La faute aux libéraux

C’est grosso modo le sens de « l’analyse » publiée dans Le Monde sous la plume de Jean-Louis Andreani, sous le titre « France solidaire et France libérale ». Il y aurait deux France, l’une « solidaire » (avec l’argent des autres), l’autre libérale (donc égoïste). Et tous les maux de la « France solidaire » sont dûs à la « France libérale »:

Espérance collective, solidarité sociale et politique… Ces mots étaient ceux de mai et juin 1936. Soixante-dix ans après ce « bel été », le contraste est saisissant entre la France du Front populaire, parfois naïve à force d’enthousiasme, en particulier sur le plan international, et celle de l’été qui s’ouvre : plus de projet collectif, une angoisse sociale multiforme, la solidarité en lambeaux face à la montée d’une véritable idéologie de l’individualisme.

plus de projet collectif
Oh oui c’est sûr les méchants libéraux, à force de monopoliser le débat idéologique, ont étouffé toute alternative et ont mis à bas la belle idée de « projet collectif »â€¦ Soyons sérieux : la presque totalité des gens qui font l’opinion en France et/ou qui ont du pouvoir politique – professeurs, intellectuels, sociologues, journalistes, éditeurs, politiciens, chefs-syndicalistes – sont imprégnés à des degrés divers d’idéologie collectiviste ! ATTAC ? Apparemment il ne connaît pas M. Andreani. Bové ? Qui c’est ? L’année dernière, l’unanimité anti-libérale lors du référendum sur la constitution européenne ? Ils étaient où les libéraux ?
l’angoisse sociale multiforme
C’est quoi « l’angoisse sociale multiforme »Â ? Je ne sais pas exactement mais ce que je sais c’est que beaucoup de Français simples, normaux et honnêtes sont légitimement angoissés en raison du chômage, des impôts qui pleuvent, de la difficulté de trouver un logement (sauf quand on travaille à la Mairie de Paris), des dettes de l’Etat, de l’insécurité…
solidarité en lambeaux
Si l’auteur entend par là « charité individuelle » il se trompe: les Français sont friands de grandes causes, ils participent volontiers aux Restaus du coeur, ils vénèrent l’abbé Pierre, la Croix Rouge, et toutes les causes humanitaires possibles. Peut-être ne donnent-ils pas autant d’argent qu’ils le voudraient, mais qui pourrait les blâmer alors qu’ils croulent sous l’impôt ? Alors ils aident comme ils peuvent, par le bénévolat notamment.
Alors de quoi parle M. Andreani ? Peut-être de la pseudo-solidarité d’Etat ? Alors voyons un peu les mesures « sociales » de la semaine écoulée:

Et toutes les semaines c’est pareil. Chaque semaine le gouvernement a un plan en faveur de telle ou telle catégorie « menacée », un plan de relance de ceci ou cela, une aide particulière à destination des banlieues (la discrimination « positive »…).

Et M. Andreani continue son réquisitoire:

Une nouvelle ligne de partage est en effet venue se superposer aux diverses fractures qui traversent le pays, pour dessiner deux France : celle de la solidarité, et celle de « l’individu-roi », parfois du chacun pour soi. Certes, au sein de la population, la générosité et le souci de l’autre se sont toujours opposés à l’égoïsme et à l’indifférence. Mais la victoire des idées néolibérales, à partir des années 1980, a donné à l’individualisme une justification politique et économique.

Il y a combien d’intellectuels libéraux ? De partis se réclamant du libéralisme ? De grands médias défendant inlassablement les idées libérales ? Peut-on parler de « victoire des idées néolibérales » quand Bové se présente aux élections présidentielles et qu’aucun candidat libéral n’y est présent ? (enfin si peut-être mais quel sera son impact ?…) Encore plus ridicule, situer cette victoire dans les années 80, quand Mitterrand est élu en 81 sur un programme de « rupture avec le capitalisme »!

