Justice gratuite

Les avocats coûtent cher, c’est un fait. Quelles solutions quand on est au gouvernement ? Subventionner, comme d’habitude!
Le gouvernement s’apprête donc à donner un nouveau ‘droit’ aux français, celui de la gratuité des avocats. Le système français judiciaire est gratuit, comme notre merveilleuse sécurité sociale, et notre non moins merveilleuse éducation nationale.
Comme tout système où les consommateurs ne supportent pas les coûts, ou du moins, n’ont pas l’impression de les supporter, le système judiciaire est engorgé. Il n’est pas rare d’attendre des procès pendant des années, de même que d’autres attendent leur opération ou leur visite chez le dentiste pendant des années.
Par contre, le service d’un avocat est toujours privé. Et on trouve des avocats dans l’annuaire, disponibles… moyennant finance!

Et pour le gouvernement, c’est bien là le problème: il faut payer le service! La grande idée c’est donc de rendre gratuit ce service, par l’aide juridictionnelle: comme aux Etats-Unis, pour garantir un procès équitable des avocats sont requis pour défendre les prévenus.
Ce service existe bien sûr déja en France, mais il a été dévoyé par nos sociaux démocrates en une nouvelle forme de redistribution: l’aide juridictionnelle, hormis les procès qui requièrent un avocat, les familles les moins « aisées » peuvent bénéficier du service gratuit d’un avocat, au frais de la princesse. Là encore, merci les effets de seuil, certains y ont droit à 100FF près, et d’autres non. La grande égalité démocratique!
Pourtant dans cette affaire, les personnes les plus mal loties sont… les avocats eux mêmes, car l’Etat, loin de payer la vraie valeur (celle du prix de marché) des avocats, les payent quelques sous. Comme pour les médecins qui voient leurs honoraires bloqués par des conventions les avocats ont vu leurs revenus baisser dangereusement.
Le coût de l’aide juridictionnelle est donc supporté par les avocats, véritables dindons de la farce, qui « offrent » des prestations gratuites.

Les avocats ont bien réagi à cette situation: ils ont fait grève! Peine perdue, le gouvernement est de gauche, les solutions feront appel à l’Etat. D’ailleurs, le président de la commission de réforme de l’accès au droit s’en fiche pas mal des avocats: « Les propositions ne sont pas faites en fonction des états d’âme des avocats« . Pour lui, c’est évident, l’accès au droit est insatisfaisant: les conditions pour avoir droit à la gratuité sont donc très élargies désormais, avec pour conséquence que près de 40% des français en bénéficieront! Dans le lot des nouveaux élus ? Les détenus, les réfugiés (les demandeurs d’asile donc ?) etc… Merci pour les honnêtes gens!
Pour faire passer la pilule à des avocats déja mécontents de la situation antérieure, la même commission a décidé d’augmenter les revenus de l’aide juridictionnelle: multipliés par 2.5! Avec de nouvelles contraintes toutefois: une charte des droits et devoirs à signer entre l’avocat et le client (?), et puis toujours des calculs étranges de rémunérations calculées en fonction d’un temps supposé pour résoudre une affaire.

Les avocats sont donc en passe de devenir la prochaine classe de fonctionnaires, avec les rémunérations basses, et sans les avantages en terme de retraites, car leur calvaire ne devrait pas s’arrêter là: le président de la commission entend bien aller plus loin.
Comme les « associations humanitaires », ATD-quart monde dont il est président, et certainement le DAL ou d’autres gauchistes,il s’inquiète de « l’accès au droit des plus démunis, des sans-domicile fixe notamment, qui n’ont guère l’idée d’aller trouver un avocat ».

Des solutions libérales ? Il y en a. Proposer une assurance en cas de problèmes juridiques par exemple. Comme la santé, il arrive des problèmes en matière judiciaire, et soit on se couvre, soit on assume!
Mais la liberté et la responsabilité, ce ne sont pas des mots en vogue. Même si les avocats y étaient favorables, au travers de la FNUJA, syndicat d’avocats. Mais la commission comportait des membres de la SAF, syndicat d’avocats…socialistes.

Alors tant pis, 40% des français auront droit à un avocat, moi je pourrai toujours me mettre le doigt dans l’oeil, j’aurai rien, et les avocats vont faire du travail forcé.