L’ONU: la mafia mondiale

L’étatisme démocratique ne peut logiquement mener qu’à un gouvernement mondial. Rien d’étonnant donc à ce que l’ONU se propose de contrôler Internet (propositions au Sommet de l’Information) ou d’instaurer un impôt mondial, admettant ouvertement que cela servirait à limiter la concurrence fiscale.

Combattre l’Islam?

Parmi les discussions récentes sur l’Islam, une problématique qui fait rage est de savoir si l’Islam est un ennemi, ou si c’est l’Islamisme, ou encore les musulmans, ou les islamistes. Hervé tenait à différencier l’Islam de l’Islamisme. Turion rappelait que le Coran contient un germe criminel. Sur la suggestion de plusieurs confrères, voici, remanié, un texte que j’avais écrit sur l’islam il y a quelques mois.

L’Islam est notre ennemi. Les musulmans ne sont pas des ennemis.

En d’autres termes, la véritable guerre qui a lieu est une guerre d’idées, et non pas une guerre de personnes. Elle se place sur le plan mémétique, et non pas sur le plan génétique.

Les musulmans les plus purs, les plus abrutis par le Coran, sont ipso facto menés à soutenir voire participer à des actes criminels. Mais il y a une très large majorité de « musulmans » qui ne le sont que par une tradition culturelle en voie d’atténuation, et qui, s’ils se déclarent formellement musulmans, n’entreprendront d’eux mêmes aucune activité criminelle au nom de l’Islam.

De même, le socialisme est une idéologie criminelle, mais la plupart des socialistes n’iront pas eux-mêmes entreprendre de nouvelles actions criminelles. — Tout au mieux sont-ils prêts à suivre des meneurs, qui eux sont de véritables criminels en puissance et trop souvent en fait.

J’ai écrit dans un article du QL ce que je pensais de l’Islam et du libéralisme: L’Islam est-il soluble dans le libéralisme?

La question cruciale est de savoir s’il est possible de faire admettre aux uns et aux autres les principes libéraux d’un Droit séparé de la Morale. Qu’ensuite, dans le respect du Droit, d’aucuns tentent de promouvoir telles ou telles valeurs – c’est leur affaire, et le principe de responsabilité, inscrit dans le Droit, fera que les conséquences de leurs actes retomberont sur eux, jusqu’à ce qu’ils apprennent et s’améliorent.

Je suis persuadé que les principes libéraux du Droit peuvent être enseignés à la plupart des musulmans, comme à la plupart des socialistes, etc., qui ne sont donc pas nos ennemis ipso facto — et ce même si l’Islam et le Socialisme sont deux religions porteuses d’un germe d’intolérance totalitaire visant à imposer au monde par la force un système de vie. Pourra-t-on encore appeler « Islam » ou « Socialisme » ces versions atténuées privées de leur principe virulent? C’est là un débat de linguiste, qui ne me concerne guère. Mon propos est que de telles versions atténuées sont possibles et souhaitables pour enrayer le Mal.

Ce texte ayant causé quelques remous, je précisais ensuite:

L’erreur de catégorie est bien celle consistant à croire que des personnes (et qui plus est de larges groupes de personnes) sont des ennemis. C’est une erreur très largement propagée par les collectivistes, dont le schéma mental consiste précisément à voir le monde comme un affrontement en camps bien définis, une guerre, une lutte, un jeu à somme nulle. C’est le paradigme du conflit.

Or, le monde n’est pas un gigantesque affrontement cosmique, et les individus ne sont pas classables dans des catégories a priori et immuables d’amis ou d’ennemi. Le comportement d’un individu peu être amical ou inimical, utile ou nuisible — et les règles de comportement social acceptées par ledit individu et ceux avec qui il interagit vont largement déterminer si cet individu aura tendance à coopérer avec un autre, à l’ignorer, ou à l’affronter. La philosophie libérale étudie ces règles d’interaction sociale, et propose un ensemble de règles qui permet d’éviter et de résoudre les conflits, cependant qu’elle dénonce certaines autres règles comme porteuses de graves conflits.

Or, un individu donné peut la plupart du temps s’adapter à de nouvelles règles d’interaction. Aussi, un individu donné, même s’il suit une règle nuisible, n’est pas en soi l’ennemi — car il peut s’améliorer, ou autrement être contraint de réparer, et de se réintégrer dans la société. Tant qu’il n’est pas en guerre ouverte contre les principes de la civilisation, tant qu’il est en situation participer davantage aux processus de coopération pacifique qu’il n’erre par la destruction de la propriété d’autrui, alors l’individu n’est pas un ennemi — tout au plus un délinquant qu’il faut surveiller.

Par contre, la règle de comportement criminel qu’a adopté tel individu, elle, peut être en contradiction avec les principes de la civilisation. À ce moment, aucun compromis n’est possible entre une telle règle et l’établissement d’une société pacifique. Cette règle est, du point de vue mémétique, un ennemi. Elle est à éradiquer, sinon dans les esprits, du moins en pratique. Cette éradication n’implique pas la moindre chasse aux sorcières, et pas plus une autorité bienpensante de préservation de l’ordre moral. — Mais effectivement, dans le monde des idées, il y a une guerre, une guerre sans prisonniers, une guerre entre les principes de création et les principes de destruction, et toute une palette principes plus ou moins vrais ou faux, plus ou moins utiles ou nuisibles, entre les deux. Dans cette bataille des idées, la liberté et la contrainte sont des principes inconciliables.

