Souvent reviennent dans les discussions sur l’Etat des arguments sur la recherche, l’innovation : sans Etat, pas de fusées, pas de satellites, pas de micro-onde, pas de radar, pas de médicaments, pas de ceci ni de cela. L’Etat serait indispensable à la recherche, au progrès. De raccourcis en raccourcis, beaucoup concluent que les Etats sont indispensables à la recherche. Et donc, que l’Etat lui-même est indispensable. La recherche privée a existé bien avant les Etats modernes, y compris la recherche fondamentale. Au travers du mécénat, au travers des entrepreneurs, et bien sûr au travers des universités.
Les universités ont un intérêt évident : être à la pointe d’un domaine signifie attirer les meilleurs professeurs, les meilleurs étudiants, avoir donc un diplôme de grande valeur, placer facilement les élèves, et donc vendre la formation à un prix élevé. Pas forcément besoin d’être riche pour entrer dans une telle université : des entreprises peuvent attribuer des bourses pour ensuite récupérer des spécialistes formés, et les banques sont moins regardantes sur les garanties financières, elles savent qu’elles seront remboursées du fait du diplôme. Les universités aussi peuvent financer des programmes pour recruter des élèves particulièrement méritants aussi, grâce au mécénat.
Les entreprises entretiennent aussi des laboratoires de recherche fondamentale tout simplement pour toujours être à la pointe dans leurs domaines de compétences. A quoi bon payer de la R&D si les chercheurs ne sont pas parmi les meilleurs ? Que se passe-t-il si l’entreprise passe à côté d’une révolution dans son domaine ? Beaucoup d’entreprises préfèrent laisser libre cours à leurs chercheurs. Ceux-ci peuvent alors approfondir un domaine particulier, sortir du cadre de réflexion habituelle, et rapporter à l’entreprise beaucoup de créativité, des solutions nouvelles, et une mise à niveau par osmose des autres chercheurs…
Bref, pas vraiment besoin d’Etat pour la recherche fondamentale, surtout au regard du désastre que constitue par exemple le CNRS. (cf. les dossiers de l’IFRAP : http://www.ifrap.org/2-fromages/cnrs.html) Malgré tout, il existe un tas d’inventions ou d’innovations directement issues de la recherche étatisée. L’une des plus couramment citées est l’Internet. Examinons un peu cette invention étatique.
Les militaires américains avaient besoin d’un réseau de communication fonctionnel même en cas d’attaque nucléaire. Ils ont donc demandé aux informaticiens de l’époque de leur concocter un tel système. Et en avant le réseau : ARPANET, dans les années 60. Ca c’est l’idée de base. Bien sûr après il a fallu des tonnes d’autres technologies, des micro-ordinateurs aux protocoles de communication, mais ça, chut, on oublie : le Net est né grâce à l’armée US. Voilà ce qu’il faut retenir.
A quoi était-il destiné ce réseau ? A quoi ça sert de communiquer quand le pays est rasé par des dizaines de charges thermonucléaires ? A rendre les coups pardi ! Oui : le but du réseau était d’abord de permettre aux ordres de riposte d’arriver aux silos, enterrés à grands frais dans le Nebraska et d’autres Etats US paumés. Voilà à quoi pensaient les concepteurs du système. La moitié de la planète est détruite, faisons en sorte que l’autre le soit aussi. C’est cela l’invention miraculeuse ?
Prenons maintenant un second exemple : la conquête spatiale. Quelle merveille : des hommes dans l’espace ! des satellites, des nouveaux matériaux, des innovations en pagaille ! Revenons au point de départ : pourquoi les fusées ? Parce qu’Hitler cherchait une arme simple et peu coûteuse pour la lancer sur la tête des londoniens. Ensuite les Américains et les Russes se sont jetés comme des loups sur ce vivier de scientifiques peu scrupuleux. Comment, il n’étaient pas nazis ces scientifiques ? Autant on peut argumenter sur la complicité objective des opposants à la guerre en Irak, autant celle des scientifiques allemands pendant la 2nde Guerre mondiale ne fait AUCUN doute. D’ailleurs Von Braun était… SS. (la biographie de la NASA oublie de le précisernasa.gov, mais vous pouvez le lire ici : space.com et regardez le film de Kubrick « Doctor Strangelove », le scientifique allemand c’est la caricature de Von Braun).
