Je transmets cet excellent article de Mathieu Laine de l’institut Turgot et Jean-Philippe Feldman. Il s’agit d’une exécution dans les règles de l’art du texte constitutionnel. Il y a donc lieu de se féliciter de son rejet. Mais le comble est que les militants du NON, bien loin de voir que le mal français consiste dans leur refus obstiné et irrationnel du libéralisme, s’en sont servis comme bouc émissaire.
Par Mathieu Laine
Avocat à la Cour de Paris
Chargé d’enseignement à l’Université Panthéon-Assas
Directeur général de l’Institut Turgot (www.turgot.org)
et Jean-Philippe Feldman
Professeur agrégé des facultés de droit
Avocat à la Cour de Paris
Cet article a été publié dans Le Figaro du 8 juin 2005
La victoire du « non » au référendum sur la Constitution européenne vient clore l’une des campagnes électorales les plus antilibérales de l’histoire politique française : alors que les partisans du « oui » voyaient dans le projet de Constitution le meilleur rempart contre « la mondialisation ultra-libérale », les partisans du « non » annonçaient que son adoption livrerait la France à « l’ultra-libéralisme européen ». Nous avons ainsi assisté à l’émergence d’une nouvelle forme de populisme dont le bouc émissaire n’est autre que le libéralisme. Après le triomphe du « non », l’opinion majoritaire laisse entendre qu’il s’agirait d’une victoire des anti-libéraux. Mais aurait-on dit autre chose si le « oui » l’avait emporté ? Rien n’est moins sûr.
La Constitution européenne n’est pourtant pas – comble du paradoxe – libérale ! Pour les libéraux, une constitution devrait tout d’abord avoir pour objet non pas tant d’agencer les pouvoirs que de limiter le Pouvoir. Synthèse ambiguë, la Constitution européenne encourage à l’inverse l’augmentation et la centralisation des pouvoirs. Au-delà des domaines de compétence exclusive de l’Union européenne, la liste des domaines de compétence partagée avec les Etats membres est en effet impressionnante : marché intérieur, environnement, protection des consommateurs, transports, etc. Les principes de subsidiarité et de proportionnalité sont certes consacrés, mais au lieu d’être remontante, au lieu de partir de l’individu pour remonter jusqu’à l’Union européenne, la subsidiarité, concept fondamentalement libéral, est ici descendante. Le projet de traité établissant une Constitution pour l’Europe n’instaure par ailleurs aucune véritable balance des pouvoirs : la Commission et le Parlement ne se font pas contrepoids et le judiciaire demeure le parent pauvre du texte.
Pour un libéral, une constitution devrait également soumettre la prise de décision politique au respect des droits fondamentaux que sont la liberté, la responsabilité et la propriété afin de protéger les individus contre la tyrannie de la majorité et lÂ’arbitraire du Prince. Or, lorsque le projet de Constitution européenne proclame que lÂ’Union « Âœuvre pour le développement durable de lÂ’Europe fondé sur (Â…) une économie sociale de marché » et participe à lÂ’avènement de la « justice sociale », il sÂ’inscrit bien plus dans une dialectique sociale-démocrate que dans une dynamique authentiquement libérale. De même, le catalogue des nombreux « faux droits », issus de la Charte des droits fondamentaux et rassemblés dans la seconde partie de la Constitution (droit à la vie, droit à l’éducation, droit à lÂ’information et à la consultation des travailleurs au sein de lÂ’entreprise, droit à une protection contre tout licenciement injustifié, droit à une aide sociale, droit à une aide au logement, etc.), sont des « droits-créances » – et non pas des vrais droits de lÂ’homme – et nÂ’auraient donc jamais trouvé leur place dans une véritable « Constitution de la liberté ». Certes, le droit de propriété est prévuÂ… mais en dix-septième position sur cinquante-quatre articles, et il nÂ’est consacré quÂ’en fonction de son « utilité sociale ». Quant à la « liberté dÂ’entreprise », elle est bien rappelée à lÂ’article précédent mais elle doit être entendue « conformément au droit de lÂ’Union et aux législations et pratiques nationales ». Autant dire quÂ’elle nÂ’est pas garantie. Même si, enfin, la Constitution reconnaît le droit de sécession de tout Etat membre et dispose que lÂ’accroissement de la fiscalité communautaire demeurera soumis à la volonté unanime des Etats, comment ne pas sÂ’inquiéter des termes de lÂ’article I-53, relatif aux ressources propres de lÂ’Union, qui prévoit que celle-ci « se dote des moyens nécessaires pour atteindre ses objectifs et pour mener à bien ses politiques » ?
