Un petit évenement a distrait le microcosme politique la semaine dernière: la nomination à la présidence du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel de Dominique Baudis, maire UDF de Toulouse depuis 18 ans. Un petit évenement a distrait le microcosme politique la semaine dernière: la nomination à la présidence du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel de Dominique Baudis, maire UDF de Toulouse depuis 18 ans.
Une figure politique de droite à la tête du CSA, c’en était trop pour la gauche qui s’est dressée comme un seul homme, à l’instar de F.Hollande ou de R.Hue, grands défenseurs de la vertu devant l’eternel, pour dénoncer ce qu’il convient d’appeler un « geste politique » de J.Chirac.
Quelle immense perte pour les Français que le départ d’Hervé Bourges, un homme d’une impartialité incorruptible, sans opinion politique aucune ni quelque accointance que ce soit avec un quelconque parti et que F.Mitterrand avait vraisemblablement nommé après avoir pioché son nom au hasard dans l’annuaire… C’est en tout cas ce que semblent croire MM. Hollande, Hue et leurs amis car ceux-ci n’avaient pas émis la moindre objection il y a quelques années quand H.Bourges avait été installé dans son fauteuil par l’ancien Président de la République (d’une probité légendaire et qu’il serait mal venu de soupçonner d’avoir voulu favoriser un de ses amis!)
Il est cocasse de voir la gauche s’élever contre un fait « sans précédent » et la droite défendre son chef en refusant le qualificatif de « geste politique ».
Comme si la nomination à un poste (quel qu’il soit) par le Président de la République, le Président du Sénat ou celui de l’Assemblée Nationale pouvait être autre chose qu’un geste politique! Que l’heureux-nommé ait ou non la carte du parti de son bienfaiteur ne change d’ailleurs strictement rien. Le scandale n’est pas que nos hommes politiques choisissent tel ou tel personnage pour le placer à ce genre de poste-clef… le scandale est qu’ils choisissent! Le problème éthique dénoncé (bien malgré-eux) par une partie de la classe politique est INHERENT au système…
Proposez à ces gens-là de le réformer, ils seront les premiers à faire barrage de leur corps pour que rien ne change. Les critiques les plus virulentes émanent des rangs des plus chauds partisans du contrôle du monde de l’information par les politiques (sauf bien entendu quand cette tâche est effectuée par le camp adverse…)
Est-il normal que nos dirigeants décident arbitrairement de la composition d’un conseil qui contrôle ainsi l’information?
Est-il normal qu’ils détiennent par cet intermédiaire un pouvoir indirect mais bien réel sur les médias privés dans notre pays?
Ces questions, évidemment, ne sont pas à l’ordre du jour. Une fois de plus, le pseudo-débat engagé est une querelle de clochers opposant étatistes de droite et étatistes de gauche, tous partisans, en l’occurence, d’une emprise de la politique sur les médias.
La liberté aura fait un petit pas dans notre pays quand l’Etat aura perdu le pouvoir d’imposer son nationalisme culturel (par l’intermédiaire des quotas de programmes d’origine française ou européenne), de contrôler l’information et de sanctionner les médias qui la diffusent!