Bref, encore une invention d’abord tournée vers le militaire. Vers la destruction. Vers la terreur. Vers la mort. Et vous voudriez laisser les Etats développer des inventions ? La recherche étatisée est tournée vers le militaire. Sinon, elle est inefficace : les entreprises ont des incitations bien plus grandes, des structures bien plus adaptées que les Etats, elles répondent à des besoins identifiés, pour leur profit et celui des consommateurs.
Dans les recherches privées aussi il y a des dérivés inattendus. Je le sais : le post-it, grâce à la colle qui colle « mal », en constitue l’illustration la plus célèbre. Mais à la base l’intention de l’inventeur n’était pas de construire un engin de mort, de contrôle ou de flicage, ou de défense contre une agression d’un autre Etat. L’intention de base était simplement de trouver quelque chose d’utile à quelqu’un d’autre, et d’en tirer profit par le biais du marché. La recherche de rentabilité n’entrave pas le hasard, mais augmente les chances de trouver une invention géniale, et donc tente de minimiser la production de déchet, au contraire de la recherche militaire qui produit d’abord ce qu’on considérerait comme du déchet dans des conditions normales.
D’ailleurs, les inventions étatiques ne sont devenues intéressantes que lorsqu’elles ont quitté le cadre de l’Etat. Internet est devenu grâce à une myriade d’entreprises qui y ont cru, d’investisseurs qui eux aussi y ont cru (un peu trop d’ailleurs !!). Jamais à aucun moment de sa conception, ni même de celle de tous les protocoles sous-jacents personne n’a imaginé ce qu’il deviendrait !
Les satellites et le reste c’est exactement pareil : quand le kevlar sert à faire des gilets pare-balles, l’ingénieur qui le conçoit ne se dit pas encore : et si on en mettait dans des planches à voile, les tableaux de bord de voiture ou que sais-je encore ! Il faut un marché pour faire naître ce genre d’idées. Les inventions des ingénieurs militaires ne prennent leur ampleur qu’une fois réappropriées par les civils. Car c’est quand le génie créatif est appliqué au service des autres qu’il devient génie. Avant il n’est que démon.
De toutes façons,ce sont les pays qui ont la recherche la plus libérale,comme les Etats-Unis,qui écrasent la planète de leurs innovations.Même Jack Lang reconnaît l’innovation américaine,ce qui ne l’empêche pas de fustiger le capitalisme et le libéralisme.
Il y a 2000 ans,les découvertes et les innovations les plus importantes venaient de la Chine et de l’empire romain. J’espère vraiment qu’au XXIème siècle l’Europe pourra retrouver la place qui était la sienne avant 1914.Si l’Europe ne libéralise pas son sale système,elle est morte en tant que puissance.
Etant chercheur, je me permet de parler d’un sujet qui me concerne, et sur lequel je souhaiterais ne recevoir de leçon de personne, mais plutôt ouvrir un débat.
Je fait de la recherche privée dans une université publique. Un peu bizarre comme système, l’état verse mon salaire à mon employeur (une misère), qui rajoute juste ce qu’il faut pour ne pas payer de charges, et pour ne pas que je me casse directement chez son concurrent. Equilibre dur à trouver, enfin pas tant que ça, puisque j’étais au chômage et prêt à tout pour bouffer lors de la signature du contrat (le DRH me l’a fait comprendre de manière assez directe, je sais à quoi m’en tenir pour l’avenir)
L’état ne verse que peu de subsides à mon laboratoire, donc ce contrat privé est une aubaine, on peu se payer toute sortes de machines chères et compliquées. Heureusement qu’on ne compte pas sur l’état pour vivre. Donc cet argent privé sert à la survie de notre structure. Mais mon employeur a un droit de regard sur les achats, donc il oriente involontairement nos axes de recherche.
Parallèlement, les gens travaillant sur des sujets non immédiatement rentables n’ont pas de subventions.
Il se trouve que nous devons estimer avant terme qu’il y’a des recherches rentables et des recherches non rentables, dans une économie de marché volatile sur laquelle on ne peut rien prévoir à 2 ans. La durrée standard d’un projet de recherche est entre 3 et 5 ans.
Il me paraît donc impossible de concilier financement privé et et progrés importants dans la recherche, et donc à terme dans l’industrie. C’est une vision personnelle forgée par l’observation et l’expérience.
