Retraite anticipée

Les machinistes et autres conducteurs de bus se mobilisent partout en France. Pour la deuxième fois cette année, la retraite à 55 ans est au menu.
Il y a des sujets en France qui ressortent périodiquement: les salaires des fonctionnaires, le nombre d’infirmières dans les hôpitaux, ou encore l’âge de la retraite des conducteurs de bus.

La solution de ces problèmes est toute trouvée à chaque fois: une bonne grève. Si l’on peut se réjouir du fait que les fonctionnaires ne travaillent pas, car comme disait Bastiat « les fonctionnaires ne nous rendent service que quand ils ne travaillent pas », cela est moins sûr dès lors que l’on parle des infirmières ou des conducteurs de bus, tram et métro.
Et inévitablement si certaines catégories font grève, c’est pour en appeler à l’Etat, quand elles ne sont pas déja fonctionnaires. Et tout aussi inévitablement les victimes se comptent par dizaines de milliers. Ah oui, des fois on aimerait qu’ils travaillent un peu les fonctionnaires.

Le motif de la présente grève était « classique ». Puisqu’en France tout doit passer par l’Etat, les retraites aussi. C’est donc le travail d’un ministre que de savoir à quel âge Pierre doit s’arrêter de travailler. C’est la retraite guillotine: du jour au lendemain, c’est terminé, dehors. C’est aussi au ministre de déterminer ce que Paul devra verser à Pierre pour la retraite de Pierre. C’est la répartition: aujourd’hui vous avez droit à 75% de vos 10 meilleures années, demain c’est 60% des 25 meilleures. Là encore, arbitraire « comptable »: les promesses reposant sur du vent ne peuvent pas être tenues, et les montants des retraites s’évaporent.
Il faut noter à ce sujet que la tentative de sauvetage des retraites par M. Jospin se solde par un échec cuisant: le FOREC (ne me demandez pas ce que cela signifie!) devait être doté de 1000 milliards de francs, et il n’a rien. Remarquez, 1000 milliards comparés aux 20.000 milliards (!) nécessaires (estimation bassede l’OCDE), de toute façon cela n’aurait pas changé grand chose.

Puisque l’arbitraire règne, certains se disent qu’il n’est pas « juste » que d’autres aient des avantages dont eux mêmes ne bénéficient pas. Il en va ainsi des conducteurs de bus de tram et métro: à la RATP (régie automone des transports parisiens, rentre avec tes pieds en langage courant), à la SNCF, les « roulants » partent à la retraite à 55 ans. Pourquoi les autres chauffeurs de bus en France ne partiraient pas à la retraite à 55 ans comme leurs homolgues parisiens ? Pourquoi les conducteurs de métro de Lille ne partiraient pas eux aussi à 55 ans ? Raisonnement imparable. Ils ont donc raison de faire grève pour ce motif.

Seule une retraite libre leur permettrait de sortir de l’impasse dans laquelle ils se trouvent aujourd’hui. Et ils ne feraient pas peser sur d’autres leurs avantages. Car s’ils se tournent vers l’Etat pour en réclamer, c’est bien parce que le pouvoir de coercition de l’Etat servira à attraper des sous ailleurs…. dans les poches de ceux qui courent vainement après les bus!

Danone : non au boycott

Un nouveau mouvement apolitique est né en France affirme t’on sur Canal+, c’est une réaction citoyenne et salaire aux licenciements chez Danone dans la branche biscuit (Lu). Il fallait bien réagir face à la montée de la dictature des actionnaires qui ont ordonnés la fermeture de deux usines Lu alors que Danone fait d’importants bénéfices.
Il n’y a pas un traître mot de vrai dans ces affirmations fallacieuses. Un mouvement apolitique, ce boycott : non (même le journaliste de Canal+ s’est senti obligé de rectifier). Tout le monde aura remarqué que ce sont des municipalités communistes qui ont lancé ce stupide mouvement. Bien sûr d’autres gauchistes ont suivi, des socialistes, des verts ne pouvaient que soutenir cette action « citoyenne ». Tout le monde comprendra que c’est la leçon qu’ils ont reçu aux municipales qui a poussé les communistes et autres démagogues gauchistes à fomenter ce coup bas pour Danone et la France.

Danone a respecté toutes les procédures légales, mis au point un plan social de qualité. Cela ne suffit plus aujourd’hui : il faut interdire de licencier aux sociétés qui font des bénéfices. Une méconnaissance totale de l’économie est à l’origine de cette volonté. Premier point : pas de licenciement est égal à moins d’embauche en CDI, plus de précarité que dénonce les mêmes énergumènes. Secundo, une entreprise n’embauche ou ne licencie pas parce qu’elle a fait des assez ou trop peu de bénéfices dans le passé, mais pour en faire plus dans le futur. Ce n’est pas parce qu’une entreprise gagne de l’argent aujourd’hui qu’elle en gagnera demain. De plus, faire des bénéfices ne suffit pas. Si vous avez un million de francs, que vous le placez dans une entreprise (projet risqué), c’est pour en retirer plus que quelques dizaines de francs, sinon autant le placer en bons du trésor sans risque.

Toutes les sociétés du monde sont aujourd’hui en concurrence sur les marchés financiers qui sont le principal lieu de financement de l’économie mondiale (et pas un endroit où on ne fait que spéculer). Danone ne déroge pas à la règle. Les actionnaires placent, prennent des risques : pour ce placement ils choisiront le meilleur. Et vous que faites-vous : entre plusieurs placements vous choisissez celui qui rapporte le moins. Cela m’étonnerais fortement. Les actionnaires sont comme chacun d’entre nous : chacun est potentiellement actionnaire. Ainsi les actionnaires n’exigent pas la fermeture d’usine, mais une meilleure rentabilité. Les actions ne montent pas parce que l’on licencie mais que la rentabilité future sera plus importantes : ce sont les médias qui en effectuant des rapprochements trop rapides, nous induisent en erreur.

