurer indéfiniment dans cette petite niche économique que ledit commerce a pour principe de protéger.
Le «commerce équitable», on l’aura compris, est un cheval de Troie du socialisme. Acheter les produits dudit commerce est un engagement politique dont les motivations idéologiques sont par nature contraires au commerce libre. Pour l’instant il ne s’agit que d’une opération non étatique destinée à exploiter la mauvaise conscience des consommateurs occidentaux mais bientôt, lorsque les consommateurs «intelligents», qui sont aussi des électeurs, formeront un groupe de pression, on peut être sûr qu’un entrepreneur en politique saura séduire ces nigauds en proposant de rendre obligatoire pour tous ce qui n’est jusqu’à présent qu’un choix du consommateur, par exemple en subventionnant ou en privilégiant les distributeurs qui font la part belle aux produits issus du commerce «équitable». Il suffit d’attendre le retour au pouvoir des socialistes et des Verts
Une escroquerie intellectuelle
De fait, le «commerce équitable» n’est pas quelque chose de neutre, c’est un «concept» inventé par des adversaires du marché libre et c’est certainement le prétexte à toutes sortes de taxes et réglementations (1). Que ce soit l’intérêt de Leclerc dans le contexte français de faire sienne cette escroquerie conceptuelle est finalement assez logique, mais il n’en reste pas moins que c’est une chose nuisible en raison de son incohérence et des idées fausses quÂ’elle propage.
Le «commerce équitable» est un slogan racoleur et une escroquerie intellectuelle. Comme l’idéologie qui sous-tend cet appel est fondée sur la prétendue exploitation et la théorie marxiste d’un rapport dominant/dominé, se référer à cette notion équivaut à avaliser tout un tissu de contrevérités sur le commerce libre, l’exploitation capitaliste et la mondialisation capitaliste, contrevérités auxquelles Peter Bauer a tordu le coup depuis longtemps et plus récemment Johan Norberg
L’absurdité du concept est évidente dès que l’on comprend qu’il s’oppose à la liberté du commerce alors que le commerce libre est nécessairement équitable. En effet, dès lors qu’un producteur n’est pas contraint, ni par la loi, ni par la force, de réaliser un échange, dès lors que la loi ou la force n’imposent pas à l’acheteur un fournisseur privilégié, la justice commutative(2), la seule qui ait un sens dans les échanges, est accomplie. Or ce qui est juste ne saurait être inéquitable.
Mais puisque «le commerce équitable» est une idée fausse, pourquoi a-t-elle autant de succès? La raison tient au fait qu’elle cristallise toutes les idées du combat intellectuel anti-capitaliste, anti-libéral et anti-mondialisation. Il suffit de consulter les sites qui en font la promotion, et de lire les textes théoriques qui les alimentent. Exploitation de la main-d’œuvre, précarité des emplois, absence de droits sociaux…
Comme si les droits sociaux avaient été un point de départ dans la prospérité des pays occidentaux. C’eût été le cas que nous n’aurions jamais connu l’essor et le développement économiques dont les fruits ont été dilapidés et gaspillés par les socialistes, parasites du capitalisme. Le capitalisme de libre marché est le seul régime économique créateur de richesse et de bien-être à long terme. Le socialisme détruit la richesse et partage la pauvreté, le capitalisme conduit à une prospérité inégalement «partagée» mais juste, et à une élévation du niveau de bien-être ainsi qu’à un gain en dignité grâce à l’indépendance individuelle, mais aussi à la diffusion d’une morale de la responsabilité et de l’estime de soi. Grâce à la mondialisation capitaliste, chaque jour les choses s’améliorent (Voir sur ce point, Norberg, Plaidoyer pour la mondialisation capitaliste, chapitre 1, éditions Plon, 2004).
Au lieu d’accepter les faits de l’amélioration rapide des conditions de vie des populations qui acceptent les règles du commerce libre, les «équitabilistes» veulent appliquer la bonne vieille méthode constructiviste: on échafaude une utopie, un plan, et on force la réalité à s’y conformer. Les effets pervers sont déjà présents virtuellement dans le système comme dans toute utopie socialiste. La liberté, quant à elle, n’a pas ce défaut, elle est adaptative, et les problèmes sont résolus par une multitude d’individus qui inventent de nouvelles solutions en coopérant.
N’oublions pas que cette utopie du «commerce équitable» est préfabriquée dans les cerveaux des «alter-mondialistes» à bon droit qualifiés d’alter-comprenants puisqu’ils sont incapables de percevoir l’inanité de leurs concepts en s’accrochant à une idéologie de type marxiste, celle qui a causé les plus grands désastres économiques de l’histoire, d’une part en conduisant des nations entières à la faillite et d’autre part, ce que l’on voit moins, en détruisant les capitaux qu’avait accumulés le capitalisme pour le bien-être de tous.
Les croisés du «commerce équitable» veulent défendre les petits producteurs «exploités» du Tiers-Monde? En réalité ils les utilisent pour définir un nouveau prolétariat mondial. Et gare à ceux de ces producteurs qui voudraient dépasser le stade artisanal en adoptant un mode de production avec des machines, de l’engrais, bref, en utilisant leurs profits pour faire autre chose que de la microproduction lambda, ils perdront immédiatement leur vrai «capital» (aux yeux des alter-mondialistes) qui est celui d’être pauvres et donc de susciter la compassion des riches Occidentaux qui achètent leurs produits. Voudrait-on nous rejouer la lutte des classes?
(1)On peut déjà lire cet appel à l’intervention étatique: «Les Etats devraient garantir les droits de leurs citoyens à s’associer librement et à négocier collectivement, appliquant correctement la législation sociale. Les consommateurs ont la possibilité d’acheter des marques qui respectent les droits sociaux.»
