Baisse des impôts

Les impôts baissent paraît il! On doit remercier Jospin et Fabius. Soit, quelques taux ont baissé, mais avec la croissance, les revenus ont augmenté (un peu).
Et maintenant posez vous cette question: pourquoi y a-t-il eu une « cagnotte fiscale » ? Parce que beaucoup de gens sont passés dans des tranches supérieures etc. Les impôts pour eux ont bien augmenté. Comme d’habitude l’enthousiasme gagne les journalistes dès lors qu’il s’agit de parler impôts et taxes, surtout en période pré-électorale! tf1.fr nous a donc gratifié d’un court article sur les réductions d’impôts décidés par Fabius l’année dernière.
Pourquoi je parle d’enthousiasme ? Voilà le titre de l’article: « C’est l’été, les impôts fondent« . Malheureusement, ils ne fondent pas comme neige au soleil, ce qu’insinue le titre. Car les réductions annoncées ne sont d’une part que très faibles finalement: 40 milliards de francs par an sur trois ans. Au final, une réduction de 120 milliards. Pas grand chose face à la masse de 4000 milliards de prélèvements divers et variés que pompent l’état et ses services divers dans nos poches, que l’on n’imaginait pas aussi profondes!

Pourtant, le journaliste de tf1 s’étouffe de bonheur, il évoque même « Noël » en été! Ce qu’il ignore notre bon journaliste, c’est que Lionel Jospin ne fait cadeau de rien à personne. Si l’argent reste dans nos poches, ce n’est que justice pour les personnes ayant gagné l’argent en question. Rien à voir avec Noël!

Il est vrai que beaucoup de gens verront leur situation s’améliorer: « 15 millions de personnes devraient voir 1500FF de réduction par rapport à l’année précédente« . Par le jeu des taux et des plafonds d’exonération, l’imposition a donc baissé pour certains. Mais toujours pris dans sa frénésie propagandiste, la « réduction », qui n’en est pas une, devient « cadeau » la ligne suivante. Explications: cette baisse correspondrait à « 10% du total pour la moitié des contribuables ». Comprenez: parmi ceux qui payent l’impôt sur le revenu, c’est à dire la moitié de la population française à peine (égalité ?), une moité verra fortement baisser cet impôt. Les autres augmenteront, stagneront au mieux, mais ce ne sont pas 10% qui seront sauvés comme le laisse entendre l’article. Car l’impôt sur le revenu n’est que la cerise sur le gâteau de l’imposition, la touche finale, la dernière humiliation. Vous devez remplir les feuilles roses, dire que vous travaillez tant d’heures, gagner tant, combien vous avez d’enfants et un tas d’autres renseignements indiscrets. Au moins pour les 19.6% de taxes appliquées à l’achat (TVA, sales tax), on ne remplit pas de formulaire.

Aveu intéressant dans le même article, où l’on mesure l’état de paupérisation qui menace une grande partie de la population: « La prime pour l’emploi (PPE) concernera donc 10 millions de contribuables, dont le revenu professionnel est inférieur à 1,4 fois le SMIC, soit environ 8000 francs nets par mois« . 10 millions de personnes touchent moins de 8000 francs nets par mois. Triste aveu. Par ses prélèvements, l’Etat empêche à des millions de gens d’avoir une vie décente. Les personnes qui touchent 8000FF par mois ont environ en net un pouvoir d’achat de 6400FF/mois si l’on retire la TVA, les divers impôts locaux, la taxe sur l’essence (500%). Les Français qui regardent leur fiche de paye le savent: 8000FF par mois c’est 12000 ou 13000FF brut, au minimum. De quoi bien vivre, même très bien. Pourtant les Français sont privés de cela au nom de « la Sécu », l’Education Nationale et autres gouffres financiers inefficaces. Ce ne sont pas les miettes rendues qui y changeront quelque chose: 1500/an ça donne du 125FF/mois. Ridicule n’est ce pas ?

Et notre ami de tf1 s’en rend bien compte! Il fait donc ce curieux rappel des règles du clientélisme électoral: « Mesure populaire s’il en est, la baisse d’impôts est un argument électoral efficace surtout si les personnes concernées s’en rendent réellement compte. Pour cela il faut que la réduction soit tangible, qu’elle touche un nombre important de contribuables, et surtout que l’on communique au maximum sur ce doux bonus de fin d’été. »
Il faut s’en rendre compte en effet: 125/mois c’est à peine un demi plein d’essence. Le mot clé de ce rappel, c’est « communiquer ». Puisque la réduction est proprement insignifiante, il faut communiquer sur cette réduction. Exactement ce que fait le journaliste de tf1, qui loin de faire son travail fait celui du gouvernement en « communiquant » lui aussi.

On voit bien ici la collusion entre médias et gouvernement. Malgré tout, des gens lucides savent que la situation n’est pas « rose » (pas de jeu de mot). Et comme d’habitude sur tf1.fr on peut lire des commentaires avisés sur l’article. Les « Français » ne sont pas dupes. Il ne suffit pas de « communiquer ». Je vous donne donc un de ces commentaires dans son intégralité, tant il est révélateur du double effet de ces soi-disant baisses:

« J’ai bien aimé la petite phrase du ministère des finances sur ma feuille d’imposition « Vous bénéficiez de xxxx frs de réduction d’impôts par rapport à 1999, grâce aux mesures prises par le gouvernement  » (bientôt les éléctions). Appartenant à la classe dite « moyenne » (mais en bas de l’echelle), nous n’avons droit à rien. Mes enfants m’ont fait la reflection sur la rentrée scolaire « Pourquoi, tu ne nous achetes pas les mêmes affaires que nos camarades, alors que leurs parents n’ont pas les mêmes revenus que toi » Simple : je ne bénéfie pas des 1600 frs de rentrée scolaire. 1600 * 3 = 4800 frs. De plus ayant travaillé les 1er, 2 janvier 2000 (bug de l’an 2000 oblige), mon entreprise m’a alloue une prime et mon mari suite à la tempête de 99 ( il travaille dans une entreprise de raccordement téléphonique) a reçu une prime pour bons resultats. Conséquences : La CAF nous enlève 1000 frs par mois, nous payons des impôts supplémentaires. Je me demande si je n’ai pas intérêt à quitter mon emploi, me retrouver au chomage et profiter de tous les avantages. Nous sommes nombreux dans ce cas, et ceux qui nous dirigent (droite ou gauche, peu importe) ont interêt a prendre soins de nous s’ils ne veulent pas voir leur électorat virer vers d’autres bords. Il y en a marre de payer. »

Fin des vacances

Je me remets au travail immédiatement. Merci Marco pour avoir pris le temps d’écrire alors que j’avais décrété les vacances. vous voulez savoir quoi de plus ? Je vais reécrire c’est tout!

