J’emprunte à Ludwig von Mises (1881-1973), économiste de l’école de pensée économique dite « autrichienne – école presque totalement ignorée par la grande majorité des économistes en France et a fortiori par les politiques et autres médiatiques -, les lignes que vous pouvez lire ci-dessous et qui portent sur la « lutte des idées ».
Les idées sont une considération qui semble dérisoire à beaucoup de libéraux si j’en juge par certains commentaires de La Page Libérale. Ils ont le sentiment que ce serait de la théorie même quand elles permettent d’expliquer l’actualité, qu’à ce titre, elles ne sont pas opérationnelles, une « arme » contre la force violente des non libéraux en place et qu’il faut trouver autre chose à leur opposer.
Ces lignes que Mises a écrites en 1938, expliquent pourquoi il faudrait penser le contraire, pourquoi les idées et la « lutte des idées » sont finalement des objets bien réels et, pour employer une expression à la mode, pourquoi les idées elles-mêmes sont une remarquable arme de destruction massive … de l’erreur et du mensonge.
J’espère qu’elles convaincront les lecteurs ou que, sinon, ils écriront pourquoi.
« La lutte des idées.
C’est une erreur de croire que les expériences malheureuses qu’on a faites du socialisme peuvent aider à les vaincre. Les faits en eux-mêmes ne suffisent pas à rien prouver ou réfuter ; tout dépend de l’interprétation qu’on en donne, c’est-à -dire des idées et des théories.
Les partisans du socialisme continueront à attribuer à la propriété privée tous les maux de ce monde et à attendre le salut du socialisme. Les échecs du bolchevisme russe [1] sont attribués par les socialistes à toutes les causes possibles, excepté à l’insuffisance du système. A leur point de vue le capitalisme seul est responsable de toutes les misères dont le monde a souffert au cours de ces dernières années. Ils ne voient que ce qu’ils veulent voir et feignent d’ignorer tout ce qui pourrait contredire leur théorie.
On ne peut vaincre des idées que par des idées. Seules les idées du capitalisme et du libéralisme peuvent triompher du socialisme. Seule la lutte des idées peut permettre d’aboutir à une décision.
Le libéralisme et le capitalisme s’adressent à la froide raison, et progressent selon la stricte logique, en écartant délibérément tout appel au sentiment. Le socialisme, au contraire, cherche à agir en suscitant des passions ; il essaie de faire violence à la réflexion logique en excitant le sens de l’intérêt personnel et de couvrir la voix de la raison en éveillant les instincts les plus primitifs.
Cette méthode semble déjà donner l’avantage au socialisme en ce qui concerne les hommes d’un niveau intellectuel supérieur, la minorité capable de réflexion personnelle. Vis-à -vis des autres, des masses incapables de pensée, sa position paraît inattaquable. L’orateur qui excite les passions des masses semble avoir plus de chances de succès que celui qui tente de s’adresser à leur raison. Aussi le libéralisme paraît-il avoir bien peu d’espoir de triompher dans la lutte contre le socialisme.
Mais ce point de vue pessimiste méconnaît entièrement l’influence que la réflexion calme et raisonnable peut exercer sur les masses ; il exagère énormément la part qui revient aux masses et par là même à la psychologie des foules dans la naissance et la formation des idées dominantes d’une époque.
C’est un fait exact que les masses ne pensent pas. Mais c’est là précisément la raison pour laquelle elles suivent ceux qui pensent. La direction spirituelle de l’humanité appartient au petit nombre d’hommes qui pensent par eux-mêmes ; ces hommes exercent d’abord leur action sur le cercle capable d’accueillir et de comprendre la pensée élaborée par d’autres ; par cette voie les idées se répandent dans les masses où elles se condensent peu à peu pour former l’opinion publique du temps. Le socialisme n’est pas devenu l’idée dominante de notre époque parce que les masses ont élaboré puis transmis aux couches intellectuelles supérieures l’idée de la socialisation des moyens de production ; le matérialisme historique lui-même, quelque imprégné qu’il soit de « l’esprit populaire » du romantisme et de l’école historique du droit, n’a jamais osé avancer une telle affirmation. L’âme des foules n’a jamais produit d’elle-même autre chose que des massacres collectifs, des actes de dévastation et de destruction. Or l’idée socialiste a beau n’aboutir dans ses effets qu’à la destruction, il n’en demeure pas moins que c’est une idée. Il a donc fallu que quelqu’un la conçoive, et ce n’a pu être l’oeuvre que de penseurs isolés.
Comme toute autre grande idée, le socialisme a pénétré dans les masses par l’intermédiaire de la classe intellectuelle moyenne. Ce n’est pas le peuple, ce ne sont pas le masses qui ont été gagnées les premières au socialisme et d’ailleurs même aujourd’hui les masses ne sont pas à proprement parler socialistes, elles sont socialistes agraires et syndicalistes. – : ce sont les intellectuels. Ce sont eux, et non les masses, qui sont les supports du socialisme. La puissance du socialisme est, comme toute autre puissance, d’ordre spirituel, et elle trouve son soutien dans des idées ; or les idées viennent toujours des chefs spirituels et ce sont ces derniers qui les transmettent au peuple. Si les intellectuels se détournaient du socialisme, c’en serait fait de sa puissance. Les masses sont incapables à la longue de résister aux idées des chefs. Il est certes des démagogues qui pour se pousser en avant sont prêts contrairement à leur propre conviction à présenter au peuple des idées qui flattent ses bas instincts et qui sont susceptibles par cela même d’être bien accueillies. Mais à la longue les prophètes qui au fond d’eux-mêmes sont conscients de leur fausseté sont incapables de résister aux attaques d’hommes sincèrement convaincus. Rien ne saurait corrompre les idées. Ni l’argent, ni aucune autre récompense ne peuvent recruter des mercenaires capables de lutter contre elles.
La société humaine est une construction de l’esprit. La coopération sociale est tout d’abord pensée et seulement ensuite voulue et réalisée en fait. Ce ne sont pas les forces productives matérielles, ces entités nébuleuses et mystiques du matérialisme historique, ce sont les idées qui font l’histoire. Si l’on pouvait vaincre l’idée du socialisme et amener l’humanité à comprendre la nécessité de la propriété privée des moyens de production, le socialisme serait contraint de disparaître. Tout le problème est là .
La victoire de l’idée socialiste sur l’idée libérale n’a été rendue possible que par la substitution à la conception sociale, qui considère la fonction sociale de chaque institution et le fonctionnement de l’ensemble de l’organisme social, une conception asociale qui en envisage séparément les diverses parties.
Le socialisme voit des affamés, des chômeurs, des riches, exerce une critique fragmentaire ; le libéralisme ne perd jamais de vue l’ensemble et l’interdépendance des phénomènes. Il sait fort bien que la propriété des moyens de production n’est pas capable de transformer le monde en un paradis. Il s’est toujours borné à affirmer que la société socialiste est irréalisable et par conséquent moins apte que la société capitaliste à assurer à tous le bien-être.