( actionconsommation.org )
(2)« La distinction entre ces deux espèces fondamentales de la justice se rattache étroitement à la distinction que nous avons établie entre la justice légale et la justice particulière. La justice particulière vise en effet une personne privée, qui n’occupe d’autre place dans la communauté que celle qu’occupe une partie quelconque à l’intérieur d’un tout. Or si l’on considère l’une de ces parties par rapport à une autre partie, on voit naître un simple rapport entre deux personnes privées, et les rapports de ce genre sont régis par la justice commutative, régulatrice des échanges qui s’établissent entre deux individus. Mais on peut considérer au contraire l’ordre qui s’établit entre le tout et ses parties, c’est-à -dire l’ordre qui répartit entre les différents individus ce qui leur appartient en commun; les rapports de ce genre sont régis par la justice distributive, qui veille à ce que chaque membre de la communauté reçoive la part proportionnelle des biens communs à laquelle il a droit (Sum. theol., lIa Ilao, 61, 1. Concl.). Dans l’un et l’autre cas la justice demeure fidèle à sa fonction propre, qui est d’assurer le juste milieu et de maintenir l’égalité entre les deux parties en présence, mais cette égalité n’est pas de
même nature selon qu’il s’agit de justice commutative ou de justice distributive» (saint Thomas, textes sur la morale, traduits et commentés par Etienne Gilson, éd. Vrin).
Notons que, puisque RIEN n’appartient à la société en tant que telle, la justice distributive appliquée au tout social n’a aucune signification. CQFD
La théorie du commerce équitable s’inscrit dans un mouvement politique : « Action Consommation a été créée en octobre 2001 par des membres dÂ’Attac et dÂ’autres organisations françaises de résistance à la mondialisation néolibérale, de solidarité et de respect de lÂ’environnement, pour promouvoir la consommation responsable comme levier économique, levier politique et facteur de transformation, individuelle et collective. »
La première étape de la chose est la sensibilisation, la deuxième est la législation… avec un chirac aux gouvernement et une charte de l’environnement au cul, il n’y a pas a douter que cette thématique ne restera pas dans un tiroir pour longtemps !
Ensuite je ne confonds pas le concret et le réel, pour moi, le commerce est équitable à partir du moment ou un contrat est passé entre l’acheteur et le vendeur ! Alors que vous jugez in fine le contrat d’après, non pas de l’existence du contrat mais la valeur purement économique des biens ou services.
le mot équitable accolé au mot commerce est une pure fantaisie sémantique parce que si l’on commerce, c’est que l’on ne possède pas la chose que l’on convoite. Pour qu’un échange soit équitable il faut que A et B échange un nombre de X strictement identiques…
C’est l’un des plus intéressants débats d’idées lu sur la Page libérale. Il était excellemment initié par Marc Grunert et (presque) toutes les interventions étaient d’un bon niveau, incitant à la réflexion au-delà de ce fait minuscule que Leclerc reprend à son compte pour des raisons de marketing assez perverses.
L’existence même de cette notion de « commerce équitable » et le fait qu’elle soit rentrée comme dans du beurre dans des esprits peu avertis montre bien que les bases de l’économie libérale ne sont pas connues et si elles sont un peu appréhendées, rejetées par principe chez nos nostalgiques du Gosplan et chez beaucoup d’autres.
Un des intervenants a évoqué la brocante. Pour ma part, je pense que ça sape l’économie et le travail du présent en faisant circuler des vieilleries sans rien créer du tout mais vous, Hervé, Georges, Marc ou Mickaël, qu’en pensez-vous ?
Primo, vous confondez règle personnelle d’évaluation et techniques de cotation d’un prix à l’intérieur d’un processus d’échange d’objet, lui-même à l’intérieur d’une organisation.
Vous avez une règle d’évaluation des objets que vous connaissez ou croyez connaître, j’ai une règle d’évaluation etc.
Il résulte de nos règles les valeurs respectives que nous donnons aux objets ou l’absence de valeur. On peut chercher à expliquer ces règles d’évaluation par des préférences. Soit, mais cela n’ajoute rien.
« e-bay » est une technique de cotation d’un prix d’échange spot qu’on dira « marshallienne » par opposition, par exemple, à la technique dite « walrassienne » si longtemps utilisée au Palais Brongniart pour l’échange spot d’actions (avec commissaire priseur qui tend à équilibrer le plus grand nombre d’offres et de demandes).
Cela étant, rien ne justifie d’attirer l’attention sur le prix spot coté d’un objet et de laisser de côté les prix non spot, fermes ou à options, à différents instants de l’avenir qui sont cotés. Parce qu’ils n’existent pas, me répondrez-vous. Ma réponse : ce n’est pas parce que vous ne les connaissez pas qu’ils n’existent pas.
Secundo, vous écrivez :
« Précisons à l’intention de Georges Lane que les
individus qui se connectent sur ebay accordent tous une valeur aux objets selon leurs propre préférence »
Oui et alors ? Et si je ne vais pas alimenter la technique de cotation, c’est que ou bien je ne veux pas échanger spot l’objet – non pas que je ne lui donne pas de valeur -, ou bien je ne lui donne pas de valeur !
Tertio, vous écrivez :
« …L’échange est-il plus équitable si le prix de vente est de 150, le prix de vente est de 300 ? Vous pouvez aisément comprendre qu’il est plus équitable lorsque le prix de vente est de 300. »
Je ne comprendrai pas aisément car il n’y a strictement rien à comprendre à cette juxtaposition de mots.
Et un prix spot > prix non spot ? Echange inéquitable ? Absurde.
Un échange équitable est un échange libre
Cher Pleutre,
merci pour ce long message qui a au moins le mérite de la clarté. Maintenant, je comprends ce que vous appelez « commerce équitable ». Après tout, libre à vous de définir les termes comme bon vous semble, pourvu que vous précisiez. Il s’agit de deux propositions fermes et uniques de part et d’autres, enregistrées chez un tiers de confiance. Ensuite, on coupe la poire en deux.Fort bien.
