Prétextant de la traditionnelle séance de vœux élyséens pour reprendre le devant de la scène trop monopolisée a son goût par le Dauphin, voilà que Chirac, dans un registre d’apparence volontariste, nous ressort un numéro de tango-équilibriste dont il a le secret : un pas en avant, deux pas en arrière, un pas en avant, deux pas en arrière… Qu’on juge un peu des points marquants de son projet politique « pour les 10 ans qui viennent » (pour ceux qui auraient l’audace de l’accuser de court-termisme) :
– une baisse des charges sociales sur le SMIC d’un côté, une augmentation de ce même SMIC de l’autre,
– une reconduction de ses promesses électorales sur la baisse des impôts d’un côté, mais en parallèle, aucun plan de réduction de la sphère publique, laissant présager des déficits croissants financés par le recours à l’emprunt,
– un assouplissement des 35 heures d’un côté (sans remise en cause du principe bien entendu), mais de l’autre, une loi sur l’égalité salariale hommes/femmes visant à imposer l’égalité parfaite d’ici 5 ans! Si jamais cette mesure avait pour effet de diminuer l’embauche des femmes, je suis sûr que nous pourrons alors compter sur Sarkozy pour la mise en place de quotas d’embauche féminine, qu’il étendra a toutes les minorités « victimes de discrimination ».
– une baisse d’impôt pour les investisseurs « a long terme », compensée par une hausse d’impôt pour les investisseurs « à court terme » (odieux spéculateurs!).
– last but not least, une nouvelle politique industrielle ambitieuse pour « encourager les grands projets qui prendront la relève d’Airbus ou d’Ariane », dans la droite lignée du plan Calcul et du plan Câble dont on connaît les succès retentissants. Chaque euro investi dans un « grand projet stratégique » sera donc abondé d’un euro par l’Etat. Bien entendu, Bruxelles oblige, l’euro de l’Etat sera remboursable, il ne s’agit que d’une avance. Avance qui sera tout de même l’objet, à n’en point douter, d’une intense activité de lobbying, dont chacun sait à quel point elle est créatrice de valeur.
A ce jeu de la surenchère dirigiste, qui de Chirac ou de Sarkozy l’emportera? Ou est-ce un dirigiste de gauche qui raflera la mise? Les paris sont ouverts mais ce qui est sûr, c’est que ce sont les français qui paieront le prix de ces politiques d’un autre âge.
Bien vu Laurent !
Au sujet de la politique économique voir l’article de Pascal Salin là :
http://www.lefigaro.fr/debats/20050110.FIG0363.html
et celui de Bernard Zimmern :
http://www.lefigaro.fr/debats/20050110.FIG0362.html
Cela dans le Figaro d’hier 10 janvier.
Incorrigibles hommes d’État. La défaite ou à tout le moins les coûts
exorbitants des plans précédents ne leur servent jamais de leçon.
Imperturbables, ils continuent avec l’assentiment des grands patrons,
Jean-Louis Beffa pour ce plan. C’est à pleurer.
Emma
Emma,
Malheureusement, le Figaro d’aujourd’hui (11 janvier), publie la reponse du depute Carayon a Salin et Zimmern, intitulee : »Non aux fossoyeurs de l’action publique! »
http://www.lefigaro.fr/debats/20050111.FIG0171.html
Inutile de commenter, tout est dit dans le titre.
Il faut savoir que ledit Carayon est membre du Groupe des Reformateurs au sein de l’UMP, donc l’aile supposee « liberale » de ce parti!!! C’est a desesperer.
Ce sont ces soi-disants liberaux qui font le plus de mal au liberalisme. Ils incitent le grand public a vomir le liberalisme, faussement assimile aux interventions de l’etat en faveur des grandes entreprises (le « corporate welfare » en anglais).