Revenons en au boycott : c’est une bonne action nous dit-on. Bien sûr, les ouvriers des usines Lu de Danone en Dordogne sont déjà au chômage technique (ils vont perdre une partie de salaire) à cause du boycott (c’est peut être votre faute : pour vous donner bonne conscience, vous êtes près à tout, même à mettre au chômage ce qui ne le sont pas encore : elle est belle votre solidarité). Les élus gauchiste boycotteurs de la région se retrouvent piégés et bien XXX (excusez moi de le dire) quand on leur dit que leur démagogie met aujourd’hui leurs administrés aux chômage ! C’est bien beau de boycotter mais si vous n’achetez plus de Danone, quels produits achetez vous? Des produits Nestlé, des produits américains et autres… Ils ont appliqué ces méthodes justifiées bien avant Danone mais ils fabriquent à l’étranger. En somme, vous achetez les produits d’entreprises qui font la même chose mais on eu la sagesse de ne pas produire en France. Ce qui prouve bien que tout cela n’a aucun sens. Je te boycotte parce que tu licencies et j’achètes en échange des produits d’une entreprise qui licencie : logique non.

On sera bien content quand tous ces produits seront fabriqués à l’étranger. Alors les gauchistes se battent pour l’emploi, la défense de la veuve et de l’orphelin? Non, ils se battent pour garder leur postes d’élus. Peu importe les moyens tant qu’ils font sociaux. L’important est l’apparence, tant pis si le pays va à vau-l’eau.

Chèques payants

Les chèques sont gratuits en France. Les cartes de crédit sont payantes. Les relevés de compte sont payants. Qui paye quoi pour qui pour quoi ? Actuellement, tant que chaque service n’est pas facturé, aucun moyen de le savoir.
Alors que la solution est simple, une loi devrait l’empêcher. Les chèques seront gratuits. Un texte de loi de Mr Sarre (Mouvement des Citoyens, à gauche toute) vise à rendre gratuit advitam eternam l’émission de chèques.
Ce mode de paiement est à la mode en France… justement à cause de sa gratuité! Comme toute chose donnée « gratuitement », il y a donc des abus.

Certaines personnes émettent à tort et à travers des chèques, et la moyenne nationale s’élève à 85 chèques par an. La gratuité des chèques permettrait donc de reporter sur les banques ce coût.

Mais alors les banques perdraient des sommes folles sur ce service gratuit et comment réaliseraient elles les profits qu’elles engendrent ?

Tout simplement parce qu’elle se rattrapent! Pensez donc, elles ne vont pas pratiquer les vrais prix sur les autres services. Comment le pourraient elles ?
Par exemple, les cartes bancaires françaises sont parmi les plus chères d’Europe: 17€/an contre 3€ en Espagne! Le coût global des autres services est aussi plus élevé que

Le coût d’un chèque, de l’ordre de 3 à 7ff (0.5 à 1€ dixit tf1.fr)est en effet répercuté à tous les niveaux des services bancaires. Au total, chaque année ce sont entre
15 et 35 milliards de francs (2.5 et 5.2milliards €) qui sont ainsi bêtement détruits.

Encourager un comportement destructeur de valeur à une telle échelle relève donc de.. la politique.

Alors que la solution est simple, et qu’un marché libre pourrait mettre en oeuvre de façon immédiate, la loi prétend imposer la gratuité.

Pour les émetteurs de chèque impénitents, la sanction financière viendrait les rappeler à l’ordre, les coûts des autres services baisseraient enfin.

Parallèlement, une autre absurdité légale française est l’interdiction faite aux banques de rémunérer les dépôts courants. Un deal entre banques et l’Etat pourrait donc passer par la levée de cette interdiction, qui pénalise les clients, contre une autorisation de faire payer le service « chèque ». Mais il y a un hic… Les associations de « consommateurs », dont l’UFC Que Choisir, nous mettent en garde: « c’est un marché de dupes, ce n’est pas rentable pour le client ». Encore une marque d’incompréhension totale du fonctionnement du marché et plus généralement toujours la bête croyance que cette loi joue un tour aux banques… Alors que comme je le soulignais, les services en général sont surfacturés pour compenser les pertes dûes aux chèques.

Bien sur, en période pré électorale (élections présidentielles de 2002), une telle loi doit porter un contenu démagogique fort. Le prétexte est connu: les pauvres. Ils feraient plus de chèques, et ce ne serait que justice qu’ils reportent leurs frais bancaires sur les autres clients. Malheureusement, cela n’est même pas vrai: les « pauvres » préfèrent les espèces! Et si cela était vrai, ce serait un peu comme si on disait: les pauvres se nourrissent massivement de pain. Bloquons en le prix. Et maintenant regardons celui de la viande monter! Ridicule.

