La chaise vide

Une forte résistance se met en place face à la mondialisation des échanges libres entre les individus. Pendant ce temps le mondialisme politique croît et les médias déroulent à ses pieds le tapis rouge. La lutte contre le racisme est depuis longtemps devenue le fond de commerce de toute une clique de parasites à la recherche de subsides pour vivre aux dépens des autres. Depuis les bureaucrates en quête de tous les prétextes pour accroître leurs budgets, jusqu’aux ONG spécialisées dans la promotion des « causes humanitaires » pour dévaliser les gens et organiser le terrorisme intellectuel, en passant par les politiciens professionnels tous unis par leur intérêt commun de conserver le pouvoir et de vivre de ce parasitage déguisé en sacerdoce. Tout ce beau monde s’affaire en vue de la grand-messe onusienne sur le racisme qui aura lieu du 31 août au 7 septembre. Elle nourrira à nos frais pas moins de 3000 représentants d’ONG, qui, pour la plupart, plaideront sans surprise pour l’instauration de la taxe Tobin, ce serpent de mer dont la fonction objective n’est autre que de détruire le capitalisme de l’intérieur, ruinant en même temps tout espoir de développement des pays pauvres (c’est ce qu’on appelle « réduire les inégalités »). Donc le mieux qui puisse se produire lors de ces rencontres internationales sous l’égide de l’ONU c’est que les participants s’en tiennent aux discours incantatoires.
Ces institutions mondiales sont par nature une menace pour les libertés. La lutte contre le racisme n’est qu’un prétexte pour renforcer ces institutions dont l’essence consiste à répandre les valeurs du collectivisme. Dans un texte passionnant, « la face cachée du mondialisme vert » (http://www.euro92.org/edi/biblio/bernardin2.htm) Pascal Bernardin analyse les institutions internationales avec une remarquable lucidité. Le pouvoir mondialiste, dit-il, « cherche à l’évidence à tirer parti à la fois de l’expérience démocratique et libérale (…) afin d’en faire une synthèse guidée par un objectif en vérité collectiviste. Ce pouvoir part du principe – libéral ! – que toute coercition est vouée à l’échec, et que les méthodes non coercitives, et qui laissent aux gouvernés l’illusion de la liberté, sont celles qui doivent être utilisées pour arriver au but recherché. » et celui-ci n’est autre que le contrôle des individus en « réorganisant la culture et les objectifs de notre société par rapport à un but supra-ordonné – c’est-à-dire un but final de la société autour duquel tous les autres buts s’ordonnent. » En d’autres termes, les institutions internationales et le pouvoir politique fixent les objectifs et laissent la liberté des moyens aux individus. Ainsi l’illusion de la liberté demeure, sauf pour ceux qui s’aventurent aux rivages de l’interdit en se donnant des objectifs incompatibles avec ceux du pouvoir (comme résister au vol légal qu’est l’impôt par exemple, ou porter une arme de poing comme un dernier rempart pour notre dignité). La mise en question des objectifs « sociaux », l’antiracisme, la lutte contre l’effet de serre, la solidarité officielle, relève donc du « crimepensée », et le déchaînement médiatique aura vite fait de réduire au silence de l’infamie le libre penseur.
Le vol camouflé en « justice sociale », tel est le grand art de tous ceux qui se préoccupent de « l’intérêt général ». En soi, l’existence de l’ONU est une oeuvre d’art. Et les mille subterfuges employés pour justifier l’existence de cette nébuleuse de parasites sont fondés sur les techniques visant à en appeler à l’émotion plutôt qu’à la raison des individus. D’où l’éclosion quotidienne d’une multitude de causes « humanitaires ». Par exemple la question des « réparations » pour l’esclavagisme.

Certains voudraient bien qu’à la conférence soit discutée l’indemnisation « des États Ouest africains d’où sont partis les esclaves à destinations des Amériques jusqu’au XIXe siècle » (lemonde.fr 30 juillet). Ainsi, « la communauté internationale » se préoccupe de l’Afrique, des pauvres, des exclus, des esclaves du passé, des opprimés du présent et de l’avenir. Big Brother pense à tout. Si on réfléchit au lieu de s’émouvoir, on peut se demander à qui tout cela profite. Certainement pas aux esclaves qui sont morts depuis longtemps, ni à leurs descendants qui peuvent prospérer aux États-Unis ou au Canada. Les réparations profiteront en premier lieu « aux États Ouest africains » c’est-à-dire aux hommes au pouvoir et à leur comptes en banque numérotés; ensuite, ces discussions mêmes avortées serviront à convaincre l’opinion publique de la nécessité de fixer des « buts supra-ordonnés » au niveau de la planète, premiers jalons d’une gestion collectiviste de toute l’activité humaine et d’une « révolution culturelle » qui doit conduire à un État mondial. Et puis on se demande à quel point cette hypothétique réparation ne servira pas à soulager tout à la fois la mauvaise conscience des occidentaux (disons plutôt de leurs intellectuels) pour leur colonialisme passé, et celle des « afro-américains » dont la prospérité est soit réelle soit à portée de leur seule volonté grâce à cet esclavagisme primordial. Passé lourd à assumer, des deux côtés. En tous les cas, on comprend que les « Ã‰tats » africains concernés voudraient bien avoir un retour sur investissement. Quand on voit comment ils traitent leurs propres « citoyens » on peut avoir quelques doutes quant à la sincérité de leur appel à la justice. Finalement l’appât du gain n’est pas l’apanage des capitalistes.
Mais le plus cocasse est peut-être de voir inscrits à l’ordre du jour deux points (racisme et réparations de l’esclavagisme) susceptibles de faire jouer aux mêmes États les rôles successifs de victime et d’accusé. Les guerres ethniques africaines ont fait beaucoup de victimes, la plupart innocentes méritant réparation, sans que l’Occident ou l’esclavagisme en soient la cause première.
Heureusement, l’administration Bush résiste à la mise en place d’un vaste système « d’objectifs sociaux » à l’échelle mondiale. Le protocole de Kyoto, les diverses conférences onusiennes sont les marchepieds du contrôle politique des individus et de leur soumission aux principes du socialisme. Mais « une politique de la chaise vide pourrait également refroidir les relations avec l’Afrique du Sud de l’après-apartheid, pour qui cette conférence revêt une forte valeur politique et symbolique » lit-on dans l’article du Monde. Ce n’est pas avec des symboles que les Sud-africains et les Africains en général s’en sortiront!
Alors permettez-moi, tout à fait symboliquement, de me lever et de laisser ma chaise…vide !