Je vais maintenant vous démontrer que votre concept ne règle pas les problèmes qu’il est censé résoudre (i.e., faire en sorte que le producteur « pauvre » touche plus de la part du consommateur « riche » que ce que lui offre le marché, et cela, sans que l’on puisse qualifier puremenent et simplement de charité cet écart. C’est bien cela, non ?).
De deux choses l’une, soit il existe un marché pour le bien en question, et donc un prix de marché, soit il n’en existe pas.
1er cas. Il existe un marché. La conclusion est alors sans appel: le prix de réservation proposé « en secret » par l’acheteur sera le prix de marché et le prix de réserve proposé par le vendeur sera… le prix de marché ! A moins que l’un n’accepte de faire la charité à l’autre. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que les préférences des uns et des autres ne tombent pas du ciel, elles dépendent de l’information disponible. Il pourra y avoir des écarts par rapport au prix de marché, mais ces écarts dépendront, eux aussi, de diverses informations… comme la liquidité du marché (ebay= marché très peu liquide = écarts de prix importants…). A moins, je le répète, de faire un acte de charité, en fixant, de manière totalement arbitraire, un prix plus élevé et faire un cadeau au vendeur. Mais ce n’est pas ce que prétend faire le commerce équitable, qui prétend déterminer, par un calcul, le « juste prix ».
Dans votre exemple, vous supposez implicitement que les préférences (prix de réserve et de réservation) sont constantes et absolues, quÂ’elles tombent du ciel. Illusion marxiste (eh eh) ! ! ! Mais non, elles s’affinent en fonction de l’information disponible ! Dans vos trois post, vous nÂ’avez rien fait dÂ’autre que redire, sous une forme plus élaborée et plus tortueuse, que la valeur est objective. Vous aviez appris quÂ’elle était subjective, vous apprenez maintenant quÂ’elle dépend de lÂ’information disponible (Courage, petit scarabée).
2ème cas. Il n’existe pas de marché libre pour le dit bien … et la question du commerce, équitable ou non, ne se pose donc pas !
On peut aussi démontrer que votre conception du commerce équitable mène aux résultats inverses de ceux qu’il est censé atteindre (le bien-être des « pauvres »). Si on admet, que des prix de réserve et de réservation peuvent être fixés comme vous dites par les deux parties, il nous faut alors considérer la situation suivante:
Un pauvre malien (qui possède 1000 dollars péniblement accumulés après 30 ans de dur labeur) est atteint d’une mauvaise grippe. Il ne s’en sortira que si on lui fournit des antibiotiques. Nous allons résoudre ce cas grâce au commerce équitable, n’est-ce-pas ?
Il n’a que 1000 dollars, mais il tient à sa vie encore davantage. Donc il propose en secret à « l’ordinateur » comme prix de réservation, prix maximum, donc : 1000 dollars pour des antibiotiques (5 cachets de générique d’amoxiciline).
Le laboratoire pharmaceutique, lui, propose, toujours en secret, 7 dollars de prix de réserve.
La solution du commerce équitable nous donne donc le « juste prix » : (1000 + 7 )/2 = 503,5 Dollars…
Décidément, vous m’avez converti: vive le commerce équitable !!!
» Un des intervenants a évoqué la brocante. Pour ma part, je pense que ça sape l’économie et le travail du présent en faisant circuler des vieilleries sans rien créer du tout mais vous, Hervé, Georges, Marc ou Mickaël, qu’en pensez-vous ? »
Désolé, Emma, mais non je ne vois aucun inconvénient aux brocantes. C’est une forme de commerce comme une autre. Elle a l’avantage d’économiser des ressources rares, etc…
D’ailleurs, le fait que les gens participent aux brocantes et qu’ils en redemandent est bien la preuve que c’est productif. Après, si l’ambiance de la brocante, saucisse frite et bière, vous rappelle la fête de l’huma, c’est un autre problèmes.
Conclusion (qui est aussi le point de départ, c’est toujours la même histoire). La notion de prix n’a de sens que dans le cadre d’un marché. C’est une catégorie du marché, c’est-à -dire une catégorie de l’action humaine (L. von Mises l’explique bien dans l’Action Humaine).
En d’autre terme, toute référence à des prix présuppose la présence d’un marché.
Tenter de calculer des prix sans référence au marché, c’est une faute de raisonnement, une faute de logique. C’est un sophisme de la classe du vol de concept
(http://lemennicier.bwm-mediasoft.com/article.php?ID=45&limba=fr).
Vous ne pouvez rien contre la logique. C’est déjà glorieux d’avoir lutté. Maintenant il faut se rendre à l’évidence… Regardez, n’est-ce pas positif ? N’avez-vous pas appris des choses dans cet échange ? Moi si. En formulant de manière précise ma pensée et mes réfutations de vos propositions, j’ai mieux intégré certains aspects du problème. D’ailleurs je vous en remercie. Les échanges que j’ai ici sont rarement aussi intéressants pour moi.
Cordialement
Tiens Mickael t’as l’air en forme alors explique moi si le pétrole augmente équitablement ou s’il suit le marché.
» Tiens Mickael t’as l’air en forme alors explique moi si le pétrole augmente équitablement ou s’il suit le marché. »
Merci, il y a des jours comme ça…
Je n’y connais rien en pétrole ou en géopolitique. Désolé. S’il fallait vraiment que je m’exprime, je dirais que de toutes façons, le marché du pétrole est un tout petit peu truqué, non ? Si tu as des choses à dire, je t’écoute (quoi que ce soit peut-être un peu hors sujet par rapport au « commerce équitable », non ? Moi je m’en moque, mais Hervé n’aime pas qu’on dévie… il est sévère…)
Bonjour courageux amis débateurs,
ces débats théoriques agrémentés de démonstration chiffrées sur le prix d’équilibre me paraissent vide de sens. Nous sommes tous des grands garçons (ou des grandes filles) et nous savons tous que les hypothèses de la concurrence pure et parfaite ne sont pas respectées dans la « vraie vie », à commencer par l’atomicité.
