Où Bové passe, l’OGM trépasse. Dans Le Monde:
Après un arrachage d’OGM, MM. Bové, Mamère et Onesta convoqués par la gendarmerie
Les « faucheurs » promettent de nouvelles actions.
Ils étaient présents, sous l’oeil des gendarmes (on appelle ça un flagrant délit), et ils sont simplement convoqués. L’un est député, un législateur, et il viole les lois impunément, puisque voyez-vous, ceux qui font les lois sont dispensés de se les appliquer, l’autre est multi-récidiviste, doit certainement avoir du sursis en rab, et a été touché par la grâce présidentielle!
Halte au fascisme des gendarmes qui osent convoquer ces courageux résistants à l’ordre ultralibéral qui règne en France! No pasaran!
Lundi soir, les « faucheurs volontaires » ont fait leurs comptes : pour le moment, à part ces trois personnalités, aucun autre participant à l’action anti-OGM de Verdun-sur-Garonne n’a été inquiété.
De toute façon, la loi est mal faite, et tout ce que font les « faucheurs » (de même que Bové « démonte » les Mac Do à coups de masse) c’est de la démocratie directe! Puisque les électeurs sont pas foutus de voter comme il faut, alors eux, ces courageux avant-gardistes nous montrent le chemin. Faisant fi des urnes, ces grands démocrates appliquent les lois de demain, la loi inexorable de l’anti-progrès, la leur, taillée à coups de serpe dans les champs transgéniques!
« Je ne vois pas très bien quel est l’objectif », indique pour sa part M. Mamère, qui compte déclarer aux gendarmes qu’il « ne déposera pas ». « L’atteinte à la propriété, ajoute-t-il, c’est la société Pioneer -à l’origine des essais sur la parcelle de Verdun-sur-Garonne- qui l’a commise en portant atteinte aux cultures traditionnelles voisines. Moi, j’estime que j’ai agi dans le cadre de la loi, c’est-à -dire de l’intérêt généra
Vendetta! Les multinationales du lobby agro-alimentaire mondial qui rendent à la fois obèses les enfants d’Occident et affament ceux d’Afrique ont porté atteinte à la propriété d’autrui! Sortez vos fourches, allumez les torches, des plumes et du goudron, des cordes, des pierres! Un lynchage! Une lapidation! Un tribunal révolutionnaire! Une exécution sommaire! A bas la justice bourgeoise, vive la justice populaire! Et n’allez pas le contester, c’est pour votre bien aussi que ces valeureux combattants de la pureté génétique se jettent à l’assaut de plants de maïs malsains!
« Je demande à répondre de mon acte, qui, paraît-il, selon M. Perben, vaut cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende », déclare M. Onesta. « C’est comme le mariage de Bègles, c’est un gouvernement qui tonne, menace, veut montrer qu’il fait respecter l’ordre et la morale », renchérit M. Mamère. « La riposte à cela, c’est l’organisation d’une nouvelle journée d’actions des faucheurs volontaires d’ici une quinzaine de jours », promet M. Bové.
Quel courage, M Onesta: vous êtes protégé par votre immunité de député européen! Ce gouvernement de chemises brunes ultralibérales qui entend protéger la propriété privée, notion capitaliste dépassée, ne vous aura pas! Le peuple est avec vous, il frémit devant vos exploits et tremble lorsque le molosse à la solde des transnationales s’abat sur vous. Heureusement le gouvernement ne fait que prétendre, car en réalité demain vous serez libre de recommencer!
Vive les lois écrites sur le vif (*)! Vive la démocratie directe, participative et festive! Demain tous dans les champs pour rétablir la pureté de nos produits agricoles! Halte aux importations, vive l’autoproduction, ensemble nous bâtirons le futur et rien ne nous en empêchera! *: qui a dit bûcher ?
Voir aussi: Communiqué des Verts
ha, j’avais oublié dans mon commentaire, à côté des lois qui ne servent à rien, les lois calamiteuses, comme les 35h, qui résultent souvent de l’abération idéologique, toujours sans considération pour ce qui se passe réellement.
Nyarlathotep, tu fais de l’antidoustime primaire. Douste est quelqu’un de bien intentionné. Il fallait le voir sourire large à la veille d’autres élections sur toutes les portes de granges de Bigorre. Il venait d’inventer le préservatif jeune. Référence large : un texte d’Isabel Paterson sur les bien-intentionnés chez Hervé de Quengo
On repart sur les OGM.
Tu te rends compte du progrès lorsqu’un maïs, matiné d´hévéa, produira directement un préservatif? Delanoe fera un Paris-maïs au Champ de Mars (et de Vénus).
Une école arriverait-elle à renverser l’État-providence et la social-démocratie ?