Les morts statistiques

Les statistiques tuent. La preuve a été une nouvelle fois donnée par des experts qui ont comptabilisé les morts causées par l’émission des gaz à effet de serre. Seul le ridicule ne tue pas, semble-t-il. A propos de l’ordre social engendré par la liberté, Hayek a averti dans « la Présomption fatale » tous ceux qui désirent contrôler la société: « Détruire ses fondations matérielles afin d’atteindre les améliorations « Ã©thiques » ou instinctivement gratifiantes défendues par les socialistes équivaudrait à accepter la mort de milliards d’hommes et l’appauvrissement de tous les autres » (Hayek, La présomption fatale, PUF libre-échange, p.165).
Il faut en effet se mettre dans la tête que la prospérité générale engendrée par le capitalisme a permis à une population humaine de s’accroître et de vivre sans le risque de la famine. Une masse de gens n’existerait tout simplement pas sans la croissance économique capitaliste.

Que dire alors de la comptabilité tendancieuse, à sens unique, de ces hygiénistes qui prétendent que « La réduction des émissions de gaz à effet de serre permettrait d’éviter à des millions de personnes dans le monde de tomber malades ou de mourir » (Le Monde du 17 août) . En effet, les gaz à effet de serre sont aussi nocifs lorsqu’on les respire. Ainsi, voilà un argument de plus pour contrôler, à l’échelle planétaire, par des réglementations étatiques donc par la force, l’émission des gaz à effet de serre et par conséquent pour contrôler l’économie, imposer aux hommes un comportement plus « rationnel », et cela bien évidemment pour… »la survie de l’humanité ».

Loin de nous l’intention de nier le fait qu’un air plus pur, un portefeuille plus garni, pouvoir se déplacer dans les airs par le seul moteur de la volonté (qui ne pollue pas, quoique…), diminuerait grandement le nombre de morts et de malades. Si je ne sors pas de chez moi je ne risque pas de mourir dans un accident de la circulation. Si je ne copule pas, je ne risque pas de donner naissance à un être qui entrera plus tard dans une catégorie statistique justifiant une intervention étatique. « L’équipe internationale de cinq chercheurs souligne « que l’adoption de technologies de réduction des gaz à effet de serre permettrait (…) d’éviter quelque 64 000 décès prématurés, 65 000 cas de bronchite chronique et 37 millions de journées de travail perdues ou d’activité restreinte dans ces quatre villes seules d’ici 2020 », lit-on dans le même article. Non, mais qu’est-ce que c’est que ce raisonnement digne des plus grands penseurs de la planification soviétique ? Ainsi, il suffirait d’imposer, sans évaluer les coûts (financiers et humains), une certaine technologie pour gagner des millions de vies ? Mais qui oserait donc s’opposer à une mesure aussi cruciale pour « la survie de l’humanité » ? Voilà pourtant l’exemple type du raisonnement technocratique complice d’un accroissement permanent du pouvoir politique. On met en avant les bénéfices supposés d’une mesure coercitive et on passe sous silence les coûts de la mesure. Et les coûts sont toujours ceux d’une mesure étatique: des effets pervers souvent difficiles à percevoir et qui se retournent contre les objectifs de la mesure prise. Parmi les effets pervers bien connus mais dont se fichent éperdument les « constructivistes » il y a l’alourdissement brutal du coût de la production pour une industrie à un endroit. Le résultat est le déplacement artificiel brutal des capitaux, des investissements, ou la dévalorisation pure et simple de ces capitaux, avec pour corollaire l’appauvrissement de la population locale.

Le problème de ces statistiques réside aussi dans une définition objective de la pollution. Or la pollution est purement subjective. Si je préfère habiter près d’une autoroute, subissant le bruit et respirant un air de mauvaise qualité, mais en restant proche de mon lieu de travail, nul ne peut dire à ma place que l’air que je respire est pollué. Il n’y a pas de pollution pour moi. De même, si je préfère m’installer dans une ville où je risque d’aggraver mon angine chronique mais en obtenant un travail très rémunérateur, il n’ y a pas de pollution pour moi. Ce que ces hygiénistes escamotent purement et simplement c’est que la vie est un choix permanent et que ce sont les préférences exprimées dans les actes qui permettent de donner un sens à des concepts comme celui de « pollution » ou de « satisfaction ». Pour les gens les plus pauvres le choix se réduira parfois à préférer un air peu compatible avec une bonne santé plutôt que la mort ou une misère encore plus sordide. Alors évidemment, si des politiciens, appuyés sur les avis des experts et sur une bonne campagne de propagande, prétendent garantir un air moyen de bonne qualité pour tous grâce à une taxe ou à un décret (ce qui revient au même), il y a tout lieu de penser qu’en fait ils manipulent les préférences de gens pour imposer les leurs.

Mais ces « morts statistiques » viennent à l’existence juste à point. D’après le quotidien Le Monde, en lutte permanente pour un monde plus « rationnel »: « La parution de cet article intervient en pleine controverse internationale au sujet du rejet par les États-Unis du protocole de Kyoto qui impose des objectifs chiffrés de réduction de gaz carbonique et autres gaz polluant l’atmosphère à 39 pays industriels. » Il s’agit donc de faire pression sur les États-Unis pour qu’ils acceptent de sacrifier la prospérité de leur économie, comme se sont empressées de le faire les autres classes politiques occidentales ayant bien compris leur intérêt (accroître leur pouvoir, assurer leur survie en tant qu’espèce grâce à un recyclage dans les institutions internationales). N’est-il pas vrai qu’il faut « abolir l’économie », comme disent les gauchistes, et redonner la primauté au politique, pour que prospèrent les collectivistes et disparaissent les hommes libres, incontrôlables ?

