Encore une analyse brève et concise de Pascal Salin, Jacques Garello et Patrick Simon. Tout est dit, je n’en rajoute pas. http://www.valeursactuelles.com/magazine/tribune/index.php
Valeurs Actuelles n° 3576 paru le 10 Juin 2005
Le non du 29 mai a souvent été celui de la gauche contestataire et de la droite souverainiste. Mais le non a aussi un autre sens, trop occulté à ce jour : non à un texte qui porte atteinte aux libertés individuelles.
Si l’on prend article par article les règles qui étaient soumises à nos suffrages, on y trouve du bon et du nouveau mais, comme le disait Rossini à un de ses élèves venu lui montrer une ¦uvre, « le bon n’est pas nouveau et le nouveau n’est pas bon ». Le bon figurait déjà dans le traité de Rome ou dans la jurisprudence et la pratique qui en ont découlé. Le nouveau, ce sont toutes les dispositions (comme celles relatives aux « droits à » ou au principe de non-discrimination ou aux conditions de travail), visant à soumettre les pays européens à des normes fixées par une autorité politique centrale.
La question de fond pour un libéral était donc la suivante : est-il souhaitable d’uniformiser l’Europe ?
Tout d’abord : est-il souhaitable d’uniformiser le droit ? Pour un libéral, la réponse était claire : il est préférable de laisser les règles se concurrencer pour qu’une pédagogie de la comparaison permette d’éclairer les choix. Or cette comparaison devient impossible dès lors que, par la loi de la majorité (article I-25 du projet), une solution unique pouvait être imposée.
Un exemple caractéristique peut être tiré des horaires de travail. La France a édicté des interdictions de travailler au-delà de 35 heures. La Grande-Bretagne laisse les travailleurs libres de travailler le temps qu’ils veulent. L’Allemagne permet aux parties au contrat de travail de déroger à la loi. Le projet de Constitution, en vertu de l’article III-210 de la section « Politique sociale », gommait cette diversité en raison des « prescriptions minimales » fixées par les autorités communautaires.
Est-il souhaitable d’uniformiser les peuples européens ?
De même, est-il souhaitable d’uniformiser les économies ? La vertu de la concurrence, c’est la possibilité de la découverte de meilleures solutions grâce aux comparaisons entre divers environnements. Les expressions de « dumping social » ou de « dumping fiscal » n’ont aucun sens dans un réseau d’échanges volontaires. Elles masquent le secret et illusoire espoir que l’Europe entière s’aligne sur les (mauvaises) habitudes françaises, celles qui nous valent entre autres un chômage massif et durable.
Les autorités européennes ont déjà depuis plusieurs années suivi une politique d’uniformisation. La seule barrière à ces dérives a été le vote à l’unanimité. Par exemple, la directive sur le travail temporaire a pu être rejetée grâce à l’opposition des pays plus libéraux. Avec la règle de la majorité, cette directive aurait déjà été appliquée.
Enfin, est-il souhaitable d’uniformiser les Européens pour en faire les citoyens d’une construction politique artificielle ? Le projet par son ambition d’unification recelait ce poison. Au lieu de poser des principes fondamentaux visant à limiter le pouvoir face à la personne individuelle, il entrait dans le détail (ce que ne devrait pas faire une Constitution) et renforçait encore le pouvoir politique en intervenant dans toutes sortes d’activités humaines, de l’agriculture et de la pêche à l’éducation et la « laïcité ».
Ce projet était d’inspiration étatiste, niant l’antériorité de la personne sur la société, fondant les peuples pour les soumettre à un nouvel État-Providence dirigé par une nomenklatura. Aujourd’hui, les peuples européens aspirent sans doute à autre chose qu’à un pouvoir politique construisant « le meilleur des mondes ».
Pascal Salin est professeur à l’université Paris-Dauphine, Jacques Garello est professeur émérite à l’université d’Aix-Marseille, Patrick Simon est avocat au barreau de Paris.
Au café du commerce de Jean Marie Colombani, un matin de fin Mai, ces messieurs se sont gravement interrogés sur le mystère est-allemand.
Pourquoi après 15 ans, et des centaines de milliards d’euros l’Allemagne de l’Est a t elle un chômage à 20% et en croissance?
En même temps on entend un discours, dans plein d’endroits : « L’Espagne a décollé grâce aux subventions européennes. L’Espagne serait dans le marasme sans les subventions européennes. L’Espagne a été gavée de subventions européennes, c’est la raison de son progrès. »
Combien l’Espagne a t elle reçu de l’Europe? Dix fois moins que l’Allemagne de l’Est de la part de l’Allemagne de l’Ouest, pour une population moindre? Je vous laisse le soin de chercher les chiffres et de me les donner.
Réponse à la question du mystère allemand : les malheureux Allemands de l’Est ont été « harmonisés » : syndicats, politiques, bien intentionnnés de tous bords ont exigé et obtenu que les normes sociales et autres soient les mêmes dans toute l’Allemagen par souci de justice sociale. Le flot d’argent déversé a été contrôlé par l’État et non par le marché.