Quasiment tous les marchés sont des oligopoles (et certains des monopoles) dans lesquels l’équilibre de prix entre pseudo-concurrents tient plus du partage de territoires que de la véritable guerre de prix. Comme le dit Michael Porter : « la stratégie d’entreprise est l’art de créer des imperfections de marché » (cad des barrières à l’entrée principalement).
Dans ces conditions, les grandes compagnies usent souvent de leur pouvoir d’achat pour imposer leurs prix à leurs fournisseurs. Et quand tu es responsable de 50 employés, que tu produis habituellement ton produit pour 10$ l’unité et que le géant industriel te propose de l’acheter 9$ mais qu’il représente 80% de ton chiffre d’affaires, tu ne lui dis pas non. Tu acceptes en te disant que tu diminueras les couts au max. Mais tu n’arrives pas, tu finis par faire faillite et le géant change de fournisseur, le suce jusqu’à la moele, le ruine lui aussi et continue…
C’est ce que font les General Electric, Wal Mart et Carrefour de ce monde.
Le commerce ‘normal’ est donc parfois devenu ‘non libre’ et pour citer Mickael Mithra « c’est aussi une caractéristique du libre marché d’éliminer, à terme, les fausses informations et les faux concepts. »
Désolé JIF, mais les grosses boîtes veillent à avoir des fournisseurs « sains ». Elles n’aiment pas changer 10 fois de fournisseur, ne pas pouvoir négocier les prix sur le long terme, ne pas avoir de visibilité sur l’évolution des produits qu’elles proposent etc…
Regarde Wal-Mart: ils ont imposé à tous leurs fournisseurs de s’équiper au niveau système d’info pour être compatible avec leur SI. Tu crois qu’ils font ça dans une optique de long terme ou de court terme ? Tu crois qu’ils peuvent imposer ça sans avoir de bonnes relations avec leurs fournisseurs ?
En réalité les grosses entreprises sont de plus en plus soucieuses de la viabilité des sous-traitants car sinon les mauvaises surprises sont à prévoir.
« Ensuite je ne confonds pas le concret et le réel, pour moi, le commerce est équitable à partir du moment ou un contrat est passé entre l’acheteur et le vendeur ! »
prenons les bananes : disons que le prix du marché varie en fonction des prix de gros proposés par des compagnies comme United Fruit ( est ce possible ? )…
Comment le prix qu’il proposera pourra t’il satisfaire une exploitation familiale qui a des couts de production plus élevés ?
en faisant du biologique ou de l’équitable nan ? ( d’ailleurs tous les produits dits équitables sont issus d’une agriculture bio )
« La première étape de la chose est la sensibilisation, la deuxième est la législation… »
je ne pense pas que ce soit le principe qui vous fasse chier mais la récupération politique. Comme la plupart des gens croient que le marché mondial est soumis aux libéraux, vous penserez que ça vous fera une mauvaise pub.
Comme le dit avec tant de tact Marc Grunert : « Achetez «équitable» et adhérez au parti communiste »
Hervé : « Tu crois qu’ils peuvent imposer ça sans avoir de bonnes relations avec leurs fournisseurs ? »
j’en suis persuadé … t’as déjà entendu parler de guerre économique ?
Wal-Mart sait très bien que tuer ses fournisseurs ne rendra pas ses actionnaires plus riche à long terme.
A long terme avoir des fournisseurs stables permet de mieux négocier avec eux, en toute confiance, et d’avoir des relations mutuellement profitables.
(perso je travaille dans une petite boîte qui est sous-traitant d’une très grosse boïte, je sais ce que c’est)
[long terme]
Un concept anachronique.
Vraiment à part les entreprises plus ou moins publiques je ne vois pas qui peut se permettre de raisonner à long terme : c’est trop de risque, et le capital fuit le risque.
D’autre part souvent raisonner à long terme diminue les gains à court terme. Les sièges devenant de plus en plus facilement éjectables, les décideurs décident à court terme.
C’est comme cela, le libéralisme et le capitalisme favorisent la vue à court terme.
« Comment le prix qu’il proposera pourra t’il satisfaire une exploitation familiale qui a des couts de production plus élevés ? »
Dis moi cher ami, ca t’arrive de sortir dans la rue ? d’aller sur des marchés et dans des supermarchés, voir même de discuter avec tes collègues de ce qu’ils peuvent proposer ?
Tu te rendra compte que si Unitedfruit coexiste avec toutes les autres entreprises, c’est parce que chacun trouve une part du marché d’après les besoins égoistes et individuels des gens qui préfèrent acheter soit pas cher, soit proche de chez eux, soit petite banane, soit grosse banane, bref, d’après des critères individuels. Ce que le commerce équitable veut, c’est contrebalancer la « mondialisation néolibérale » et les grandes entreprises en opérant sur le terrain de la culpabilité, de la déformation et du mensonge. Bref, l’idée même de commerce équitable trouve sa source dans une idéologie politique marquée du sceau de nos « amis » les grands-penseurs-d’idées-nouvelles-festives-zé-solidaires-zé-pasracistes.
« je ne pense pas que ce soit le principe qui vous fasse chier mais la récupération politique. »
c’est sans doute un peu plus l’institutionnalisation et la démarche culpabilisante qui sont à l’origine de la « haine » que rencontre cette idéologie auprès des individus censés. Sans oublier toutes les idées afférentes à ces conneries déresponsabilisantes.
Oui les entreprises ne pensent qu’au cours terme, alors que les politiciens peuvent penser à long terme, c’est à dire à la prochaine élection, ah oui les politiciens eux ils voient loin.
Pfff….
Tu sais très bien que les propriétaires d’entreprises n’investissent pas à 2 ans ou 3 ans mais à 10 ans ou 20 ans, parfois plus, pour leur retraite. Même les fonds de pension si décriés contribuent à stabiliser les entreprises, justement en restant longtemps dans le capital. C’est absurde de dire le contraire.
Enfin bref. Tu trolles, tu trolles.
