République démocratique

Programme du PS pour les années à venir: l’euthanasie des hommes libres. Le collectivisme « démocratique » est une vraie mine d’or pour les plans quinquénaux (une législature et maintenant un mandat présidentiel !) du PS. Echantillon commenté.
Faudra-t-il un jour choisir entre la démocratie et la liberté ? Les socialistes n’ont pas d’autre horizon intellectuel qu’une
démocratie sans rivage. Le tout-démocratique, c’est l’indigeste plat de résistance mitoné par le PS dans les cuisines éléctorales présidentielles. C’est du moins ce qui ressort du compte-rendu fait par le journal Le Monde de « la vie en mieux, la vie ensemble », synthèse de 90 pages du projet 2002-2012 du Parti socialiste présentée au bureau national, mardi 11 décembre, par Martine Aubry ( LeMonde.fr : « Démocratiser la République ») « Pour réformer l’Etat, écrit le Monde, le PS préconise « un vaste débat public et une large concertation interne afin d’établir pour chaque service public une charte des objectifs et des missions ». Il veut « démocratiser la République » ».

« Démocratiser la république ». Tiens, personne n’y avait encore pensé. Ah si ! Je crois qu’il a existé autrefois des « républiques démocratiques ». Les Allemands doivent s’en souvenir. Voyons, je prends au hasard une des idées recensées par l’article du Monde. Par exemple quid des syndicats et des « partenaires sociaux » ? Toujours à l’avant-garde du progrès social, selon les idéologues crypto-marxistes du PS ? Plus que jamais! « Le financement des
syndicats serait « conforté » – aides publiques ou, « peut-être », chèque syndical. En début de législature, une « conférence sociale » fixerait les priorités du gouvernement et des partenaires sociaux et les moyens d’action (loi ou négociation). Le PS veut développer le « civisme ». » (Le Monde).

La bénédiction de Honecker n’est pas requise mais gageons qu’elle aurait été accordée avec enthousiasme par ce grand visionnaire à un projet qui permerttrait aux syndicats et au gouvernement de diriger une économie en voie de planification.

Ainsi, pour forcer les gens à être « civiques » selon l’acception socialiste, on va les obliger à se syndiquer. On va décourager les non-syndiqués en inventant une sanction sociale, c’est-à-dire une incitation financière à la syndicalisation. Vous êtes libres de ne pas vous syndiquer mais alors vous ne profiterez pas de certains avantages fiscaux etc. On connaît déjà la musique.
Vous voulez rester célibataires et ne pas procréer ? Soit, mais alors vous ne profiterez pas des allègements fiscaux pour les familles, ni des allocations familiales etc. Et c’est même vous qui les financerez.

Dans la RDF (république démocratique française), même si vous le voulez, vous ne serez pas abandonné à vous-même lorsque vous rechercherez un emploi car « Le PS veut « rechercher un travail pour tous mais aussi un bon emploi pour chacun ». » Le Monde). Moins le marché du travail est réglementé et plus il y a de travail et d’occasions pour chacun de trouver un emploi voire de créer son propre emploi. Mais non voyons, la vérité objective n’existe pas. La vérité est ce qui est « socialement utile » et donc politiquement utile. Il est bon d’avoir quelques rudiments de marxisme. Si un gros mensonge permet de gagner des voix, ce n’est plus un mensonge puisque tous les électeurs en deviennent des complices. Le mensonge devient vérité. C’est cette mascarade démocratique qui peut nous conduire à penser que la démocratie bat de l’aile.

En RDF il y aura 20 personnes payées par l’Etat pour tondre 100 m2. En effet, « Le PS propose de créer 200 000 contrats sociaux de travail pour les chômeurs de plus de cinquante ans. » Et nous verrons des vieillards tenir des manches à balais publics. C’est qu’il faudra bien patienter pour toucher une pension misérable obtenue grâce à la gestion publique irresponsable de nos
« représentants » (on pourra lire à ce sujet « France 2020 » (part
III) de Hervé Duray sur ce même site) et à un système de répartition sacralisé. « Sur les retraites, précise Le Monde, [le PS] affirme son « choix irrévocable » en faveur du système de
répartition, en aidant « ceux qui ont commencé à travailler jeune et qui ont réalisé des tâches pénibles »Ã  partir plus tôt. » La connerie aussi est irrévocable apparemment.