Selon ces chercheurs, « pour chaque jour qui passe sans l’adoption de politiques visant à réduire les émissions nocives des centrales utilisant des fuels fossiles, les décès et maladies liées à la pollution de l’air vont augmenter ». Ainsi se termine l’article de l’AFP. Outre l’appel à l’intervention d’un État mondial – tout serait tellement plus simple et rationnel avec un État mondial, on pourrait appliquer très vite des mesures imaginées par des irresponsables et cela sans coûts de transaction – il y a aussi la question de fait. Or un grand économiste, malheureusement disparu, Julian Simon, a démontré par les faits que « la nouvelle étonnante est que le progrès économique des cent dernières années ne s’est pas fait au détriment de la qualité de l’air. Au contraire, la croissance économique a plutôt entraîné une amélioration des conditions de l’environnement naturel. » Et cette conclusion a toujours résisté aux tentatives de réfutations.

Anticapitalisme

Depuis le G8 de Gênes, les médias se font l’écho complaisant des extrémistes anticapitalistes sans qu’une réponse vraiment satisfaisante ne vienne rétablir la vérité. Commentaire d’un article de propagande.
Primo, dans l’article des Dernières Nouvelles d’Alsace (prêt à penser ultra-centriste) du 28 juillet (« Contre la violence policière… ») il apparaît clairement que les anti-mondialisation sont pour la plupart des trotskistes, des communistes « révolutionnaires » et des « anarchistes ». Ces gens représentent qui ? En quoi sont-ils porteurs d’une légitimité démocratique ? La quintessence de la « citoyenneté » est-elle la contestation de rue ? Ces « militants » contestent le libéralisme c’est-à-dire le meilleur fondement de notre civilisation. Fort bien ! Le fait qu’ils lui doivent leur existence, leur niveau de vie et leur temps libre ne les émeut pas outre mesure. Mais faut-il pour autant subventionner leur ermitage ? Leur dérouler le tapis rouge ?

Secundo, que dire des thèses propagées par ces soi-disant « anarchistes » ? « Guillaume, militant strasbourgeois à la Fédération anarchiste estime lui qu’« on peut être anarchiste et non-violent » et il estime aussi qu’« il n’y aura pas de paix sociale tant que le partage des richesses produites ne sera pas une réalité ». (DNA 28 juillet, http://www.dna.fr/cgi/dna/motk/idxlist?a=art&aaaammjj=200107&num=177079350&m1=capitalisme&m2=&m3= ) Peut-on partager les richesses, c’est-à-dire piller purement et simplement les « riches » sans violence, fût-elle légale ? Voilà pourtant ce que proposent ces pseudo-anarchistes : le vol légalisé. Quelle est la différence avec une dictature socialiste ? Qu’on me l’explique ! Sommes-nous assez stupides pour gober un tel programme politique ? Et la « paix sociale » ! S’agit-il d’une nouvelle expression de la « novlangue » des acharnés de la « citoyenneté » pour dire en vérité « guerre civile » ? Nous avons là un bel exemple de la « doublepensée » orwellienne : la guerre c’est la paix, et la paix c’est la guerre.

Tertio, la mondialisation c’est la liberté des échanges volontaires, la liberté de circulation des hommes à l’échelle de la planète. On appelle cela le capitalisme. Est-ce un gros mot ? Pas pour moi. Quant au « mondialisme », il n’est rien d’autre qu’une construction politique visant à réduire cette immense liberté sous couvert de « justice sociale », un alibi dont abusent en réalité tous les professionnels de l’escroquerie politique.

La chaise vide

Une forte résistance se met en place face à la mondialisation des échanges libres entre les individus. Pendant ce temps le mondialisme politique croît et les médias déroulent à ses pieds le tapis rouge. La lutte contre le racisme est depuis longtemps devenue le fond de commerce de toute une clique de parasites à la recherche de subsides pour vivre aux dépens des autres. Depuis les bureaucrates en quête de tous les prétextes pour accroître leurs budgets, jusqu’aux ONG spécialisées dans la promotion des « causes humanitaires » pour dévaliser les gens et organiser le terrorisme intellectuel, en passant par les politiciens professionnels tous unis par leur intérêt commun de conserver le pouvoir et de vivre de ce parasitage déguisé en sacerdoce. Tout ce beau monde s’affaire en vue de la grand-messe onusienne sur le racisme qui aura lieu du 31 août au 7 septembre. Elle nourrira à nos frais pas moins de 3000 représentants d’ONG, qui, pour la plupart, plaideront sans surprise pour l’instauration de la taxe Tobin, ce serpent de mer dont la fonction objective n’est autre que de détruire le capitalisme de l’intérieur, ruinant en même temps tout espoir de développement des pays pauvres (c’est ce qu’on appelle « réduire les inégalités »). Donc le mieux qui puisse se produire lors de ces rencontres internationales sous l’égide de l’ONU c’est que les participants s’en tiennent aux discours incantatoires.
Ces institutions mondiales sont par nature une menace pour les libertés. La lutte contre le racisme n’est qu’un prétexte pour renforcer ces institutions dont l’essence consiste à répandre les valeurs du collectivisme. Dans un texte passionnant, « la face cachée du mondialisme vert » (http://www.euro92.org/edi/biblio/bernardin2.htm) Pascal Bernardin analyse les institutions internationales avec une remarquable lucidité. Le pouvoir mondialiste, dit-il, « cherche à l’évidence à tirer parti à la fois de l’expérience démocratique et libérale (…) afin d’en faire une synthèse guidée par un objectif en vérité collectiviste. Ce pouvoir part du principe – libéral ! – que toute coercition est vouée à l’échec, et que les méthodes non coercitives, et qui laissent aux gouvernés l’illusion de la liberté, sont celles qui doivent être utilisées pour arriver au but recherché. » et celui-ci n’est autre que le contrôle des individus en « réorganisant la culture et les objectifs de notre société par rapport à un but supra-ordonné – c’est-à-dire un but final de la société autour duquel tous les autres buts s’ordonnent. » En d’autres termes, les institutions internationales et le pouvoir politique fixent les objectifs et laissent la liberté des moyens aux individus. Ainsi l’illusion de la liberté demeure, sauf pour ceux qui s’aventurent aux rivages de l’interdit en se donnant des objectifs incompatibles avec ceux du pouvoir (comme résister au vol légal qu’est l’impôt par exemple, ou porter une arme de poing comme un dernier rempart pour notre dignité). La mise en question des objectifs « sociaux », l’antiracisme, la lutte contre l’effet de serre, la solidarité officielle, relève donc du « crimepensée », et le déchaînement médiatique aura vite fait de réduire au silence de l’infamie le libre penseur.
Le vol camouflé en « justice sociale », tel est le grand art de tous ceux qui se préoccupent de « l’intérêt général ». En soi, l’existence de l’ONU est une oeuvre d’art. Et les mille subterfuges employés pour justifier l’existence de cette nébuleuse de parasites sont fondés sur les techniques visant à en appeler à l’émotion plutôt qu’à la raison des individus. D’où l’éclosion quotidienne d’une multitude de causes « humanitaires ». Par exemple la question des « réparations » pour l’esclavagisme.

