Depuis des années la lutte de nos camarades pour ce droit désormais acquis se heurtait au patronnariat (contraction d’actionnariat et patronnat) mais sous les coups de boutoir unis de nos frères syndiqués le gouvernement « ultra-libéral » a cédé!
Enfin les Français ont droit à la formation! Voilà donc un nouveau faux droit à ajouter à la grande collection des « droits à « : le droit à la formation. Ceci dit, contrairement à la petite parodie ci-dessus, la gauche n’est même pas satisfaite. Pensez donc, si la droite fait une politique de gauche, comment la critiquer ? Simple: 1/ ignorer la réalité: c’est une politique de droite déguisée!, 2/ renchérir: ils n’en font pas assez!, et 3/ le 1 et le 2 à la fois: ils font une politique de droite, mais ils n’en font pas assez. Essayez toutefois de laisser les rôles 1 et 2 à des personnes différentes dans votre parti.
Les salariés ont donc désormais droit à 20h de formation par an, au minimum, soit 120h tous les 6 ans (pourquoi cette précision ? parce qu’il doit y avoir un alinéa égaré quelque part qui dit que…). Comme le signale l’article du Monde:
Les heures de formation pourront s’effectuer durant le temps de travail, avec maintien du salaire, ou en dehors, ouvrant alors droit à une allocation de formation équivalant à 50 % de la rémunération nette de référence. Pour un salarié en contrat à durée déterminée ayant quatre mois de présence dans l’entreprise ou un salarié à temps partiel, ce droit est calculé au prorata du temps de travail effectué.
Tout cela a l’air de cacher un maquis inextricable qui sera tranché en temps utile par les prud’hommes… pour les entreprises qui auront le courage et un service juridique compétent… pour les autres: nada!
Ce texte bien évidemment est d’inspiration syndicalo-medefienne, la fameuse « cogestion ». A vrai dire c’est tout simplement du partage de prébendes. Les syndicats s’en mettront pleins les poches en gérant les organismes créés pour contrôler tout ça, tandis que les grosses boîtes feront payer aux petites les formations de leurs employés. Tout le monde est gagnant, sauf le contribuable, mais on s’en fout du cochon de payeur. Même le gouvernement est content, il n’est plus ultra-libéral, il est libéral maintenant. Peine perdue.
Les critiques de la gauche méritent d’ailleurs le détour:
Pas mal, non ? C’est le député PS de la Nièvre qui le dit. Si c’est pas l’Etat qui paye, donc le contribuable, ça peut pas être de la formation. Ou alors pas de la formation de qualité. Allez savoir ce qu’il veut dire par là . Si l’Etat ne contrôle pas, ils sont foutus de faire n’importe quoi ces salauds de capitalistes! Si l’Etat ne remplit pas les rayons des épiceries, qui le fera ? Leclerc peut-être ?
« une méthode perverse et hypocrite : beaucoup de sucre et un peu de cyanure au milieu ».
(ça c’est de Guigou qu’en rate pas une). Beaucoup de sucre et un peu de cyanure ? Comment elle reconnaît le sucre et le cyanure elle là -dedans ? Je ne vois pas la différence!
Bien évidemment personne n’aura la seule idée libérale valable: rendez l’argent aux salariés, qui eux pourront prendre la décision de se former. Rendez nous notre fric qui nous permettrait d’économiser et de faire une année sabbatique pour aller à l’université. Baissez les impôts et laissez nous travailler moins longtemps (je travaillle à 70% pour l’Etat) pour avoir le temps de nous former. Les adultes sont bien assez grands pour savoir ce qu’il faut faire de leur vie.
D’autre part si les entreprises souhaitent former leurs employés, qu’elles dégagent des budgets. Qu’elles calculent la rentabilité de l’investissement. Arrêtez l’assistanat des entreprises: elles n’en ont pas besoin. Elles ont besoin de liberté, pas de nouvelles lois insipides dont seules quelques grosses entreprises pourront profiter réellement…
De deux choses l’une.