Non, non, non, Emma.
Les idées ne peuvent servir que pour s’orienter dans les décombres. Pas pour construire.
C’est trop complexe. Nous ne sommes pas assez intelligents pour cela . (Ça c’est du Hayek, mais c’est mieux que Marx et ses forces matérielles productives.)
État-providence et social-démocratie ne peuvent pas être renversés, ni réformés. Ils ne peuvent qu’imploser à moins d’être détruits de l’extérieur.
Tes potes ne relèvent même pas ton affirmation : « Le choix n’est pas la liberté ».
Intéressant.
Très intéressant.
Y’a t’il liberté sans choix ?
Le choix existe t’il ? Hier je regardais les frères bioniques (les Bogdanof) et une thèse sur le Big bang m’a interpellé. A l’origine la singularité initiale d’espace-temps correspondrait à un instanton gravitationnel singulier de taille zéro.
Evidemment faut avoir fumé 4 g de THC pur pour comprendre. Mais Les Bionic brothers, qui ont largement abusé d’OGM, expliquent que cet Instanton renfermerait toutes les informations nécessaires à la création de l’univers. Comme quoi le déterminisme a encore de beaux restes chez les mathématiciens/physiciens.
Dans ce cas là évidemment la liberté n’est plus qu’une illusion, et le choix une tromperie. Spinoza is back.
Chère Emma
Voici mes réponses à vos questions.
1. Comment plusieurs ignorances (même limitées) agrégées peuvent-elles faire une connaissance ?
R. Nous sommes chacun une ignorance limitée (dans une limite qu’on ne connaît pas). Il est exclu de nous agréger, de les agréger. Je n’ai pas employé ce mot.
Pour autant qu’on arrive chacun de notre côté à des résultats (tout résultat est une ignorance réduite ou si vous préférez une connaissance) et que ces résultats sont reconnus, la connaissance est partagée, diffusée.
Le résultat peut être la découverte d’une règle qui va être jugée intéressante à appliquer ou à respecter
2. Quand vous dites : « Conscient de son ignorance limitée, l’être humain propriétaire et responsable peut tendre avec ses semblables à avoir une forme additionnelle de gestion de l’ignorance limitée, du risque, qui s’ajoute à la responsabilité », ne justifiez-vous pas déjà une forme dÂ’association quÂ’on pourrait nommer État si le mot même ne vous faisait pas mal aux oreilles ? et, si oui, comment fonctionnerait-elle cette « forme additionnelle » ?
R. Oui, je justifie cet état. Et le mot ne me fait pas mal aux oreilles car il dit bien ce qu’il veut dire : état, résultat d’un processus d’actions individuelles accordées volontairement, qui par nature est ponctuel et non pas perpétuel.
Ce qui est détestable, c’est que les hommes de l’état/organisation vont faire en sorte de transformer son efficacité instantanée et leurs fonctions d’exécutant respectivement en coercition perpétuelle (état devient Etat) et fonctions de maître.
(Ã suivre)
Suite et fin
3. Quand vous dites plus haut que vous n’avez « pas encore fait école », que voulez-vous dire ?
R.3. A la base du raisonnement de chacun , il devrait y avoir l’ignorance dans laquelle tout être humain se trouve et par conséquent la référence au fait que toute action est risquée.
L’originalité du libéral est selon moi d’avoir pris conscience de cette ignorance et de montrer son caractère non pas passif mais actif. L’ignorance est la vraie incitation (cf. ce qu’ont compris les économistes de l’école économique dite « autrichienne » : Mises, Hayek, Rothbard, etc.)
Les non libéraux, les socialo-communistes sont incapables de se débrouillez avec le concept et tout ce qu’ils font visent à vous situer de gré ou de force dans un univers de certitude. Je devrais dire « faisaient » car depuis la fin de la décennie 1940, une partie d’entre eux a recouru au stratagème d’introduire dans leur raisonnement une incertitude déterministe (Arrow, Debreu, etc.).. Différence entre les deux : au lieu de dire que la chose X est certaine, de fait qu’ils sont certains sur X, ils disent que X est nécessairement X1, X2 ou X3 et ils se donnent les probabilités mathématiques de réalisation, de fait ils sont certains de tout, sauf de la réalisation. L’incertitude déterministe est une pseudo-certitude.
