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Tout gouvernement n’est jamais à court d’idées quand il s’agit de réglementer, de s’assurer de nouveaux domaines d’activités, et par là même de nouveaux Observatoire/Commission/Institut etc…
Un joli fromage en perspective pour nos hommes de l’Etat! Le prétexte à la mode en ce moment: l’Internet et ses nuées de pédophiles. Al Gore s’était déja couvert de ridicule en déclarant peu ou prou « j’ai inventé l’Internet », mais Lionel Jospin n’a pas eu besoin de se jeter des fleurs, puisque Le Monde s’en charge: « Le gouvernement invente la société de l’information ». Notre gouvernement a donc une créativité sans limites! Et bientôt les fromages couleront…

La raison de ce titre est tout simplement que le gouvernement Jospin vient de se mettre d’accord sur le projet de loi sur la société de l’information (« LSI » pour les intimes).
Pourquoi un tel enthousiasme ? Le texte  » doit servir de cadre à l’ensemble de l’activité sur la Toile en France, notamment en matière de commerce électronique ». Traduction en langage libertarien: l’Etat non content de vous pourrir la vie vient de s’apercevoir que vous passiez du temps sans lui sur l’Internet. Il faut donc remédier à ce grave problème, et surtout trouver des prétextes à intervenir. Et ils sont multiples: le Net n’est qu’un immense réservoir de pédophiles qui agissent là anonymement, tranquillement. Citation ? « Attention, l’utopie [libertaire] risque de profiter d’abord à ceux qui l’exploitent, qui l’exploitent d’abord contre les plus faibles, contre les enfants, les naïfs, et contre la société. » (Colloque du 18 février 1999 au Palais Bourbon) . Ca, c’est Hervé Bourges, ex président du CSA, le comité de censure français. C’est une émanation directe du Ministère de la Culture, et son président est nommé par Le Président. Et c’est totalement apolitique rassurez vous: H. Bourges était ami personnel de l’ancien président qui l’a nommé (Mr Mitterrand), et Dominique Baudis est du même parti que Mr Chirac. Cette institution ne sert qu’à entraver la liberté d’expression, et maintenant l’Internet devrait y passer.

Alors que nous sommes déja soumis à l’obligation de déposer un dossier auprès du CSA quand on fait un site en France pour un public français, la loi va rajouter le dépot auprès de l’INA (Institut national de l’audiovisuel, archivage) et de la BNF (Bibliothèque Nationale de France). A quoi bon ? Pour archiver un contenu qui de toute façon est « virtuel », par nature sujet à toutes les altérations possibles ? Et mon site ? Je dois leur donner ma base de données et mon code ? Ridicule!
Quand au CSA, je n’ose même pas y penser! Je suis impliqué par exemple dans le futur site des auditeurs de Radio Courtoisie (www.libres-auditeurs.com), la radio de toutes les droites, même celle que je ne soutiens pas: l’extrême droite, le Front National. Que dirait le CSA de ce site ? La radio est politiquement incorrecte, le site le sera probablement. Le CSA aura-t-il le pouvoir de contrainte sur le site ? Il ne peut agir contre la radio car elle maintenant trop d’auditeurs, et encore… Alors un pauvre site mené par quelques inconnus!
Imaginons le contraire maintenant: on ne dépose pas le site. Mais alors le site devient illégal! Nous serons considérés comme présentant un contenu « pirate », non autorisé par l’autorité bienveillante (bien-pensante ?) du CSA!

Pour le côté « marchand » de l’Internet, qui ne doit surtout pas échapper à l’Etat, le prétexte trouvé est celui de la nécessaire confiance.
Toute relation commerciale implique une confiance mutuelle, vous en conviendrez. Dès lors, quand le payement se fait par carte bancaire sur l’Internet, que vous ne connaissez pas les moyens mis en oeuvre de sécurisation, etc, nombres d’internautes se refusent à acheter en ligne.
Les hommes de l’Etat considèrent que le marché n’est pas le bon système pour mettre en confiance. Les marketeurs qui se penchent sur le problème, les sociétés d’assurances, les banques, non, personne n’arrivera à créer la confiance: « Nous pensons que le droit peut être un facteur de confiance pour les utilisateurs actuels et futurs d’Internet » dixit un membre du cabinet de Mr Pierret (Secrétaire d’Etat à l’industrie, responsable du projet de loi). Le droit ? En quoi va-t-il nous donner confiance ? Les criminels doivent être punis. Mais cela ne nous rendra pas notre argent détourné. Seuls des assurances remboursant la somme détournée et des systèmes de sécurité pourront pallier à ce genre de problèmes. Quand à l’idée qui avait été émise de faire passer toutes les transactions sur des serveurs « protégés » par le gouvernement, je vous laisse le soin d’en penser ce que vous voulez!