Les Espagnols n’ont pas été harmonisés. L’argent européen les a aidé certes, mais surtout ils ont eu accès à un grand marché où ils ont pu échanger. La gestion millimétrique d’Aznar leur a laissé autant de liberté qu’il était possible dans l’atmosphère social démocrate générale.
Résultat?
L’harmonisation des conditions sociales, c’est ce que voudraient imposer les bien pensants et les autres politiquement corrects aux pays émergents.
Imaginez la suite.
Bienvenue à l’âge de pierre et de plomb.
Entre parenthèses, cette question nous donne une idée du niveau de compréhension économique de nos « élites ».
Et encore merci Marc.
« Un jour l’ennui naquit de l’uniformité » assénait Jean de La Fontaine à son « environnement » dans une de ses fables, pour mieux dénoncer la situation où conduit ce que les exégètes de tous poils dénommeront par la suite le « colbertisme ».
Qu’à cela ne tienne et malgré leur haine de la royauté, nos bons socialo-communistes ont comme action de base l’uniformisation sous toutes ses formes.
Conscients, semble-t-il, de leur grand écart politique et comme pour le faire passer sans encombres chez leurs sympathisants, ils ont recours à maint subterfuge dont l’un tient dans le vocabulaire qu’ils emploient.
Ils ne parleront pas d’uniformisation, mais d' »harmonisation fiscale ou d’autres règlementations -destructrices-« , d' »aménagement du territoire » ou de « protection de l’environnement ».
Cela leur permet de taire que ce sont eux qui, avec les règlementations qu’ils multiplient en permanence et qui soit limitent soit prennent la place des principes généraux du droit, des règles de droit (propriété, responsabilité et échange/contrat), sont la cause de la disharmonie qu’ils imaginent implicitement, du désaménagement qu’ils stigmatisent implicitement ou de la non protection qu’ils dénoncent implicitement.
Harmonisation, uniformisation, n’est ce pas jouer sur les mots indépendamment des moyens pris pour y parvenir ?
Il y a deux façons d’arriver au même résultat, une régulée artificiellement, l’autre naturelle. Prenons l’exemple d’un marché ouvert où plusieurs pays de niveau social et fiscal se retrouvent en concurrence: l’harmonisation se fera à terme, mais elle se fera suivant le mode des vases communicants, pour aboutir à un niveau sensiblement équivalant …
Pendant longtemps, la « loi de la pesanteur », qu’il n’avait pas alors découverte, a cloué l’homme sur terre. De fait, c’était d’abord son ignorance de la réalité qui le clouait au sol.
Un jour, il a découvert la « loi », mais n’a pas eu conjointement la capacité d’en tirer tout le parti immédiatement: il ne pouvait voler. C’était là encore son ignorance qui était en jeu. En réduisant son ignorance par l’action, il avait réduit le coût à quoi il évaluait celle-ci et par conséquent le coût de la situation où désormais il se trouvait. Mais il n’avait pas encore trouvé le moyen d’y juxtaposer un gain.
Cela arriva le jour où il mit au point un aéroplane: cette invention à la fois démontra qu’il avait réduit encore son ignorance et lui permettait désormais de tirer un bénéfice de la « loi de la gravitation ».
Comment ces résultats ont-ils été obtenus ? Par l’action humaine étant donné le point de départ que l’homme ignore la réalité d’une façon limitée.
Sans cette ignorance, rien ne serait passé. D’où l’absurdité de l’hypothèse de la certitude que certains ont le culot de présenter comme une simplification !
Sans cette ignorance et sans effort humain d’intelligence de ces domaines du déplacement de l’homme, rien ne serait passé non plus. D’où l’absurdité des modèles microéconomiques traditionnels où l’action humaine est laissée de côté au profit de ses résultats.
Et on peut dire qu’il y a eu résultats parce qu’on se place ex post et que les efforts ont été couronnés de succès, que les recherches ont débouché.
Si on s’était placé ex ante, on n’aurait rien pu dire qui rencontrât l’unanimité sauf à faire l’hypothèse que la réalité est déterministe.
Et il en est ainsi du quotidien: il y a des résultats ex post et si on se place ex ante, il ne saurait y avoir d’unanimité.
En d’autres termes, il ne saurait y avoir deux résultats identiques – sauf à se placer consciemment ou non dans une réalité déterministe -. La proposition est absurde.
(Ã suivre)
(suite et fin)
A fortiori, il ne saurait y a voir deux façons différentes de parvenir à un résultat identique. La proposition est encore une absurdité.
Mais il faut reconnaître que ce sont des propositions que ceux qui les formulent cherchent à faire avaler – à supposer qu’ils ne soient pas eux-mêmes absurdes – pour faire admettre d’autres propositions absurdes – qu’ils en déduisent – du type « étant donné un marché ouvert où plusieurs pays de niveau social et fiscal se retrouvent en concurrence: l’harmonisation se fera à terme, mais elle se fera suivant le mode des vases communicants, pour aboutir à un niveau sensiblement équivalent … »
Posté par: Orion le Vendredi 17 Juin 2005 à 14:18:16
« Harmonisation, uniformisation, n’est ce pas jouer sur les mots indépendamment des moyens pris pour y parvenir ?