Le libéral dira que la propriété contribue à délimiter la chose X, ne se donnera pas les Xi, ni a fortiori les probabilités mathématiques (même si Mises …, débat entre les autrichiens sur « genuine ignorance » et ignorance)
Prenez « A » à qui le texte s’adressait : il écrit « d’un air entendu » que l’Etat minimal, c’est police, justice, armée. Si je suis méchant, je dirais :
« Etat minimal » ne veut rien dire compte tenu de ma réponse à votre question 2 ; police, justice, armée sont des activités humaines risquées qu’a priori tout être humain a la capacité d’entreprendre et le processus de marché est là pour organiser.Les hommes de l’Etat n’ont pas à s’arroger leur monopole
Le pleutre anonyme de service illustre mon propos sur l’incompréhension à quoi donne lieu le fait que j’ignore, le fait que vous ignorez ou la notion d’ignorance qu’on obtient quand on fait de la rhétorique et qu’on réifie.
Tellement moulé dans l’absurdité de la certitude, il pense s’en tirer en employant la dérision.
N’écrit-il pas « Les idées ne peuvent servir que pour s’orienter dans les décombres. Pas pour construire.
C’est trop complexe. Nous ne sommes pas assez intelligents pour cela . (Ça c’est du Hayek, mais c’est mieux que Marx et ses forces matérielles productives.)
État-providence et social-démocratie ne peuvent pas être renversés, ni réformés. Ils ne peuvent qu’imploser à moins d’être détruits de l’extérieur. »
Heureusement que c’est bref :la brièveté fait oublier la stupidité de la grille de lecture des « omniscients » (décombre par opposition à construction, la complexité, l’intelligence, quoi de Hayek ?, analogie avec les sciences physiques du début du XIXè siècle, non celles du XXè siècle).
Ce qu’il faudrait dire :
le vol organisé de propriétés des propriétaires par une bande renouvelée – fût-il dénommé état-providence, démocratie sociale ou social-démocratie – ne saurait perdurer faute de propriété ou de propriétaire à voler ou à rendre esclave.
Qu’on le veuille ou non, la logique toute simple, règle de la réalité découverte par l’être humain, régit la réalité.
Et l’expérience le confirme aux non convaincus.
Merci Georges Lane de me donner ces explications, mais alors, et vous allez me juger insistante, comment faites-vous vivre ensemble ces ignorances limitées ? Il faut qu’à un moment donné, une décision soit prise. Par exemple, en admettant qu’il faille faire face à des pilleurs-barbares ou extra-terrestres. On ne peut pas réunir toute la communauté en imaginant qu’elle compte plusieurs millions de personnes pour démocratiquement décider s’il faut accepter l’envahisseur ou le faire fuir ou pactiser avec lui, etc. ? En admettant qu’on ne le puisse pas, par qui, cette décision est-elle prise ?
Par ailleurs, le principe d’incertitude est quelque chose qui me semble être beaucoup mieux accepté par les réalistes que par les idéalistes qui cherchent toujours une perfection qui n’est pas de ce monde…
Emma
CHère Emma.
Pardonnez-moi, mais il ne s’agit pas de « faire vivre ensemble des ignorances limitées », il s’agit seulement de reconnaître une évidence : depuis la nuit des temps, les êtres humains ont vécu ensemble, nous vivons ensemble – nous « convivialons » – paisiblement grâce aux règles de droits qu’on découvre progressivement, applique et respecte sauf exceptions certes nombreuses! Chacun prend des décisions en permanence, à commencer par celle de vivre, i.e. de posséder et pérenniser, consciemment ou non, son patrimoine de base (« corps et âme ») en propriété et responsabilité, voire ce patrimoine élargi à des choses matérielles ou immatérielles.
Les exceptions -guerres-ont résulté chaque fois soit de la non application ou du non respect, soit d’une amputation pour « cause d’utilité publique, d’intérêt général, de justice sociale, etc. »
Comment cela a-t-il pu se produire ? D’abord, parce que le propriétaire électeur que chacun d’entre nous est, ignore en partie, délimite mal ce qu’apportent les règles de droit. Ensuite, parce que, du fait de leur ignorance, il peut mettre en doute ce qu’elles apportent:n’oublions jamais que, dans un autre domaine, technique, au XIXè siècle, aller à plus de 30 km à l’heure en train rendrait fou … pour ne pas parler du prétendu principe de précaution. Enfin parce que les sirènes socialo-communistes apportent leurs chants (cf. mes messages passés sur ce point).
Avant qu’il y ait des envahisseurs, il y a les droits de propriété des propriétaires non appliqués, non respectés ou amputés délibérément.
Qui est la cause de cela ? Le législateur – i.e. les élus et leurs groupes de pression stipendiés – qui a fait valoir auprès des propriétaires que la réglementation serait plus efficace que leurs droits de propriété, voire, comble de la manipulation « légale », qu’elle renforcerait leurs droits de propriété.
Il faut abroger la règlementation des règles de droit d’autant qu’elle a l’effet passé sous silence de bloquer leur amélioration.
