CÂ’est sur la falsification du vocabulaire que repose le pouvoir politique, celui-là même qui permet de fouler au pied le droit des gens dans l’intérêt d’une petite clique de privilégiés.
Nous en avons un exemple tout frais avec la vraie-fausse OPA sur Danone de la semaine dernière.
Tout dÂ’abord, quÂ’est-ce quÂ’une OPA (Offre publique dÂ’achat), en réalité ? Une OPA est une offre, une proposition donc, que fait la direction dÂ’une société A aux actionnaires dÂ’une société B: les dirigeants de la société A proposent aux propriétaires de la société B de racheter leurs parts à un prix convenu, de préférence alléchant s’ils veulent avoir la moindre chance d’aboutir.
Les actionnaires de B ont évidemment le choix d’accepter ou de refuser la proposition.
Examinons maintenant les criailleries des hommes de l’Etat devant les rumeurs d’OPA de Pepsico sur Danone de la semaine dernière.
« Danone cesserait d’être Français ».
Quel drame, quand on sait (source AFP), que d’ores et déjà , plus de 50% des titres sont détenus par des fonds anglo-saxons. Quand vous achetez des yaourts Danone, les bénéfices vont aux retraités américains. Par ailleurs, le chiffre d’affaire pour la France ne représente que 26% du total (source Rapport annuel 2004), et 32% est extra-européen !
Verdict : Danone n’est déjà plus une société française.
« Jean-Louis Borloo, a indiqué que le gouvernement regardait le dossier Danone « avec des moyens propres pour tout faire pour tenter de nous opposer à une OPA hostile », mercredi sur la radio Europe 1. » (AFP)
Bien. QuÂ’est-ce quÂ’une OPA « hostile » ? Un complot, une attaque au lance-roquette ? On pourrait le croire, vu le vocabulaireÂ… mais non, « hostile » signifie simplement que la direction du groupe (qui est donc employée par les actionnaires) nÂ’est pas dÂ’accord avec le principe de lÂ’OPA, ou ses modalités. Et alors ? Pourquoi faudrait-il lui demander son avis ? CÂ’est une affaire, je le répète, qui ne concerne que les actionnaires, et personne dÂ’autre. CÂ’est comme si on vous offrait dÂ’acheter votre appartement, et que cette offre contrariant votre femme de ménage, ou le concierge de l’immeuble, on la qualifie d’ « hostile ».
Les droits du propriétaire ? On s’en contrefiche. Ce qui compte, ce sont les droits des non-propriétaires: ce sont exclusivement les intérêts des patrons de l’entreprise qui comptent, vous savez, ceux qui gagnent 1000 fois le smic et qu’on remercie à coup de dizaines de millions d’Euros. En revanche, l’employé qui a économisé pendant vingt ans et investi le fruit de son labeur dans la Société Danone, celui-là n’a pas droit au chapître: il n’a pas le droit de vendre ses parts à quelqu’un qui lui en propose un bon prix, car il s’agirait là , n’est-ce pas, d’une « attaque contre Danone ».
« le gouvernement « veillera très scrupuleusement » à ce que les droits de Danone « soient appliqués », a déclaré le ministre de l’Economie et des Fiannces, Thierry Breton, jeudi matin sur RTL. » (AFP)
Et c’est quoi, « Danone » ? Une marque ? Un ensemble d’actionnaires ? Une idée philosophique ? Un ensemble de contrats ? Une usine ? Ce qui a des droits, n’est-ce pas, ce ne sont pas des personnes en chair et en os, qui ont payé de leur sueur pour acquérir des titres, c’est « Danone », une entité désincarnée, soigneusement non définie, un collectif vide de sens, de même qu’ailleurs, c’est « la société » et non l’individu qui a des droits.
« Le PDG de Danone Franck Riboud, dans un entretien jeudi au quotidien Les Echos, affirme qu’il « se battra » pour préserver l’indépendance de son groupe face aux rumeurs de rachat par PepsiCo. » (AFP)
Eh non, monsieur Riboud, ce n’est pas votre groupe: vous, vous recevez un salaire en récompense de vos services, et non des moindres: vous êtes un employé et c’est tout. En tant qu’actionnaire individuel, vous n’êtes qu’un copropriétaire parmi des millions d’autres. Difficile d’admettre les droits de ces millions de ploucs, n’est-ce pas? Mieux vaut les piétiner au nom d’anti-concepts abstraits.
Ce que compte faire monsieur Riboud, c’est se « battre » pour ses propres intérêts, au détriments du droit des gens.
« La France, ce n’est pas le far West, la France c’est un Etat de droit » (Breton, AFP)
Un « Etat de droit » où les propriétaires légitimes ne sont pas libres de disposer de leurs biens, où les intérêts de richissimes dirigeants prévalent sur le droit des gens ordinaires, où ce qui compte c’est l’opinion de tiers extérieurs aux contrats, par définition irresponsables, comme les non-actionnaires et bien sûr les hommes de l’Etat. Et tout cela au nom d’anti-concepts vides de sens, comme « les attaques contre Danone », la « France » et bien entendu « l’Etat de droit ».
Ce développement est tout simplement excellent.
J’ose souligner néanmoins l’expression « Etat de droit » dont se sont emparés depuis, me semble-t-il, pas très longtemps les politiques pour la dénaturer, comme le reste.
