Démocratie lycéenne

La propagande insidieuse au sein de l’éducation nationale se poursuit. C’est la période de l’élection du CVL (conseil de la vie lycéenne), organe consultatif et « représentatif » présidé par le chef d’établissement et composé par les « représentants » des élèves. Il s’agit d’introduire le tout-démocratique au lycée. C’est par cette porte, entre autres, que les élèves sont dressés suivant les valeurs du solidarisme et du démocratisme. Comme j’ai dû renoncer à une heure de cours en terminale scientifique pour que cette mascarade puisse être menée à bonne fin, je m’en suis expliqué sans trop me mouiller avec mes élèves. Ils veulent la démocratie, c’est-à-dire des décisions « collectives ». Mais si la décision est collective alors la responsabilité est « collective ». « Est-ce cela que vous voulez? ». Non, bien entendu. Les sanctions doivent être individuelles. Les évaluations aussi etc. La confusion est savamment entretenue dans leurs esprits. Le culte de la démocratie comme valeur ultime conduit les élèves à saper l’autorité du professeur. Si on est pas très attaché à l’autoritarisme (comme c’est mon cas), on laisse les élèves prendre possession de la parole et on se tait. Tout à coup ils comprennent que, s’ils veulent réussir, ils doivent oublier leur désir de prendre le pouvoir et travailler, laisser le cours se dérouler normalement. Et c’en est fini de la démocratie interne. Ce n’est pas la démocratie interne qui va répondre à cette question que tout élève doit se poser: pourquoi suis-je ici? Et considérer tout ce qu’implique la réponse.
La contradiction entre ce qu’implique la « démocratie participative » et l’acte même de se rendre à un cours est patente. Il n’est pas très difficile de la faire naître dans l’esprit des élèves.
Je constate aussi que la logique devrait être enseignée à l’école. Combien de déductions fausses passent directement de la paresse et du désir qui en découle à la conclusion frauduleuse. Dès qu’on en a l’occasion, sur n’importe quel sujet, on doit leur montrer la contradiction. Avec le principe de cohérence beaucoup de fausses valeurs sont balayées.