Il semblerait qu’entre les associations de consommateurs qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et les politiciens à la recherche de votes faciles, ce n’est pas demain que je verrai le prix de mes cartes bancaires baisser. Dommage j’en ai plusieurs… Mais je fais peut être déja partie des riches ? Raté, je suis chômeur!

la bourse ou la vie

Quelques 39 compagnies pharmaceutiques s’étaient retrouvées pour trainer en justice l’Etat Sud Africain, jugeant incompatible la loi autorisant l’importation de médicaments contrefaits avec les lois du commerce normalement admises. Et coup de théatre, voilà qu’elles abandonnent leurs poursuites aujourd’hui.
Victoire ou défaite pour les malades ? Pour Libération, la question n’est pas là: c’est le libéralisme qui a perdu. Pourtant il faudrait bien se poser cette question: les malades vont ils profiter de la généralisation des molécules fabriquées par des compagnies qui violent les brevets des autres ?
Avant de démonter l’article de Libé sur le sujet, il faut rappeler à quoi servent les brevets: protéger une invention pour permettre à l’inventeur de développer industriellement et voir un retour sur investissement. Une société comme Pfizer admet un taux de 0.4 pour mille idée de médicament qui atteint le marché (autorisation Food and Drug Administration). Et sur ce 0.4 pour mille, qui vont former une gamme, seule une ou deux deviendra une vache à lait, comme le Viagra. Souvent les profits sont minimes sur un tas de molécules, et très élevés sur d’autres. Pourquoi les garder alors ? Parce que tout simplement cela permet de garder des chercheurs sur le sujet, de financer un minimum de recherche dans des domaines ou peut être une nouvelle molécule révolutionnaire viendra bouleverser le marché et jackpot!
Les brevets sont donc extrêmement importants pour les compagnies pharmaceutiques: s’ils ne protègent pas LA vache à lait, alors toute la compagnie est en danger. Parce que les compagnies qui ne respectent pas les brevets, pas d’inquiétude. Elles ne produiront que le produit le plus rentable. Et les équipes de chercheurs ? Elles n’en auront pas. Juste des usines. Pourquoi faire de la R&D ? Les autres s’en chargent! Leurs profits immenses leur permettent bien de le faire non ? Oui et justement, ces profits vont disparaître.
Alors pour moi il est évident que si aujourd’hui les malades africains peuvent se réjouir (et encore!) de cette décision, à terme, le non développement de médicaments pour le SIDA est un problème qui verra le jour.

Le traitement de cette mini-catastrophe par Libération est encore une fois un bon exemple de propagande. « Le procès de Prétoria, s’était déplacé […] vers l’injustice sociale, la lutte contre une logique: les malades au Sud, les médicaments au Nord; l’incarnation même d’une mondialisation à visage inhumain. ». Tout de suite les grands mots. L’information, la réflexion ? On connaît pas à Libération. Par contre dénoncer le capitalisme à visage inhumain, on sait. D’ailleurs cette expression qui avait été forgée pour parler de Prague au temps de Vaclav Havel en 68, a bien été détournée… Il voulait faire un socialisme à visage humain… Et voilà qu’aujourd’hui ceux qui le condamnaient utilisent ce terme pour encore combattre la liberté, dégoutant.

Les ONG sont elles allées plus loin: « crime contre l’humanité par omission ». Rien que ça! Ne pas donner ces médicaments à ces gens serait donc à ce point condamnable ? Certes les laboratoires pourraient faire un effort, mais de là à miner les marchés rentables par un trafic qui va surement s’organiser entre l’Afrique du Sud et les pays du Nord, il y a un fossé à ne pas franchir.

Espérons que le deal entre le gouvernement Sud Africain et les labos permettra à ceux-ci d’être rentables et de développer toujours de nouvelles molécules.

De droite ou de gauche ?

Le Premier Ministre est en perte de vitesse dixit les médias. Il faut donc qu’il se refasse une virginité, une nouvelle jeunesse. Et cela passe donc par un 20h sur France 2. J’avoue, je n’ai pas regardé Jospin hier soir. Mais je n’ai pas la télé! Je me suis donc rabattu sur le site web de TF1 pour avoir les commentaires et le contenu de l’intervention.

Alors quelle mouche a donc piqué Jospin pour qu’il daigne venir nous parler ? Ah, LU et Marks & Spencer.. C’est vrai… Les inondations, ah oui encore… Les journalistes engueulés dans l’avion au Brésil.. Pas très gentil ça Mr Le Premier Ministre, pas très démocratique, ni citoyen. Bref notre premier ministre semble toucher le fond ces derniers temps. Et quoi de mieux qu’une petite cure médiatique pour pallier au manque de popularité ?

Malheureusement pour lui, il n’a pas convaincu. Le problème ? Et bien.. pour une fois le journaliste de TF1 n’y est pas allé de main morte: « une classique séance d’autosatisfaction« . Mr Jospin s’est livré à l’un des jeux favoris des chefs d’Etat: c’est grâce à moi que tout va bien. Mr Un million qu’on devrait l’appeler! Bizarre, voici encore trois semaines il était convaincant dans ce role si je me rappelle bien les articles de TF1.

Comme il ne manque pas de mépris pour les français, il nous le fait sentir: « peuple passionnant qui a du tempérament » mais parfois dépourvu « du sens de la perspective ». Avant de rajouter aussitôt : « Mais cela, c’est à nous de leur apporter »…« . Bien sur Mr Jospin. Nous on voit pas plus loin que le bout de notre nez. Grâce à vous, on voit loin: les retraites, la réforme de l’Etat. Nous n’étions pas conscients de ces échéances. Personne ne met d’argent dans des fonds de pension, et pour cause: ils ne sont toujours pas autorisés. Par vous Mr Jospin à la vue si longue, grand maître de la stratégie. Et puis les 35h. La encore il nous prend pour des cons! A court terme, peut être ça va faire du bien en dégraissant, en assouplissant, mais de toute façon, ce sera un tort porté aux entreprises en général. Le financement de ces 35h repose sur du vent, et les salariés payeront en augmentations différées… Jeu à somme négative! Bravo Mr Jospin!

Sur la question de sa candidature éventuelle à la présidence, il ne veut pas se prononcer. Il devrait plutôt dire qu’après être entré en campagne trop tôt, il recule devant le mécontentement général.