Cher Georges Lane,
Merci de prendre le temps de me répondre. Selon vous, la démocratie n’est donc pas la solution au « convivialons ensemble ». La social-démocratie encore moins, j’imagine. Que faire ? Faut-il cesser de déléguer notre pouvoir d’électeur à ces édiles qui ne font que le détourner à leur profit ? La première étape est donc, si je vous ai bien compris, de ne plus aller voter, de ne plus faire crédit à quiconque prétendrait nous gouverner puisque cela ampute sur nos droits naturels. Sans légitimité, plus de crédibilité pour nos sociaux-démocrates. Ce serait la fin de notre démocratie. Jusque là , je vous suis. Et après, comment ça se passe ? Avez-vous imaginé la suite des évènements ? Qui abrogerait « la règlementation des règles de droit » ?
Emma
P.S. : Votre réflexion sur les obscurantistes est savoureuse : « au XIXe siècle, aller à plus de 30 km à l’heure en train rendrait fou… »
Chère Emma.
Ce serait l’émergence d’une organisation dans des formes auxquelles les Anciens n’ont pas songé car ils ont fait abstraction du nombre des gens en question et car ils ne pouvaient prévoir les innovations que l’être humain a accumulé.
Une chose est certaine:ce sont des formes dont a fortiori les hommes de l’Etat se sont éloignés sans les connaître, et sans en parler, pour entrer dans des voies diamétralement opposées, toujours les mêmes, de plus en plus coûteuses et dont nous devons couvrir les coûts croissants. Cela en dépit de la disparition de l’URSS dont on ne parle pas et de l’euphémisme qu’est la « chute du mur »!
Dès à présent, on pourrait faire un petit calcul: calculez le coût de sortie en 1900, aussi élevé pouvait-il être imaginé alors, et les coûts qui ont été effectivement supportés de 1900 à 2000 pour ne pas être sorti en 1900.Pensez-vous que le coût de sortie en 1900 est plus élevé que les coûts qui ont été effectivement supportés et dont nous ne sommes toujours pas sortis! Je pense qu’il est infiniment inférieur. Et on peut féliciter les hommes de l’Etat de tous les pays du résultat. Malheureusement, ils s’entêtent comme si de rien n’était.
Claude Reichman a imaginé des voies de sortie spontanées dans un livre poétique qu’il a écrit il y a une dizaine d’années, intitulé « La révolution des termites », et dont il a fait une pièce de théatre.
A chacun d’imaginer les formes – personne n’est omniscient – en se situant dans des règles de droit qui recouvreraient leur absolu, n’étant plus limitées abusivement par les règlementations coûteuses abrogées ou simplement tombées en désuétude car non respectables.
Dès à présent, des réglementations ne sont plus de fait appliquées. Pourquoi? Trop coûteuses à faire respecter ou bien leur non respect est trop coûteux à pénaliser – « les prisons sont surpeuplées « !
A chacun de faire partager les résultats de son imagination et les actions conséquentes qu’il projette pour autant qu’ils concernent autrui.
Merci de votre réponse, cher Georges Lane, toujours attentif. En effet, les libéraux ne prédisent pas l’avenir contrairement à leurs adversaires qui organisent, planifient, contraignent. J’aime beaucoup cette pensée d’Hannah Arendt qui s’exprimait ainsi à propos de Kafka : « La voie naturelle est toujours celle du déclin, et une société qui suit aveuglément la nécessité des lois instaurées par elle-même ne peut que décliner. Les prophètes sont toujours, nécessairement, les prophètes du malheur dans la mesure où l’on peut toujours prédire la catastrophe. Le miracle est toujours le salut, pas le déclin, car seul le salut dépend de la liberté de l’homme et de sa capacité de changer le monde et son cours naturel. »
Tous à vos imaginations !
Emma
Je reviens en service Georges.
Il est vrai que c’est parfois difficile de s’orienter ici entre le premier, le second et le troisième degré.
Ce message trop bref était à lire au premier degré. Et il n’y avait pas de dérision. Les décombres c’est après l’implosion et implosion il y aura même si c’est une implosion molle.
Les références principales tu les connais : La Présomption Fatale de Hayek, particulièrement les premiers chapitres, ainsi que Droit, Législation et Liberté, sur le rôle des principes, des règles, leur interdépendance et notre ignorance des conséquences quand on en supprime ou on en modifie, d’où les événements qui sont la conséquence de nos actions mais non de notre volonté, d’où notre incapacité à pouvoir bâtir sur le long terme une société humaine selon un plan établi à l’avance (amplement vérifé par l’expérience. Pour de très gros exemples voir Robespierre, Lénine, Hitler, Staline. On attend les exemples de la troisième voie : démocratie sociale et état providence, dont le blairisme est la forme moderne la mieux théorisée. Ça prend du temps.)
