Eglise et préservatif: chronique de lÂ’’aliénation mentale

J’Â’ai beau avoir lÂ’’habitude, je suis toujours surpris. Quand la presse évoque un problème, réel ou imaginaire, la vraie solution nÂ’’est jamais évoquée. CÂ’’est bien la marque d’Â’une aliénation générale et uniforme, qu’Â’on retrouve partout, dans presque tous les groupes, politiques, religieux ou autres, y compris quand ils se présentent comme de farouches antagonistes.

A cet égard, lÂ’’affaire de lÂ’’Eglise catholique et du préservatif est très symptomatique. Il s’Â’agit dÂ’’un feuilleton bien connu, au cours duquel des représentants, membres ou porte-paroles locaux de cette institution bimillénaire prennent position, de manière plus ou moins cohérente et concertée, avant de se faire rappeler à lÂ’’ordre par le Vatican. Dernièrement, nous avons assisté sur ce sujet à une « volte-face de l’Eglise catholique espagnole », selon lÂ’’expression de lÂ’’AFP, « qui a douché les espoirs d’un changement de doctrine sur l’interdiction de l’usage du préservatif ».

Il faut être sacrément aliéné pour ne pas percevoir à lÂ’’instant l’Â’absurdité de ce débat. Faut-il le rappeler, de nos jours, l’Â’Eglise nÂ’a plus aucun pouvoir de coercition : par conséquent, son « interdiction » est aussi futile que celle de mon boulanger concernant mon intention de me fournir ailleurs que chez lui. De telles « interdictions » devraient prêter à rire où à hausser les épaules chez nÂ’importe quel individu normalement constitué, qualité de plus en plus rare apparemment.

La position des catholiques eux-mêmes est incompréhensible : car enfin la doctrine de lÂ’’Eglise ne peut pas être dictée par l’Â’opinion publique. Si elle lÂ’’était, on voit mal quel genre dÂ’’utilité elle pourrait encore avoir, de quel genre de prestige elle pourrait encore jouir. Elle se réduirait simplement à une espèce dÂ’’observatoire des mœurs qui approuve par définition tout ce que font les gens, un organe dénué de toute spécificité. Or les chrétiens qui sont intéressés à la conservation de lÂ’’Eglise, en tant que fidèles, attendent, j’Â’imagine, quÂ’’elle leur montre la voie, quÂ’’elle les guide, comme un berger mène conduit son troupeau. Etre chrétien, comme d’Â’ailleurs être musulman ou communiste, cÂ’’est accepter une doctrine et s’Â’en remettre à lÂ’’autorité dÂ’un texte, d’Â’un prélat ou dÂ’’une tradition relativement figée. Ce nÂ’’est pas chercher à adapter les textes, les traditions et les discours du prélat à sa situation personnelle, car sinon le mot « chrétien » perd toute espèce de signification. Que penseriez-vous dÂ’’un homme qui voudrait quÂ’’on l’Â’appelle « chrétien » tout en exigeant que le Pape fasse profession publique d’Â’athéisme ? Que penseriez-vous d’Â’un homme qui voudrait qu’Â’on lÂ’’appelle « communiste » tout en exigeant la réécriture du Capital selon les idées de Rothbard ? Ou dÂ’’un prétendu « musulman » qui voudrait remplacer dans le Coran le nom de Muhammad par celui de Raël ? Voilà des fous ou des manipulateurs, diriez-vous.

Car le phénomène auquel nous assistons est bien le suivant : des chrétiens veulent rester chrétiens, cÂ’est-à-dire s’Â’en remettre (au moins en partie) à lÂ’’autorité morale du Pape, mais ils veulent en même temps lui dicter ce qu’Â’il doit dire ; ils veulent sÂ’’en remettre à une doctrine, à condition quÂ’’ils décident eux-mêmes de son contenu, cÂ’’est-à-dire quÂ’’elle cesse dÂ’’être ce qu’Â’elle est : ils sont attachés à quelque chose en faisant en sorte que ce soit quelque chose d’Â’autre. Et ceci par choix personnel, car personne ne les y oblige. Si ce nÂ’’est pas là une aliénation furieuse, je demande ce que c’Â’est.