Certains voudraient bien qu’à la conférence soit discutée l’indemnisation « des États Ouest africains d’où sont partis les esclaves à destinations des Amériques jusqu’au XIXe siècle » (lemonde.fr 30 juillet). Ainsi, « la communauté internationale » se préoccupe de l’Afrique, des pauvres, des exclus, des esclaves du passé, des opprimés du présent et de l’avenir. Big Brother pense à tout. Si on réfléchit au lieu de s’émouvoir, on peut se demander à qui tout cela profite. Certainement pas aux esclaves qui sont morts depuis longtemps, ni à leurs descendants qui peuvent prospérer aux États-Unis ou au Canada. Les réparations profiteront en premier lieu « aux États Ouest africains » c’est-à-dire aux hommes au pouvoir et à leur comptes en banque numérotés; ensuite, ces discussions mêmes avortées serviront à convaincre l’opinion publique de la nécessité de fixer des « buts supra-ordonnés » au niveau de la planète, premiers jalons d’une gestion collectiviste de toute l’activité humaine et d’une « révolution culturelle » qui doit conduire à un État mondial. Et puis on se demande à quel point cette hypothétique réparation ne servira pas à soulager tout à la fois la mauvaise conscience des occidentaux (disons plutôt de leurs intellectuels) pour leur colonialisme passé, et celle des « afro-américains » dont la prospérité est soit réelle soit à portée de leur seule volonté grâce à cet esclavagisme primordial. Passé lourd à assumer, des deux côtés. En tous les cas, on comprend que les « Ã‰tats » africains concernés voudraient bien avoir un retour sur investissement. Quand on voit comment ils traitent leurs propres « citoyens » on peut avoir quelques doutes quant à la sincérité de leur appel à la justice. Finalement l’appât du gain n’est pas l’apanage des capitalistes.
Mais le plus cocasse est peut-être de voir inscrits à l’ordre du jour deux points (racisme et réparations de l’esclavagisme) susceptibles de faire jouer aux mêmes États les rôles successifs de victime et d’accusé. Les guerres ethniques africaines ont fait beaucoup de victimes, la plupart innocentes méritant réparation, sans que l’Occident ou l’esclavagisme en soient la cause première.
Heureusement, l’administration Bush résiste à la mise en place d’un vaste système « d’objectifs sociaux » à l’échelle mondiale. Le protocole de Kyoto, les diverses conférences onusiennes sont les marchepieds du contrôle politique des individus et de leur soumission aux principes du socialisme. Mais « une politique de la chaise vide pourrait également refroidir les relations avec l’Afrique du Sud de l’après-apartheid, pour qui cette conférence revêt une forte valeur politique et symbolique » lit-on dans l’article du Monde. Ce n’est pas avec des symboles que les Sud-africains et les Africains en général s’en sortiront!
Alors permettez-moi, tout à fait symboliquement, de me lever et de laisser ma chaise…vide !

Un peu de repos

Pas d’inquiétudes si les articles se font rares: nous sommes tous occupés à vaquer.
Le webmaster s’occuper d’une version améliorée du site, notamment plus compatible avec netscape, et plus complète avec un annuaire de liens.
Pas d’article, c’était juste un mot.

A bientôt.

Hervé (liberte)

ELOGE DE L’INEGALITE

« La France […] a toujours cru que l’égalité consistait à trancher ce qui dépasse. »
Jean Cocteau

L’égalité comme négation de la responsabilité et du travail

Cette citation est aujourd’hui plus vraie que jamais, au moment ou les mouvements anti-mondialisation, présentés à tort par les médias comme des progressistes, tentent de rassembler autour de leurs idéaux d’obédience marxiste. Ces manifestations (saccages) qui dénoncent pêle-mêle le capitalisme, sous la forme de la pauvreté dans le monde, de l’exploitation des pays du tiers monde par les pays riches, ainsi que de la pollution, ne sont que l’avant garde de mouvements liberticides prônant sous couvert de justice et de solidarité, l’égalité en toute chose pour tous.

Douce utopie. L’obsession de l’égalité est en effet une plaie dont nous connaissons bien les ravages en France. On s’épouvante dans la presse devant les écarts de salaires dans les entreprises entre patrons (odieux profiteurs) et pauvres salariés (exploités). On veut faire que chacun est d’égale chance de réussir dans la vie. Ainsi Sciences Po qui dispense de concours d’entrée certains élèves de zones dites défavorisés. La sélection est, il est vrai, ainsi plus juste, car un concours est forcément injuste. Pourtant non. Un concours comme celui de Sciences po ne sélectionne t’il pas uniquement les meilleurs élèves en terme d’aptitudes? La réponse est bien sûr positive. Ce qui est injuste, inéquitable, est d’accorder des passe-droits.