Pour eux, et comme le post le fait apparaître dans le cas de l' »affaire Danone », l’Etat de droit, c’est la législation esclavagiste qu’ils sont fiers de produire en permanence et sur quoi ils font le point à la fin de chaque session parlementaire, se flattant que « x » nouvelles lois aient été votées. Je remarquerai en passant qu’ils sont muets sur la façon dont les lois sont appliquées et qu’ils se gardent ainsi de souligner l’insécurité juridique dans quoi ils mettent vous et moi et a fortiori de dire toutes les primes de risque qu’ils ont données à ceux qui ont transgressé ces lois avec succès.
L’Etat de droit n’a rien à voir avec l’état de la législation esclavagiste. Plutôt que de faire un long développement théorique, je renvoie le lecteur à l’exposé de Alan Greenspan sur l’état de droit
Oui merci Mikaël pour cette présentation admirablement bien expliquée, et du coup, trés convaincante.
Mais j’ai 2 questions (bêtes)
– Pour s’opposer à cette OPA, n’y a-t-il vraiment aucune action possible à prendre qui irait quand même dans le sens des actionnaires ? (ou toute action opposée est forcément au détriment des actionnaires)
– Mis à part le prestige, quel avantage perdrait la France que les actions soient vendues par des français à des étrangers ?
Classant mes couriels, je suis tombé sur un Bulletin Internet de l’UMP qui vaut son pesant de bits de désinformation:
« DANONE : LE DEVOIR D’AGIR !
Dans un entretien accordé au journal Le Monde du 22 juillet, Nicolas Sarkozy prévient :
» si une OPA hostile est déclenchée contre le groupe Danone, les pouvoirs publics devront mettre tout en œuvre pour bloquer cette offensive » jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée » garantissant la pérennité de cette entreprise, de son savoir-faire et de ses emplois « .
Monsieur Sarkozy, vous avez tout faux en particulier dans l’extrait cité:
– l’OPA hostile est à l’OPA ce que la justice sociale est à la justice : aux actionnaires à juger, point final ;
– que les pouvoirs publics s’occupent de ce qui devrait les préoccuper: en particulier, mettre fin à la fiscalité absurde qui ratiboise les propriétés des Français et les pousse soit à partir pour l’étranger, soit à rester, à ne plus épargner ou n’être plus propriétaire ;
– une entreprise est une personne juridique morale qui naît, vit et meurt: rien n’autorise les pouvoirs publics à lui garantir une pérennité sinon l’usurpation subreptice de ce pouvoir d’autoriser qui passera par le vol légal des actionnaires et un vol légal supplémentaire des contribuables, i.e. par le non respect de l’Etat de droit.
Cher Greg
« Pour s’opposer à cette OPA, n’y a-t-il vraiment aucune action possible à prendre qui irait quand même dans le sens des actionnaires ? (ou toute action opposée est forcément au détriment des actionnaires) »
Toute action irrespectueuse du Droit, à savoir du droit des propriétaires légitimes -les actionnaires- à disposer de ce qui est à eux, constitue nécessairement une agression à l’encontre des actionnaires. Quand je parle d’agression, je n’emploie pas la novlangue socialo-communiste, je parle d’emploi de la force ou de la menace explicite de l’employer. Je parle du pouvoir coercitif de la police et des tribunaux.
Cela dit, de nombreuses actions respectueuses du Droit sont possibles: des campagnes d’information, par exemple, destinées à (tenter de) convaincre les actionnaires de ne pas apporter leurs actions à l’offre, par exemple.
Une autre solution serait évidemment que tous les Français qui souhaitent que Danone reste (ou plutôt redevienne…) française achètent des actions Danone et refusent de les revendre à PepsiCo (ou qui que ce soit d’autre). Voilà qui s’appelerait être conséquent et courageux. Mais bien évidemment, les Français détestent l’argent (pouah c’est sale!), mais quand il s’agit de dépenser le sien pour défendre des causes auxquelles soi-disant ils croient, il n’y a plus personne pour en proposer. Ils préfèrent que ce soient les autres qui payent (toujours les mêmes autres), y compris quand ces autres-là ne sont pas d’accords avec eux et leurs lubies.
« – Mis à part le prestige, quel avantage perdrait la France que les actions soient vendues par des français à des étrangers ? »
La France est une abstraction collective, elle n’a ni intérêt, ni désintérêt pour quoi que ce soit. Il faut arriver à garder cette évidence en tête.
Les consommateurs ont intérêt -financièrement- à ce que Danone soit la mieux géré possible: cela signifierait de la meilleure qualité à plus bas prix. Or si les dirigeants d’un groupe américain (ou autre) lançaient une OPA sur Danone, cela signifieraient qu’ils estiment être en mesure de mieux gérer Danone que le management actuel. En effet, eux-mêmes doivent créer de la valeur pour leurs actionnaires: par conséquent, s’ils investissent dans Danone, c’est pour faire prendre de la valeur à cette société, en la gérant plus efficacement ou mieux.
Les consommateurs ont donc intérêt à une OPA, à condition que les nouveaux managers se révèlent effectivement meilleurs que les anciens.
En revanche, une OPA est en général une insulte faite aux dirigeants actuels de l’entreprise visée. C’est une façon de dire: ‘vous êtes incompétents, nous allons faire mieux que vous’. Bien sûr, ça peut être plus compliqué, certains managers actuels peuvent rester en place, etc.
