Analyse d’une dépêche AFP sur des mesures gouvernementales de « soutien à l’économie »…
Devedjian envisage l’ouverture des magasins de prêt-à -porter le dimanche
PARIS (AFP) – Le gouvernement envisage à terme l’ouverture le dimanche des magasins de prêt-à -porter pour soutenir le secteur du textile français, l’emploi et la consommation, indique le ministre de l’industrie, Patrick Devedjian, dans un entretien au journal La Tribune à paraître vendredi.
Et pourquoi pas les autres commerces ? ils pourraient aussi « soutenir l’emploi et la consommation », selon les mots du ministre…
« Nous pourrions à terme autoriser les magasins de prêt-à -porter à ouvrir tous les dimanches. Commençons déjà , de manière progressive et expérimentale, à passer de cinq à huit dimanches par an », affirme le ministre.
« Bien entendu, cela doit se faire en concertation avec les syndicats », assure-t-il.
Il doit sans doute parler des syndicats illégitimes qui ne représentent qu’eux-mêmes…
Pour Patrick Devedjian, cette décision devrait permettre de doper la consommation. « Tout le monde considère aujourd’hui que les Français épargnent trop. Ils consommeraient davantage s’ils en avaient le loisir, même s’il est difficile de faire des estimations chiffrées ».
Encore l’illusion keynesienne du soutien à la consommation. Si l’on veux avoir plus demain, il faut produire et investir plus aujourd’hui et non tout consommer à tout prix. encore moins s’endetter pour consommer, et c’est pourtant ce genre de pratique que le ministre défend et pratique lui-même avec l’argent des français lorsqu’il dépense et creuse la dette de l’Etat et donc des français sans compter!
« Les disponibilités pour un couple de faire ses courses en famille sont de moins en moins nombreuses. Et les consommateurs veulent aujourd’hui pouvoir acheter le dimanche. Regardez le succès des commerces de centre-ville qui sont ouverts par dérogation le dimanche matin: ils sont bondés », plaide le ministre.
Cette décision ne devrait s’appliquer qu’aux magasins de prêt-à -porter en centre-ville et non aux grandes surfaces, souligne-t-il.
« Mon but est de soutenir le prêt-à -porter dans les centres-villes. En revanche, je suis contre l’ouverture des grandes surfaces le dimanche, notamment dans l’alimentaire, car elles étouffent les autres commerces », déclare-t-il.
Et pourquoi ? les grandes surfaces ne créeraient-elles pas des emplois si elle pouvaient ouvrir le dimanche ?
« De façon générale, je ne comprends pas que l’on puisse interdire aux gens de travailler alors qu’on a autant de chômeurs. Plus particulièrement, le textile français affronte un grave défi depuis le début de l’année, celui de l’augmentation massive de l’importation de certains textiles chinois depuis la suppression des quotas », explique Patrick Devedjian.
Quel est le rapport entre le textile chinois et l’ouverture le dimanche ? notez l’expression de Devedjian laissant supposer que nous sommes envahis de textiles chinois à notre insu, alors qu’il ne s’agit que de la volonté des consommateurs…
La fédération CFDT du textile a dénoncé vendredi les propositions du ministre, craignant qu’une « déréglementation » n’entraîne une « perte d’emplois » dans les petits commerces.
« Depuis plusieurs mois, ce ministre, libéral grand teint [VP: gloups ! tout ce qui n’est pas maxiste-troskyste-lénino-keynésien est forcément libéral], préconise une déréglementation totale des jours d’ouvertures du commerce. L’ouverture des magasins de prêt-à -porter n’est qu’une étape dans cet objectif », écrit dans un communiqué la fédération CFDT Habillement, Cuir et Textile.
« Une fois de plus, c’est sans concertation avec les partenaires sociaux » que M. Devedjian « tente de faire passer en force cette proposition », poursuit le communiqué.
Faire passer en « force » une proposition pour avoir du commerce libre ? c’est plutôt le contraire ! l’Etat utilise la force pour interdire aux commerces d’ouvrir le dimanche et d’échanger librement avec leurs consommateurs…
L’ouverture le dimanche profitera selon elle « aux grandes enseignes qui pourront à terme bénéficier des mêmes conditions et ainsi maintenir ou accroître leurs parts de marché vis-à -vis des détaillants ».