Et le délire continue:

Combinée à la fin des grandes espérances collectives sur lesquelles vivait la gauche, la consécration du néolibéralisme […]

La gauche perd ses illusions: quoi de plus logique, ses idées ont fait faillite, tout simplement par le jeu de la confrontation avec la réalité! Que ce soit à l’Est, et partout où les solutions « socialistes » ont transformé des pays pleins d’atouts en ruines sanglantes, qu’en France même où Mitterrand est revenu au bout de deux ans sur son programme de 81! Mais il n’a jamais abandonné l’interventionnisme étatique, pas plus que la droite dans la plus pure tradition gaulliste. Envolé le Chirac de 86-88 supprimant l’ISF, le Chirac de 95 lutte contre la « fracture sociale » à grands coups d’impôts, et Jospin embauche des sous-fonctionnaires avec les « emplois jeunes » dans la foulée, pendant que Martine Aubry rêve de faire baisser le chômage en « partageant le travail » via les « 35 heures »! Et que dire de la politique actuelle de Borloo et autres crypto-socialistes !?! Ces 20 dernières années c’est indubitablement le grand triomphe du libéralisme !…

[suite] la consécration du néolibéralisme a fait une vertu de ce qui était auparavant considéré comme un travers français. Dans le même temps, l’avènement d’une société dont les valeurs essentielles sont l’individu et l’argent a renforcé ou recréé le besoin de solidarité chez ceux qui s’attristent de cette évolution sur un plan humain ou la refusent d’un point de vue politique.

Bien sûr, les valeurs sacrées aujourd’hui sont l’individualisme forcené et l’argent! Bizarre, quand je regarde la télé je suis assailli de téléfilms « citoyens » où un village se mobilise pour empêcher les expulsions de gentils clandestins face à un méchant propriétaire (de droite évidemment…), de documentaires apologétiques sur les trostkystes ou les alter-mondialistes, d’émissions de « variété » et de bavardage prétextes à propagande anti-américaine et anti-libérale (Ardisson, Karl Zéro, Ruquier, Fogiel etc. etc.), d’émission « satirique » (Les Guignols) sur une chaîne privée elle aussi explicitement anti-américaine et anti-libérale… J’ouvre les journaux, Libération, Le Monde, L’Huma, Marianne, libéral tout ça ? Même le pauvre Figaro n’a pas le courage d’être libéral. Il est peut-être tout juste « plutôt de droite », ce qui le place dans la catégorie des interventionnistes pseudo-souverainistes un jour, fédéralistes mous le suivant…
Quant aux journaux économiques, leur diffusion est trop limitée pour avoir un quelconque impact et de toute façon eux aussi sont loin d’être imperméables à toutes les sottises que nous pond l’idéologie dominante sociale-démocrate voire socialo-communiste (et de plus en plus écolo-collectiviste) depuis des décennies… Mais où se cachent donc les néolibéraux responsables du marasme psychologique des Français solidaires ?
A propos de la « demande de solidarité »: pourquoi, alors que l’Etat dépense des milliards en « solidarité » et que les valeurs « citoyennes » et « solidaires » sont chantées sur tous les tons par tous les médias (et comiques, écrivains, chanteurs…), les Français en demandent ? Parce que la solidarité d’Etat n’arrive pas à résorber la pauvreté ? Parce que les Français ne sont pas dupes de la fausse solidarité, prétexte à engraisser les services « sociaux », les associations satellites, et tous les professionnels du secteur « social »Â ? Parce qu’ils constatent les multiples abus ? Parce qu’ils sont las de payer sans jamais voir le moindre résultat ? Parce qu’ils voudraient prendre les choses en main eux-mêmes peut-être ?

Et maintenant, le clou de l’article:

D’un côté donc, une France acquise aux idées libérales.

On applaudit tous. Parlez autour de vous de votre engagement libéral. Allez dire à vos collègues qu’il faut moins d’impôts, supprimer le SMIC, déréglementer les loyers, vendre les HLM, cesser les subventions aux entreprises, notamment publiques, libérer l’enseignement, briser le para-Etat destructeur qu’est la « Sécurité Sociale », et observez à quel point ils sont acquis au libéralisme.
En France aujourd’hui les libéraux sont archi-minoritaires, ou s’ils ne le sont pas, ils ne sont absolument pas représentés dans les médias, dans l’enseignement, dans la production culturelle en général, et certainement pas au niveau politique.
A lire une telle ânerie, on se demande dans quel univers parallèle vit M. Andreani! J’aimerais l’y rejoindre, vivre moi aussi dans une France acquise aux idées libérales!

