Bavardages au PS

Alors que l’insécurité, qui n’est maintenant plus un fantasme, se répand, Jospin et ses acolytes tiennent des discours creux.
A quand l’action ? N’ont-ils pas la force de l’Etat pour faire régner un semblant d’ordre ? Malgré les témoignages de proches, malgré votre expérience douloureuse, vous pensiez être victimes non pas des délinquants et criminels, de la « racaille », mais de votre propre esprit.
Heureusement Jospin est venu vous rassurer: « L’idée que l’insécurité serait une impression est une idée qui ne m’a personnellement jamais habité ». Merci M. Jospin! Nous voilà soulagés!

C’était finalement peu de chose à dire, mais cela est déja un aveu énorme. Après avoir tenu le discours selon lequel les français étaient victimes d’une hallucination collective, il revient enfin dans la réalité: celle d’une criminalité réellement envahissante, oppressante. Peu importe qu’il se contredise, au moins il cesse d’insulter toutes les victimes.

Mais ce serait trop beau, alors il a réctifié le tir: « il y a une forme de démagogie qui consiste à ne pas dire aux Français ce qu’est la réalité c’est-à-dire que c’est la société qui est violente ». Il dénonce la démagogie mais déja il prend une position peu surprenante pour un socialiste: « c’est la société qui est violente ». Pas les assassins, les voleurs de voiture, les braqueurs de banque, les bandes de racketteurs…. Non, eux bien sûr ils sont innocents: c’est la société qui est coupable. Comme disait Rothbard, dans ce schéma, les seuls innocents sont ceux qui commettent les crimes.

Pourtant, il affirme que l’insécurité serait une priorité du gouvernement depuis son entrée en fonctions (1997). On a bien du mal à le croire quand il déclare: « dire que l’insécurité résulterait d’un manque de volonté politique de la part du gouvernement n’a pas de sens ». Je pensais qu’avec les moyens de l’Etat, peu de choses étaient impossibles: faire de nos rues des endroits sûrs est visiblement hors de portée d’un Etat qui dépense 2000 milliards de francs chaque année. « C’est la responsabilité de tous, c’est une lutte collective ».

Et les déclarations de l’université d’été du PS ont été du même ton: Daniel Vaillant, s’il n’a pas nié l’insécurité, a tout de même tenu à « relativiser ».
Il rappelle que « pour tout délit, il faut une privation de liberté, une privation de recommencer. L’impunité est insupportable pour les citoyens ». Si cela pouvait se traduire en mesures réelles…

Pendant ce temps là, un jeune de Béziers, Samir, a tiré à la roquette sur une voiture de police appelée pour une rixe entre gitans et beurs d’une cité. Alors si le discours de Daniel Vaillant pouvait entrer dans les faits au plus, parce que le temps presse. Si dans une cité sur dix il y a des kalachnikovs et un ou des lance-roquette, ce n’est plus de l’insécurité, terme déja insuffisant pour parler de la guérilla qui régnait, mais plutôt de la guerre civile qu’il faudra parler.
Messieurs les politiques, pour une fois, un peu de courage: utilisez à bon escient la force dont vous disposez