Violences ou incivilités ?

Avec l’arrivée de l’été les incidents se sont multipliés dans les piscines, et le 14 Juillet a été l’occasion pour des « jeunes » (entendez: délinquants) de brûler une centaine de voitures en région parisienne.
Pourtant les journaux, Le Monde en tête, continue de parler d’incivilités et d’insécurité alors que la réalité est celle d’une invasion toujours plus profonde des bandes qui terrorisent de plus en plus de lieux.
Et que dire des solutions envisagées… D’abord je vais commencer par un rappel des faits, et de la présentation qui en a été faite par notre quotidien de référence: « Le Monde ».
« 130 voitures incendiées en région parisienne lors du week end du 14 Juillet« . Enfin de l’information, et comment Le Monde pourrait la cacher, sinon en l’omettant à 100% de son édition ? Pour une fois il a donc fallu que Le Monde informe.
Et ça fait peur: 4 pompiers ont été blessés… car un tractopelle (un engin de chantier!) a été lancé contre leur véhicule, détruisant ainsi le véhicule d’intervention, les pompiers ayant pu s’extraire avant l’impact. Bien entendu, comme de coutume, les pompiers ont été « caillassés »: « quelques jets de pierres et de pavés« . Notez le « quelques » qui apporte déja une atténuation: on sait bien que les pompiers interviennent sous escorte policière, et qu’ils se font sans cesse agresser.
Mais Le Monde ne serait plus Le Monde s’il ne cherchait des raisons à la violence stupide et aveugle. « Personne ne s’explique bien ces violences« . Ah bon ? Pourtant tous les jours des voitures brûlent et peut être faudrait-il demander aux pompiers de Strasbourg, où la nuit de la Saint Sylvestre est émaillée de voitures brûlées par dizaines.
Un début d’explication se fait jour quand un adjoint au maire chargé de la sécurité d’Aulnay note: « une récente tension liée à la présence de jeunes en rupture totale avec la société« . La belle expression: en rupture totale avec la société. En fait ces individus n’ont plus grand chose d’humain, ayant renoncé à toute règle de vie, à toute contrainte autre que celle de leurs instincts et des bandes auxquelles ils appartiennent. L’analogie qui me vient à l’esprit est celle de meutes de loups: ils ne répondent qu’à eux mêmes et à ceux de leur espèce.
Pour une fois, Le Monde aura été obligé de reporter les faits sans trop les déformer. Mais cet article n’était que l’entrée… parlons maintenant des incidents des piscines.

Les piscines… c’est un sujet récurrent ces derniers temps. Avec l’été, tout le monde a envie de se rafraîchir. Et dans chaque ville de France il y a une piscine municipale, ce doit être un « service public » certainement, et dans chaque ville de France il y a aussi un lot de HLM avec sa cohorte d’excités.
Ainsi donc à Toulouse, la police même patrouille dans la piscine sur le bord des bassins. Charmant n’est ce pas ? Il faut dire que la piscine est une passoire: y entre qui veut. La fraude est donc généralisée, et certains ne comprennent pas pourquoi pris en flagrant délit ils devraient quitter les lieux quand d’autres peuvent librement circuler: pas vu pas pris! Et puis d’ailleurs, « de toute façon, il n’y a que les fauchés qui viennent ici, ceux qui ne n’ont pas les moyens de partir en vacances« .
Résultat: cette piscine devient celle de la racaille, et sa fréquentation baisse, les 9 autres de la ville se remplissant. Souvent « les sacs sont fouillés à l’entrée, mais pas systématiquement« . Ah elle est belle la vie, vive l’été! Et puis on peut ajouter: souriez vous êtes filmés!
Et puis si on regarde à plus long terme, que voit-on ? Comme le note très justement le journaliste, rapportant les propos des anciens habitués: « il y avait toujours du monde c’était familial« . Et même plus: « beaucoup confient qu’ils ne laisseraient pas leurs enfants aller seuls à la piscine, comme ils le faisaient eux mêmes dans leur jeunesse« . Edifiant, n’est ce pas ? Heureusement, tout n’est pas noir: « coté pataugeoire, ca va encore« . Il faut dire que les enfants y ont moins de 5 ans!! Et puis les règles de sécurité ne sont pas appliquées et en conséquence la piscine n’a plus de plongeoirs.
Vraiment misérable….
La situation à Lyon est plus préoccupante encore. Après la voiture (volée) qui prend un bain, le calme serait revenu.. en apparence ? Des moyens considérables ont été mis en oeuvre: CRS à l’entrée, vigiles, portillons pour éviter la fraude, et quasi gratuité pour les enfants de 7 à 16 pour peu que leurs parents signent le réglement intérieur…
Le motif des incidents ? Les jeunes « musulmans » sont à ce point pudiques qu’ils refusent de porter les slips au lieu des caleçons long. Laissez moi dire d’abord que leur prétendue pudibonderie n’est que de façade, le phénomène des « tournantes », les viols collectifs, prenant toujours plus d’ampleur. Finalement, en désaccord total avec la prétendue laïcité de l’Etat Français, un accord a été trouvé avec… les autorités musulmanes. Je ne savais pas qu’il existait une double hiérarchie en France: l’Etat Français et celle de l’Islam. Mêler ainsi la religion avec une affaire d’ordre privée, c’est chercher un alibi vraiment fumeux. Cela montre aussi le peu de respect qu’ont finalement ces soi-disant musulmans pour l’Islam. D’autre part, invoquer la religion pour obtenir des avantages ne peut que créer un dangereux précédent, et dans ce cas pourquoi ne pas faire des concessions aux catholiques et interdire les seins nus sur les plages ? Si des musulmans veulent vraiment leurs piscines avec leurs règles, qu’ils en construisent! Et là, ils sépareront les femmes et les hommes, voileront les femmes… Bref.
Avec l’embauche de vigiles supplémentaires, et la police municipale pour faire l’appoint, les piscines de Lyon sont désormais surveillées 24/24. Et bien sur comme ailleurs, il y a les inévitables médiateurs… un Turc et une Algérienne. Je vous laisse deviner pourquoi.

Après ce constat accablant, qui n’est après tout que la simple transposition de ce que l’on connait tous les jours dans la rue, dans le métro etc.., passons en aux solutions du Moned… Ahhh les solutions. On en rêve tous plus ou moins: un bon c*** de pied au cul d’un de ces « jeunes » qui crachent par terre, bloquent le passage, vous donne un coup d’épaule, tagge un arrêt de bus, parle toujours très fort…. Ah ouiiii, les solutions! Mais je vous préviens tout de suite, ce sont celles du Monde que je vais exposer et commenter. Ah. Oui, forcément l’enthousiasme retombe. Continuez quand même jusqu’au bout.

Dès le sous titre, le ton est donné: « face à ce phénomène [nda: les « incivilités »], les autorités sont tentées par des réponses policières; les sociologues mettent en cause des pratiques ségrégatives« . Déja, je peux affirmer qu’il n’a jamais été question de pratique « ségrégative », car jamais personne n’a été refusé pour des raisons de couleur dans une piscine. Et quand à la réponse policière, même à Lyon, maire socialiste, il lui a bien fallu se résoudre à l’évidence: c’est la seule chose que ces « jeunes » comprennent.
Immédiatement après avoir énuméré les incidents du week end, que le président Chirac a évoqué dans son discours du 14 Juillet, le journaliste se pose la question: « dérive sécuritaire ou aveu d’impuissance des pouvoirs publics ?« . On se demande. Et il continue, en parlant des transports publics, qui sont devenus de véritables usines à agression, mis à part les grèves: « [les transports publics] sont devenus l’un des principaux vecteurs du « sentiment d’insécurité »« . Pourquoi des guillemets ? Parce que ce « sentiment » est un fantasme pour ce journaliste, parce que la vérité ne l’atteint pas dans la cruauté des chiffres: la France est plus criminelle désormais que les USA, et les USA sont sur une pente descendante… la France dans une pente ascendante.
Pourtant, il cite lui même le chiffre ahurissant de 21.6% d’augmentation des agressions suivies d’un arrêt de travail, ce qui signifie que les agressions moindres, qui elles participent largement à terroriser la population, ont du aussi progresser de la même manière, voire plus. Ah, évidemment, dans le RER des « contrats locaux de sécurité » ont été signés. Grande nouvelle. A quoi vont ils servir ? Qui est engagé ? Y a-t-il des objectifs chiffrés ? Le terme contrat n’est ici que pour leurrer: cet accord n’engage personne! Et ce n’est pas tout, devant l’augmentation des incidents graves dans les hopitaux, ce sont 100MF par an pendant 3 ans qui seront consacrés à la sécurisation des services d’urgence! Croyez vous que l’Etat dépense 300MF pour un « sentiment » ? L’aveu est là: c’est un problème de grande ampleur!