Par contre, bonne nouvelle, car dans un éclair de lucidité, le cryptage va être enfin autorisé en France. Alors que je possédais PGP en 1995, la loi française assimilait cette possession à celle… d’une kalashnikov ou d’un char d’assaut! Le Monde ne nous précise pas si le système dit du « tiers de confiance » est maintenu. Ce système consistait en fait à donner ses clés à un organisme assermenté (police, notaire, etc..) qui en cas de problème pourrait ainsi décrypter vos messages. Bien sur, le « don » n’était pas volontaire, mais obligatoire. Et donner ses clés à la police…. Quelle garantie de sécurité! Quelle belle preuve que nous ne vivons pas dans une Etat policier. Je leur laisse aussi les clés de ma voiture et mon code de carte bleue.

Une autre mesure amusante: celle d’un fichier contenant les adresses email des personnes qui ne veulent pas être importunées par le spamming. Oui, vous avez bien lu. Le gouvernement français veut se faire un carnet d’adresse digne des plus grandes boîtes de marketing! La base de données ainsi créée va-t-elle être accessible ? Sur quels critères ? Les personnes qui auront leur adresse dans cette base, leur faudra-t-il passer pas un serveur du gouvernement ? Qui va lire le courrier et déterminer si c’est du spam ou autre chose ? Je crois qu’on n’a pas fini d’entendre parler de cette histoire…

Les régulateurs sont déja prêts pour nous mettre l’Internet en coupe réglée. Ils ont même consacré un sommet pour nous, rebelles internautes, non soumis à leur grande autorité. En novembre 2000, ils étaient tous réunis à Paris pour échanger leurs points de vue… qui reflétaient surtout leurs questionnements sur leurs futurs salaires*.

En tout cas, nous voilà prévenus: « Bienvenue dans la vie Jospin.com » **

*: cf Article 11
**: le slogan de France Telecom était « Bienvenue dans la vie.com ». Détourné aussi en « Bienvenue dans la vie.con » pour parler du SAV incompétent en matière d’Internet, mais il est vrai que la pression concurrentielle ils ne connaissent pas beaucoup là bas. Société d’Etat évidemment!

1700 victimes

Marks & Spencer, la prestigieuse enseigne britannique, a décidé de cesser son activité en France. Au total, quelques 1700 personnes devraient perdre leur emploi. 1700 victimes.
Cela mérite-t-il la qualification de crime ? A défaut de constituer un crime, un licenciement qui ne respecterait pas la bienséance légale peut être qualifié de « délit d’entrave ». Ainsi en a décidé Lionel Jospin!

Le fait est que la direction de Marks & Spencer a informé de l’opération ses salariés le jour même de l’annonce publique. Attention, je ne parle pas de licenciements, juste de stratégie d’entreprise: les fermetures constituent une décision stratégique de l’entreprise, elles ont un impact sur les employés, mais les licenciements ne viendront que plus tard. Il n’y a pas de plan d’action annoncé, ni de calendrier. Juste une annonce.
Cette annonce serait donc constitutive d’un délit selon Mr Jospin!

Mais il a raison puisque la loi française stipule que: « le délit d’entrave sanctionne tout obstacle mis par l’employeur au fonctionnement du comité d’entreprise de la société, notamment lorsque l’acte de l’employeur, ou son omission, a pour effet de ne paspermettre au comité d’exercer régulièrement ses prérogatives.
Dans le cas de Marks and Spencer, il s’agirait de la non-consultation préalable du comité d’entreprise concernant la décision de fermer 18 magasins enFrance, entrainant 1.700 suppressions d’emplois, une décision qui entre dans le domaine de compétence du comité. « 
.

Mr Jospin, n’attendant pas que le juge se soit prononcé sur la réalité de l’infraction, condamne tout de suite: « De tels comportements doivent être sanctionnés« . Merci pour la présomption d’innocence Mr Jospin!

Le problème du gouvernement Jospin aujourd’hui est qu’à force de parler haut et fort de son million et de s’enorgueillir des progrès de l’emploi, les annonces de licenciements massifs impressionnent fortement l’opinion. Comme avec les lois NRE (nouvelles réglementations économiques), le gouvernement devrait donc chercher des moyens de pression sur les entreprises. Une journaliste de RTL a même cru bon de déclarer: « pas facile de s’immiscer dans la gestion d’une entreprise privée qui veut réduire ses effectifs ». Et heureusement! Malgré tout, avec les multiples formes d’intervention dans les entreprises, l’Etat dispose déja de leviers pour contraindre les entreprises. On voit que c’est insuffisant, mais au final, les licenciements sont devenus très coûteux.

Comme d’habitude, ceux qui sont censés bénéficier d’une protection accrue vont se retrouver dans une situation délicate. En renchérissant les licenciements, l’embauche est rendue plus risquée: qu’advient-il du salarié si l’activité baisse ? Ne pas pouvoir licencier, c’est d’abord ne pas pouvoir embaucher…

Walker vs le monde

Georges Bush a décidé de ne pas ratifier le protocole de Kyoto. Malheur lui en a pris, car désormais il appartient à la même catégorie mentale que Milosevic pour les désinformés de la planète, dont les français. Mon avis sur la question du réchauffement de la planète peut être trouvé ici: L’ONU réchauffe la planète. J’y commente le rapport de l’ONU selon lequel tout va aller mal, que le ciel va nous tomber sur la tête etc.

