Libérez les pauvres

Il y a des millions de pauvres sur toute la planète. Les pays du Sud les collectionnent. Et nous ne faisons rien pour les aider. Honte à nous qui ne consacrons que quelques 0.062% de notre PIB à l’aide au Pays les Moins Avancés (PPM: pays les plus merdiques ?) Nous sommes en pleine catastrophe: « La situation des pays les moins avancés (PMA), qui comptent 630 millions d’habitants, ne cesse de se dégrader. De 25 en 1971, le nombre de ces pays, où le revenu est inférieur à 900 dollars par an, est passé à 49 en 2001. Seuls onze d’entre eux dépassent les 500 dollars. Le montant de l’aide qui leur est consacrée représente 0,09 % du PIB des pays riches. » Le drame est total, les riches sont plus riches les pauvres… plus nombreux à être pauvres!

Jacques Chirac s’en émeut d’ailleurs ouvertement « Nous avons saigné l’Afrique pendant quatre siècles et demi ; ensuite, nous avons pillé leurs matières premières ; après on a dit : ils ne sont bons à rien. Au nom de la religion, on a détruit leur culture et maintenant, comme il faut faire les choses avec plus d’élégance, on leur pique leurs cerveaux grâce aux bourses. Puis, on constate que la malheureuse Afrique n’est pas dans un état brillant, qu’elle ne génère pas d’élites. Après s’être enrichis à ses dépens, on lui donne des leçons. »

M. Chirac réinvente donc l’histoire. La saignée dont il parle, c’est certainement celle des esclaves. Il doit certainement ignorer qu’elle a été organisée en grande partie par les empires côtiers de l’actuel Bénin, du Togo, de la Côte d’Ivoire etc. Les tribus allaient chercher des futurs esclaves pour ensuite les négocier contre je ne sais quoi avec des blancs. Sûrement c’est un crime que de priver de liberté des inconnus. Revenir sur ce crime 400 ans après pour demander réparation en espèces sonnantes et trébuchantes, c’est pour le moins bizarre… surtout que c’est M Chirac lui même qui lance le mouvement!
Concernant les matières premières. Comme le décrit si bien Von Mises, il n’existe de richesse que dans la tête des hommes. Là où vous ne voyez qu’éléments épars, certains verront une machine. Que sont pour vous les lignes de code d’un programme ? Les différents rouages d’un moteur d’avion ? Pas grand chose. Alors maintenant faites un effort: il y a la Bourse des valeurs sous évaluées. Vous êtes possesseur de l’une d’entre elles. Vous vous en séparez, persuadé de l’inutilité de cette valeur dans votre portefeuille. Et voilà que 30 ans après elle vaut 100000 fois plus. Allez vous pester contre l’acheteur de votre valeur, qui pour vous était au mieux inutile, au pire un boulet dont il fallait que vous soyez débarassé ? A l’époque, n’étiez vous pas en train de commenter votre bon coup: vous lui avez vendu de l’invendable!
Les habitants d’Afrique de l’époque coloniale n’avait strictement aucune idée de la valeur des minerais, des végétaux etc… On ne peut donc pas parler de pillage.
La culture africaine n’a pas non plus été détruite par 200 ans de colonisation. Il n’y a qu’à voir les massacres du Rwanda et autre: la culture sanguinaire n’a pas changé d’un iota. Tout le reste non plus: les structures tribales, la musique, les religions. Tout est resté intact. La religion chrétienne a bien sûr progressé, mais les valeurs qu’elle propage ne sont en rien négatives.
Les cerveaux « piqués » ? Mais n’est ce pas justement un geste positif envers l’Afrique ? Les cerveaux viennent en France tirer parti d’un système d’éducation 100 fois meilleur que les meilleures universités africaines. Les étudiants sont formés gratuitement pour rien, et la plupart du temps ils sont hébergés gratuitement aussi, et ils ont encore en plus des bourses! Assurément pas une discrimination quelconque, sauf à l’encontre des étudiants européens plus doués qui se voient refuser des places réservées.

Aujourd’hui donner des leçons à l’Afrique, on peut le concevoir! Le continent noir accumule catastrophe sur catastrophe… Alors que l’Europe vole de succès en succès, même mitigés, malgré le socialisme ambiant. Nous n’avons rien à leur apprendre. Et si leur culture est supérieure, pourquoi ne pas l’adopter ? Je ne dis pas que l’Afrique doit adopter le mode de vie européen/occidental. Mais

Pourtant, Jacques Chirac en rajoute: puisque le développement de l’Afrique passe nécessairement par des investissements, ce qui nuirait à son travail d’homme politique il » se saisit des thèmes chers à la société civile et aux organisations non gouvernementales. […] il dénonce avec constance ces capitaux qui « se jouent du temps, des distances et des frontières« . Quand je pense que Le Pen a été critiqué quand il dénonçait le capital anonyme et vagabond! Voilà que M Chirac marche dans ses pas. On sent que ATTAC est passé par là, et on ne peut que s’inquiéter encore plus du climat de la future élection présidentielle.

Pourtant la France continue de se désengager de l’aide directe aux pays africains, comme l’atteste le pourcentage de PIB consacré à l’aide: 0.33%, divisé par deux depuis 94! Heureusement puisque cet impôt ne sert qu’a financer les guerres en Afrique et à payer de grasses commissions aux partis de droite ou de gauche par des mécanismes complexes (cf Angolagate en ce moment en France).

Sur cette constatation, Jacques Chirac s’est rendu à la conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA). Et là, miracle, une bonne proposition attendait les participants: les PMA auront droit à un accès total aux marchés européens à l’export. Voilà une mesure qui va dans le sens de la liberté. Curieusement, l’Union Européenne la soutient, et les difficultés viendraient des USA et du Japon! Bien sûr, tout le monde s’est mis d’accord sur la nécessité d’aider les pays pauvres, et même sur le devoir collectif des pays riches. Au nom de quoi, je me le demande, mais j’ai la réponse! La mondialisation de la solidarité! Par leur nature coercitive, les impôts sont la négation de la solidarité. Le geste n’est plus volontaire, et détourner de l’argent des résidents d’un pays pour le donner aux dirigeants d’un autre voilà un crime plus grand encore que celui de prendre dans le pays pour redonner dans le pays.
Mis à part ce faux prétexte, il faut trouver une responsabilité pour le sous développement. Puisque les raisons historiques invoquées ne tiennent pas la route, il faut bien en inventer de nouvelles.
Et… miracle encore! Les raisons invoquées cette fois sont les taxes à l’importation que subissent les PMA. Déja peu libres sur le plan économique, les PMA subissent les restrictions des pays développés.

De tout ce fatras gouvernemental, des conférences à tout va, peut on espérer que des décisions privilégiant la liberté soient prises ? Il semblerait que certaines aillent dans le bon sens, puisqu’elles privilégient la liberté du commerce, mais dans le même temps les attaques contre les flux financiers, parlent de subventions et d’abandon de créances….

Le seul moyen pour l’Afrique de se développer c’est de choisir la liberté. Les Africains ne semblent pas prêts, que ce soit au niveau des Etats que des individus. Tant pis. Mais ce n’est pas avec des subventions que l’on va changer quelque chose à une mentalité.