La complication, c’est un péché mignon de l’envol intellectuel libéral. Ça vole tellement haut que ça ne se voit pas d’en bas. Très très peu ont la clarté de Rothbard. Tu parles trop compliqué Georges. Pour paraphraser Schumpeter ‘you speak too much and you think too little’.
En face, dans toutes les variantes, c’est simple, c’est percutant. C’est idiot, mais ça s’imprime bien dans la molle matière grise.
Alors Georges, tu t’arrêtes un bon moment, tu réfléchis et tu nous donnes quelques bons slogans, brefs, percutants, qu’on puisse répéter à tout un chacun.
Évidemment tu pourras prendre ta récréation de temps en temps et faire déborder le logos.
PS : distingue bien entre le risque, calculable, (une classe d’événements raisonnablement homogènes, voir Mises, Fischer) et l’incertitude, fatale, incalculable, propre événements uniques, complexes, de l’expérience humaine.
Certainement, pleutre (dommage que vous persistiez à le rester, on vous confond parfois avec dÂ’autres tout aussi anonymes, bon sang, prenez donc un pseudo), je pensais bien quÂ’il ne suffisait pas dÂ’une école pour renverser la social-démocratie et je mÂ’immisce sans vergogne dans un propos que vous adressez à Georges Lane. Vous l’accusez de planer mais vous quand vous parlez dÂ’implosion molle, quÂ’avez-vous en tête ? Est-ce une déconfiture électorale de lÂ’ensemble de la classe politique ? Un désastre financier ? Un paupérisme généralisé ? Personne dans le camp des libéraux pour être capable de scénariser un tant soi peu la suite des évènements ? Moi je suis une béotienne et nÂ’en ai aucune idée. Hormis dans lÂ’action, je ne vois pas ce que nous, libéraux, pourrions faire pour faire advenir les choses que nous espérons. Clarifiez, clarifiez, sÂ’il vous plait, vous aussi. La clarté est bien ce qui manque le plus dans toutes nos discussions. Si chacun sÂ’efforçait d’éclaircir sa pensée avant de la donner en pâture aux autres, peut-être quÂ’on y verrait un peu plus clair.
Emma
PS : Le blairisme semble être bien établi en Grande-Bretagne. Qui le fera échouer ? Il a eu la partie belle et facile puisque la place avait été laissée propre et nette par le thatcherisme.
Chère Emma.
Les socialo-communistes me semblent aujourd’hui faire « mieux » que prédire l’avenir : ils « postdisent » le passé, même quand celui-ci a été évoqué par les marxistes historiens. Et cela passe par la dénaturation,la défondation, la déformation homogènes avec leur nihilisme.
Faut-il le rappeler : au XVIè siècle, Pascal et Fermat sont les inventeurs des probabilités mathématiques, lesquelles n’ont strictement rien à voir avec « le risque », mot vide de sens sauf pour ceux dont le mot occupe la totalité du cerveau, beaucoup de socialo-communistes aujourd’hui. Ils abandonnent la planification désastreuse d’hier pour la « gestion du risque » à la manière de l' »application du principe de précaution » tout autant, voire encore plus désastreuse.
On aime à rappeler que les Grecs de l’Antiquité ne connaissaient pas les nombres irrationnels, mais ils ne connaissaient pas plus la notion de probabilité mathématique.
Pascal a perçu l’importance à accorder au fait qu’à côté d’ignorer de façon limitée la réalité, l’être humain imagine celle-ci. Et il en a tiré la « pensée » que l’imagination est d’autant plus fourbe qu’elle ne l’est pas toujours (ignorance limitée). Ce qui ne l’a pas empêché de débusquer les principes de l’analyse mathématique combinatoire (incertitude déterministe).
Fort de ses certitudes, le « bon » pleutre fait allusion aux deux décombres du nihilisme en cette matière si merveilleuse qu’est l’imagination de l’être humain. En effet, comme si Pascal et Fermat, et bien d’autres, n’avaient jamais existé, il fait une référence implicite à un auteur américain, certes honorable, F.H. Knight, qui, avec un livre publié en 1921, a curieusement conditionné un temps la recherche universitaire américaine – absence de culture ? coût de la culture trop élevé plutôt ! – avec son alternative primaire « risque calculable » et l' »incertitude incalculable ».
(Ã suivre)
suite et fin.
Mais, malheureux, au même moment en France, il y avait Borel et il y avait eu ses discussions sur le hasard avec Poincaré (dont Jacques Monod ne prendra aucune graine).
Et il va y avoir Whitehead et la question : qu’est-ce qu’un événement ? Et le nouveau matérialisme…
Et les « classes d’événements » qui s’imposeraient à vous à défaut que ce soit la planification !