Cette « constitution » n’est donc pas, à proprement parler, libérale. Le fait que de nombreux Français aient voté contre ce texte ne devrait donc pas, logiquement, être interprété comme un signe de défiance à l’encontre des solutions libérales. Le « non » l’ayant emporté, que va-t-il cependant se passer ? Au niveau européen, la France aura sans doute, pendant quelques temps, moins d’influence. D’aucuns s’en inquiètent. Mais lorsque l’on voit que le président français était parvenu, pour des raisons purement politiciennes, à brandir son fameux « modèle social français » (qui n’a, comme c’est étrange, séduit aucun pays de l’Est au sortir du communisme), pour faire céder les vingt-quatre autres pays de l’Union Européenne sur la Directive Bolkestein, alors même que la France, second exportateur mondial de services, aurait pu en tirer le plus grand profit, ne faut-il pas, non sans tristesse, y voir une bonne nouvelle ? L’Europe a parfois – même si cela s’est produit moins souvent qu’on ne le dit – su tirer la France vers plus de liberté. Si les libéraux européens pouvaient effectivement avoir, grâce au « non » français, davantage de marges de manœuvre pour imposer leurs vues, la France ne pourrait, par ricochet, qu’en tirer le plus grand profit.
Au niveau national, du fait de l’anti-libéralisme triomphant tant chez les partisans du « oui » que chez les défenseurs du « non », il fallait s’attendre à ce que les autorités publiques annoncent un nouveau « virage social », envisagé avant même le résultat par M. de Villepin et supposé tenir compte de la volonté exprimée démocratiquement par le peuple français. Avec la victoire du « non », le président de la République risque d’ouvrir une période qui, sans rompre avec la stratégie molle des demi-choix non assumés (qui ne paye pourtant pas électoralement), devrait être encore plus étatiste, constructiviste et anti-réformatrice que la précédente. Une telle perspective avait d’ailleurs fait hésiter une partie des libéraux à se prononcer, politique intérieure oblige, contre une constitution qui ne correspondait pourtant pas à leurs idéaux de liberté et de responsabilité. Le pire serait donc à venir.
La France aurait pourtant bien besoin d’un véritable « tournant social », qui ne perpétuerait pas des recettes anciennes mais qui ouvrirait la voie à une nouvelle politique de désengagement étatique rapide de la sphère économique, de renforcement énergique de la flexibilité du travail et de récompense véritable du mérite et de l’effort. Car un pays où l’on donne la possibilité, grâce à une réforme fiscale audacieuse et à une révision profonde du droit du travail, à ceux qui ont perdu leur emploi (et souvent leur dignité) d’en retrouver un autre très rapidement et où le taux de chômage tombe à 4 % est bien plus juste et plus efficace, sur le plan social, qu’un pays où le taux de chômage reste à 10 % et où l’on promet, en guise de solution, l’aide impossible d’un Etat obèse et déresponsabilisant. Cette politique, authentiquement libérale et couronnée de succès partout où elle a été mise en oeuvre, n’a pourtant jamais été appliquée en France.
Face à cette crise politique, qui n’est pas sans rappeler le choc du 21 avril 2002 et qui traduit, avec la montée des extrêmes, une profonde défiance des électeurs à l’égard des politiques sociales-démocrates des gouvernement de droite comme de gauche, les hommes politiques devraient saisir la chance de rompre enfin avec les échecs du welfare pour sortir de l’« exception » française et emprunter, avec énergie, confiance et conviction, la voie novatrice du workfare. Mais qui en aura le courage ?
Que le « non » soit antilibéral ou pas, personne ne peut le savoir : il y a tant de « non » différents ! En revanche, une chose est plus que jamais certaine : la France, qui s’effondre chaque jour davantage, ne pourra supporter les conséquences d’une énième surenchère sociale. Elle doit désormais changer de modèle de société. Et seule une société de liberté permettra à ce pays de remonter la pente.
comme la si bien noté Jacques Lacan La psychanalyse est un remède contre l’ignorance. Elle est sans effet sur la connerie , qui peut encore croire sincèrement à ce mensonge qui confond libéralisme philosophique et libéralisme économique ,à bien chercher la généalogie des valeurs qui ont conduit à cette odieux glissement sémantique nous tombons une fois de plus sur un vieil ennemi bien connu , ce troglodyte des temps anciens , ce nains qui se croit géants, parce qu il est écume se suppose océanÂ… dominé/dominant tel est la loi de libéralisme quand il se frotte au réel Â…
Votre prose est incompréhensible. Apprenez à écrire clairement et revenez. Mais pas avant !
