L’arrêt public ou la stupidité.

Il y a eu les guerres de conquêtes, les guerres civiles, les guerres de défense, les guerres de libération, les guerres préventives. Il y a désormais les guerres non déclarées, non arrêtées par les cachets des gouvernements des Etats belligérants, non centralisées à tous égards.
A ma connaissance, ce type de guerre ne semble pas avoir reçu de dénomination jusqu’à présent. En d’autres temps et d’autres lieux, pour désigner des situations voisines, on eut parlé de désordre (version faible) ou d’anarchie (version forte), mais ces mots présentent le défaut de ne pas stigmatiser les conséquences ou les résultats à en attendre, à savoir la destruction des personnes ou de leurs propriétés (le mot « guerre » ne présente pas ce défaut).

Une chose est certaine: aux dires de ses concepteurs, le type de constitution politique qu’est la République, avec sa division des pouvoirs, devait répondre à toute incertitude en matière de sécurité et éviter en conséquence cette indétermination de vocabulaire, qui est en définitive une considération subalterne.

L’expérience actuelle en France démontre qu’il n’en est rien. Et cela une fois de plus (mais c’est une autre histoire).
Pour caractériser la situation actuelle de France, les étatistes optimistes diront peut-être que, tels les chiens de l’espèce, la République est en arrêt, ses pouvoirs ont adopté la position de … l’arrêt public.
Espérons, si on est pessimiste sur l’opinion précédente, qu’il ne s’agisse pas plutôt d’une véritable stupeur qui vient de frapper les autorités de la République et que ses pouvoirs soient désormais encore plus stupides qu’ils n’étaient hier.

La vie en société et le raisonnement d’un libéral ont pour point de départ la propriété de chacun et le respect de la propriété de chacun par chacun ou, si on préfère, la reconnaissance de la propriété d’autrui. Que les socialo-communistes le veuillent ou non, tout être humain est propriétaire de choses dont il a conscience ou non – l’existence du droit de propriété l’aide justement à prendre conscience de ses choses -.

Mais il existe aussi des êtres humains qui ne veulent pas reconnaître la propriété d’autrui ou qui veulent arrondir la leur avec celle d’autrui, en particulier, en employant la violence. Et ils réussissent dans leur entreprise … un temps.
Dans ce dernier cas, certains diront que la propriété ne s’auto protège pas à 100 % et qu’il faut payer des êtres humains pour empêcher son agression jusqu’au jour où elle s’auto protégera. Et ils avanceront que les hommes de l’Etat sont les mieux placés pour ce faire.

La situation de France actuelle démontre le contraire une fois de plus.

Dans le passé, les hommes de l’Etat ont d’abord agressé la propriété privée pour créer la propriété publique ou étatique, le domaine public. On s’attendait à ce qu’ils se comportassent en propriétaires et s’en occupassent.
Ensuite, dans la période récente, ils ne se sont pas comportés en propriétaires du domaine public ou étatique puisqu’ils se sont moqués de son agression par des pirates (euphémisme révélateur désormais admis de la « zone de non droit »).
Enfin, ils n’ont eu que faire de l’effet que leur attitude pouvait avoir sur les propriétés privées adjacentes au domaine public agressé. Ils ont encaissé le produit des impôts fonciers qu’ils fixaient, point final.

Bref, les hommes de l’Etat de France – vraisemblablement intoxiqués par l’idéologie socialo-communiste – sont les plus mal placés pour faire respecter la propriété. L’expérience récente révèle qu’ils ont oublié ce qu’elle était.

Mais ils ont encore un inconscient.

Si leur inconscient fonctionne, c’est l’arrêt public qu’on peut admettre qu’aujourd’hui ils manifestent tels les chiens et qui les conduira à faire appel aux forces de l’ordre pour mettre un terme à toutes les agressions de ces dernières décennies.

Si leur inconscient ne fonctionne plus: c’est la stupidité et l’appel aux forces de l’ordre pour maintenir l’ordre comme si celui-ci existait, comme si la propriété était respectée.