Ce nouveau droit a est inefficace pour avoir des gens mieux formes. Dans ce cas, c’est de l’argent jete par les fenetres.
Ou alors, ceci mene a des formations efficaces. Mais dans ce cas, les chomeurs, les RMIstes n’auront pas ce « droit a » la formation et auront encore plus de peine a s’integrer dans une nouvelle entreprise. On aurait alors des employes qui seraient peut-etre sur-formes par rapport aux taches a accomplir et en meme temps d’autres qui n’auraient que l’education nationale… Dans ce cas, cette mesure risquerait de favoriser ceux qui ont deja un emploi au detriment des autres, accentuant ainsi la « fracture sociale »…
je suis d’accord avec Patrick:
>>>les chomeurs, les RMIstes n’auront pas ce « droit a » la formation et auront encore plus de peine a s’integrer dans une nouvelle entreprise.
C’est exactement la même chose que « la validation des acquis professionnels », au sein de l’université gérée poar l’education nationale. (les echos de ce matin)
En l’occurence, 30% des beneficiaires sont cadres, 50% cadres moyens, ce qui veut dire que les ouvriers, les chomeurs, etc.. n’ont de fait pas d’inté »rêt dans ce dispositif.
Mais ils le payent quand même.
On demontre donc une nouvelle fois, que contrairement à ce que la vulgate marxiste essaie de faire croire, c’est bel et bien l’Etat qui créé, entretient, et rend définitives les inégalités sociales.
De plus, lorsque l’on observe la fonction publique, le moins que l’on puisse dire est que la gestion des ressources humaines (dont fait partie la formation) est plutôt lamentable: pourquoi l’Etat ne donne pas l’exemple en ce domaine? Parce qu’il ne peut pas? Je precise que pour le cas de la « calidation des acquis », gérée par l’etat, le nombre de beneficiaires est de 16 000, nombre qualifgié de « sans précédent » par Les Echos, et ils ont raison. C’est un score minable,mais pas mal pour l’Etat tout de même, ça aurait pu être zéro!
Je connais des gens qui ont pris leur destin en main, qui ont fait des formations (en etant pas polytechnicien a la base, loin s’en faut!) tout seuls comme des grands, sans aller quémander! C’est possible, le seul hic est que c’est fait sans le controle des politiques, des syndicats.
Et c’est ca, le vrai probleme.
J’ai bossé 2 ans dans la formation professionnelle continue et en alternance…
C’est un panier de crabes, les entreprises sont deja obligées de cotiser pour la formation à des OPCA (organisme paritaire collecteur agréé) un ami qui bossait dans un OPCA m’a avoué qu’ils partaient au ski aux frais des entreprises..
Faut savoir que 95% des entreprises de moins de 10 salariés n’utilisent PAS leur budget formation (qui existe DEJA) pour plusieurs raisons :
1- Ils ont autre chose à foutre que la compta, aussi, qd le comptable demande le cheque pour la formation, ils savent pas que ça ouvre des droits,
2- Dans une TPE, il est difficile de se permettre de laisser un salarié en formation pdt plusieurs jours,
3- les conditions de prise en charge des OPCA sont scandaleuses : pour un serveur en resto qui veut apprendre l’anglais, l’OPCA rembourse moins de 3 euros de l’heure.. A moins d’etre 10 avec un seul prof et de POUVOIR prendre du temps, je vois aps qui peut assurer des formations à ce prix là .
4- pour les artisans le systeme est encore plus vicieux, ce sont les syndicats qui décident si la formation est prise en charge.
5- les OPCA n’ont plus le droit de dispenser les formations, en fait, ils ont créé des assos et financent prioritairement les formations faites par ces assos..
Je pourrais écrire des tartines sur ce sujet, j’ai vu et entendu des trucs pas croyables !!