Il y a deux façons d’arriver au même résultat, une régulée artificiellement, l’autre naturelle. Prenons l’exemple d’un marché ouvert où plusieurs pays de niveau social et fiscal se retrouvent en concurrence: l’harmonisation se fera à terme, mais elle se fera suivant le mode des vases communicants, pour aboutir à un niveau sensiblement équivalant … »
—————
Pour poursuivre sur la lancée de Georges Lane qui lie logiquement information, liberté et ignorance, j’ajoute:
1) que l’action humaine libre ne conduit pas nécessairement à l’harmonisation (qui a démontré cela?) mais laisse le champ ouvert à la créativité grâce à la concurrence.
2) qu’il faut distinguer moyen et fin. On ne peut pas utiliser n’importe quel moyen (immoral) pour parvenir à une fin hypothétique. Le moyen politique est non seulement coercitif et attentatoire aux droits naturels individuels mais en plus il présuppose une fin déterminée planifiée. Ne nous servez plus ce plat avarié !
« l’action humaine libre ne conduit pas nécessairement à l’harmonisation (qui a démontré cela?) mais laisse le champ ouvert à la créativité grâce à la concurrence. »
Qui a demontre cela? C’est malheureusement tout l’objet de l’economie « classique » avec ses theories de l’equilibre, de la concurrence pure et parfaite, de l’absence d’opportunite d’arbitrage, etc.
Aneries dont sont gavés tous les etudiants, y compris ceux de l’ENA, j’imagine. Ajoutez a cela un peu de « macro-economie » keynesienne de relance par la depense publique, et un peu de theorie politique marxiste de l’egalite et de la justice sociale, et vous obtenez un pays qui fonce dans les recifs.
Ils n’ont rien démontré du tout puisque leurs modèles présupposent des postulats ou hypothèses fausses ou irréalistes.
Tout a fait d’accord, c’est bien pour cela que je les qualifie d' »aneries ». Avant que je decouvre par hasard les oeuvres des autrichiens sur le web, on ne m’avait jamais enseigne autre chose que la theorie de l’equilibre (le tout teinte de keynesianisme et de philosphie politique egalitariste) – et je n’ai pas l’impression que les choses aient change.
C’est pourquoi l’article de Salin/Garello/Simon risque d’etre mal compris par la majorite, a l’esprit embue par la theorie dominante, incapable de penser la diversite, l’innovation et l’approche dynamique des interactions : persuades que le libre marche mene a l’uniformite, on comprend alors sans peine que la majorite prefere une uniformite « planifiee » et « construite » (la democratie, pensent-ils, permettent aux citoyens de participer au debat) a une uniformite « imposee » par les lois du marche.
Je souhaitais en fait mettre l’accent sur les « ravages » de l’economie classique en termes de comprehension des phenomenes economiques : j’ai l’impression que nous concentrons nos attaques contre l’approche « marxo-keynesienne » (comme il se doit), mais peut-etre conviendrait-il de demonter avant tout la theorie classique « mainstream ».
Bien que vous ne sembliez vouloir considérer que les membres de la secte touchée par la grâce de la vérité libertarienne, je voudrais juste corriger deux trois petites choses:
1) l’abrutit forcément marxisé que je suis (puisque non encore décontaminé …) n’a jamais prétendu que l’harmonisation était le but recherché ni même souhaitable, mais qu’un certain aplanissement des différences fiscales & sociales était une des conséquences de l’économie de marché. Le transfert (et donc la remise en question) de ces « charges » via les délocalisations en est me semble-t-il l’illustration.
2) La sacralisation des « droits naturels individuels » semble le nouveau veau d’or de la pensée libérale (concept qui reste à définir), les nouvelles tables de la loi hors de laquelle toute pensée déviante mérite d’être éradiquée. L’histoire de notre humanité « soubresautante » devrait pourtant nous conduire à nous méfier de tout systématisme: après tout, la négation de tout constructivisme est elle même un constructivisme de la pensée …
3) Il est un point que vous semblez partager curieusement avec les marxistes, c’est la confiance aveugle dans la science toute puissante: il n’y a pas de problèmes à priori que la technique ne puisse résoudre. En conséquence de quoi, toute remise en question du progrès (et donc de l’expansion de l’activité humaine) est nulle et non avenue. Circulez …
4) Votre remise en question de nos « modèles » économiques me semble faire l’impasse sur un point essentiel: de producteurs actifs, nous sommes devenus majoritairement consommateurs passifs, avec tout ce que celà comporte d’irresponsabilité et de sur-protectionnisme structuré. Le rejet de la faute sur les seuls « modèles » existants me parait un peu court …
Comme toujours, Orion, ta pensée est trop riche pour puvoir y répondre en détail.
Un seul point donc.
Le 4.
Remarquer que consommer fut ce passivement ne peut se poursuivre indéfiniment si on n’est pas aussi ou si on n’a pas été aussi un producteur efficace. (I.e. qui peut échanger ses productions contre d’autres productions.)
À bon consommateur, salut!