Personne n’a plus mal compris le libéralisme que ceux qui se sont prétendus libéraux au cours des dernières années [2]. Ils se sont crus obligés de combattre les « excroissances » du capitalisme, adoptant ainsi la conception sans scrupules, la conception asociale qui est propre au socialisme. Une organisation ne comporte pas d' »excroissance » qu’on puisse supprimer à son gré. Si un phénomène est la conséquence du fonctionnement du système social reposant sur la propriété privée des moyens de production, aucune considération morale ou esthétique ne permet de le condamner. La spéculation qui est inséparable de l’activité économique même dans une société socialiste ne saurait être condamnée sous la forme propre qu’elle revêt dans la société capitaliste parce que le moraliste méconnaît sa fonction sociale. Les disciples du libéralisme n’ont pas été plus heureux dans leurs critiques du système socialiste que dans leur étude de la nature de l’ordre social capitaliste. Ils n’ont pas cessé de déclarer que le socialisme est un idéal noble et élevé vers lequel on devrait tendre s’il était réalisable ; malheureusement il n’en est pas ainsi parce qu’ils ne le sont pas en réalité. On ne voit pas comment on peut affirmer que le socialisme ait une supériorité quelconque sur le capitalisme, si l’on n’est pas capable de montrer qu’il fonctionnerait mieux que le capitalisme en tant que système social. On pourrait tout aussi bien affirmer qu’une machine construite sur le principe du mouvement perpétuel serait meilleure qu’une machine fonctionnant selon les lois de la mécanique mais que par malheur une telle machine ne saurait exister.
Si la conception du système socialiste renferme une erreur qui l’empêche de produire ce qu’il est censé devoir produire, il n’est pas possible de comparer le socialisme au système capitaliste qui, lui, a fait ses preuves ; on n’a pas le droit dès lors de le qualifier de plus noble, plus beau ou plus juste.
Le socialisme n’est d’ailleurs pas irréalisable seulement parce qu’il exige des hommes plus nobles et moins égoïstes. [Â…] il manque à la communauté socialiste ce qui est avant tout indispensable à tout système économique complexe qui ne vit pas au jour le jour mais qui travaille selon les procédés complexes de la technique moderne : à savoir : la possibilité de compter, c’est-à -dire de procéder rationnellement. Si cette vérité était connue de tous, les idées socialistes disparaîtraient de l’esprit de tous les hommes raisonnables.
Nous avons montré [Â…] la fausseté de l’opinion selon laquelle l’avènement du socialisme serait inéluctable parce que l’évolution de la société y conduirait nécessairement. Si le monde s’achemine vers le socialisme, c’est parce que l’immense majorité des hommes le veulent ; et ils le veulent parce qu’ils considèrent le socialisme comme une forme d’organisation sociale assurant un bien-être supérieur. Que cette opinion vienne à se modifier et c’en sera fait du socialisme. »
(Fin du texte de Mises écrit, je le répète, en 1938 dans son livre intitulé Le socialisme, étude économique et sociologique )[3]
 [1] Je ne saurais trop attirer l’attention du lecteur sur ce propos de Mises qui avait expliqué par la logique et cela, depuis sa création par la violence (en 1917), que l’URSS était vouée à l’échec et son échec serait d’autant plus coûteux pour les gens y vivant que tout serait fait par les « dirigeants » pour tenter d’y surseoir.
Il faut avoir étudié la science économique dans les ouvrages de Paul Samuelson, premier prix Nobel de la discipline, qui prévoyait et enseignait au début de la décennie 1950 que, dans les dix années à venir, l’URSS aurait rejoint et même dépassé les Etats-Unis, pour avoir été surpris par son implosion en 1990.
Il faut être menteur né ou adepte du « politiquement correct » qui, entre autres partages dignes de ce nom, procède à celui de l’inculture entre politiques, médiatiques et bénévoles, pour affirmer que personne n’avait prévu la disparition de l’URSS. Mises, Hayek en particulier l’avaient prévu !
Etant donné la transposition du modèle de l’URSS qu’elle concrétise, et pour les mêmes raisons, ne soyons pas surpris du devenir de l’organisation para-étatique de la sécurité sociale obligatoire en France.
[2] Et il en a toujours été ainsi jusqu’à aujourd’hui. Espérons que cela va changer.
[3] Pour la traduction du livre, merci encore à Hervé de Quengo : cf. Le socialisme, étude économique et sociologique
Quel magnifique texte de Mises!
Ecrit, malheureusement, pendant la montee en puissance d’une forme particulierement abjecte de socialisme qui allait engendrer la folie meurtriere la plus devastatrice de tous les temps.
Entierement d’accord avec Mises (et G Lane) sur le fait que combat liberal est avant tout une lutte d’idees. Egalement sur le fait que le liberalisme fait avant tout appel a la raison, et que le socialisme fait appel a la passion. Enfin, j’adhere a l’idee selon laquelle les chefs, les elites, les intellectuels (les « leaders d’opinion » comme on dirait aujourd’hui) entrainent derriere eux les « masses » et par consequent, si les leaders etaient convaincus du bien-fonde du liberalisme, la bataille des idees serait essentiellement gagnee.
Cela dit (en toute humilite devant ces grands penseurs), je pense qu’il manque 3 ingredients essentiels pour, d’une part, expliquer les difficultes recurrentes auxquelles se heurte la diffusion des idees liberales, et d’autre part, faire avancer plus efficacement cette « lutte des idees » :
1. Que l’elite soit plus apte au raisonnement rationnel que les masses (ou non) ne me parait pas etre l’essentiel. Par contre, il ne faut pas perdre de vue l’interet bien compris et les motivations de tous ces « leaders », qu’ils soient (bien sur) hommes politiques ou hauts fonctionnaires, (mais aussi) chefs de grandes entreprises, intellectuels, ecrivains ou artistes. Ont-ils interet a ce que triomphe le liberalisme (qui ferait disparaitre leurs privileges et les soumettrait entierement a la concurrence) ou ont-ils interet a beneficier toujours plus des revenus, subventions et reglementations etatiques qui les mettent a l’abri sans qu’ils aient de comptes a rendre? A part une infime minorite (dont font partie certains auteurs de ce site dont je salue l’integrite et le courage), la reponse ne fait malheureusement pas de doute.
(a suivre)
C’est pourquoi je pense qu’il est plus efficace de diffuser les idees liberales aupres des « classes moyennes » qu’aupres des castes privilegiees. Ce sont d’ailleurs ces memes classes moyennes, cette majorite trop silencieuse, qui sont les principales victimes de la redistribution, celle-ci beneficiant surtout aux groupes proteges, quelques miettes etant destinees aux « pauvres » (juste ce qu’il faut pour les maintenir dans cet etat le plus longtemps possible).
2. L’homme est un melange subtil de raison et de passion. D’accord pour dire qu’une strategie « positive » de survie est d’accorder la primaute a la raison (ne serait-ce que pour donner sa juste place a la passion et aux sentiments, ou meme pour decider de « faire confiance a son instinct », ce qui est une maniere de reconnaitre que l’instinct se nourrit avant tout de l’experience).
Mais il faut reconnaitre que le fait de faire appel a la passion (en l’absence d’argument rationnel), a ete un avantage « concurrentiel » assez net en faveur du socialisme. On peut le deplorer, mais faire appel aux sentiments et aux emotions s’est revele plus efficace qu’en appeler a la « raison pure » pour diffuser des idees aupres d’un large public. Le fait de croire que la seule logique et la rationalite des idees liberales suffiront pour gagner le combat est une erreur. On ne peut pas negliger l’aspect « affectif ». Il faut savoir « vendre », « marketer », « packager », sans compromettre le fond; ce qui veut dire adapter son discours pour tenir compte de la sensibilite, la culture, les a priori, le niveau d’instruction de son auditoire, et essayer de seduire, d’inspirer, de faire vibrer son « public ». Les etatistes ont beaucoup d’avance sur nous sur ce terrain.