Il me semble que ce réchauffement climatique est la nouvelle grande « guerre » que mènent les gouvernements. Les guerres sont les périodes privilégiés des gouvernements: l’opposition se fait nulle, ils peuvent tout exiger des citoyens, y compris le sacrifice de leur vie, TOUT les pouvoirs sont concentrés dans les mains des hommes de l’Etat.
Aux Etats-Unis, la guerre contre la drogue, lancée par Reagan, a fait beaucoup pour l’Etat fédéral. Des lois parfaitement monstrueuses permettent par exemple de saisir des biens sans procès, sur la simple présomption que leur propriétaire est un trafiquant de drogue. C’est ainsi qu’en Californie un paisible millionnaire a vu son domaine envahi par des hordes armées… qui l’ont abattu! Tout ça parce qu’il aurait eu quelques plants de cannabis au fond du jardin (information fausse évidemment). Mais le crime a profité au Drug Enforcement Agency! Il faut aussi souligner les intrusions dans la vie privée au travers de systèmes de plus en plus sophistiqués d’écoutes, d’espionnage direct etc.
Toutes ces brimades, ces privations de liberté, ne seraient pas possible sans un consensus fort. C’est pour cela que le terme « guerre » est utilisé: pour faire accepter l’inacceptable.

La nouvelle guerre que préparent les hommes de l’Etat est la guerre climatique. Mais ce n’est pas une guerre entre Etats, mais une guerre des Etats contre nous, les citoyens.

Les armes sont connues: ce seront des taxes, des lois, des réglementations. Pas le droit d’utiliser sa voiture pour des trajets de moins de 2km. Puis de 5km. Vélo obligatoire en ville, sinon il faudra un visa de sortie de la ville. Ou prouver que l’on ne sait pas faire du vélo. Auquel cas il faudra apprendre, c’est à dire passer son permis vélo. 20 heures obligatoires, timbres fiscaux 300FF. Il faudra aussi acheter un vélo agréé, et le passer au service technique tous les 6 mois, car un vélo s’use plus vite qu’une voiture.
Dans les maisons, l’utilisation de l’électricité sera rationnée (solution française) à partir de 18h. L’éclairage à la bougie sera interdit car consommateur d’énergie fossile. Seules les lucioles seront autorisées. En Suède, l’électricité aura un tarif progressif, pour dissuader les gros consommateurs. Mais pour ne pas être trop inégalitaire, car rendez vous compte on pourrait payer beaucoup si on a beaucoup d’argent, la consommation sera quand même plafonnée.

Voilà quelques exemples de mesures idiotes qui nous paraissent aujourd’hui absurdes. Mais dans 30 ans ?

Le refus de Georges Bush d’appliquer Kyoto, au moins de soumettre le traité au Congrès US, est dans ce cadre une excellente nouvelle. Au moins les Etats-Unis seront exempts de cette plaie régulatrice pendant un temps!
Et cela ne fait évidemment pas le bonheur des autres chefs d’Etat. Ils voient ainsi s’écrouler le rêve d’un Grand Gouvernement Mondial! Les journalistes français, qui emboîtent toujours le pas à nos « zélites » ont bien compris le « danger ». Le site de tf1 comporte donc un magnifique article sur ce sujet: voir à quel points les journalistes reportent les propos atterrants et atterés des hommes de l’Etat du monde entier est vraiment hilarant. Lire les commentaires sur le sujet l’est encore plus: le déchainement des lecteurs est vraiment effarant.
La propagande a bien porté ses fruits: les gens sont certains de l’effet de serre, la guerre climatique est légitimée, Bush est un criminel, un con etc (cf les commentaires sur tf1.fr).

Cela dit, la décision de Bush est parfaitement motivée et il faut s’en réjouir. Les Etats Unis produisent 25% des gaz à effet de serre ? Normal, ils produisent aussi 25% de la richesse mondiale. Qu’en est il en Europe ? Et dans des pays à basse technologie, comme en Chine ou en Russie ? Ces pays sont de bien plus gros pollueurs.
D’autre part, qu’est ce qui fait que certains polluent ? Il n’existe pas de droits de proprétés sur l’environnement. Qui est propriétaire de l’air ? Personne! Il ne faut donc pas voir là une défaillance du marché, mais bien une défaillance des Etats. Une ressource en danger serait protégée par ses propriétaires: à coup de procès, ou au moins d’arrangements en termes monétaires. Les licences de pollution qui existent et sont vendues aux USA sont à cet égard une piste de solution intéressante: les industries locales ont un quota de rejet, et elles peuvent négocier le droit à polluer.