Il ne s’agit pas de vouloir considérer des membres de la « secte touchée par la grâce de la vérité libertarienne », il s’agit d’avoir un point de départ clair dans un raisonnement et de le donner. Vos « trois petites choses »:
« 1) l’abrutit forcément marxisé que je suis … n’a prétendu seulement qu’un certain aplanissement des différences fiscales & sociales était une des conséquences de l’économie de marché. »
L’économie de marché n’aplanit rien. Il y a d’un côté des gens qui élèvent des barrières – Bastiat les dénommait les « enrayeurs » – et de l’autre, vous et moi, qui essayons de les abaisser et y parvenons. Et il en est ainsi parce que personne n’est omniscient, mais ignore à sa façon la réalité. Point de départ réaliste de tout raisonnement : votre ignorance, mon ignorance !
« 2) La sacralisation des « droits naturels individuels » semble le nouveau veau d’or de la pensée libérale (concept qui reste à définir) »
L’expérience a montré que les règles de droit que sont la propriété, la responsabilité et la liberté d’échange contribuent d’abord à réduire les ignorances respectives des êtres humains. Il est économique de respecter ces règles plutôt que celles que la prétention des hommes de l’Etat les a amenés à édicter.
« 3) Il est un point que vous semblez partager curieusement avec les marxistes, c’est la confiance aveugle dans la science toute puissante ».
Vous démontrez par ces mots une ignorance de la question à défaut d’une absurdité qui vous a conduit à ne pas l’étudier. Marx fait abstraction de la propriété et de la responsabilité, son monde est celui d’Alice !
« 4) Votre remise en question de nos « modèles » économiques… »
Nouvelle ignorance remarquable: pour la combler, lisez au moins federalreserve.gov
Je suis ignorant, vous êtes ignorant, nos ignorances sont différentes et personne ne saurait les comparer. Seuls les Autrichiens (Mises, Hayek, etc.) l’ont compris.
Il semble, Orion, que vous raisonniez bizarrement mais pour un non-
libéral ou un illibéral, c’est normal, rassurez-vous.
Exemples.
1° Vous dites « un certain aplanissement des différences fiscales & sociales
était une des conséquences de l’économie de marché. Le transfert (et donc
la remise en question) de ces « charges » via les délocalisations en est me
semble-t-il l’illustration. »
L’économie de marché ne cherche pas à aplanir : elle fait avec ce qui
existe. L’économie de marché fonctionne à plein avec les différences. Le
marché cherche toujours à faire bénéficier au client final du meilleur prix.
2° « La sacralisation des « droits naturels individuels » semble le nouveau
veau d’or de la pensée libérale (concept qui reste à définir), les nouvelles
tables de la loi hors de laquelle toute pensée déviante mérite d’être
éradiquée. »
Les libéraux ne veaudorisent aucun concept sinon celui de liberté. Les
pensées déviantes ont fait beaucoup de dégâts notamment au cours du
XXe siècle en terme de vies humaines.
3° a priori ne prend pas d’accent sur le a, c’est une expression latine. Cela
pour détendre l’atmosphère…
4° » … de producteurs actifs, nous sommes devenus majoritairement
consommateurs passifs, avec tout ce que celà comporte d’irresponsabilité
et de sur-protectionnisme structuré. »
Tout producteur est aussi consommateur et on ne peut consommer sans
avoir produit… avant. Aucune irresponsabilité ni de protectionnisme là –
dedans.
Pour vous instruire, L’action humaine de Ludwig von et pleins d’autres que
nous vous ferons un plaisir de découvrir quand vos yeux ne seront plus
embués par la vulgate sociale-démocrate.
Résumé de la chose, plus on essaye d’en savoir, moins on en sait. En matière économique tout particulièrement, qui est tout sauf une science exacte: on ne compte plus les analyses d’experts es économie qui ont vu régulièrement leurs prévisions battues en brèche. S’en remettre à ces aimables farceurs est donc problématique: ils n’ont guère plus de crédibilité que les politiques!
Reste le bon sens paysan: dans un État de droit, ce qui est acquis le reste, ce qui est emprunté est à devoir, ce qui est prêté est à rembourser, ce qui est rare est cher, ce qui vient de loin est plus cher que ce qui est sur place, et l’herbe que mange sa vache dans son pré lui revient infiniment moins cher que d’improbables granulés, coûts de fabrication transformation et transport réellement inclus …
N’est ce pas justement la prétention de ces mêmes « experts » à vouloir s’affranchir de ces évidences premières qui rend la chose macro-économique totalement illisible ? Et qui accessoirement permet à une foultitude d’intermédiaires et/ou de spéculateurs de s’enrichir aux dépends des véritables producteurs ?
« Résumé de la chose, plus on essaye d’en savoir, moins on en sait. »
Voyez, vous ne raisonnez pas, vous résonnez comme un tambour.
Le schéma de la démarche n’est pas celui que vous dites. Il est que les actions que tout être humain mène tendent à réduire le coût de la situation d’ignorance où il estime se trouver, ce qui va de pair avec une réduction de l’ignorance, avec un abandon d’ignorances ou, si vous préférez, à une acquisition de connaissances – informations -, à une augmentation de la connaissance.
D’où:
plus on essaye d’ignorer moins, plus on essaye d’apprendre à connaître et, quand cela est couronné de succès, quand on a appris à connaître, plus on en sait.
