La feuille d’impôt sur le revenu version 2001 est arrivée. Florence Parly, scrétaire d’Etat au budget a lancé « la campagne 2000 de collecte ». Extorsion aurait été un mot plus juste! La feuille d’impôt 2000 est donc sur le point d’être envoyée aux 32 millions de foyers fiscaux de France.
Pour l’anecdote, celle-ci est envoyée sous film plastique bleu, une fantaisie qui va coûter… disons 0.5FF par « film » au lieu des 10centimes par enveloppe kraft, un petit surcoût d’au minimum quelques 12.8 millions de francs. Une goutte d’eau dans l’océan! Bien sûr, toute nouveauté comporte un risque… ici il est clairement identifié par le titre de l’article de RTL.fr: « Attention ! Ne jetez pas votre feuille d’impôts ».
Autre nouveauté, les formulaires sont désormais teintés de rose et de rouge: comme le gouvernement lui même (socialistes et communistes!). Il ne manque plus qu’une touche verte (pour les écologistes).
Dans les quinze jours qui leur sont impartis, les Français vont donc devoir se soumettre à une nouvelle séance d’inquisition fiscale. La majorité des lecteurs ici ont certainement déja rempli ces formulaires à n’en plus finir, mais pour ceux qui ne connaîtraient pas ce plaisir, je les invite à visiter le site de simulation de calcul des impôts. N’hésitez pas à le remplir avec de fausses informations, ce n’est pas de la fraude à ce niveau là !
Le formulaire comporte deux nouvelles cases: « revenus d’activité » et « temps de travail ». Perplexe ? Je vous explique: en France environ 33% des revenus sont des subventions diverses. Ce pourcentage est très élevé pour certaines catégories, comme les RMIstes ou les chômeurs, ou mieux: pour les retraités. Une nouvelle loi, la PARE, a institué une sorte d’impôt négatif. Pour en calculer le montant, il faut distinguer le revenu d’activité des autres: tout simplement pour ne pas décourager le travail. Curieuse initiative d’un gouvernement socialiste, mais saluons tout de même le principe.
Dernière nouveauté, le montant de l’économie réalisée grâce aux baisses des barêmes d’imposition sera inscrit sur les fiches d’imposition. Bravo, vous avez économisé un peu, beaucoup, pas du tout!
Ce qui ne sera pas inscrit sur ces fiches, c’est le montant des impôts futurs à payer sur les sommes dépensées, qui elles, ne baissent pas. Des exemples ? 1000 embauches à L’Agence Nationale Pour l’Emploi quand le chômage a baissé de 1.000.000 de personnes, des milliers de professeurs instituteurs etc.. quand il y a de moins en moins d’élèves… Les milliards aux agriculteurs…
De toute façon, le taux global d’imposition tourne autour de 45% du PIB, et dès lors que l’on s’élève un peu dans les revenus, les taux explosent. Je ne développerais pas ici les théories sur la justesse de l’impôt (per capita ou proportionnel, version flat tax, ou progressif). Je ne parlerais pas non de privatisation des « services publics » comme les hôpitaux, l’Education Nationale ou encore la Police, qui ne fait plus son travail, empêchée en cela par la Justice, entre autre. Pour commencer, il faudrait peut être baisser les dépenses avant de baisser les impôts.
Vraisemblablement, l’inquisition fiscale n’est pas prête de se terminer en France.