Travailler quand on veut

Le gouvernement devrait prendre une mesure sur le travail le dimanche : de nouvelles ouvertures seraient autorisées : 8 par an le dimanche, contre 5 à présent. Quelle régression sociale ! C’est la banalisation du travail dominical ! Halte au patronnariat de droite ! C’est dans « 20 Minutes » que j’ai pris connaissance de ce projet. Une double page pour 3 dimanche par an. Qui est contre ? Oh, pas de surprises : les syndicats, et des petits commerçants. Avec toujours la même rhétorique usée : « les petits commerces peuvent pas ouvrir 7/7 » et « les salariés sont des volontaires forcés » [je souligne].

Les petits commerces, on s’en fiche. Parce qu’ils sont « petits » ils ont droit à une protection spéciale de la loi ? En gros c’est l’argumentation avancée. Et pourquoi ne pas les confronter à la concurrence ? Si certains disparaissent, ne sera-ce pas parce que les gens seront allés dépenser leurs sous ailleurs, donc qu’ils ont trouvé mieux que ces « petits commerces » ? Pas de regret à avoir donc.

Quand au travail forcé des salariés qui refuseraient de bosser le dimanche… il y a suffisamment d’étudiants en France pour trouver des volontaires, à moins qu’entre le RMI et les bourses aucun d’eux n’ait l’envie de se casser le c*l pour pas énorme ? Ah, mais je dis des bêtises, il reste toujours ses sales gosses de riche, qui parfois ne sont pas aidés par leur famille, ou qui ont un orgueil et ne souhaitent pas dépendre d’autrui et choisissent de bosser. Avec ceux là on a un réservoir de main d’œuvre. Et comptez moi aussi car de temps à autre je ne rechignerais pas à me faire un extra.

Le sociologue de service vient aussi à la rescousse de l’Eglise, enfin, d’après 20 minutes qui retient pour titre de son interview : « le travail dominical est néfaste à la vie sociale ». La vie sociale de qui ? De ceux qui bossent le dimanche ? Comme s’ils n’allaient pas gagner plus d’argent et avoir des congés à d’autres moments !

Bien évidemment cette mini-réforme intervient dans un cadre légal déjà très encombré (voir 20 minutes directement pour les multiples exemptions + les lois européennes)…

Le côté amusant de l’article, c’est qu’il se conclue sur une note libérale mais politiquement correcte tout de même, je vous laisse apprécier toute la subtilité de l’approche : « le repos dominical se base sur la tradition chrétienne, or pour les musulmans c’est le vendredi, et les juifs le samedi. Pourquoi ne pas donc laisser le libre-choix au commerçant ? ».

Peut-être parce que justement ceux qui décident de telles lois sont des fachos qui s’ignorent ?

Exception culturelle = Escroquerie

A nos chers intermittents du spectacle (dans tous les sens du terme), qui, à l’heure ou l’on remet (timidement) en cause leurs privilèges, nous resservent leurs vieilles rengaines éculées. «Tout flatteur vit au dépens de celui qui l’écoute» disait très justement Lafontaine.

Les artistes Français font vibrer chez nous la fibre nationale. Ils disent que nous les Français, nous sommes exceptionnellement cultivés, que nous sommes l’élite intellectuelle de cette terre, bref, que nous sommes les «phénix des hôtes de ces bois». Est ce dans le but de nous piquer notre fromage ?

C’est ce que semble indiquer cette fable de Lafontaine authentique, inédite et prémonitoire :

Le Français, l’Artiste et le Percepteur

Un Français assez haut perché dans son estime, veillait sur le peu d’argent que lui avait laissé le fisc.

Un Artiste sans grand talent (et donc sans le sou), alleché par l’odeur de l’argent, lui tint à peu près ce langage : «Mon cher compatriote. Que vous êtes intelligent ! Que vous me semblez cultivé ! Vous faites incontestablement partie du peuple le plus éclairé de cette terre, le peuple Français. Notre merveilleuse culture souffre pourtant de la concurrence déloyale de celles d’autres peuples barbares (Les Américains). Ne pensez vous pas que l’Etat Français devrait subventionner cette belle et grande culture qui est la marque indiscutable de notre supériorité sur le reste du monde ?»