Bien sûr, ce qui se cache derrière cette folie est une folie encore plus grande : lÂ’’idée que ce qui est (censé être) immoral (lÂ’’utilisation du préservatif) va cesser de lÂ’’être parce que quelquÂ’’un (le Pape) aura changé dÂ’’avis sur la question. Et qu’Â’est-ce qui devrait motiver ce changement dÂ’’avis ? LÂ’’opinion publique. Pour les chrétiens « progressistes », comme dÂ’’ailleurs les autres adeptes de la pensée magique, lÂ’’opinion publique doit décider de ce qui est moral, autrement dit la morale est arbitraire, fluctuante, imprévisible. NÂ’’importe quoi peut être moral ou immoral. Celui qui n’Â’a pas entendu le dernier discours du Pape pourra donc se trouver en état de péché mortel parce qu’Â’il en est resté au discours précédent, ou tout simplement parce quÂ’’il nÂ’a pas la télévision. Et si on considère, de surcroît, que cÂ’’est Dieu qui détermine en réalité ce qui est moral et ce qui ne lÂ’’est pas, cela revient à exiger que Dieu obéisse à lÂ’’opinion publique, comme une girouette. On se demande dans ces conditions à quoi il peut bien servir et pourquoi il faudrait le vénérer.

Voilà ce que les chrétiens « progressistes » cherchent à réaliser : transformer Dieu en girouette et réduire le Pape à lÂ’’état de pantin creux abritant un magnétophone sur lequel tout le monde cherche à enregistrer sa voix. CÂ’’est cette girouette quÂ’’ils veulent vénérer et ce pantin qu’Â’il veulent écouter. Rien dÂ’’autre. En réalité, c’Â’est bien leur propre vacuité et leurs propres jacassements quÂ’’ils veulent contempler, sous le nom de « Dieu » et dÂ’ « Eglise catholique ».

Devant cette farce, quelle est l’Â’attitude des médias ?

« Ce qui est « véritablement immoral », c’est le rejet par l’Eglise « d’une méthode qui sauve des vies humaines », commentait El Periodico »

Et alors ? A ma connaissance, des millions de gens utilisent des préservatifs et ils ne croupissent pas pour autant dans les geôles du Vatican.

et des « associations » ?

« La présidente de la Fédération des Gays et Lesbiennes d’Espagne, Beatriz Gimeno, a déploré que l’Eglise ait renié « son accès de lucidité ». »

On se demande bien en quoi lÂ’’avis de l’Â’Eglise ou de mon boulanger la concerne.

Â… celle des hommes politiques ?

« L’Eglise doit « réfléchir » aux conséquences d’une position « inhumaine » car « même les évêques doivent connaître la faiblesse de la nature humaine et savoir qu’elle n’atteint pas la perfection divine », a commenté le porte-parole du Parti socialiste catalan (PSC) Miquel Iceta. »

Il nÂ’’y a rien « d’Â’inhumain » à exposer son point de vue, pourvu quÂ’on ne cherche pas à lÂ’imposer dans le sang comme le font tous les amis socialistes de Miquel Iceta, lui compris, sur toute la surface de la Terre. La nature humaine nÂ’est ni « faible », ni « forte », ni quoi que ce soit dÂ’autre. « Faible », « forte », par rapport à quoi ? Dire autre chose, cÂ’est cautionner le mysticisme comme le fait dÂ’ailleurs explicitement Miquel Iceta en parlant de « perfection divine », notion intrinsèquement absurde et incompréhensible.