Les dirigeants risquent donc de perdre leurs postes. Les hommes de l’Etat, dont le fonds de commerce est l’inculture économique des Français, verraient aussi leur prestige diminuer, tout simplement parce que les gens pensent que c’est leur rôle d’empêcher une OPA de ce genre. Pourquoi ils pensent des idioties pareilles est une autre question.
Les salariés peuvent se retrouver au chômage, surtout en France où le travail est quasiment interdit. Ce problème ne se pose pas dans un pays libre. Il a pour origine la violation du Droit par les hommes de l’Etat, et ceux-ci veulent le résoudre comme d’habitude par d’autres violations du Droit. Le chaos succède au chaos, et avec lui le délire idéologique.
Une précision sur les salariés.
Si certains salariés sont licenciés à la suite d’une OPA, cela signifie (je résume…) qu’il y a quelque part un gaspillage de ressources. Par exemple, qu’il serait possible de produire moins cher en économisant sur la main d’oeuvre. Cela veut dire qu’on va mieux satisfaire la masse des consommateurs, soit en améliorant la qualité, soit en augmentant leur pouvoir d’achat, moyennant des licenciements. Par conséquent, les consommateurs se retrouvent avec un surplus de moyens financiers. Ce surplus va leur permettre de consommer autre chose, et donc de créer de l’emploi dans d’autres entreprises, ce qui signifie que les salariés précédemment licenciés vont pouvoir se recaser facilement… pourvu qu’ils aient le droit de travailler -ou peut-être, d’autres chômeurs retrouveront un travail-. Ce qui n’est hélas pas réellement le cas en France, où le « droit du travail » -qui est l’antithèse du Droit, en fait- paralyse complètement la mobilité et l’embauche. De surcroît, les nouveaux emplois sont plus productifs que les anciens, ce qui signifie pour les salariés, la satisfaction de faire un travail plus utile.
Conclusion: dans un pays libre, après une OPA, il n’y pas de perte nette d’emploi -et il y a même amélioration du travail réalisé par les salariés, et en plus les consommateurs ont désormais deux produits au lieu d’un pour le même prix.
CQFD.
Frédéric Bastiat a expliqué tout cela une bonne foi pour toutes dans ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas .
Ce qu’on voit ici, ce sont les licenciements (une perte).
Ce qu’on ne voit pas, ce sont les créations d’emplois ailleurs et l’amélioration de la satisfaction des consommateurs (deux profits).
Une OPA réussie et réalisée par des managers compétents est donc un GAIN NET POUR L’HUMANITE toute entière.
Bouuuu! Vous pouvez me brûler vif !
Mais tout cela est déjà trop compliqué pour le Franchouille moyen au cerveau lavé. D’où le n’importe quoi idéologique des discours ambiants, véritable manne sur laquelle prospère le pouvoir politique.
« Si certains salariés sont licenciés à la suite d’une OPA, cela signifie (je résume…) qu’il y a quelque part un gaspillage de ressources. »
Dis-moi Mike, tu connais le monde du travail ou pas pour affirmer de telles âneries ? non, pas âneries, de simples conneries !
« Si certains salariés sont licenciés à la suite d’une OPA, cela signifie (je résume…) qu’il y a quelque part un gaspillage de ressources. »
Démonstration, puisqu’apparemment le résumé ne suffit pas.
Quand une personne décide de ne pas prolonger une action qu’elle menait jusqu’alors, c’est parce qu’elle préfère réaliser une autre action à la place.
D’accord?
Puisque toute action consomme des ressources, cela signifie qu’elle préfère les employer autrement, de manière plus satisfaisante pour elle. En tant que propriétaire légitime de ces ressources, elle est la seule à pouvoir en juger.
Dans un monde libre (où la propriété de chacun est respecté), un licenciement est donc la preuve certaine d’un terme mis à un gaspillage de ressources, car cela prouve que ces ressources sont jugées pouvoir être mieux employées ailleurs, par leur propriétaire.
CQFD.
Tout cela, c’est l’axiome de l’action.
@Richard: Pour ma part, j’ai trouvé l’analyse de Mickaël limpide et très
convaincante. Vous semblez la trouver absurde mais vous n’argumentez
pas. C’est dommage car votre intervention ressemble à s’y méprendre à du
« trolling », c’est à dire à une provocation sans intérêt.
« Démonstration, puisqu’apparemment le résumé ne suffit pas. »
Mike, Rocou: le sophisme libertarien s’oppose visiblement à la réalité multiforme dans laquelle nous évoluons.
« Quand une personne décide de ne pas prolonger une action qu’elle menait jusqu’alors, c’est parce qu’elle préfère réaliser une autre action à la place.
D’accord? »
Dans le cadre d’un individu, je suis tout à fait d’accord.
« Puisque toute action consomme des ressources, cela signifie qu’elle préfère les employer autrement, de manière plus satisfaisante pour elle. En tant que propriétaire légitime de ces ressources, elle est la seule à pouvoir en juger. »
Tout à fait d’accord pour un individu.
« Dans un monde libre (où la propriété de chacun est respecté), un licenciement est donc la preuve certaine d’un terme mis à un gaspillage de ressources, car cela prouve que ces ressources sont jugées pouvoir être mieux employées ailleurs, par leur propriétaire.