3. Il ne faut pas oublier que la contrepartie de la liberte est la responsabilite. Les etatistes ont ete tres efficaces pour convaincre les masses qu’ils seraient decharges, grace a l’etat, du lourd fardeau de la responsabilite individuelle – gratuitement bien sur.
(a suivre)
Peu de gens se rendent compte du lourd tribut paye en termes d’abdication de liberte individuelle.
Il faut donc sans relache informer sur toutes les libertes qui nous sont otees une a une; mais aussi (et j’aurais tendance a dire « surtout ») promouvoir l’idee de liberte, essayer de la faire aimer (eh oui, encore l’affectif), de faire rever, de faire appel a l’imaginaire.
Le jour ou suffisammanet de gens attribueront une valeur suffisamment elevee a la liberte pour accepter d’en payer le « prix » en termes de responsabilite, l’essentiel sera acquis. Le chemin risque d’etre long…mais qu’il sera beau!
FIN
Le libéralisme est une revendication passionelle de la liberté. Ce n’est pas
la revendication du seul droit à la liberté raisonnable, mais la revendication
d’un faux droit qui est de « faire tout ce que je veux », dans la seule limite de
la liberté d’autrui. Le libéralisme est ainsi clairement anti-éducatif :
l’éducation devant à un moment ou à un autre reposer sur la contrainte. En
effet, apprendre, c’est découvrir l’inconnu ; or l’on ne peut être demandeur
que de ce que l’on connait déjà ou dont on a déja idée.
Le socialisme était en effet une passion, dans la mesure où il était avant
tout incapacité à se projeter avec vérité dans l’avenir. Mais cependant, il y
avait dans la pensée socialiste un désir d’émancipation des conditions qui
la rend respectable. La fin n’était pas mauvaise en elle même.
En revanche, il y a dans le libéralisme, en tout cas lorsqu’il se veut une
philosophie du Droit (et non seulement une pensée utilitariste), une erreur
profonde sur ce qu’est la liberté.
C’est vraiment un très beau texte, optimiste et bien pensé, mais qui, hélas!, ne correspond pas à ce qui se passe. Car il y a une petite faiblesse: la motivation des intellectuels.
Dans son excellent petit opuscule intitulé « Pourquoi les Intellectuels n’aiment pas le libéralisme », Raymond Boudon démonte impitoyablement la mécanique cognitive qui rend le libéralisme détestable aux yeux des intellectuels.
La raison principale? Pour faire court, parce que le libéralisme diminue le besoin des gens d’avoir recours aux intellectuels, leur prestige, leur utilité.
Dans le marché des idées dans lesquelles piochent les intellectuels, le libéralisme est une des voies les moins gratifiantes car elle qui diminue leur propre place. Le libéralisme a beau être une éthique, il prône la responsabilité individuelle et élève les masses vers l’indépendance – le contraire absolu de ce à quoi tient un intellectuel accroché à son prestige. Pourquoi les intellectuels abonderaient-ils dans un sens qui leur ferait abandonner leurs prérogatives de guides illuminés de l’humanité, de caste supérieure de ceux qui savent? Pourquoi se lanceraient-ils dans ce suicide professionnel? Par amour de la vérité, croyez-vous donc qu’ils seraient prêts à faire une telle chose? Allons.
Selon toute vraisemblance, et des observations mille fois répétées, les intellectuels préfèrent adhérer sans réserve à n’importe quelle théorie farfelue et totalitaire qui va dans le sens d’une justification de leur position, d’une augmentation de leur prestige, d’une satisfaction de leur orgueil et d’une plus grande différence entre eux et l’homme de la rue. Ils ne visent pas à en faire un égal, mais à le guider.
Compte tenu du pouvoir de caste immense qui conduit au renouvellement de cette catégorie en circuit fermé, ce n’est pas prêt de changer. Les intellectuels sont imperméables à leurs propres erreurs; leur statut justifie tous les errements. En France, ils n’ont même pas cessé d’être collectivistes, alors!
pleutre: tu confonds visiblement le libéralisme avec l’anarchisme version socialiste, qui est ce qui correspond effectivement à ta description.
Le socialisme n’est pas respectable; il est comme Rothbard l’a bien résumé une « révolte contre la nature », qui nie les faits et en appelle à des miracles impossibles — ce qui fait que toute tentative d’application se heurte à la réalité et mène nécessairement à l’échec et à la misère; un tel fléau ne peut que reposer sur la contrainte vis-à -vis des dissidents et des privilèges pour intéresser ceux qui maintiendront la misère par la force. Avoir ces crimes pour programmes, c’est tout sauf une bonne intention.
Cher Stéphane,
Les « intellectuels » officiels ne sont pas plus les vrais intellectuels que les « informations » officielles ne sont la vérité, ou que la « solidarité » gouvernementale n’est de la vraie solidarité. Il n’y a rien d’intellectuel dans une littérature qui célèbre le laid et la bêtise.
Il y a effectivement une classe d’apparatchiks qui se partagent la scène médiatique française grâce aux financements publics et à la censure de toute opposition.
Mais l’indigence de cette « intelligentsia » officielle n’est pas plus intrinsèque à toute classe intellectuelle en tant que telle que la famine causée par la soviétisation de l’agriculture n’est intrinsèque à l’agriculture en soi. C’est la collectivisation qui engendre le mal, et c’est la libéralisation qui régénérera la production intellectuelle comme la production agricole.
Je ne peux que réagir aux posts précédents car ils évoquent en moi quelque chose de profondément dérangeant, une vision manichéenne de l’existence :
« Ont-ils interet [les intellectuels] a ce que triomphe le liberalisme (qui ferait disparaitre leurs privileges et les soumettrait entierement a la concurrence) … »
Placer les intellectuels, les leaders d’opnion, les politiciens comme des personnes agissant en réalité pour améliorer leurs conditions sociales est pour moi erroné..
Ces gens-là sont avant tout motivés par la reconnaissance sociale, le prestige, l’orgeuil. Le fait que cette attitude soit reconnue et admise comme valeur par le plus grand nombre et leur procure avantages et salaire n’est qu’une conséquence du système, par un but.
« Pourquoi les intellectuels abonderaient-ils dans un sens qui leur ferait abandonner leurs prérogatives de guides illuminés de l’humanité…Pourquoi se lanceraient-ils dans ce suicide professionnel? »
Je ne crois pas qu’il faille voir un tel machiavélisme dans ce qui pousse un intellectuel à diffuser ses idées.
Un intellectuel est une personne qui s’est aperçu qu’il pouvait vivre de sa pensée et de ses écrits, que d’autres sont prêts à payer de leurs biens pour s’en nourrir ou s’en divertir. Dans ce procédé, il n’y a pas une élite écrasante et un stupide opprimé passif. Il y a juste un marché avec un vendeur et un acheteur. Que le produit offert cesse d’être atractif et le vendeur reste avec sa production sur les bras.
Alors il est vrai qu’il s’est contitué un système auto-organisé qui s’appelle la presse et l’édition, qui contribue à perenniser les moyens de subsistance d’un intellectuel, et ce même en dépit d’une erreur de jugement passagère ou d’une provocation temporaire.