Et les événements qui seraient les conséquences d’autres événements ! Foutaise.
Rothbard est tellement clair que certain de ses lecteurs – n’est-ce pas ? – en arrive à ces dernières propositions alors qu’expressément, Rothbard (par exemple 1982) soutient comme Pascal que le risque est fondamentalement subjectif, c’est ce qu’on imagine (risque de gain ou de perte), rien d’autre, surtout pas des (classes d’événements).
Etant donné ce qu’il pense qu’est la réalité, à chacun d’imaginer, d’en faire part le cas échéant, et d’agir en conséquence. C’est la démarche libérale.
Il ne s’agit pas d’imaginer ce que « les choses seront dans dix ans » ou ce qu’elles devraient pour autrui.
A chaque instant, en fait, qu’on le veuille ou non, on imagine et on agit en conséquence étant donné le verrou, qu’est la Constitution de la Vè République déformée en particulier par l’élection du Président de la République au prétendu suffrage universel.
Opposer à cette construction bureaucratique qui n’en finit pas et dont, bien évidemment, le coût n’est jamais évoqué (lois de décentralisation en cours et prochaine adaptation à la constitution de l’UE si celle-ci est ratifiée) les règles de droit (propriété, responsabilité et liberté d’échange) n’est pas pour moi de l’ordre du « vol plané », ni de celui de la complication, mais de l’ordre du concrêt, du pratique de tous les jours.
Faire savoir son refus de cette construction bureaucratique et sa préférence pour l’application et le respect des règles de droit ne me semble pas de l’ordre du « planeur », mettre la question « sur le tapis » me semble très terre à terre.
OK Georges, on fait simple, on ne plane pas.
Donc, dans une optique de connaissance pratique (et de clarté, qui manque dans nos discussions, sans recherche de style)
L’incertitude, se rapporte à l’apparition d’événements uniques ou rares, insuffisamment connus, et suffisamment différents pour ne pas faire partie d’une même classe. Elle indique plutôt l’absence d’informations sur ce qui est ou qui sera.
Le risque se rapporte à la probabilité d’apparition d’événements particuliers qui font partie d’une classe renfermant un grand nombre d’événements de même nature (homogènes), par exemple les accidents de voiture. Le risque se rapporte à la possibilité d’un mal plus probable qu’un bien, mais que l’on peut, dans une certaine mesure, prévoir.
Le risque peut être calculé, l’incertitude ne peut pas être calculée. On peut s’assurer contre le risque, on ne peut s’assurer contre l’incertitude.
L’incertitude fait peur, parce que c’est l’inconnu. On apprend à vivre avec le risque sans trop de difficulté. Penser aux différences d’attitude du plus grand nombre face à la maladie de la « vache folle » d’une part et aux accidents de voiture d’autre part. La «vache folle», (ou manger des OGM pour Niño), c’est l’incertitude, l’accident de voiture, c’est le risque.
En matière d’enchaînement d’événements, il y a un schéma qui a l’air de bien se répéter. L’intervention étatique entraîne des problèmes inattendus, les fameux effets pervers, qui demandent à être corrigés par d’autres interventions, qui entraînent …
C’est tellement fréquent, qu’on n’y fait même plus attention. On appelle parfois cela un engrenage.
Pour prendre un exemple limite et polémique : ce qui se passe en Irak.
Tu peux proposer un autre mot qu’événement si cela éclaire le débat. Je n’ai rien contre changer de vocabulaire quand ça me fait progresser, au contraire.
Georges, je le confesse : mon information est très limitée, mes connaissances encore plus, et mon ignorance est illimitée.
Emma,
Prendre un pseudo ? Ce pourrait être « hydre libérale ». Quand je me coupe une tête, une autre repousse. Mais ça va faire désordre.
Implosion dure : type URSS. Tout s’écroule en même temps dans le désordre. Ça touche énormément de gens, et on est parti pour une longue période de chaos avec des événements nombreux et incertains (au sens vulgaire mais suffisant). Les Russes ne disposent pas de règles de comportement bien ancrées qui permettent une transition facile de l’économie dirigée vers le marché. Ils ont été matraqués pendant trois générations. Les élites bourgeoises et paysannes ont été détruites. La continuité a été cassée. CÂ’est long et douloureux à rebâtir.
Implosion molle : des pans se liquéfient successivement, dans l’ordre, et les autorités expliquent que plus c’est liquéfié plus c’est un progrès dans un esprit rénové de pureté. Exemple : implosion à la chinoise, où le passage de l’économie dirigée au marché est déclaré être un perfectionnement du marxisme. Curieusement, les Chinois malgré une histoire tragique mais plus courte, ont gardé une continuité des traditions, à la fois sur place et à travers la diaspora. Le passage vers le marché est beaucoup plus facile que pour les Russes.