Cela ne veut malheureusement pas dire que l’on puisse se passer de jamais avoir à tuer des individus dangereux qui auraient trop lié leur existence personnelle à de tels mèmes criminels. Cependant, il faut savoir bien faire identifier la source du mal; une personne qui croit en une idéologie criminelle n’est pas ipso facto et encore moins ad vitam aeternam l’ennemi de la justice; cette personne peut ne pas mettre ses idées en application, et elle peut changer d’idées. Du reste, il n’y a pas de délit d’opinion, et une telle personne, même suspecte, est innocente jusqu’à avoir été convaincue d’avoir effectivement entrepris quelque action criminelle.

Cela veut-il dire que « l’idée » est responsable, et pas l’individu? Certes pas. Là encore, c’est une erreur de catégorie. Un individu sera responsable; il sera innocent ou coupable. Mais il ne sera ni ami, ni ennemi. Le véritable ennemi, c’est une idée.

Précisions sémantiques

Certaines des divergences sur l’Islam se résument en fait à une simple question de terminologie, autant donc clarifier les choses. Suite à ce post de AMeladius , Hervé lui répond qu’il confond Islam et Islamisme, j’interroge Hervé en posant la question si il faut considérer comme ennemi l’Islam ou l’Islamisme. Puis Hervé répond ceci:

en fait Améladius a raison si on définit autrement les termes « musulmans » et « islamistes ». Lui définit comme musulman ce que j’ai appelé islamiste, islam ce que j’appelle islamisme, quand aux modérés dans son schéma ce ne sont plus des musulmans (moi je dis que c’est un potentiel pour l’islamisme, lui ne dit pas autrement). Effectivement son post ici précise les termes et alors je suis bien d’accord avec lui.

Eric: « Il faut préciser que les « version light » ne sont plus musulmans, ils sont de « culture musulmane » et on les rencontre surtout en Occident… »

Claire: « Préciser aussi que bon nombre de musulmans dans les pays du maghreb reveraient de vivre leur foi de façon « light », notamment bcp de FEMMES »

Donc, je crois que nous (Hervé, Faré, Eric, AMeladius, Claire, moi) sommes bien d’accord sur le fond:

(première terminologie/deuxième terminologie)

L’Islam pur et dur (le Coran et les autres textes de l’Islam suivis à la lettre ) = problème (Islam/Islamisme ou Islam totalitaire)

L’Islam modéré (foi en Allah, culture liée à l’Islam, mais sans la charia, la discrimination à l’égard des femmes, la guerre sainte, etc) = pas problème (Islam light/Islam)

Des individus qui suivent l’Islam pur et dur = problème (musulmans/islamistes)

Des indvidus qui suivent l’Islam modéré = pas problème (de culture musulmane/musulmans)

Du moins sur le plan politique. Sur le plan philosophique, on peut bien sûr, ou du moins on devrait pouvoir, critiquer l’Islam, ou n’importe quelle autre religion d’ailleurs, dans son ensemble. Mais c’est un autre débat.

Par ailleurs, dans le débat ayant suivi l’article de Faré, Arcady et Haykal ont relevé qu’il y avait beaucoup d’intégristes parmi les convertis à l’Islam. C’est assez logique: si quelqu’un « naît » musulman, il ne va pas forcément lire le Coran. Si il se considère comme musulman, c’est parce que s’il croit en Dieu, il l’exprimera au travers de la foi en Allah, qu’il est « de culture musulmane » puisque sa famille est musulmane, que sa culture est liée à l’Islam, et que d’ailleurs, même s’il voulait ne plus de déclarer musulman, si il vit dans un pays Islamique, il n’a pas vraiment le choix, l’apostasie étant punie de la peine de mort.

Par contre, si quelqu’un se convertit à l’Islam, on peut supposer qu’il va au moins jeter un coup d’oeil au Coran, et que s’il en refusait une grande partie, il ne se convertirait pas à l’Islam. S’il n’est pas « né musulman », il n’aura pas la culture musulmane, et il ne va pas non plus changer de religion juste pour dire « Allah » au lieu de « Dieu ». Il est donc logique qu’il aura plus tendance à se convertir justement par intérêt pour le Coran, et donc aura plus tendance à suivre le Coran à la lettre.

Islam=ennemi?

Oui, je ne connais que des individus, comme tout le monde. On peut bien, par abstraction, se créer des ennemis. Il en existe effectivement, des ennemis objectifs en raison de leur fonction (les politiciens, les bureaucrates…)mais des ennemis pour cause de religion ou de pensée, pour moi, il n’y en a pas. Seuls les actes comptent car seuls les actes peuvent enfreindre le principe de non-agression, cher aux libertariens. Il y a deux tendances chez les libertariens : il y a ceux qui ne font pas d’inquisition dans la tête des individus et qui se contentent du respect de certaines normes fondamentales (principe de non-agressionÂ…) et ceux qui veulent créer les conditions mentales du libéralisme.

Les premiers disent : chacun fait ce qu’il veut avec ce qui lui appartient et rien qu’avec ce qui lui appartient, les seconds ont tendance à considérer comme ennemis des individus en fonction de ce qu’ils pensent et non pas en fonction de ce qu’ils font (or seul ce qu’ils font révèle en fait la valeur qu’ils accordent à ce qu’ils pensent).

