La clope ou la vie!

Alors que le gouvernement a encore augmenté le prix la taxe sur les cigarettes, de plus en plus de gens vont se fournir à l’étranger, achètent des cigarettes de contrebande, se font livrer par des amis frontaliers etc.

[lire aussi sur le même sujet l’article de Marc Grunert: Le racket fiscal fait un tabac] Quoi de plus normal que d’aller vers le prix le moins élevé ? Les Français seraient bien bêtes de se laisser tondre. Quitte à fumer, autant le faire à moindre frais non ?

Mais il y a mieux: braquer des bureaux de tabac. Comparez le volume d’une clope et son prix. Combien vaut un camion rempli de cigarettes ? Combien vaut la réserve d’un bureau de tabac ? Honnêtement, je ne sais pas. Par contre, cela doit aisément se chiffre en dizaines de milliers d’euros, voire en centaines de milliers d’euros, même avec un rabais de 50%.

Résultant « inattendu » selon l’idiote journaliste de I-Télévision les braquages se sont multipliés envers les buralistes. Les deux effets combinés, achat à l’étranger/contrebande + braquages, amènent une forte baisse du chiffre des buralistes, une hausse des charges (assurances, chambres fortes, etc). D’où un premier plan de 140 millions d’euros pour « soulager » les buralistes.

Maintenant Sarkozy annonce des protections policières spéciales pour les buralistes: escortes lors des livraisons (ce à quoi n’ont pas « droit » même les transporteurs de fonds!), plus de surveillances des bureaux de tabac, aides pour sécuriser les bureaux de tabac.

Conséquences inattendues, hein ? Par les taxes et les interdictions d’importer des cigarettes détaxées le gouvernement a créé une nouvelle branche mafieuse. Voilà que les braqueurs préfèrent maintenant les buralistes aux banques.

Le seul perdant là-dedans c’est toujours le même: le citoyen lambda, qu’il fume ou non. S’il fume il devra acheter à des voleurs (l’Etat) ou à d’autres voleurs (braqueurs), ou s’il a de la chance acheter à des commerçants interdits d’activité (mafia), et il sera alors considéré comme criminel à son tour. Tout cela pour une dose de nicotine.
Le non-fumeur quand à lui aura à faire face à une criminalité plus forte: braquages plus nombreux, corruption des douaniers/police/etc, et bien sûr hausse des impôts pour financer les plans de sauvetage/d’aide aux pauvres buralistes qui ne voulaient ni des taxes et se seraient bien passés des aides.

Mais alors, qui y gagne à ce cirque insensé ?

Facile. Les criminels: l’Etat, et ceux qu’il a criminalisé: la mafia. Pour l’Etat c’est plus de pouvoir, plus d’impôts, et un nouveau secteur d’activité (il va falloir créer une section anti-contrebande de cigarettes à la police, à la justice, dans les ministères, etc…). Pour la mafia pareil: avant ils ne faisaient que dans la cocaïne, maintenant ils font dans la clope. Peut-être est-ce tout aussi rentable en plus, car les consommateurs sont nettement plus nombreux.

Prochaine étape de ce jeu stupide ? Criminaliser le simple fait de fumer ? Des aides aux fumeurs pour qu’ils arrêtent ? Allez savoir. Seule chose certaine: cela impliquera des impôts, des commissions, des inspecteurs, et des effets inattendus. Comme toujours.