Mais rien n’y fait: notre journaliste campe sur ses positions: « cette logique de sécurisation se justifie dans certains cas« . Car dans les autres on devrait laisser faire ? Piller, voler, violer, tuer ?
Quels sont les cas qui justifient aux yeux de notre journaliste la « sécurisation », c’est à dire, la protection des personnes et des biens ? «  Un maître nageur frappé, une infirmière prise à partie et molestée, du matériel volé ou saccagé sont des actes de délinquance qui nourrissent un sentiment de peur ainsi qu’un besoin légitime de protection« . Un « sentiment » ? Il ne parle que de « sentiment » ?? Mais ce sont des faits avérés! Il est bien évident que des gens agressés une fois vont avoir peur de la prochaine. Et si rien n’est fait, que leur arrivera-t-il la prochaine fois ? Mais bref, dans ce cas, le désir de protection est jugé « légitime » par notre journaliste. Car c’est certainement à lui d’en juger d’ailleurs…
Alors qu’est ce qui n’est pas légitime maintenant ? « la préoccupation sécuritaire dans les espaces publics s’alimente de petites incivilités, de comportements agressifs ou tout simplement non conformes aux normes en vigueur dans l’endroit concerné« . « Petites » incivilités: car il faut minimiser: un coup d’épaule quand on vous croise dans la rue, ce n’est rien. Enfin, pas tant que vous dites pardon d’une petite voix en regardant vos pieds. Car vous pouvez tout aussi bien prendre un coup de couteau pour ça, vous faire passer à tabac par les trois ou quatre complices potentiels qui entourent celui que déja vous voyez comme votre potentiel agresseur. Voilà ce que sont les petites incivilités: la TERREUR au quotidien. Les comportements agressifs ? On passe dans une autre catégorie: là, l’agresseur vous interpelle, ou alors il vous bouscule plusieurs fois, de façon ostensible. Peu importe que vous vous excusiez pour vous être malencontreusement cogné contre son coude, il vous en voudra toujours. Il cherche la bagarre, certainement un bon prétexte pour au passage vous piquez votre téléphone et votre carte bleue. Parfois, chanceux, vous vous en tirerez bien, car il y a des passants, un abri, mais d’autres fois, ça tourne mal. Certains sont morts pour une cigarette. Et ça arrive souvent. Continuons: les comportements non conformes à la norme ? Mais nous ne leur reprochons pas leur mauvais gout vestimentaire, en jaune ou rouge des pieds à la tête avec une casquette verte. Les lunettes de soleil ridicules et leurs moustaches mal rasés. Non, on s’en fout. Par contre qu’ils se mettent à brailler au milieu d’une séance de cinéma, avouez que le code des lieux exige le silence. La « norme » est celle du propriétaire des lieux, et pour ses clients, il exige le silence. Rien de plus normal. Pourtant, pour les hordes hurlantes, cela est inadmissible. Non content de vous emmerder dans la rue, ils recommencent sur vos lieux de loisirs. Les cinémas sont devenus un de leurs terrains privilégiés avec les cartes illimitées: ils passent la journée dans le cinéma, raillant les films, crachant sur les spectateurs… Non conforme à la norme!
Mais qu’en pense notre brave journaliste ? « En réalité, les réponses de type répressif ne sont souvent qu’un palliatif face à l’incapacité de gérer un public, plutôt jeune et populaire, considéré comme perturbateur, voire dangereux.« . Incorrigible journaliste. Un palliatif à gérer un public ? Comment voulez vous gérer une trentaine d’imbéciles qui chantent du rap pendant un film ? que faire d’eux quand ils lancent des popcorns sur les spectateurs à la ronde ? Il ne reste comme solution que des les foutre dehors. Je pense que depuis tout temps c’est la méthode choisie par les exploitants de salles obscures: virer l’indésirable! Notez au passage que le public turbulent est « jeune et populaire », donc forcément sympathique pour un socialiste moyen, et forcément « défavorisé » par la même occasion. Il y a donc « injustice » envers eux…. Ce sont donc des victimes… Qu’ils soient considérés « dangereux » alors qu’ils sont juste un peu fripons, voilà encore une injustice de plus!

Et puis notre journaliste ne se démonte pas, voilà qu’il nous sort sa thèse: les pauvres jeunes sont victimes de la ségrégation: « la difficulté de faire cohabiter des populations socialement ou culturellement différentes selon des règles communes« . Pensez donc, ils refusent toute règle. Alors les faire cohabiter…
Le sociologue de base arrive alors à la rescousse: cette explication fumeuse, personne ne peut l’avaler. Il faut l’enrober de la respectabilité universitaire: Didier Lapeyronnie, professeur à Bordeaux II (qui doit être un repaire de socialos, car un autre économiste écrit dans le Monde cf mon article sur la leçon de marxisme), se charge d’apporter la caution scientifique. « il y a peu de lieux où les différentes couches de population cohabitent« . Belle analyse. Personne n’a envie de « cohabiter » avec des sauvages. Et notre brave sociologue de service de pérorer sur la perte de légitimité des règles dans les lieux de cohabitation, et de « la norme sociale dominante en général« . Norme sociale… dominante…. Que va-t-il chercher ? Que c’est comme les hippies des années soixantes ? Mais ils n’ont pas les cheveux longs, ils ne proclament pas l’amour universel, mais au contraire ont les cheveux ras et déclarent la guerre dans tous leurs gestes!
« Aujourd’hui les services publics sont considérés par certains comme faisant partie d’un système qui enferme et exclut, par extension c’est valable pour tout ce qui représente le monde public« . Mais bien sur, ils sont exclus les pauvres choux. Et les règles de la société dominante les empêchent de s’intégrer: « elles [les racailles] les [les normes] jugent lointaines et destinées à les exclure« . Je ne comprends vraiment pas… la vie en société exige des règles. Celles-ci sont à définir par les propriétaires des lieux, et dans les parties communes, et il est du devoir des autorités du lieu d’édicter des règles qui vont permettre la cohabitation justement. Quand celles-ci sont brisées, il n’y a plus de cohabitation possible. Ceux qui les brisent s’approprient les espaces auparavant « publics ». Ainsi, les « jeunes » évincent les populations qui occupaient les lieux de façon pacifique. Voilà la source de la ségrégation, la vraie: celle que pratique les racailles envers le reste de la population.
« Les comportements des jeunes favorisent les préjugés et les préjugés favorisent leurs comportements. Il faut que les règles des espaces collectifs soient énoncées et ne donnent aucune prise au sentiment de discrimination« . Et voilà comment se termine l’article du Monde sur « comment répondre aux actes d’incivilités ». Il faut leur expliquer que c’est pas bien de taper les gens, de s’emparer de leur argent, de cracher sur son voisin, de l’insulter. Il ne faut surtout pas leur donner l’impression de les discriminer ce faisant. Tout un programme. Belle dichotomie n’est ce pas ? Dans le même numéro du Monde…. A peine croyable!

