Les « libéraux-conservateurs »

Le critère de cohérence est plutôt négligé par les conservateurs. l’impôt non-redistributif est-il possible? Réfutation. « L’expérience ne peut pas l’emporter sur la logique. C’est le contraire qui est vrai » (Hans-Hermann Hoppe)

Les libéraux-conservateurs (c’est ainsi que veut être qualifié Guy Millière) ne s’embarassent pas du critère de cohérence car ils veulent tout à la fois que l’état se recentre sur ses missions régaliennes (justice et police) et interdire à celui-ci toute politique redistributive, soit ,en d’autres termes, adopter la « neutralité fiscale ».

La neutralité fiscale consiste dans l’idée qu’il existerait une fiscalité qui n’est pas redistributive.

Or ceci est impossible comme peut le montrer un raisonnement a priori fondé sur le fait de la subjectivité des préférences individuelles
(préférences qui se révèlent uniquement dans l’action: « la préférence démontrée » de Rothbard-Mises).

Les individus ont des échelles de préférences différentes. Or l’état décide que certaines préférences (pour la sécurité, pour le degré de sécurité…) seront privilégiées. Ainsi il y a redistribution: les ressources vont de ceux qui ont une échelle de préférences incompatible avec celle qui est imposée vers ceux qui ont une échelle de préférences compatibles. Ceci est vrai quelle que soit l’échelle des préférences des hommes de l’état. Qu’elle soit socialiste ou libérale-conservatrice.

Tout impôt (obligatoire par définition) est donc redistributif. Cette incohérence des libéraux-conservateurs ne semble pas les émouvoir beaucoup, la raison en est qu’ils pensent qu’il est utile socialement, ou utile du point de vue élevé de la Civilisation dont ils sont les prophètes, d’imposer certaines de leurs préférences à eux.

Les libéraux conservateurs sont donc d’accord avec les socialistes sur un point: l’état peut faire main basse sur les ressources pour réaliser ses préférences. Simplement ils ne sont pas d’accord sur les préférences.