France 2020 part II

« La yougoslavisation, c’est quand on pense que la situation est pire que tout. Jusqu’à ce qu’on se rende compte qu’en fait, elle est en passe d’empirer encore! »
Rennie/Harrison, « Le Temps des Lumières ».
Les retraites:

A chaque échéance électorale, le problème des retraites a été soigneusement évité par les camps en présence, trop soucieux d’ouvrir un dossier que chacun sait explosif. Tout au plus un rapport vient souligner l’urgence de la réforme de temps à autre, mais aucun gouvernement n’a eu le courage politique de dire la vérité: les retraites ne pourront être versées intégralement. Le système par répartition repose uniquement sur le renouvellement des générations, dès lors qu’il n’est plus assuré, il s’écroule. Et depuis 1970 les naissances se sont effondrées.

Les solutions: couper les retraites ou augmenter terriblement les impôts sur les actifs. La France étant une démocratie, c’est la loi du plus nombreux qui prévaut. Et justement, la démographie n’est pas en faveur des actifs: la population vieillit très vite, même si une partie du vieillissement est compensé par la vigoureuse natalité des populations immigrées. Le rapport de force politique s’inverse donc très vite, et si dans les années 90 à 2010 les retraites ont été rognées, maintenant ce sont les actifs qui supportent la charge fiscale. Les impôts sur le travail augmentent: de 7 actifs par retraité, le ratio passe à 2 pour 1. Les cotisations retraites représentent 35% du salaire brut.
Conséquence: les Français entre 20 et 50 ans voient leur niveau de vie baisser d’année en année, et à mesure que la retraite s’approche les plus de 50 ans voient bien qu’elles ne pourront être versées par l’état. Mais ils ne peuvent pas non plus épargner car les salaires ne le permettent plus!

L’impossibilité de se constituer une épargne provoque une deuxième crise: les entreprises françaises ne trouvent pas de capitaux localement pour se financer. L’euro a permis d’améliorer la situation par l’élargissement du marché financier, mais les petites entreprises françaises n’ont d’autre choix que de s’endetter, ce qui les fragilisent d’autant plus. Au moindre retournement de conjoncture, les faillites sont nombreuses et ce ne sont pas les lois interdisant les licenciements qui les empêchent d’avoir lieu dans ce cas là.

Les salariés de grosses entreprises en faillite ont commencé à bénéficier de plans spéciaux en 2001, avec les « Moulinex »: 8.000€ environ par salarié, après une occupation d’usine aux slogans tels que « du fric sinon boum! ». Les mêmes salariés ont bénéficié de programmes de reclassement à grands frais: 150M€ pour 3000 personnes, 50.000€ par personne, un vrai pactole.
Mais comme ça coute cher, et que reclasser c’est difficile, une solution plus simple est apparue: un statut hybride, avec un administrateur judiciaire dans un cadre privé, a été inventé. Maintenant les entreprises ne font plus faillite du jour au lendemain. Plus question de vastes plans sociaux, générateurs de baisses dans les sondages pour les ministres. Maintenant l’état organise une faillite douce, sur deux ans… trois ans… pendant lesquels le personnel doit être reclassé, mais est payé, et l’entreprise continue son activité.
Bien sûr, les entreprises concurrentes en patissent. Bien sûr le chômeur lambda n’a droit à aucune aide. Bien sûr la PME qui coule n’a pas cette considération.

Le taux de chômage n’a globalement pas augmenté malgré cela: toujours proche des 10%, avec des pointes à 12 et des creux à 9. Il faut dire qu’avec l’exemple venu d’en haut, il n’est pas rare que les boulangeries soient « municipales » ou qu’un magasin fasse partie de la « coopérative du conseil régional ». L’agriculture aussi a emboîté le pas: après les demandes de subventions répétées, comme le secteur de la santé, ils ont fini par se dire qu’un revenu fixe valait mieux que tant de travail pour si peu de résultats: ils ont donc décidé de devenir fonctionnaires salariés. Ils sont responsables du cadre de vie environnemental, aménageurs du territoire ou régulateurs de la faune (la chasse a été interdite). Le pourcentage de fonctionnaires dans la population frise les 40% en 2020, mais officieusement il serait déja proche de 50% en comptant les activités « semi-publiques ».