Mais sur le long terme, on ne peut faire commerce d’absurdités répétées et l’ensemble des clients finaux ne subventionnera pas indéfiniment des inepties stériles. Il y a un marché limité pour ça !
Je désaprouve cette orientation de l’esprit car elle s’assimile à de la politique. C’est dénigrer le droit de penser à autrui en l’accusant d’intérêt personnel. Les arguments sont ailleurs.
Quand je lis avec un tel plaisir MMithra, Laurent, Emma ou bien d’autres sur ce site (désolé pour les omis !), je ne vois qu’un acte gratuit de personnes cherchant à approfondir leur propre pensée et à suggérer aux autres des voies de pensées qui puissent globalement aider à faire avancer le monde.
Alors parce qu’ils seraient rémunérés par une ligne éditoriale ou un parti, ils cesseraient d’être crédibles et deviendraient soudainement les suppôts du gouvernement oppressif, les organes immondes d’un oppresseur qui refuse de dire son nom ?
C’est oublié que notre monde est fondé à 99% sur le libéralisme, y compris celui des idées. Que le 1% restant nous coince plus que de raison, je n’en disconviens pas, mais il ne faut pas diaboliser sous peine de contamination.
…Il est toujours possible de ramener cela à une discussion sur le rôle des intellectuels, qui est un intellectuel ou pas, etc.
Ce n’est pas qu’une question de vocabulaire. Typiquement, les points de vue que je lis ici sont nettement en contradiction avec le comportement et les positions des « intellectuels » tels que je les conçois et tels que je les perçois, au moins dans la sphères francophones.
Je n’ai pas une très haute opinion de tous ceux qui se proclament « intellectuels » – dans la représentation que j’en ai, c’est presque une insulte. Notez qu’entre l’intellectualisme et l’intelligence, il y a un monde.
Je ne crois pas que, dans ma conception (et celle de Raymon Boudon d’ailleurs) il faille voir le moindre manichéisme. En fait, je ne suis même pas sûr que le processus soit conscient. Mais il existe. Face à des choix, chacun a tendance à prendre une hypothèse qui privilégie sa position, son orgueuil… Et son avenir professionnel.
Que les individus qui tiennent le haut du pavé dans les média et fasse jouer de leur connivence pour s’entretenir les uns les autres dans le cocon de la pensée unique soient des imposteurs, cela va sans dire. Mais c’est tout de même eux qui s’autoproclament intellectuels avec l’assentiment d’une population largement lessivée.
Donc:
– quelqu’un pourrait-il m’éclairer sur une définition « correcte » d’un intellectuel?
– quelqu’un pourrait-il m’expliquer déjà comment les « vrais » intellectuels remplaceront les imposteurs actuels?
Le deuxième point est moins facile, et ce débat là est préalable à tout progrès du libéralisme, selon moi.
Pour en revenir aux hypothèses de Ludwig Von Mises, trouvez-vous que le libéralisme a beaucoup progressé depuis l’écriture de son essai?
J’aimerai savoir pourquoi les « intellectuels » n’auraient pas le droit au libre-arbitre, et ne pourraient pas égïstement choisir les idéologies qui servent au mieux leurs intérêts? Ne sont-ils pas des êtres humains comme les autres?
Il n’y a là aucun manichéïsme, au contraire. Le manichéïsme serait de leur refuser certains choix de part leurs positions d’intellectuels, qui les rendrait par un chemin détourné « supérieurs » au commun des mortels qui se borne à prendre les chemins qui lui paraîssent les plus intéressants.
Peut-être que nous commençons à percevoir un cas limite dans la vertu d’égoïsme.
Ha ha ! Excellent Laurent !
Oui, en effet, les intellectuels ont bien le droit de défendre les idéologies qui les servent le mieux. Reste que si celà constitue un but en soi, ça va finir par se remarquer et leur crédibilité en pâtir (l’avocat le plus payé du monde est-il plus ou moins efficace qu’un convaincu ?) mais bon, c’est leur affaire…!
Non, ce que je dénonce justement, c’est le fait de placer la critique sur leurs motivations (défense de leur caste) avant tout argument sur les idées véhiculées. Il est possible que cela arrive mais ça ne fait pas avancer le débat.
Il semblerait qu’un intellectuel soit une personne vivant du commerce de ses idées…?
Et je ne vois pas d’imposteurs. Une fois de plus, pour qu’il y ait imposteur, il faut des « impostés ». Et dans ce domaine, on n’a que ce qu’on mérite… Des « vrais » intellectuels ? Je ne vois pas de faux, je ne vois qu’eventuellement une société insuffisament éveillée pour ne pas exiger plus de pertinence…?
Et s’il faut qu’un intellectuel soit reconnu par le plus grand nombre pour devenir vrai, il risque fort de n’être pas très original.
Ne s’use que si l’on s’en sert …(rires!).
J’avais écrit un commentaire qui a disparu dans je ne sais quelles limbes
mais qui n’était pas aussi brillant que l’intervention en trois temps de
Laurent dont l’esprit de finesse apporte beaucoup ici.
1. Merci à Georges Lane pour cette contribution très éclairante et ce texte
magnifique ; je vous pose cette question : quand Mises écrit « seule la lutte
des idées peut permettre d’aboutir à une décision », que signifie à votre avis
aboutir à une décision ? Toute décision ne doit-elle pas se traduire en
acte ?
2. Je rejoins tout à fait Laurent y compris dans les (petites) réserves qu’il
émet par rapport au texte superbe de von Mises. Notamment dans cette
phrase dévoilant un esprit critique dont peu de libéraux savent faire
preuve, croyant détenir la connaissance infuse : « Mais il faut reconnaitre
que le fait de faire appel a la passion (en l’absence d’argument rationnel), a
ete un avantage « concurrentiel » assez net en faveur du socialisme. On peut
le deplorer, mais faire appel aux sentiments et aux emotions s’est revele
plus efficace qu’en appeler a la « raison pure » pour diffuser des idees aupres
d’un large public. Le fait de croire que la seule logique et la rationalite des
idees liberales suffiront pour gagner le combat est une erreur. On ne peut
pas negliger l’aspect « affectif ».
C’est on ne peut plus vrai et c’est reconnaître une de nos faiblesses
majeures. J’ajoute que s’adresser uniquement à la raison est ne considérer
qu’un seul aspect de l’être humain, son esprit. C’est très fâcheux pour
nous. Admettons que nous avons plusieurs longueurs de retard sur les
socialistes sur ce plan. Et connaître ses faiblesses est une force.
3. Comment faire pour que nos idées se diffusent au lieu de rebuter même
si elles ne doivent pénétrer que dans un cercle restreint de personnes
conscientes et éduquées ?
4. Il me semble que la question de Stephane sur la progression du
libéralisme depuis 1938 est fondée. Comment y répondre sans paraitre
pessimiste ?
Stephane,
Votre remarque est tres interessante.
Il est tout a fait legitime pour un « intellectuel » de rechercher reconnaissance sociale, prestige, gloire, pouvoir, argent, et de placer ces objectifs avant la recherche de la verite a travers l’exercice de la raison et de la logique. Et pour ceux la, caresser l’etat dans le sens du poil, ou ne le critiquer qu’a la marge (critiques dont l’etat se servira pour justifier son expansion), est effectivement une strategie « payante ». Etant donne le pouvoir et les moyens a la disposition de l’etat, il est effet tres difficile d’atteindre ces objectifs en prechant le demantelement de l’etat.