Chez certains tordre la grammaire semble tenir lieu de supériorité, encore
faut-il, en la matière, que de sombres erreurs d’orthographe ne trahissent
pas que la maîtrise du sujet supposé savoir n’est que la méprise dudit
sujet supposé savoir….
Comme j’ai, un peu, lu Lacan, qui avait plus d’humour que ses exégètes, et
comme jÂ’ai aussi pratiqué lÂ’analyse de texte qui consistait à apprendre Ã
comprendre un texte (si, si, de telles choses ont existées) je vais essayer
de traduire :
Notre essayiste lacanien semble vouloir dire que le libéralisme
philosophique c’est bel et bon, respect des valeurs et tout ça, mais que le
libéralisme économique c’est que l’exploitation des gentils faibles par les
méchants forts et que le réel, pas très gentil, nous montre clairement que
la jolie théorie, quand on l’applique, devient bien méchante, et que, par
conséquent on serait bien avisé de jeter l’eau du bain, le bébé et la
cuvetteÂ….
Mais le lacanien, et à fortiori le lacanien d’essai, étant une langue fort
ambiguë il est possible que je me trompe, ce que j’admets bien volontiers
par avance.
LÂ’avantage des jargons amphigouriques est de toujours pouvoir objecter,
après coup, que ce n’était pas cela que l’on avait voulu dire… Le lacanien y
excelle, mais Lacan, lui, était rigolo et…. avait un très joli tableau dans son
cabinet…. (Aujourd’hui au musée d’Orsay).
Rions un peu!
« L’origine du monde » de Courbet, est en effet exposée au Musée d’Orsay. Voilà , j’imagine, un bon remède contre l’ignorance! La toile qui osa montrer cette Chose avec du poil autour : ce Réel qu’on ne peut nommer, auquel on ne cessera jamais de se frotter, libéral ou pas!
La preuve par la prose de oui-oui (Est-ce un cri de jouissance, ce « oui-oui »?), très compréhensible pour un lacanien rigolo, car les métaphores ne manquent pas :
Le premier mensonge, fondateur… Qui peut encore croire sincèrement que les garçons naissent dans les choux et les filles dans les roses? Cette « généalogie des valeurs qui ont conduit à cet odieux glissement sémantique nous tombons une fois de plus sur un vieil ennemi bien connu ». Interprétation : on découvre que l’acte d’engendrer est, dans la réalité, moins digne que les histoires de potager; ceux qui l’ont connu au moins une fois savent que la piste, déjà bien tracée, est glissante et que la chute, toujours redoutée, est inévitable.
Ce « vieil ennemi bien connu », serait un « troglodyte des temps anciens », qu’il faut comprendre étymologiquement : un trou pénétré il y a longtemps (Je n’invente rien, c’est dans le dictionnaire!)
Ce « nain qui se croit géant » : en érection… vous aurez compris de quoi il s’agit! (S’agissant d’une femme, il y a un risque d’obsession fétichiste)!
« Parce qu’il est écume se suppose océan » : petite pollution nocturne que procure un rêve grandiose (rien à voir avec le « sentiment océanique » que Romain Rolland souffla un jour à Freud).
« Dominé/dominant » : telle est la loi de l’asymétrie subjective qui régit tout couple qui sait se frotter; ce qui fit dire à Lacan avec humour : « Il n’y a pas de rapport sexuel ». Sexe, oui! Rapport, non!
Ah, les mystères de la psychanalyse!
vous faites bien des efforts pour interpréter les propos hérmétiques du lacanien. Pour ma part je me refuse à prendre cette pseudo-pensée au sérieux. C’est de l’imposture intellectuelle. Et je dirai comme Popper: « qui ne peut s’exprimer clairement doit se taire et continuer à travailler ». Mais peut-être que l’hermétisme lacanien est précisément et volontairement un confusionnisme. Raison de plus pour les ignorer totalement.
Comme vous le dites, Marc, c’est de l’imposture : on prend un peu de psychanalyse, un peu de généalogie de Nietzsche ou de Foucault, un soupçon de critique sociale, deux ou trois citations pour faire bien et vous obtenez le racolage typique d’un étudiant en sciences conjecturales, voire les thèses soutenues par certains professeurs.
S’il y a quelque chose à retenir, c’est cette volonté de séparer le liberté « philosophique » de la liberté « économique » qui conduit à une négation des droits fondamentaux. Ce que développe à sa manière le traité constitutionnel : La « liberté d’entreprendre » sous contrôle implique toujours un « droit de propriété » sous condition, la négation de ce droit. Une « liberté » qui, globalement, n’a plus grand chose à dire ou à faire.