Un dernier mot: seuls les marxistes, modernes ou anciens, pétris de leurs certitudes, distingueront les producteurs, les intermédiaires, les spéculateurs, les consommateurs, les épargnants, les investisseurs. Le non marxiste dira que tout être humain a tous ces caractères à la fois: la première des spéculations étant vivre !
Cher Orion, le désemparé, plus on en sait, moins on a l’impression de
savoir. C’est la raison pour laquelle il ne faut pas croire ceux qui croient
savoir et qui décident pour nous. Par ailleurs, il faut distinguer les
économistes des charlatans (c’est le titre d’un livre de Murray Rothbard que
vous auriez grand profit à lire). Et méfiez-vous comme de la peste de la
macro-économie bourrée de chiffres, de tendances, de graphiques… car
c’est toujours l’individu et lui seul qui au bout du compte choisit un
objectif concret tordant le cou par là -même à tous les prévisionnistes qui
voudraient l’enfermer dans une courbe de tendance car « si les gens sont
comme les cailloux, s’ils ne sont pas des êtres pensants, agissant en vue
des fins qu’ils ont choisies, alors il n’y a pas de science économique, pas
de psychologie, pas d’éthique et même pas de technologie, et les sciences
de l’homme n’existent pas. » (Murray Rothbard, Economistes et charlatans,
Les Belles Lettres, p.5)
« si les gens sont comme les cailloux, s’ils ne sont pas des êtres pensants, agissant en vue des fins qu’ils ont choisies, alors il n’y a pas de science économique, pas
de psychologie, pas d’éthique et même pas de technologie, et les sciences de l’homme n’existent pas. »
De nouveau, c’est impressionnant, cette incapacité à penser un minimum de complexité…
C’est si difficile que ça d’admettre que les êtres humains sont probablement des êtres qui pensent, qui agissent en fonction des fins qu’ils ont choisies, et que dans le même temps ils doivent faire avec une série de contraintes, ils ont une histoire, une éducation, des milliers d’évênements tout au long de leur vie qui font que « ces fins qu’ils ont choisies » ne viennent pas de la planète mars. Qu’ils ont à la fois une certaine marge de manoeuvre et une tendance à être contraints par tout ce qui a fait leur vie.
Je ne comprends pas comment vous pouvez à la fois estimer que l’être humaine est libre, indéterminé, conscient, qu’il fait ses propres choix qui viennent de lui et de lui seul (mais c’est quoi, ce lui?), qu’il a un libre arbitre entier, pur, propre, responsable et inaliénable, et dns le même temps passer votre temps à dénoncer les gens qui sont englués dans la pensée social-démocrato-marxisanto-libérale classique parce que leurs infâmes professeurs post-maoistes-écolos leur ont bourré ces idées dans le crâne.
Si l’être humain est vraiment libre et indéterminé, personne ne pourrait lui bourre ce genre d’idées dans le crâne.
Si l’être humain était entièrement déterminé, personne ne pourrait échapper à ces idées une fois qu’on les lui a bourrées dans le crâne.
Ne voyez-vous pas que la réalité est un peu plus nuancée que ça?
Je ne suis pas un raisonneur et encore moins un penseur « professionnel'(ceux qui pensent pour les autres). J’observe simplement mon environnement immédiat, professionnel et extra-professionnel, autrement que comme un « cailloux » précisément.
>> seuls les marxistes, modernes ou anciens, pétris de leurs certitudes, distingueront les producteurs, les intermédiaires, les spéculateurs, les consommateurs, les épargnants, les investisseurs. Le non marxiste dira que tout être humain a tous ces caractères à la fois: la première des spéculations étant vivre ! >>
Pas besoin d’être marxiste pour distinguer ces différentes strates, il suffit de se coltiner aux réalités basiques du monde de l’entreprise pour en constater tous les jours les dysfonctionnements. Que chacun d’entre nous participe à un moment ou à un autre à l’une ou l’autre de ces strates ne les justifient en rien: une régulation aussi naturelle que possible des échanges (naturelle dans le sens un produit = son coût réel, une action = son coût réel, non parasité par des concepts aussi fumeux qu’intéressés) en ferait disparaître les plus nuisibles, du moins réduirait leur pouvoir de nuisance. Vivre, (ou plutôt survivre pour certains) relèverait alors peut être un peu moins de la spéculation …
Je ne suis pas un raisonneur et encore moins un penseur « professionnel'(ceux qui pensent pour les autres). J’observe simplement mon environnement immédiat, professionnel et extra-professionnel, autrement que comme un « cailloux » précisément.