Autrement dit, tous ces parlotteux entrent dans la foire dÂ’empoigne idéologique pour lÂ’embrouiller encore plus, ils cautionnent le mysticisme qui consiste à croire que le Pape a un quelconque pouvoir, ils nient -ce qui revient au même- le libre arbitre de lÂ’homme, et ils cherchent eux aussi à enregistrer leur voix sur le magnétophone, admettant ainsi quÂ’ils considèrent comme important ce que dira le pantin, que pourtant ils prétendent rejeter au nom de leurs prétendus « athéisme », « laïcité » et tout ce quÂ’on voudra. Car enfin, la première chose qu’ils devraient dire, cÂ’est que personne n’est obligé de suivre les avis de lÂ’Eglise, et quÂ’il nÂ’y a donc pas à chercher à les influencer. Car, bien évidemment, les chrétiens ont le droit dÂ’utiliser des préservatifs. Si certains, après cela, refusent de les appeler « chrétiens », cÂ’est également leur droit. Où est le problème ? Où est lÂ’agression ? Où est le préjudice ?
Nulle part. Mais cela, personne ne le dit. Personne, car tous ceux qui ont la parole raisonnent exactement comme les chrétiens « progressistes » : ils croient que la morale est arbitraire, que le Pape a du « pouvoir », que l’homme est « faible », etc. La pensée magique habituelle.

Personne ne dit non plus, alors que c’est l’évidence, que les prêtres ont le droit de se marier, ce qui ne signifie pas que des gens soient obligés de leur mettre une église à disposition ou d’aller à leur messe.
Personne ne dit, alors que cela crève les yeux, que les femmes ont le droit d’être prêtres (quoique personne n’ait l’obligation de les considérer comme telles), que l’Eglise n’interdit pas l’avortement, (puisqu’elle n’a aucun pouvoir d’interdire quoique ce soit) que les divorcés ont le droit de communier, (tout comme le prêtre a le droit de leur refuser la communion), que les suicidés ont le droit de se faire enterrer à l’Eglise, etc.

Seuls des fous peuvent croire qu’il faut « militer », « combattre » ou « se mobiliser » (1) pour obtenir de pouvoir exercer des droits que personne ne leur conteste. Mais les fous sont nombreux.
(1) Se mobilier pour les préserver est au contraire très utile. Mais ce n’est pas la question ici.

Prélèvements obligatoires

Comme on apprend souvent beaucoup de choses en allant sur les sites ennemis, je suis donc allé faire un tour sur le site du Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie. C’est en effet une source très riche d’informations, pour qui a le temps et la patience de les analyser. J’ai donc parcouru un document intitulé pudiquement « Rapport sur les prélèvements obligatoires et leur évolution« .

Au lieu de « prélèvements obligatoires », j’aurais été tenté de choisir des synonymes plus précis et pertinents, tels que « extorsion » ou « vol » généralisés, mais je me serais écarté du politiquement correct, au risque de lourdes sanctions.

Pour ceux (nombreux à n’en point douter) qui n’auraient pas le courage de lire le document, regardez l’annexe 4 où figure la liste des dits « prélèvements obligatoires », et, si jamais il vous restait encore un peu d’énergie, regardez l’annexe 1 où est définie la notion de « prélèvement obligatoire » (et surtout ce qui est exclus). Voici ce que vous pourriez y apprendre :

– vous pensez peut-être qu’avec l’impôt sur le revenu, l’impôt sur les sociétés, la TVA, la TIPP, les charges sociales, la CSG et quelques impôts locaux, on a fait à peu près le tour? Pas du tout. En fait, j’ai compté environ 180 prélèvements. Et encore, il y a quelques « agrégats » qui auraient mérité d’être détaillés, comme les « cotisations sociales effectives » en fin de liste (253 milliards d’euros tout de même). En 2ème position, la TVA avec 110 milliards d’euros. A l’opposé, il y a des prélèvements d’un montant si « faible » (du moins par rapport aux autres), qu’ils doivent coûter plus cher que leur montant à faire rentrer et à contrôler.

– on apprend que certaines taxes ne sont pas comptabilisées car elles sont considérées comme « volontaires » et/ou comme « la contrepartie d’un service rendu »! Le Ministère reconnaîtrait-il donc que les 700 milliards de prélèvements ne sont la contrepartie d’aucun service rendu? Un tel mea culpa serait bienvenu.

Comme exemples de taxes non comptabilisées : la redevance télé, la carte grise, les amendes (non fiscales), les droits de timbre sur passeports, etc. Contreparties de services rendus? On croit rêver (ou plutôt cauchemarder)!

