Désolé pour le silence prolongé, mais 6 des plumes de la Page Libérale se sont retrouvées en Suisse le weekend dernier. Alors voilà quelques nouvelles et quelques commentaires pour nous faire pardonner! Dans 20 Minutes Alain Riou, président des Vers au Conseil de Paris déclare: « la capitale est sous-fiscalisée« . Oui, chers Parisiens, vous payez bien TROP peu d’impôts, et la seigneurerie, oh pardon, la Mairie ne pourra peut-être pas aller au bout de tous ses projets. Couvrir le périphérique de verdure, aménager les portes de Paris, doubler le budget de la culture, et éradiquer l’insalubrité. Rien que ça!
Heureusement dans cette affaire Delanoë se refuse à écouter les Verts: « les Parisiens payent déjà des surloyers ». Et les propriétaires encaissent des surprofits ? Encore un qui n’a rien compris au marché. On paye le prix du marché, un marché pas libre du tout qui plus est!
Un communiste, toujours au conseil de Paris, veut quand à lui emprunter. « Paris est sous-endettée« , mais il ajoute,: « nous avons déjà fait passer la dette de 500 à 1500 euros par habitant pour 2006, nous pouvons aller encore plus loin… » dans la catastrophe! Chaque Parisien a maintenant 500 euros d’impôts en retard, bientôt 1500, et lui il veut faire monter ce chiffre. C’est vrai que dans certaines villes le chiffre atteint 6 ou 7.000 euros. Les maires savent-ils compter ? 6.000 ou 7.000 euros, c’est pas une paille! Pour une famille de 4 c’est 24.000 euros. Une voiture neuve par exemple, ou quelques mètres carrés d’appart en plus, 1 an d’un bon salaire! Mais non, comme Paris est sous-endetté, il faut rejoindre le club des dépensiers incontinents, pour finalement terminer sur-endetté ensuite!
Evidemment, ils nous promettent tous que seuls les RICHES payeront. Et les TOURISTES, beurk, les japonais et les pourritures américaines. Et les salauds de PUBLICITAIRES qui déforment notre paysage avec leurs pollutions visuelles. Bref, des minoritaires politiquement parlant, auxquels il est facile d’extorquer, et que personne ne défendra. Notez quand même que les impôts proposés s’élèvent à 120 millions d’euros, soit 3 fois environ le chiffre d’affaire de l’entreprise pour laquelle je travaille qui fait vivre 300 personnes. En gros c’est 1000 emplois privés que cette mesure détruira durablement, pour faire des comptes à la Michel de Poncins (voir le Tocqueville Magazine).
Allez, je continue mon tour d’horizon. Dans la colonne de droite, le point sur les grèves: quelques perturbations ici et là , une accalmie là -bas, on croirait lire la météo presque. Amusant, navrant, j’hésite. Non, je n’hésite pas: c’est consternant. C’est nul. Mais tellement BANAL. On s’habitue à tout, même au pire.
Page suivante: « un jeune homme enlevé et mutilé« . Une histoire mafieuse: une pourriture connue de la police pour divers trafics (interdits uniquement par les hommes de l’Etat) et des vols avec violence (là je vais pas le défendre) est enlevée par un gang rival et amputé d’une phalange. Il finit par rentrer chez lui en RER. Ouf , y avait pas grève ce jour là . La sécurité sociale lui remboursera-t-elle la prothèse ?
Et puis c’est au tour du sang contaminé: dans les années 80, pour ne pas « gaspiller » (pour une fois qu’un fonctionnaire se préoccupe de gaspillage) un stock d’une valeur de 12 millions d’euros de sang, ce stock est écoulé auprès des malades. Dangereux ? Bah, 5000 morts. Une erreur étatique. Une seule erreur, 5000 morts. Et pas de condamnation. C’est ça le pouvoir: c’est celui de se tromper et de s’en tirer tout blanc. Vous imaginez, vous, Nestlé ou Glaxo qui tuerait 5000 clients et les dirigeants libres, tranquilles ? Et si en plus on devait juger le patron, vous imaginez que les juges soient issus du MEDEF ? Jugés par les copains, c’est sympa tout de même! Ah et puis j’oubliais, au moins avec la concurrence, si Nestlé empoisonne 5000 clients, ceux qui vont chez le concurrent eux survivront. Avec les monopoles d’Etat, c’est moins sûr!