La dictature de l’écologisme

Nous n’en sommes pas encore au « crimepensée » mais les fondements du cauchemar orwellien se mettent doucement en place dans les esprits. L’idéologie en marche pour sauver le monde n’est plus le socialisme économique mais l’écologisme. Après avoir combattu le marxisme, les fidèles de la liberté vont devoir lutter contre un troisième totalitarisme. Que savons-nous de l’effet de serre et de son rapport avec l’activité humaine ? A peu près rien. Nous n’observons aucune convergence de vue des scientifiques. Lorsqu’ils se réunissent en congrès, aucune véritable tendance n’en ressort. Aucune affirmation claire. Mais pourtant, quelques scientifiques écologistes, quelques « experts » prennent position, davantage idéologiquement que scientifiquement. Leurs discours, bien enrobés dans une rhétorique scientifique, ne consistent pas à considérer les faits et à en tirer une conclusion mais au contraire à retenir les faits qui les arrangent pour parvenir à une conclusion prédéterminée. Et cette conclusion est invarariablement de nature anticapitaliste, hostile au progrès technologique. Elle contient en outre tout un volet « citoyen », une liste de prescriptions utile à toute personne aspirant à devenir un « bon citoyen » et ayant intérêt à le rester en raison du chantage permanent qu’un Etat écologiste ne manquera pas d’exercer. Nous en trouvons un exemple sur le site lemonde.fr, dans un article de l’AFP titré : « De simples gestes quotidiens pour lutter contre l’effet de serre », et daté du 17 juillet. Lorsqu’on connaît la propension des écologistes à user de la coercition étatique on se dit que ces simples gestes risquent rapidement de devenir de simples obligations. Les écologistes sont des visionnaires qui, pour sauver la planète, ne craignent pas de nous faire vivre dans un enfer orwellien.
On nous dit qu’il n’ y a pas deux visions de l’écologie, de droite et de gauche. En effet, il suffit d’écouter Chirac reprendre à son compte toutes les idées des verts pour s’en persuader. En revanche, il y a une vision étatiste et une vision libérale de l’écologie. S’agissant de cette dernière, précisons qu’il n’existe pas une politique écologique spécifique; les questions écologiques ne sont qu’un cas particulier auquel s’applique la méthode libérale générale: définition précise des droits de propriété individuels, marché libre des droits. La propriété privée est un meilleur rempart contre la dégradation de la planète que le collectivisme (Pascal Salin analyse la question écologique dans LIBERALISME; il considère l’écologisme comme une menace pour l’environnement). Les étatistes, quant à eux, s’appuient sur un « savoir » pour imposer des contraintes censées résoudre les problèmes. Si ce savoir centralisé est défaillant, comme c’est le cas s’agissant de l’effet de serre, la contrainte sera non seulement injuste mais nuisible.
Un des principes de l’idéologie écologiste se résume par « small is beautifull ». L’autarcie comme principe d’économie, c’est un peu court mais c’est l’idéal de l’écologie de gauche, le retour à une économie féodale. Or le gauchisme a pris pied dans le gouvernement, puisque tous les ministres verts sont hostiles au libre-échange, au capitalisme et à l’économie de marché (ils veulent tellement la « réguler » que parler d’une économie de « marché » deviendrait un abus de langage). La correlation entre écologisme fondamentaliste et protectionnisme est un fait idéologique, pas scientifique. On peut en trouver une démonstration dans l’oeuvre de l’économiste américain feu Julian Simon, l’homme notre dernière chance (PUF libre échange) dont les arguments ont été opposés point par point au discours de Chirac dans un intéressant dialogue fictif (site euro92.org). Cette correlation donne lieu à des recommandations complètement loufoques, comiques au possible. « Le transport des kiwis provenant du maraîcher implanté dans un rayon de 25 km rejette un millier de fois moins de gaz à effet de serre que ceux transportés par avion de Nouvelle-Zélande », écrivent le Réseau Action Climat (RAC-F) et trois autres réseaux écologistes français dans une brochure de vulgarisation. Conclusion: « En achetant les bons kiwis et par une multitude d’autres gestes de la vie quotidienne M. Dupont et Mme Smith peuvent lutter contre le réchauffement planétaire ». Autre exemple de ces gestes « citoyens »: « Renoncer à la climatisation évite jusqu’à 20% de surconsommation de carburant », ou bien encore mieux: « Une couche de givre dans le congélateur de 3 mm provoque ainsi 30% de surconsommation de courant », la conclusion est évidente: si les individus sont de mauvaise volonté, l’Etat se chargera d’entrer dans votre congélateur (si on pouvait l’y enfermer et jeter l’appareil à la poubelle, pourquoi pas ?). Comme aime à le répéter Pierre Lemieux: « quand l’État met le pied dans la porte, on entend bientôt les bruits de botte dans le salon ». Saviez-vous qu’ « une chasse d’eau qui fuit représente 250 m3 d’eau perdus en un an, soit sept kilos de gaz à effet de serre » ? Ou bien qu’ « un diplomate russe spécialisé dans les questions d’environnement, Vitaly Martsarski, s’était amusé à calculer en 1992, dans la revue New Scientist, le coût énergétique du repassage: 15 milliards de kwh par an pour 730 millions d’habitants nord-américains, ouest-européens et australiens, soit la moitié de la consommation d’électricité de la Grèce en 1990 » ? Tous ces pseudo-faits n’ont aucun sens. Ils ne prouvent rien mais sont un vulgaire bourrage de crâne et relèvent des techniques les plus usées de la propagande.
Ce mouvement écologiste ne vise finalement rien d’autre qu’à se substituer au marxisme comme « alternative » du capitalisme. L’idéologie est différente mais les moyens sont identiques: coercition étatique, distinction entre les bons citoyens qui obéissent à l’idéologie et les mauvais citoyens mis au ban de la société. Tous les ingrédients d’une dictature douce sont là. L’Etat est entré dans les lieux privés ouverts au public (entreprises, restaurants, magasins etc…), il s’apprête désormais à entrer dans votre salon, à envahir votre cuisine et à violer votre intimité là où vous n’alliez que seul jusqu’à présent. Il vous tiendra aussi la main pour faire votre marché et vous empêcher d’acheter des kiwis de Nouvelle-Zélande. Mais le plus simple serait peut-être d’interdire d’importer ces kiwis-qui-aggravent-l’effet-de-serre, ou de surtaxer les importations puisqu’ « un trajet de 1.600 km entraîne le rejet de 150 kg de gaz carbonique par avion contre 3 kg seulement par le train » et que ,chaque année, « 16.000 avions relâchent dans l’atmosphère quelque 600 millions de tonnes de CO2, soit autant que la Grande-Bretagne pour l’ensemble de ses transports ». On va aussi taxer les billets d’avions, instaurer la taxe Tobin, et l’augmenter chaque année davantage. Après avoir accusé le capitalisme d’être le fossoyeur de l’humanité, les écologistes s’apprêtent désormais à finir le travail. Car on peut dire à propos de l’écologisme ce que Mises disait au sujet du socialisme.

« Le socialisme n’est pas en réalité ce qu’il prétend être. Il n’est pas le pionnier qui fraie les voies à un avenir meilleur et plus beau; il est le destructeur de tout ce qu’ont péniblement créé des siècles de civilisation.
Il ne construit pas, il démolit. S’il venait à triompher, on devrait lui donner le nom de destructionisme, car son essence estla destruction ».
(L.v. Mises, Le socialisme)

Grenelle de la santé

Mme Guigou a réuni jeudi dernier tous les acteurs de la santé pour une « grand messe » sur le thème de la maîtrise des « dépenses ».
A quoi bon se réunir quand le problème c’est la Sécurité Sociale elle même ? Mme Guigou, ministre de la solidarité (cf le solidarisme de Marc) a rassemblé les « représentants des professions de santé, du patronat et des syndicats« . Objectif ? Sauver du naufrage financier la Sécurité Sociale, dont la branche « assurance maladie » perd toujours de l’argent, envers et contre toutes mesures gouvernemtales.