– les « ristournes fiscales » ou « crédits d’impôts » sont déduits, ce qui pourrait paraître logique à première vue; mais comme il n’y a aucune réduction des dépenses publiques en contrepartie et que le déficit sera financé par un recours à l’emprunt, on peut légitimement se poser la question.

– le total s’élève pour 2003 à 683 milliards d’euros. Il dépassera les 700 milliards en 2004. Ca semble énorme, et ça l’est : le PIB de la France est d’environ 1.600 milliards et encore, on compte dedans le  » prix  » des services étatisés dont personne ne voudrait sur un marché libre, même gratuitement. Le seul problème est que les dépenses publiques, elles, approcheront les 900 milliards d’euros en 2004. Même en ajoutant aux prélèvements les montants non comptabilisés et les revenus du « patrimoine de l’Etat », ça fait un déficit gigantesque. Déficit financé par l’emprunt, autant d’argent qui n’ira pas renforcer les fonds propres d’entreprises productives et qui fera donc augmenter le chômage (tout comme les 15 milliards du plan Borloo).

J’arrête là l’analyse, pour ne pas alourdir le texte au-delà du raisonnable. Mais deux dernières réflexions me viennent à l’esprit :

– Un calcul simple montre que l’équivalent du RMI, accordé a TOUS les résidents français (enfants compris), sans condition de revenus, coûterait environ 300 milliards. En ajoutant le budget actuel de la police, la justice et la défense nationale (pour ceux qui tiennent a ces monopoles), on arriverait a 380 milliards. Mais que peuvent-ils bien faire avec 900 milliards? On se le demande…réponse (partielle) dans le site du Ministère. Je vous en parlerai un autre jour. Pour vous donner une idée, 900 milliards, ça correspond à près de 3 fois le SMIC pour chaque « foyer fiscal » !

– On dit que les français les plus créatifs s’expatrient. Il en reste tout de même quelques uns qui le sont suffisamment pour « inventer » plus de 180 impôts. Et jugez plutôt de la créativité des appellations : « impôt », « taxe », « surtaxe », « cotisation », « prélèvement », « contribution », « droits », « retenue », « versement », « redevance » et j’en oublie sûrement. Ah, ces énarques que le « monde entier » (qui, au fait?) nous envie. Pourquoi ne sont-ce pas ceux-là qui s’expatrient? Pourtant, ils pourraient apporter beaucoup à ces pauvres anglo-saxons qui n’ont trouvé que le mot « tax » pour nommer tous leurs prélèvements.
Colbert disait : « L’art de l’imposition consiste à plumer l’oie pour obtenir le plus possible de plumes avec le moins possible de cris »

A ce jeu de l’oie, il faut reconnaître que nos hommes politiques sont très forts.

Grève des fonctionnaires

Non seulement les fonctionnaires, en tant que consommateurs d’impôts, ne devraient pas avoir le « droit » de grève (droit illégitime s’il n’est pas contractuel or il n’y a pas de contrat légitime avec l’Etat, par définition ) mais leurs « droits civiques » devraient être révisés à la baisse. Ils ne devraient pas avoir le droit de participer à un vote impliquant le budget de l’Etat, étant bénéficiaires par nature du vol légal qu’est l’impôt. Seuls les exploités de l’Etat devraient pouvoir voter. Ainsi serait peut-être aboli l’esclavagisme de la social-démocratie.
Mais le mythe de la « citoyenneté » a précisément été inventé pour semer la confusion dans les consciences.

Pour une prise de conscience, lire HH Hoppe traduit et résumé par François Guillaumat.
———–
PARIS, 15 jan (AP) — Le ministre de la Fonction publique Renaud Dutreil annonce que les fonctionnaires qui participeront à la grève du 20 janvier ne seront pas rémunérés, dans un entretien publié dans « Le Journal du Dimanche »…

« La règle a été fixée par une circulaire du Premier ministre en 2003. Evidemment, on ne rémunère pas les fonctionnaires lorsque le service n’est pas. C’est normal, c’est la loi, les fonctionnaires le savent », précise-t-il.

Pour M. Dutreil, « le gouvernement a fait le maximum dans la limite du raisonnable », en accordant une hausse générale de 1% en 2005 pour les salaires de fonctionnaires, contre 5% réclamés par les syndicats « au titre du rattrapage de la perte de pouvoir d’achat depuis 2000 ».