L’inégalité des chances ne peut exister, les hommes ne naissent qu’au plus libres et égaux en droit. Chacun a les mêmes droits mais c’est à lui ensuite d’en faire bon usage. C’est sa propre responsabilité. Il en va de la liberté individuelle. Ce n’est pas à l’état de donner aux enfants l’éducation que leurs parents n’ont pas voulu leur donner, ni d’étudier ou de travailler à leurs places. Mais non, la mentalité socialisante (ou plutôt destructioniste (Mises)) dominante, relayée par la propagande d’une presse soit disant libre d’esprit (qui confond socialisme et humanisme) voudrait que chacun quel que soit son apport à la société reçoivent la même chose. C’est ce qui est pour moi à l’origine de l’échec total du communisme qui n’est qu’un dérivé du socialisme : la déresponsabilisation. : Chacun qu’il ne fasse presque rien ou qu’il se tue à la tâche reçoit la même chose. Il est évident que dans un tel système la productivité est faible et que ce système ne peut aboutir qu’à créer des pénuries mêmes des denrées essentielles. Mais tout ira bien puisque tout le monde n’aura que ce petit rien parfaitement partagé.

L’inégalité ne naît que de la distorsion des efforts des hommes dans leur travail. Gardons-nous bien toutefois de tomber dans une autre utopie, celle de la méritocratie. Ce n’est pas parce qu’on mérite un emploi que l’on a forcément les meilleures capacités pour l’exercer. Travailler plus ou moins est un choix, c’est le choix de chacun (et non celui de l’état). On peut choisir de travailler peu mais on doit alors en assumer les conséquences et non profiter du labeur des autres comme l’institue le socialisme. Comme le disait justement Marco dans un précédent article, oui à la vraie solidarité, volontaire. Non à la contrainte, qui oblige à financer une horde de profiteur exigeant toujours plus. La démocratie n’est plus quand les privilégiés (certains fonctionnaires, oisifs…) ne votent que pour défendre leur soit disant avantages acquis payé sur le dos de la classe laborieuse injustement brocardée par des hommes politiques qui cherchent plus à rester au pouvoir qu’à l’intérêt du pays.
L’intérêt général est de donner plus de liberté à ceux qui veulent travailler pour faire avancer non seulement leur propre situation mais aussi par ricochet celle du pays. Il faut réhabiliter le travail. On n’a rien sans rien dit l’adage. L’apparente obsession de l’égalité socialiste n’est qu’un cancer qui ronge notre monde pour le ramener dans le passé. Ceux que nous propose les mouvements anti-mondialisation ce n’est rien que la mort, les camps, la privation de liberté pour tous les êtres libres qui oseront s’opposer à leur aliénation. « perdre sa liberté, c’est perdre sa qualité d’homme » disait Rousseau Les mouvements socialisants ne nous propose qu’un état tout puissant au nom d’une soi disant sécurité et égalité. Ne les laissons pas décider ce qu’est notre bien à notre place. Le propre de l’état socialiste est de vouloir tout contrôler, fusse t’il au prix de notre liberté déjà bien encadrée.

Quelle différence y a t’il entre l’extrême droite et l’extrême gauche? Aucune, si ce n’est que la seconde cache son extrémiste devant une tolérance de façade consistant à nier les valeurs d’extrême-droite. Le danger est justement que parée de cette façade faussement positive, celle ci puissent se hisser au pouvoir. Les discours ne prônent-ils pas la discrimination par la violation de la propriété (qui fait partie intégrante des Droits de l’Homme). Qui se laisserait dépouiller alors qu’il pourrait l’empêcher? Personne. Un conflit est inévitable. La démocratie ne peut nous prémunir contre de tels dangers. C’est à nous de nous opposer pour préserver notre liberté.

Culture d’état

La France est un pays « en déclin ». Soyons clairs: la culture française n’a pas un rayonnement capable de rivaliser avec celle des Etats-Unis, qui a gagné « les coeurs et les esprits ».
Pourtant, envers et contre tout, le gouvernement français souhaite rétablir « l’influence » de la France. Et bien sûr, cela passe par vos impôts. Le personnel des centres de coopération se réunit actuellement autour du ministre des affaires étrangères, M. Védrine. Au palais des Congrès se tiennent donc des conversations de la plus haute importance stratégique: des sujets comme la coopération culturelle, l’aide au (sous ?) développement, la lutte contre les pandémies y sont abordés. Toute la panoplie des « revendications » du bon militant anti-mondialisationsont là, sauf peut être l’abandon des dettes à l’égard du tiers monde.

Pourtant malgré l’écho récent des thèmes abordés, les coopérants ne sont pas satisfaits de leur sort. Leurs
villas aux Maldives, au Sénégal et autres pays ensoleillés et touristiques ne leur suffisent plus semble-t-il.
Imaginez donc nos pauvres hères, éparpillés aux quatres coins du monde, comme autant de petits phares de la culture française, témoins du « désir de France« , comme le dit la journaliste poète du Monde. Car ils ne peuvent y répondre à ce désir, isolés et écrasés qu’ils sont par « une tutelle futile, souvent décalée et tâtillonne« . Le gouvernement français s’affirme pourtant comme le chantre de la « diversité culturelle ». D’ailleurs, quelle étrangeté que cette notion de diversité culturelle: en fait elle est conçue en France comme un barrage contre les productions américaines, que ce soit au niveau du cinéma ou des productions audios (quotas radiophonique de « francophonie »). J’imagine qu’ailleurs dans le monde faire la promotion de l’isolationnisme en l’appelant « diversité culturelle » tout en appelant à la résistance contre l’envahisseur américain doit rencontrer quelque écho. Je suggère à nos coopérants un tour en Afghanistan à ce sujet.

