« La mauvaise répartition des médecins menace leur libre installation« . Une situation libre déplaît aux politiciens, qu’à cela ne tienne, si la liberté ne donne pas le résultat souhaité, ils profèreront des menaces. Et si les individus n’abdiquent pas leur liberté, eh bien on les forcera! En France il y a de nombreuses lois régissant l’activité des médecins. Ainsi les numerus clausus définissent le nombre de médecins diplômés chaque année, il y a aussi les tarifs conventionnés (lisez: le contrôle administratif des prix), les quotas de soins (lisez: l’organisation de la pénurie), etc etc. Malgré tout, cela s’appelle « médecine libérale ». Allez savoir.
Toujours est-il qu’aujourd’hui le peu de libertés restantes sont remises en cause: l’exercice de la liberté ne donne pas satisfaction aux politiciens, via le « haut conseil à l’avenir de l’assurance maladie » (1):
« dans les zones de sous-densité médicale, les conditions d’accès à certains types de soins se dégradent » et que « cette disparité crée une situation d’inégalité sur le territoire difficilement justifiable » […] il faut s’interroger sur le bien-fondé de la totale liberté d’installation des professionnels de santé libéraux
La situation est donc la suivante: les tarifs étant bloqués, les prix ne peuvent pas augmenter dans certaines zones. Oh, bien sûr ils pourraient augmenter et être déconventionnés, donc non remboursables par la Sécurité sociale, mais puisque les assurés sont forcés de payer, ils devraient alors s’assurer deux fois pour un seul service et être ainsi remboursés de la totalité des frais. Un peu comme si devant la fermeture de l’école vous deviez envoyer vos enfants dans le privé!
Ceci dit, si l’on en est là aujourd’hui ce n’est pas la faute à ce système débile. C’est la faute à la liberté résiduelle des médecins, criminels contre l’égalité. Ah oui, celle-ci est difficilement justifiable parce que pour l’expliquer il faut remettre en cause le système!
Le sujet, révolutionnaire pour la profession, fait désormais partie des discussions menées par Jean-François Mattei, le ministre de la santé, avec les syndicats de médecins sur la réforme de la Sécurité sociale.
Révolutionnaire ? Le genre avec un Grand Matin et tout ? Drapeau rouge en tête ? Et c’est un ministre de « droite » qui mène la danse, main dans la main avec les syndicalistes-collabos!
le déséquilibre géographique dans l’offre de soins, qui, si rien n’est fait, ne pourra que s’aggraver du fait de la diminution attendue du nombre global de médecins, conséquence de la baisse significative du numerus clausus de 1982 à 1992
Comment ? Vous voulez dire que les problèmes actuels résident dans la mauvaise planification étatique ? Oh ? et la solution est ? Supprimer la cause ? Noooonnn vous n’y pensez pas! La solution c’est ajouter du sel sur la plaie!
A l’échelle départementale, les écarts sont encore plus criants : 75 spécialistes pour 100 000 habitants dans la Mayenne contre 242 dans les Alpes-Maritimes et 517 à Paris ; 130 généralistes pour 100 000 habitants dans l’Eure contre 224 dans les Bouches-du-Rhône. Ces fortes inégalités territoriales se répercutent sur l’organisation de la permanences des soins, la gestion des gardes étant de plus en plus difficile à assurer dans certains secteurs ruraux
Donc résumons: si il n’y avait pas de contrôle des prix les honoraires de médecins baisseraient à Paris et augmenteraient en Province, et étant donné la pénurie organisée via le numerus clausus globalement les tarifs augmenteraient. Mais non, la solution n’est pas là . Il faut supprimer des libertés!
Face à ces déséquilibres, les pouvoirs publics ont, pour l’instant, fait le choix de la méthode douce en proposant des mesures incitatives d’ordre financier et fiscal. Aide de l’Etat de 10 000 euros par an pendant cinq ans, financement des collectivités locales pour les espaces de soins, exonération de taxe professionnelle… Les idées ne manquent pas mais elles coûtent cher, et il n’est pas certain qu’elles suffisent.
La méthode douce: on vous volera moins si vous faites ce qu’on vous dit. Les idées coûtent cher ? Comment peuvent-elles coûter quoique ce soit ? Si un voleur passe son chemin plutôt que de vous faire les poches, cela lui coûte quelque chose ? C’est pourtant toujours ce raisonnement dès qu’on entend « cadeau fiscal », « incitation » et là c’est pareil.
« Je ne me fais pas beaucoup d’illusions sur l’impact de ces mesures », reconnaît l’ancien sénateur (RPR) Charles Descours, responsable d’un groupe de travail ministériel sur la permanence des soins et auteur, en 2003, d’un rapport sur la démographie médicale. Il y proposait, à l’instar de ce qui se fait au Québec depuis vingt ans, de majorer le tarif des consultations et des visites pour les praticiens qui s’installeraient là où leurs confrères ne veulent pas aller.