Les fédérations syndicales de fonctionnaires ont appelé à des manifestations unitaires dans toutes les grandes villes de France, dont Paris, jeudi prochain à l’occasion de la journée nationale de grève dans la Fonction publique.

Outre la question salariale, les syndicats veulent protester contre les restrictions budgétaires, les suppressions de postes, et plus généralement, selon eux, la « casse du service public ». AP

liberté d’expression

Clint Eastwood

Clint a dit son fait � Michael Moore. Ce communiste va peut-être réfléchir � ce qu’est la propriété privée et au droit naturel de la défendre. S’il réussit � se souvenir où se trouve son cerveau.

Au cours d’une récente allocution, lÂ’acteur et réalisateur Clint Eastwood a tenu � mettre le documentariste Michael Moore en garde contre la tentation de frapper � sa porte armé d’une caméra.

Venu récolté un prix au gala du National Board of Review, Eastwood s’est adressé � Michael Moore en formulant son message par ces mots: « Michael Moore et moi partageons certainement un point commun. Nous apprécions tous deux de vivre dans un pays garantissant la liberté d’expression. Cela dit, Michael, je t’avertis, si tu oses débarquer chez moi avec une caméra � l’épaule, je te tue. »

En V.O. cliquer ici

Immigration

Je reviens sur le thème de l’immigration en relation avec l’entrée probable � moyen terme de la Turquie dans l’UE. Certes, on ne pourra plus parler « juridiquement » d’immigration puisque tous les citoyens de l’UE peuvent piétiner les espaces publics de tous les pays membres, que cela plaise ou non. Et ceux qui s’arrogent illégitimement les « droits de propriété » sur ces espaces sont des propriétaires illégitimes: les hommes de l’Etat.

La liberté d’immigrer, un droit fondamental

Pascal Salin

Pascal Salin

Le point de départ d’une réflexion libérale sur l’immigration consiste � reconnaître la liberté d’émigrer et la liberté d’immigrer comme un droit de l’homme fondamental. Comment pourrait-on défendre le libre-échange, c’est-� -dire la libre circulation des marchandises et s’opposer par la force au libre mouvement des hommes ? Ainsi, les barrières � l’entrée dans un pays – les interdictions d’entrée, les quotas d’immigration ou même la simple obligation de détenir un passeport et un visa – constituent une atteinte aux droits légitimes des gens. Par conséquent, aucun argument ne peut permettre de justifier les politiques d’immigration pas plus, bien sûr, que les politiques de limitation de l’émigration mises en place par tant de régimes totalitaires ! La meilleure politique d’immigration consiste donc � ne pas en avoir.

Mais, dira-t-on, si l’on renonçait � toute politique d’immigration, si l’on supprimait tout contrôle aux frontières, notre pays ne risquerait-il pas d’être submergé par des hordes d’immigrants ? Certainement pas, � condition que les droits de propriété légitimes des uns et des autres soient respectés.

Le tango du Chi

Prétextant de la traditionnelle séance de vœux élyséens pour reprendre le devant de la scène trop monopolisée a son goût par le Dauphin, voilà que Chirac, dans un registre d’apparence volontariste, nous ressort un numéro de tango-équilibriste dont il a le secret : un pas en avant, deux pas en arrière, un pas en avant, deux pas en arrière… Qu’on juge un peu des points marquants de son projet politique « pour les 10 ans qui viennent » (pour ceux qui auraient l’audace de l’accuser de court-termisme) :

– une baisse des charges sociales sur le SMIC d’un côté, une augmentation de ce même SMIC de l’autre,

– une reconduction de ses promesses électorales sur la baisse des impôts d’un côté, mais en parallèle, aucun plan de réduction de la sphère publique, laissant présager des déficits croissants financés par le recours à l’emprunt,

– un assouplissement des 35 heures d’un côté (sans remise en cause du principe bien entendu), mais de l’autre, une loi sur l’égalité salariale hommes/femmes visant à imposer l’égalité parfaite d’ici 5 ans! Si jamais cette mesure avait pour effet de diminuer l’embauche des femmes, je suis sûr que nous pourrons alors compter sur Sarkozy pour la mise en place de quotas d’embauche féminine, qu’il étendra a toutes les minorités « victimes de discrimination ».