Même les Anglais, pourtant d’affreux ultra-libéraux, font mieux que les ministres français quand il s’agit de dépenser des sommes folles à l’étranger: 160 centres culturels anglais reçoivent 600 millions d’euros environ, contre un tout petit 152millions d’euros pour les 151 centres français et les 250 Alliance Française subventionnées (car les trois quarts ne le sont pas… pourrait on faire quelque chose sans subvention ?). Un député français (socialiste) fait même remarquer que 53% du budget des centres provient d’autres sources que les subventions ce qui selon lui est trop élevé! Non non, je ne mens, imaginez donc que nos amoureux de la culture française aillent chercher des ressources ailleurs que dans les subventions, qu’ils gagnent un peu d’indépendance vis à vis de leur hiérarchie tâtillonne et futile, quelle horreur! Ils pourraient lancer des projets non visés par la Haute Commission de Bienséance Idéocratique (là j’invente)! Le même député propose donc fort logiquement d’allouer 15 millions d’euros supplémentaires chaque année. Une paille pour lui certainement. Une goutte d’eau dans l’océan des taxes impôts accises redevances droits et contributions! Qu’est ce que c’est 15 millions d’euros, hein je vous le demande ? Niet, nada! Cet homme n’a aucne conscience des entreprises qui mettront la clé sous la porte, des familles qui renonceront à leur projet de grande maison, ni aux diplômés qui s’expatrient. 15millions d’euros ? Peanuts!

Et le même député, Yves Dauge, constate l’inadmissible: si l’administration est tâtillonne et futile (troisième répétition, promis c’est la dernière), elle n’existe pas au travers d’objectifs définis, qui orienteraient l’action des centres. Tant mieux vous allez me dire, et c’est vrai, d’où la confirmation du fait que l’autofinancement des centres soit jugé comme inadmissible. L’indépendance ne doit pas exister, car de quels objectifs s’agit-il ? Tout simplement « géographiques, thématiques, politiques, artistiques« . C’est donc au centre de décider pour toute la planète les contenus à diffuser: la propagande française doit être uniforme. Notez la présence d’objectifs politiques d’ailleurs. Les centres culturels vont-ils devenir des relais de propagation de l’ « anti-mondialisme » par exemple ? Ou alors de la culture écolo-communiste des Verts ? Du pragmatisme social de Jospin qui lui fait appliquer les 35h et ensuite piquer dans la caisse de la Sécurité Sociale pour boucher le trou qu’il a ainsi créé ? On peut légitimement se poser la question!
Loin de considérer ses propos contradictoires, notre député souhaite que les centres agissent dans « une logique de part de marchés et de retour sur investissement ». Il aurait peut être du dire aux directeurs de centres que désormais ils leur faudraient s’autofinancer à 100% pour leur faire passer ce message non ? Mais il y a pire: « il souligne particulièrement la nécessité de revaloriser la fonction de directeur de centre et leur garantir une autonomie« . Autonomie dans la ligne du Parti ? Non, en fait il veut affranchir les centres de la tutelle des diplomates français locaux pour rattacher les centres à Paris. Leur autonomie aurait pu être totale s’ils s’autofinanceaient à 100%… Mais voilà une idée qui n’atteindra jamais le cerveau d’Yves Dauge.

Face au désarroi croissant parmi les coopérants et au rapport d’Yves Dauge, le gouvernement a choisi de réactiver le réseau de coopération. Traduction en langage courant: vos impôts seront dépensés par des fonctionnaires dans les îles sous les Tropiques. Mais même si l’on sait qu’au final des millions de francs seront perdus dans les sables des plages lointaines, ils pourraient l’être en ski nautique ou autres activités inoffensives. Et bien même pas. Lionel Jospin et Hubert Védrine ont fait le déplacement pour signifier aux coopérants que l’Etat français revenait en force, et cette fois, avec des objectifs clairs.

« Vous formez désormais un réseau public d’influence et de solidarité de dimension mondiale: c’est un atout décisif face aux enjeux posés à notre pays par la mondialisation« . En ces temps troublés de campagne présidentielle, si je n’avais annoncé au paragraphe précédent que le premier ministre était un des orateurs, vous auriez été bien embêtés pour déterminer qui a dit cette énormité. Jospin y pose clairement la mondialisation, c’est à dire je suppose les échanges de tout type internationaux, comme un problème. Et voilà aussi les deux traîtres mots prononcés: influence et solidarité. Comment avoir de l’influence en effet si l’on ne met pas la main au porte monnaie ? Je vous le demande! C’est bien socialiste comme attitude: on va leur rendre leur liberté en leur donnant à manger. Cela leur évitera les peines du développement économiques et avec ça ils resteront dans la sphère d’influence de la France. Du néo-colonialisme en somme!
Le rôle des coopérants dans ce schéma est le suivant: il faut pourrir toute chance de développement des pays visés en implantant chez eux le socialisme dès aujourd’hui (comme si le tribalisme n’y suffisait pas en Afrique!!). Ainsi les coopérants doivent « mobiliser les intellectuels, les scientifiques français afin qu’ils interviennent dans les grands débats de société. (…) Les questions d’éthique, la lutte contre les pandémies, la sécurité alimentaire, le commerce équitable, les normes sociales, la parité entre les femmes et les hommes sont autant de domaines où la spécificité de nos analyses et de notre action pourra être mieux expliquée et donc mieux comprise.« . Merci au passage au Monde qui se charge de relever les plus belles inepties. Jospin souhaite donc mobiliser toute l’intelligentsia française pour proférer la bonne parole. Amusant tout de même de voir les préoccupations typiques de pays riches comme les questions d’éthique ou les « normes sociales » et la « parité homme femme » cotoyer la lutte contre les pandémies et la sécurité alimentaire. Ah, précision: si par sécurité alimentaire on entend purification de l’eau et désinfection des viandes, oui c’est une préoccupation du tiers monde. Si par contre c’est l’affollement des vaches dont on parle alors c’est encore un sujet typiquement européen…
Bref on voit au travers des sujets qui doivent être développés que la gangrène socialiste revendicative sera bientôt inoculée à grande échelle dans les pays sous « influence » française.

Les réclameurs d’utilité publique, les différents para-gouvernementaux (les ONG par exemple) vont donc y trouver leur compte. Eux qui déploraient la baisse des budgets, les voilà abreuvées de promesse. Peut être même « le marché des capitaux finira par participer au développement » d’après Kouchner. Mais il a pris soin de rajouter: « d’une façon ou d’une autre« . Voilà donc des propos pleins de menaces d’impôts, car après les promesses de subventions, il faut bien ratisser quelqu’un!