Revenons au cas des Etats Unis. Malgré ce qui a été dit, le financement de la recherche par le biais du public est colossale, mais l’information ne circule pas, car celà reviendrait à montrer au monde les axes principaux de recherche. De plus les Etats-Unis achètent à prix d’or les projets français de recherche pour se les approprier, ou font tout pour les tuer (cf le Concordre) souvent par le biais de la formulation des brevets, et des injections massives de capitaux publics pour les protéger.
Il faut voir la « réussite » de la recherche aux EU comme l’expression d’une situation de monopole, mais pour le voir, et sans chauvinisme, la qualité de la recherche américaine est pitoyable, et seuls les chercheurs étrangers remontent le niveau. Le tout est de savoir si la recherche doit être le back-office des entreprises les plus performantes, ou l’expression d’un besoin de connaissance et d’amélioration de la condition humaine à long terme. En tant que scientifique, je pense que tout projet de recherche est potentiellement générateur de bénéfices financiers à moyen ou long terme, et il faut laisser sa chance à tout travail sérieux et poussé (je ne parle pas de la thèse d’Elisabteh Teissier, au secours!). Seul un financement public peut assurer cette indépendance, et garder toutes les sources possibles de bénéfices, et pas seulement les plus immédiates.
Du moins j’attends qu’on me prouve le contraire.
Consulte simplement le palmarès des prix Nobel des ciquante dernières années : dis-moi de quelle nationalité sont les lauréats, et reviens nous dire après que la recherche US ne vaut pas une chique de tabac, que la recherche d’état (comme en France, en Chine et en URSS) casse la baraque et que les fonds qui sont alloués à ta boîte pour que tu puisses jouer au laborantin t’ont transformé par un coup de baguette magique en « scientifique ».
Il y a deux manières quand on est de gauche d’expliquer la réussite de la recherche privée aux Etats-Unis:
-soit dire qu’elle ne réussit pas: »la recherche américaine est pitoyable »
-soit dire qu’elle n’est pas privée: »le financement de la recherche par le biais du public est colossale »
En fait,c’est un peu comme il y a quelques mois dans l’émission « faut-il être anti-américain »,pour expliquer la réussite du libéralisme américain,Claude Allègre disait que l’économie américaine n’est pas libérale,tandis que Emanuel Todd affirmait que les Etats-Unis ne réussissaient pas.
Sauf que c’est un peu embarrassabt car si on prend les deux arguments à la fois cela signifie que l’étatisme ne réussit pas…dommage.
En réalité ce n’est qu’une imposture:les prévisions de croissance pour 2004 aux Etats-Unis sont 3,5% selon le gouvernement américain,4% selon l’OCDE.
Et l’indice de liberté économique de l’institut heritage place les USA dans les 10 premiers pour les pays libéraux, le premier étant Hong-Kong,une petite île perdue dans l’immense Chine et dont les habitants ont le même niveau de vie que nous.
[…]Je fait de la recherche privée dans une université publique.
Dans ce que tu dis, tu ne parles pas des résultats de la recherche. A qui va la propriété intellectuelle, par exemple?Et donc les bénéfices futurs?
[..]L’état ne verse que peu de subsides à mon laboratoire, donc ce contrat privé est une aubaine, on peu se payer toute sortes de machines chères et compliquées.
[..]Heureusement qu’on ne compte pas sur l’état pour vivre.
Juste un détail, j’ai remarqué que bcp sur ce site oublie de mettre une majuscule à Etat, c’est une convention typographique.
[…]Parallèlement, les gens travaillant sur des sujets non immédiatement rentables n’ont pas de subventions.
[..]Il me paraît donc impossible de concilier financement privé et et progrés importants dans la recherche, et donc à terme dans l’industrie. C’est une vision personnelle forgée par l’observation et l’expérience.
Si elle est comme ça, c’est surement parce que tu es du coté chercheur.
Ce n’est en tout cas pas vrai du tout ce que tu dis. Le secteur des biotechnologies est encore pire: des investissements su 10 à 12 ans, et en moyenne de 100M€ au total pour trouver une molécule qui pourrau peut etre un jour etre un medicament.
Or, c’est un domaine d’investissement très important en ce moment, et c’est avant tout le « privé » comme tu dis, qui finance ces projets.
Sont-ils bêtes?