Pour reprendre la terminologie de Fare, appelons ces personnes des « intellectuels » – a chacun de les juger selon ses valeurs, on peut considerer qu’il ne font que tirer parti d’un systeme (ce qui n’est pas un crime), mais inutile de chercher « la lumiere » de ce cote.
Il existe aussi des intellectuels (sans guillemets), beaucoup mois nombreux, moins connus, moins mediatises et souvent boycottes qui recherchent la verite et vont la ou les menent leur conscience et leur raison quelles qu’en soient les consequences. Pour eux, il est nettement plus difficile de se faire entendre.
(je veux bien admettre qu’il existe une zone grise entre « intellectuel » et intellectuel pour ne pas etre taxe de manicheen, mais dans la realite je dirais que les camps se distinguent assez facilement)
Alors, oui, Tioman, dans un marche libre on peut imaginer que les intellectuels emergeront sur le long terme pour le bien de tous. Mais dans un marche verrouille par l’etat, c’est en general le contraire qui se passe.
Et Stephane, oui, les consequences vertueuses de la « vertu d’egoisme » et de la « main invisible » s’effondrent dans un marche domine par l’etat.
Cependant, le probleme n’est pas la vertu d’egoisme mais evidemment l’etat! C’est toute la difference entre marche economique et marche politique.
Je ne partage pas votre pessimisme. Que les idées libérales aient plus de mal à se diffuser, celà me semble un fait acquis et démontré :
– parce qu’elles procèdent d’une prise en charge de l’individu qui préfère son confort de gouverné / assisté
– à cause du poids de l’histoire et de la rareté d’expériences menées à leur terme
– à cause de l’éducation scolaire dispensée par des socialistes
– à cause du caractère non passionnel de ces idées
– par la connotation négative associée depuis toujours
– parce que ce qui est trop évident est toujours suspect
– … !
Mais à cause d’une collusion entre le pouvoir et une « intelligentsia » qui s’épaule l’un l’autre, j’ai du mal à le croire.
La nature de l’homme est foncièrement volage justement à cause de sa paresse intellectuelle. Qu’advienne une personnalité ayant prestance et charisme, présentant de vieilles idées de manière originale, et elle se verra courtisée par les médias en priorité et les politiques ensuite.
Maintenant que cette personnalité n’existe pas aujourd’hui ou n’aie pas envie des devants de la scène, c’est une toute autre affaire.
Mais c’est faire peu de cas de la force de la main invisible …
Je vous signale cet article essentiel de Hoppe, Ã titre
de contribution à votre débat :
http://www.mises.org/etexts/intellectuals.asp
Les idées libérales ont-elles un caractère non-passionnel ? Opposer libéralisme et capitalisme , qui seraient rationnels au socialisme , qui lui serait passionnel , ne me paraît pas fondé . Sauf pour l’avance qu’ont pris les gens de gauche en ce qui concerne les techniques de propagande de masse . Mais il suffit de repenser au succès de Reagan ou de Thatcher pour voir
l’importance de leaders charismatiques de tendance libérale…Et quand on pense à l’indigeste production
littéraire de Karl Marx , on voit que celle-çi est plutôt de l’ordre de l’intellect…
Et quid de la « passion de la liberté » ? Ne nourrit-elle pas les vraies idées libérales ? Surtout chez les gens à qui
cette liberté a été longtemps déniée ? Que ce soit à l’Est de manière brutale ou à l’Ouest de manière insidieuse…
Quant aux « intellectuels »,comme dans nos régimes ils sont
souvent subventionnés de l’une ou l’autre manière,et
rarement des entrepreneurs,quoi d’étonnan qu’ils se retrouvent mieux dans le socialisme?
« Je ne partage pas votre pessimisme », écrit Tioman.
Mais je ne me trouve pas pessimiste, désolé.
Pour ce qui est de la victoire du libéralisme, je compte bien plus sur la faillite inévitable de ses alternatives que sur une quelconque capacité à convaincre qui ferait que les gens y adhèrent.
Margaret Thatcher serait-elle parvenue à autant de volonté si son pays n’avait pas été en faillite? On se découvre des trésors d’ingéniosité une fois au pied du mur.
Ludwig Von Mises a raison, le socialisme est basé sur les sentiments. Il est donc imperméable aux raisonnements, aussi étayés soient-ils. C’est par d’autres sentiments que les gauchistes reviennent à la raison. Malheureusement, c’est souvent dans les catastrophes consécutives à la faillite de la mise en application de leurs idées que ces sentiments puissants se libèrent.
Eric ABC,
Voila un excellent texte de Hoppe. Je cite deux passages cles et les traduis librement pour les non inities.
« There are exceptions, but if practically all intellectuals are employed in the multiple branches of the State, then it should hardly come as a surprise that most of their ever-more voluminous output will, either by commission or omission, be statist propaganda »
Il y a des exceptions, mais si pratiquement tous les intellectuels sont employes dans les multiples branches de l’Etat, il n’est pas etonnant que l’essentiel de leur production de plus en plus volumineuse soit de la propagande etatiste, sur commande ou par omission.
« Even if most intellectuals have been corrupted and are largely responsible for the present perversities, it is impossible to achieve an ideological revolution without their help. The rule of the public intellectuals can only be broken by anti-intellectual intellectuals (…) [who]openly oppose, attack, and refute their fellow intellectuals. »
Meme si la plupart des intellectuels ont ete corrompus et sont largement responsables de la perversite ambiante, toute revolution ideologique est impossible sans leur aide. Le regne des intellectuels publics ne peut etre brise que par des intellectuels anti-intellectuels (…) qui s’opposent ouvertement a leurs confreres, les attaquent et les refutent.
——————————————————-
Vive donc tous ces intellectuels anti-intellectuels (dont les auteurs de ce site), qu’ils comptent sur moi pour saisir toutes les occasions de relayer leurs idees, en m’efforcant de ne pas les deformer meme si je dois parfois les simplifier.
Tu as raison Georges. Les idées sont fondamentales. Faute d’être équipés de bonnes idées on est condamné à tâtonner d’échecs en catastrophes et à laisser la place, à terme, à d’autres mieux lotis. On ne peut pas compter sur l’enseignement de l’expérience si l’on ne dispose pas d’outils corrects pour l’analyser et repartir d’un bon pied.
Grand merci pour ce texte.
Le chemin à parcourir pour qu’il soit compris est très bien illustré par mon collègue pleutre, pleutre nocturne, dont la réflexion s’appuie sur une solide ignorance.
Quand on emploie des mots comme « philosophie du Droit » on devrait connaître l’existence de la Common Law, de la partie compilation de lois découvertes à partir des pratiques sociales dans le Codex de Justinien à côté des législations ad hoc. On devrait savoir qu’ont existé il n’y a encore pas très longtemps des sociétés très civilisées, sans droit administratif, ni constitution.
La répétition étant pédagogique, envoyons le pour introduction au tome 1 de Droit, Législation et Liberté, de Hayek, complété du chapitre 8 du tome 2.
Il devrait aussi lire « Vrai et Faux Individualisme » du même sur le site d’Hervé de Quengo. C’est – en autre – une porte sur la réflexion à propos de l’éducation, sur l’exploration de l’inconnu à partir d’une base, sur l’exercice innovant d’une activité s’appuyant sur l’acquis des générations précédentes et de la coopération avec les autres. Il y aurait tellement à dire.