Un seul moment d’intelligence notable aurait pu apporter un peu de neuf dans les habits milles fois rapiécés de l’interventionnisme culturel et le centralisme autonomiste (belle formule ? c’est de moi!). L’intervention du PDG de Renault, invité à « parler de de l’impact de « l’image culturelle de la France » » n’a pu s’empêcher de « commettre » l’erreur de parler marketing et publicité! Mais non, ce qui intéressait les auditeurs c’était l’argent, toujours l’argent. Ah bassement matériel ces socialistes! Ils ont donc opposé à Louis Schweitzer les dons de fondations étrangères, notammement Agnelli (Fiat), Ford et Volkswagen qui financent en partie le Centre Culturel du Caire. Peut être faut-il rappeler que les fondations en France ne bénéficient d’aucune accalmie fiscale, et que les fonds collectés passent par Fondation de France organisme d’Etat. Il n’y a donc pas de Fondations en France!

Si j’ai parlé d’intelligence à propos de M. Schweitzer, c’est parce qu’il détient la clé de la diffusion de la culture: son commerce. Un exemple simple suffira je pense à convaincre: les quartiers chinois que l’on trouve dans chaque grande ville occidentale. Les communautés asiatiques ont fait de leur culture un bien de consommation courante: boissons, musique, nourriture, ameublement même! En vantant la publicité de Renault à l’étranger, le PDG de Renault ne faisait rien d’autre: essayer de séduire les cliens potentiels de ses voitures au travers de l’adhésion à un ensemble de valeurs que peut représenter la France. Que ce soit le luxe, la bonne chère, ou l’image technologique véhiculée par le TGV. Je sais, c’est une création d’état, mais si justement des dizaines de milliards n’avaient pas été engloutis là dedans, peut être aurions nous un Bill.

Au début de cet article, je présentais brièvement le faux concept de diversité culturelle. Les écologistes parlent sans cesse de la diversité biologique. Un néo-zélandais, membre de la société protectrice du kiwi, oiseau rare emblème de ce pays, avait proposé comme solution que chaque néo-zélandais dans un élan patriotique mange un de ces oiseaux au petit déjeuner. Le commerce de ces oiseaux serait ainsi devenu rentable. Et le kiwi aurait été sauvé. En France on pourrait dire la même chose du secteur du vin ou du luxe: c’est en faisant le commerce de ces produits qu’ils sont devenus mondialement reconnus, et que la culture française est louée.
Pour que la culture française redevienne attractive, elle n’a pas besoin de subventions, elle a besoin de clients.

La mélasse sociale-démocrate

« Ils ne se sentent à l’aise que dans la mélasse sociale-démocrate »
(Jacques Garello, président de l’ALEPS, site www.libres.org). Le même jour je lisais Garello et l’édito des Dernières Nouvelles d’Alsace (www.dna.fr), journal régional dont la ligne éditoriale est ultra-centriste. J’avais à la fois la thèse et sa confirmation sous les yeux. Nous nous situons juste après le G8 de Gênes.
Le début de l’édito de Dominique Jung nous explique que la mondialisation est un fait, pas une idéologie, qu’il n’existe pas de « directoire » qui impose la « mondialisation ». Par conséquent, l’ « anti-mondialisation » est un concept ambigu. Il présuppose l’existence d’un centre de décision. Jusque là on est prêt à le suivre. Mais, très vite, l’appel du vide devient irrésistible et l’éditorialiste s’englue définitivement dans la mélasse sociale-démocrate, jusqu’à la démagogie. La pensée unique a cela de pratique qu’elle est universelle. Pour l’étudier, la gazette locale suffit. Paris, Strasbourg, Grenoble… nulle différence.
Mais la presse locale y ajoute parfois le panache. Il est vrai que le risque pris n’est pas bien grand. Tout de même, quelques phrases passent mal. Par exemple: « Le problème est justement qu’il n’y a pas de directoire central » affirment les DNA. On savait que le principe du primat du politique sur l’économique, dogme fondamental du credo social-démocrate (« tout est politique »), règnait sur la pensée éditoriale française et régionale, mais le centralisme, tout de même ! Je croyais que ce mode d’organisation politique jacobin était bon à jeter dans les poubelles de l’Histoire. Mais ne voyons rien d’autre, dans cette expression de « directoire central », qu’un euphémisme pour désigner pudiquement un État mondial. Ainsi, la presse alsacienne, après s’être faite le chantre de la construction politique européenne, voilà qu’elle appelle à la constitution d’un État mondial. C’est une manie. Et pourtant, à la réflexion, cette manie ne relève-t-elle pas de la « fausse conscience » ? Comment, en effet, promouvoir à ce point une pensée en contradiction avec son intérêt ? Le seul intérêt que la sociale-démocratie et le centralisme politique défendent réellement sans ambiguïté c’est celui des politiciens. Certains penseurs nous ont pourtant avertis des dangers d’un État mondial. Outre les libéraux au premier rang desquels on peut citer Hayek, un « socialiste » hérétique, George Orwell en a donné les traits caractéristiques. Big Brother ! Et qu’on ne vienne pas nous dire que la démocratie nous prémunirait contre les excès d’un pouvoir politique mondial centralisé. La démocratie n’ a jamais empêché le pouvoir de l’État de croître et les libertés individuelles d’être piétinées par la majorité et la coercition étatique. Une Constitution même n’y suffirait pas. Tous ces remèdes politiques sont définitivement datés. Une seule voie n’a pas été totalement explorée, celle de l’ordre spontané, celle du Droit (l’état de droit et pas l’État de droit) et de la liberté. Les moyens politiques – c’est-à-dire étatiques- ont été utilisés sous toutes les formes: totalitaires, démocratiques, dictatoriales… Les moyens économiques, ceux qui sont fondés sur les droits de propriété et l’échange libre, sont réputés myopes et matérialistes, irrationnels. C’est que la bonne vision est associée à un pouvoir de décision centralisé. Mais il faut maintenant se faire à l’idée qu’un groupe d’individus – les politiciens – n’a aucune idée des connaissances nécessaires pour prendre les bonnes décisions. Ces connaissances sont éparpillées dans les cerveaux humains individuels et ne sont pas totalisables. Les politiciens et les experts sont plus ignorants que celui qui crée une activité rentable et utile à un endroit donné et à un moment donné. Ils sont plus ignorants que n’importe quel individu, s’agissant de ses propres intérêts. Les problèmes collectifs que seule la contrainte uniforme pourrait résoudre ne sont qu’un mythe.