Pour elle [la France libérale], l’individu est le concept essentiel, la concurrence le meilleur régulateur de la société, la loi du marché une règle intangible et salutaire. La défense des acquis sociaux ou le refus de la montée des inégalités, l’intervention de la puissance publique dans l’économie sont marquées du sceau de l' »archaïsme », ou même du « crypto-communisme ».

Bravo M. Andreani, vous y êtes presque! Les libéraux sont pour le respect des droits de l’individu! Le refus de l’interventionnisme permanent se fait au nom du droit, pas au nom du refus d’un quelconque « archaïsme », même si les propositions des Verts, du PS, d’ATTAC, de Droit Au Logement, de la CGT, de Sud et d’innombrables autres partis, syndicats et associations sont effectivement au mieux crypto-communistes. Certaines de ces organisations comportent d’ailleurs de nombreux transfuges du Parti Communiste Français, de Lutte Ouvrière (alias L’Union Communiste) ou de la Ligue Communiste Révolutionnaire! Difficile de ne pas faire le simple constat que leurs propositions sont teintées de communisme: taxer les « surprofits », nationaliser les logements (et vive les communalska!), l’agriculture (sovkhozes pour tous avec Chirac le grand subventionneur!), appels à réglementer à tout va…

Le principe de précaution inscrit dans la Constitution est un signe de frilosité et de refus du progrès.

Le principe de précaution! Une invention des hommes de l’Etat pour justifier leurs interventions au motif que peut-être une technologie aura un impact négatif. C’est évidemment un signe de frilosité, puisqu’on joue sur la peur à priori, en agitant des épouvantails. C’est évidemment un signe de refus du progrès, qui bouleverse les habitudes, force à adopter de nouvelles méthodes, remet en cause l’existant! La France est un pays de luddites dont Bové est la figure de proue.

Une certaine indifférence aux autres, en dehors du cercle familial et des relations privées, est souvent le corollaire de ces idées, même s’il n’est pas avoué ou assumé.

Oui, les Français, ultralibéraux sans le savoir, n’ont aucune conscience sociale. Ils ne s’occupent pas assez des inconnus et se préoccupent, comme c’est étrange, d’abord de leur famille et de leurs amis. En gros les réseaux de solidarité actuels sont ceux que les individus maîtrisent: les parents aident les enfants et vice-versa, on s’entraide entre frères et soeurs, on fait appel à des amis pour déménager, trouver un appart, payer une caution, une voiture d’occasion, repeindre une pièce… C’est ça, la solidarité. La solidarité étatique à coups d’impôts est une fausse solidarité, une parodie de solidarité. La vraie se tisse au travers des relations amicales et familiales principalement, mais aussi via les réseaux professionnels…

Heureusement, selon M. Andreani, il y a la France solidaire:

En face, la France solidaire se révolte contre l’exclusion, s’offusque des inégalités en France comme dans le monde, défend les services publics « Ã  la française », refuse la prééminence économique des idées libérales, se démène au sein de ce qui prend quelquefois les allures d’une « contre-société » nostalgique des grands mouvements d’antan.

Voyez-vous, les libéraux n’ont que faire de l’exclusion, ils y sont indifférents, parce que l’exclusion c’est moderne, libéral! Tout le contraire d’archaïque et crypto-communiste! Face à eux, sordides libéraux individualistes, la vaillante avant-garde des « alters » refuse la pauvreté! Ils se mobilisent pour proposer taxes, entraves aux licenciements (forcément « boursiers »), à la liberté de commercer (notamment le dimanche), de travailler aussi longtemps que l’on veut (35h), d’embaucher qui l’on veut (police de « l’anti-discrimination »: la HALDE). Ils luttent ensemble contre la domination des idées libérales! Qu’ils sont courageux!
Ca vous semble réaliste ? vous avez l’impression que les « services publics » sont menacés ? Aucun gouvernement n’ose affronter les syndicats. La SNCF, La Poste, l’Education Nationale… Aucun de ces « mammouths » ne peut être ne serait-ce que « réformé ». Et que dire de la « Sécurité Sociale », des retraites (la plus énorme arnaque du 20ème siècle en France) ?…

Ces militants de la solidarité sont parfois des déçus de la politique, où ils ne trouvent plus de quoi satisfaire leur volonté d’engagement collectif.