CQFD. »
CQFD mon cul. Tu crois pouvoir transposer ce qui se passe pour un individu à un groupe d’individus. Ce faisant tu fais abstraction des relation interhumaines et d’autres intérêts qui vont au-delà de la simple logique. Un licenciement ne signifie pas nécessairement un gaspillage de ressources et au contraire amène dans certains cas à un gaspillage encore plus grand de ressources. C’est la même chose que la blague du rameur et des 11 managers.
« Tout cela, c’est l’axiome de l’action. »
Tout cela est le sophisme libertarien.
« @Richard: Pour ma part, j’ai trouvé l’analyse de Mickaël limpide et très convaincante. Vous semblez la trouver absurde mais vous n’argumentez pas. C’est dommage car votre intervention ressemble à s’y méprendre à du « trolling », c’est à dire à une provocation sans intérêt. »
Rocou: puisque vous me faites plaisir tenez un peu d’action sur les propos de mike:
« En revanche, une OPA est en général une insulte faite aux dirigeants actuels de l’entreprise visée. C’est une façon de dire: ‘vous êtes incompétents, nous allons faire mieux que vous’. Bien sûr, ça peut être plus compliqué, certains managers actuels peuvent rester en place, etc. »
C’est cool caÂ… Je ne savais pas qu’une OPA signifiait cela. Je croyait stupidement qu’une OPA signifiait pour l’entreprise acheteuse: tes parts de marché/ton savoir technologique/tes infrastructures m’intéressent et je veux m’en porter acquéreur et je crois fermement qu’une fois réunies nos deux compagnies formeront un acteur incontournable du marché… mais je dois être un idiot.
« Cela veut dire qu’on va mieux satisfaire la masse des consommateurs, soit en améliorant la qualité, soit en augmentant leur pouvoir d’achat, moyennant des licenciements. »
Ca c’est la théorie selon le plus strict dogme libertarien. J’ai pu assister à quelques opérations appelées poliment « nettoyage » ou « restructuration »: les licenciements touchent systématiquement:
– de vieux ennemis (dans le management)
– des faibles (cà d, ceux qui n’ont pas suffisamment de pouvoir au sein de la société)
– les amis des ennemis et des faibles
– les subordonnés des ennemis et des faibles.
A aucun moment les performances individuelles n’ont été prises en compte (t’as qu’à voir comment ils génèrent leurs metrics) et leurs yearly assessments. Tout le reste du blabla sur les restructurations et les licenciements n’est que du baratin de commercial.
« Par conséquent, les consommateurs se retrouvent avec un surplus de moyens financiers. »
Aucun. Les couts générés par les restructurations plombent les comptes des sociétés pour pas mal de temps. Les économies générés permettent d’accroître le bénéfice net (un regard sur les entreprises du CAC 40 peut permettre de s’en convaincre) et c’est seulement après un certain temps que les tarifs sont infléchisÂ… (là encore, situations variées)
« Conclusion: dans un pays libre, après une OPA, il n’y pas de perte nette d’emploi -et il y a même amélioration du travail réalisé par les salariés, et en plus les consommateurs ont désormais deux produits au lieu d’un pour le même prix. »
Question: Tu crois encore au père noël? Discutes donc avec des ex employés d’entreprises « absorbées »Â… Et tiens, pas des Européens, mais de solides Américains du Nord ou de bon AnglaisÂ…
« Mais tout cela est déjà trop compliqué pour le Franchouille moyen au cerveau lavé. »
T’inquiètes, même si les anglo saxons sont moins expansifs sur le sujet, ils n’en pensent pas moins, et je pense aux USA et UK. La seule différence, c’est que quand ils auront l’occasion de niquer les autres, ils le feront sans remords ni regret. Ce que l’on peut traduire grosso modo comme: La Roue Tourne.
« Tu crois pouvoir transposer ce qui se passe pour un individu à un groupe d’individus. Ce faisant tu fais abstraction des relation interhumaines et d’autres intérêts qui vont au-delà de la simple logique. Un licenciement ne signifie pas nécessairement un gaspillage de ressources et au contraire amène dans certains cas à un gaspillage encore plus grand de ressources. »
les relations interhumaines se décomposent toujours en relations individuelles; de même que la propriété est toujours individuelle. Si ce n’est pas le cas, c’est que quelque part on empêche la définition de la propriété individuelle. Dans ce cas, en effet, un licenciement peut être un gaspillage. Il est évident qu’en France, étant donné l’impossibilité légale de définir les droits de proppriété dans de nombreux cas -et donc les responsabilités, ce que j’explique ne s’applique pas nécessairement- il peut y avoir des distorsions dues à l’irresponsabilité institutionnelle, laquelle touche également les entreprises. C’est pourquoi j’insiste souvent sur le fait que ce que j’explique ne s’applque que dans une société libre. Je n’ai peut-être pas été suffisamment clair sur ce point.
Exemle: « les licenciements touchent systématiquement:
– de vieux ennemis (dans le management) »
Si cela n’est pas conforme aux intérêts des actionnaires, c’est qu’il existe une défaillance dans le système de contrôle des managers, qui se comportent en irresponsables. C’est aux actionnaires de remédier à ce type de problèmes, et s’ils ne souhaitent pas le faire, tant pis pour eux; ils diminuent la valeur de leur propriété.
« des faibles (cà d, ceux qui n’ont pas suffisamment de pouvoir au sein de la société) »
Il faut préciser: de quel pouvoir s’agit-il ? D’un pouvoir -économique- de création plus grand du à des compétences plus étendues ? D’un pouvoir -politique- issu du « droit du travail » -« syndical » ? C’est radicalement différent.