A ces mots, le Français qui ne se savait pas si intelligent et si cultivé, ne se sentit plus de joie et répondit : «Assurément ! L’Etat doit subventionner notre grande et belle culture.»

L’Artiste salua le Français et prit congé, content du tour qu’il venait de lui jouer.

Un Percepteur se présenta alors, et réclama au Français un peu d’argent. Comme celui ci protestait qu’il avait déjà payé ses impôts, le Percepteur lui répondit : «Apprenez : 1 – Que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. 2 – Que les subventions de l’Etat à la culture ne tombent pas du ciel mais viennent de votre poche. Si l’Artiste vous a fait du boniment, c’est uniquement pour vous prendre un peu de votre argent. Cette leçon vaut bien une taxe sans doute.»

Le Français honteux et confus, jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.

Innovation

Souvent reviennent dans les discussions sur l’Etat des arguments sur la recherche, l’innovation : sans Etat, pas de fusées, pas de satellites, pas de micro-onde, pas de radar, pas de médicaments, pas de ceci ni de cela. L’Etat serait indispensable à la recherche, au progrès. De raccourcis en raccourcis, beaucoup concluent que les Etats sont indispensables à la recherche. Et donc, que l’Etat lui-même est indispensable. La recherche privée a existé bien avant les Etats modernes, y compris la recherche fondamentale. Au travers du mécénat, au travers des entrepreneurs, et bien sûr au travers des universités.

Les universités ont un intérêt évident : être à la pointe d’un domaine signifie attirer les meilleurs professeurs, les meilleurs étudiants, avoir donc un diplôme de grande valeur, placer facilement les élèves, et donc vendre la formation à un prix élevé. Pas forcément besoin d’être riche pour entrer dans une telle université : des entreprises peuvent attribuer des bourses pour ensuite récupérer des spécialistes formés, et les banques sont moins regardantes sur les garanties financières, elles savent qu’elles seront remboursées du fait du diplôme. Les universités aussi peuvent financer des programmes pour recruter des élèves particulièrement méritants aussi, grâce au mécénat.

Les entreprises entretiennent aussi des laboratoires de recherche fondamentale tout simplement pour toujours être à la pointe dans leurs domaines de compétences. A quoi bon payer de la R&D si les chercheurs ne sont pas parmi les meilleurs ? Que se passe-t-il si l’entreprise passe à côté d’une révolution dans son domaine ? Beaucoup d’entreprises préfèrent laisser libre cours à leurs chercheurs. Ceux-ci peuvent alors approfondir un domaine particulier, sortir du cadre de réflexion habituelle, et rapporter à l’entreprise beaucoup de créativité, des solutions nouvelles, et une mise à niveau par osmose des autres chercheurs…

Bref, pas vraiment besoin d’Etat pour la recherche fondamentale, surtout au regard du désastre que constitue par exemple le CNRS. (cf. les dossiers de l’IFRAP : http://www.ifrap.org/2-fromages/cnrs.html) Malgré tout, il existe un tas d’inventions ou d’innovations directement issues de la recherche étatisée. L’une des plus couramment citées est l’Internet. Examinons un peu cette invention étatique.

Les militaires américains avaient besoin d’un réseau de communication fonctionnel même en cas d’attaque nucléaire. Ils ont donc demandé aux informaticiens de l’époque de leur concocter un tel système. Et en avant le réseau : ARPANET, dans les années 60. Ca c’est l’idée de base. Bien sûr après il a fallu des tonnes d’autres technologies, des micro-ordinateurs aux protocoles de communication, mais ça, chut, on oublie : le Net est né grâce à l’armée US. Voilà ce qu’il faut retenir.

A quoi était-il destiné ce réseau ? A quoi ça sert de communiquer quand le pays est rasé par des dizaines de charges thermonucléaires ? A rendre les coups pardi ! Oui : le but du réseau était d’abord de permettre aux ordres de riposte d’arriver aux silos, enterrés à grands frais dans le Nebraska et d’autres Etats US paumés. Voilà à quoi pensaient les concepteurs du système. La moitié de la planète est détruite, faisons en sorte que l’autre le soit aussi. C’est cela l’invention miraculeuse ?