Ces militants de la solidarité sont des professionnels de l’engagement: profs détachés de l’Educ Nat, de la Poste, intermittents du spectacle (et permanents de la politique), paumés techno-rmistes (avec chiens et caravane pour aller de rave en rave), ils ont un objectif: former un nouveau noyau à gauche de la gauche (déjà pourtant bien à gauche!), et imposer leurs idées dans le public (avec la complicité des médias).

La montée en puissance de ce besoin de solidarité est perceptible de diverses façons. Ainsi, le 21 mai, des dizaines de milliers de personnes ont défilé à Paris en musique et sous la pluie, avec pour seul mot d’ordre la solidarité internationale envers les pays du Sud frappés par le sida. De même, pour la première fois, les éditions Autrement publient un « guide de la solidarité » appelé à devenir annuel (Anne Legrand, Bruno Manuel, Ensemble, Initiatives solidaires en France, guide 2006, Autrement, 320 p., 18 €).

Et la montée en puissance des idées libérales, elle s’est concrétisée dans combien de livres ? (pour ceux qui ne le sauraient pas, sachez que CHAQUE MOIS depuis des années paraissent en France plusieurs dizaines de livres anti-libéralisme, anti-capitalisme, anti-mondialisation, anti-entreprise privée, anti-individualisme, anti-droite, anti-américains…). Dans combien de manifestations ? Quelles étaient leurs revendications ?

Le clivage se retrouve sur la conception de l’Europe, des relations internationales, etc. Il traverse les forces politiques, sociales, l’Eglise. Sans être engagés à gauche, certains chrétiens refusent une doctrine qui laisse les plus faibles « sur le bord du chemin ». Dans les banlieues, des élus de droite savent que seule une forte solidarité des habitants entre eux et du pays avec elles peut permettre à leurs communes de s’en sortir. Toujours à droite, certains élus locaux constatent les dégâts sociaux de la hausse de l’immobilier et regrettent que seul le marché gouverne l’accès au logement. A l’inverse, une part de la gauche modérée est sensible aux sirènes libérales. C’est en particulier le cas de la « gauche caviar », comme le souligne Laurent Joffrin dans son Histoire de la gauche caviar (Robert Laffont).

Un aveu de taille: la droite actuelle fait concurrence à la gauche parce que, tout simplement, ce sont ce que veulent entendre les électeurs (et/ou les médias…) ! Quant à la gauche, les pseudo-libéraux de gauche sont tout de même bien timorés dans leur libéralisme ! Pensez à Strauss-Khan, Fabius: difficile de voir en eux de grands libéraux!

La fracture entre ces deux France est peut-être plus profonde que celle qui opposait droite et gauche des années 1960 et 1970. A l’époque, l’une et l’autre agissaient au nom de l’intérêt général, même si les deux camps s’en faisaient une idée différente. Aujourd’hui, les libéraux les plus radicaux, ou les plus sincères, contestent l’existence même de cet intérêt général. Ils en reviennent aux principes d’Adam Smith, économiste écossais du XVIIIe siècle, selon lequel la situation optimale pour tous résulte du libre jeu de la recherche, par chacun, de son intérêt personnel.

Le père du libéralisme économique est mort en 1790, un an après le début de la Révolution française, qui fonde justement une philosophie politique inverse : depuis 1789, toute l’histoire politique de la France s’est construite sur l’idée que l’Etat républicain exprime et défend un intérêt général qui ne résulte pas de la somme des intérêts particuliers. Or les néolibéraux les plus radicaux, dans la lignée des fondamentaux du thatchérisme, s’excluent de ce consensus.