A quoi peuvent bien servir de telles « grand messe », à part engraisser les traiteurs habituels du ministère ?
Car si l’objectif est connu et souvent partagé par les « acteurs » de la santé, on connait d’avance les solutions énoncées, et les désaccords qui en découlent.
Il n’y a pas trente six solutions dans le cadre actuel: les Français consomment de plus en plus de médicaments, de soins divers, de consultations etc, sur prescription des médecins, bien évidemment. Pour équilibrer les comptes de la sécurité sociale, il faut donc: augmenter les cotisations ou baisser les remboursements ou baisser les honoraires des médecins ou les prix des médicaments… Evidemment rembourser moins c’est impopulaire, comme augmenter les cotisations. Donc il reste baisser les honoraires des médecins ou baisser les prix des médicaments. Et comme les médecins ont déja le couteau entre les dents depuis 95 et la réforme Juppé…
Tiens parlons en d’ailleurs de cette réforme: elle a surtout consisté en une vaste punition collective des médecins, accusés de trop prescrire. En cas de dépassements de quotas, les médecins doivent rembourser le « trop prescrit », collectivement, indépendemmant de leur comportement individuel. Guigou veut continuer dans ce sens, puisqu’un Conseil National de la Santé doit être créé. Il aurait pour mission d’ « Ã©clairer le gouvernement, le parlement et l’ensemble de la population française« . Mais aussi de « monitorer » les médecins. Rien que ça! Ce fut l’une des conclusions de « la mission de concertation pour la rénovation des soins de ville ». Les médecins vont devenir fonctionnaires sans s’en apercevoir… Mais ce n’est pas tout, il y a aussi les revenus qui dépendraient non plus des actes réalisés, mais d’un « forfait » (d’actes ?) et dépendrait d’une coordination entre le médecin généraliste et les autres professionnels. Le système une fois mis en place.. aboutirait ni plus ni moins à la disparition des honoraires libres (donc interdiction de fixer les prix).
Les médecins sont donc contre les réformes, sachant qu’elles aboutissent inévitablement à les rendre de plus en plus dépendants de l’Etat, et en faire des fonctionnaires au rabais.
S’en prendre aux laboratoires représente donc une porte de sortie honorable pour le gouvernement qui ne s’est pas privé pour faire des annonces de baisse de prix de certains médicaments. Pourtant, loin de pousser la logique jusqu’au bout, le gouvernement s’est refusé à éliminer de la liste des médicaments remboursés 835 produits dont l’efficacité thérapeutiques est contestée (voire nulle). Pourquoi donc ? Parce que les laboratoires qui les produisent sont « de petite taille, indépendants des multinationales« . Voilà qui suffit n’est ce pas ? On produit des médicaments inutiles, mais on est pas pourri par le grand capitalisme et on est tout petit: alors rendez nous service. Par contre les dernières innovations qui sont elles en général très utiles, verront leur prix baisser. Donc les laboratoires qui les fabriquent verront leur rentabilité baisser.

Du coté des « soignés », on peut s’attendre par contre à une hausse des dépenses de soins… par les CMUistes! La Couverture Maladie Universelle « couvre » pas loin de 5.2 millions de personnes et par un effet de seuil assez amusant… les titulaires de l’allocation adulte handicapé et du minimum vieillesse échappent à cette CMU! Il faut donc s’attendre à voir relever le plafond de la CMU pour couvrir les retraités et les handicapés. De quoi accroître sensiblement la clientèle politique. De quoi aussi maintenir dans la pauvreté durablement un grand nombre de personnes car cette CMU avec son seuil à 3600FF/mensuels n’incite guère à augmenter ses revenus.
Pour les simples « cotisants », rien de nouveau par contre. Hormis le fait que dans quelques années la rentabilité faible des laboratoires amènera un progrès médical réduit sans doute…

La question de la liberté n’est jamais abordée dans toutes ces vaines discussions, si ce n’est pour dire qu’il faut l’encadrer, la réglementer, soumettre à autorisation etc…
Même si Kouchner voudrait nous faire croire le contraire en déclarant « on ne maitrise pas les dépenses de santé, c’est un abus de langage« . Il veut mettre en place dit-il des mécanismes qui favorisent l’efficactité. Mais pourquoi ne pense-t-il pas au marché dans ce cas ? Les bonnes pratiques sont les plus rentables, et ce ne serait pas la peine de chercher à réglementer les pratiques de tous. Ceux qui feraient les choses de travers… seraient moins rentables, voilà tout!
Et puis on voit bien que la liberté ça ne l’intéresse pas quand il qualifie la croissance actuelle de « dérapage« . Qui est-il pour savoir à la place des gens et leur médecin ce qui leur convient en matière de santé ? Et il enfonce le clou… « je propose d’arrêter la guerre civile médicale et de parler -je tends la main- de contrôle médicalisé« . Belle figure de réthorique: la guerre, c’est Juppé qui l’a déclarée, donc l’Etat. Et parler d’un « contrôle médicalisé ».. étatisé oui!
Bien sur, une interview d’un secrétaire d’Etat à la santé français ne pourrait se terminer sur une plus phrase que celle-ci « le système français est meilleur du monde« . Meilleur que lequel ? Celui du Zimbabwe ? Peut être! Mais entre systèmes étatisés, quelle concurrence ? Tous fonctionnent sur le principe du vol, de la contrainte!
Si M. Kouchner se tourne vers l’Angleterre ou l’Allemagne, nul doute qu’il y trouvera des systèmes publics en pleine déconfiture: le système anglais est mort, le système allemand en agonie.

Le système anglais n’est que ce que sera demain notre Sécurité Sociale: pénurie, malades non soignés, et cliniques privées florissantes. Le système allemand lui a suivi une meilleure voie: là bas les caisses privées d’assurance maladie sont autorisées… résultat les caisses publiques inefficaces perdent leurs adhérents *involontaires*. Espérons que la directive européenne instituant la concurrence entre caisses d’assurance sociale passe dans les faits en France un jour… ce devrait être fait depuis 1992!

Solidaire, si je le veux

« A notre époque, il faut être « solidaire ». Il y a une rage vraiment comique d’user de ce terme (…) En France, tout discours officiel doit renfermer une ou plusieurs fois le terme de « solidarité » »

Vilfredo Pareto, Les systèmes socialistes, 1903 J’emprunte ce beau titre- ainsi que cette citation- au livre fameux d’Alain Laurent (Les Belles Lettres, collection laissez-faire, 1991). On insiste à juste titre sur la validité toujours actuelle des analyses de Frédéric Bastiat (1801-1850) mais il est édifiant de constater que, s’agissant de ce socialisme soft qu’est le solidarisme, les propos de Pareto n’ont nullement vieilli. Comme le dit mon complice et ami, Hervé Duray, les rapports Charzat et autre « Grenelle de la santé » se mettent singulièrement en concurrence dans la proclamation de la faillite de l’État social et « solidaire ». C’est à qui dressera le bilan le plus sinistre. Une fiscalité pénalisante qui incite hommes et biens à fuir le pays, un monopole d’État sur l’économie de la santé qui engendre la surconsommation puis la pénurie pour maîtriser les dépenses, une gestion soviétique des dépenses par les « partenaires sociaux », voilà résumés en quelques mots les principaux acquis du solidarisme. Et que l’on ne vienne pas me dire qu’il s’agit là de l’oeuvre des seuls socialistes. C’est la classe politique tout entière qui est mouillée. Philosophiquement, la droite conservatrice (dont un des maîtres à penser est Joseph de Maistre) ou la droite simplement « pragmatique » sont traditionnellement solidaristes, comme le souligne Alain Laurent en extrayant des déclarations de Barre ou Chirac. Le solidarisme imprègne à ce point les discours qu’il est entré dans le sens commun. Il est devenu une « valeur démocratique » c’est-à-dire une valeur majoritaire que les hommes politiques doivent nécessairement défendre s’ils veulent être élus. Pas étonnant alors qu’une convergence « démocratique » s’opère, que la gauche et la droite défendent finalement les mêmes valeurs, tout en essayant de se différencier le mieux possible, davantage sur des questions de méthodes que de valeurs. Alain Juppé, en bon socialiste de droite, ne renie pas le principe du monopole public mais « fait amende honorable devant les praticiens libéraux »: il est « toujours favorable à une maîtrise comptable des dépenses de santé » (Le Monde du 14 Juillet). Ainsi, le principe du monopole public est-il toujours partagé par les hommes de l’État. D’où qu’ils viennent.
On trouve un autre exemple édifiant de ce prêt-à-penser solidariste sous la plume de deux sociologues en service commandé dans les pages Horizons-débats du Monde du 13 juillet. En abusant des catégories du marxisme vulgaire (ou de la sociologie de Bourdieu), nos deux sociologues dénoncent l’indigence explicative du Rapport 2000 de l’ Observatoire de la pauvreté. C’est que les auteurs du rapport se sont contentés d’ « observer » (n’était-ce pas là leur rôle justement, comme l’indique le nom de la commission) alors qu’ils auraient dû expliquer pourquoi  » 5% des ménages ne mangent pas de viande trois fois par semaine, et pourquoi 10% vivent dans des logements surpeuplés (…) ». Que n’ont-ils pas expliqué qu’il faut « penser la pauvreté moins comme un état que comme un produit et une discrimination, que cela engage à restituer les mécanismes qui concourent à la concentration toujours plus forte des richesses et à la dégradation des termes du PARTAGE » (c’est moi qui souligne). Partageux, solidaristes, tout ça c’est pareil. Avec un peu d’anticapitalisme primaire en prime: « (…) les stratégies des entreprises qui contribuent au développement du chômage (…) ». On reprochera aussi aux observateurs de ne « jamais interroger l’origine de ces problèmes, notamment le management néolibéral ou l’insuffisance des moyens donnés à l’école. » Et là, Bourdieu tient la plume: « Sous beaucoup d’aspects, l’Observatoire de la pauvreté apporte ainsi le concours de sa force symbolique spécifique, une caution savante, donnée sous des dehors d’objectivité, à la légitimation des catégories de l’action institutionnelle ». Beau jargon ! Tout ça pour dire que eux ce sont les vrais scientifiques qui savent trouver l’origine de la pauvreté dans le mécanisme d’exploitation et de domination inhérent au capitalisme. Et tout cela au service de quelle idée de la société? Celle du partage et de la solidarité. Mais attention, pas le partage spontané relevant d’une volonté individuelle et morale, non, le partage institutionnalisé, la solidarité obligatoire incarnée dans un système, dans des lois. Mais si la solidarité décrétée pouvait supprimer la pauvreté, ça se saurait, non ? Enfin, peut-être cet échec est-il dû à l’imperfection de la législation ? Ou même, en dernier recours, à la mauvaise volonté des individus, des capitalistes, des bourgeois, des propriétaires ? Eh oui ! Vous le voyez, le solidarisme est à bout de souffle, les mêmes arguments sont ressassés continuellement. Dans les habits neufs de la sociologie de Bourdieu ou de la taxe Tobin (je suis sûr que bientôt Juppé et sa compagnie s’aligneront sur les acharnés de la taxe Tobin), c’est toujours la même « valeur démocratique » qui occupe la scène: la solidarité…obligatoire.
« Solidaire, si je le veux » c’est le retour de la responsabilité individuelle et l’impossibilité de vivre légalement aux dépens des autres. C’est la renaissance de la prévoyance individuelle, la fin de la gabegie collective. Quant à la pauvreté, elle n’est pas le produit d’un mystérieux système d’exploitation mais elle résulte d’une incitation à y demeurer. Les subventions augmentent toujours ce qui est subventionné. Subventionnez les enfants, vous aurez davantage d’enfants dans les familles pauvres. Le droit à avoir des enfants existe-t-il ? En tous les cas le devoir de n’en avoir que si on a les moyens de les élever en est bien un, qui, s’il était érigé en principe, éliminerait la pauvreté par le simple mécanisme de la responsabilité individuelle. Le hasard de la naissance n’est qu’un mythe. La solidarité est une belle idée lorsqu’elle relève de l’initiative d’individus libres, elle engendre ce que Mises appelait le destructionisme lorsqu’elle devient obligatoire. Pauvreté, pénurie et effondrement moral, voilà la « solidarité ».