Prenons maintenant un second exemple : la conquête spatiale. Quelle merveille : des hommes dans l’espace ! des satellites, des nouveaux matériaux, des innovations en pagaille ! Revenons au point de départ : pourquoi les fusées ? Parce qu’Hitler cherchait une arme simple et peu coûteuse pour la lancer sur la tête des londoniens. Ensuite les Américains et les Russes se sont jetés comme des loups sur ce vivier de scientifiques peu scrupuleux. Comment, il n’étaient pas nazis ces scientifiques ? Autant on peut argumenter sur la complicité objective des opposants à la guerre en Irak, autant celle des scientifiques allemands pendant la 2nde Guerre mondiale ne fait AUCUN doute. D’ailleurs Von Braun était… SS. (la biographie de la NASA oublie de le précisernasa.gov, mais vous pouvez le lire ici : space.com et regardez le film de Kubrick « Doctor Strangelove », le scientifique allemand c’est la caricature de Von Braun).

Bref, encore une invention d’abord tournée vers le militaire. Vers la destruction. Vers la terreur. Vers la mort. Et vous voudriez laisser les Etats développer des inventions ? La recherche étatisée est tournée vers le militaire. Sinon, elle est inefficace : les entreprises ont des incitations bien plus grandes, des structures bien plus adaptées que les Etats, elles répondent à des besoins identifiés, pour leur profit et celui des consommateurs.

Dans les recherches privées aussi il y a des dérivés inattendus. Je le sais : le post-it, grâce à la colle qui colle « mal », en constitue l’illustration la plus célèbre. Mais à la base l’intention de l’inventeur n’était pas de construire un engin de mort, de contrôle ou de flicage, ou de défense contre une agression d’un autre Etat. L’intention de base était simplement de trouver quelque chose d’utile à quelqu’un d’autre, et d’en tirer profit par le biais du marché. La recherche de rentabilité n’entrave pas le hasard, mais augmente les chances de trouver une invention géniale, et donc tente de minimiser la production de déchet, au contraire de la recherche militaire qui produit d’abord ce qu’on considérerait comme du déchet dans des conditions normales.

D’ailleurs, les inventions étatiques ne sont devenues intéressantes que lorsqu’elles ont quitté le cadre de l’Etat. Internet est devenu grâce à une myriade d’entreprises qui y ont cru, d’investisseurs qui eux aussi y ont cru (un peu trop d’ailleurs !!). Jamais à aucun moment de sa conception, ni même de celle de tous les protocoles sous-jacents personne n’a imaginé ce qu’il deviendrait !

Les satellites et le reste c’est exactement pareil : quand le kevlar sert à faire des gilets pare-balles, l’ingénieur qui le conçoit ne se dit pas encore : et si on en mettait dans des planches à voile, les tableaux de bord de voiture ou que sais-je encore ! Il faut un marché pour faire naître ce genre d’idées. Les inventions des ingénieurs militaires ne prennent leur ampleur qu’une fois réappropriées par les civils. Car c’est quand le génie créatif est appliqué au service des autres qu’il devient génie. Avant il n’est que démon.

Une petite histoire

J’entends souvent « la solidarité est un devoir collectif », ou encore que remettre en cause la solidarité étatique (donc obligatoire) est digne des pires « salauds » (en général traités de riches juste après)…

Petite histoire vraie, toute bête et pourtant belle, prouvant une fois de plus que l’Etat est INCAPABLE de s’occuper de la solidarité, et que l’individu est, en ce domaine, capable du meilleur :) Titi est marginal. Cela doit faire 10/15 ans qu’il vit ainsi, squattant là où il peut, mangeant comme il peut, passionné par la construction d’objets en allumettes.

Un jour d’hiver, un couple a trouvé Titi transi de froid dans les toilettes publiques et s’est pris d’affection pour lui. Eux ont perdu leur fils unique agé de 30 ans.