Un petit désaccord avec MM
Vous écrivez :
« De deux choses l’une, soit il existe un marché pour le bien en question, et donc un prix de marché, soit il n’en existe pas. »
Pas d’accord. Le marché existe toujours car la catallaxie est.
Dès lors qu’il existe une chose que vous évaluez être de type « bien », cette chose en propriété de quelqu’un, par exemple de vous-même, est de fait dans le processus de marché.
Vous voulez vous en défaire, la vendre, ou vous voulez l’acquérir, l’acheter, le marché est en route.
Ce n’est pas parce que vous ne trouvez pas de contrepartie que le processus de marché n’existe pas.
Vous ne trouvez pas de contrepartie parce que votre ignorance de la contrepartie possible est trop grande, parce qu’elle vous fait supporter un coût que vous évaluez trop élevé comparé aux bénéfices que vous espérer avec incertitude obtenir de l’échange, une fois la contrepartie découverte.
Aussi, rationnel, ne cherchez-vous pas la contrepartie, aussi abandonnez-vous l’idée de procéder à l’échange.
Vous direz que le coût de transaction était trop élevé.
Et puis un jour un entrepreneur surgira, peut-être vous-même, car il aura découvert le moyen de réduire le coût de transaction à un niveau qui permettra l’échange : il aura par exemple « organisé le marché ».
De fait, il aura créé une firme qui se sera spécialisée dans l’échange de telle ou telle chose de type « bien », dans la fourniture d’une technique de cotation d’un prix de celle-ci, il aura découvert le principe de la « salle des ventes », de la « bourse » à quoi le socialiste Walras identifiera aveuglément le marché, confondant ainsi « marché organisé » et « processus de marché ».
Et cela vous amènera de temps à autre à commettre des bourdes.
Pour le reste, trés bien.
Cher Georges,
merci pour ce petit correctif. Je suis entièrement d’accord pour dire que le marché existe toujours. Je l’ai moi-même écrit à plusieurs endroits. J’ai simplifié à outrance en écrivant ce post. J’aurais du dire déjà : « soit il existe un marché libre, soit il n’en existe pas. » Cela aurait été déjà une meilleure approximation, mais en réalité, un marché n’est jamais totalement libre (bien que ce soit concevable), ni totalement entravé.
Ce qu’on peut dire, et ce que j’ai évité par soucis de concision, car je crois que l’esprit y est quand même, c’est que plus le marché pour le bien à échanger est libre (toutes choses égales par ailleurs, car il y a d’autres critères qui ont de l’influence, comme la liquidité par exemple), plus les prix de « réserve » et de « réservation » vont tendre vers ce prix de marché, annulant ainsi toute tentative de calculer une quelconque moyenne « équitable ». C’est une façon de dire que plus l’information sera pertinente, plus les seuils vont s’ajuster. Inversement, si le marché est presque complètement entravé, il sera impossible aux acteurs de donner des évaluations: ils n’auront aucune idée du prix de ce qu’ils veulent vendre ou acheter, la notion même de prix ayant perdu toute signification.
Peut-être pourrions-nous prendre l’exemple d’un marché presque totalement entravé: celui des organes humains. Le marché existe, bien sûr, mais ses prix sont plafonnés (à 0). Il en résulte évidemment une pénurie incroyable (et parfaitement scandaleuse puique volontairement entretenue) d’organes disponibles pour les malades.
Imaginons de faire du « commerce équitable » dans ce contexte (je crois que quelques collectivistes vont se suicider en lisant ce post). C’est impossible, car personne ne sait quel est le « prix » (de marché) d’un rein ou d’un litre de sang. Combien l’accidenté est-il disposé à payer pour être transfusé ? Tout ce qu’il a, probablement, mais sa préférence réelle, est en fait, infinie.
Du côté du donneur, nous avons quasiment le cas inverse: il est prêt à vendre son sang presque rien, voire rien (pour certains). Donc le prix « équitable » est une moyenne entre zéro et l’infini. Autant dire quelquechose de complètement arbitraire.
Vous n’avez pas encore appréhendé ces concepts. Ca viendra, mais là ,
vous dites des horreurs… (presque marxistes en plus !) Les prix de
réserve ou de réservation n’ont aucune raison de tendre
vers le prix de marché.
Je comprend ce que vous comprenez. Vous vous dites, je suis un
vendeur, et, le produit que je souhaite vendre s’échange sur le marché
à un prix d’environ 10 euros, donc, je ne le vendrais qu’à condition
qu’on m’en offre, grosso modo, 10 euros. En raisonnant ainsi, vous
passez totalement à coté des enjeux. Vous raisonnez en bon
commerçant, mais c’est en économiste qu’il faut penser ici ! [que les
trolls qui répondront que dans la vraie vie, ya k’des commerçants et
pas d’économistes sortent tout de suite]
Le prix de réserve (il en va de même pour le prix de réservation, mais
je cesse d’en parler pour ne pas allourdir) est une expression de la
valeur, et donc, quelque chose de totalement subjectif. Si je
vend un bien et que mon prix de réserve est de 10 euros, qu’est ce
que cela veut dire ? Cela signifie que j’accorde moins de valeur Ã
ce bien qu’à tous les biens que je peux me procurer avec 10 euros. Or la valeur que j’accorde à un bien n’a, en règle générale, rien Ã
voir avec son prix sur le marché (sauf, en fait, quand ce bien est avant
tout une réserve de valeur. ex: actifs financiers). Si un l’odeur d’un
parfum m’est insupportable, le fait que son prix de marché soit de 25
euros ne me le fera pas estimer pareillement que tous les biens
vendus à 25 euros.
Comprenez vous l’origine de votre erreur ?
Vous êtes têtu, vous. Je ne vois pas dans ce que vous écrivez le début de la moindre réfutation à mes arguments.
» Or la valeur que j’accorde à un bien n’a, en règle générale, rien à voir avec son prix sur le marché »
En effet. La valeur ne s’exprime pas en monnaie. D’ailleurs elle ne se quantifie pas. Par contre, si vous voulez me parler de « prix », de « prix de réserves » etc.. cela n’a aucun sens sans référence à un marché.