« L’Etat républicain exprime et défend un intérêt général ». On le voit à chaque grève des fonctionnaires. On le voit à chaque crise de subventionnite aigüe. On le voit à chaque fusion forcée entre deux entreprises françaises. Oh, mais suis-je bête: si l’Etat dit que c’est l’intérêt général, c’est que c’est le cas! Ce ne sont pas des intérêts corporatistes, ce n’est pas du clientélisme, ce n’est pas du renvoi d’ascenceur entre potes de promotion de l’ENA… Non, l’Etat EXPRIME l’intérêt général.
Ne pas y croire, c’est être un dangereux néolibéral radical. Ou peut-être tout simplement c’est constater l’évidence: les agriculteurs touchent des milliards, peut-être plus que les RMIstes, autrement plus en difficulté. Les grosses entreprises sont recapitalisées quand il le faut: Alsthom, le Crédit Lyonnais, et tellement d’autres que j’oublie! C’est ça le « libéralisme » français: on privatise des grosses boîtes, on les donne en gestion à ses copains, via les réseaux d’influence, et ensuite on se distribue des stock-options! Même si l’on croit à l’intérêt général (il faut de la foi pour y croire), on peut au moins être lucide et constater que l’Etat défend l’intérêt d’une clique de personnes, toutes plus ou moins intéressées, toutes plus ou moins arrosées, mais pas un quelconque « intérêt général ». Pas avec 10% de chômeurs, plus d’un million de RMIstes, un déficit abyssal (parlez moi encore de « développement durable » et de l’héritage que « nous » laisserons à « nos » enfants…)…

Et maintenant, place à la citation de la Page Libérale:

Ainsi, un site Internet intitulé « La page libérale, l’actualité sous un angle libéral » affiche un texte dont l’auteur, Georges Lane, souligne : « Aux yeux de la classe médiatico-politique, est ultralibéral quiconque raisonne à partir de l’être humain (…) et non pas à partir du concept flou de « société », quiconque avance que l’être humain (…) agit dans son intérêt personnel et non pas dans un prétendu intérêt général. »

Enfin Georges, que dites-vous là! Vous osez nier la collectivité! Ne savez-vous donc pas que l’individu n’est rien sans son substrat social salvateur ? Hérétique!

Ce texte renvoie à un autre auteur, présent notamment sur le site de l’Institut Hayek, qui a pignon sur rue. Sous le titre « Le renard dans le poulailler », François Guillaumat soutient que « le laisser-faire ne sacrifie pas (…) l’intérêt de « la société » aux intérêts particuliers », puisque « il n’y a d’intérêt (…) que pour des êtres vivants individuels ». Ce texte affirme aussi que tout « pouvoir politique » repose « en dernière analyse sur le pouvoir de nuire, sur la capacité de destruction ».

D’abord c’est « laissez-faire » et non « laisser-faire » (l’erreur est d’Andreani évidemment…). Ensuite,

l’Institut Hayek a pignon sur rue ? De combien de personnes est connu l’institut Hayek ? Savez-vous que ce fameux institut n’est même pas situé en France, mais à Bruxelles ? Pour trouver des « néolibéraux » français (ou francophones…) il faut chercher en Belgique!

Certes, l’extrémisme que ces textes expriment n’est pas partagé par l’ensemble des libéraux français. Mais la mise en cause de l’Etat, voire de l’action politique elle-même, la vision très individualiste de la société, sont bien à la source de leur démarche.

La politique c’est le métier d’organiser la vie des autres par la force. Alors oui effectivement les libéraux cohérents sont « contre » l’action politique!

Il est difficile d’apprécier l’importance relative des deux France, la solidaire et la libérale. Il est sûr en tout cas qu’elles ne se comprennent plus et ne se parlent pas beaucoup. Leur principal point de rencontre est peut-être l’appropriation des nouvelles technologies dans lesquelles, avec des utilisations différentes, les deux excellent. C’est peu pour nourrir la cohésion d’un corps social.

Il est dur d’apprécier l’importance absolue de la « France libérale », tellement les libéraux authentiques (et pas les succédanés de libéraux de l’UMP) se comptent sur les doigts d’une main en France! Pour ce qui est de l’importance relative, je crois qu’on peut tirer une conclusion de l’article de M. Andreani: pour trouver des libéraux en France il va chercher la Page Libérale et des libéraux bruxellois. Tout est dit je crois.

Voir aussi:
réaction de Taranne
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