Les Français sont devenus libéraux !

D’après l’enquête TNS-Sofres réalisée en exclusivité pour le FigMag, les Français « sont devenus massivement libéraux sur le plan économique, gauche et droite confondues ». Sans blague ! « La droite en rêvait : elle n’a pas encore compris qu’elle avait réussi. »

Depuis quand la Droite rêve de libéralisme ? En quoi le soit-disant soudain changement de mentalité des Français constituerait-t-il une « réussite » pour ce gouvernement qui n’arrête pas de fustiger le libéralisme, de critiquer la mondialisation, et qui finance des forums sociaux peuplés d’alter-mondialistes communistes ? François Fillon, le fameux libéral, n’a-t-il pas renvoyé dos-à-dos il y a quelques jours «l’inefficacité d’un socialisme émollient et l’irréalité d’un libéralisme générateur d’inégalités»

« Les clivages traditionnels ne sont plus guère pertinents : sur cinquante des soixante questions posées, les citoyens, majorité et opposition confondues, répondent dans le même sens. »

Les sondés appartenaient-ils tous au maquis libéral ? Qui les a capturés pour les interroger ?

« Avec trois dominantes : une adhésion massive au système libéral en économie, »

Si c’étaient des membres du maquis libéral, cette adhésion massive au libéralisme s’explique; si c’était par contre des Français pur sucre, apportez-nous des preuves qu’ils sont devenus purs libéraux !

« une réaction répressive dans le fonctionnement de la société, »

ouïe, ouïe, ouïe, des « libéraux » répressifs ?

« une demande de protection sur le plan individuel. »

Ce sont des junkies de l’Etat-providence plutôt que des libéraux !

« Déjà, il y a trois ans, un sondage Ipsos publié dans nos colonnes sur le même sujet avait montré à quel point les esprits avaient évolué plus vite que n’osaient le penser les élites politiques, toujours frileuses sur le plan de l’action. »

Frileuses sur le plan de l’action car ne voulant pas renoncer à leurs privilèges et à ceux de leurs clients ?

« Les chiffres d’aujourd’hui devraient à la fois les inciter à faire preuve de davantage d’audace et à tenir compte des peurs engendrées par les insécurités de toute nature. »

Ne vous en faites pas, braves gens, l’Etat providence est (toujours) là !

« Les marges de manoeuvres restent largement inexploitées. »

C’est le cas de le dire !

« Même si quelques tabous ont la vie dure : l’argent, en France, n’a toujours pas bonne réputation quand il s’agit de la fortune d’un éventuel voisin. La suppression de l’ISF et l’amnistie fiscale destinée à faire rentrer des capitaux continuent d’être rejetées, y compris par les sympathisants de droite. »

Pas si libéraux que cela, finalement, les Français ! Autrement dit, « baissez mes impôts car je suis libéral, mais pas ceux de mon cochon de riche voisin ! »

« Le ministre délégué au Budget, Alain Lambert (qui s’est juré de régler ces problèmes lors du vote de la prochaine loi de finances), y voit un motif supplémentaire pour faire de la pédagogie. »

Bonne chance M. Lambert ! Je suis sûr que, par la pédagogie, vous allez convaincre tout le monde que l’ISF doit être immédiatement supprimé !

« Les libéraux peuvent au moins se féliciter d’une fantastique révolution des convictions à gauche. »

Les « libéraux » ? Quels libéraux ? Qu’est Démocratie Libérale devenue ?

« La rémunération au mérite dans les services publics (les ouvriers sont plus nombreux que les cadres à la souhaiter et une moitié de fonctionnaires eux-mêmes sont pour), l’instauration d’un service minimum, la baisse massive de l’impôt sur le revenu, l’harmonisation fiscale européenne, l’obligation faite aux chômeurs de longue durée d’accepter l’emploi qui leur est proposé, la diminution des charges côté patronal, la suppression des droits de successions pour les entreprises familiales, les fonds de pension pour les retraites : autant de propositions auxquelles la gauche est désormais favorable. Même les sujets sur lesquels elle reste réticente ne sont plus complètement tabous : près d’une moitié de ses sympathisants est prête à supprimer le monopole de l’ANPE ou à régionaliser la santé ; un tiers d’entre eux ne sont pas hostiles à une concurrence entre les caisses d’assurance-maladie ou à la suppression de la garantie d’emploi pour les fonctionnaires. »

Cocos hiers, Blairiens aujourd’hui ! Poisson d’Avril !

« Certes, les 35 heures restent l’horizon indépassable de l’opposition et les deux camps se rejoignent pour rejeter un assouplissement du droit de licenciement. »

Faudrait savoir ! Ils sont libéraux ou pas ?

« Mais les chiffres auraient pu être pires sachant que l’emploi est la préoccupation numéro un des Français. Globalement, leurs réponses indiquent qu’ils ne croient plus à l’assistanat pour régler leurs problèmes. Et que l’économie de marché, avec ses avantages et ses risques, l’a emporté dans les têtes. »

Bravo pour l’acceptation de l’économie de marché plus de dix ans après l’effondrement du communisme ! On peut dire que les Français sont des précurseurs !