– une baisse d’impôt pour les investisseurs « a long terme », compensée par une hausse d’impôt pour les investisseurs « Ã  court terme » (odieux spéculateurs!).

– last but not least, une nouvelle politique industrielle ambitieuse pour « encourager les grands projets qui prendront la relève d’Airbus ou d’Ariane », dans la droite lignée du plan Calcul et du plan Câble dont on connaît les succès retentissants. Chaque euro investi dans un « grand projet stratégique » sera donc abondé d’un euro par l’Etat. Bien entendu, Bruxelles oblige, l’euro de l’Etat sera remboursable, il ne s’agit que d’une avance. Avance qui sera tout de même l’objet, à n’en point douter, d’une intense activité de lobbying, dont chacun sait à quel point elle est créatrice de valeur.

A ce jeu de la surenchère dirigiste, qui de Chirac ou de Sarkozy l’emportera? Ou est-ce un dirigiste de gauche qui raflera la mise? Les paris sont ouverts mais ce qui est sûr, c’est que ce sont les français qui paieront le prix de ces politiques d’un autre âge.

Violence parentale

Le CSA mène actuellement une campagne de publicité à la télévision dans laquelle on voit un père et son fils en train de regarder un film dont on entend les dialogues. On imagine alors la scène suivante: un homme, désespéré, égrène ses malheurs et se dit prêt à tout, après quoi il se suicide (ou tue un otage). Le père, devant la télé, ne se formalise pas. Après tout, quoi de plus banal, un meurtre, un suicide, un génocide. Mais le fils, lui, est projeté comme s’il encaissait le coup de feu. Suit l’inévitable morale du CSA, sur le thème: les enfants sont vulnérables, ces signes là (-16 ans, -10, -12) aident à les protéger. Et c’est le CSA qui sait ce que vos enfants peuvent ou ne doivent pas voir.

Mais si des parents sont assez cons pour laisser leurs enfants regarder des émissions violentes, à caractère sexuel, ou Mireille Dumas, il est parfaitement inutile de leur expliquer que leurs enfants sont des enfants. Quant aux parents responsables, ils n’ont plus de télé.

L’arche du protectionisme

Avec la nouvelle année et l’extension du politiquement correct de plus en plus stupéfiante, soyons en garde contre les inepties traditionnelles. En voici deux d’une actualité brûlante.

Le commerce extérieur est l’un des quatre moteurs de la création de la richesse nationale, au côté de la consommation, de l’investissement et de la constitution de stocks.
Voilà une belle ineptie socialo-communiste qu’on entend périodiquement prononcer et qu’il convient de dénoncer.

Si la création de la richesse en France a été en 2004 vraisemblablement largement inférieure à celle qui était espérée par les divers gourous officiels (qu’ils s’agissent de ceux de l’INSEE, de la Banque de France, de la Direction de la Prévision, etc.) et qui avait servi de base à la loi de finances pour 2004, ce n’est pas à cause de je ne sais quelle évolution de la consommation ou de l’investissement contrariante.

Qu’il soit « intérieur » ou « extérieur », le commerce, c’est-à-dire l’échange libre, entre êtres humains est la seule source de création de richesses. Peu importe la dénomination qu’on lui donne : quitte même à le confondre avec consommation, investissement, constitution de stocks, dès lors qu’on n’en oublie aucune.
Mais quand on oublie la dénomination de l’échange peut-être le plus important comparativement, à savoir l’épargne, il ne faut pas être dupe de l’oubli : c’est de l’inculture et du conditionnement.

En d’autres termes, en se ramènant à des échanges, les actions que chacun d’entre nous mène avec ce qui lui appartient en propriété et sans porter préjudice à la propriété d’autrui, sont seules créatrices de richesses. Dès lors que ces actions sont entravées toujours un peu plus par les hommes de l’Etat, via fiscalité ou réglementation qualitative (tarifaire ou non tarifaire), la création de richesses ne peut qu’être plus faible, voire nulle.
Les autres sources de création de richesses évoquées sont des fariboles.
En conséquence, et soit dit en passant, il n’y a rien de plus inutile – et donc coûteux – qu’un ministère et un ministre dits « du commerce extérieur ».