La première chose qu’ils ont faite a été d’aller voir le secours populaire de la commune. Rendez-vous est pris avec la psychologue, qui leur dit « il est complètement destructuré, on ne peut rien faire pour lui ». Drôle d’attitude pour une salariée du secteur social. Notre couple est dégouté.
L’assistant social qui s’occupe de Titi depuis 5 ans ne fait rien de plus, il « ne peut rien faire ».

Tenaces, nos amis connaissent une personne qui possède une cave inutilisée et s’arrangent pour qu’il la prête, s’engageant à payer l’electricité, Titi a donc un toit provisoire, mais il faut faire mieux.

Quelques mois plus tard, Madame, qui était engagée politiquement, retourne donc voir ses anciens « camarades » en espérant négocier de l’aide contre son adhésion (et ses futures voix) au PS local.

Bien joué !
Et oui ! Aucun de ses anciens « camarades » n’avait pu faire quoi que ce soit jusqu’à ce qu’elle « négocie » sa carte..

On lui parle de Monsieur S. et on l’invite à me trouver (moi, la méchante capitaliste qui travaille pour un salaud de patron dans une – malheur !! – agence immobilière).

Titi et ses « parents adoptifs » – comme il les appelle – arrivent donc dans mon bureau, pour louer un studio.

Le courant passe bien, je m’occupe des papiers, et du dossier FSL*. Titi prend possession de son appartement, je m’arrange avec l’assureur qui avance le cout.

Quelques jours plus tard, Titi a rendez-vous chez son assistant social.
Ce dernier lui reproche le fait que j’ai rempli son dossier et l’ai envoyé directement à l’organisme chargé de gérer le FSL* (sic).
Pas grave, comme je dis, en 5 ans il a pas été capable de le loger lui ;)

Grève de La Poste, le dossier est coincé quelque part, alors que le propriétaire n’a toujours pas reçu le loyer, ni la caution ; l’assureur prend son mal en patience aussi.

Le couple s’inquiète. Ils ont peur que ce retard ne finisse par enerver le propriétaire. Je les rassure, nous savons qu’avec l’administration c’est long, et l’essentiel est que Titi soit au sec, avec le confort minimum necessaire.
La dame est contente, elle reprend espoir, et surtout l’envie d’aider.

Les derniers papiers ont été envoyé hier, avec plus d’un mois de retard.
D’ici 15 jours, tous les acteurs recevront leur dû.

Titi s’est remis à créer ses objets, il expose cet été. Régulièrement, nous lui fournissons de la colle et des allumettes, il est content.

Je ne vais pas faire la morale de cette histoire, vous la trouverez tous seuls.

Demandez vous seulement ce qu’il se serait passé si nous avions été persuadés que payer ses impôts c’est être solidaire, puisque l’Etat le dit… * FSL : Fonds solidarité logement.
Encore merci à :
Monsieur S. propriétaire
Monsieur C. Assureur
Monsieur et Madame C. Retraités
Madame W. Gérante agence immobilière

Modifié le 01/07

Big brother is watching you

Les passeports européens comporteront bientôt une puce qui permettra l’identification biologique de son possesseur. Ce, afin de répondre aux exigences américaines en matière de sécurité.

D’ici la fin 2004, l’ensemble des ressortissants européens pourrait avoir à changer de passeport. Le traditionnel petit carnet bordeaux devrait embarquer, à cette date, une puce contenant des informations dites « biométriques », telles les empreintes digitales, un scan de la rétine ou un hologramme du visage. « Chaque pays de l’Union Européenne décidera des modalités, mais il faudra sans doute changer tous les passeports existants », a expliqué Pietro Petrucci, porte-parole du Commissaire européen chargé de la Justice et des Affaires intérieures

Ce ne sera certainement pas un progrès pour notre liberté…

Concours de troll

Mise à jour: pour continuer à jouer, allez voir cette brève: Concours de troll n°2

Arrêtez de jouer, Free2.org a gagné. Est-il sérieux ? Est-il fou ? Est-il sincère ? Est-ce une « blague » d’un libéral connaissant le discours marxisto-tiersmondiste par coeur ? Personnellement je pense que si c’était une plaisanterie, il aurait arrêté assez vite. Il semble y croire vraiment. Hélas.