[..]Revenons au cas des Etats Unis. Malgré ce qui a été dit, le financement de la recherche par le biais du public est colossale, mais l’information ne circule pas, car celà reviendrait à montrer au monde les axes principaux de recherche. De plus les Etats-Unis achètent à prix d’or les projets français de recherche pour se les approprier, ou font tout pour les tuer (cf le Concordre) souvent par le biais de la formulation des brevets, et des injections massives de capitaux publics pour les protéger.
Il faut voir la « réussite » de la recherche aux EU comme l’expression d’une situation de monopole, mais pour le voir, et sans chauvinisme, la qualité de la recherche américaine est pitoyable, et seuls les chercheurs étrangers remontent le niveau.
En fait, ce que tu décris est une guerre entre les USA et l’EU, ou plutot entre les Etats. Ce que tu ajoutes, c’est que les soldats (de la recherche) américains sont nuls, mais que c’est compensé par des financements énormes et des mercenaires etrangers.
Cette analogie n’est pas innocente, elle permet de voir que:
1/ ton raisonnement est avant tout méprisant, on se demande vraiement comment ils ont chopé tous ces prix Nobel.
2/ ce que je proposerai, ce n’est pas de renforcer l’armée (de chercheurs) de l’EU, mais d’arreter la guerre, et toute subvention de ce type. Il existe en FRance un secteur dynamique du capital risque, dont le seul objet est le financement de projet de recherches (entre autres). Ca peut tres bien marcher a condition que l’Etat arrete avec ses subventions arbitraires.
[…]Le tout est de savoir si la recherche doit être le back-office des entreprises les plus performantes, ou l’expression d’un besoin de connaissance et d’amélioration de la condition humaine à long terme.
Je comprends qu’entre l’Etat qui donne sans rien demander et l’Entreprise qui donne en demandant un retour, la situation 1/ est plus confortable pour un chercheur.
[…]Seul un financement public peut assurer cette indépendance, et garder toutes les sources possibles de bénéfices, et pas seulement les plus immédiates.
C’est là où tu te trompes. Justement, ce sont précisément les projets auxquels personne ne croit qui rapporte le plus d’argent aux investisseurs.
De plus, une entreprise qui n’investit pas en R&D, c’est une entreprise dans le coma. Même Microsoft, en etat de monopole quasi total sur les OS contineunt a ameliorer leurs produits.
« L’état… machines chères et compliquées. »
J’adore les chercheurs français, tant qu’ils n’ont pas de machines chères et compliquées, ils sont incapables de travailler… ormis quelques cas le dicton : « apprends à ramper avant de courir » est de mise.
« Heureusement qu’on ne compte pas sur l’état pour vivre. »
Alors pourquoi dans un autre post, tu dis : « l’état pourra m’aider » ?
« Donc cet argent privé… nos axes de recherche. »
C’est terrible que de travailler pour quelqu’un qui oriente ta recherche… inimaginable ! Salopards d’entreprises, ils nous donnent de l’argent et en plus ils veulent des résultats !
« Parallèlement… pas de subventions. »
Menteur. Si ils font partie d’une université et d’un laboratoire, ils ont des ressources qui leur sont attribuées proportionnellement au nombre de points par chercheur, docteur, professeur, doctorant, etc. Qui plus est, si ils ont ne serait-ce qu’une interaction avec le CNRS ils ont des ressources attribuées par cet organisme… pour la région, il faut faire des demandes de bourse… et pour la valorisation, il y a maintes manières de récupérer de la thune…
« Il se trouve… non rentables, »
ou est le problème ? Une recherche doit apporter une solution à un problème, si le problème n’intéresse personne, si les travaux ne sont pas reproductibles, eh bien ce travail doit laisser la place à d’autres qui pourront être plus fructueux.
« dans une économie…entre 3 et 5 ans. »
3 ans c’est la durée d’une thèse, ce qui fait que dans tout labo qui accueille des thésards, la durée d’un projet est au minimum de 2 à 3 thèses soit 3 à 6 ans !!! Et tout projet qui peut avoir une retombée scientifique notable passe immédiatement à une période d’exploitation supérieure à 10 ans.
« Il me paraît…l’industrie. »
Cela dépend du projet et des buts : ton affirmation est rapide et fausse.