Le plus urgent pour aider l’environnement, c’est de le privatiser, pas de le communiser. On a vu ce que ça donnait l’environnement protégé par l’Etat: ça donne Tchernobyl, la Mer d’Aral et la Sibérie sous le pétrole.

Sexe: une affaire privée

L’Etat est garant suprême de la moralité. Les hommes de l’Etat, dans leur blancheur immaculée doivent nous protéger de nos excès.
En matière de sexe, cela passe par la criminalisation de la prostitution. Etat des lieux et vision libertarienne. La prostitution est un sujet délicat, tout comme la drogue, c’est un sujet qui déclenche polémiques sur polémiques.

La position libertarienne est claire sur ce sujet: il existe des adultes prêts à payer pour obtenir ce service d’autres adultes consentants. Dans ce cas, pourquoi interdire l’échange ? Du point de vue théorique, il n’y a rien de choquant: deux personnes libres s’échangent un service contre de l’argent. Un acte économique courant en somme.

Moralement, on peut y trouver à redire. L’acte n’est pas spécialement « beau ». Louer son corps est quelque chose de relativement répugnant à mes yeux. Et avoir une relation sexuelle avec une personne pour de l’argent, sans amour, est un exercice bestial, au sens propre du terme. C’est vraiment un exercice peu ragoutant, et tel qu’il est pratiqué maintenant, il est même dangereux, sale… C’est un acte vil

Mais nous vivons dans une société socialiste, démocratique de surcroît, et il existe donc des règles que l’on doit à la majorité, au bon vouloir des princes, aux lobbys… bref à tout sauf au Droit tel que l’entende les libertariens.

Comme pour le commerce de la drogue, les mêmes causes produisent les mêmes effets: en France la prostitution est interdite. Il existent des lois qui « répriment le proxénétisme, sanctionnent le racolage et prêchent la prévention et la réinsertion ». Les mêmes lois sont en vigueur en Finlande, au Portugal, en Italie, en Espagne. Il existe un « courant réglementariste » qui prône une « troisième voie » pourrait-on dire. Les réglementations concernent la prostitution « libre », sans « maq » (les maquereaux, les gardiens des prostituées).
Ainsi en France, l’Etat touche sans vergogne des impôts sur les activités des prostituées alors qu’au nom de la dignité humaine elle est vigoureusement condamnée.

Dans ces pays dits « abolitionnistes », en référence à l’esclavage, la situation est critique. A Strasbourg par exemple: « en cinq ans, 700 filles de l’Est sont passées par la ville. Elles n’étaient qu’une poignée en 1995, et sont désormais une cinquantaine chaque soir à arpenter le pavé. ». Il y a donc eu une véritable explosion de ce marché dans les 5 dernières années, malgré la police, malgré les amendes et la prison. Les victimes ? Des jeunes femmes venues des pays de l’Est. Tous les soirs, elles reversent le produit de leur corps à des proxénètes allemands, de l’autre coté de la frontière.
A Lyon, c’est la guerre au Kosovo qui a amené des concurrentes difficiles aux prostituées locales, à telle point que celles ci s’en plaignent: « La tension monte sur les trottoirs lyonnais après l’avalanche de lettres envoyées au préfet et au procureur par les prostituées locales, pour protester contre la concurrence «déloyale» des filles de l’Est ». Et bien sûr, cpmme sur tout marché, se posent des problèmes de qualité de service, en des termes on ne peut plus crus: « « Â«Jeunes et jolies, tout ce que le client aime», note-t-elle – Claire s’est sentie menacée. «Elles proposent des tarifs quatre fois moins élevés que les nôtres!» ». Les prix aussi sont menacés! Ah, la mondialisation! Mais ce n’est pas tout: « En fait, cette pétition n’est qu’un symptôme de la crise qui frappe le milieu depuis plusieurs années: la clientèle de rue a diminué, la profession s’est masculinisée et les salons de massage se sont multipliés ». Bref, c’est un vrai marché, et il semblerait que tout simplement les « putes » ne soient plus au gout du jour. Mais là encore, si le côté ridicule est bien présent, la violence aussi: les albanaises débarquées du Kosovo ont des macs, et ceux-ci tentent de déloger les anciennes des rues pour imposer leurs « protégées ». Quand le marché est hors la loi, pourquoi respecter un quelconque droit ? Et les albanaises sont de véritables esclaves aussi, aux mains de leurs macs.
Quand à la situation de Paris, je vous conseille d’aller directement lire l’article de l’Express, édifiant.