Sur la réduction des impôts, il a tenu à préciser que c’était une mesure juste. Etant donné le peu de cas que font les socialistes en général concernant la « justice », et la sauce à laquelle ils la mangent (justice sociale), je me demande bien ce qu’il a pu vouloir dire.

Il pense aussi que si la France est toujours en croissance c’est grâce à sa politique bien entendu. Toujours aussi modeste l’homme!

Sur les dépenses publiques: « « si on lâchait la bride aux dépenses publiques, on recréerait des déficits et on risquerait aussi d’avoir la Banque centrale européenne qui dirait: puisque c’est comme cela, je vais augmenter les taux d’intérêt« . Ah bon ? Mais qu’a-t-il fait cette année ? Les dépenses publiques ont beaucoup augmenté, Fabius sait qu’il ne tiendra pas les objectifs de déficit, bref, c’est la misère! Et il vient nous parler de sagesse! Au moins pour calmer sa gauche il aurait pu dire qu’il avait laché du lest! Mais non… Et il va encore passer pour un ultralibéral dans les médias et donc il va y avoir pression à gauche pour demander un durcissement de sa politique. Dommage pour nous.

Bref, tous les sujets qui fâchent ont été soigneusement évités, et le discours était convenu. A quand des journalistes qui posent des vraies questions ?

Journée sans OGM

Après le long week end pascal, je me promenais tranquillement dans la ville de Grenoble, ou je réside.
Et tiens.. Qu’est ce donc ? Des laitues sur le trottoir ? Original! Un nouvel artiste ? Non, la confédération paysanne.
Car aujourd’hui c’est la journée mondiale sans OGM. Dommage pour les arbres, car par contre les tracts étaient distribués à tous vents! La Confédération Paysanne est un syndicat agricole français assez puissant, environ 30% des voix environ aux dernières élections des chambres d’agriculture. Politiquement, la Confédération Paysanne reçoit un écho bien plus important que le principal syndicat agricole, la FNSEA. Toutes ces organisations luttent pourtant pour le même objectif: faire de la France la prochaine Corée du Nord, en appliquant la doctrine salvatrice du Juche (autosuffisance). Car il faut couper du monde notre lopin de terre encore préservé… enfin, pas assez au goût de la Confédération Paysanne.

Contrairement à la FNSEA, qui est « juste » nationaliste, la Confédération Paysanne est aussi écologiste en quelque sorte. Le conflit est donc permanent entre les deux syndicats, mais si la FNSEA tient le pouvoir, la Confédération tient les médias et une partie de l’opinion publique. Et justement, elle tente de renforcer ce soutien par des actions… comme celle dont j’ai été témoin à Grenoble. Un peu comme les Verts, la CP a ses plus grands soutiens dans le monde urbain, chez les « bobos ». Rien de plus normal donc que de distribuer des tracts dans les rues grenobloises pour un syndicat paysan…

Pour effrayer le bourgeois, quoi de plus simple que de le faire douter de l’essentiel: la nourriture: « Journée internationale du refus des OGM » proclamait le tract. Parce que la Confédération Paysanne est aussi à gauche, ajoutez dans le titre du tract: « Journée internationale des luttes paysannes ».

Le contenu est dans le droit fil du Bovésiannisme (porte parole du mouvement).

D’abord un petit amalgame très pratique: « le 17 avril 1996, 19 paysans du mouvement Sans Terre étaient assassinés au Brésil ». Semez le doute, il en restera toujours quelque chose: les grandes compagnies s’allient elles aux grands propriétaires pour mener leurs expérimentations ?

Ensuite, bien évidemment le tract parle de lutte de résistance à organiser, de contrôle du vivant, et de logique commerciale à combattre. A promouvoir ? Rien sinon l’interdiction!
Parce que la conscience du danger n’a pas atteint nos cervelles (malades ?), un paragraphe est consacré à OGM et risques alimentaires: « Alors que nous sommes de plus en plus exposés à des pollutions ». Ah bon ? Qui le dit ? Qui le confirme ? Je ne crois pas que mon alimentation soit polluée! S’il y a un domaine où les progrès ont élé immenses, c’est bien celui de l’alimentation, grâce à l’indusctrialisation notamment! Les sols sont pollués, mais pas notre nourriture.
Autre mensonge: « Les OGM utilisés dans l’agriculture accumulent les herbicides auxquels ils résistent et les insecticides qu’ils sécrètent ». Je vois mal un concepteur d’OGM tenir ce discours: mes produits sont toxiques et ils vont probablement être interdits eu égard aux lois existantes. Car si réellement ils concentraient des poisons, pas d’inquiétude, ils ne seraient pas vendables!
Une note importante: « les effets à long terme des OGM ne sont ni évalués ni évaluables ». Mais c’est un peu ce qu’ils font tout de même à la Confédération Paysanne en nous disant que cela va provoquer des catastrophes. Et puis sont ils compétents pour le dire ? J’attends toujours l’avis d’un biologiste sur le sujet!

Je disais donc que la Confédération Paysanne nous serinait des prédictions apocalyptiques: « les disséminations des OGM dans l’environnement constituent une menace pour la biodiversité et entraînent une pollution génétique irréversible et imprévisible ». L’argument tourne autour du fait que des champs pourraient être contaminés par une pollinisation d’un champs voisin, OGM. Si les OGM prennent le dessus génétiquement c’est bien parce que leurs gènes apportent un mieux à la plante non ? Et pourquoi ne pas les rendre stérile sinon ?
Parce que cela forcerait les paysans à racheter tous les ans des semences. Mais là encore il faudrait être spécialiste, car qui sait, c’est peut être déja le cas aujourd’hui!