« et c’est seulement après un certain temps que les tarifs sont infléchisÂ… »
Ai-je dit que c’était instantané ? absolument toute action, donc aussi des baisses de tarifs, s’inscrit dans le temps, c’est une évidence.
« Je croyait stupidement qu’une OPA signifiait pour l’entreprise acheteuse: tes parts de marché/ton savoir technologique/tes infrastructures m’intéressent et je veux m’en porter acquéreur et je crois fermement qu’une fois réunies nos deux compagnies formeront un acteur incontournable du marché… mais je dois être un idiot. »
Je suis d’accord. C’est la raison pour laquelle je précisais ‘Bien sûr, ça peut être plus compliqué, certains managers actuels peuvent rester en place, etc.’
Les raisons d’une OPA peuvent être très diverses, et mon sujet n’était pas de m’étendre sur toutes ces raisons.
Reconnaissez quand même que dans le cas d’une OPA « hostile », c’est dans l’énorme majorité des cas, la qualité du management qui est mise en cause. En effet, c’est bien parce qu’ils ont peur de perdre leur place que les managers de la cible montent au créneau. Dans les cas où ils restent en place, ils ne font pas tant d’histoire. Et s’ils sont remplacés, c’est bien parce qu’ils sont jugés -relativement- mauvais, non ?
« Discutes donc avec des ex employés d’entreprises « absorbées »Â… »
Et alors ? Il n’y a aucune conclusion générale à tirer de ce genre d’entretiens. Discute donc avec un ancien aparatchik russe, tu comprendras à quel point le communisme c’était bien.
Et n’oublions jamais, pour la petite histoire, que cette « firme » qu’on dénomme aujourd’hui « Danone » était dénommée il y a encore peu d’années B.S.N., après avoir été dénommée il y a plus longtemps, en toutes lettres, « Boussois Souchon Neuvecelle ».
Pourquoi ce dernier changement de nom ?
Parce que le nom en toutes lettres ne représentait plus la réalité de l’activité de la firme et que B.S.N. paraissait plus adapté, aux dires des conseils en marketing. Et le vent a tourné… La firme « Les glaces de Boussois » remontait elle à Louis XIV !
Mais il y a mieux à souligner.
Primo, « Danone » a été constituée en grande partie par des O.P.A. successives et en particulier à partir de la première qui a vu le jour en France: il s’agissait d’une OPA sur Saint Gobain à la fin de la décennie 1960 ! Mais cette dernière avait échoué après un combat sans merci qui a donné lieu à plusieurs livres.
Secundo, « Danone » s’est constituée en grande partie sous l’aile bienveillante des politiques, en partie socialistes – dont M. Riboud père n’était guère éloigné si on en croît les gazettes -.
Bref, ce que les dirigeants de Danone refuseraient que le marché financier leur fasse éventuellement aujourd’hui pour le plus grand bien des actionnaires, leurs prédécesseurs – en particulier le père du fils – n’ont pas hésité à le faire à d’autres, à l’aide des hommes de l’Etat le cas échéant, avec les résultats dont les désinformateurs se flattent aujourd’hui et qu’ils voudraient sacraliser, « pérenniser » selon le mot de M. Sarkozy.
Mais lequel d’entre eux se répand aujourd’hui sur ce qui est arrivé à cette firme « historique » qu’étaient les « Glaces de Boussois » ?
Vérité en deçà des socialo-communistes, erreur au delà des non libéraux.
« les relations interhumaines se décomposent toujours en relations individuelles; »
très certainement, mais un groupe n’a pas nécessairement le comportement des individus qui le composent.
« de même que la propriété est toujours individuelle. »
La propriété est individuelle, mais dans le cas d’un bien collectif, c’est une propriété collective. Si tu achètes des actions d’une entreprise, tu ne deviens pas automatiquement propriétaire des corbeilles à papier ou du personnel.
« C’est pourquoi j’insiste souvent sur le fait que ce que j’explique ne s’applque que dans une société libre. Je n’ai peut-être pas été suffisamment clair sur ce point. »
A moins d’être un doux rêveur il n’existe pas de société « parfaitement » libre.
« Si cela n’est pas conforme aux intérêts des actionnaires, c’est qu’il existe une défaillance dans le système de contrôle des managers, qui se comportent en irresponsables. »
Les managers présentent ce qu’ils veulent aux actionnaires, c’est la beauté de la chose. Et les actionnaires recoupent les informations dont ils disposent, en dehors de ce système c’est le délit d’initié.
« C’est aux actionnaires de remédier à ce type de problèmes, et s’ils ne souhaitent pas le faire, tant pis pour eux; ils diminuent la valeur de leur propriété. »
Tout le système repose sur la confiance, sur rien d’autre. Des actionnaires qui ne feraient pas confiance n’auraient aucun retour sur investissement et précipiteraient la société dans sa chute.
« des faibles (cà d, ceux qui n’ont pas suffisamment de pouvoir au sein de la société) »
« Il faut préciser: de quel pouvoir s’agit-il ? D’un pouvoir -économique- de création plus grand du à des compétences plus étendues ? D’un pouvoir -politique- issu du « droit du travail » -« syndical » ? C’est radicalement différent. »
Pouvoir de coercition interne. Pouvoir d’influence interne. Pouvoir de nuisance interne. La politique interne d’une compagnie est tout aussi forte et nuisante que celle à l’extérieur.
