Le « problème de la dette »

Les collectivistes aiment à brandir comme étendard un soi-disant « problème de la dette » qui démontrerait comment « les pays pauvres » sont victimes de « l’exploitation » des « pays riches » et surtout de leurs « méchants capitalistes ».
Voici une réponse libérale à de telles élucubrations. Pour un libéral, il n’y a pas a priori d’entité morale « pays » capable de prêter ou d’emprunter. Seuls des individus peuvent accorder crédit ou s’endetter. Certes, des individus peuvent s’organiser, les uns en une banque, les autres en une entreprise, et se répartir volontairement les responsabilités, les charges, les risques et les bénéfices, lors d’opérations de crédit, ou toutes autres sortes d’opérations. Mais ce qui fait la validité de telles organisations est précisément le caractère volontaire du contrat qui les noue, qui assure que la liberté-responsabilité des participants est conservée et répartie entre eux, et non pas confisquée par les uns et rejettée sur les autres. Or, dans un État, il n’y a rien de volontaire – et ce d’autant moins dans les États desdits « pays pauvres » qui ne sont même pas démocratiques (et même quand ils le sont, les citoyens n’avaient pas le choix de ne pas en faire partie). On peut en conclure que les dettes contractées par les États ne peuvent aucunement engager les citoyens opprimés par ces États, pas plus que la dette d’un d’esclavagiste ne retombe sur ses anciens esclaves une fois affranchis. Dès lors, la solution est simple: les dettes n’engagent que les hommes politiques qui les contractent, ainsi que leurs complices directs (autres hommes politiques, militaires, hauts fonctionnaires, chefs des principaux lobbies et syndicats, etc.). Face au refus de payer de la part des citoyens, les prêteurs (banques, autres États) peuvent se retourner contre ceux qui se sont personnellement engagés à la légère (présidents, ministres, etc.) et leurs complices, mais pas contre ces tiers innocents que sont les ex- citoyens opprimés victimes des emprunteurs. Ainsi, les prêteurs pourront recouvrer toutes les sommes détournées, moins ce qui a été dilapidé par les spoliateurs – pour le reste, ces prêteurs en resteront de leurs frais, ce qui leur apprendra à ne pas prêter à des voleurs. Ainsi, on verra se tarir les sources de financement des autres voleurs, plus personne ne voulant prêter aux États – et les systèmes d’exploitation politique cesseront de par le monde.

Il est clair qu’aucun dirigeant d’aucun État n’est prêt à reconnaître un tel argument, ni même à le discuter. La vision libérale est bien trop subversive. Les partisans de l’ordre étatiste mondial sont au contraire bien aises de discuter les arguments marxistes en terme d’exploitation de pays par des capitalistes, qui servent à justifier davantage d’institutions « régulatrices » transnationales, financées à gros coups d’impôts.
C’est ainsi que sur ce sujet, nous faire entendre, ce serait déjà gagner la bataille: arriver à faire reconnaître notre problématique comme celle essentielle à discuter.