Une minorité d’actifs nourrit la population:

Les actifs productifs, créateurs de richesses sont donc confrontés à d’énormes problèmes: l’état leur fait très souvent une concurrence déloyale, bien que de mauvaise qualité, leurs bénéfices sont saisis pour combler les trous des « concurrents », alors que leurs maigres salaires partent payer les salaires des fonctionnaires et des retraités. En 2020, il y a en France 1 actif productif pour 5 (1 actif doit faire vivre 5 personnes), contre 1 pour 4 en l’an 2000. Au même moment le taux est de 1 pour 2 aux Etats-Unis, stable sur la période. On comprend dans ce cas que les créations d’entreprises se font de plus en rares… d’autant plus que le financement est difficile à assurer.

Les perspectives économiques étant mauvaises en France même, les personnes en dessous de 35 ans cherchent désespérement à partir à l’étranger. La loi de 2012 sur le service économique oblige pourtant toute personne ayant reçu une instruction publique gratuite à travailler 10 ans en France pour rembourser sa « dette » envers l’état.

Mais les écoles privées n’existent plus suite à la loi About Picard de 2001 sur les sectes, et surtout qu’un incendie ait tué 10 élèves dans une école catholique en 2009. Puisque les écoles privées font passer le profit avant même la sécurité des élèves, l’état devait forcément reprendre en main la situation, ce qui fut immédiatement fait

Bien sûr, la dette peut être « rachetée », au prix de l’année scolaire: 7000€ par année de collège, 9000 par année de lycée, 15000 par année universitaire, 30.000 pour un bac+5. En 2010, le bac est devenu un QCM (questionnaire à choix multiple) ne comportant ni maths ni français mais une épreuve de citoyenneté, une de sport, et une d’anglais, presque 99% des élèves sont reçus. L’objectif d’une génération au bac est « atteint ». L’objectif bac+2 est la norme désormais: cela représente une dette de 90.000€ par personne à la fin des études. Si vous ne payez pas, une caution doit rembourser à votre place: ce sont vos parents, pour les orphelins c’est l’état lui-même (sic). Dans ces conditions, la natalité déja déclinante devient franchement plate.

Les élites s’en vont

Les plus instruits partent donc, sans espoir de retour, car rentrer signifie devoir faire face à la dette. Ils préfèrent partir et aider leurs parents dans le besoin en France, voire même les faire partir aussi… 90% des bac+5 partent, 95% des bac+8. Les % restants trouvent bien évidemment des postes très élevés dans l’administration ou les entreprises. Malgré cela, les salaires réels n’augmentent pas car la progressivité des impôts a été augmentée.
Les difficultés d’embauche dans les entreprises relancent aussi l’immigration, mais le niveau de l’encadrement baisse constamment. Les entreprises voient de nombreux problèmes s’accumuler pour les cadres restant, surchargés de travail. Pour eux les 35 heures ressemblent à une douce rigolade, et les 30h dans l’administration leur donnent des nausées de dégoût.
N’ayant plus ni ingénieurs ni financiers, beaucoup d’entreprises font appel à des consultants forcément extrêmement onéreux puisque très recherchés, ce qui dégrade encore un peu plus leurs marges. D’ailleurs, les métiers techniques ne sont plus enseignés dans les universités où une large part est donnée aux fonctions citoyennes hors marché: aide sociale, éducateur, pour ensuite travailler dans les plans « emplois-jeunes » II et III et IVème du nom.

L’immigration solution ?

L’autre nouvelle force électorale, avec les retraités, sera bien évidemment les immigrés. Pour élever le taux de participation aux scrutins, une multitude d’associations financées par l’état s’occupe de les faire voter, au besoin établit les procurations pour les multiples analphabètes. D’ailleurs ils sont de plus en plus nombreux, étant donné la qualité extraordinaire des écoles de banlieue, sortes de camps retranchés en territoire ennemi.