Bilan du socialisme

Mr Charzat, député PS de Paris, vient de remettre son rapport sur l’ « attractivité du territoire » à Lionel Jospin. C’est une bombe: le constat est fait par un socialiste que les réglements et lois de ce pays sont autant de raisons de ne pas s’y installer, et donne comme solution entre autres, de baisser les impôts!
Va-t-il garder sa carte du Parti Socialiste ? La presse française est une presse d’Etat. Soyons clairs: les subventions se comptent par millions: pensez ainsi aux tarifs postaux bonifiés, aux éxonérations fiscales des journalistes, à la publicité des conseils généraux, régionaux ou à celle des grandes entreprises publiques. Pourtant, de temps en temps apparaissent des aveux, quelques chiffres par ci par là, qui donnent une vue d’ensemble de ce pays pour peu qu’on les rassemble en un tout cohérent, et que surtout on les compare à l’étranger. Essayer donc par exemple de coller la courbe de croissance des USA au dessus de celle de la France… vous verrez immédiatement qu’en dix ans nous avons perdu 30% de pouvoir d’achat par rapport aux Américains, l’euro étant venu entériner ce fait d’ailleurs.

Plus rarement que des journalistes qui malgré tout ne font qu’un peu naïvement leur travail, des hommes politiques dressent des constats alarmants. On entend alors tel ou tel homme déclarer qu’il faut baisser les impôts, enlever les 35h ou autre. L’un des plus actifs du moment est notre ex-Premier Ministre M. Balladur: après avoir fait explosé la dette de l’Etat français et considérablement augmeté les impôts, le voilà devenu le chantre du libéralisme, ou presque. Ridicule. Souvent c’est lors de campagnes électorales que le discours est tenu: le candidat Chirac en 95 n’avait pas hésité à se servir de l’épouvantail Madelin, brandissant ainsi sa preuve de libéralisme. On sait maintenant que les convictions de Chirac valent celles de Jospin, et à titre personnel, à choisir entre les deux, je préfère encore celui qui assume les siennes. Ah, non, désolé, on vient de me prévenir que Jospin n’assumait pas son passé trotskiste. Tant pis!

Le fait nouveau aujourd’hui tient dans un rapport d’un parlementaire, donc à priori peu enclin à ce genre de coup d’éclat de dévoiler une part de vérité pas bonne à dire. Autre fait marquant, il le fait dans le cadre d’un rapport commandé par Lionel Jospin. Cela signifie-t-il que Jospin cherche à museler Fabius en lui donnant des gages ou au contraire en provoquant tout de suite une levée de boucliers contre lui et ses prétendues mesures sociales (bien) libérales (pas bien) ? Peu importe après tout…
Mr Charzat dans son rapport fait plus que montrer un pan de vérité. Il vient de lever le rideau sur le socialisme en fait. Son rapport sur l’attractivité du territoire dévoile en fait toutes les carences dont souffre la France pour employer une analogie organiciste, par comparaison aux pays limitrophes.
En fait, les Français (qui pour une fois auront une majuscule, hein Boss) souffrent des coûts salariaux démesurés, les entreprises sont plombées par la fiscalité, et les employés ne sont pas si bien formés que les ministre clamant victoire avec ‘80% d’une classe d’âge au bac’ voudrait nous le faire croire.
Et puis ce n’est pas tout… la recherche française est défaillante aussi. Surprise. Justement c’était le thème d’un précédent article sur les thésards.
Les qualificatifs employés par le rapport ne laissent aucune place à l’ambigüité: fiscalité « dissuasive« , environnement social et juridique « peu propice aux affaires« . Mais si! L’environnement est propice aux affaires! Regardez donc Chirac et ses billets d’avions payés en liquide! Et le casino de Pasqua! Et les ventes d’armes de Falcone et du ptit Mitterrand ? Et la fiscalité dissuasive ? Laquelle ? Celle sur les primes en liquide distribuées dans les ministères, y compris au Ministère des Finances ? Celle qui a empêché Mr Lang de se loger dans un somptueux 400m² place des Vosges ?

Pour autant, peut être pour sauver sa prochaine investiture aux législatives qui arrivent dans moins d’un an désormais, Michel Charzat souligne que la France dispose d’atouts importants. Certainement: 60 millions de consommateurs, qui même s’ils s’appauvrissent régulièrement de façon relative à leurs voisins, restent quand même bien riches sur la surface de cette planète dominée par le collectivisme. Et aussi les milliers de personnes formées qui font la bêtise de rester en France. Mais il y a aussi les villes de haute technologie, comme Grenoble, Sophia-Antipolis, l’aéronautique à Toulouse… Non, bien sûr la France reste un pays où il est possible de faire des affaires. Mais c’est de plus en plus difficile, dans la jungle de lois et de réglements qui nous envahissent tous les jours.

La situation devient donc de plus en plus tendue. Vous allez me dire, comme dans tout pays socialiste: on blâme le capitalisme sauvage, jusqu’au jour où tout s’écroule et il faut bien appeler à la rescousse la liberté et la responsabilité individuelle. Sauf que je vis dans ce pays, donc j’aimerai voir venir des décisions avant le grand soir. Et puis l’écroulement des retraites c’est dans moins de 10 ans. Et tiens, justement, comme les retraites sont supposées être financées par les travailleurs de demain, ceux-ci s’en vont. Comme dans les pays soviétisés. Les jeunes fuient le manque de perspective. Ils fuient la médiocrité ambiante, le niveau de vie ridiculement bas, d’un pays qui part à la dérive. Quels sont les chiffres ? Nul le sait réellement.. Probablement des dizaines de milliers par an… peut être 100.000… A noter qu’une loi devait être établie pour empêcher les bénéficiaires d’études supérieures publiques ou semi-publiques de quitter le pays sans « rendre » une partie de l’argent. Une loi qui a été enterrée. Ouf. Je ne partirai pas à l’arrière d’un camion, comme les Chinois fuyant Pékin et ses gardes rouges.

