Mangez des kiwis!..

Le Figaro, a publié en première page, il y a quelques jours un article qui illustre bien la thèse développée par P.Salin dans son dernier ouvrage, l’excellent « Libéralisme », en faveur de la privatisation des espèces animales en voie de disparition. En Nouvelle-Zélande, le kiwi, pittoresque petit oiseau également connu sous le nom d’apteryx, est menacé d’extinction, dévoré par les hermines et des chats sauvages. Cette histoire en devient presque une affaire d’Etat dans la paisible île du Pacifique dont l’emblème national n’est autre que le petit animal, du coup plus vénéré que jamais.

Devant cette tragédie écologico-symbolique, quelle est la proposition de certains écologistes?
John Wansley, directeur du groupe Environmental Sanctuaries la résume ainsi: « si chaque famille pouvait manger un kiwi lors de son déjeuner dominical, alors, le problème serait résolu ».

Bigre! Quelle méthode radicale… cet écologiste voudrait donc régler le problème en incitant ses concitoyens à s’allier aux chats sauvages et aux hermines pour éradiquer au plus vite l’espèce menacée?…
Pas du tout!
Contrairement au Département Néo-Zélandais de l’Environnement, qui, évidemment, s’est élevé contre cette proposition peu politiquement correcte (lui préférant sans doute la mise sur pied de 2 ou 3 commissions chargées de travailler sur le sujet), ces (vrais) défenseurs de l’environnement ont compris le problème.
Il ont compris que la seule façon réaliste de sauver cette espèce en voie de disparition était d’encourager une situation où l’homme tirerait le profit maximum de sa prolifération: son élevage dans un but lucratif (la vente à la filière agro-alimentaire). On imagine effectivement les débouchés florissant d’un tel marché si quelques millions de kiwis étaient dégustés tous les dimanches. Il fallait y penser. Il fallait surtout oser le dire!

Après lecture de « Libéralisme », dans lequel P.Salin se livre à un brilliant plaidoyer en faveur de la privatisation des espèces animales en voie de disparition (l’exemple clef étant celui des éléphants), une telle proposition, pour le moins originale, est d’une évidence singulière.

Mais il reste quand même une question majeure dont dépendrait la réussite d’une telle opération: c’est bon, un kiwi?…