Ainsi, la politique française est nettement marquée à gauche. Devant cet afflux pourtant, une partie de la droite se radicalise autour de thèmes anti-immigrations, certains faisant remarquer qu’avoir mis l’arabe comme langue officielle aux cotés du français dans certains départements (en plus de Paris, Marseille, Lyon, Lille) ne peut permettre aucune assimilation. Heureusement ces dangereux fââchistes sont soigneusement muselés par la loi Gayssot 2: elle interdit de parler de l’immigration en politique, car laisser entendre que l’immigration pourrait être liée à des problèmes de sécurité est un catalyseur pour le racisme.

De toute façon il y a bien longtemps que la citoyenneté a remplacé la nationalité, et désormais les Français « nationaux » sont des « citoyens » au même titre que les Guatémaltèques ou les Hongrois en France. Pour mémoire, les premiers étrangers à avoir le droit de vote furent les résidents parisiens en 2005, pour la réélection de Delanöé, sur recommandation de sa commission sur la citoyenneté des extra-communautaires (créée fin 2001). Seule l’armée est réservée aux Français nationaux, la Légion Etrangère étant chargée fort heureusement d’accueillir les étrangers.

A la télévision, les économistes officiels sont chargés de faire régner l’ordre intellectuel, au cri de « c’est notre seule chance de payer les retraites ». Avec de tels raisonnements, les étrangers qui étaient environ 10% de la population française en l’an 2000, sont passés à plus de 20% en 2020.

L’insécurité chronique:

Déja amorcée entre 1980 et 2000, l’explosion du crime se confirme entre 2000 et 2020: 17 millions de plaintes enregistrées pour une population de 62 millions de personnes contre 4 en l’an 2000, et 1 million en 1980. Alors qu’en l’an 2000 les plaintes pour coups et blessures ayant entrainé un constat médical étaient au nombre de 400.000, elles sont 4 millions par an. Le gouvernement a restreint l’usage de tout objet contondant, il est interdit de vendre de l’alcool en bouteille de verre, mais las, les criminels parviennent on ne sait comment à se procurer des AK 47, des RPG7 etc. Dès l’an 2000 les premières saisies importantes de matériel militaire avaient eues lieu, et les incidents comme celui dit du « fou de Béziers », où un homme armé d’une Kalashnikov AK47 a parcouru la ville en entonnant des versets du Coran (août 2001) sont devenus monnaie courante. Mais la police a ordre de ne plus poursuivre les criminels, de peur de « provoquer » des bavures, depuis la fin des années 90. Et de toute façon, après les 4 cars de CRS détruits par des tirs de roquettes dans une banlieue de Lyon, la police refuse d’entrer dans les cités sans soutien militaire, impossible à fournir, puisque la Légion est dans la province Est de la Grande Albanie (ex-Serbie) pour une mission de maintien de la paix.

Les « citoyens », y compris les « nationaux », n’osent plus sortir. Les biens et les personnes ne sont plus protégés, la police servant désormais à sécuriser les périmètres autour des ministères et des résidences officielles. Dans ces conditions, on comprend aussi pourquoi tant de gens préfèrent vivre avec le REG (revenu d’existence garanti) de 400€/personne/mois plutôt que de s’aventurer dans les transports en commun, de toute façon en grève semi-permanente étant donné les agressions quotidiennes.

A terme l’armée pourrait bien revenir en France toutefois: depuis que le département autonome de Seine Saint-Denis a déclaré son indépendance (en 2019) les RER et bus n’y circulent plus et les agents EDF y sont aussi interdits. L’Education Nationale (rebaptisée ministère de la citoyenneté et du civisme) avait fermé toutes ses écoles en 2016, au profit d’écoles coraniques, agréées et financées par l’état pourtant laïc. Il est vrai que dès l’an 2000 de nombreuses mosquées se construisaient déjà sur fonds publics.

Le problème avec l’émirat islamique du Nord de Paris ne vient pas de sa population, très calme depuis l’interdiction de la musique et de la télévision, mais de ses troupes de maintien de l’ordre. Aux portes de Paris elles n’hésitent pas à attaquer les voitures passant sur le boulevard périphérique, sur le territoire de l’émirat selon elles. L’ONU doit envoyer bientôt une mission pour évaluer la situation et proposer une force d’interposition.

Mais déjà d’autres territoires parlent de sécession…