Mr Charzat propose donc en tout premier lieu de donner à la recherche une dimension digne d’un grand pays (je croyais que la France était un petit pays. 550.000km², c’est peu). Mais cela passe par… surprise encore! « Une stratégie de communication plus active » Bien sûr. On va crier plus fort, ça va ranimer la recherche. Moi qui écrivait il y a quelques jours sur le thème de la libération de l’enseignement supérieur pour enfin délivrer les chercheurs de l’Etat… Et bien non! Mettre plus d’argent dans un système qui ne marche pas, voilà une solution bien socialiste.

D’autres propositions semblent en revanche nettement plus dignes d’intérêt: il faut baisser les impôts! Jospin, le plus à gauche des dirigeants européens va-t-il céder à Fabius ? Charzat missile de Fabius sur Jospin ? On s’en fout: le rapport le dit: il faut baisser les impôts.
La spoliation en Europe atteint des sommets certes, mais comme le MontBlanc est en France, le gouvernement français ne saurait être à la traîne. Les impôts sur les hauts revenus constituent l’un des points majeurs de blocage pour les entreprises. Les sièges sociaux partent en Angleterre, en Hollande ou ailleurs. L’impôt sur les sociétés aussi, à 33%, est l’un des plus hauts d’Europe. Quand il est à 10% en Irlande cela veut dire qu’une entreprise qui part de France pour l’Irlande sur 100FF de bénéfices touchera en plus 23FF. Son bénéfice net sera de 90 contre 66 en France. 36% d’augmentations pour 2h de vol! Dire que les prix des loyers à Dublin ont tellement augmenté que la ville devient aussi chère que Paris, et vous comprendrez que Dublin a déja gagné….
Pour les personnes physiques, il est aussi important de baisser les impôts. La profitabilité des entreprises passe aussi par les salaires versés: en France pour le même salaire net, c’est 1 à 2 les charges en plus par rapport à certains voisins. Si vous souhaitez embaucher un spécialiste, 1MF net/an, vous payez 3MF en France tout compris, alors qu’en Angleterre il suffira de 2MF (net = sans impôts sur le revenu, TVA taxes sur l’essence….). Alain Prost, ex pilote de formule 1, avait choisi de faire une écurie 100% française. Il avait 100 ingénieurs en France. Il est finalement parti en Angleterre. Il en a 200.
Et puis la pression fiscale atteint une telle ampleur, que combinée aux 35h elle finit par détruire les revenus des hauts salaires. Ainsi, sur tf1.fr pouvait-on lire dans la rubrique News/France que le pouvoir d’achat des cadres baissait. Les commentaires des lecteurs venaient de Suisse ou de New York. Tous unanimes: partez partez partez! La France c’est l’enfer: on y travaille beaucoup (les 35h n’y changent rien pour les cadres, nouveaux esclaves du système socialiste), et on y est taxé encore plus!

Voilà donc un rapport qui va mettre un peu de sel dans le débat politique et peut être enfin lancer un vrai thème de campagne pour les présidentielles. Car les billets d’avion en liquide et les publicités sexistes, c’est un peu mince pour faire débat. Peut être ce rapport vient souligner que le PS est conscient des difficultés des « bobos » et autres « yuppies » parisiens qui votent à gauche qu’ils sont aussi entendus ? Est ce un prétexte pour dénoncer toute dérive libérale, en renvoyant dans les cordes Fabius et Charzat ?
Il y a encore 8 mois avant la prochaine élection présidentielle. Je ne me fais pas trop d’illusions cependant: ce n’est pas demain qu’ils prendront conscience des torts qu’ils nous causent, trop occupés qu’ils sont à tenter de les rendre supportable.

Publicité sexistes ?

Un gouvernement, ça se doit d’agir. Surtout quand la dignité humaine est en jeu, et en particulier la dignité féminine.
Sus aux publicités sexistes! Jospin Président!(oups qui a dit ça ?) Puisqu’il faut bien faire quelque chose quand on est au gouvernement, il faut trouver des sujets inépuisables. Les femmes en sont un, enfin, pas les femmes mais plutôt les « droits » des femmes.
Dans les derniers développements de cette affaire, il y avait eu l’autorisation de travail de nuit (et oui… en l’an 2001 en France!), mais aussi les lois sur la parité politique (un homme une femme un homme une femme…)…. voici maintenant la publicité sexiste!

Par un effet de contagion, certains publicitaires, certaines marques ont lancé une tendance dite ‘porno-chic’, qui rassurez vous, n’est certainement pas porno, mais qui n’est pas forcément chic non plus d’ailleurs.
Rien de bien nouveau d’ailleurs, si ce n’est l’expression ‘porno-chic’ qui est venu donner du piment à quelque chose qui en a peu en fait.
Les publicités en cause ? Une campagne d’affichage de Barbara, qui photo à l’appui affirmait: « J’adore mes seins. C’est grave ?« . Elle portait pourtant un soutien-gorge (le produit en question donc)! Mais voilà, c’est « shocking »! Quoi d’autre ? Des affiches de la City (chaîne de prêt à porter féminin), qui montrait une femme en petite culotte devant une vitrine ou se réflétait un nuage, insinuant qu’elle voulait acheter le manteau présenté. Rien de bien grave me direz vous… Et bien pourtant, ce serait la déferlante du ‘porno-chic’! Quelques publicités plus « osées » ont aussi été diffusées, soit dans la presse, soit à la télévision ou dans des campagnes d’affichage. Femmes plutôt soumises, dénudées… le tout dans un emballage soi-disant ‘chic’. Vraiment rien que du très banal, pas de quoi s’affoler!

Mais Le Monde titrait déja en avril: « Des dérapages remettent en cause l’autorégulation de la profession publicitaire « . Première salve gouvernementale: « Le gouvernement réfléchit à un éventuel encadrement législatif de la création« . L’affaire est grave, les publicitaires ont « franchi la ligne jaune« ! La « surenchère » guetterait les publicitaires, qui bientôt donneront dans le sadomasochisme!
Devant un tel danger, le gouvernement s’est fait un devoir de réagir. Une commission interministérielle flanquée d’experts a donc été rassemblée au plus vite. Ses conclusions sont sans appel: « depuis quelques années et avec une fréquence accrue au cours des derniers mois, la publicité a présenté des images de femmes jugées par beaucoup comme humiliantes et dégradantes« . Un sondage, commandé par le gouvernement, confirmerait cet avis. L’avis général étant l’avis de tous et devant par conséquent être traduit dans la loi, sauf bien sûr quand il s’agit de baisser les impôts, Nicole Péry (secrétaire d’Etat aux droits des femmes (!) et à la formation professionnelle) souhaite donc constituer une équipe de choc avec Marylise Lebranchu (ministre de la Justice), Catherine Tasca (ministre de la Culture, avec un grand c).
Ces nouvelles « drôles de dame », avec Jospin dans le rôle de Charlie, devraient faire passer dans les faits les recommandations des « experts ». Il en va je le rappelle, de la dignité humaine, expression indéfinissable quasiment, et variable au gré des vents politiques. Question subsidiaire: combien on été payés les experts ?

Les recommandations vont toutes dans le sens attendu par les ministres: il va falloir l’intervention de l’Etat dans un secteur qui ne pratique plus l’ « auto-régulation » (comprenez auto-censure). Pour ne pas avoir à faire le sale boulot par un CSA bis, la pression est quand même mise sur les agences de publicité à grand renfort de média (cf cet article du Monde). Mais bien conscient que le marché ne pourra résoudre ce prétendu problème, car les publicitaires ne constateront pas par eux mêmes l’inefficacité des campagnes, stupides et avides qu’ils sont, des mesures plus concrètes sont en préparation.
Ainsi, devant le peu d’émoi que suscitent en réalité ces publicités, car aucune plainte n’a été déposée, Nicole Péry propose de s’en remettre aux « ONG », les milices paragouvernementales, les terroristes de la pensée. Dans le domaine du droit des femmes, on a par exemple les Chiennes de Garde (quel joli nom!). Les associations n’étant pas habilitées à porter plainte, la loi va être modifiée afin de permettre aux associations de « lutte » (sic) contre les violences faites aux femmes et pour les droits des femmes (mais lesquels ?) de le faire désormais. Financées par le gouvernement, avec des pouvoirs spéciaux accordés par le gouvernement, les associations deviennent vraiment des auxiliaires précieux… et comme ça le gouvernement peut se cacher derrière l’alibi de la société civile. Joli coup!
Parallèlement, les experts souhaitaient « ouvrir le débat », le porter sur la place publique. Une façon en fait de désigner les publicitaires à la vindicte populaire que quelques sondages et battage médiatique bien placés éveilleront… et que si cette « opinion publique » n’en a que faire, on se doute que les « associations » prendront le relais!