En France donc, la prohibition ne porte pas ses fruits: les macs rendent les filles esclaves, il y a des guerres de gangs, de la drogue et du trafic de femmes. Tout ce que l’on voulait éviter est là.
Loin de s’en apercevoir, une ancienne prostituée suisse interviewée par l’Express prend une position anti-légalisation, et la justifie par le fait que peu de prostituées exercent leur métier volontairement. Tout à fait normal, puisque le trottoir étant public, pour racoler il faut un mac qui assure un territoire. Celui-ci fait appel à la violence pour régner sur une portion de ville, de rue. Et les filles qui travaillent là doivent lui obéir. Mais qu’advient-il si le métier est libre ?
En France, c’est l’idéologie qui règne avec la position anti-légalisation représentée par une chercheuse au CNRS: « Dans la prostitution, tout part du postulat que le désir masculin doit être satisfait en toutes circonstances ». Encore l’opposition hommes/femmes, c’est un nouveau combat pour la libération de l’oppression masculine. Parce que sa position n’est pas tenable, elle l’assortit d’une grande idée socialiste, l’éducation de la masse. Il faut éduquer dès le plus jeune age à la différence entre les sexes et au respect!

La solution est plutôt à chercher du côté de la Belgique, où les prostituées peuvent exercer en toute liberté: là bas elles ont des maisons closes, où les clients ne peuvent pas les battre, ou les macs ne leurs prennent pas 50% de leurs revenus.
Puisque le métier n’est pas un crime, acheter le service non plus. Les utilisateurs, pour autant qu’on puisse détester leur geste, le font sans crainte, même si je pense que la honte ne les quitte pas.

Dans ces pays les filles ont quitté les trottoirs pour les vitrines. Mais il faut aussi noter que même les hommes se louent aujourd’hui. Ce qui indique par ailleurs à notre française du CNRS que ce n’est pas une affaire homme/femme.

Après tout n’est plus qu’affaire de moeurs: si les femmes ou les hommes veulent vendre leurs services et que d’autres sont prêts à les acheter… Pourquoi pas ?

Milles pardon

Je suis en période d’examens, et les nouveaux articles risquent de se faire rares.
Je vous prie donc de me pardonner.
Milles excuses Je passe mes examens de fin de scolarité la semaine prochaine. Je tiens à les réussir, et je dois travailler!

Adieu veaux vaches cochons!

La crise de la fièvre aphteuse a encore une fois combiné les subventions et la gestion étatique avec une solution complètement absurde. La destruction de toutes les vaches de la terre serait elle nécessaire pour éradiquer la maladie ? Depuis bientôt un mois, le Royaume Uni et maintenant l’Europe subissent une épizootie de fièvre aphteuse: les foyers s’étendent sur toute l’Angleterre, l’Ecosse, l’Irlande du Nord, et aussi l’EIRE, les Pays Bas et la France.

La solution envisagée dès le début de la crise par les autorités ne porte donc pas ses fruits: la destruction totale du cheptel contaminé ne permet pas de stopper la propagation de la maladie. Environ 400.000 animaux auraient été « détruits » au Royaume Uni et beaucoup seraient en passe de l’être. Les services vétérinaires sont même débordés, à tel point que le gouvernement a fait appel à l’armée: hier, 40.000 bovins ont été tués, brûlés et enterrés dans un ancien terrain d’aviation, au Nord de l’Angleterre. Certains militaires n’ont pas supporté cette boucherie et ont du arrêter ce massacre géant, suivi d’un méchoui puissance 10.000. Des aumoniers ont même été appelés pour soulager la conscience des hommes!

Au Royaume Uni, les prévisions de fin d’épizootie sont désormais repoussées à mai juin ou plus!

En France, malgré la faible étendue de la fièvre aphteuse, 40.000 bêtes ont été abattues.

Pourtant, il existe un vaccin à cette fièvre, alors pourquoi ne pas vacciner ?
En fait l’économie dirigée et subventionnée qui nous caractérise ne pratique le principe de précaution quand ça l’arrange. Les vaccinations sont en effet décidées au niveau européen, à Bruxelles, et non pas au niveau des agriculteurs. L’argument invoqué est le suivant: il est impossible de distinguer un animal porteur de la fièvre de celui qui a été vacciné. Et cela obligerait donc tout le monde à vacciner! Oui mais…. les viandes contaminées par la fièvre aphteuse sont toujours comestibles et les animaux ne meurent pas de cette maladie! On peut donc facilement imaginer une assurance contre la maladie, ou de faire prendre en charge l’abattage du cheptel en cas d’épizootie. Le coût du vaccin ? entre 2 et 5F la dose!

En tout cas, les évaluations du coût de la crise oscillent désormais entre 90 et 100 milliards de francs pour le Royaume Uni (chiffres entendus sur RTL et Europe1). On peut donc légitimement s’interroger sur la rentabilité de la vaccination… 10F/an par animal (rtl.fr), 500MF pour toute la France par an! Il faudrait donc…. 200 ans pour atteindre les 100 milliards estimés de dégâts au Royaume Uni. Autant dire que la logique comptable et financière aurait du être appliquée. Mais ce n’est pas le but des entreprises que de faire du profit à long terme, n’est ce pas ? Pardon, je me trompe ? Ce n’est pas une multinationale qui a pris cette décision ? C’est la Commission de Bruxelles!

Aujourd’hui après l’abattage de 400.000 bêtes (rtl.fr, le gouvernement anglais envisage de vacciner. Un peu tard sans doute.