« C’est une vision personnelle forgée par l’observation et l’expérience. »
« Revenons … public est colossale, »
euh, tu crois ? et moi qui avait compris que les mécènes étaient souvent utilisés, que les relations avec les entreprises étaient ténues… et que les sociétés scientifiques, les fondations scientifiques finançaient également beaucoup…
« mais l’information ne circule pas, car celà reviendrait à montrer au monde les axes principaux de recherche.
Lol.
« De plus les Etats-Unis…pour se les approprier »
la théorie du complot ?
« ou font tout pour les tuer… pour les protéger. »
Oui, la théorie du complot !
« Il faut voir…situation de monopole, »
monopole ? puisque tu es chercheur, tu dois savoir comment fonctionnent les universités américaines… comment les professeurs français sont jetés parce que trop vieux et recyclés aux US ou ils y font des merveilles… comment les jeunes scientifiques français font une thèse aux US qui n’est pas reconnue à leur retour et qui finalement restent dans ce pays, etc.
« mais pour le voir, et sans chauvinisme, la qualité de la recherche américaine est pitoyable, »
pitoyable ????? à quel niveau ??? quel domaine ??? tu m’intéresse là !
» et seuls les chercheurs étrangers remontent le niveau. »
Passes toi de la pommade dans le dos!
« Le tout est… long terme. »
Qu’est ce qui apporte le plus à l’homme : l’entreprise ou l’état ? si ta réponse est l’état, je crois qu’il faut que tu ailles voir un psy.
« Seul un financement… plus immédiates. »
Ce n’est pas assurer l’indépendance, mais au contraire renforcer l’impossibilité de contrôle… je crois que l’emploi de cette théorie de l’indépendance sert surtout ces professeurs qui ne veulent pas que l’on vienne déranger leur train-train quotidien !
« Du moins j’attends qu’on me prouve le contraire. »
Alors pour cela, je ne saurais que t’inviter à te bouger, visiter des labs différents, un max d’univ, avoir un max de contacts et faire une croix sur le politiquement correct qui est en vigueur…
De toute facon ,bientot ,il n’y aura plus de recherche public(digne de ce nom) et encore moins de recherche privée….en France en tout cas.
La recherche public ruinant la recherche privée (c’est toujours le privé qui paie en dernier ressort de toute facon ; l’argent ne poussant pas sur les arbres).
Voir les labo pharmaceutiques (francais) qui paient taxes et surtaxes pour que la sécu puissent gaspillée tranquillement l’argent en remboursant au final des médoc. produits sous license aùméricaine (au prix américain) puisqu’ils n’y a plus que les labo américains qui ont encore la surface financière et technique pour assurer les couts énormes de cette recherche.
Les plus performants (des chercheurs ) devront alors se faire financés par les fondations ou l’état us (gros importateur de grosse tete )ou éventuellement par les boites francaises ayant survécues en délocalisant leurs structures de recherche….
« Etant chercheur, je me permet de parler d’un sujet qui me concerne, et sur lequel je souhaiterais ne recevoir de leçon de personne, mais plutôt ouvrir un débat. »
D’accord. :-)
« Je fait de la recherche privée dans une université publique. »
Tres bien. C’est d’ailleurs un peu le systéme US.
« Mais mon employeur a un droit de regard sur les achats, donc il oriente involontairement nos axes de recherche. »
C’est tout de même normal que celui qui paye choisisse, non ?
« Parallèlement, les gens travaillant sur des sujets non immédiatement rentables n’ont pas de subventions. »
Je suis d’accord que cela peut être un probléme.
Mais ou en est la recherche fondamentale en France par rapport aux USA ?
« Il me paraît donc impossible de concilier financement privé et et progrés importants dans la recherche, et donc à terme dans l’industrie. C’est une vision personnelle forgée par l’observation et l’expérience. »
D’un autre coté, on ne vois pas pourquoi de grosses entreprises se tireraient une balle dans le pieds. Il me semble qu’IBM par ex finance aussi des recherches non immédiatement rentable.
Mais on ne vois pas non plus pourquoi l’Etat financerai lui des recherches non rentable. Quel y est son interet ? Pourquoi devrait il distribuer l’argent des français sans aucun control ni espoir de bénéfice ? Je conprend qu’en tant que chercheur cela soit ton rêve. Mais en tant que citoyen, moi je suis plus perplexes…
« Revenons au cas des Etats Unis. Malgré ce qui a été dit, le financement de la recherche par le biais du public est colossale, mais l’information ne circule pas, car celà reviendrait à montrer au monde les axes principaux de recherche. »
Certe, mais privé.