« Je suis d’accord. C’est la raison pour laquelle je précisais ‘Bien sûr, ça peut être plus compliqué, certains managers actuels peuvent rester en place, etc.
Les raisons d’une OPA peuvent être très diverses, et mon sujet n’était pas de m’étendre sur toutes ces raisons. »
Excuses moi, j’ai cru que la raison que tu présentais était la première raison des OPAs.
« Reconnaissez quand même que dans le cas d’une OPA « hostile », c’est dans l’énorme majorité des cas, la qualité du management qui est mise en cause. En effet, c’est bien parce qu’ils ont peur de perdre leur place que les managers de la cible montent au créneau. Dans les cas où ils restent en place, ils ne font pas tant d’histoire. Et s’ils sont remplacés, c’est bien parce qu’ils sont jugés -relativement- mauvais, non ? »
A mon sens l’OPA dite « hostile » est faite pour les mêmes raisons que l’OPA dite « amicale » mais à la différence que l’une des deux parties ne cherche pas l’assentiment de l’autre pour réaliser ses actions et ne cherche qu’une partie des ressources/connaissances/infrastructures pour éliminer ce qui ne l’intéresse pas.
« Et alors ? Il n’y a aucune conclusion générale à tirer de ce genre d’entretiens. Discute donc avec un ancien aparatchik russe, tu comprendras à quel point le communisme c’était bien. »
A une différence près: l’employé ne spoliait personne quand il a été viré.
@Georges: So What? Personne n’est là pour refaire l’histoire et ce n’est pas parce que Danone s’est construite par des fusions/acquisitions (F/A) qu’il est plus normale que des gens perdent automatiquement leur travail maintenant à cause de futures F/A.
« Et les actionnaires recoupent les informations dont ils disposent, en dehors de ce système c’est le délit d’initié. »
Par conséquent, la loi concernant les délits d’initiés, contraire au véritable Droit, créé une distorsion et un gaspillage, et non le principe de l’OPA elle-même. C’est ce que je critique.
« Pouvoir de coercition interne. Pouvoir d’influence interne. »
Cette distinction n’est pas pertinente: parles-tu de pouvoir « politique » (le pouvoir de contraindre par la force des armes) ou le pouvoir « économique » (le pouvoir de produire/échanger ou de cesser de produire/échanger) ?
« Personne n’est là pour refaire l’histoire et ce n’est pas parce que Danone s’est construite par des fusions/acquisitions (F/A) qu’il est plus normal que des gens perdent automatiquement leur travail maintenant à cause de futures F/A« . Voilà un beau sophisme!
Être libéral aujourd’hui, c’est pouvoir expliquer logiquement l’intuition logique de Chateaubriand dans les Mémoires d’Outre Tombe selon laquelle, écrivit-il, « Â… regardez à la fin d’un fait accompli, vous verrez qu’il a toujours produit le contraire de ce que qu’on en attendait quand il n’a point été fondé sur la morale et la justice ». En d’autres termes, je renverse la phrase: si on part de la morale et de la justice, on peut s’attendre à ce que les résultats qu’on vise soient atteints.
Avant de vouloir être employés par « Danone », « les gens » auraient du se renseigner sur le fromage politico-économique qu’était la firme en question. Cela s’appelle la responsabilité.
En entrant volontairement dans le fromage, ils ont pris les risques inhérents au processus en cours de F/A plus ou moins « immorales » ou « injustes » dont la cause essentielle à prévoir était que les hommes de l’Etat ne pourraient continuer encore longtemps à faire vivre le processus du fait des règles du marché de l’Union européenne.
Le prétendu fleuron de l’économie française « Elf » n’a-t-il pas disparu par OPA ? Pourquoi ?
Toutes proportions gardées, en étant dans l’organisation de la sécurité sociale française, processus abouti de F/A plus ou moins « immorales » ou « injustes » puisque monopole règlementaire obligatoire, nous-mêmes nous courons des risques de perte analogues.
Différences avec « Danone » :
– nous sommes obligés par le législateur et ainsi notre responsabilité est détruite – le salarié n’a même pas la capacité de frauder puisque son employeur verse à sa place la cotisation obligatoire -;
– nous passons notre temps à dénoncer la situation qui nous est faite et à prévenir que cela ne pourra pas durer encore longtemps.
Ce genre de loi vise a assurer un minimum de transparence dans la diffusion de l’information afin que tout à chacun puisse bénéficier de conditions similaires dans les gains et les pertes. Une distribution préférentielle de l’information à des individus s’apparente à de l’escroquerie pour ceux qui n’en ont pas bénéficié et ce d’autant plus que ce sont les pigeons que l’on a plumé.
Le monde de l’entreprise est subtil et il est facile de faire plier un employé ou un groupe d’employé à sa volonté sans recourir aux armes. Le pouvoir de coercition interne que j’évoque peut prendre des formes diverses et variées que l’on peut regrouper sous le titre « altération des conditions de travail ».
Le pouvoir d’influence est le pouvoir de séduction et d’altération positive ou négative des conditions de travail: positive pour soi et ses amis, négative pour d’autres. Il est généralement le fait de personnes sans pouvoir réel mais qui peuvent influencer les décideurs par un harcèlement subtil et soutenu afin d’arriver à leurs fins.
Ces deux types de comportement existent mais ne sont pas propres au monde de l’entreprise.