Le gouvernement nie déja vouloir jouer les « mère la pudeur » selon l’expression de Nicole Péry. Pourtant que fait elle ? Elle cache simplement derrière la façade de la dignité humaine sa propre exécration de la nudité. D’autres en appellent à l’Etat car la publicité est « omniprésente » (Le Monde).
Mais le point final de l’argumentation de Nicole Péry est tout simplement l’égalité: « Ma réflexion porte depuis deux ans sur une approche globale de l’égalité entre les hommes et les femmes« . En somme si des hommes étaient montrés en quantité suffisante dans des positions dégradantes dans les publicités, elle ne trouverait peut être rien à redire.. ah si, la dignité humaine, le concept flou. Elle s’inquiète aussi du « consommateur captif » qui reçoit la publicité: ce serait une atteinte à la liberté.

Bref, d’ici quelques mois on peut donc s’attendre à des mesures pour les associations féministes, traditionnellement bien à gauche, à des actions de pression médiatique pour imposer une censure de fait. Le tout emballé dans le droit des femmes.

Mais opposer ainsi les hommes et les femmes pour attribuer des « droits » différents aux uns ou aux autres, c’est nier le fait qu’il existe des droits fondamentaux qui s’appliquent à tous. Les socialistes diffèrent des talibans seulement dans les droits qu’ils accordent aux uns et aux autres….

Décret de deuil

Nous éprouvons tristesse et compassion pour les victimes du drame de Pourtalès à Strasbourg(12 morts). Mais faut-il pour cela admettre que nos élus s’érigent en guides moraux ? C’est quand même incroyable comme des abstractions peuvent être réelles. La ville de Strasbourg est en deuil (DNA du 12 juillet) . Un sentiment, une émotion sont donc ressentis par une ville. C’est à la suite de grands drames comme celui de Pourtalès que l’on voit fleurir un tel vocabulaire, attribuant à un groupe des sentiments que seule une personne peut éprouver. Lorsqu’un homme d’Etat vient à décéder, c’est la Nation qui est en deuil. Pourtant, je croise des Strasbourgeois en allant acheter mon journal et je les vois rire, faire la gueule, ou garder un air impassible ; enfin je les vois vivre avec leurs humeurs coutumières. Ils ne sont pas en deuil, même s’ils éprouvent peut-être un profond regret et une compassion certaine pour les victimes. Alors pourquoi persister dans cette falsification des faits ? Par habitude langagière sans-doute. Mais ce qui relève d’un anodin morceau de rhétorique devient, pour les élus politiques, la justification de décisions démagogiques et arbitraires. La ville est en deuil ? Mais la ville c’est la municipalité et la municipalité c’est la majorité municipale, et elle c’est le Maire, donc le Maire c’est la ville. Il est donc logique que les autorités municipales prennent des décisions conformes à leurs sentiments personnels, au nom de tous. Plus de « feux d’artifices », plus de « bals ». Ainsi en a décidé « la mairie de Strasbourg ». Il est interdit de se réjouir lorsque d’autres membres de la tribu souffrent. On a le devoir d’affecter le deuil. Du point de vue géographique chaque ville de France n’est qu’un ensemble d’individus, politiquement, la ville est une personne éprouvant des sentiments, susceptible d’accomplir un deuil. Et la tête de ce corps ? Le Maire pour une ville ou le Président pour un pays. Chacune de ces augustes personnes est habilitée à parler et à ressentir au nom des autres, comme si les individus n’existaient pas (avant qu’ils ne redeviennent des électeurs, bien sûr). Peut-on décréter un sentiment ? C’est pourtant ce que nos élus font. On décrète la solidarité, on décrète le deuil. La conséquence c’est que les individus ne sont plus moralement autonomes ; ils sont guidés comme des moutons parce qu’ils ont accepté d’être cajolés par un berger bienveillant. Tout cela est devenu très naturel. On ne peut même plus parler de terrorisme moral. Il s’agit simplement d’une démocratisation des sentiments. Ce que la majorité ressent (ou ce que l’on suppose qu’elle ressent) devient non seulement un sentiment officiel, mais en plus la justification de toute une série de mesures coercitives.
Alors, je dis aux élus: laissez-nous éprouver nos sentiments! Baissez les impôts pour qu’on puisse organiser nos feux d’artifices et tout le reste et…foutez-nous la paix !

Free party…

Ivan Rioufol (Le Figaro du 10 juillet) en appelle à la « responsabilité » dans son commentaire du triste bilan des rave-parties du week-end dernier. Malheureusement, il y a confusion. La responsabilité des hommes de l’Etat, à laquelle nous renvoit Le Figaro, n’est pas de nature à restaurer la responsabilité individuelle qui devrait faire de chaque individu le seul comptable de ses actes. Les hommes de l’Etat doivent-ils contrôler la « météorologie » des moeurs et de la morale ou se contenter de faire respecter le Droit ? « Ainsi, le XXe siècle a été le siècle de l’irresponsabilité: toutes les difficultés, tous les échecs ont été la conséquence d’une crise de la responsabilité »
Pascal Salin, Libéralisme.

Ces rave-parties font couler beaucoup d’encre. Entre le laxisme libertaire, qui se moque ouvertement de la propriété privée, et la réglementation inutile demandée par une partie de la droite parlementaire le choix est impossible.
Il faut appliquer le Droit. Bien qu’elle soit déjà trop souvent amendée par toutes sortes de législations qui en atténuent la rigueur, la Loi française est censée protéger la propriété privée. Que ne l’applique-t-on pas ? Il est vrai que les « free party » sont sauvages et donc imprévisibles. Et alors ? Le criminel est-il prévisible ? Proposera-t-on un contrôle électronique du mouvement des individus pour prévenir le crime ? Une telle société militarisée ne vaudrait évidemment pas la peine d’être vécue. Alors comment faire respecter le Droit ? Non pas en supprimant les possibilités de le violer, comme le propose la droite conservatrice, mais en abolissant l’impunité, c’est-à-dire la possibilité de ne pas subir les conséquences de ses actes.

Cette impunité n’est pas étrangère au collectivisme qui ronge notre pays. En effet y a-t-il une place pour les droits individuels (et en l’espèce la propriété privée)lorsque règnent les faux droits – les « droits » collectifs, le droit « des jeunes » à s’amuser en violant la propriété privée, le droit « des syndicats » à s’exprimer en détruisant des restaurants etc. ? Les groupes n’ont aucun Droit, comme l’a dit avec force Ayn Rand (la vertu d’égoïsme), seuls les individus en ont. Or le plus fondamental d’entre eux est la propriété de soi. La responsabilité naît de la liberté et de la propriété. Un individu qui peut se défausser sur le groupe auquel il appartient est irresponsable. Rien d’étonnant alors que l’on se plaigne tant des conséquences de cette irresponsabilité en France, cette « Union soviétique qui a réussi », où les droits sont collectivisés, où la responsabilité est collectivisée.

Une conduite « responsable » ne se décrète pas. Lorsque les hommes de l’Etat renonceront à protéger les individus il y aura une place pour la responsabilité. On veut les protéger contre les aléas de la vie? On crée un monopole public de sécurité sociale et on plonge les assistés dans l’imprévoyance, bon prétexte pour renâcler ensuite à la privatisation. On veut protéger les individus contre le fléau de la drogue? On interdit donc son usage en dépossédant les individus de leur propriété de soi et en les jetant dans le monde de la criminalité (je renvoie ici à l’analyse de Christian Michel, site Liberalia.com, « faut-il interdire les drogues? », ) . Dans Le Figaro nous apprenons qu’un homme de 24 ans est mort lors d’une de ces rave-parties. « Dans l’attente des résultats de l’autopsie, nul ne peut affirmer, lit-on dans Le Figaro, que la victime était sous l’emprise de stupéfiants…mais on sait que le LSD donne à celui qui en consomme l’impression d’avoir des ailes ». Que faut-il en déduire ? Que les hommes de l’Etat doivent supprimer l’illusion de pouvoir voler ou bien qu’ils doivent laisser opérer la prévention spontanée, ces règles de comportement qui se transmettent d’une génération d’individus responsables (c’est-à-dire subissant eux-mêmes les conséquences de leurs actes) à une autre ?