Les enjeux économiques n’échappent pas à la Confédération. La finalité des OGM est bien sûr une meilleure productivité, on s’en doute. A quoi bon produire des variétés si elles sont moins bonnes ? La production de « super » plantes, aussi illusoire soit elle par ailleurs, pourrait venir en aide à de nombreuses populations, car les prix baisseraient. Mais halte là! « Au niveau international, la pratique de l’agriculture productiviste orientée sur les exportations ruine les petits paysans du Sud ». Il nous faut arrêter de produire, sinon les paysans meurent au Sud. Moi qui croyait qu’il fallait arrêter de produire quand c’est inefficace, je me trompais! Il faut arrêter quand la concurrence est en danger. Ce qui par ailleurs est faux… En Afrique, personne ne produit de blé, et personne n’en mange! Par ailleurs, si en Europe, aux USA et en Australie on arrêtait les subventions ? D’ailleurs le mot d’ordre « NON aux politiques néo libérales » devrait être changé en « NON aux subventions et à l’ETATISME ».

Pour terminer, un petit topo sur la brevetabilité du vivant… que je partage! Je me demande en effet au nom de quoi on pourrait breveter des gènes. Mais je ne suis pas spécialiste, et je ne me lancerais pas dans un débat aussi profond. J’imagine seulement ma tête quand je recevrais une lettre m’enjoignant de payer des droits sur mes yeux bleus… Pour la critique, la forme est encore teintée de gauchisme bien pensant: « depuis des millénaires, le paysan reproduit et multiplie les semences dans son champ; depuis des décennies le complexe génético industriel cherche à s’approprier cette loi de la nature dont il escompte tirer de gigantesques profits ». Ah le profit, le complexe génético industriel! « Une poignée de multinationales disposent aujourd’hui d’un pouvoir colossal qu’elles cherchent à accroître encore ».

Avec la Confédération Paysanne, on peut en être sur: on ne mangera que ce qu’ils ont autorisé. Et ce ne sera pas du Mac Donald’s… Tiens et si j’y allais ce soir ?

L’actionnaire et les petits beurre

Nous sommes tous responsables de LU et Marks & Spencer. Les actionnaires n’y sont pour rien.
Ce sont les actes des consommateurs qui guident l’investissement, pour mieux nous servir. L’économie capitaliste est caricaturée par tous les gauchistes bien pensants, aussi bien en France qu’au Canada.
Les crises récurrentes du capitalisme, qui doit renouveler perpétuellement son réservoir de prolétaires en exploitant de plus en plus les quelques exploités qui ont encore la chance ou malchance de travailler le mènent à sa perte. Le Dieu Argent exigerait des sacrifices toujours plus grands! En Angleterre, les trains déraillent. La faute au capitalisme libéral. L’effet de serre ? La faute aux machines à vapeur inventées au siècle dernier, encore le capitalisme sauvage. Tchernobyl ? Oh pardon je me suis trompé de registre, je dénonçais les méfaits de l’économie capitaliste.
En France, nous avons aussi nos catastrophes libérales: pauvres dans nos rues, cités ghettos et souffrance sociale à tout va, jusqu’au harcèlement moral, bientôt reconnu comme maladie professionnelle et délit.
Ainsi les licenciements à Danone ou Marks & Spencer sont provoqués par la mystérieuse sphère financière. Complètement déconnectée de la réalité du monde elle broie les individus, alors que ceux qui s’y adonnent mène grande vie. Traders Londoniens et New Yorkais contre ourvier Calaisien: la lutte des classes version mondiale! Le capital anonyme et vagabond détruit les familles, brise les hommes et finalement ruinera notre belle planète. L’actionnaire est le nouveau criminel des temps modernes, puisqu’on compte ses victimes par milliers ou même par millions…

Pourtant, ce que nous avons coutume d’appeler l’économie, ou le marché, n’est que le reflet de nos gestes quotidiens. Tous nos choix se révèlent dans le marché. Les entreprises sont elles même des entités créées par les hommes pour agir dans ce marché. Les propriétaires des entreprises, les actionnaires, les méchants capitalistes, prêtent de l’argent à ces entités. Ils le font non pas par charité, mais en attendent un retour. L’argent n’est pas gratuit. Votre banque vous prend des agios peut être sur vos découverts répétés ? Et bien l’actionnaire attend un retour sur investissement, comme votre banque qui vous prête!

Ce retour, d’où vient-il ?
L’entreprise emploie des ressources pour produire.
Les salariés sont donc payés tous les mois, à un taux défini par le marché, si tant est que celui ci ne soit pas trop endommagé par l’Etat, ses salaires minimums et obligatoires, ses 35heures et autres machines à fabriquer du chômage.
Les fournisseurs eux aussi sont réglés. Même si les délais de paiement en France sont de près de 60 jours, ils émettent bien des factures. A noter ici que le plus mauvais payeur de France reste toujours l’Etat… 180 jours avec des pointes pour l’Assistance Publique (les hôpitaux) à 360. Quand à l’armée elle avoisine parfois les deux ans… mais passons!
Quand la production est réalisée, l’entreprtise peut la vendre. Il va falloir trouver des clients. Les convaincre que le produit est meilleur, plus beau. Que le service est de meilleure qualité, plus rapide. Que ceci ou cela. Bref, l’entreprise apporte une valeur nouvelle au client.
Tout cela n’est pas fait par altruisme, rappelons le. C’est du capitalisme qu’il s’agit.
La production vendue, il doit bien rester un petit quelque chose dans les caisses.
Plus l’entreprise crée de valeur en servant ses clients, plus elle fera de profits et enrichira les actionnaires. Et justement les actionnaires en veulent plus! A Danone, ils veulent plus que les 9% promis par LU, la marque de biscuits. 9% c’est beaucoup ? Moins que les 15% du secteur en tout cas: les usines LU de Danone sont donc des exemples de non création de valeur. Potentiellement, elles devraient en créer beaucoup plus. De l’énergie est donc gâchée à LU.
D’où les restructurations. On appelle ça l’économie de marché, l’économie capitaliste.