« En d’autres termes, je renverse la phrase: si on part de la morale et de la justice, on peut s’attendre à ce que les résultats qu’on vise soient atteints. »
Cela n’est strictement vrai que pour l’action d’un individu avec peu ou pas d’interaction(s) avec d’autres individus et ne concerne pas les organisations ou plusieurs individus interagissent.
Pour info, la morale et la justice n’existent pas dans le business en tant que tel puisque la règle est « business is business » (sauf dans le business dit « équitable » ou la morale et la justice servent de base aux échanges).
« Avant de vouloir être employés par « Danone », « les gens » auraient du se renseigner sur le fromage politico-économique qu’était la firme en question. »
Question: avant d’être employé par une entreprise quelconque, demandez-vous un historique précis de la compagnie en question avec le pedigree de chaque employé pour vérifier qu’ils sont bien tous honnêtes et droits (voire même XXX – remplacez le terme XXX par la caractéristique désirée) ?
« Cela s’appelle la responsabilité. »
Cela s’appelle l’omniscience.
« Toutes proportions gardées, en étant dans l’organisation de la sécurité sociale française, processus abouti de F/A plus ou moins « immorales » ou « injustes » puisque monopole règlementaire obligatoire, nous-mêmes nous courons des risques de perte analogues. »
Inutile de mettre côte à côte les mots « monopole » « règlementaire » et « obligatoire » puisqu’un monopole est par essence la règle et est obligatoireÂ… Et je ne comprends pas votre parallèle entre la sécu et Danone: les deux cas sont fondamentalement différent.
« (sauf dans le business dit « équitable » ou la morale et la justice servent de base aux échanges). »
La morale et la justice ne servent pas de base aux échanges dans le commerce équitable, ce sont plus réellement les discours sur l’une et l’autre qui servent simplement d’arguments publicitaires pour persuader les vrais dindons de la farce (les clients) d’acheter plus cher des produits équivalents.
Le commerce pseudo-équitable est en réalité un commerce destructeur d’emplois, notamment par les surcoûts absurdes qu’il fait supporter aux clients gogolisés qui sont obligés de faire des sacrifices dans certains secteurs de leurs consommations et ainsi de provoquer des licenciements ou des non-créations d’emploi dans les sus-dits secteurs. S’ils veulent vraiment être solidaires ils feraient mieux d’être généreux et d’envoyer directement leur argent aux pauvres, cela aurait au moins l’avantage de ne pas encourager ces « petits producteurs » dans la voie d’un travail visiblement non rationnel puisque plus cher que celui de leurs concurrents.
Chacun peut avoir les principes qu’il veut pour décider de ses achats mais il est mensonger de prétendre que certains de ces principes seraient moraux et justes tandis que, en conséquence, d’autres seraient immoraux (ou pour le moins amoraux) et injustes. Les seuls critères valides de moralité sont la non-agression et la non-contrainte. Ce qui n’est pas le cas du « commerce équitable » qui est le plus souvent sursubventionné, en direct ou via des « contrats aidés » ou des « dispositifs de formation professionnelle », par le produit du racket fiscal.
« Les seuls critères valides de moralité sont la non-agression et la non-contrainte. »
Les exemples de commerce équitable sur lesquels j’ai pu voir des reportages à la TV (BBC2 je crois) montraient que pour la production d’un bien, une partie était équitable, l’autre non. L’entreprise en question produit du chocolat dans une ancienne fabrique Cadbury (si j’ai bien tout compris malgré son accent de merde) en relation avec des producteurs de cacao Africains.
Je ne puis pouvoir affirmer que le dit commerce était sur subventionné puisque c’est entre le Royaume Uni et un pays d’Afrique dont le nom m’échappe. Il me semble que les subventions en UK sont somme toutes assez limitées, mais dites le si je me trompe (quoi que il pourrait y avoir des subventions européennes, ils sont très généreux ces lascars).
Il est clair qu’il faut dénoncer les escrocs qui profitent d’un label et d’une idée qui semble généreuse mais je ne pense pas qu’il faille jeter le bébé avec l’eau du bain.
Je suis pour le commerce équitable mais contre les subventions.
« Je suis pour le commerce équitable mais contre les subventions. »
Qu’est-ce qu’un commerce » équitable » qui ne serait subventionné par personne ? Ni par un état , ni par des
organisations , ni par des particuliers acceptant de payer un surcoût sans contrepartie pour un bien ou un service…
Pour ceux que ça intéresse, une discussion sur le commerce équitable a déjà eu lieu sur La Page Libérale .
Avec ses commentaires , non moins intéressants.
excellent article sur le cas Danone
j’ai moi-même été outré par les développements sur Danone récemment
il s’agissait là encore d’une illustration de la tendance soviétisante de la société française qui s’accapare une entreprise privée et en fait le porte drapeau d’un pseudo protectionnisme devenu complètement anachronique
encore un bel exemple en tout cas des liens plus que dérangeants entre les grands patrons, la classe politique et les medias
bien entendu nos hommes politiques ne critiquaient aucunement dans le même temps le rachat d’Allied Domecq et les agissements de France Telecom ou de la RATP en dehors de « nos frontières »
petite précision cependant
F. RIBOUD ne reçoit pas de salaire puisqu’il est mandataire social et non salarié de Danone
Bonjour,
On n’entend guère les libéraux contester le « patriotisme » économique
dont font preuve les yankees contre la Chine.