Des nouvelles de VGE ? Allez, des nouvelles de VGE. Il a écrit avec des potes à lui la Constitution Européenne. Evidemment c’est un monument d’horreurs, voir pour cela le site Samizdata (samizdata), et il faut maintenant faire avaler ça aux 15 (ou 17 ? ou 18 ? 25??!!) pays européens. La France et l’Allemagne ont déjà dit oui, enfin, les hommes de l’Etat français et leurs collègues allemands, tandis que d’autres résistent. C’est vrai qu’il n’y a pas de droit de sécession, qu’un tas de décisions importantes seront prises à la majorité, que Tony Blair ne pourra plus envoyer « son » armée en Irak par exemple, la fiscalité normalisée aux taux français, fin de l’habeas corpus en Angleterre, de la common law et du « due process »… Bref, le cauchemar.
Vous voulez une bonne nouvelle pour terminer ? A Taïwan des poissons génétiquement modifiés illuminent les aquariums. Lisez donc toute l’histoire ici: the Guardian (oui je sais, c’est à gauche, et alors ?). Ah que j’aime la liberté.
En première lecture, j’ai l’impression que les débats sur le budget de Paris illustrent les tendances à la volonté de faire grossir par tous les moyens les champs d’actions de la collectivité publique.
En effet, être maire d’une ville qui gère 100M€ semble 10 fois mieux et 10 fois plus rigolo pour les politiciens que de gérer une ville dont le budget est de 10M€. Normal, c’est l’appétit de puovoir, quelquepart. Dans les administrations,mais aussi dans les entreprises, on a tendance à juger de la puissance d’une institution à la taille de son budget. Les hommes politiques raisonnent en termes de budget (« nous allons doubler… », « cette année le budget XX sera renforcé, car la lutte contre… », etc..)
Mais il y a également une deuxième idée, qui est qu’il existe des types d’entreprise différents (c’est l’analogie que l’on prend) dans des secteurs différents. Une entreprise télécoms n’a pas la même structure financière (chiffre d’affaires, marges, etc.. mais aussi dettes!) qu’une entreprise de papeterie, qu’une société de services, etc… Ces points se justifient car les entreprieses n’ont pas toutes le même cycle d’investissement, qui dépend de la stratégie choisie mais aussi du secteur.
Dans l’analyse financière, on compare tout ça, et on dit « cette boite est trop endettée, son secteur industriel l’est beaucoup moins, etc..) afin de la « noter » par rapport à ses concurrents.
Au final, j’arrive à deux idées:
– le raisonnement en terme de moyens, s’il agit sur l’ego des politiciens, n’est pas le plus intéressant, et peut conduire à de mlauvaises utilisations des ressources;
– le raisonnement qui consiste à comparer les structures financieres des villes est intéressant, si il est mené jusqu’au bout: j’ai bien peur que lorsque le communiste dit [« Paris est sous-endettée », »nous avons déjà fait passer la dette de 500 à 1500 euros par habitant pour 2006, nous pouvons aller encore plus loin… » ] il fait référence à la moyenne nationale, mais il ne va pas plus loin. Cette moyenne est-elle trop élevée? pas assez?
On retombe alors sur l’eternel probleme de definition des missions (de même qu’en entreprise a un objet précis:entreprise de telecom, de chaussure, indutrie automobile, etc..) qui permettra de définir une structure « optimale » d’usage des ressoureces et des financements. Dans la finance, les investisseurs demandent ces infos pour etre sur que les sous sont correctement employés, et que ca servira bien a produire les biens prévus. Dans la politique, on devrait avoir accès à ces infos, afin de savoir si nos sous sont correctment employés.
Un autre problème: qui paie? (point sur les touristes)