>> seuls les marxistes, modernes ou anciens, pétris de leurs certitudes, distingueront les producteurs, les intermédiaires, les spéculateurs, les consommateurs, les épargnants, les investisseurs. Le non marxiste dira que tout être humain a tous ces caractères à la fois: la première des spéculations étant vivre ! >>
Pas besoin d’être marxiste pour distinguer ces différentes strates, il suffit de se coltiner aux réalités basiques du monde de l’entreprise pour en constater tous les jours les dysfonctionnements. Que chacun d’entre nous participe à un moment ou à un autre à l’une ou l’autre de ces strates ne les justifient en rien: une régulation aussi naturelle que possible des échanges (naturelle dans le sens un produit = son coût réel, une action = son coût réel, non parasité par des concepts aussi fumeux qu’intéressés) en ferait disparaître les plus nuisibles, du moins réduirait leur pouvoir de nuisance. Vivre, (ou plutôt survivre pour certains) relèverait alors peut être un peu moins de la spéculation …
>> plus on essaye d’ignorer moins, plus on essaye d’apprendre à connaître et, quand cela est couronné de succès, quand on a appris à connaître, plus on en sait. >>
Voilà qui porte le doux nom de pragmatisme, si je ne m’abuse … ce qui renvoie à leurs chères études les penseurs pour les autres. Je suis d’accord sur un point: essayons pour une fois d’appliquer chez nous ce qui semble marcher chez d’autres, tout en étant conscient que ce qui semble marcher peut fort bien se révéler à terme porteur d’autres dysfonctionnements. Une chose est sûre: ce sera toujours mieux que d’importer systématiquement ce qui ne marche pas, ce que nous faisons avec une belle constance depuis des lustres, par idéologie (et intérêts très « particuliers ») bien compris
« De nouveau, c’est impressionnant, cette incapacité à penser un minimum
de complexité… » dit Patrick, navré.
Oui, c’est apparemment simple voire simpliste. Le libéralisme est contre-
intuitif. Il n’apparaît pas d’emblée ni logique, ni normal, ni raisonnable de
faire confiance à ce qui se passe sur un marché. La première intuition de
l’homme commande d’apporter des règles, des façons de faire, des lois,
etc. pour ordonner ce qui semble ne pas l’être. Or, les libéraux disent qu’il
s’agit d’un ordre spontané (la main invisible d’Adam Smith) et que toute
intervention étatique et par conséquent réglementaire est plus nocive que
la liberté des acteurs. Elle engendre des effets qu’on ne peut prévoir. Ce
sont les fameux effets pervers. Avec les meilleures intentions du monde,
on aboutit rarement au résultat désiré car comme vous le savez, l’enfer en
est pavé.
Faire confiance aux acteurs ce n’est pas nier la complexité c’est au
contraire leur permettre d’exprimer leurs choix librement. Les libéraux ne
nient pas que la motivation des choix des acteurs puisse être multiple,
irraisonnée, inconsciente ou consciente et par là imprévisible. Les
économistes qui prévoient sont des charlatans. Les libéraux pensent qu’il
vaut toujours mieux laisser s’exprimer la diversité plutôt que la réprimer.
Le libéralisme engendre certes des inégalités mais permet la création de
richesse qui finit par profiter à tous. Car l’esprit libéral permet l’émergence
de l’entrepreneur, acteur principal (cf. Schumpeter) de la société libérale.
Sans lui, pas de création de richesse et s’il y a des riches, laissons-les
sÂ’enrichir, leur richesse profitera aux pauvres qui le seront moins.
« Enrichissez-vous » devrait être une maxime à remettre au goût du jour.
J’ajoute que c’est ce caractère paradoxal du libéralisme qui le fait rejeter
par la plupart des intellectuels notamment français. Voir à ce propos
Raymond Boudon, Pourquoi les intellectuels n’aiment pas le libéralisme.
Voir le débat Fitoussi, Boudon là :
http://www.ac-versailles.fr/PEDAGOGI/ses/themes/eco-debats/
fitoussi_boudon.html
« Les économistes qui prévoient sont des charlatans. »
Et les physiciens aussi, d’ailleurs.
« Le libéralisme (…) permet la création de richesse qui finit par profiter à tous. Car lÂ’esprit libéral permet l’émergence de lÂ’entrepreneur, acteur principal (cf. Schumpeter) de la société libérale. »
Tiens, ça n’est pas prévoir, ça?
Extrait du débat mentionné ci-dessus:
Jean-Paul Fitoussi: « La théorie de l’économie de marché s’avère tout aussi méconnue des opposants au libéralisme que de ses thuriféraires. Cette «mésinformation» donne d’ailleurs lieu à des débats qui n’ont pas lieu d’être. Ainsi, les auteurs de la théorie pure de l’économie de marché – socle sur lequel s’inscrit la pensée libérale – en ont perçu, en la construisant, les points faibles. Ils sont allés jusqu’à les théoriser comme autant de failles exigeant l’intervention de l’État dans le système. »
Hum hum…
Mais, enfer, quel traître!
En plus, il complexifie!!
Acculés, les socialo-communistes travestissent les notions à quoi ils faisaient référence auparavant, fidèles en cela à leur démarche qui consiste à prendre les autres, ceux qui ne rêvent pas comme eux, pour des imbéciles avant, le cas échéant, s’ils en acquièrent la capacité comme cela s’est fait ici où là par le passé, de les tuer ou de les mettre au goulag.
Il en est ainsi de « penser la complexité » qui prend la place ou se juxtapose à « cerner le sens de l’histoire ».
Ces deux expressions ne sauraient cacher leur enveloppe commune : la prétention de chacun d’être omniscient et le cul-de-sac où il se trouve.
Points de départ, parmi un petit nombre d’autres, du libéral : qu’ignore-je ou que sais-je ? Comment ignore-je ou comment sais-je ? Comment pourrais-je ignorer moins ou connaître plus ? C’est l’anti-chambre de la praxéologie.