Et ? c’est probable. Mais en quoi le fait que des consommateurs préfèrent tel producteur plutôt que tel autre soit génant pour ce monsieur ?
Elle juge enfin que davantage d’ouverture dominicale accentuerait un « appauvrissement de la culture au profit d’un shopping loisir ».
Et pourquoi ne pas dire que l’ouverture de commerces le dimanche porte atteinte à la cohésion sociale, l’exception culturelle et la démocratie tant qu’on y est ?
Pour Charles Melcer, président de la Fédération nationale de l’habillement, cette proposition est « un gag à mourir de rire », qui n’augmenterait « pas d’un euro » les ventes et n’empêcherait pas l’arrivée massive des produits chinois, a déclaré:
« Dire qu’en ouvrant le dimanche on compenserait la levée des quotas chinois, c’est un gag à mourir de rire. Il faudrait alors refuser de vendre des produits chinois le dimanche », a affirmé à l’AFP M. Melcer, qui représente 40.000 boutiques indépendantes et un quart à un tiers du marché français de l’habillement.
« C’est le pouvoir d’achat qu’il faut doper, et lui n’augmente pas. Si on a dépensé 100 euros le dimanche pour s’équiper, on ne les dépense pas le lundi », a-t-il estimé.
Bravo ! enfin un type qui a des idées sensées. Remarquez, il travaille, lui. Il est un peu plus en prise avec la réalité que les Hommes de l’Etat, ministres et syndicalistes nommés par le pouvoir.
Cher auteur invité.
Vous me donnez l’occasion de relever une ânerie titrant ainsi, en gros caractères, un article du journal Les Echos, le lundi 31 janvier 2005 :
L’économie américaine ralentie par son déficit commercial 2004.
Puis, en petits caractères, « L’économie américaine a été ralentie par la détérioration des échanges commerciaux au dernier trimestre 2004. » etc.
L’article est signé Nicolas Barré.
Il fallait le dire, cela ne s’invente pas, Les Echos l’a fait.
Longue vie à Les Echos !
C’est vrai je l’ai aussi lu… Bon Les Echos restent au dessus de la moyenne de la presse française quand même (largement)…
Mais « l’argument » du journaliste était pour le moins surprenant : Moi qui croyait que si les USA avait une si forte croissance c’était grâce à leur déficit : enfin c’est plutôt ce qu’on peut lire dans la presse… Comme quoi, on entend tout et son contraire mais pour l’objectivité…
« Faire passer en « force » une proposition pour avoir du commerce libre ? c’est plutôt le contraire ! l’Etat utilise la force pour interdire aux commerces d’ouvrir le dimanche et d’échanger librement avec leurs consommateurs… »
Si l’état utilise la force c’est pour protéger la troisième entité qui participe à cet échange l’employé (car dans le cas d’un patron indépendant, rien de l’empêche d’ouvrir le dimanche).
Alors bien sûr on va répondre que l’employé doit aussi pouvoir choisir de travailler le dimanche. Mais si on autorise les employeurs à ouvrir le dimanche sans conditions et que les employeurs du secteur de la vente décide qu’il est plus rentable d’ouvrir le dimanche, alors concurrence oblige, plus un seul magasin ne sera fermé le dimanche et les employés de ce secteur seront obligés de travailler ce jour.
Alors, bien sûr pourquoi imposer ce jour chaumé commun à la majorité, tout bêtement car il est créateur d’une richesse sociale, jour on l’on est pratiquement sur de pouvoir se retrouver, et familiale immense, réunion de famille, moments privilégiés entre les parents et leurs enfants. Et cette richesse même si elle influe à long terme sur l’économie est impossible à quantifier, on sera donc incapable d' »indemniser » ceux dont on la prive.
…mais presque.
Et d’où sort cette force mystérieuse qui permet aux employeurs d’ « imposer » à leurs employés de travailler le dimanche ?
Comment se fait-il que, concurrence -entre les employeurs- oblige, ce ne soient pas plutôt les employés qui « imposent » aux employeurs de fermer les magasins certains jours ?
Dans un échange libre, personne n’a le pouvoir d’imposer quoi que ce soit à l’autre, si ce n’est dans les contes de fées marxistes.
Si la concurrence entre les employeurs n’existait pas, comme le soutiennent les marxistes de votre espèce, tous les salaires seraient plafonnés au smic.