20 ans après

Les socialistes fêtent bientôt le 10 mai 81, jour noir où le socialisme a pris les rênes officiels du pouvoir.
Certains d’entre eux regrettent de ne pas en avoir assez fait. Pourtant voilà 60 ans que la France s’enfonce dans le socialisme: droite ou gauche, le résultat est le même, le rythme est différent. Et 20 après Mitterrand, les hommes aussi n’ont pas changé.
Et leurs illusions macabres continuent de les gouverner, et de nous gouverner. La victoire historique du 10 mai 1981, où François Mitterrand a pris la présidence de la République française, constitue une accélération dans le glissement socialiste de la France. Avant lui D’Estaing, De Gaulle et Pompidou, aidée de Chirac, Barre et autres avaient pavé la voie vers le socialisme.

Les grands travaux, les grands chantiers, la planification: tout existait avant 1981. Je ne mettrai donc pas en accusation Mitterrand et ses sbires. Ils n’ont fait qu’accentuer le fait, en le rendant pérenne: les médias sont tous à gauche, l’éducation nationale fait ce qu’il faut pour que les enfants soient bien imprégnées de socialement correct…

Et pourtant, ils sont nombreux à regretter de ne pas avoir réussi à transformer la société. Les titres du Monde sur « ils voulaient dépasser le capitalisme » ou encore « quand la relance socialiste devait vaincre le chômage » sont évocateurs: ils n’ont pas réussi. Et comment auraient-ils pu ? Le socialisme n’apportera jamais que la misère, la haine, la division, tout ce qu’il est supposé guérir il le condamne.

Mais certains n’ont pas perdu leurs illusions. Nos ministres d’aujourd’hui continuent dans leur voie, et même la fausse droite leur a plus qu’emboîté le pas. Si l’emballage a changé, ou que le discours s’est adouci, il n’en reste pas moins que la France est dirigée par une clique marxiste. Et ce ne sont pas les multiples lois de renouvellement urbain, de renouvellement social, qui vont me contredire.
Les politiques n’ont pas perdu l’espoir de réussir à contruire une nouvelle société par des lois et des interventions. Les mêmes sont au pouvoir, et 20 après mai 81, Jospin, Fabius, Lang continuent de faire la pluie et le beau temps. Jacques Delors a disparu et Mauroy s’est retiré ? Ils ont fusionné dans le phénomène Aubry, fille (au sens biologique) de Delors et héritière de la mairie de Lille, « propriété » de Mauroy.

Ceux qui regrettent de n’avoir pas tordu le coup au libéralisme une bonne fois pour toute dans les années 80 oublient qu’ils l’ont fait. Ils ont méprisé l’économie de marché, en fait des lois que personne ne peut changer. Von Mises lorsqu’il parle de la catallactique en parle comme Newton parlerait de la gravité. Ce sont des lois que l’on ne peut éviter. En les ignorant volontairement, Mauroy et les autres ont dévalué trois fois le franc, détruit des pans entiers de l’économie, et jeté des centaines de milliers de personnes au chômage.
Mais pour les idéologues forcenés, la révolution n’est pas allée assez loin.
Heureusement pour nous… car lorsque la révolution s’emballe, on sait comment ça finit.

Espérons que d’ici quelques années un sursaut libéral viendra inverser une tendance qui a maintenant 60 ans.