En France, la Sécu, les retraites, l’éducation, la protection sociale au sens large (RMI, aides diverses, cf. l’étonnante chronique de Mickaël « L’alcool tue »), lÂ’emploi financé par les prélèvements obligatoires, etc., sont des candidats pour des implosions molles séparément ou en combinaison. Les dérives de coûts programmées par la loi ne pourront pas continuer indéfiniment. La base des prélèvement ne suit pas. Sous quelle forme ? Quand ? CÂ’est la question difficile.
Pour le reste, les grosses catastrophes politiques, financières, économiques – implosions dures -, chacun a sa boule de cristal. L’avenir est incertain, heureusement. Il nÂ’existe pas de boule de cristal libérale qui donne des scénarios précis, On peut juste prévoir ce qui ne va pas marcher quand la dérive due aux institutions est trop forte par rapport à la pente des comportements humains. (Exemple : le consommateur qui recherche le rapport qualité /prix sans souci pour les fournisseurs, qui se plaint des conséquences quÂ’il subit en tant que producteur salarié, demande des protections en tout genre et souhaite que les enfants entrent dans la fonction publique.)
Mais quand même tu vois vraiment grand, trop grand.
On comprend que ça t’enrage de n’avoir pas de programme d’action. Mais on ne peut que travailler à changer l’opinion et se préparer à transmettre des idées lorsque les oreilles s’ouvrent. Notre système est en gros la conséquence de lÂ’opinion largement majoritaire, même si la majorité ne perçoit le lien, ou ne veut pas le percevoir dans la crainte de perdre « des avantages. »
C’est pour cela que, pour commencer, des choses simples et répétées souvent, seraient utiles pour préparer le terrain :
« Les anti OGM tuent. Ils refusent aux enfants du tiers monde aliments et médicaments. »
« Dans les phares de la voiture, le lapin se fige. Il ne fait plus rien. Il applique le principe de précaution. » »
« Tous contre le réchauffement de la planète. Faut faire une loi contre les éruptions solaires ? »
« Qu’on fait les Verts de l’époque lors de la disparition du dernier âge glaciaire ? »
Si tu es béotienne, il y a un travail personnel pour acquérir des outils de compréhension. C’est assez long, mais passionnant. De bonnes références existent aujourd’hui.
Elles ne sont pas enseignées. Pourtant l’essentiel n’a rien de sorcier ni de religieux. Ce sont tout simplement l’étude des mécanismes des comportements individuels et collectifs et de leurs conséquences. Au fond tout bon socialiste de droite et de gauche devraient les connaître pour savoir pourquoi leurs programmes ne marcheront pas. (Il est vraisemblable que certains le sachent fort bien, mais en attendant ils vivent très confortablement, et « à long terme, nous sommes tous morts. » Keynes. « Un semaine est long moment en politique. »)
Cela ne débouche pas sur un programme pour changer le monde. Il est dominé par l’opinion très majoritaire qui demande la sécurité plutôt que la liberté, être guidée plutôt que responsable, les certitudes plutôt que les interrogations. Elle délègue aux sirènes les plus séduisantes. Les solutions qu’elle accepte sont illusoires, ne peuvent pas marcher et ne marcheront pas sur le long terme, mais l’inertie est grande.
Pour aller plus loin, il faudrait beaucoup de temps et de place.
Ça fait beaucoup pour Emma. La PL devient Emma Tome.
Emma,
Et juste au moment où je t’envoie une réponse, voilà qu’arrive un excellent article qui illustre le problème de l’action des libéraux, du poids de l’opinion et des institutions (au sens large).
Bonne lecture.
http://www.lewrockwell.com/greenhut/greenhut36.html
Chers Georges Lane et Pleutre-Hydre libérale,
Je vous ai bien lu. La construction démocratique est une réalité. Que vous et moi et un certain nombre dÂ’individus disent sÂ’y opposer est une chose bonne. Mais dans les faits, en dehors de la parole, comment arriver à ce que notre « préférence pour l’application et le respect des règles de droit », pour reprendre vos termes, soit un jour effective ? Le processus démocratique amène au jour une demande pour plus de sécurité et pas pour plus de liberté et là , je rejoins notre hydre libérale
L’hydre libérale nous propose plusieurs scénarios et je l’ai lue aussi avec beaucoup d’attention, car je suis avide de comprendre :
1. Implosion dure, type URSS (moi je trouve qu’ils ne s’en sortent pas si mal après avoir été 70 ans sous l’éteignoir)
2. ou implosion molle dont nous n’avons aucun exemple dans le passé sinon peut-être la chute de l’empire romain ou l’extinction des dinosaures… Car après tout, nous sommes aussi des êtres de nature.