Par exemple les DNA n’hésitent pas à déclarer : « L’une des failles de notre société est l’hypertrophie du système financier, qui se soucie comme d’une guigne de générer ou non du bonheur ». Le bonheur serait-il donc un bien de consommation que l’industrie sociale-démocrate serait apte à produire en quantité définie ? Quelle absurdité doublée d’une inculture philosophique pathétique. Ainsi Platon(Socrate), Aristote, les stoïciens, les épicuriens, et Kant, jusqu’à Freud avaient considéré le bonheur comme une affaire personnelle, comme le résultat involontaire d’une conduite vertueuse, ou d’une activité réussie, en tous les cas de la liberté. Un régime politique qui vise à réaliser le bonheur des individus à leur place non seulement manque toujours son but mais supprime la nécessité d’être l’auteur de son propre bonheur. L’égalité devant le bonheur n’existe pas et si le système financier « se soucie comme d’une guigne de générer le bonheur » il n’ y a pas à s’étonner. Mais ce « système » m’empêche-t-il de construire mon bonheur ? Porte-t-il atteinte à mes Droits individuels ? A ma liberté ? Que nenni ! Par contre on soigne sa clientèle en proclamant des absurdités pareilles. Des non-sens absolus.

On le voit bien, les « arguments » – fallacieux – ne manquent pas pour faire la propagande en faveur de l’État ou proto-Etat mondial. Il est simplement désolant de voir que les sociaux-démocrates ne reculent pas devant le confusionnisme

Les parasites Gênes

Deux camps de nuisibles s’affrontent par police interposée: les hommes de l’Etat et les militants anti-mondialisation. Le G8 de Gênes a tourné à l’affrontement entre la police et les manifestants anti-mondialisation. C’est dans la rue, une fois de plus, que les événements réellement significatifs se sont déroulés. Ce n’est pas dans les salons feutrés où se rencontrent des chefs d’État soucieux de reconquérir leur pouvoir et leur raison d’exister face à une mondialisation qui met à jour non seulement leur inutilité mais leur nuisance. Les esprits avisés ont bien compris que derrière l’argument de la « régulation » et celui du réchauffement planétaire se dissimulent les intérêts d’une classe politique mise dans l’obligation permanente de se justifier.
La première réaction instinctive pourrait être la satisfaction de savoir que les destructionistes (Mises) ont été durement rossés par les policiers. Et puis deux faits viennent gâcher ce sentiment. Primo, la concentration de toutes les forces de police aux abords de la « zone rouge » fut telle que les autres quartiers de la ville ont été littéralement abandonnés aux sauvages qui ont pu accomplir leur basse besogne de destruction en toute impunité. Des commerçants ont été ruinés, des biens saccagés, des symboles du capitalisme (les banques…) particulièrement visés par le pouvoir destructeur des barbares de l’anti-mondialisation.
Secundo, la police a agi comme une garde prétorienne. On peut donner à cette transformation de la police en garde prétorienne une interprétation économique : lorsque les services de sécurité sont collectivisés, la pénurie engendrée divise la société en deux. Les membres de la nomenklatura bénéficient de privilèges, alors que le reste de la population vit dans la pénurie et l’insécurité. On peut aussi en donner une interprétation politique : les hommes de l’État, sous couvert d’une rationalisation visant à démontrer l’importance de leur rôle pour résoudre les problèmes collectifs, se servent de l’Etat pour leur propre compte – et c’est la logique même du pouvoir politique.

Parasites contre parasites. Alors oui ! Rendons-nous enfin à l’évidence ! Les hommes de l’État sont des parasites. Ils vivent aux dépens des autres et prennent des décisions coûteuses et nuisibles. On se passerait bien d’eux mais voilà, beaucoup de gens considèrent encore qu’ils rendent des services que le marché et le contrat libre ne pourraient pas fournir. Belle illusion que celle-là. Laissons faire le marché et on verra bien; on le voit déjà. Chaque fois que la politique se retire d’une activité, le capitalisme (le régime des contrats libres et de la propriété privée) engendre un ordre spontané infiniment plus diversifié et plus prospère. Chaque fois que les hommes politiques agissent par la contrainte et la réglementation, les effets pervers prennent l’ascendant sur les bénéfices. Certains considèrent qu’il est utopique de décollectiviser les services de police et de justice mais il s’agit simplement d’un entêtement, de la force de l’habitude. Peut-on faire pire que ce que fait l’État en matière de police et de justice ? Sur l’insécurité quotidienne le point a été fait sur « la page libérale » dans le précédent article. La privatisation des rues devient une solution de moins en moins irréaliste (pour une présentation complète je renvoie au travail de Bertrand Lemennicier publié sur son site www.lemennicier.com). Il est bien évident que l’on est plus responsable vis-à-vis de ce qui nous appartient que vis-à-vis des « biens publics ». Quant aux militants anti-mondialisation, ils sont nourris par le régime économique qu’ils veulent supprimer. Leur geste n’est rien d’autre qu’un parricide. L’anti-mondialisation est le caprice de jeunes idéalistes matériellement rassasiés par le capitalisme et incapables de donner un sens à leur vie autrement qu’en aliénant leur liberté pour se donner le droit de supprimer celle des autres.
Il est bien clair que les deux parties sont désormais discréditées. Les politiques avec leurs gesticulations nuisibles et les anti-mondialistes qui n’ont pas d’autre modèle en tête, pour ceux qui en ont un, que le communisme. Mais nous connaissons déjà cette histoire…