Plaisance sans conscience…

On assiste en ce moment à un boum de la plaisance, en témoigne le succès du salon nautique. Comme dans tout état qui se respecte, tous les bateaux achetés doivent être immatriculés. Etrangement, un nombre croissant de plaisancier préfère immatriculer leur bateau à l’étranger, en particulier auprès de l’administration belge toute proche. L’herbe y serait-elle plus verte?

Source : Les Echos. Pourquoi cela? Les obligations attachées à cette possession sont terriblement plus lourdes en France que dans des pays comme la Belgique ou le Royaume-uni. Un exemple? L’obligation de posséder un canot/un bateau de sauvetage à n’utiliser qu’en cas de détresse. Si vous en avez besoin pour une autre utilisation, il faut en acheter un autre ou y aller à la nage! Mais rien de très intéressant jusqu’ici.

C’est plutôt le ton libéral (au vrai sens du terme) de l’article qui m’a surpris, car tellement peu habituel. En effet, le journaliste explique ces différences de réglementation par des philosophies sous-jacentes différentes.

En Belgique et Au Royaume-uni, on considère le marin comme responsable et conscient des dangers et des précautions qu’il doit prendre. En France, il est vu comme un irresponsable qui ne peut trouver son salut que grâce aux réglementations edictées par l’administration.

Dans le premier cas, c’est la vision libérale du marin considéré comme libre et responsable de ses actes. Dans le second, c’est la vision socialiste qui considère que le marin n’est pas capable de faire les bons choix seuls et qu’il faut réglementer : en un moment que certains hommes sont plus capables de décisions que d’autres et savent mieux ce qui est bon pour eux.

Remarquons que cette vision est contradictoire en elle-même pour qui considère l’être humain comme libre (les droits de l’homme en somme). En effet, on ne peut proclamer être libre et ne l’être point en attendant toujours que les autres prennent les décisions ,et si l’on considère que les autres ne sont pas capables de le faire correctement (quel est la valeur du suffrage pseudo-universel (car beaucoup en sont exclus) si des personnes ne sachant pas diriger leur propre vie vote pour diriger celle des autres?)

Un autre point intéressant dans cet article est que l’auteur affirme (avec ironie ou non je ne le sais point) qu’au moins les tracasseries administratives font travailler les industries « du bord de mère », de nombreux matériels étant nécessaires pour satisfaires à ces exigences. Cela sous entend que les mesures de l’administration serait positive économiquement pour la France ce qu’il faut réfuter immédiatement.

Comment? Comme aurait raisonné F.Bastiat. Prenons l’exemple du canot de sauvetage obligatoire. Assurémment cela est positif pour le vendeur du canot. C’est ce qu’on voit. Mais il faut aussi tenir compte de ce que l’on ne voit pas : c.a.d que le propriétaire plaisancier aurait dépensé cet argent dans d’autres secteurs de l’économie. Au mieux, cette mesure est donc neutre car ce qu’elle donne au fabriquant de canot, elle le prend à un autre. Bien sur contenu du coût pour établir la réglementation et la maintenir, on comprend que cette réglementation représente une perte pour la France.

On pourra objecter : oui tout cela est vrai mais les libéraux ne se préoccupent de la sécurité en mer. C’est absolument faux, ceci n’est qu’un procès d’intention car ne pas vouloir que l’état réglemente (avec une restriction de liberté correspondante) ne signifie pas que l’on ne se préoccupe pas de la sécurité en mer ici: nous voulons simplement être libre d’assurer notre securité en mer par les moyens que nous jugeons appropriés. Ce raisonnement peut être transposés à beaucoup d’autres sujets où les libéraux sont injustement et fallacieusement brocardés faute d’arguments.

Et vive la plaisance…