« Le faux droit qui est de « faire tout ce que je veux », dans la seule limite de la liberté d’autrui » panique grand nombre de nos contemporains par la responsabilité qui l’accompagne. Il limite le risque moral social démocratisé. On a eu récemment une idée empirique de ce qu’il implique dans un domaine qui t’es cher, Georges, celui de la sécurité sociale maladie, quand on a appris que des personnes, au Texas, changeaient de comportements (hygiène de vie, alimentation et autres ingestions) devant l’augmentation des coûts médicaux et des assurances associées. Elles n’avaient pas le refuge d’acquis sociaux. Par contre elles y gagnent de meilleurs chances de survie et d’une vie plus intéressante que celle d’un zombie européen qui cherche le refuge d’une « liberté raisonnable », liberté surveillée par des gens qui se déroberont en cas de difficultés..
Bonnes et joyeuses fêtes à tous, libertariens, libéraux, socialistes, étatistes …
Article intéressant et de nature à susciter de nombreuses réflexions . On ne peut qu’être d’accord avec
nombre de principes avancés par von Mises , tels : importance de la lutte des idées , du rôle des intellectuels , de la défense parfois peu habile du libéralisme par ses propres partisans , etc.
Toutefois il évacue tout ce qui est du ressort de l’affectivité , voire la cantonne dans le registre de l’erreur ou du mensonge propre au socialisme . Or on peut se demander si :
-l’attachement à la propriété , à la liberté et à la vie,
valeurs bien libérales , n’est pas d’ordre affectif !
-si le capitalisme ne repose pas sur le sens de l’intérêt
personnel , pourtant rapproché des instincts primitifs que
les socialistes excitent..
La conduite humaine relève autant de l’affectivité que de la raison , qui fonctionnent idéalement de manière intégrée . Disons que la raison représente le niveau supérieur d’intégration…
D’autre part,le rôle des intellectuels , pour indéniable qu’il soit , est extrêmement accentué . Bien sûr il oppose
les véritables guides spirituels , honnêtes et incorruptibles , aux démagogues…Un peu naïf?
Le point de vue est extrêmement idéaliste : »la société
humaine est une construction de l’esprit ». Ce qui me semble vrai lorsqu’il s’agit de sa représentation formalisée (constructs) , mais elle a aussi une réalité
effective , à savoir les comportements des socii (êtres
vivant en société), susceptibles d’observations , et qui
s’inscrivent souvent dans des rapports de force .
Dieu merci les libéraux ne promettent pas le paradis sur terre , mais ils admettent les présupposés de leurs adversaires quand ils leur reconnaissent un idéal noble et élevé , d’allure humaniste : présupposés parce que issus
de la religion chrétienne , éminemment affective…
Cest donc bien le point de vue d’un philosophe idéaliste,
et pas celui d’un homme politique ! Lesquels tendent à être des gens d’action , branchés sur les faits de société et les attitudes des groupes sociaux , les canaux d’influence et les réseaux , etc . Le philosophe
risque de se retrancher dans le monde des idées , et l’homme politique de manquer de profondeur de champ . Ils sont donc tout à fait complémentaires…
Finalement von Mises reconnaît que la volonté des gens est décisive , et s’appuie sur leurs opinions . Celles-çi
sont influencées par beaucoup d’autres éléments que la pure réflexion philosophique…Se dégage donc la nécessité de travailler l’opinion publique , ce que les socialistes font si bien , même si c’est par des méthodes que l’auteur semble résumer à des pratiques déloyales!
Etant donné les commentaires précédents et comme critique de la démarche de Mises, je ne saurais trop renvoyer les lecteurs à la thèse de François Guillaumat: http://membres.lycos.fr/marcgrunert/Th%E8sedeGuillaumat.htm
et essentiellement à son passage qui traite de :
« Du doute sur la Wertfreiheit à l’absolu du critère de justice………………………………………p.196
Que sauver de la Wertfreiheit ? p. 201 ;
Les tenants de la Wertfreiheit dans leurs Âœuvres p. 204 ;
Obligations morales plus ou moins reconnues de la démarche scientifique p. 207 ;
La raison compétente en philosophie morale p. 209 ; Anti-concepts normatifs p. 212 ;
Fécondité du critère de la contradiction pratique p. 214 ;
Implication inattendue de l’éthique scientifique p. 219 ».
Encore une reference tres interessante proposee par Georges. Si j’ai bien compris (confirmation des experts bienvenue), Guillaumat (citant Rothbard et Hoppe), refuse l’idee (de Mises) selon laquelle la demarche scientifique peut (ou doit) s’affranchir de « jugement de valeur » (cad d’ethique) D’autre part, il affirme qu’une ethique peut etre rationnelle -ou irrationnelle-, et que la raison permet d’etablir cette distinction. En cela, il refute le relativisme moral.
Un exemple d’economiste liberal contemporain qui, selon moi, s’accroche au « wertfreiheit » (a la Mises) est Simonnot (que j’admire par ailleurs). Par exemple, il demontre de maniere convaincante qu’on ne peut avoir a la fois :
1. une economie de marche
2. le plein emploi
3. un salaire minimum (ou la securite sociale obligatoire)
On peut en avoir 2 parmi les 3, mais pas les 3. Puis il dit : « mon raisonnement s’arrete la, je ne vais pas plus loin; je ne veux pas rentrer dans des considerations morales ». Si on tient vraiment au marche et au plein emploi, alors on ne peut avoir de salaire minimum (ni de SS obligatoire). Si on estime plus important d’avoir un salaire minimum, pourquoi pas, mais il faut alors renoncer soit au plein emploi, soit a l’economie de marche. Etc.
J’avoue que je trouve cette position difficilement tenable. On n’a d’ailleurs pas de doute sur la preference reelle de Simonnot, si on connait son oeuvre. On a alors envie de lui dire : « tu te definis comme un economiste, soit, mais tu es aussi un homme. Dis-nous donc ce que tu penses, montre nous tes valeurs, montre nous de quoi tu es fait! »
Il suffit de lire Hoppe « de la politique du laissez-faire… » ou « l’école autrichienne ». Rothbard ou Hoppe ne prétendent pas que la praxéologie repose sur des jugements de valeurs mais que des conclusions favorables au libéralisme ne peuvent pas être déduites de la praxéologie sans jugement de valeur, cà d sans une éthique rationnelle.
Quant à Simonnot, sa démarche est d’aller le plus loin possible dans l’analyse économique du droit. Pourquoi tel droit émerge ? Etc. Il refuse en effet toute rationalité a priori du Droit.
« des conclusions favorables au libéralisme ne peuvent pas être déduites de la praxéologie sans jugement de valeur, cà d sans une éthique rationnelle. »
Marc, c’est bien ce que j’ai compris.
Les lectures sur votre site sont tres interessantes…et souvent exigentes!
La grande érudition déployée içi appelle la question suivante:est-elle de nature à nous attirer le soutien de la classe moyenne,cette abondante strate sociale censée
être le terreau privilégié des politiques libérales?
Autre question dans le même registre:voudront-ils que
des chefs spirituels de l’humanité (dont parle von Mises),en somme le dernier avatar des prêtres,les convertissent ?
Pardonnez-moi, il ne s’agit pas d’érudition, mais de connaissances de base qui sont exclues de l’organisation médiatico-politique et de l’éducation nationale peau de chagrin.