Mais les actionnaires ont d’autres problèmes. Car l’entreprise est un jeu risqué. On ne gère pas une entreprise comme on joue à SimCity. On ne produit pas selon le hasard: on détermine des productions. Les départements de R&D ne sont pas lancés sur des axes de recherche pour le bon plaisir d’un patron ou de l’actionnaire. Les départements marketing testent les produits, déterminent les prix. Les financiers regardent si les produits sont rentables et établissent les plans. Les stratèges imaginent le futur et le construisent. Rien n’est laissé au hasard. Même la créativité est managée, il existe aussi un management de l’innovation!

Si l’entreprise est gérée, c’est qu’elle doit faire face à des risques: sa clientèle d’abord. Comme je le disais, il faut trouver un marché où vendre :merci le marketing. La concurrence ensuite. A part les monopôles publics, il n’existe pas de marché qui n’aient pas ses entrants potentiels. Microsoft me direz vous? Vous ne connaissez pas le système « Linux » vous ? C’est gratuit, et finalement de plus en plus simple d’utilisation. Et au fait, je vous le dis comme ça, il ya même un remplaçant de Microsoft Office, Sun Star Office. Renseignez vous, c’est gratuit je vous dis!
Il y a toujours une possibilité de subsitution! Et puis à terme, si Microsoft par exemple s’endormait réellement sur ses lauriers, Microsoft disparaîtrait, comme d’autres géants avant elle. Bill Gates en est conscient puisqu’il dit lui même: « Microsoft is always two years away from failure ». Enfin, un risque non négligeable que prend l’entreprise, c’est celui de l’Etat. L’Etat soudain affamé peut soudain décider de taxer les bénéfices à 41.6%, comme cela est fait en France, contre 31.6% le jour précédent. Ou le même Etat peut passer une taxe de 18.6% à 20.6% comme cela s’est vu en 1995, quand Mr Juppé a augmenté la TVA, hop du jour au lendemain, décision du Chef, on discute pas! Et ne parlons pas des « 35heures », qui forcent toutes les entreprises à réduire le temps de travail des employés à 35h hebdomadaires.
Dans ces conditions, les bénéfices sont donc plutôt aléatoires et la répétition dans le temps de ces bénéfices est dûe aux talents des managers et des patrons. Oui, j’avoue je fais de la provoc, les ouvriers aussi y sont pour quelque chose. Mais le travail sur machine n’a pas la difficulté du choix marketing ou du difficile exercice de recherche de rentabilité d’un projet, il n’y a pas de décisions à prendre, on ne joue pas son poste sur des erreurs d’appréciation.
Les actionnaires eux sont tributaires de cette gestion. En cas de faillite, de baisse de leurs actions, personne ne vient les consoler. Personne ne vient compenser leurs pertes. Ils sont seuls responsables de leur patrimoine: les actionnaires supportent entièrement le risque.

Pour toutes les autres parties prenantes de l’entreprise, quelles sont les conséquences d’une baisse de l’activité, de la rentabilité, ou même d’une faillite ?
Au mieux, les salariés perdront des primes, et auront une pression accrue pour produire plus ou créer des projets rentables. Au pire, il perd son emploi. Dans un système libéral, comme aux Etats-Unis, il a peut être souscrit une assurance chômage privée, et il sait qu’il retrouvera du travail sous peu, car le marché de l’emploi est fluide. En France, il n’a pas de soucis à se faire, les « assurances » de l’Etat compenseront un temps la perte de son emploi. Ses facultés, il les conserve toutes: il est intact notre homme! Personne ne lui a coupé un bras. Il a été payé tous les mois. Et même quand il y a faillite, il touchera son dernier mois car il existe un organisme d’Etat pour lui verser au cas où l’employeur indélicat aurait oublié ses salariés.
De fait, l’employé y a gagné: il a engrangé de l’expérience, il a eu pendant un temps la sécurité du contrat de travail, l’assurance sociale « gratuite » associée au travail.
Le sort des cadres est sensiblement le même, hormis qu’ils subiront plus les effets d’une mauvaise gestion: ils en sont quand même les responsables! Leur sort est donc bien plus dur que le discours actuel laisse entendre.
Les fournisseurs risquent beaucoup en faisant affaire avec des entreprises au bord du gouffre. Mais il ont perçu des factures régulières avant de ne plus rien toucher. Ils ont bien retiré un revenu régulier du business. Au mieux ils n’en ressentiront pas l’effet d’une faillite car ils utilisent les services d’un « factor », une société d’affacturage. Dans le cas d’une baisse d’activité, c’est le business aussi!
Les banques qui ont prêté pourront être mises en difficulté. Mais elles sont toujours prioritaires par rapport aux actionnaires. Et elles ont touché des intérêts sur les sommes prêtées. D’ailleurs le taux contient une prime de risque calculée sur le risque de l’emprunteur. Les banques se protègent et ont un statut juridique quand vient la faillite.
Seuls à ne bénéficier d’aucune protection, on trouve bien sûr les actionnaires. Ils peuvent bien diversifier leur portefeuille, mais cela ne protège pas les actions qu’ils ont dans une entreprise. Si elle fait faillite, ils perdront tout. Et en cas de baisse des résultats de cette firme, ils perdront leurs dividendes et l’action perdra de la valeur. Personne ne viendra compenser cette perte. Alors qu’en cas de bons résultats, l’Etat vient se servir sur le bénéfice puis sur les revenus tirés des actions (CSG/CRDS=10%+25% prélèvements libératoires =35%, sachant que impôts sur les sociétés = 41.6% faites le calcul de ce que prend l’Etat: sur ce que devrait toucher l’actionnaire).