Les premiers n’analysent pas l’Islam pour en trouver une essence anti-libérale car ils savent bien qu’un texte sacré peut conduire historiquement à l’inquisition ou à la liberté de conscience. Aucune essence ne se fait voir dans sa pure nature, indépendamment des circonstances historiques. Les seconds simplifient la pensée humaine au point de croire qu’il suffit d’être musulman pour pouvoir être soupçonné d’anti-libéralisme et d’être un « danger islamique ».

A quelles attitudes psychologiques ces deux tendances peuvent-elles conduire ? La première conduit à jouer le jeu de la coopération avec la stratégie la plus efficace : celle du donnant-donnant et de la loi du talion résumée par Axelrod (Comment réussir dans un monde égoïste) :
– ne pas être envieux
– ne pas être le premier à faire cavalier seul (cÂ’est-à-dire à refuser la coopération)
– Pratiquer la réciprocité dans la coopération comme dans la défection
Ces règles s’appliquent au niveau individuel et pas au niveau collectif : on ne coopère pas avec le groupe inexistant des Musulmans mais avec des Musulmans individuels, avec des individus.

Cette attitude a le mérite de ne pas enfermer un individu dans sa classe sociale, dans sa religion, dans sa « communauté ». C’est l’attitude individualiste et libérale telle qu’elle a été magnifiquement décrite par J.S Mill dans On liberty (De la liberté, Folio essais) mais c’est aussi comme cela que j’ai compris l’universalisme chrétien : voir en l’autre un individu irréductible à une détermination quelconque, un être qui n’est pas un rouage mais une conscience qui ne se connaît pas elle-même, raisonnable mais incomplète, ouverte sur l’extérieur.

La seconde tendance, qui tire des conclusions générales et des jugements d’inquisiteur à partir d’un mot ou d’une pensée, invite à prendre les armes dès qu’un mot ou une pensée ne sont pas compatibles avec les normes libérales, comme si les mots étaient des actes, comme si les pensées étaient des actes. Cette tendance conduit à un désir de purification idéologique, religieuse de la pensée. On peut bien se l’appliquer à soi-même mais ce n’est pas une raison pour l’appliquer aux autres. Si on le fait on risque de voir en l’autre un ennemi et on risque aussi de sombrer dans la paranoïa.

Comme l’a dit le criminologue James Wilson dans le sens moral (édition Plon/Commentaire) : il faut se méfier de ce que l’on croit être parce qu’on risque de le devenir. De même faut-il se méfier de ce que l’on croit que les autres sont parce qu’ils risquent de le devenir.

Les Beaux Cadeaux du Père Raffarin

Le JDD a publié le 21 décembre un numéro spécial consacré aux beaux cadeaux de Noël offerts par le Père Raffarin. Que d’accomplissements merveilleux réalisés par ses lutins durant l’année 2003 : – « Tabac : les ventes plongent. Pari réussi pour le gouvernement : la consommation de tabac est en forte baisse deux mois après la hausse massive des prix. Un recul de 20 à 30 %. […] Les nouvelles hausses prévues en 2004 vont certainement confirmer cette évolution. […] Revers de la médaille, à court terme, la chute des ventes de cigarettes ne va pas remplir les caisses de l’Etat. Alors que le ministre de la Santé espérait 1 milliard d’euros pour la Sécu cette année grâce à l’allourdissement de la fiscalité, le surplus serait inférieur à 200 millions d’euros. »

Le père Noël n’aurait pas pu mieux faire : afin d’enrayer la consommation de cigarettes en chocolat, il suffisait d’en augmenter le prix ! L’inconvénient, c’est que les farfadets qui les fabriquent ne vont pas être contents (on va leur donner de petites étrennes afin de les calmer), que les méchants gnomes qui en font un trafic, eux, vont se frotter les mains (une nouvelle loi répressive en arrivera à bout), que les Kleinemenchen qui travaillent dans les mines pour payer les frais de santé des trop gros consommateurs de cigarettes en chocolat vont se plaindre à nouveau (on va leur parler une fois de plus de « solidarité » entre races de nains) et que le Grand Trou du Pôle Nord va continuer à se creuser (tant pis pour les future générations de nains !). Tout cela n’est pas bien grave ! Après tout, c’est Noël, on ne parle pas de sujets qui fâchent !

– « Raffarin : une éclaircie. […] le Premier Ministre […] regagne cinq points au baromètre mensuel Hopp-JDD [depuis qu’il a annoncé des] décisions positives (liste des grands travaux à objective 2020, refus de privatiser les autoroutes), […] [vu] ses prévisions de croissance pour 2004, qui hier laissaient sceptique, confirmées de tous côtés (1,7 %, contre 0,2 % cette année) ».

Que de beaux cadeaux jusqu’en 2020 ! Disparus sous le tapis de la maison du Père Raffarin les 1200 milliards de dette de la caisse polaire ! La privatisation des chemins enneigés de notre beau pays hyperboréen n’aura pas lieu ! Finies les histoires de « nids-de-poule » autoroutiers sans fond qui obèrent les finances du Pôle France ! Last but not least, Saint Niffarin prédit une croissance de mammouth polaire (1,7 % !) de l’économie du Toit du Monde Gaulois et cela sans remorquage du traîneau américain ! Saint Jospinin n’aurait pas dit mieux !