Toujours est-il que je demande à tous de ne pas répondre à ce qu’il écrit, cela ne sert à rien. Hier soir Faré a bloqué un de ses « commentaires » traitant Nietzsche de nazi (pas le philosophe, celui qui poste des commentaires sous ce pseudo…), et un autre sur un délire de plusieurs pages dont voici un extrait frappant:

« La Politique, cÂ’est simple, cÂ’est faire le Bien. Si la méthode est Morale, alors le résultat sera automatiquement Morale. La Morale, cÂ’est ce qui est Bien. Les Droits de lÂ’Homme, cÂ’est le Bien. LÂ’Egalité des Hommes, cÂ’est le Bien. Pour faire le Bien il nÂ’y a donc qu’à appliquer sans faiblir. Mais les autres candidats ne veulent pas faire le Bien. Donc, ils veulent le Mal. CÂ’est pour ca que se sont tous des fachos et quÂ’il sÂ’oppose à moi. Mais je fait confiance à votre intelligence et à votre éthique pour nous départager. »

Je ne laisserai PLUS passer ses commentaires trop longs ou injurieux, je l’avais fait juste pour faire une pause détente, mais ça a duré assez longtemps…

Tour d’horizon II

J’ai encore lu « 20 Minutes ». Je me demande pourquoi je m’inflige ce supplice, non pas que le journal soit lui-même spécifiquement teinté à gauche, au contraire, il est plutôt « modéré » dans le contexte français, mais parce que c’est TOUTE la société française qui baigne dans le collectivisme, et les nouvelles en sont la triste illustration. « L’agriculteur devra faire une croix sur son crucifix géant »
Les faits : un agriculteur érige une croix de 7,38m de haut sur ses terres.
La conséquence : le maire porte plainte, puisque la croix n’entre pas dans le cadre de l’activité agricole, elle n’est pas conforme au plan d’urbanisme (sic).
Mon commentaire : plan d’urbanisme c’est quoi donc ? Un truc pour empêcher les gens de jouir comme ils veulent de leur propriété, alors qu’ils ne nuisent pas à celle des autres ? Avant de pouvoir condamner une personne, n’est-il pas au préalable nécessaire de prouver qu’elle a nui, par exemple en réduisant la valeur de la propriété des voisins (pollution, bruit, ensoleillement réduit, etc) ?

« Les quais Mitterrand approuvés »
Les faits : les quais Louvre et Rivoli s’appelleront François Mitterrand.
Commentaire : après la place de l’Etoile renommée Charles de Gaulle (beurk), le centre « Pompidou », la Très Grande (et coûteuse) Bibliothèque Nationale Mitterrand, voilà que c’est au cœur de Paris d’y passer. La place de la Nation sera-t-elle rebaptisée place du 6 mai 2002 et la place de la République place Jacques Chirac ? Mégalomanie à titre posthume ? Gratitude ?

« Aillagon sensible au blues des petites salles »
Les faits : le ministre de la Culture annonce une « table ronde » pour discuter de la gestion difficile des « petites salles ».
Commentaire : les petites salles, de 100 à 500 places ne sont, semble-t-il, pas rentables. Dans l’article on apprend ainsi que le Sentier des Halles affiche un déficit de 160.000 euros. Qu’est ce que cela veut dire ? Que les spectateurs potentiels ne veulent pas payer pour ce qu’on leur apporte : pour eux ce qui est dépensé en salaires, accessoires, charges sociales etc ne vaut pas le prix qu’ils payent. Cette salle détruit de la richesse. Alors le ministre récompense la salle : détruire ce que d’autres produisent, c’est son métier : il donne 50.000 euros. Combien va-t-il dépenser à son grand banquet et ensuite en subventions ?