« La » balance du commerce extérieur de la France aurait été déficitaire en 2004 et, pour cette raison, la situation de la France ne serait pas brillante.
Voilà une autre belle ineptie, de même nature, et contre quoi il faut réagir.

Une balance, être de mesure comptable, ne peut qu’être en équilibre et ne saurait être en excédent ou en déficit. Il en est différemment de l’instrument de la physique qu’est la balance ou du symbole de la justice qu’est la balance.
L’ingéniosité des hommes de l’Etat et des économistes stipendiés par ces derniers a néanmoins conduit par le passé à faire admettre au bon peuple que la balance pouvait être en déséquilibre. Il suffisait de faire abstraction d’un certain nombre arbitraire d’échanges.
Il en est résulté diverses « balances ».
Et, selon les temps et les pays, hommes de l’Etat et économistes ont considéré qu’était bien soit l’excédent de telle ou telle balance – mercantilisme –, soit le déficit.
Leur ingéniosité ne s’est pas arrêtée là. Dans la foulée, ils ont inventé la politique du commerce extérieur – de fait, le protectionnisme – visant, selon les cas, soit à accroître l’excédent ou réduire le déficit, soit à accroître le déficit ou réduire l’excédent. Cela a amené Vilfredo Pareto à forger à la fin du XIXè siècle, l’expression « arche du protectionnisme » pour désigner « la » balance du commerce extérieur.
Et, par la suite, au XXè siècle, ils n’ont pas hésité à plonger cette politique dans des politiques « Ã©conomiques » moins précises (de type fiscal, budgétaire ou monétaire).
Bien évidemment, toutes ces politiques n’ont pas favorisé la création de richesses, mais au contraire l’ont ralentie quand elles n’ont pas détruit certaines richesses accumulées.

Tout cela ne doit pas faire perdre de vue que cette seconde ineptie est intimement liée à la première : leur ciment – dont il faut avoir conscience – est le refus implicite du respect des droits de propriété que les êtres humains se reconnaissent sur les choses qu’ils découvrent et, a fortiori, le refus de la liberté d’échange des droits.
C’est contre ces refus qu’il faut être en alerte, ce sont ces refus qu’il faut, au moins, les empêcher de fuir.

Le malade solidaire

La France, jadis si fière d’être la fille aînée de l’Eglise, se targue aujourd’hui d’être la fille aînée de la Solidarité. Plus cela va mal, ici ou ailleurs, plus nos apparatchiks rayonnent. Jusqu’au Tsunami, la machine-à-fabriquer-de-la-solidarité-publique pédalait dans la semoule. Des confectionneurs de statistiques misérabilistes chevronnés avaient pourtant dénoncé en 2004, à l’aide de porte-voix médiatiques, des dizaines de millions de « pauvres » états-uniens et des centaines de milliers d’enfants indigents nationaux. Las ! Les statistiques, manipulées ou véridiques, ne suscitent que baillements chez les Français !

Et puis vint le Raz-de-Marée. O miracle ! Quelle joie pour nos leaders que tant de misère humaine ! Ils allaient enfin pouvoir répandre leur compassion dégoulinante dans les médias, pleurnicher avec éclat sur les épaules d’abbés P… et soeurs E… télévisés, gaspiller généreusement l’argent public, et balayer d’une vague moralisatrice les tristes sires qui osaient leur montrer du doigt les misères nationales qu’ils avaient laisser s’enraciner dans les bas-fonds de notre pays, par leur négligence, incompétence, et veulerie.

Le malade solidaire flotte sur le radeau porté par la vague majeure. Mais le malade se meurt lentement. Bientôt, il sera emporté par le Raz-de-Marée de l’effondrement économique de notre pays. Où seront alors ses anciens timoniers ?

Bonne année!

Au nom de toute l’équipe de la Page Libérale, meilleurs voeux!