Voile à l’école

La commission Stasi, Sarkozy et Chirac font toutes sortes de propositions sur l’Islam et la laïcité. Ces solutions sont-elles libérales ? Faut-il les soutenir ou les dénoncer ? Et quelle alternative proposer ? Via Claire, cet article des Maghrébins Laïques, apporte un éclaircissement intéressant sur le sujet. De fait, j’ai déjà mentionné certains des éléments de la discrimination de l’Islam à l’égard des femmes, qui viennent bel et bien du Coran, et peuvent difficilement être sujets à interprétation. L’auteur de l’article a également raison de dénoncer l’irrationnalité consistant à renoncer à une partie des préceptes de l’Islam tout en voulant suivre aveuglément l’autre partie. Bien sûr, tant que quelqu’un ne choisit d’appliquer que celles parmi ces idées irrationnelles qui ne nuisent pas à autrui, libre à lui de le faire, mais cela ne change rien au fait qu’elles sont irrationnelles, et que donc je ne vais certainement pas l’y encourager.

Néanmoins, faut-il pour autant se réjouir de l’interdiction du voile à l’école ? Même si l’on met de côté les autres propositions de la commission Stasi , et donc le fait que le package risque d’être globalement négatif même si l’on considérait l’interdiction du voile comme une bonne chose, la question pourrait se poser séparément.

Pour résoudre les problèmes liés à l’Islam, ne faudrait-il pas plutôt, que l’Etat cesse de subventionner la construction de mosquées (le rapport, prétendant défendre la laïcité, vise au contraire à faciliter leur construction !) ? Que Sarkozy cesse de vouloir se mêler de l’organisation du culte musulman ? Qu’il renonce à vouloir instaurer la catastrophique discrimination positive ? Qu’au contraire, il cesse d’encourager les Sos-racisme, MRAP et consorts, et relégalise le droit de discriminer qu’implique le droit de propriété ? Qu’il supprime le salaire minimum (empêchant des jeunes sans compéténces de travailler), supprime le RMI (encourageant des jeunes au parasitisme), légalise les drogues (l’interdiction faisant des « délinquants » de jeunes qui n’ont rien fait de mal, contribue à créer un flou entre ce qui est bien et ce qui est mal), et ainsi favorise l’intégration des jeunes dans le monde du travail, et par là-même dans le mode de pensée culturel occidental ? Ou d’autres solutions libérales ?

En quoi l’interdiction du voile à l’école résout-elle quoi que ce soit ? Au contraire, il suffit de voir à quel point les deux filles musulmanes voilées du juif-athée-communiste virées de l’école ont été médiatisées, à quel point cela les a renforcé dans leurs convictions, pour voir que l’interdiction ne résout rien.

A Genève, République laïque, l’Etat ne se mêle pas de religion. Donc, les mosquées sont financées par des fonds privés, les prêtres, imams et rabbins sont payés par un impôt volontaire, et il n’y a bien sûr pas de cours de religion à l’école (contrairement à d’autres cantons suisses, où les églises sont financées par le racket fiscal, et les écoles publiques dispensent des cours de catéchisme). Et les filles peuvent venir voilées à l’école. Le font-elles ? En majorité non. Est-ce que cela diminue-t-il d’une quelconque manière la qualité de l’enseignement ? Non.

De fait, le seul argument libéral pour l’interdiction du voile à l’école est que les filles ne se voilent pas volontairement mais le font sous la pression familiale. C’est probablement exact dans la grande majorité des cas. Mais dans ca cas là, dans une société libérale avec écoles privées, le problème serait le même, sinon pire*: les parents musulmans pratiquants enverraient leurs filles dans des écoles coraniques, et donc elles seraient voilées à l’école. Donc, il serait contradictoire de prôner en même temps la privatisation de l’éducation, et invoquer l’argument de la fille obligée de se voiler pour interdire le voile à l’école publique. Et de toute manière, la famille pourra toujours obliger la fille à se voiler en dehors de l’école.

Oui, le voile me dérange. Oui, c’est le symbole d’un Islam discriminant à l’égard des femmes. Oui, je préférerais, de loin, que toutes les filles soient athées/agnostiques/déistes et que les hommes aussi et qu’ils n’obligent pas leurs filles/femmes/soeurs à se voiler et qu’aucune fille ne mette un voile.

Mais je pense que ce problème concerne l’Islam en général, et est donc un problème culturel, qui nécessite avant tout une évolution des mentalités des musulmans**, et non des pseudo-solutions étatistes. * pire puisqu’actuellement des parents musulmans vont plutôt envoyer leur fille dans une école publique, puisqu’elle est « gratuite », i.e., qu’ils ont déjà dû la financer de toute manière par le racket fiscal, et que l’envoi de leur fille dans une école privée, par exemple coranique, impliquerait donc une double dépense pour l’éducation, qu’ils ne peuvent pas se permettre

** au niveau mondial, au niveau local des solutions libérale-compatibles telles que la discrimination culturelle prônée par Hoppe pourraient peut-être éviter le problème.
« mentalités des musulmans » s’entend bien sûr dans un sens descriptif et non normatif, cf. ce commentaire de Faré