Le libéralisme c’est quand même un système qui crée beaucoup d’inégalités.
Stiglitz, ancien conseiller de bill Clinton, et ancien directeur de la banque mondiale a bien cerné les limites de ce modèle économique. Il critique fortement le système libéral.
Quelques prévision : aujourdhui presque 1 milliard de gens vivent dans les bidons villes.
Dans 20 Ã 30 ans : 3 milliards (source le monde je crois)
Alors le jour ou toi, tu te balladera avec ta bible néo libérale dans ta jolie voiture et que tu te feras braquer par un pauvre du ghetto, il sera trop tard pour faire une loi.
Si tu es prêt à accepter un système qui génère de fortes inégalités, sois prêt à subir les injustices et violences qui en découlent.
On nous parle aujourd’hui d’ascenceur social, de croissance, mais le libéralisme semble laisser tout au minimum. Sauf pour certains privilégiés.
Puisqu’il est difficile de parler d’idéologie, je donne des chiffres simples et clairs.
L’exemple américain : 50 millions de personnes sans assurance maladie et a peu près autant sous le seuil de pauvreté.
il en restera toujours quelque chose; je vois que le socialiste Goebbels a encore au moins un disciple, qui de plus a l’outrecuidance de s’affubler du nom d’un des films les plus libertariens de l’histoire (avec l’extraordianire figure du plombier privé rebelle incarné par De Niro).
Les chiffres sur la prétendue pauvreté aux States sont totalement insensés car ne reposant sur rien de défini convenablement : qui sont réellement ces 50 millions de personnes sans assurance maladie ? Quelle est la part du choix (je pense noytamment aux plus jeunes) dans cette situation ? Qui sont les pauvres ? Que possèdent-ils concrètement ? Leurs logements, Leurs voitures, leurs magnétoscopes, etc. ? Ne sont-ils pas seulement déclarés pauvres en raison d’un calcul statistique (revenus en dessous du revenu médian)?
Vous qui devriez plutôt vous appeler North Korea ou Goulago-Laogai je vous invite à venir sur ce site avec des références et des arguments un peu plus solides, sans quoi vous vous préparez des fessées mémorables.
Le système qui maintient la plus grande partie de la population au plus bas c’est le communisme; il en a fait longuement, et en fait toujours, la preuve dans tous les pays où les ordures rouges se sont emparées du pouvoir.
Quelques lectures genre Hernando de Soto pourrait vous ouvrir les yeux et vous faire comprendre que le libéralisme est au contraire de ce que vous répétez bêtement l’instrument principal de la lutte contre la pauvreté.
Un intervenant a écrit :
« Puisqu’il est difficile de parler d’idéologie, je donne des chiffres simples et clairs. »
S’il aime tant les chiffres, il devrait savoir que les chiffres ne sont jamais simples ni clairs pour la simple raison suivante :
« Mesurer exactement un objet fuyant ou indéterminé, mesurer exactement un objet fixe et bien déterminé avec un instrument grossier, voilà deux types d’occupation vaines que rejette de prime abord la discipline scientifique » (Bachelard,G. (1972), La formation de l’esprit scientifique (Contribution à une psychanalyse de la connaissance objective), Librairie J. Vrin, Paris, p.213)
Et il en ainsi du prétendu « exemple américain : 50 millions de personnes sans assurance maladie et a peu près autant sous le seuil de pauvreté », juxtaposition de considérations non définies.
Entre nous, tel que l’anti-concept – non défini – de « seuil de pauvreté » est calculé par nos bons statisticiens, quelle que soit l’agglomération considérée, celle-ci comprendra toujours une « pauvreté » et un « seuil » de celle-ci.
Pourquoi écrire pour ne rien dire ?
« 50 millions de personnes sans assurance maladie et a peu près autant sous le seuil de pauvreté. »
Sachez Monsieur, que cette affirmation est fondée sur la pensée » à la Francaise ».
Sachez que les américains sont LIBRES d’avoir ou PAS une assurance maladie et beaucoup de jeunes étant en bonne santé préfèrent utiliser cet argent pour d’autre choix !
Ils sont Libres de choisir si ils s’assurent ou pas …
Après me direz vous..si ils leur arrivent qq chose,etc,etc….
Je vous répondrais….Ils ont au moins le CHOIX !
CHOIX qui n’existent en France que sur peu de domaines !
Don Quichotte
Quand au seuil de pauvreté !! Regardons notre fameux modèle social ce qu’il traine comme casseroles…avant de critiquer tel ou tel pays.