Beaucoup préféreront faire référence à Marx, Hegel, Sartre, Althusser plutôt qu’à Bastiat, Mises, Hayek, Popper, Rueff, etc.
A chacun de s’informer.
Un fait encourageant : la presse quotidienne se vend de moins en moins en France.
Que la presse change de journalistes, de formation de journaliste, et vous verrez comme tout s’améliorera.
Je vous renvoie à Hayek (1949) : les intellectuels et le socialisme, publié en 1949 dans la University of Chicago Law Review.
« II La classe des marchands d’idées de seconde main.
Le terme « intellectuel », toutefois, ne donne pas immédiatement une image exacte de la grande classe à laquelle il se réfère. Le fait que nous ne disposions pas d’un meilleur nom pour décrire ce que nous avons appelé des marchands d’idées de seconde main n’est pas la moindre des raisons pour laquelle leur pouvoir n’est pas mieux compris.
Même des personnes qui utilisent le mot « intellectuel » principalement comme un terme méprisant sont enclins à ne pas l’appliquer à des personnes qui accomplissent sans aucun doute cette fonction caractéristique. Cette fonction n’est ni celle du penseur original ni celle du savant ou de l’expert dans un domaine particulier de la pensée.
L’intellectuel typique n’a besoin d’être ni l’un ni l’autre : il n’a pas besoin de posséder une connaissance spéciale quelconque, ni même d’être spécialement intelligent, pour jouer son rôle d’intermédiaire dans la diffusion des idées. Ce qui le qualifie pour ce travail est la vaste étendue de sujets sur lesquels il peut immédiatement parler et écrire, ainsi qu’une position ou des habitudes qui lui permettent de se familiariser avec les nouvelles idées avant ceux auxquels il s’adresse.[…]
La leçon principale que le vrai libéral doit apprendre du succès des socialistes est que c’est leur courage d’être utopique qui leur a apporté le soutien des intellectuels et donc une influence sur l’opinion publique qui rend tous les jours possible ce qui semblait encore récemment tout à fait lointain.
Ceux qui se sont limités exclusivement à ce qui semblait possible dans l’état actuel de l’opinion ont toujours pu constater que même cela est rapidement devenu politiquement impossible à cause des changements de l’opinion publique qu’ils n’ont rien fait pour guider. »
« Ceux qui se sont limités exclusivement à ce qui semblait possible dans l’état actuel de l’opinion ont toujours pu constater que même cela est rapidement devenu politiquement impossible à cause des changements de l’opinion publique qu’ils n’ont rien fait pour guider. »
Excellent! A mediter de toute urgence par tous ces « liberaux mous » (et surtout faux liberaux) dissous dans (et recuperes par) l’UMP.
Un peu d’audace et d’integrite dans la defense de ses idees!
J’ai été très impressionné par la citation proposée par georges Lanes du texte de François Guillaumat (la médecine dans la seringue) : le texte est d’une justesse de ton rare et l’éventail des arguments proprement accablant (si l’on doutait encore).
Néanmoins, je viens de lire sa thèse et je trouve son argumentation sur la loi anti-trust très mal documentée :
Etant moi-même informaticien, je peux vous témoigner de ce que les techniques utilisées par Microsoft sont loin de se limiter à la fourniture de logiciel gratuit.
Internet Explorer et les modules qui s’y rattachent sont un aspirateur à marché, un pervertisseur de code et un outil (génial, soit) mais tout à fait scandaleux d’imposition de normes propriétaires.
Il a fallu que, loin des débats des tribunaux et des projecteurs médiatiques, toute la communauté des développeurs s’insurge et torpille les tentatives de Microsoft pour s’arroger une position dictatoriale sur le marché.
De quoi est-il question ? D’utiliser ce logiciel fourni gratuitement (désinstallable par des experts exclusivement) pour constrôler et s’approprier le langage Java (à travers le C#) afin que toute transaction sur le net dépende du bon vouloir de Microsoft.
Rappellons que le langage Java est gratuit en utilisation et qu’il répond à un besoin universel de portabilité. C’est LA réponse du marché à des problèmes de normes insolubles: les utilisateurs utilisent gratuitement, en échange de quoi les professionnels payent (très peu) pour échanger sur la base de normes saines et pérennes.
S’il existe bien un domaine où une loi anti-trust se justifie, c’est bien celui-là . A cause de tout ceci, le progrès technique est bloqué, la libre-conccurence ne se fait plus. Avez-vous remarqué que votre ordinateur plante toujours autant qu’il y a 5 ans ? Qu’une sauvegarde complète et sûre est toujours aussi périlleuse et que grand’mère n’arrive toujours pas à comprendre comment on se sert d’un tel engin ?
Ne cherchez pas, s’il y avait une
concurrence réelle en matière de systèmes d’exploitation et de logiciels associés, vous parleriez aujourd’hui à votre écran au lieu de taper, vous utiliseriez des cubes mémoires adaptables sur n’importe quel engin et retrouveriez instantanément votre environnement de travail et votre PC se connecterait tout seul à internet comme votre portable au réseau.
Pourquoi en est-on encore à la préhistoire de l’informatique ? Parce qu’il n’y a pas de concurrence au niveau OS, à cause de Microsoft et de son usine à bug, de sa rente de situation, de sa position dominante et confortable, de ses ingénieurs grassement payés à ressortir les mêmes recettes relookées au goût du jour. Des innovations ? Je n’en vois plus.
Non, décidément, mauvais exemple. Au-delà d’une certaine position très rarement atteinte, il semble bien que les lois anti-trust soient libérales, car protectrices des mécanismes naturels du marché.
Tioman,
Merci pour cette analyse lumineuse, je connais assez mal l’informatique.
Pour arreter ces pratiques « monopolistiques » qui sont effectivement une entrave au progres, il y a une alternative (liberale) a la solution que vous proposez (qui n’est pas liberale) : ne pas reconnaitre les droits de propriete intellectuels comme etant des droits legitimes.
La propriete intellectuelle n’est pas reconnue dans la theorie liberale. Les lois anti-trust non plus, puisqu’elles constituent une intervention de l’etat. Un monopole « de fait » dans un marche vraiment libre, non pollue par la reglementation etatique ou les rentes de situation octroyees par lui, ne pose pas de probleme aux liberaux. Un tel monopole est en general ephemere et ne peut que refleter l’excellence.
La litterature liberale sur le « monopole » et les droits de propriete intellectuelle est abondante, je vous proposerai quelques liens (l’annee prochaine) si vous etes interesse.
Meilleurs voeux pour 2005.
Tioman.
Comme le dit Laurent, le problème vient de la « propriété intellectuelle », que je préfère appeler pour ma part monopole intellectuel (car il ne s’agit évidemment pas d’une « propriété »).
Et comme il s’agit d’un monopole soutenu par les règlementations et les actions des hommes de l’Etat, il s’agit en fait d’un monopole légal.
Qui dit monopole légal dit, bien évidemment, atteinte à la concurrence, frein au progrès technologique, et spoliation des masses.
Ainsi, appeler de ses voeux les lois anti-trust contre Microsoft, c’est souhaiter que les pyromanes se fassent pompiers.
La compréhension de la nature de la propriété (qui ne peut porter que sur des objets physiques, donc rares par définition, et non sur des concepts et des idées, comme les logiciels) conduit tout naturellement à rejeter le concept de propriété intellectuel.