En effet, la demande de sécurité est bien mieux partagée que la demande de liberté dans nos sociétés avancées. Et il me semble que cette demande va s’accroissant : les enfants aspirent à entrer dans la fonction publique, les principes de précaution, etc. On voit bien, sans être spécialiste des comportements, que la majorité préfère l’état de domestication à l’aventure (cf. la fable du Loup et du chien).
A suivre…
… suite à Pleutre-Hydre libérale
Si je vous suis, hydre, en somme, il faut attendre et voir ce qui va se produire. Puisque les fonds pour financer cette sécurité sont ce qui manque le plus, nous pouvons, sans lire dans les boules de cristal, dire qu’il adviendra des lendemains qui déchantent pour les avides de sécurité qui seront des lendemains qui chantent pour les affamés de liberté.
Nous sommes condamnés à rester spectateurs de notre propre décadence. Et en attendant, « on peut travailler à changer l’opinion ». Je trouve l’idée séduisante dans son principe sauf que les tribunes et les micros ne se tendent guère vers les libéraux. Et on œuvre en fait que dans son petit cercle où ce n’est déjà pas facile mais j’aime bien l’idée des images simples à faire circuler. Il faudrait se mettre à la rédaction d’un bréviaire, cela dit sans ironie du tout.
« Pour aller plus loin, il faudrait du temps et de la place », dites-vous. Eux, les sociaux, ils le prennent le temps, ils prennent surtout et en plus le nôtre sous forme d’impôt alors le temps je le prendrai. Si vous et d’autres veulent bien continuer à me donner du leur, ici, sur la page d’Hervé où l’espace n’est pas, semble-t-il, compté.
Et la PL ne deviendra pas Emma tome car vos propos, j’en suis sûre, en intéresseront d’autres qu’
Emma
Merci pour le lien vers Lew Rockwell, j’y vais de ce pas.
Bové, Mamère et le troisième nain n’ont rien à foutre en liberté. La loi doit être la même pour tous.
Je conçois que les OGM puisse provoquer un débat d’idées. Mais en aucun cas il n’est tolérable que ces énergumènes décident unilatéralement qu’ils peuvent aller faire du vandalisme le week-end au lieu d’honorer bobonne. Le simple concept de « désobéissance civique », ça ferait hurler de rire si ça n’avait pas des conséquences aussi désastreuses.
Moi, je serais pour condamner Bové, Mamère et toute la clique des imbéciles heureux désoeuvrés en mal de cause perdue à défendre, à 500 heures de travaux d’intérêt général, qui consisteraient à replanter ce qu’ils ont arraché. Sinon, qu’ils partent en taule exciter l’imaginaire, la libido ou les deux de leurs camarades de cellule.
« Dans les phares de la voiture, le lapin se fige. Il ne fait plus rien. Il applique le principe de précaution. » »
D’habitude, j’aime pas les slogans mais celui-ci est excellent.
Et on remet ça demain.
Non contents de leurs actions du mois d’aout ou ils avaient détruits des champs de mais dans le puy-de-dome et ailleur,une bande d’écolo-freak toujours emmenée par notre paysan national a décidé de s’attaquer le 5/09 à des plantations dans le gers.
Sont-ils seulement conscient que se joue l’avenir économique de notre agriculture? Faut-il pour des questions d’idéologie rétrograde jouer l’avenir des générations futures qui produiront sous license américaine suite à ces fauchages?
Le fauchage près de riom (63) à détruit l’aboutissement de 5 années de recherche, qui elles n’ont pas étés perdus par les Etats-Unis qui continue de développé et de tester leur produit pour etre sur de leurs effets : comment-etre sur sans essayer?
De plus,ces produits ne sont-ils pas censés pour certains réduire l’utilisation de pesticides et d’engrais?
Mon grand-père m’a parlé des mêmes réactions qu’ils y avait eu à l’arrivée des hybrides dans les années 1950, réactions vites éteintes une fois confronté à la réalité des choses : une production 3 à 4 fois plus importante pour des couts de production moindre.
Pour finir, les produits bio sont-ils totalement naturels ou issus de ces premiers hybrides?
Ils ont encore remis ça.Mais cette fois la maréchaussée
avait reçu consigne de leur distribuer des horions…Les
politiques deviendraient-ils un peu moins inconséquents?
Enfin,pour que ces bonnes dispositions se confirment,il
faut encore condamner les trublions…avec peines à exécuter en entier,sauf en cas de repentir sincère,ce qui
me paraît tout à fait impensable!