Pourquoi les intellectuels n’aiment pas le libéralisme? Je ne vous cacherai que je m’en moque. Et il me semble qu’il faut avoir du temps à perdre pour écrire sur le sujet.
Pourquoi un libéral n’aime pas les cooptés intellectuels ? Cela me semble beaucoup plus intéressant.
Entre autres, parce que les personnes en question cherchent à ce que certain parle d’elles et non de ce qu’elles font! Que J.-P. Fitoussi écrive sa « théorie pure de l’économie de marché, socle de la pensée libérale » ! J’en ris déjà . Je prévois qu’on passera un bon moment à lire l’ouvrage et suis prêt à prendre les paris que ce ne sera pas le contraire !
Chers intervenants aux certitudes/omnisciences exacerbées, vous ne devriez avoir aucune difficulté à donner un titre à vos commentaires respectifs de « Non à l’uniformité » : un jour l’ennui, puis l’énervement, naquirent de l’uniformité.
Par conséquent … à défaut de « penser le complexe », faites un effort, écrivez un titre, à moins que cela, bien sûr, transcende encore votre complexe pensé!
Georges, que voilà une jolie intervention ! Il est agréable d’être en si bonne
compagnie.
Merci à vous.
Est-ce que quelqu’un a un commentaire par rapport à ma réaction sur le déterminisme et le libre arbitre?
Est-ce que vous trouvez intéressant de lire et de recommander, comme Emma l’a fait, des textes écrits par ce Raymond Boudon et ce Fitoussi, ou est-ce que ce ne sont que des bêtises? Je ne comprends plus.
Patrick écrit:
1) « Je ne comprends pas comment vous pouvez à la fois
* estimer que l’être humaine est libre, indéterminé, conscient, qu’il fait ses propres choix qui viennent de lui et de lui seul (mais c’est quoi, ce lui?), qu’il a un libre arbitre entier, pur, propre, responsable et inaliénable, et dns le même temps
* passer votre temps à dénoncer les gens qui sont englués dans la pensée social-démocrato-marxisanto-libérale classique parce que leurs infâmes professeurs post-maoistes-écolos leur ont bourré ces idées dans le crâne. »
Ma remarque : Je ne dénonce pas les gens qui sont englués… Si c’était le cas, je n’essaierais pas d’expliquer quoi que ce soit.
Je dénonce les gens qui veulent les esclavagiser un peu plus chaque jour sous prétexte de leur venir en aide ou de viser l’intérêt général.
2) « Si l’être humain est vraiment libre et indéterminé, personne ne pourrait lui bourre ce genre d’idées dans le crâne.
Si l’être humain était entièrement déterminé, personne ne pourrait échapper à ces idées une fois qu’on les lui a bourrées dans le crâne. »
Ma remarque: il y a erreur sur « déterminé ». Déjà , dire qu’un être humain est « indéterminé » est une absurdité.
* Si l’être humain était déterminé, il ne serait pas question d’esclavage et de liberté. Tout serait en ordre: les élus d’un côté, les pas élus de l’autre, ceux d’en-haut d’un troisième, ceux d’en-bas d’un quatrième, etc.
* C’est justement parce que l’être humain n’est pas déterminé, parce qu’il est libre, parce qu’il n’y a pas deux êtres humains identiques, que certains essaient de tirer parti de cette situation d’abondance et y réussissent un temps. Dans ce cas, ils ont convaincu qu’il faut leur faire confiance, en être les sujets, eux étant les maîtres. Une de leurs recettes pourries pour y parvenir: le sens de l’histoire qu’ils auraient cerné, contre quoi la liberté de l’être humain ne pourrait que se casser le nez et dont l’Etat qu’ils dirigent allègera le coût!
Est-ce alors correct de dire que l’être humain est partiellement déterminé ( au sens de modelé , influencé par des facteurs externes à lui )…mais qu’il subsiste heureusement une marge d’indétermination , qui est sa liberté , et qu’il peut s’en servir pour chercher à se soustraire au poids des déterminismes ?
Ou est-ce encore plus compliqué que cela ?
L’ordre d’exposition est mauvais.
« il ne subsiste pas une marge d’indétermination »? Non il y a une zone de départ d’ignorance limitée.
Etant données la liberté de penser ou d’agir , l’être humain « s’en sert pour chercher non pas à se soustraire au poids des déterminismes (?) », mais à réduire le coût évalué de cette ignorance limitée.
Cette réduction n’est pas aisée, mais coûteuse à être menée comme toute action humaine.
A l’occasion, il prend conscience ou met le doigt sur des obstacles qui font dire à certains que « l’être humain est partiellement déterminé ( au sens de modelé , influencé par des facteurs externes à lui ) »…
Ce qui m’intéresserait, c’est de savoir ce que proposent en pratique les beaux théoriciens que vous êtes sur les problèmes du moment, vu qu’on est au pied d’un mur certain …
Et si possible avec des mots SIMPLES accessibles à un Bac + 2 …
Pour savoir, il faut apprendre à connaître (Aristote).