Les agriculteurs peuvent avoir des regrets. La PAC les aura tous enterrés, encore heureux qu’auparavant elle ne les ait pas abattus.

Nouveaux droits

Après quelques palabres, voilà que l’allocation jeune, le RMI jeune, bref l’argent qui tombe du ciel dans la poche des moins de 25 ans, ressort des placards. La mesure devrait permettre une meilleure insertion dans le monde du travail (sic), et sortir de la pauvreté les jeunes. L’allocation devrait aussi ouvrir de nouvelles perspectives aux jeunes: ils seront dorénavant plus autonomes. Enfin un projet socialiste qui va bénéficier de mon soutien! C’est bien connu, les jeunes votent moins que leurs aînés. Pour les faire revenir à la politique, les tentatives ont été nombreuses: en 93 on se souvient du questionnaire-jeunes de Balladur, après son fiasco de son SMIC-jeune, moins élevé que le SMIC « vieux ». En 95 Chirac avait su mobiliser une partie de la jeunesse avec une campagne axée social/libéral, pour ne perdre personne, tandis que Jospin se perdait dans un discours trop gauchiste.
Puis avec la méforme de Chirac, largement dûe à son incompétence dans le choix de son Premier Ministre Alain Juppé, personnage hautement antipathique, Jospin est revenu sur le devant de la scène. Il a compris la leçon de son échec de 95 et le discours « emplois jeunes » lui vaudra le soutien de nombreux jeunes, et moins jeunes.
Mais aujourd’hui il perd du terrain… car les emplois jeunes arrivent à terme l’année prochaine d’abord, parce que cette génération de jeunes a vieilli aussi: il faut donc trouver un nouveau ressort. Et il est prêt: dans son arsenal on trouve (roulements de tambours): l’allocation autonomie.

Le Conseil Economique et Social (CES) a donc été saisi de ce « problème » des jeunes, et la solution est trouvée. A la limite, j’aurais pu moi même donner les recommandations que préconise ce conseil: comme toutes les institutions gouvernementales, elle ne propose que des solutions étatistes: subventions, allocation, règlementation. En dehors de l’Etat, point de salut! Le CES a donc demandé au président de l’UNAF (Union Nationale des Associations Familiales) de « proposer un avis » sur le thème « Famille et insertion économique et sociale des jeunes de 18 à 25 ans ».

Dois je rappeler qu’en France le mouvement associatif est noyautée, pourri de l’intérieur par le financement de l’Etat ? Bien sûr, tous ceux qui ont une association ne sont pa subventionnés, loin s’en faut: 5% des associations touchent 95% des subventions comme l’avait montré un rapport en 1999. Mais il n’en reste pas moins que les plus importantes socialement et politiquement sont des organismes para-étatiques. Dès lors les recommandations du représentant de la société civile n’ont rien d’étonnantes.

Le constat de base est que les jeunes poursuivent leurs études le plus longtemps possible, et que celles-ci profitent très nettement aux plus aisés d’entre eux, puisque « 72% des enfants de cadre ont un niveau d’enseignement supérieur, tandis que 31% de ceux qui n’ont pas le brevet sont issus de familles ouvrières ou employées non qualifiées », D’autre part, les jeunes actifs sont à 80% en contrat temporaire, et à 13% en temps partiel. Rajoutez comme hypothèses que « l’emploi stable demeure le premier facteur d’insertion« , et qu’il faut « dire non à un SMIC jeune », il va falloir subventionner. On avait les retraités, maintenant on aura les prétravailleurs!

Que peut on déduire de ces quelques lignes ?
Le gouvernement Jospin cherche de nouveaux électeurs, c’est indéniable: les jeunes sont des cibles faciles, acquises à la gauche après 20 ans d’Education Nationale et bientôt citoyenne. Ils ne votent pas assez, peut être parce que justement leurs profs sont plus à gauche que Jospin, il va donc falloir les acheter. Le prétexte trouvé ici est parfaitement fallacieux, et nul doute qu’il aboutira à des effets totalement contraires aux objectifs annoncés: pourquoi chercher du travail quand on est payé à rien faire ? Pourquoi chercher un travail stable, si on a juste besoin d’un appoint temporaire ? Pourquoi vouloir sortir du cocon familial si on en plus d’être nourri logé on gagne tous les mois au Loto ? Et pour les parents ? Comment renforcer les liens si la famille n’existe plus, même sur le plan de l’entraide nécessaire entre parents ? Bref, loin d’arriver aux objectifs annoncés, ce projet va au contraire provoquer des catastrophes.
Le plus gros mensonge concerne tout de même le terme autonomie: comme dans toute prestation versée par l’Etat, la personne qui la reçoit devient dépendante de l’Etat. You don’t bite the hand that feeds, don’t you ?