Aménager ou déménager ?

Tout le monde doit avoir le téléphone mobile et l’accès à l’Internet par haut débit. Je disais il y a déja quelques années de cela lors de discussions que une fois le téléphone mobile rentré dans les moeurs il deviendrait « obligatoire », c’est fait!
Je ne pensais pas que l’Internet haut débit suivrait le même chemin aussi vite.
Maintenant, on pourra habiter partout en France et se sentir comme en plein coeur de Paris. Ou presque…. Ce lundi se tenait un rendez vous, à Limoges: le CIADT. Heu réfléchissons une seconde… c’est le Comité Interministériel à l’Aménagement Du Territoire. De quoi ça s’occupe dont-il un CIADT ? D’aménager on vous le dit! Bon, vous comprenez pas ? Et bien il y a dans les campagnes reculés des électeurs, et il faut aussi les fidéliser. Et les ministres se donnent donc périodiquement rendez vous pour contenter ces électeurs: c’est l’objet du CIADT. Voilà, vous y êtes!

Ce CIADT a pour la France marqué l’entrée dans l’ère numérique et mobile. Oui, avant nous étions un pays obcur, où seuls 98% de privilégiés pouvaient avoir un téléphone mobile s’ils le choisissaient, et où d’ailleurs seulement 50% des 98% avaient choisi d’en avoir. Avant ce rendez vous à marquer d’une pierre blanche, seulement millions de français pouvaient avoir un accès Internet haut-débit. Seuls les Parisiens, la banlieue, les grandes agglomérations et beaucoup d’autres (allez… disons au bas mot 25 millions de personnes) peuvent s’abonner à l’aDSL ou au cable. Parmi ces 25 millions, seuls quelques centaines de milliers avait choisi d’effectivement s’abonner.
Mais qu’importe. Nous étions une nation d’attardés inégalitaires et technophobes. Après le plan cable dans les années 80, au nom duquel des milliers de kilomètres de cablages inutiles ont été posés (les abonnés au cable télé sont à peine un million), voici venu le plan Mobile pour tous Internet haut débit pour tous. Deux nouveaux désastres financiers en perspective.

Voilà donc que pour 400.000 français injustement privés de téléphone mobile 1.5 milliards de francs vont être dépensés. Soit un investissement de…. 3750FF par personne…. sachant que 50% vont réellement s’abonner si l’on considère le taux actuel de pénétration, cela fait en réalité 7500FF par personne. Voilà le joli cadeau pour le téléphone mobile. Sachant que 91.6% du territoire est couvert par Orange, alors que Bouygues et SFR sont à 85% environ, on se doute que les subventions vont permettre d’étendre le réseau d’Orange… On ne sait pas si on doit plaindre Orange… car si les investissements n’étaient pas programmés, c’est qu’ils n’étaient pas rentables, mais avec les subventions le deviendront-ils ? Et s’ils le sont alors c’est de la concurrence déloyale, surtout pour un opérateur qui a déja 50% du marché. Mais… heureusement tout est prévu: les opérateurs se partageront les zones. Il n’en reste pas moins que les urbains payeront encore pour les zones reculées.

Pour l’Internet haut-débit, les enjeux concernent surtout l’emploi. Etant donné le peu de pénétration du haut débit dans la population, le gouvernement ne peut pas arguer d’une demande populaire que le marché ne peut assouvir. Jospin s’est donc exprimé sur le sujet: « Nous nous donnons aujourd’hui les moyens de répondre à un défi comparable à ce que fut hier, pour le développement de notre pays, le raccordement à l’électricité ou au chemin de fer. Le développement des infrastructures de télécommunication pour la téléphonie mobile et la mise en place de réseaux pour l’utilisation de l’internet à haut débit sont de plus en plus déterminants pour l’avenir des zones peu peuplées ou économiquement défavorisées« .
Ce sont donc les entreprises qui auraient besoin de lignes à haut débit. Outre le fait que le réseau Numéris couvre déja la totalité de la France ou presque, que le satellite par contre courvre effectivement tout, et qu’il n’y a donc nul besoin de lignes en plus, toutes les entreprises peuvent faire poser des lignes spécialisées. Bien sûr, la facture se fait au kilomètre, mais après tout, si une usine éloignée en a besoin, c’est compris dans l’investissement de départ. Le plan Internet à haut débit en plus d’être ruineux est inutile.
Car ce ne sera pas moins de 10 milliards qui seront engloutis dans cet objectif prétentieux de faire accéder tous les français à l’internet haut débit en 2005. Le « fossé numérique » entre la ville et les champs sera ainsi comblé. Lionel Jospin a remplacé le marché, car il ne pourrait courir le « risque » de la défaillance de celui-ci.

Encore une fois, après l’EDF, la SNCF, le téléphone, ce sont donc l’Internet haut débit et le téléphone mobile qui sont décrétés « services universels ». Et ce sera donc aux citadins de payer pour les personnes qui veulent avoir une qualité de vie meilleure. A la campagne on a le silence, les routes vides, la forêt, les grands espaces, un grand jardin, une grande maison… Bien sûr, on habite souvent plus loin de son travail, on doit accompagner les enfants à l’école, faire les courses c’est plus long, les hôpitaux sont plus loins…. En ville par contre on a la proximité des commerces, les transports en commun, les services de santé, les écoles etc… Mais on a aussi les loyers élevés, la pollution, la promiscuité, l’attente aux caisses…
Il est impossible d’égaliser le niveau de vie entre campagne et ville, c’est totalement illusoire. C’est même profondément injuste pour ceux qui payent, que ce soit pour les provinciaux qui payent les carte orange des parisiens ou les parisiens qui désormais payent les téléphones des autres.

Le socialisme divise, en voici encore la preuve. N’aurait-il pas été plus simple de laisser faire le marché ? Quand les loyers deviennent trop cher en ville, les entreprises n’auraient pas hésitées à poser des lignes haut débit pour travailler loin de la cohue. Les particuliers auraient suivi. Le rééquilibrage aurait été naturel. Mais puisque l’Etat intervient, le mouvement ne sera jamais terminé: c’est déménagements contre aménagements

La loi est bien faite

Une petite perle qui a failli m’échapper dans Le Monde du 3 juillet, un court entrefilet consacré aux blagues sur le trotskisme de Jospin dans l’article sur la préparation de la campagne 2002. L’article en lui même relate la guéguerre que se livrent les partis, et la préparation de cette bataille électorale, ou il n’y aura que des vainqueurs des toute façon dans le camp politique et que des vaincus dans le camp des électeurs, puisque la bataille oppose les politiciens aux électeurs, contrairement à ce que peuvent croire les électeurs.
Rien de bien marquant dans cet article si ce n’est… le récit des blagues sur Yoyo Trotsko Jospin. Tout le monde y est donc allé de son petit couplet, y compris MAM (Michelle Alliot Marie), présidente du RPR.
Mais voilà… elle a dit en substance: « nous vivons aujourd’hui dans une France où certains, nourris d’idéologie à base marxiste, trotskiste, révisionniste ou autre -peu importe- […] ». Elle a donc mis dans le même sac les révisionnistes (ceux qui ne croient pas en la réalité de l’extermination organisée de certains peuples d’Europe par les nationaux socialistes allemands), et les communistes, trotskistes et autres.
Ahhhhhh mais s’exclame le journaliste du Monde, à qui le mot n’a pas échappé, « contrairement au révisionnisme, qui est un délit sanctionné par la loi Gayssot de 1990, ni le trotskisme ni le marxisme ne tombent sous le coup de la loi« . Encore heureux! Car la loi Gayssot est clairement contre la liberté d’expression et définit ce qui peut ou ne peut pas être dit. Mais l’ironie de l’histoire, c’est que Mr Gayssot est communiste… alors pour quelles raisons se serait il lui même condamné ?
Quand au journaliste du Monde, qui a enquêté jusqu’au bout, il se demande si MAM aurait « dérapé » et il y répond par la négative: « c’était écrit noir sur blanc dans son discours« . Crime d’anti-communisme! AH quel dommage que la loi Gayssot qui punit si justement les révisionnistes ne punissent pas ceux qui salissent le communisme!
Et dire que Le Monde est le quotidien de « référence » en France…. Quelle tristesse!!!!