Et pour apprendre à connaître, il faut se résoudre à se reconnaître ignorant, mais pas démuni de moyens pour réduire cette ignorance personnelle.
Ignorant les moyens dont vous disposez, je pense que proposer quoi que ce soit reviendrait à semer sur du macadam, et serait au minimum du temps perdu. J’ignore le « mur certain » dont vous parlez, mais j’imagine le mur à quoi se heurterait la plus simple de toutes les propositions qu’on peut trouver sur « La page libérale ».
Mettez le doigt sur vos moyens et utilisez les donc pour apprendre …, pour réduire votre ignorance !
En tant qu’oligophrène confirmé, il m’est difficile de mettre le doigt sur des moyens dont je ne dispose par définition pas. Quant au macadam de ce qui me reste de circonvolutions corticales, il ne saurait effectivement intéresser les semences de votre très haute pensée libérale.
Emma,
Je viens de lire vos échanges à Georges et à toi avec deux redoutables polémistes retranchés dans leur redoute intellectuelle.
Je te fais cadeau d’une citation de Joseph Sobran. Je te la traduis, tout en supposant que tu es en train de progresser en anglais.
« One of the things writing for a living teaches you is that, no matter how clearly you think youÂ’ve written, people may read the most bizarre things into your work, clean opposite to what youÂ’ve actually said. (Joseph Sobran)
« Écrire pour gagner sa vie vous apprend qu’aussi clairement que vous pensiez avoir écrit, les gens peuvent lire les choses les plus bizarres dans votre travail, complètement à l’opposé de ce que vous avez dit en réalité. »
J’y ajoute la relation d’une expérience personnelle.
Il y a des années, ne voulant pas mourrir idiot, je décide d’étudier la science économique. Tout au début, je tombe sur un livre de Jacques Attali qui annonce qu’il va résumer et expliquer les théories existantes en s’appuyant sur les oeuvres majeures des uns et des autres. Chouette! me dis-je. Jacques Attali, X++, professeur d’économie à l’X. Ma chance! Je suis tombé sur le raccourci rêvé!
Or il se trouve que j’avais lu un des livres présentés. De Hayek. Et je me dis : « Pas possible! Ce n’est pas le même livre. » Je relis Hayek, et je persiste dans ma compréhension.
À l’époque, je n’avais pas d’idées préconçues. (Ni aujourd’hui.)
Pourquoi Jacques Attali disait-il cela? Biais conscient? Inconscient?
J’ai ensuite appris et compris qui était Jacques Attali, avec ses multiples facettes, et je me suis fait sur lui une opinion bien précise que je partage tout à fait avec moi-même.
Après ce coup de pied au paresseux intellectuel, j’ai lu, beaucoup lu. Pas facile, mais in fine beaucoup de joie de découverte.
Absolument Pleutre anonyme (qui devriez adopter un pseudo quoique
votre ton soit assez unique), vous voyez juste. On peut avoir essayé de
clarifier au maximum son propos, l’avoir dégagé de toute une gangue de
superfluité et s’apercevoir qu’au bout du compte l’interlocuteur ne
comprend pas ce que vous avez voulu dire.
Et comme vous avec J. Attali, je me suis souvent demandée en lisant un
exposé de tel ou tel livre si j’avais lu le même livre que le critique…
Sensation bizarre.
Merci pour la citation de J. Sobran, et même si je progresse dans la
compréhension de l’anglais, j’ai été contente de la lire en français.
Après avoir lu tant de suffisance, d’amalgame, et de « bonne » parole libérale, je souhaiterais revenir au texte de notre merveilleuse (en tout cas, brève et concise à l’analyse)troïka.
Ce texte m’a ravi ! Du moins jusqu’Ã un certain point…
Combattre l’uniformisme, défendre la diversité (qui est une notion au moins aussi évidente, « naturelle », sinon plus que la « main invisible »), je suis pour !
Mais les cibles, pour n’être pas toutes mauvaises, ne sont néanmoins pas les meilleures, en mon sens.
Dans ce bas monde, qu’est-il de plus commun à tous les pays tous les peuples ? Hormis le ballon de football (encore qu’il ne soit pas toujours le même… ah ! si, on trouve des ballons N,,, du Cambodge jusqu’au Royaume-Uni, quoiqu’il ne rapporte pas autant aux enfants asiatiques qu’aux joueurs européens…)? Mais c’est l’entreprise, ou son logo ! (boisson gazeuse et sucrée de couleur sombre, firme informatique en trois lettres, compagnie restaurant rapide…).
Vous voulez luttez contre l’uniformisation de l’humanité, alors arrêtez de défendre un modèle économique dans lequel prospèrent qui le monopole, qui l’oligopole, qui la spéculation (tantôt crée de l’argent, tantôt en détruit)… un modèle dans lequel les PDG, ces hommes de biens, aux revenus justifiés par la prise de risque, et dont le seul risque pris est celui de recevoir une prime de licenciement de plusieurs millions d’euros. Arrêtez de prendre exemple sur les E-U, pays de la liberté où l’on peut tout juste prendre le bus avec un sac à dos, et où l’on est surveillé par les services secrets dès que l’on émet des doutes quant aux biens-faits de la guerre.