« Borloo veut détruire pour reconstruire »
Les faits : Borloo, ministre de la Ville, veut subventionner les HLM, en construire de nouveaux, etc.
Commentaire : il continue dans la droite ligne de ses prédécesseurs de « gauche », d’ailleurs le premier « ministre de la Ville » s’appelait Bernard Tapie, il y a un peu plus de dix ans. Aucun espoir à avoir de ce côté-là non plus.
Note : il va aussi créer une « Agence nationale de rénovation urbaine ». Hmm, un bon fromage dirait notre ami Michel de Poncins !

« Polémique sur les retenues de salaire des grévistes »
Les faits : je ne peux pas résister à la tentation de recopier cette phrase magique : « le droit de grève, est-ce que ça se paye ? ». Les grévistes verront leur fiche de paye amputée d’une grande partie de leur salaire, et pour cause de grève, alors qu’en 1995 les grévistes avaient touché leur paye et les jours avaient été retirés des congés, étalés sur l’année etc.
Commentaire : bon, là je crois qu’on touche le fond. Les grévistes sont pas contents parce qu’ils touchent pas leur salaire. On croit rêver. Ils viennent pas bosser, ils doivent être payés ? « 20 Minutes » parle même du risque de « raviver les tensions sociales » !

« A la banque de France, le recyclage privé ne passe pas »
Les faits : la Banque de France va peut-être transférer le recyclage et le tri des billets aux transporteurs de fond, d’où grèves.
Commentaire : bah, qu’y a-t-il à ajouter ? Le privé fera les choses mieux et moins cher, mais évidemment un tas de fonctionnaires devront changer de métier, abandonner certains avantages (la BdF en a plein)… et ils grognent. Tout ça parce qu’ils préfèrent foutre l’argent des autres en l’air plutôt que l’ « intérêt général » qui serait d’utiliser le meilleur service…

« L’indépendance de la Justice est méprisée » (Eva Joly)
Dans une interview elle parle un peu du système qu’elle dénonce dans son livre, interdit en France, vive la liberté d’expression, les droidlom et tout, et répond à cette question :
« Dans votre livre vous estimez que l’affaire Elf marque la fin d’une époque… »
« Oui, car désormais les règles ont changé en France. On réduit le nombre d’enquêtes en retirant des pouvoirs aux juges d’instruction, en instaurant par exemple le plaidé coupable qui permet au procureur de trancher seul. Si ces textes avaient existé pendant l’affaire Elf, il n’y aurait pas eu d’instruction»
En gros on ne vit pas la fin d’une époque de corruption, on entre dans une nouvelle, qui sera pire !

« Plan éclair pour mettre à l’ombre José Bové »
Bon, je vais pas trop revenir dessus, car Claire a posté une brève sur le sujet. Il n’en reste pas moins que la méthode Sarkozy a parfois quelque chose de jubilatoire. Surtout quand l’avocat de Bové dit vouloir porter plainte pour « violation de domicile », quelle ironie de vouloir se retrancher derrière la propriété privée alors qu’on ne respecte pas celle des autres !

Je vous en donne une dernière : ce soir je me disais, tiens est-ce qu’il y a quelque chose de sympa sur le câble ? Alors je regarde le guide télé et je lis sur France 2 : « au cours d’une classe verte Victor Novak découvre le lourd secret d’un de ses petits protégés et décide d’en profiter pour livrer aux élèves une édifiante leçon de respect et de tolérance ». Irrépressible envie de zapper. Les chaînes de documentaire ? « les réfugiés de l’environnement » avec un résumé de trois phrases, dont une sur la « frénésie économique qui accélère le désastre ».

Finalement, je crois que je préfère encore taper cet article…
20 Minutes du: 18/06, 23/06 et 24/06 2003

Prison pour Bové

A lire sur le blog de Mélodius (voir liens)

Monsieur le Président,

La presse nous annonce que vous auriez l’intention de grâcier José Bové à l’occasion du 14 juillet.

Je me permets de vous demander de ne rien en faire, et ce pour les raisons suivantes :

1. il me paraît inconcevable d’ainsi désavouer la justice française, qui a déjà fait preuve d’une grande mansuétude pour José Bové.

2. une grâce signifierait à ceux qui contestent le résultat des urnes de manière violente qu’ils sont assurés de rester impunis.