Voir le (pourtant vendu aux USA) « Monde » d’hier.
Cherchez un argument ad hoc les amis pour justifier cette
monstruosité socialiste !
Dans de nombreux aspects la société américaine met en pratique le libéralisme
mais personne ne peut contester qu’il existe un fort interventionnisme de l’état fédéral sur des sujets épineux.
Je trouve cela relativement malsain que les politiques se mèlent de ce genre d’affaires
Cà m’a gêné de voir la classe politique française sortir du bois et lever haut l’étendard d’un groupe qui n’a de français que le nom
Et çà me gêne de voir les parlementaires US poser des amendements multiples pour ralentir le processus.
Au final les actionnaires d’Unocal vont toucher moins, l’offre de Chevron étant clairement inférieure.
Maintenant on ne parlait plus de lait ni de yaourt mais de pétrole et de gaz et connaissant la dépendance américaine sur le sujet çà ne me surprend pas plus que cela qu’il y ait une telle réaction épidermique surtout qu’en face il s’agissait de Chinois.
Je désapprouve toutefois cet interventionnisme.
Et vous que pensez vous de l’offre hostile de Saint-Gobain pour s’emparer du premier platrier mondial ?
Les britanniques doivent-ils eux aussi mettre en avant leur patriotisme ?
1) Il y a une économie, elle est de facto mondiale et elle deviendra universelle le jour où le « terrestre » que vous êtes pourra faire des échanges avec des « extra-terrestres ».
2) Il n’y a pas d’économie spatiale autre sauf à ignorer ce qu’on peut faire dans la réalité ou à recevoir une interdiction de faire du législateur du moment qui s’autorise à contraindre, interdiction qu’on n’aura pas la capacité de contourner ou non.
3) Il n’y a jamais d’O.P.A. hostile sauf dans la tête des socialo-communistes : l’O.P.A. est un type de règle de droit, un point c’est tout.
4) Etre patriote, ce n’est pas voler autrui de ses propriétés en lui déclarant tout scandale dépassé – par exemple, pour se faire pardonner quand on a un résidu de morale – qu’on va utiliser ses propriétés pour le défendre ou le protéger.
5) L’interventionnisme est un euphémisme pour désigner le vol légal, la spoliation industrielle.
6) Je vous renvoie à ce qu’est l’Arche du protectionnisme
Tiens, revoilà le troll insultant… hoh, ben non il a disparu! Un petit coup de SQL et voilà … le ménage est fait.
Et si nos politiques étaient plus subtils ?
Quelle est la principale préoccupation des Français : l’emploi. Ils ont l’impression que c’est un bien appelé à disparaître et que celui ci leur échappe complétement.
La mode est à l’anti-américanisme, à l’anti libéralisme, et au nationalisme. Certains l’ont compris et surfent sur cette vague.
SArkozy n’en a strictement rien à f… de Danone, et s’il en possède des actions serait même intéressé par une OPA. Simplement, il vise deux choses :
1. le pouvoir en 2007
2. La réélection en 2012
Il sait que son potentiel électoral se situe au niveau d’une droite libérale et des partisans d’une plus grande sécurité, avec aussi des minorités communautaires. Incompatibles et insuffisant.
Il lui faut ratisser plus large.
L’occasion lui est donnée de parler de Danone en des termes « nationalistes » et « défense des emplois acquis ». Paf ! Des points de gagnés auprès de ceux qui y croient.
Ceux (dont je suis) qui ne sont pas d’accord se rabattent sur le fait qu’il attaque les 35 heures et le monopole de la sécu, questions bien plus importantes à nos yeux. Comme il est le seul (en tout cas parmi les présidetiables)à défendre ce point de vue, je vote pour lui ! Il prépare l’opinion des réformes qui le rendrons impopulaire dès 2008 mais qui, avec un peu de chance, porteront leurs fruits en 2012, et hop ! Sarko 2.
Enfin, il peut aussi se passer la chose suivante : il est élu, ne fait rien que des réformettes, et le trou est tellement énorme que la gauche passe en 2012.
A moins qu’elle ne passe dès 2007…
Raffarin a eu le discours libéral sans les réformes.
A quand les réformes sans le discours ?
Et il faudra désormais attendre 2007…
Attention à ne pas oublier le fait suivant :
les actionnaires peuvent être « attachés » à leur actions, soit par patriotisme (ça existe) soit parce qu’ils estiment, même si cela ne les concernent plus directement que leur « bébé » ne sera pas bien géré et il préfèrent ne pas réaliser un gros profit immédiat.
Rappelez vous Renault Volvo.
On a beaucoup, dans la presse bien pensante, critiqué ces actionnaires « anti-français » (je me rappelle même une discussion avant un voyage en Suède où l’on me disait que les français y étaient très mal vus…) qui ont sacrifié leur société par nationalisme blabla…
A leur place, je n’aurait certainement pas cédé mes parts à une société d’Etat, la « Régie », mal gérée mais simplement plus grosse et adossée à un actionnaire pour le moins « argenté ».
L’OPA n’était pas « hostile », puisque les accords avec eu lieu entre les directions, simplement, les actionnaires ont dit NON.
D’autre part, quelqu’un pourrait-il me dire quels auraient été les moyens de l’état d’empécher une OPA de Pepsi sur Danone si les actionnaires y avaient majoritairement souscrit ?