Oui Laurent. J’ajoute que parmi les « Réformateurs »
de l’UMP
(http://www.lesreformateurs.com/rubrique6.php3?id_r
ubrique=6), il n’y a guère à ma connaissance, outre
Madelin bien entendu (voir à son propos
http://www.pageliberale.org/commentaire.php?niw=4
53#1127 +
http://www.pageliberale.org/commentaire.php?niw=8
10#7492), que Hervé Novelli et Jean-Michel Fourgous
qui peuvent raisonnablement être qualifiés de
« libéraux » (cependant s’ils étaient courageux ils
auraient depuis longtemps quitté l’UMP mais bon ça
c’est un autre problème…). Je ne voudrais pas porter
un jugement sur ceux que je ne connais pas mais la
plupart des autres sont certainement (pour ceux dont
on connaît le pedigree) ou probablement (pour les autres) des
opportunistes.
Quant à Bernard Carayon
(http://www.bcarayon-ie.com/) il n’est évidemment
pas plus libéral que Charles Pasqua, Jean-Louis
Debré ou Jean-Pierre Chevènement (etc. etc.),
autrement dit c’est un ultra-étatiste très nuisible qui est
notamment au cœur d’une nouvelle escroquerie
intellectuelle étatiste très en vogue depuis quelque
temps, une escroquerie destinée à remettre au gout du jour la
désastreuse « politique industrielle » et sur laquelle je
préviens (en privé, pas sur la PL) tous mes amis et
correspondants libéraux/libertariens depuis des
mois, j’ai nommé « L’INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE »
(une affaire à suivre de près !).
A propos du « corporate welfare », voir
http://www.pageliberale.org/billet.php?niw=445
Le pseudo-libéralisme a trouvé un magicien sous la plume du député Carayon : il lui suffit de retourner l' »aveuglement » et la « surdité » de l’Etat à l’égard du marché sur le marché lui-même. Et de congédier ainsi Salin et Zimmern! De combien d’autres tours de passe-passe, de subversions des valeurs libérales, sont encore capables les politiciens dits « libéraux »?
Et bien moi, je me réjouis de ce que des auteurs comme Salin et Zimmern aient droit de cité dans la rubrique « Débat et Opinion » du figaro.
La pensée en devient moins unique pour le coup. N’est-ce pas un signe ?
Mais je sais, je suis un incurrable optimiste et un gros naïf… !
Bien sûr, on se réjouit de lire P. Salin et B. Zimmern qui dans un bel
ensemble dénonçaient les dérives étatiques mais immédiatement, la
douche froide nous est asséné et pas d’où on aurait pu l’attendre mais d’un
camp étiqueté libéral :
« …aux entreprises, le contact avec les marchés et les technologies, à la
puissance publique, l’identification de ce qui relève de l’intérêt général et
l’engagement de la recherche publique. » dit B. Carayon du Tarn.
Il ne manque que l’accent du terroir à cette belle envolée lyrique et
néanmoins confuse. Je traduis : aux entreprises le soin de se colleter avec
le réel, à l’État tout le reste : le grandiose de l’intérêt général, le supérieur
de l’engagement tout en se gardant bien de le définir cet intérêt général
qui leur remplit la bouche de même que l’expression « puissance publique »
dont ils se gargarisent à longueur de discours. Déjà pour s’en convaincre
aux-mêmes et ensuite pour embobiner les milliers de dupes qui votent
encore pour eux.
Nous, nous ne sommes plus leurs dupes mais il reste beaucoup de gens
auxquels il faut déciller les yeux. Et je sais gré à tous ceux qui s’expriment
ici dans ce sens.
Oui, et d’aileurs, je lui ai écris à cette grosse truffe. Vous voyez jusqu’où va ma naïveté ! Ne cherchez pas, elle est sans limites…
Ecrivons, il en restera bien quelque chose …!
bcarayon@assemblee-nationale.fr
Mr le Député,
JÂ’ai lu votre article dans Le Figaro du 11 janvier 2005 titré : « Non aux fossoyeurs de l’action publique ! » et je suis absolument choqué.