Pour information, le montant proposé de l’allocation atteindrait 2000FF dans la proposition actuelle, cumulable avec un emploi ne dépassant pas 55% du SMIC (environ 5600FF net). Ce qui d’ailleurs condamnerait le SMIC pour les jeunes puisque travailler à mi temps, avec 55% du SMIC (soit 3000FF) + 2000 d’allocation, et on voit que le jeune toucherait 5000FF…. Comment dans ces conditions motiver un jeune pour qu’il cherche un emploi stable et à temps plein ? Contradictroire, n’est ce pas ?

Bien sûr, tout cela a un coût, entre 29 et 36 milliards de francs par an selon le CES. Et encore, en oubliant les coûts de gestion des impôts qu’il faudra prélever pour ça! Ce projet devrait donc détruire des milliers d’emplois en taxes, et dissuader des milliers de jeunes de chercher un quelconque travail. Bravo l’efficacité socialiste: d’une pierre, pleins de coups: l’effet boule de neige, la loi des calamités comme l’appelle Michel de Poncins. On crée des chômeurs, on dissuade de travailler, on détruit la famille, on crée une clientèle. Bravo Mr Jospin, c’est avec ce genre de projets que vous serez élu et réélu.

C’est la grêve camarades!!!

Après la grêve des fonctionnaires de la semaine derniere pour les salaires, c’est au tour des transports publics ou semi publics d’être touchés : que veulent ils cette fois me direz vous? La retraite à 55 ans rien de plus… Les Echos l’annonce : les français sont de plus en plus solidaires avec les grêves même dans les transports, vrai faux sondages à l’appui. Etonnante situation quant on sait qu’une grande majorité des français adorent être pris en otage par les transports publics.

Mensonge que tout cela, les français sont plutôt indigné ou résigné comme le montre le reportage de france 3 à Grenoble : « on prend son mal en patience ». Allez demandé aux automobilistes bloqués des heures dans les bouchons s’ils sont heureux. Mais la question est déjà truquée (si ce n’est le sondage) : pour être quelqu’un de bien, on se doit en France d’être solidaire. On houspille les fonctionnaires mais on est solidaire bien sûr.

Les gauchistes et les syndicats se frottent les mains et y trouvent la légitimation de leurs revendications iniques : le peuple les soutient. Qu’il sache qu’il n’en est rien. Ils affirmeront haut et fort qu’ils se battent pour la qualité du service public : ils font donc toujours grêve pour les salaires et des embauches supplémentaires. Mais le service public n’est qu’un prétexte falacieux, ce qui les intéresse est leur propre richesse et d’en faire le moins possible.

Leur nouvelle lubie n’est elle pas la retraite à 55 ans. En plein débat (même en France) sur l’allongement de la durée de cotisation on croit réver tout simplement. Même France 3 le rapelle discrétement (pour ne pas se faire lyncher). Notre travail est dur, affirmeront-ils tous en coeur, nous sommes agressés. Messieurs, j’ai le bohneur de vous annoncer que vous n’êtes certainement pas les personnes qui travaillent le plus dur, ni qui exerce le métier le plus difficile. Alors pourquoi privilégier une catégorie plutôt qu’une autre.

La retraite à 55 ans pour tous. Mais non c’est pas possible on a pas l’argent. C’est bien pour ça qu’il ne la revendique que pour eux : c’est la fameuse justice sociale. Quant aux agressions, ils ne peuvent pas se plaindre car ils votent pour un gouvernement laxiste qui encourage une justice à deux vitesses entre honnêtes citoyens et racailles au profit des derniers bien sûr : c’est pour l’intégration. Ah d’accord, laissons leur donc l’impunité…

La démocratie ne se confond pas avec le laissez faire, ni le laxisme faut il le rapeller. Chacun a des droits(les mêmes en théorie mais pas à Science Po) mais aussi des devoirs.

Légitimité de l’impôt (2)

Reprenons: dans une première partie, l’auteur de l’article publié dans le Monde tente de jeter le discrédit envers les libéraux en maniant la réthorique. Voici qu’il s’essaye à l’argumentation. Attention, âmes sensibles s’abstenir! Reprenons: dans une première partie, l’auteur de l’article publié dans le Monde tente de jeter le discrédit envers les libéraux en maniant la réthorique. Voici qu’il s’essaye à l’argumentation.

« Les administrations publiques, anticipant l’existence de besoins collectifs, réalisent des investissements publics et embauchent aussi ». Comment anticiper lorsqu’aucun signal cohérent n’est présent ? En l’absence de prix, les hommes de l’Etat se fient aux « statistiques » aux sondages, aux groupes de pressions divers. La superposition des échelles de temps rend impossible toute réelle prévision: doit on prendre pour échéance les prochaines élections, ou 50 ans ? Quand on parle de retraites par exemple, l’échelle des prévisions doit être au minimum la décennie, voire 20 ou 30 ans. Les hommes de l’Etat sont incapables par nature de faire des choix à long terme, car ils sont keynésiens (cf note en fin d’article). Tout investissement hors du cadre du marché est une perte, car il ne tient aucun compte de toutes les informations nécessaires, dont les prix sont l’expression.