Mais puisque vous insistez, je vous ai donné un exemple précis d’application de votre concept, qui ridiculise complètement votre discours. Je vous prie de m’expliquer ce que vous en pensez. Je le reproduis ici:
1/ Cet exemple est-il une application de vos conceptions deu « commerce équitable » . Si non, en quoi n’en est-il pas une ?
2/ Si cet exemple est bien une application de ces conceptions, acceptez-vous la conclusion irrémédiable qu’il est équitable que le malien paye ses antibiotiques 300 fois plus cher que le prix du marché ?
Merci de répondre à ces deux points, sinon la discussion s’arrête.
1°) Oui.
2°) C’est un commerce équitable. Je ne serais ensuite dire que la
question de l’équité se limite au champ du commerce. Mais ce n’est
pas mon propos. Ma seule ambition est de montrer que votre
qualification du commerce équitable comme une pratique « marxiste »
ne tient pas la route.
>Vous êtes têtu, vous. Je ne vois pas dans ce que vous écrivez le
>début de la moindre réfutation à mes arguments.
Affirmez vous toujours que les prix de réservations et de réserves
tendent vers le prix de marché ?
> La valeur ne s’exprime pas en monnaie. D’ailleurs elle ne se
>quantifie pas.
Non, mais les préférences s’expriment, et elles ne sont rien d’autres
qu’une expression de la valeur. Ainsi, si je suis prêt à me séparer d’un
objet pour 10 euros, c’est que sa valeur pour moi est moindre que
celle d’un objet que je peux me procurer pour 10 euros (sur le
marché).
>Par contre, si vous voulez me parler de « prix », de « prix de réserves »
>etc.. cela n’a aucun sens sans référence à un marché.
En effet.
Dans ce cas, le désaccord entre nous est beaucoup plus mince que je ne pensais. Ce que vous appelez « commerce équitable » n’a tout simplement aucun rapport avec ce qu’on entend communément par là . Il n’y pas grand monde à part vous, j’imagine, pour soutenir que mon exemple de vente d’antibiotique à 500 dollars soit « équitable ».
Mais après tout, libre à vous de définir les mots que vous employez comme vous l’entendez. J’ai peut-être mal interprété vos propos, et je m’en excuse, mais avouez que dans le contexte il y avait de quoi. Peut-être pourrions-nous ici, afin d’éviter des confusions, parler plutôt de commerce « médian » ou quelque chose de ce genre, pour désigner votre concept.
La question est donc de savoir si le commerce « médian » est une notion marxiste ou non, c’est ça ? Peut-être pas, effectivement.
»
Affirmez vous toujours que les prix de réservations et de réserves
tendent vers le prix de marché ? »
En fait, tout dépend de ce à quoi sert ce prix médian. S’il s’agit d’un jeu dans lequel on s’amuse à calculer, pour voir, le prix médian, les gens vont peut-être donner des « prix » différents de ceux du marché. Mais tout cela est purement abstrait et disparaît si les gens savent que l’échange va réellement avoir lieu. En effet, qui voudrait prendre le risque d’entrer dans une transaction de la sorte ? Uniquement les gens qui sont prêts à faire la charité, et ces gens n’ont en général pas envie que leur don soit calculé en fonction de paramètres qu’ils ne maitrisent pas. Moi, si je voulais être généreux avec un fournisseur pauvre, je crois que je regarderais le prix de marché, et je me dirais, bon allez je rajoute tant. Mais en aucun cas je n’entrerais dans une procédure ou on va calculer le prix que je devrais payer à l’aide de paramètres. Si j’étais néanmoins obligé d’en passer par une telle procédure, je me référerais certainement au prix de marché. Bref, à mon avis, il n’est jamais possible qu’une telle procédure s’incarne dans une action réelle,
et tout celà n’est qu’une vue de l’esprit.
On ne peut pas énoncer des prix, comme ça, dans le vide, sans que cela se réalise dans une action.
A vous lire.
Cher MM
D’accord sur le premier point, à savoir : qu’on le veuille ou non, le processus de marché inclut les organes du corps humain.
Il se fait seulement qu’étant donné l’interdiction réglementaire imaginée par les hommes de l’Etat, les échanges se font dans le « noir » et non pas dans le « blanc ».
Ils sont pondérés par une espérance morale formée avec incertitude d’être pénalisé pour avoir échangé ce type de chose qu’est un organe du corps humain.
Bémol sur le second.
Interprétation de l’interdiction, prix nul. Pas tout à fait.
Donner est une action humaine différente de l’action d’échange (don réciproque).
Les hommes de l’état ne peuvent rien sur les prix malgré ce qu’ils en disent, ils peuvent certes détruire les prix « blancs », mais ils ne peuvent rien sur les prix « noirs » sinon les créer et les faire augmenter toujours plus.
En raison de l’incertitude supplémentaire qu’ils créent, il faut s’attendre à ce que les prix des échanges conclus – qui ne seront connus que des parties contractantes et non pas, comme dans le cas d’un marché organisé de type « salle des ventes » ou « bourse » des tiers, de vous et moi – soient beaucoup plus élevés que les prix des échanges « blancs ».
Raison de plus pour dire que les prix de réserve et de réservation n’ont pas de signification dans une analyse économique non polluéé par le scientisme et l’analogie avec la « mécanique classique » du XVIIIè siècle.
L’analyse économique doit en effet ne pas discriminer « marché blanc » et « marché noir », « prix blanc » et « prix noir », la discrimination reposant implicitement sur une incertitude de perte particulière.
Elle doit simplement partir de l’axiome fondamental
– que l’être humain ignore en partie la réalité où il vit et dont il est un élément,
– qu’il évalue coûteux cette situation par rapport à la situation qu’il imagine et préfère et
– qu’en conséquence, il mène des actions pour réduire le coût.
