É-U.: Moins de pouvoir aux syndicats

Une bonne nouvelle sur le front américain. Georges W. Bush a signé ces derniers jours des décrets pour réduire l’influence politique et financière des grandes centrales syndicales. Ces mesures permettront aux travailleurs syndiqués de s’opposer à l’utilisation de leurs cotisations pour financer des causes politiques, et d’ouvrir les appels d’offres des agences fédérales aux entreprises non syndiquées.

Les travailleurs syndiqués ne constituent qu’environ 15% de la main-d’oeuvre aux États-Unis, mais l’influence des syndicats est prédominante dans le secteur public et se fait fortement sentir lors des élections. Les centrales (la principale étant l’AFL-CIO) apportent un appui logistique et financier important aux candidats démocrates les plus gauchistes dans les campagne serrées où leur intervention peut faire une différence.

Évidemment, cela se fait contre la volonté d’une partie des syndiqués eux-mêmes, qui n’avaient jusqu’ici pas le choix de voir leurs cotisations être utilisées à des fins qu’ils n’approuvent pas. Le syndicalisme est une phénomène essentiellement coercitif: une mafia impose sa volonté à des travailleurs qui n’ont pas le choix d’adhérer lorsqu’une majorité a voté en faveur de l’accréditation; une partie du salaire est ensuite prélevée de force à tous les travailleurs; la mafia fait ce qu’elle veut avec ces fonds (la « démocratie » syndicale n’a pas la réputation de s’empêtrer dans des notions futiles telle que la volonté de la base). Le décret présidentiel vient limiter quelque peu la « liberté » d’action des leaders syndicaux, sans remettre en question tout l’édifice coercitif. Mais c’est un pas vers moins d’influence syndicale dans la vie politique américaine.

Au Québec, c’est 45% de la main-d’oeuvre qui est syndiquée, et ici aussi les centrales se servent des cotisations de leurs membres captifs depuis des décennies pour appuyer le Parti québécois, la séparation du Québec, la croissance de l’État-providence, et toutes sortes de lois et réglementations liberticides. Il serait grand temps qu’on mettre fin au pouvoir de ces mafioso. On risque toutefois d’attendre longtemps avant qu’un gouvernement québécois ne se décide en faveur d’une réforme similaire…