En RDF, les jeunes ne seront pas oubliés. Les socialistes prévoient que « pour les jeunes de 18 à 25 ans, un contrat d’autonomie proposerait, sur la base du volontariat, une formation, une insertion ou un emploi. Elaboré par une « conférence nationale de la jeunesse », il comprendrait une allocation « modulable ». Des « contrats volontaires de solidarité » de six à neuf mois,
indemnisés aux environs de 2 500 francs par mois, leur seraient proposés sur des projets « socialement utiles ». On a jamais vu « un contrat » proposer quelque chose. C’est évidemment les hommes de l’Etat qui « proposeront ». Le paysage orwellien se dessine plus nettement grâce à ce projet du PS. Les individus libres, indépendants sont littéralement « euthanasiés » par un
programme que l’on peut considérer comme un vrai retour aux sources du socialisme dur.

Euthanasie: « pratique consistant à abréger les souffrances des malades incurables ». C’est vrai, les hommes libres sont des « malades incurables » dans une société où les hommes de l’Etat, omniscients, s’emploient à vouloir guider le troupeau humain vers des objectifs sociaux prédéfinis.

Pour finir, les socialistes affirment vouloir « Construire un nouveau monde ». « Le PS souhaite (…) « gouverner la mondialisation » et « Ã©laborer un nouveau contrat entre le Nord et le Sud ». Un des objectifs affichés est de « promouvoir le développement durable »et de reconnaître à chaque Etat le droit de « disposer de services publics de manière à assurer la cohésion sociale et territoriale ». » Ainsi rien de nouveau sous le soleil. « L’Etat », voilà en
résumé le programme socialiste. Et gageons que la droite acquiescera aussi au principe selon lequel « l’économie de marché, avec ses logiques spécifiques, ne saurait être étendue à toutes les sphères de l’existence », édicté par le texte du PS. La droite récupérera également très vite cette idée que « pour « réguler la globalisation financière », il est envisagé de « taxer les
mouvements spéculatifs », dans l' »esprit de la taxe Tobin », au niveau européen » (Le Monde).

Y a-t-il un complot ourdi contre les hommes libres (ou les « coureurs des bois » qui sont les hommes libres Canadiens-Français défendus par Pierre Lemieux) ? Non! Il s’agit simplement d’une logique qui arrive à sa pleine maturité. La logique de la démocratie. Lorsque le livre de Hans-Hermann Hoppe, Democraty the god that failed, aura été traduit en Français, une pièce nouvelle et majeure sera versée au dossier de l’instruction contre un système politique qui s’enlise dans la politisation intégrale des comportements humains. En attendant on peut se reporter à cet article de Hoppe, « Ã  bas la démocratie » http://www.liberalia.com/htm/hhh_a_bas_democratie.htm ou celui de Christian Michel, http://www.liberalia.com/htm/cm_pas_democrate.htm  » Pourquoi je ne suis pas démocrate » sur www.liberalia.com

Après la 2e guerre mondiale la démocratie a été une planche de salut et elle a été « théorisée » ainsi par des philosophes comme Karl Popper pour qui la démocratie ne devait et ne pouvait pas être le pouvoir du peuple mais simplement un rempart contre la tyrannie. Jean-François Revel prétend lui aussi que les élections libres et les institutions classiques de la démocratie sont les conditions de la prospérité. En réalité, nous voyons bien que ce sont les principes libéraux qui garantissent la liberté, la justice et la prospérité. La démocratie ne vaut qu’en tant qu’elle permet de préserver la liberté individuelle et les principes libéraux. Aujourd’hui nous sommes sans doute au seuil d’une séparation définitive entre le libéralisme, seul facteur de paix et de prospérité, et une démocratie qui tourne à la tyrannie.. Peut-être faudra-t-il un jour réellement et concrètement choisir entre les deux.