Les actionnaires ont donc une fonction au sein de la société capitaliste: ils assument le risque initial. Les mécanismes de marché, la Bourse, permet aux entrepreneurs de trouver des financements quand ils cherchent à créer des entreprises. Ils démontrent la validité d’un projet, et le marché se charge de récolter et de fournir les fonds.

Alors LU et Marks & Spencer, la faute à qui ?A nous ! Il faut penser à manger du LU à tous les repas, si on veut sauvegarder les usines de Calais et autres. Le marché n’est que le reflet de nos actions. Les marketeurs ont fait des prévisions trop belles pour LU: trop d’usines. Production minime. Marché saturé. Baisse de la rentabilité du groupe Danone. Les actionnaires perdent… Il faut agir. Soyons altruistes comme le sont les actionnaires: mangeons des LU. On se fera plaisir, et on sauvera les emplois menacés. Voilà qui nous apprendra à être responsables socialement. Car le marché n’est que le reflet de nos préférences…

La droite vire à gauche

Dans la foulée de la gauche, la droite glisse doucement vers la gauche. Il ne suffisait pas à la droite française d’être à gauche, il lui faut maintenant devancer la gauche! Alain Madelin est à droite. Du moins on pourrait le croire. Il se dit lui même libéral, et nos plus grands caricaturistes, les Guignols de l’Info, lui demande même de rentrer chez lui. Chez lui ? Aux Etats Unis bien sûr, patrie du grand capitalisme anglosaxon libéral impérialiste très méchant.
Mais quelle mouche l’a donc piqué ? Il en appelle à la responsabilité sociale des chefs d’entreprise!

Contrairement à la gauche, il n’appelle pas à la législation salvatrice, ni aux amendes et pénalités « financières ». Mais il regrette que les entreprises qui restructurent fassent des licenciements. Bref, il faudrait restructurer sans licencier.
Tous les partis dits de droite partagentla même opinion politiquement correcte qu’il ne faudrait pas licencier quand une entreprise fait des profits.
Tous ces gens n’ont ni expérience de la gestion semble-t-il. Ils ne savent ni ce qu’est un cours de Bourse ou un compte de résultat.

Décidément, on se demande en France s’il existe un seul homme politique qui défende les idées libérales en dehors de son salon.

La gauche vire à gauche

Le gouvernement Jospin a perdu les dernières élections. C’est visiblement l’analyse faite par les socialistes, puisqu’ils viennent de prendre un sérieux virage à gauche. Les mesures du moment ? Interdiction de licenciement, pénalités financières… La loi de modernisation sociale devrait nous le dire. Le gouvernement Jospin a pris acte de sa défaite aux dernières élections municipales. La semi-victoire de la droite, malgré les défaites stupides de Paris et Lyon, quand même les deux plus grandes villes de France, a donc porté le PS à réfléchir.

Les enquêtes sur la victoire PS à Paris et Lyon faisait ressortir l’importance politique des « bobos », les « bourgeois bohêmes ». Cette nouvelle « catégorie » sociale est composée des 30-45 ans environ, avec un bon job et un bon salaire. En somme, des citadins, très bien intégrés dans la société, aussi bien au niveau des entreprises que socialement. Ils ont des préoccupations « vertes », sociales. Peut être ont ils des remords à avoir réussi ? Peut être pensent ils régler une dette vis à vis du pouvoir qui les a assisté toute leur vie, pendant les études ? A moins que ce ne soit un sentiment de « bienséance » sociale, de politiquement correct avancé qui les pousse à dire « moi je suis pas à droite, le libéralisme c’est mal, aider les pauvres c’est bien ». Les « bobos » vivent cette contradiction sans problème, intégrés comme ils sont dans l’économie mondiale.
Bref, quelles que soient les motivations des « bobos », ils comptent désormais.

Les médias étant définitivement fixés sur les suppressions massives d’emplois à Marks & Spencer (1700) et Lu (2000), la gauche de la gauche occupait le terrain. Jospin a donc cédé et a décidé de leur emboîter le pas. Politiquement, les « bobos » vont ils le suivre ? Pari risqué… Ou mauvaise analyse politique! Jospin va donc tenter de reconquérir un électorat en combattant sa gauche: la ligue communiste révolutionnaire, le parti communiste, lutte ouvrière, et les verts.

La concrétisation de ce virage, c’est la loi de modernisation sociale.
Le président du PS a donc déclaré qu’il fallait « rendre plus coûteuse la décision de supprimer des emplois ». Les entreprises qui réalisent des bénéfices et licencient seront spécialement pénalisées.
Dans une optique différente, mais tout aussi contraignante, l’obligation de validation d’expérience. Comme ces termes ne veulent rien dire, il faut préciser: l’entreprise qui licencie devra délivrer un « diplôme » ou un « certificat d’expérience ». Le flou le plus total quoi!
Mais ce n’est pas tout, Henri Emmanuelli a aussi proposé de pénaliser les « licenciements financiers ». Quid ? « Licenciement financier »: qui vise à faire gagner des points en Bourse. Comme si une restructuration ne se faisait pas au bénéfice d’une productivité plus forte, d’une activité recentrée, bref pour créer de la valeur à terme. Logique que les marchés financiers réagissent de façon positive: le cours d’une action c’est tout simplement les flux actualisés des cash flows futurs (cf mes cours de finances!).
Les entreprises qui licencieront seront aussi privées de subventions publiques (enfin je suis d’accord avec une mesure!), si elles le font de façon « abusive », et Julien Dray ne précise pas ce qui est abusif…
Lionel Jospin y est aussi allé de son couplet puisque lui souhaite tout simplement que « les décisions des grands groupes soient contrôlées et limitées« . Il va s’improviser directeur des Ressources Humaines de Danone et directeur financier de Marks & Spencer alors ?