Effectivement, si on se cramponne à la « propriété intellectuelle », on arrive à une situation intellectuellement intenable, celle que vous exprimez avec beaucoup de sincérité: d’un côte, on refuse les arguments anti-trust, car ils sont évidemment faux, de l’autre on soutient qu’il existe des exceptions, pour Microsoft par exemple.
La solution est de comprendre que les arguments anti-trust sont faux, une fois pour toutes, et que les effets néfastes proviennent, encore une fois, de l’intervention des hommes de l’Etat à travers les monopoles intellectuels.
Puisque vous êtes informaticien, demandez-vous ce qu’il adviendrait de Microsoft si n’importe qui pouvait recopier et vendre librement ses logiciels, comme ce serait le cas sans l’intervention des hommes de l’Etat.
Deux liens:
la discussion sur la PL concernant la propriété intellectuelle;
l’article de FF Rideau sur le libre logiciel, où il explique pourquoi on peut se passer complètement de brevet dans le domaine du logiciel.
Amitiés.
(Note: ce commentaire a fait l’objet d’une correction)
Mes amis et en particulier Tioman,
Il existe une façon de contourner la position monopolistique de Microsoft,
c’est… de s’en passer. Je suis passée du PC au Mac et ne m’en porte que
mieux : la navigation sur Internet se fait avec Safari qui est un outil
autrement plus satisfaisant et ergonomique quÂ’Internet Explorer.
Cependant, et à mon corps défendant, j’ai dû quand même faire
lÂ’acquisition de Word pour ce qui concerne le traitement de texte, car il
faut reconnaître qu’il est le meilleur sur le marché.
Pour ce qui est de la thèse de François Guillaumat, je l’ai trouvée
rebutante, illisible du point de vue de la forme et quasiment indigeste. JÂ’ai
constaté qu’elle fourmillait d’érudition par les citations et les notes (345
pour la seule première partie !) et que l’auteur ne s’autorisait l’émission de
sa propre une idée que si elle avait déjà été émise par X ou Y mais c’est
peut-être ainsi qu’une thèse doit être présentée. Je préfère et de loin lire la
pensée personnelle d’un Mises ou d’un Rothbard ou même de Guillaumat
quand il est moins formaliste.
Pour ce qui est de la propriété intellectuelle, il me semble pour le dire
simplement qu’il n’y ait pas matière à breveter une idée. Ensuite, ce qui en
découle n’est plus du domaine de l’idée mais du produitet là , seul le
consommateur devrait être juge sans que l’Etat intervienne.
Tous mes vœux pour une bonne année 2005 et riche d’échanges très
libéraux.
Emma
Quoi ? Le libéralisme ne reconnait pas la propriété intellectuelle ? mais, mais, mais …!!!???
Je relis donc votre interminable échange avec le commandant Marco (quelle belle empoignade !) et les renvois associés pour comprendre …
Je retiens les passages suivants comme clefs de la discussion si vous le permettez :
« Les axiomes qui fondent la propriété reposent entièrement sur le fait qu’elle est exclusive. »
« Le problème d’exclusivité ne concerne pas l’information en tant que telle, puisque plusieurs personnes peuvent l’utiliser simultanément sans que son utilisation soit restreinte. »
Et je vais donc essayer de nous éviter de répéter les mêmes arguments:
1. La PI ne concerne pas un objet matériel mais immatériel. A partir de là , inutile d’utiliser des définitions et raisonnements qui ne concernent pas cette sphère. Si on accepte d’admettre celà , l’essentiel des arguments opposés sont sans objet.
2. Ce n’est pas parce qu’il y a eu dérive historique sur les avantages et privilèges issus de le PI que celle-ci doit être mise globalement à la poubelle. Peut-être une définition plus fine de celle-ci et une meilleure spcécification de la transitivité des droits associés aurait été nécessaire à un moment donné, et n’a jamais vu le jour (tout le monde ressent intuitivement qu’il est totalement délirant que le descendant d’un auteur puisse vivre des rentes de la PI d’une oeuvre réalisée il y a 2 siècles).
3. L’argument « utilitariste » ne peut être évacué d’un revers de main: si je réalise une oeuvre complexe, fruit de mon travail, de mon temps et que cette oeuvre améliore par exemple la productivité d’une entreprise utilisatrice, il est logique que toute utilisation du travail produit m’apporte rémunération, quelque soit le canal utilisé pour acheminer cette rémunération vers l’auteur.
4. De même, pourquoi irrais-je investir mon temps à créer si mon droit n’est pas reconnu au final et ma rémunération non garantie ou opposable ?
5. Dans l’article de René Rideau sur le logiciel libre, pas un mot sur ce point. Oui, je suis d’accord avec tous les avantages du logiciel libre, bien évidemment. Mais quid des financiers, des éditeurs ? Croyez-vous que la sacro-sainte communauté des développeurs libres soit extensible à l’infini ?
Pourquoi croyez-vous qu’un développeur contribue gracieusement à un logicle libre ?
– parce qu’il est étudiant et cherche à faire ses preuves
– parce qu’il ambitionne de récupérer partie de l’oeuvre pour un faire un logiciel payant
– parce qu’il espère apporter partie de l’oeuvre à un recruteur
…
Oui, la production intellectuelle est immatérielle et ne réponds pas aux définitions classiques de la propriété et n’est même pas régie par la même temporalité.
Nous vivons dans une société qui a évolué. Les produits sont plus complexes, plus insaisissables, mais celà ne change rien à la nécessité de protéger le fruit du travail.
N’est-ce pas un axiome de base du libéralisme ?
PS: Oui, la loi anti-trust est bien évidemment une idiotie qui ne peut se révèler juste que dans un cas tordu comme Microsoft. Ce qui confirme l’urgence de rectifier précisément la définition de la PI.
PS2: A Emma: je viens d’installer Firefox sur PC (www.mozilla.org/products/firefox) et de mettre Internet Explorer à la poubelle. Ouf, encore un de moins…!
Emma: « Pour ce qui est de la thèse de François Guillaumat, je lÂ’ai trouvée
rebutante, illisible du point de vue de la forme et quasiment indigeste »
——–
Ce n’est pas une oeuvre littéraire mais une thèse où tout doit être rationnellement justifié. Ce que l’on peut admirer c’est le raisonnement, les démonstrations, et tirer enseignement des conclusions. Aucun texte, à ma connaissance, n’est aussi précis dans l’analyse, n’est aussi direct et sans ménagement dans ses conclusions. Le texte contient également toute la base conceptuelle d’une normative politique, et tous les moyens de preuve qui y conduisent. Bref, c’est une mine d’or.
A Marc Grunert,
Je parlais de la forme de cette thèse. J’ai copié et collé la première partie
(puisque le reste n’est pas disponible sur votre site). Elle fait 117 pages A4.
Je vais l’imprimer et la lire. Car lire un tel travail sur l’écran est réellement
éprouvant.
Je ne doute pas a priori qu’elle soit lumineuse et vous remercie de l’avoir
mise en ligne de même que bien d’autres textes.
Merci de cette précision. Je pense en effet que si FG voulait en faire un livre il y aurait quelques modifications substantielles à faire dans la forme.
Par ailleurs, si vous (ou quiconque) désirez avoir la thèse complète, écrivez-moi, je vous l’envoie en fichier word compressé.
Merci de votre offre pour la thèse complète de FG.
Voici mon adresse :
emma.bvr@wanadoo.fr