Parodie d’un compte-rendu de manif

Franchement, y sont pas cools les mecs d’IndyMedia. Se foutre ainsi de la gueule des manifestants, moi je trouve ça limite méchant. On dirait bien que la CIA a pris le contrôle de ce site jadis progressiste, et s’en sert désormais pour tenter de ridiculiser la gauche. Lisez-donc. Dans une tentative de décrédibiliser le mouvement alter-coco, ils publient ainsi une parodie de compte-rendu de manif faite par un alter-coco. On y retrouve tous les clichés véhiculés par les réacs-fachos sur cet honorable mouvement progressisste, mais ces clichés y sont distillés d’une manière si évidente que n’importe qui peut voir qu’il ne s’agit que d’un faux, visant à faire passer les altermondialistes pour ce qu’ils ne sont certainement pas…

cliché numéro 1: les alter-cocos sont des incultes qui, soit parce qu’ils sont des immigrés qui ne se donnent pas la peine de s’intégrer et apprendre la langue locale, soit parce qu’ils ont arrêté leurs études, préférant squatter et zoner, soit parce qu’ils ont gâté tous leurs cours pour aller manifester, soit parce qu’ils sont des gamins, se retrouvent incapables d’aligner une phrase de français correct:

Vers 18h, environs 200-300 personnes, pour la plupart des lycéens et des jeunes semble-t’il, se sont rassemblés devant la sculpture au Place Neuve à Geneve

Il y avait des tas de flics anti-émeutes partout, les gentils sur le front pour faire des potes avec des manifestants, et des robocops sur les côtés et dérrière. Il y avait un petit confrontation quand les flics voulaient nous bloquer le pont du Mont-Blanc pour ne pas qu’on traverse le Rhône et un peu plus tard pour ne pas qu’on rejoigne la Place Bel-Air.

cliché numéro 2: les altermondialistes sont liés aux mouvements communistes les plus extrémistes (alors que tout le monde sait que l’altermondialisme et Attac sont totalement apolitiques, sauf quand il s’agit d’être contre l’extrême-droite, parce que là, hein, quand même)

après un appel lancé par les Communistes ( http://www.lescommunistes.org).

cliché numéro 3: lorsque les alter-cocos font quelque chose, genre détruire un McDo,
ils se cachent derriére de belles expressions, genre « démonter » un McDo, et quoi qu’ils fassent, ce sera toujours « gentil », « joli », « citoyen »…

Pendant à peu près deux heures, on a marché un peu partout dans la Rive Gauche de Genève, à bloquer gentiment les trams et les bus, et à gueuler des jolis slogans genre, « Première! Deuxième! Troisième génération! Nous somme tous et toutes des enfants d’immigrés! » et de chanter des chansons antifascistes comme « Bella Ciao »

cliché numéro 4: les altermondialistes sont incohérents au point d’être capables d’aligner en un paragraphe des idées totalement contradictoires:

à bloquer gentiment les trams et les bus,

et un appel à lier la lutte pour la liberté de circulation avec la lutte pour la liberté d’information.

cliché numéro 5: bien que prétendant défendre la « démocratie citoyenne » ou la « démocratie participative »,en vérité les alter-cocos ont un mépris pour la démocratie à peine moindre que pour le marché, car rien ne vaut une bonne vieille dicature du prolétariat, tant qu’elle est « antifasciste »:

pour manifester contre l’election d’aujourd’hui de Christophe Blocher de l’UDC

La manif est terminée vers 20h toujours à Place Neuve avec un petit discours sur la lutte antifasciste qui continue partout, avec ou sans des elections,

cliché numéro 6: bien que prétendument « ouverts sur le monde », les alter-cocos ont un peu de peine avec les langues étrangères:

Super,

le lien http://www.geneva03.org est entièrement en anglais. Le problème est que je ne pige que dalle.

cliché numéro 7: bien que mondialiste, dans le sens de fantasmant sur une dictature mondiale, l’alter-coco reste profondément nationaliste, et, non content de préférer le protectionnisme au libre-échange, pratique le « repli identitaire » qu’il reproche tant à « l’extrême-droite »:

Je pensais pourtant que l’on parlait français à Genève.

cliché numéro 8: l’altermondialiste est anti-américain, pathologiquement anti-américain:

Pendant qu’on y est, les Américains pourraient venir mettre en place un gouvernement de transition à Genève.

cliché numéro 9: l’altermondialiste est paranoïaque au point de se sentir envahi par la culture américaine, et voit des traîtres infiltrés partout. Ainsi, le simple fait de faire un site en anglais, la langue de l’ennemi, suffit à se faire qualifier de pseudo-gauchiste:

Déjà les cinémas sont envahis de films américains, on est entouré de Macdos, de cocacola partout, et des pseudo-gauchistes font leur jeu

Bref, tous les vieux clichés trompeurs de l’ultra-extrême-droite-ultra-néo-libérale sont là. Mais heureusement, nous savons tous à quel point la réalité est autre, et l’odieuse propagande impérialiste-capitaliste de la CIA, car c’est certainement elle qui est derrière tout ça, ne saurait nous induire en erreur.

Tragédié en un acte, une scène

Au hasard de mes débats sur les listes de discussions, je suis tombé sur la phrase suivante :

Lorsque nos hommes politiques disent que la croissance économique c’est grâce à eux et le ralentissement économique c’est à cause des forces du marché mondial, ils font preuve d’une mauvaise foi méprisable.
J’attends avec gourmandise les explications d’Alain Lambert lorsqu’il faudra expliquer pourquoi la croissance est chez nous moitié moindre de celle des pays libéraux qui nous entourent.