Bref, avec ces mesures, on devrait voir encore plus de licenciements chez nous. Et même mieux: qui embauchera en France, qui construira une usine en France s’il devient impossible d’y licencier ?
Espérons que le calcul politique de Jospin soit faux, que les « bobos » ne le suivront pas, ce qui est fort probable. Dans ce cas, sa candidature à la présidence de la République serait fortement compromise…

Violence scolaire

La violence s’étend à l’école. Même si elle semble endiguée (et encore à quel niveau!) dans les dépaterments, la capitale française et les départements limitrophes souffrent toujours.
Heureusement Super Jack va nous mixer socialement. Yo Yo Vazy Jack! L’Education Nationale, ce monstre poussif de 1.300.000 salariés est bien l’une des institutions des plus détestables de l’Etat français. Pas seulement parce que la contrainte de l’Etat nous force à avoir des taux d’illetrisme élevés, des diplômes au rabais, mais aussi parce que c’est un bastion de syndicalistes tous plus à gauche les uns que les autres. Mais s’il n’y avait que ça!
L’Education Nationale sert de terreau aux générations futures de socialistes: l’endoctrinement y est partout, de la maternelle à l’enseignement supérieur.
Les théories les plus fausses y sont véhiculées par des professeurs complaisants, l’histoire change de ton, on oublie des évènements, etc…

Et maintenant vient se greffer le problème de la violence par dessus! Quelle surprise! Depuis plus de 30 ans la génération 68 propose d’abolir les règles, de rapprocher l’élève et le prof etc… Et bien voilà que leurs théories débiles sont appliquées!

Les solutions ? Tolérance zéro ? Rétablissement de l’ordre ? Apprentissage dès la maternelle du respect de l’autorité ? Que nenni! Il faut changer la carte scolaire!
Cette carté définit les zones de chalandise des collèges et lycées: on devient élève de tel établissement parce que l’on habite dans tel zone. Là encore ce mécanisme hautement imparfait a vu de nombreux contournements, comme les classes de russe ou de chinois qui sont en fait les refuges pour des élèves doués, qui s’inscrivent dans l’établissement bien coté pour « profiter » de cet enseignement.
Mais cette carte ne permet pas la mixité sociale! Et oui, puisque les gens riches et moins riches ne vivent pas dans les mêmes quartiers, ils ne vont pas dans les mêmes écoles. Et donc il y a des écoles épargnées et d’autres complètement rongées par la violence.

La carte scolaire nouvelle version devrait remédier à ce dangereux déficit de démocratie et de mixité sociale! La violence sera désormais partout, mieux partagée! Les élèves violents verront s’offrir de gentilles brebis! De nouveaux territoires presque vierges s’ouvrent à eux! Plus de guerre des gangs! Un élève violent par établissement, un seul parrain!
La source de la violence serait donc pour Jack Lang la ghettoïsation. Exit donc toute « repentance » pour son passé de soixante huitard!

Au cours de quel évènement s’est produit cette étonnante déclaration de notre cher ministre de l’Education Nationale ? Au cours d’un colloque sur la violence scolaire bien sûr: 400 représentants de 28 pays, réunis à Paris! Qui a prononcé le mot « villégiature » ?
Et de quoi ont ils bien pu parler ? « la « formation des personnels », « les politiques de prévention », la violence et les « inégalités sociales », la violence suscitée par « l’environnement des établissements scolaires » ou encore la « violence à l’écran » et son impact sur la jeunesse.« . La répression ? L’ordre ? L’autorité parentale et scolaire ? Quid ?
Les représentants (psychologues, éducateurs, profs) ont donc certainement sorti des solutions du type: « il faut favoriser l’insertion des parents dans la vie professionnelle et sociale pour que les enfants soient moins violents ». Sous entendu: il faut augmenter le RMI (Revenu Minimum d’Insertion, 2000FF/mois), et il faut redistribuer plus. Quand ils parlent de la violence télévisuelle, ils détournent encore bien le sujet! C’est pas nous, c’est la faute à la télé! Pratique, très pratique!

Finalement, les réponses apportées aux problèmes de violence sont on ne peut plus convenues: il faut dialoguer et encore discuter, et négocier. « Mon petit ce que tu as fait c’est pas bien, ne recommence plus ». Plus drôle encore, le témoignage d’un Québecois (dommage que je ne puisse restituer l’accent): « -« Un enfant qui allait à l’école vivait une journée remplie de contradictions. Par exemple il pouvait être convaincu par une enseignante d’être gentil avec ses camarades, une chose comme ça et se faire crier après par la surveillance de diner ou à la fin de la journée lorsqu’il quittait l’école le concierge lui donnait une claque derrière la tête. Alors on s’est aperçu que c’était très difficile de donner un message contre les violences en milieu scolaire si le message contre la violence n’était pas véhiculé par tous les intervenants. »
Effectivement, un gamin qui n’obéit pas et se prend une claque, quelle violence! Violence légitime, de l’autorité responsable! Horreur! Si seulement c’étaient les seules violences auxquelles sont confrontées les enfants…

En attendant, espérons que le phénomène de la violence ne trouve pas de nouveaux adeptes avec la dissémination des personnes violentes.