Il y a deux systéme aux USA fondé aprés guerre, les Natlabs , etatique à 100% et les Univ, subventionné pour des recherche précise. Les NatLabs sont inspiré directement de l’organisation de la recherche soviétique, tout comme le CNRS. Aprés guerre, les US ne savaient pas quel systéme était le plus performant; Ils ont donc fait les deux. Nous, le CNRS à été créé par un Communiste, donc…
50 ans plus tard, la question est réglé. Les université sont bien plus efficaces et de loin !
Quand au systéme Soviétique…. Ah ah ah ah !
« Le tout est de savoir si la recherche doit être le back-office des entreprises les plus performantes, ou l’expression d’un besoin de connaissance et d’amélioration de la condition humaine à long terme. »
C’est la même chose.
« Seul un financement public peut assurer cette indépendance, et garder toutes les sources possibles de bénéfices, et pas seulement les plus immédiates. »
Justement, non. La recherche ne doit pas être indépendante. Sinon, on sait ce que ca donne : le CNRS…
Par ailleurs tu sais bien que les relations fonctionnaires/entreprises privé sont des plus complexe, au sens freudien.
De plus tout ces fonctionnaires coute une fortunes qui serai justement plus utile pour la recherche privé.
J’ai écrit un article récemment sur ce sujet: Raisonnement économique contre sophismes comptables: le cas de la recherche « publique ».
PS: je suis chercheur, et je pourrais vous en raconter des vertes et des pas mûres sur le monde de la recherche « publique ». En plus, avec les brevets, etc., l’état arrive à corrompre et à politiser jusqu’à la recherche « privée ».
Puisque vous êtes là , j’en profite pour vous féliciter pour vos différents exposés, toujours intéressants à lire ;)
Lounioslb a raison:c’est l’URSS qui a tiré le monde entier vers le dirigisme,y compri pour la recherche.Les partis de droite cherchaient un compromi ente libéralisme et communisme pour éviter la révolution.De plus,à cause des chiffres truqués sur la croissance soviétique,de nombreux politiciens ont cru qu’il était bon de mettre en place une économie mixte avec des entreprises nationalisées à la soviétique et une planification indicative qui,disait De Gaulle, »compensera les inconvénients de la liberté sans en perdre l’avantage »…Depuis qu’il est apparu que le système soviétique était pourri jusqu’aux os,le dirigisme économique reperd du terrain en Occident et partout ailleurs.
Pouvez-vous me citer des exemples de recherche fondamentale menées par des entreprises privées?
Vos railleries sur la recherche scientifique soviétique est très exagérée. Elle a produit de magnifiques résultats, surtout en recherche fondamentale il est vrai étant son manque de moyens. Entendez-moi bien, je ne cherche pas à défendre le communisme (qui n’est guère défendable…) mais mes confrères russes. Rappelez-vous que le projet ITER de fusion thermonucléaire contrôlée découle directement de l’invention du tokamak par Andréi Sakharov, chercheur soviétique s’il en était.
L’appareil de recherche Américain est formidablement efficace. Il faudrait être d’une prodigieuse mauvaise foi pour le nier. Maintenant il n’est pas difficile d’avoir des résultats quand on en a les moyens. Le budget des national health institutes est 50 fois supérieur à celui de l’INSERM par exemple.
Je doute fortement que le modèle de recherche américain donne d’aussi bon résultats une fois transposé en France. Principalement parce que ce modèle repose sur une immigration massive qui ne serait pas socialement acceptée dans notre pays. N’oubliez pas que les Etats-Unis ne forment pas leur chercheurs puisque d’autres pays ont la bonté de le faire pour eux. A 150.000 euros par chercheur cela fait environs 300.000.000 d’euros d’investissements qui partent chaque année de France vers les USA…
Pour finir, les entreprises françaises ne veulent pas faire de R&D. J’ai fait une thèse de physique sur un sujet industriel financé par l’état simplement parce que l’entreprise était intéressée mais refusait de le financer. Une grande partie de la recherche qui devrait être faite par les entreprises est aujourd’hui financée par l’état. C’est cela le véritable scandale de la recherche française.