COMMUNISTE : « Facile! » BADAUD : « Ah bon??? »
COMMUNISTE : « Hé bien, les libéraux exploitent les socialistes, donc c’est pareil avec les pays, en fait les pays libéraux exploitent les pays socialistes et c’est pour ça que ceux-ci sont pauvres. Staline l’avait très bien expliqué! ».
BADAUD : « Mais heu, comment les libéraux exploitent-ils les socialistes? »
COMMUNISTE : « Hé bien, ils sont plus riches, ils les exploitent avec leur argent. »
BADAUD : « Mais avant, elle état plus riche, la France!! Comment ils ont fait pour qu’elle devienne pauvre? »
COMMUNISTE : « Hé bien, les libéraux s’entraident. C’est le complôt judéo-maçonnique. »
(en aparté) j’espère que c’est pas un journaliste sinon je suis grillé
BADAUD : « Vous voulez dire qu’ils sont solidaires? Mais alors c’est très bien, c’est ce que vous voulez non? »
COMMUNISTE : « Hé bien, non. La solidarité, c’est quand la dictature du prolétariat force un sale bourgeois à aider quelqu’un qu’il n’aime pas, comme par exemple un pauvre. Eux, ce qu’ils font, c’est un complot : ils s’aident entre riches. »
BADAUD : « Mais avant, ils étaient plus pauvres! »
COMMUNISTE : « Hé bien, ils ont été aidés par le capitalisme mondial. Bush est derrière tout ça, et ils vont même jusqu’à tuer des petits enfants pour faire leur fric. » (en pensant à l’Iraq)
BADAUD : « Heu, je croyais que c’était la France qui finançait les dictateurs africains??? »
COMMUNISTE : « Hé bien, c’est pas pareil, en Afrique il sont noirs hein, ils ne sont pas prêts pour la démocratie, et puis c’est un mode de gouvernement traditionnel, d’ailleurs ce serait un crime d’aller leur imposer notre société de consommation, de toute façon la démocratie est bourgeoise, et s’ils étaient contre leurs dictateurs ils les auraient renversé depuis longtemps. »
BADAUD : « Mais alors, en France, le Roi, c’était un gouvernement traditionnel, pourquoi vous fêtez la Révolution Française? »
COMMUNISTE : « Heu là, ce n’était pas pareil, il y avait des aristocrates, des salauds de riches qui ne payaient même pas d’impôts. Au moins on a pu en abbattre quelques milliers. »
BADAUD : « Mais heu, j’ai appris en histoire que 90% des exécutés étaient des gens du commun, et des pauvres en plus! »
COMMUNISTE : « Euh oui mais, d’abord c’était une révolution bourgeoise. »
BADAUD : « C’est nouveau. Et vous la défendez pourquoi alors? »
COMMUNISTE : « C’est ce qui a donné l’idée aux révolutionnaires russes. Et pour les gens, on les a tué parce qu’ils parlaient contre la révolution. Ils auraient pu faire tout échouer. En fait, on les a tué pour l’intérêt général. »
BADAUD : « Et donc, en fait, vous êtes en train de me dire qu’on a fusillé le peuple dans l’intérêt du peuple? »
COMMUNISTE : « Non, on a tué beaucoup d’individus dans l’intérêt du peuple. C’est différent. »
BADAUD : « Et donc, quand quelqu’un est dangereux pour le peuple, c’est bien de le tuer? »
COMMUNISTE : « Oui, exactement! »
BADAUD : « Très bien. J’ai compris! Merci de cette leçon éclairante! »
(le badaud sort une arme et tire trois balles dans la poitrine du communiste)
BADAUD : « Demain, je discute avec un nazi, je suis sûr que mon Colt a aussi des choses à lui dire. »

Intox au phosphore

Nostalgiques de la Pravda des années 50, lecteurs assidus de Granma, alter-mondialistes de fauteuil, sauveurs de l’Humanité, compagnons de Libération, n’avez-vous jamais rêvé d’une journal jeune, branché, destiné à votre progéniture et qui leur enseignerait les vraies valeurs issues des années 60 ? Et bien, ce journal existe : il s’appelle Phosphore. Il est publié par Bayard Presse et est destiné « aux jeunes de 15-25 ans ». Au sommaire du numéro de janvier 2004 dont le décolleté plongeant de Ludivine Sagnier orne la couverture [« le sexe vend », même chez les cathos-cocos] :

– SPECIAL ANNEE CINEMA 2004 : C’EST ENCORE LOIN L’AMERIQUE ?

« Conquérir Hollywood ? Beaucoup d’acteurs français en rêvent. Mais certains se sont cassé les dents sur le mur de l’Atlantique [n.d.tr., je ne vois pas le rapport avec la ligne Siegfried construite par l’organisation Todt; à moins que nos cathos-cocos considèrent les Ricains comme étant des nazis.]. Alors que Ludivine Sagnier, Audrey Tautou ou Vincent Cassel s’y essaient, décryptage d’un parcours semé d’embûches. [Heureusement que Bayard Presse est là pour éclairer la jeunesse française sur les dangers de l’empire de Mammon outre-atlantique] ».

– PEUT-ON SE PASSER DU CAPITALISME ?