S’il n’ignorait pas, il n’agirait pas (idée fondamentale de Mises).
[les entreprises ne pensent qu’au cours terme, alors que les politiciens peuvent penser à long terme, c’est à dire à la prochaine élection, ah oui les politiciens eux ils voient loin.]
Les politiciens font des lois et engagent des investissements qui perdurent bien après leurs mandats. De plus ils prennent des risques (avec l’argent des autres) plus ou moins rentables que ne prendrait pas aussi facilement une entreprise privée : concorde, TGV, Airbus, Ariane, centrales nucléaires.
Mais je ne critique pas le fait que la rentabilité d’une entreprise conduise à regarder plus à court terme je faisait plutot un constat que la volatilité du capital conduisait plutot à une vision à court terme. Je le constate perso et le vis.
C’est bien, c’est mal, je ne sais pas.
Toi tu sais : c’est mal mais c’est faux.
MM, ne tournez plus autour du pôt. Etes-vous d’accord avec la
proposition suivante ?
Si je suis prêt (ie: cela me procure une satisfaction) à me séparer d’un
objet pour 10 euros, c’est que sa valeur pour moi est moindre que
celle d’un objet que je peux me procurer pour 10 euros (sur le
marché).
Je précise, car vous semblez avoir du mal à comprendre, qu’il ne s’agit
pas ici de dire que « quoi qu’il arrive, quoi qu’on m’en offre, je suis
prêt à me débarrasser de mon objet pour 10 euros », mais que,
lorsque je proposerais mon objet au marché, à partir du moment ou
le prix du marché sera de 10 euros (ou plus donc), alors je me
porterais vendeur.
Georges : vous semblez vous aussi confondre le concret et le réel.
Sous prétexte que certaines préférences des individus ne seraient
révélées que dans des configurations de commerce très particulières,
vous affirmez qu’elles n’existent pas ailleurs ! Vous considérez le fait
qu’un individu exprime des préférences entre des biens (même si cela
passe par une quantification monétaire) comme quelque chose
d’annodin, de sans… valeur pour l’analyse ? C’est remarquable !
Bonjour pleutre,
j’y reviendrai par la suite, mais déjà :
« Si je suis prêt (ie: cela me procure une satisfaction) à me séparer d’un
objet pour 10 euros, c’est que sa valeur pour moi est moindre que
celle d’un objet que je peux me procurer pour 10 euros (sur le
marché). »
J’ai réfléchi au moins 20 minutes (vous voyez l’importance que j’accorde à vos arguments!), mais tout compte fait, je ne suis pas d’accord. Si vous êtes prêt à vous séparer d’un objet pour 10 euros, c’est que vous préférez 10 euros à cet objet. Point. Mais ça ne veut pas dire que que vous préférez un autre objet en particulier à cet objet là . Vous pouvez n’avoir aucun projet d’acquisition en tête, mais seulement l’envie d’accumuler 10 euros dans votre portefeuille.
Ce n’est pas la même chose que de dire:
« Ã partir du moment ou
le prix du marché sera de 10 euros (ou plus donc), alors je me
porterais vendeur. »
ce qui me paraît d’ailleurs contredire:
« qu’il ne s’agit
pas ici de dire que « quoi qu’il arrive, quoi qu’on m’en offre, je suis
prêt à me débarrasser de mon objet pour 10 euros ».
D’ailleurs, que voulez-vous dire par « quoi qu’on m’en offre, je suis prêt à me débarrasser de mon objet pour 10 euros » ???
Je ne coupe pas les cheveux en quatre, mais franchement, ce que vous dites là me paraît embrouillé. Pourriez-vous repréciser ? Merci.
Vous avez raison d’accorder de l’importance à mes arguments, lol !
« Si vous êtes prêt à vous séparer d’un objet pour 10 euros, c’est que
vous préférez 10 euros à cet objet. Point. Mais ça ne veut pas dire que
que vous préférez un autre objet en particulier à cet objet là . »
Oui, vous pouvez préférer le dire comme cela. C’est à peu de chose
près la même chose, car votre volonté de détenir de la monnaie
repose toujours en définitive sur son pouvoir d’achat.
Cela dit, vous ne vous ne vous cassez pas la tête sur l’essentiel.
Qu’est-ce que le prix de réserve encore une fois ? C’est le prix à partir
duquel j’ai intérêt de procéder à l’échange.
Regarder la chaise sur laquelle vous êtes assis. Vous pouvez vous
dire, en ignorant tout de sa valeur sur le marché de l’occasion par : « si
on m’en offrait 15 euros, je serais prêt à m’en séparer ».
Maintenant, vous vous rendez dans une brocante : son prix de marché
y sera de 10 euros. Alors, vous ne la laisserez pas en vente.
Si son prix de marché y est de 15 euros, vous la laisserez en vente.
Mais si son prix de marché y est de 30 euros, vous serez encore plus
content de la laisser en vente.
Acceptez-vous de dire que cette vente vous aura rapporter davantage
si le prix de marché est de 30 euros ?
Nous appelons la différence 30 – 15 = 15 votre surplus.
Ceci étant admis, vous faites le raisonnement adverse en ce qui
concerne l’acheteur.
