La faute au capitalisme

D’après le coordinateur de l’aide humanitaire de l’ONU en République Démocratique Populaire de Corée (la DPRK pour les intimes), la famine empire du fait de l’introduction du capitalisme. Il n’a pas tort, mais la présentation qu’en fait Associated Press (reproduit par ABCNews) est pour le moins ambigüe.

Traduction et commentaires dans l’article.

En expérimentant le capitalisme, la Corée du Nord a créé une nouvelle classe de pauvres urbains qui fait empirer son problème de famine, déclaration faite mercredi par un haut responsable de l’ONU.

Parler de classe à propos d’une société sans classe… ah les ironies de l’histoire! Tiens, il y a des problèmes de famine là-bas ?

A peu près 1 million de travailleurs urbains ont été victimes des coupes dans les coûts d’industries autrefois contrôlées par l’Etat, et maintenant sujettes à la pression du marché libre, a déclaré Masood Hyder, le coordinateur humanitaire de l’ONU en Corée du Nord.

Le marché libre c’est dur. Il faut être rentable. Pour cela il faut apporter de la valeur aux consommateurs. Mais quand on a rien… quand on ne sait rien faire ou presque… comment dégager un revenu ? Quelles notions ont-ils d’un marché ? Qu’est-ce que cela peut vouloir dire pour des Nords Coréens, de prendre une initiative ?
Dans ces conditions, les premières victimes sont toujours les moins productifs. En RDA le taux de chomage 10 ans après la chute du mur est toujours de plus de 20%. Il reflète non seulement une productivité faible, mais aussi le fait que dans ce pays, comme aujourd’hui en Corée du Nord, beaucoup de gens ne faisaient strictement rien de toute façon.

La famine et les problèmes de santé, une plaie « traditionnelle » (récurrente ?) en milieu rural, sont maintenant un phénomène urbain qui ira probablement en s’aggravant, a déclaré Hyder.

La famine a tué de 2 à 3 millions de Coréens du Nord ces dix dernières années, enfin, là-dedans il y a aussi les victimes du goulag. Pyong Yang échappait à la famine… jusque là… Le régime s’écroule. Combien de temps tiendra-t-il ?

L’un des facteurs clés réside dans le serrage de ceinture des industries, courant dans les pays occidentaux, mais largement inconnu dans le régime communiste Nord Coréen.

« Nous venons à peine de réaliser l’amplitude du problème », a déclaré Hyder à des reporters à Séoul, « c’est plus qu’un à-coup temporaire ».

Un à coup ? Voilà 50 ans que la Corée du Nord meurt. 50 ans de goulag, 50 ans de police politique, de hauts parleurs obligatoires dans les maisons pour écouter le demi-dieu Kim Jong Il.

Les réformes ont démarré au 1er Juillet 2002, quand Pyong Yang a accru les salaires et relâché le contrôle des prix, perçus comme significatifs parce qu’ils incluaient des éléments d’une économie de marché dans l’une des pays les plus contrôlés de la planète.

Mais ces réformes ont un revers, d’après Hyder, qui est arrivé dans le pays un mois après leur début.

« Ces industries, ces usines ne sont plus capables de se tenir sur leurs pieds et ont du couper les coûts, redéployer du personnel » avec des managers sous une pression croissante pour faire coïncider offre et demande tout en contenant les coûts.

Les réformes n’incluent pas la première de toute: autoriser la propriété privée. En terminer avec la société d’esclaves aurait pour corollaire que la nomenklatura, qui ne sait rien faire d’autre qu’opprimer, se trouve un moyen de subsistance… Tout ce qu’on voit aujourd’hui c’est de la realpolitik, et l’illustration de la courbe de Laffer. Quand on taxe à 100%, il finit par arriver un moment où la production s’arrête. C’est ce qui est arrivé en Corée du Nord.

En conséquence, de nombreux travailleurs ont vu leur salaire baisser, leurs heures diminuées, rendant l’achat de nourriture plus difficile dans un contexte de hausse générale des prix.

« Un million de personnes font partie de cette nouvelle catégorie de sous-employés urbains ayant besoin d’assistance » a déclaré Hyder, citant les estimations du World Food Program.

Hyder veut pour preuve des réformes l’éclosion de petites entreprises, l’usage de téléphones mobiles, et des marchés libres.

L’arrivée de marchés sur lesquels les gens peuvent acheter et vendre ce qu’ils veulent a contribué à la hausse des prix qui étaient autrefois maintenus bas par décrets. A Pyong Yang, sur un marché qu’Hyder a visité, le prix du riz s’élevait à 0.44 USD/lb à comparer au prix officiel de rationnement de 0,17.

Aujourd’hui l’achat de nourriture est difficile. Qu’en était-il avant ? Impossible parce que rien à acheter ? Hausse des prix de quoi ? Il y avait quoi à acheter au prix officiel ? Baisse de quels salaires ? On fait semblant de les payer ils font semblant de travailler ?
Et qui utilise des téléphones mobiles en DPRK ?? Là j’avoue que j’ai du mal à croire le représentant de l’ONU…

Bien que le gouvernement soit au courant de ces tensions, il y a peu de ressources pour apporter un filet de sécurité social aux travailleurs affectés. L’aide extérieure non seulement permettrait d’éviter une crise, mais encouragerait le gouvernement dans la voie de douloureuses réformes.

Pourquoi un gouvernement qui n’est rien d’autre qu’une immonde bande de pillards effrénés aiderait qui que ce soit ? Ils affament et tuent depuis 50 ans. La priorité pour Kim Jong Il c’est la construction d’une ou plusieurs armes atomiques pour pratiquer de l’extorsion de fonds à échelle internationale. « Donnez moi des milliards ou je fais sauter Tokyo » (ou Séoul ou Los Angeles…). Pourquoi donner un sursis à un régime qui vend pour des milliards de dollars des armes aux pires dictatures, et peut-être un jour aux pires terroristes ? L’aide n’arrivera jamais aux nécessiteux mais ira nourrir les soldats d’une armée qui pour survivre, tenez vous bien, attaque par endroit des villages chinois pour de la nourriture. Vous saviez que la Chine a déployé récemment des soldats à la frontière nord-coréenne, autant pour empêcher l’afflux de réfugiés que pour éviter ces attaques ?
Et il faudrait donner à ce régime quoique ce soit ?

La meilleure façon d’aider serait pour des donneurs internationaux de rassembler la somme de 221 millions de dollars d’aide à destination d’ONG, dont 191 millions pour le Programme Alimentaire Mondial pour les travailleurs victimes des restructurations.

En 2003, seuls 57% des 225 millions de dollars promis aux ONG ont été versés, tandis que les tensions diplomatiques à propos du programme d’armement nucléaire nord-coréen n’ont toujours pas trouvées d’issues.

Ah bon ? C’est bizarre ça. Dites moi, combien la France a prêté à la Corée du Nord ?

Le plus vite ce régime de terreur s’écroulera, mieux ce sera. Il n’a que trop duré.