« Le capitalisme perd la tête, Le Capitalisme déboussolé, Le libéralisme n’a pas d’avenir… Les livres [quels livres ? Ceux des nostalgiques du Goulag?] qui dénoncent les défauts de notre système économique se succèdent au rythme des crises et des krachs [Le communisme, lui, n’est jamais en crise car il est parfait. On n’est pas à 100 millions de morts près]. À quoi s’ajoutent les grèves, les manifs, les succès des partis extrémistesÂ… [comme par hasard, tous ces gens-là sont syndiqués, subventionnés et/ou fonctionnaires et donc extrèmement objectifs, mais comme seule leur opinion compte aux yeux de nos gouvernants…] »

– DIEU, C’EST MON CHOIX [Ah ! Enfin un peu de spiritualité dans ce monde matérialiste ! N’empêche que le décolleté de Ludivine Sagnier…]

« Prêtre, nonne bouddhiste, pasteure, imam [n’oublions pas, alter-mondialiste]… Quelle que soit la religion, ils ont choisi de se donner corps et âme au service de Dieu [et du Parti]. Portraits croisés de jeunes qui mènent une vie radicalement différente [des alter-religieux en somme] de ceux de leur âge [oui-oui, les fils-à-papa qui claquent du fric et qui roulent en Porsche]. »

Source: http://www.granma.cu/ et http://www.phosphore.com/sommaire/sommaire.jsp.

Grand débat sans idées

Il est amusant de noter que dès lors qu’on laisse le choix aux Français ils boudent les rendez-vous étatiques: Le « grand débat sur l’école » ne parvient pas à trouver son public, titre Le Monde. Du coup la parole est monopolisée par les syndicalistes… et les débats tournent en eau-de-boudin.

L’opération pilotée par la commission présidée par Claude Thélot mobilise encore moins les parents, à l’exception des militants syndicaux – dont beaucoup sont eux-mêmes professeurs

Les débats, on s’en doute, promettent donc d’être intenses: comme d’habitude des débats gauche-gauche, le jeu étant d’être le plus à gauche possible. Notez que la façon dont la phrase est tournée laisse une ambigüité: les enseignants syndicalistes sont-ils aussi des parents ? Dans ce cas même plus besoin des autres parents, les enseignants syndicalistes parents peuvent tenir un débat entre eux, ils représentent déjà toutes les parties!

« C’est bien de faire ce débat, mais à quoi va-t-il servir ? », interroge un parent. « Le gouvernement veut privatiser l’école », annonce une mère. « Le privé n’a pas plus de moyens que l’école publique, en plus on paye, il faut être vraiment maso pour y mettre ses enfants », lui répond son voisin, père de famille

(débat tenu dans La Beauce)
Le gouvernement veut privatiser l’école. Ah bon ? Ca doit être un gouvernement ultra-libéral alors ? Ceci dit, si la finalité réelle était celle-là, j’applaudirai des deux mains. J’ai plutôt l’impression que l’objectif poursuivi est que devant l’impossibilité d’agir d’une façon non autorisée par les syndicalistes, Luc Ferry a tenté de trouver une légitimité « démocratique » en pratiquant la « démocratie directe »… mais vu que tout le monde se contrefout de ses débats, c’est peine perdue!
Amusante la réflexion d’un père de famille: faut être con pour payer deux fois qu’il nous dit! Evidemment si vous demandez une ristourne d’impôts parce que vous n’envoyez pas vos enfants à l’école publique on vous rira au nez:
– Vous ne payez pas pour vos enfants, ce sont les autres qui le font.
– Et les autres ils payent pour les leurs ?
– Non, c’est vous monsieur qui payez pour ceux des autres!
– vous voulez dire que je paye pour tous les autres à l’exception des miens et vice versa ?
– surtout vice, mais versa aussi parce qu’à l’école publique on est pour la diversité linguistique et l’amitié grammaticale
– ah… (parent interloqué)

Voilà le merveilleux système de la solidarité! Même ceux qui n’ont pas d’enfants raquent. Mais rappelez vous toujours ceci: vous ne payez jamais pour vous, ce que vous recevez vous est offert. Et vous ne payez rien non plus en fait: vous faites un geste citoyen et solidaire.
Pour contourner ce problème dans l’immédiat, avant de privatiser véritablement ce qui devrait l’être, Luc Ferry devrait peut-être penser à rendre l’argent à ceux qui envoient leurs enfants dans le privé sous forme, par exemple, d’une bourse correspondant au coût d’un enfant du même niveau dans le public. Ce qui serait assez amusant c’est que ce serait rentable pour les parents, le prix d’une année de scolarité dans le privé étant étrangement plus faible que dans le public (cf le Tocqueville Magazine)

« Comment lutter efficacement contre la violence et les incivilités ? »
les mains des élèves se lèvent pour demander la parole. « Les personnels de l’établissement ne réagissent pas toujours quand on est embêté », explique un jeune garçon. « Si on sanctionnait pour un simple gros mot, il n’y aurait plus de bagarre », estime un autre. […] Les élèves réclament davantage de sanctions, mais les enseignants sont partagés. « Il faudrait peut-être montrer de façon plus visible qu’on ne laisse pas faire »,estime l’une d’entre elles […] A la fin du débat, aucun consensus n’émerge. Quelques-uns réclament plus de dialogue, d’autres davantage de surveillants, certains plus d’autorité et de sanctions. La synthèse sera difficile.