Vous pourrez là aussi calculer un surplus…
Les producteurs, dans le cadre du commerce équitable, doivent-ils rester pauvres pour « susciter la compassion des riches Occidentaux qui achètent leurs produits »? Ce nÂ’est pas du tout le propos du commerce équitable dont lÂ’idée de départ est justement de sortir le producteur de la pauvreté. Notamment, les organisations de commerce équitable, disons « engagées », encouragent les producteurs à trouver des débouchés locaux pour ne pas rester dépendants dÂ’un seul client. LÂ’objectif est le développement de ces producteurs, qui doivent par ailleurs sÂ’organiser en coopératives pour pouvoir acheter des machines, partager les savoir-faire, etc. La vision de Mr Grunert dÂ’un commerce équitable qui reste dans lÂ’assistanat pour conserver la relation de riche à pauvre, témoigne selon moi de son incompréhension de la proposition que représente fondamentalement le commerce équitable. Il ne sÂ’agit pas de charité mais de commerce, en tout cas dÂ’une certaine évolution du commerce. Mais préfère t-on rester dans lÂ’immobilisme en conservant le système libéral pur et dur ? LÂ’histoire économique et plus largement lÂ’histoire humaine nÂ’est-elle pas celle de lÂ’adaptation, du changement, du progrès en somme ? Car quÂ’est-ce que le progrès sinon un perpétuel mouvement –parfois chaotique- vers un idéal. Voir dans le commerce équitable un « cheval de Troie du socialisme » me semble peu raisonnable. Ce point de vu me semble être la démonstration que Mr Grunert est fortement imprégné d’idéologie, tout comme ses adversaires. Les nombreuses affirmations présentes dans l’article rélèvent selon moi du dogmatisme idéologique, ce qui enlève tout crédit à la méthode d’argumentation adoptée.
Pour aller plus loin dans la critique du commerce équitable, je conseillerais « Commerce inéquitable, le roman noir des matières premières », de Jean-Pierre Boris.
« Ce nÂ’est pas du tout le propos du commerce équitable dont lÂ’idée de départ est justement de sortir le producteur de la pauvreté. »
C’est le marché libre qui permet de sortir de la pauvreté et rien d’autre. Par conséquent, toute proposition autre que celle-là recherche un autre but. Le commerce « équitable » est donc superflu. Vouloir le répandre quand même, c’est donc rechercher d’autres buts que la fin de la pauvreté, ceux dont parle Marc notamment.
« Mais préfère t-on rester dans lÂ’immobilisme en conservant le système libéral pur et dur »
Un libéralisme pur et dur où les produits agricoles en provenance du tiers-monde sont taxés à 100 %?! De qui vous moquez-vous ?
« Voir dans le commerce équitable un « cheval de Troie du socialisme » me semble peu raisonnable »
Peu raisonnable de se méfier des idées des néo-trostkistes d’Attac, les mêmes qui veulent interdire le commerce international, ou au moins le brimer ? Les mêmes qui défendent un protectionnisme acharné ? Les mêmes qui appellent de leur voeux la mise en place d’un état mondial pour persécuter les producteurs à l’échelle de la planète ?
Vous êtes un drôle insupportable, ou le dernier des naïfs. Mais je pencherais plutôt pour la première solution.
Je pense que vous êtes completement fous (mis à part pleutre rieur)
Qu’y a-t-il de spécifiquement équitable dans le commerce équitable ? Rien, c’est du vent. Si ce commerce, à aucun moment, ne s’appuie pas sur la coercition (pouvoir politique), sur de l’argent volé (subventions), alors c’est du commerce libre, « ultra-libéral » comme vous diriez. La méthode d’organisation et l’idéologie du commerce équitable sont socialistes. Comme toute forme de socialisme, il ne peut, à terme, fonctionner qu’avec l’appui de l’Etat, car il n’est pas rentable (il ne crée pas de valeur, il la détruit). La complicité entre les socialistes au pouvoir et le commerce équitable est déjà repérable dans les discours. La discrimination positive d’une politique commerciale protectionniste en faveur du « commerce équitable » n’attend plus que l’arrivée au pouvoir des socialistes officiels en France ou ailleurs.
Les techniques marketing ont indéniablement réussi à assurer la notoriété de l’expression « commerce équitable » dans l’opinion. Mais elles ont transformé en quelques années une problématique politique en produit publicitaire, dont l’efficacité en terme d’améliorations concrètes des conditions de vie des producteurs du sud est discutable.
D’une action de sensibilisation, la quinzaine du commerce équitable est devenue au fil des années une quinzaine pour la promotion du prétendu label Max Havelaar. L’objectif de la Plate Forme du Commerce Equitable (PFCE) est aujourd’hui de faire adhérer l’opinion à une marque, d’en assurer la notoriété. En aucun cas d’inviter nos concitoyens à réfléchir sur leurs actes de consommation. Cette confusion entre action de sensibilisation et démarche commerciale contribue à développer aux yeux de l’opinion une vision manichéenne du monde, ou la promotion du bon produit « équitable »™ prend bien soin de ne pas remettre en cause l’idéologie consumériste [1], alors que ce sont précisément nos modes de développement qui sont en cause aujourd’hui.
Les techniques marketing ont indéniablement réussi à assurer la notoriété de l’expression « commerce équitable » dans l’opinion. Mais elles ont transformé en quelques années une problématique politique en produit publicitaire, dont l’efficacité en terme d’améliorations concrètes des conditions de vie des producteurs du sud est discutable.
D’une action de sensibilisation, la quinzaine du commerce équitable est devenue au fil des années une quinzaine pour la promotion du prétendu label Max Havelaar. L’objectif de la Plate Forme du Commerce Equitable (PFCE) est aujourd’hui de faire adhérer l’opinion à une marque, d’en assurer la notoriété. En aucun cas d’inviter nos concitoyens à réfléchir sur leurs actes de consommation. Cette confusion entre action de sensibilisation et démarche commerciale contribue à développer aux yeux de l’opinion une vision manichéenne du monde, ou la promotion du bon produit « équitable »™ prend bien soin de ne pas remettre en cause l’idéologie consumériste [1], alors que ce sont précisément nos modes de développement qui sont en cause aujourd’hui.
Merci pour vos commentaires
je me suis penchée sur l’idée du CE
puis l’idée est bien ficelée bien emballée puis je suis septique et puis à la fois paranoiaque sur les
intentions de cet homme qui a fait hec il est brillant donc un peu dangereux car nous n’avons pas assez de distances pour peser ses propos ses idées d’un monde meilleur ou tout le monde est égaux
il est évident que nous avons un cerveau qu’il faut l’utiliser mais avoir un gourou qui nous dit d’acheter ceca et pas ceci j’aime pas et puis nous allons tous mourir donc à plus…