3. il me semble totalement contraire à l’équité qu’un homme tel José Bové bénéficie de passe-droits en raison de sa seule notoriété, de ses opinions politiques et du soutien dont il bénéficie au sein d’une certaine opinion. La loi est la même pour tous. J’imagine mal par exemple que vous grâciez des opposants au mouvement de Bové qui saccageraient ses champs ou le siège de son mouvement sous prétexte que ces délits sont politiques. Grâcier Bové est donc une gifle aux citoyens qui défendent leurs idées politiques dans le respect du droit.

J’espère, Monsieur le Président, que vous serez sensible à ces quelques observations, et vous prie de croire à l’expression de ma haute considération.

De Villepin poète plus haut que son cul

Dominique de Villepin est notre ministre des affaires étrangères. Il a donc forcément beaucoup de temps à perdre.

Il va bientôt nous infliger un livre de poésie qui ne fera vraisemblablement d’ombre qu’aux ouvrages insipides des autres pédants imbus de leur personne qui foisonnent dans notre beau milieu cuculturel français archi-subventionné.

Mais il y a encore pire.

J’ai entendu dire que notre poète de ministre risquerait de se retrouver un jour prochain à l’académie française. Parler pour ne rien dire, le tout payé par le contribuable, ça doit-être pour lui une vocation.

Tant qu’à faire, pourquoi ne mettrait-on pas directement Dominique de Villepin au musée de l’homme, sur un grand piédestal (bien sur), avec une belle plaque dorée disant : Homme politique de la fin du deuxième millénaire ( beau parleur, parasite de la société ) ?

Comment financer les retraites?

« Un événement important sÂ’est produit le dimanche 15 juin : des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Paris contre lÂ’attitude conservatrice des syndicats, contre les grèves et pour la réforme des retraites.Or, ce mouvement a été lancé simplement au moyen de messages sur internet, par une poignée de jeunes gens. Ils ont prouvé que beaucoup de Français avaient compris que leur régime de retraite était en péril, qu’ils voulaient sortir de lÂ’immobilisme et de la terreur syndicale. CÂ’est peut-être dans ce changement dÂ’attitude et de mentalité de la jeune génération que réside la meilleure des raisons dÂ’espérer. »
L’interventionnisme* étatique est fréquemment justifié sous le prétexte que seul l’Etat serait capable de prendre des décisions en tenant compte de leurs conséquences à long terme pour l’ensemble d’une société. Cet argument est en fait très étrange. En effet l’Etat, cette abstraction, est en réalité composé d’hommes et de femmes qui poursuivent leurs propres buts et recherchent leur propre intérêt. Or, pour eux, l’horizon naturel est celui de la prochaine élection et ils sont donc incités à donner des avantages immédiats aux citoyens, quelles qu’en soient les conséquences fâcheuses à long terme. Par contre un individu a intérêt à prévoir les conséquences de ses décisions pour sa vie entière et même celle de ses enfants.

Cette différence de comportement est bien illustrée par le dossier des retraites, si crucial dans la plupart des pays européens. En effet, lÂ’Etat a prétendu quÂ’il lui revenait de prendre en charge ou de définir les régimes de retraite. Mais ce qui devait se passer sÂ’est effectivement passé : parce quÂ’il privilégie le court terme par rapport au long terme, lÂ’Etat a mis en place des systèmes de retraite par répartition et non par capitalisation. Ce choix permet de donner des satisfactions immédiates aux électeurs en fournissant une retraite décente aux plus âgés, grâce aux cotisations prélevées de manière obligatoire sur les générations au travail, tout en promettant à ces dernières de faire de même avec les générations suivantes. Ceci était particulièrement facile à une époque où la pyramide des âges était telle que les générations au travail étaient importantes par rapport aux générations de retraités. Mais la pyramide s’est inversée partout en Europe, alors que, simultanément, les progrès médicaux allongaient la durée de la vie et que les jeunes, prolongeant leurs études, entraient plus tard sur le marché du travail. Pour toutes ces raisons, il est connu de tout le monde, depuis au moins vingt ans, que le système des retraites est condamné à la faillite à plus ou moins brève échéance. Mais lÂ’Etat – pourtant généralement considéré comme seul capable de décider rationnellement en fonction du long terme – a préféré ignorer ce qui était évident : la réforme des retraites étant douloureuse, les gouvernants ont choisi de ne rien faire et de laisser le poids politique des décisions à prendre à leurs successeurs.