Pour moi, vous et votre groupe « Les réformateurs » avec votre programme en 6 propositions pour réformer la France, qui prônez « Une société dans laquelle un Etat allégé assume, sans complexe, ses vraies missions » représentez le dernier espoir contre un gouvernement qui a complètement perdu la boussole et s’est fait pervertir par le socialisme des années 90.
La France meure de la Sécurité Sociale Socialiste gérée par le gouvernement, meure de l’interventionnisme de l’Etat à tous niveaux et de ne pas laisser le Marché prendre la place qui lui revient.
Alléger l’Etat suppose humilité et retrait dans TOUS les domaines au profit du privé, et ne souffre aucune exception tant son omniprésence a enflé comme une baudruche prête à exploser.
Prôner le retour de la « Politique Industrielle » comme l’a fait le chef de l’Etat, c’est croire encore une fois encore que l’Etat fait mieux que les petites entreprises innovantes. Venant de vous et critiquant Salin et Zimmern, c’est tout simplement choquant. Votre allégeance logique au chef de l’Etat ne justifie pas de telles prises
de positions.
Bien cordialement.
Nous sommes et restons une république bananière – Le pouvoir n’est pas chez les politiques – y compris le chef de l’état – mais bien chez ces milliers de rond-de-cuir chefaillons jusqu’à Directeur de ministère qui ont un ego tant gonflé et irresponsable qu’ils font tomber les élus qui les contredisent ! pe les juges – par trop visiblement !
Bécassine
Plus je ressasse, plus ils m’énervent, mais pour une raison qui n’a rien à voir avec la choucroute :
Ca vous est déjà arrivé d’avoir plein d’argent et exceptionellement, de vous lâcher en faisant du shopping ? Ok, ça n’arrive pas souvent, surtout avec la situation fisco-sociale actuelle, mais j’ai déjà ressenti ce plaisir de consommer, de s’acheter des trucs inutiles ou luxueux, juste parce que vous l’avez bien mérité, et puis zut, au diable la raison…
Pareil, en tant que chef d’entreprise cette fois, le plaisir d’avoir un peu d’argent devant soi et de se payer pour une fois ce qui n’est pas de l’indispensable (la belle table de réunion, le super standard multi-fonctions, l’augmentation surprise …).
Bon. Donc il y a grand plaisir dans la société de consommation dans laquelle on vit de se faire plaisir à dépenser. Mais, (car il y a un mais) ça arrive de moins en moins souvent (alors que je gagne de plus en plus, allez comprendre, Charles)…
Et ils font quoi ces politicards à la noix qui nous gouvernent ? Trouver tous les jours de nouveaux moyens de dépenser nos sous !
Mais c’est que j’aimerai bien être à leur place, moi !!!
Oui, juste le plaisir d’avoir des bonnes idées (s’illusionner à croire qu’on est plus malin que les autres, qui eux, ne réfléchissent pas) et de dépenser sans avoir de compte à rendre à personne ! Tout ce que vous craignez, c’est un petit rapport du Sénat pour mentionner votre erreur, noyée parmi une collection invraissembable… qui s’en soucie ?
Non, moi quand je serai grand (traduire vieux et obsolète mais influent), je voudrais être « dépenseur professionnel ». C’est super marrant et toujours renouvelé.
Allez ! votez pour moi, quoi ?… Vous verrez comme je dépense bien.
Tioman.
[- Un calcul simple montre que l’équivalent du RMI, accordé a TOUS les résidents français (enfants compris), sans condition de revenus, coûterait environ 300 milliards. En ajoutant le budget actuel de la police, la justice et la défense nationale (pour ceux qui tiennent a ces monopoles), on arriverait a 380 milliards. Mais que peuvent-ils bien faire avec 900 milliards?]
Bravo Laurent,
C’est ce genre de calcul qu’il nous faut.
C’est parlant et percutant.
C’est de la bonne macro.
je trouve que le racisme est inégale est le raket est en plus