(débat tenu à La Courneuve, cité chaude d’Ile de France)
Les élèves veulent quoi ? La tolérance zéro, le respect du droit! Oh mais quels réacs ces élèves! De futurs sociaux-traîtres, comme dirait Zek. Les profs se demandent s’il faut sanctionner, montrer qu’on ne se laisse pas faire dit l’une d’elles. Et comment mieux le montrer qu’en agissant ? Faites une démonstration en nettoyant l’établissement une fois par an, disons vers le 20 septembre. Après 2 semaines de cours, hop tous les fauteurs de troubles, DEHORS. Tous. Si d’autres ont envie de prendre la relève, ils sauront à quoi s’attendre.
Evidemment, puisque l’école est publique obligatoire gratuite laïque et socialiste ceci ne peut pas fonctionner à long-terme, puisque les élèves virés retrouveront une école obligée de les accueillir, alors qu’avec une école privée il pourrait y avoir une surprime pour les élèves particulièrement, excusez moi l’expression, chiants! Cela aurait aussi le bénéfice de responsabiliser les parents…
La conclusion du débat est tout aussi amusante: pas de consensus. D’habitude il suffit d’écrire une note sur un post-it: « on mank de moïen » et le boulot est fait. Mais là, comment argumenter contre les demandes des élèves mêmes de sévérité accrue ? De toute façon, la décision leur appartiendra: « « Les enseignants devraient se mettre d’accord entre eux sur ce qu’il ne faut pas tolérer.« . A quoi sert alors le débat ?

Deux animateurs sont présents, avec l’inspecteur d’académie du Val-de-Marne, un de ses conseillers, des cadres de la préfecture. Mais seuls une petite quinzaine de participants se sont déplacés

(débat à Créteil)
L’enthousiasme dans une ville de 80.000 habitants. Heh.

Je me demande comment on les oriente en 3e au collège », renchérit un enseignant en productique. « Qu’avez-vous envie de proposer ? », demande Luc Ferry à la salle. Peine perdue : les enseignants ont du mal à dépasser le constat.

(débat avec Luc Ferry au Raincy).
Alors là on en arrive au tragique. Que proposez vous demande le ministre lui-même. Rien. Ils ne proposent rien. Moi j’ai une proposition à faire au ministre: laissez les familles décider, avec leurs sous.

« Si l’on veut redonner l’égalité des chances à chacun, cela a un coût »… « Il ne s’agit pas de donner plus à ceux qui ont moins, mais le meilleur. » Les profs mènent l’offensive contre le manque de moyens, en particulier l’insuffisance des réseaux d’aide pour les élèves en grande difficulté dans cette région semi-rurale. A la sortie, une mère de famille, qui n’a pas osé prendre la parole, explose. « C’est un débat entre spécialistes », dit-elle. Une autre critique les horaires des réunions, la plupart organisées de 9 heures à midi ou de 14 heures à 17 heures.

(Villefranche sur Cher)
Le manque de moyens. Je l’attendais celui-là. Il faut 1 prof par élève et cet élève doit avoir un ordinateur portable, une connexion internet haut-débit, une carte de transport gratuite, des horaires libres, un conseiller pédagogique, une infirmière, et des locaux pour être à l’aise, et une salle de socialisation pour rencontrer les autres élèves, etc… C’est cela que ça veut dire « le meilleur ». Remarquez que c’est uniquement pour ceux qui ont le moins. Les autres devront se contenter de l’école publique standard.
Quand à la pauvre femme qui a perdu son temps, en prenant peut-être sur ses heures de travail, je comprends sa déception: elle n’a entendu que ce qu’elle aurait pu entendre sur tous les plateaux de télé, dans toutes les manifs, lors de toutes les grèves!

« On voit des élèves à qui on dit depuis des années : « t’es nul », s’indigne une enseignante. Je ne pourrais pas vivre dans cette situation-là, je crois que je serais pire qu’eux. » « Il faudrait bannir le mot « Ã©chec » de l’école », conclut la proviseure

(Fontenay sous Bois)
Débat entre une enseignante et une proviseur (pas de e pour moi)! Ah, le débat démocratique, républicain et populaire… enfin, il est plutôt républicain populaire démocratique là!
Evidemment l’acharnement contre un élève est une chose mauvaise, mais il résulte de l’incapacité des profs à gérer les élèves plus ou moins doués, dans une école conçue pour l’élève moyen. La solution ? interdire le mot échec. Avant d’interdire l’échec ? Et d’en arriver à 40% d’élèves qui ne savent pas compter en 6ème ? Ah mais on y est déjà…

Evidemment avec de tels débat stériles, avec des propositions 100 fois répétées, qui aurait envie de participer ? Les courageux sont peu nombreux, surtout avec des horaires impossibles à suivre pour des gens qui bossent (oui oui, il y en a, sinon comment y-aurait-il autant d’oisifs ?).
De toute façon, que faut-il attendre de ces débats ? des dossiers de synthèse qui ne seront pas lus ? Des dossiers de synthèse qui seront resynthétisés ? Chaque nouvelle synthèse rejetant ce qui ne plaît pas, ce qui sort de l’ordinaire, ce qui n’est pas dans l’air du temps ou dans le goût du ministre ? Ce qui fait de l’ombre aux syndicats ? Ce qui remet en cause l’infaillibilité syndicale ?

Bref, il n’y a rien à attendre de tels débats. Par contre surveillez bien les chiffres de l’enseignement privé. L’an dernier c’était un boom. La tendance va s’amplifier. L’école publique mourra de sa soviétisation.