Mais il arrive forcément un moment où la nécessité de la réforme s’impose absolument, comme cela est actuellement le cas en France. On peut alors essayer de rapiécer le système en augmentant la durée de cotisation et le taux des cotisations, ou en réduisant le montant des prestations. Mais au lieu de corriger le système de répartition, il vaudrait mieux le supprimer, tout simplement parce qu’il est fondamentalement mauvais. Il consiste en effet à promettre une retraite à ceux qui travaillent grâce aux prélèvement obligatoires qui seront imposés aux générations futures . C’est ce que les hommes de l’Etat appellent la “solidarité entre les générations”. Mais quelle est la valeur morale d’une promesse faite au nom de personnes qui sont trop jeunes pour s’exprimer ou qui ne sont même pas encore nées ? L’enfant qui vient au monde est ainsi immédiatement soumis à l’obligation de supporter une énorme dette et il n’a aucun moyen de récuser cet héritage. Dans un régime de capitalisation, au contraire, chacun est responsable car chacun sait que son sort à l’âge de la retraite dépendra de l’effort d’épargne qu’il aura réussi à réaliser tout au long de sa vie. Comme cela est généralement le cas, c’est parce que ce système est moralement fondé qu’il permet d’obtenir de bons résultats : dans un système de capitalisation, parce qu’ils subissent les conséquences de leurs actes, les individus sont incités à accumuler du capital, contrairement à un système de répartition où l’on subit les prélèvements et où l’on compte sur les autres pour assurer ses vieux jours. Le passage à la capitalisation, en augmentant le taux d’épargne, favorise donc la croissance

Pour effectuer ce changement, la meilleure solution consiste à laisser aux citoyens la liberté de choix entre les deux systèmes, comme cela a été fait par le Chili dès 1981, avec tellement de succès que cet exemple a été suivi par beaucoup d’autres pays, en particulier en Amérique latine. En réalité, aucune raison ne permet de justifier que l’on enlève aux citoyens cette liberté de choix qu’ils auraient dû pouvoir garder depuis toujours. C’est à eux de décider du montant de leur épargne pour la retraite, mais aussi de l’âge de leur retraite (de même, d’ailleurs, que de la durée hebdomadaire ou annuelle de leur travail). mais c’est aussi à eux de décider sous quelle forme et/ou dans quels fonds de pension ils désirent placer leur épargne. Ceci s’impose d’ailleurs d’autant plus que nous nous trouvons dans une période d’ouverture des frontières, de telle sorte que l’existence de systèmes de retraite purement nationaux paraît particulièrement obsolète : ceux qui changent de pays doivent pouvoir placer leur épargne là où ils le désirent.

Les gouvernements hésitent certes à accepter un changement aussi radical car ils craignent les réactions des groupes organisés, par exemple les syndicats. En France, le gouvernement Raffarin a eu le courage de sÂ’attaquer au problème et de ne pas céder devant les grèves à répétition. On peut seulement regretter que cette fermeté serve à “sauver le système de retraite par répartition” au lieu de le remplacer par un système de capitalisation. Mais un événement important sÂ’est produit le dimanche 15 juin : des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Paris contre lÂ’attitude conservatrice des syndicats, contre les grèves et pour la réforme des retraites.Or, ce mouvement a été lancé simplement au moyen de messages sur internet, par une poignée de jeunes gens. Ils ont prouvé que beaucoup de Français avaient compris que leur régime de retraite était en péril, qu’ils voulaient sortir de lÂ’immobilisme et de la terreur syndicale. CÂ’est peut-être dans ce changement dÂ’attitude et de mentalité de la jeune génération que réside la meilleure des raisons dÂ’espérer.

*article paru dans L’Agefi (Suisse), le 20 juin 2003
diffusé sur la PL par Marc Grunert