Protectionnisme & Développement

Alors qu’ATTAC souhaite « revisiter le terme Protectionnisme » (1), les pays pauvres ou en voie de développement se révoltent – enfin ! – contre le subventionnement massif des agricultures Européennes et Américaines.

Fin septembre, le Brésil, soutenu par l’Australie, a porté plainte contre l’UE et les USA devant l’OMC (2).
En cause, les politiques sucrières et cotonnières de Bruxelles et Washington qui, si elles protègent les marchés intérieurs, cassent les prix à l’extérieur, empechant les producteurs des pays pauvres de vendre leurs produits.

A cette même période, lors du sommet du développement durable de Johannesburg, les pays les moins avancés (PMA) scandaient : « Soyez cohérents ! Comment pouvez-vous nous parler de nous aider alors que vous financez notre déstabilisation à l’intérieur et que vous nous empechez de vendre nos produits ? »

Ce cri n’a malheureusement pas été relayé par nos médias, ou trop peu, car il s’agit de faire attention à ne pas ouvrir trop grand nos yeux sur la manière, notre manière, dont nous détruisons jour après jour, année après année, la production agricole, et par là les agriculteurs, des pays pauvres.

Cette fois encore, nous n’aurons pas l’occasion d’esquisser une suppression pure et simple des aides à l’agriculture ; J. Chirac défendra corps et âme la PAC, histoire de ne pas froisser nos agriculteurs-électeurs, pendant que les Français – désinformés – applaudiront ce geste, pensant que si « le monde n’est pas une marchandise » les produits agricoles, puisqu’ils touchent au ventre, sont une marchandise à protéger d’une main bienveillante et généreuse, forcément étatique.

Quitte à retarder le développement des pays pauvres, mais ça, les Français ne le sauront pas
:(

(1) « Tout sur Attac 2002 » Ed° les mille et une nuits
(2) « L’Express » du 10/10/02