Que propose ce brave ex-sénateur de « droite » ? Tout simplement de faire ce que le marché fait spontanément: modifier les prix pour réguler l’offre et la demande. Cela ne demande pas de « commissions », ni de « haut conseil », ni de « rapport ». Il faut simplement laissez-faire. C’est tellement plus simple, mais tellement moins lucratif: pensez donc aux émoluments des présidents de toutes les commissions sur le sujet, et le tarif à la page des rapports produits…
Mais l’installation des médecins n’est pas seulement une affaire de sous ; c’est aussi, et de plus en plus, une question de qualité de vie.
Comment ? Il n’existe pas que l’argent dans la vie ? Eh! Cela se traduirait tout simplement par des tarifs plus élevés encore dans les zones en situation de pénurie! Mais pour le politicien, c’est un cache-sexe pratique: « on comprend rien au fonctionnement économique, alors on invoque des raisons non financières ». Sauf que même celles-là un marché peut les prendre en compte: le prix véhicule l’information, la synthétise.
Si l’incitation ne suffit pas, il faudra passer à la coercition. Ainsi, le haut conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie va jusqu’à proposer de « lier la question du conventionnement et celle de l’installation ». En clair, un médecin qui poserait sa plaque dans une zone déjà surmédicalisée ne serait pas conventionné, donc ses patients ne pourraient pas se faire rembourser par la Sécurité sociale
On y arrive! Si la méthode « douce » ne suffit pas, PAN DANS LES DENTS! Là on en est au stade des menaces. Elles sont clairement énoncées: faites ce qu’on vous dit et on vous volera moins ou sinon…
N’est-ce pas la mort annoncée d’une des dernières libertés de la médecine dite libérale ? », s’interroge avec colère Olivier Marchand, président de l’Intersyndicale nationale autonome des résidents (Isnar)
Très perspicace. Je plains les médecins. En France ce métier tient vraiment du sacerdoce! Ils ont tous les inconvénients d’un fonctionnaire + ceux du privé sans avoir aucun des avantages des fonctionnaires, quant aux avantages du privé ils y goutent mais à quel prix… Leur salaire horaire est-il vraiment élevé ?
Si Pierre Costes, président de MG-France, considère qu’il serait « inadmissible » de déroger à ce principe [de liberté d’établissement], Dinorino Cabrera, président du Syndicat des médecins libéraux (SML), estime, au contraire, qu’il sera « forcément remis en cause, parce que c’est inexorable. La société ne peut se permettre de dire : je forme des médecins sans rationaliser ou réguler les installation
Puisque la pente nous mène à l’abîme, quoi de plus logique que de continuer pleine bourre ? C’est bien une logique politicienne, une logique de contrôle, une logique étatique en somme. Ils ont commencé à déglinguer le système, et moins ça marche plus ils le cassent.
Le ministre de la santé ne cache pas, depuis quelques mois, que des règles plus directives pourraient être étudiées. « Si les mesures incitatives ne suffisent pas, nous verrons comment aller plus loin », déclarait-il en janvier, en rappelant que « l’Etat doit garantir à tous un égal accès aux soins sur l’ensemble du territoire ».
Messieurs les médecins, bientôt vous n’aurez plus le choix. Demandez au moins la retraite à 50 ans, et prenez là au pire à 60 après négociation avec les mêmes conditions que tous les autres fonctionnaires. Ou plutôt comme les militaires puisque maintenant vous êtes en service commandé…
(voir aussi l’article de Brolsy sur Entrez Libre) 1: les conseils les plus lucratifs sont « hauts »: Aucun enarque ne siègerait dans un « bas conseil » sans en être au moins le président!
euh, j’ai cru comprendre que le comportement de l’état vis à vis des médecins est du même acabit pour d’autres boutiquiers : pharmaciens, grandes surfaces, etc…
Mais il est vrai que ces planificateurs géniaux savent toujours mieux que les individus ce qui leur convient… quand bien même ils n’auraient jamais mis les pieds dans une entreprise privée ! quelle blague
A partir du moment ou nous avons un monopole de la sécu, et une étatisation progressive de celle-ci pour cause de gestion calamiteuse des syndicats, il ne faut pas s’étonner que l’état se penche sur la répartition des médecins. Le problème est que la médecine ne sera pas réellement libérale tant que les français n’auront pas la possibilité de s’assurer comme ils le souhaitent. Les deux problèmes sont étroitement liés.
Le problème vient de l’UMP qui se fait passer pour un parti de droite alors qu’il n’y a pas de différence avec son programme et celui du PS. La faute à Chirac et à ses proches !
Sarkozy n’y change ! De toute manière, s’il a pu monter presque au sommet de l’UMP, c’est qu’il doit être imprégné lui aussi par les idées socialistes. Dans le cas contraire, les apparatchiks de l’UMP l’auraient éliminés discrètement comme pour Balladur. D’ailleurs, son attitude rappelle étrangement celle de Gorbatchev, avant l’effondrement de l’URSS, tentant en vain de réformer le socialisme. D’ailleurs, y a t-il seulement une réforme significative proposée par Sarkozy ?
Les électeurs de droite doivent comprendre qu’il n’y a rien à attendre de l’UMP. La seule solution pour faire aboutir enfin de vraies réformes qui permettront de faire sortir la France de la crise est de reconstruire une union de partis de droite. Dans le cas contraire, les socialistes resteront éternellement au pouvoir, en attendant la faillite finale.