Comme notre homme est keynésien, il va donc nous démontrer que les dépenses publiques sont bénéfiques: « l’injection de monnaie sous forme de salaires et investissements privés et publics lance la machine économique ». Comme l’a très récemment encore montré Martin Masse dans le Québecois Libre, et sur le Mises Institute, et comme je le rappelais aussi dans un article précédent sur le Japon (voir le Québecois Libre pour le lire), toutes les interventions sur la monnaie sont inefficaces, et même extrêmement néfastes.

Et il continue de plus belle: «  dire que l’investissement public évince l’investissement privé n’a pas plus de sens que de dire que l’investissement de Renault évince celui de Peugeot ou d’Aventis« . Comme il existe un stock illimité d’épargne ? Il est donc en concurrence avec les entreprises dans leur quête de financement. En abaissant le stock d’épargne disponible, il augmente le coût pour les entreprises, il raréfie l’épargne. Par ailleurs, vu que l’Etat se sert des taxes futures comme contrepartie de ses dettes, il suffit d’avoir confiance dans la capacité d’un Etat à ratisser pour qu’il soit florissant! Une entreprise doit démontrer que son activité va rester rentable, qu’elle ne fait pas face à des incertitudes trop grandes, que le marché se concrétisera réellement… Un Etat n’a qu’à avoir de bons services fiscaux!

« Enfonçons le clou: dire que les salaires des fonctionnaires sont payés grace à une ponction sur les revenus tirés de la seule activité privée n’a pas plus de portée que si l’on affirmait que les salaires du secteur privé sont tirés d’une ponction sur les consommateurs ». Amalgame encore: une fois le principe posé « les services rendus par l’Etat sont librement consentis, les impôts sont leur contrepartie », il peut dire ce qu’il veut. Les salaires des fonctionnaires sont payés bien malgré moi, et pourtant je ne reçois qu’un service minimal de l’Etat, voire même nul, et je dois le dire, souvent négatif! Et comme je n’ai jamais sollicité ces services, je suis obligé de les payer quand même, et quand je ne suis pas d’accord comme par exemple quand il s’agit de financer le désastre agricole je dois continuer à payer!
Les consommateurs payent en fonction de leurs choix, les administrés sont contraints de consommer et ils payent aussi sous la contrainte.

« En d’autres termes, les prélèvements sont des supplémentes consentis socialement et leur paiement permet qu’ils soient renouvelés de période en période ». Bien évidemment. Nous consentons tous à payer, car les services rendus sont bénéfiques. Mais comme l’auteur se rend tout de même compte de l’énormité de ses propos, il se sent obligé de rajouter « la pérennité de la production de services collectifs se heurte à une contradiction que seul le débat démocratique peut aider à dépasser ». Pourquoi donc, si ces services sont si bénéfiques ? Et il continue: »la demande de services collectifs par la société n’est qu’implicite, car il existe un écart entre le consentement collectif à leur existence et les réticences individuelles au paiement de l’impôt, qui sont nourries par les profondes inégalités devant celui-ci et par la croyance que le paiement de l’impôt est contre productif et spoliateur. Selon l’idéologie libérale, seule la production pour le marché serait légitime car elle seule engendrerait de la valeur. ».

J’ai vraiment du mal à commenter le paragraphe précédent. Les socialistes de tout bord prétendent toujours déceler des besoins collectifs, des désirs inconscients. A chaque fois, il faut se fier à leurs grandes intuitions géniales! Vive le Grand Timonier d’Epinal, notre Génie Corrézien! Ce qui est tangible, ce qui existe réellement par l’action, est ignoré par les hommes de l’Etat.: comme Jeanne d’Arc, ils entendent une voix. Pour eux, c’est la « société » qui leur parle. Le consentement collectif ? Il n’existe pas: seules les actions individuelles révèlent des préférences ou un consentement. Si les gens refusent de payer les impôts, c’est bien parce qu’ils jugent inutiles les services de l’Etat, ou qu’ils les trouvent trop chers!
Il parle aussi de « croyance que le paiement de l’impôt est contre productif et spoliateur ». Mais cette croyance n’est t-elle pas justifiée par l’expérience ? Plus d’impôts égale moins de croissance. Spoliateur ? Mais l’Etat vole les gens! C’est bien de la spoliation: à aucun moment un contrat n’est signé, il n’y a jamais de consentement!
Enfin, la dernière phrase du paragraphe affirme que « Selon l’idéologie libérale, seule la production pour le marché serait légitime car elle seule engendrerait de la valeur ». Comme je le rappelais, il y a création de valeur quand il y a échange libre. Quand l’échange n’est pas libre, il y a un perdant et un gagnant. Dans le consentement, le contrat, le marché libre, il y a deux gagnants à un échange. C’est pour cela que le marché crée de la valeur, et que l’Etat en détruit.

L’article du Monde se termine par une dissertation sur le concept de valeur. La valeur, selon Mises, n’est qu’une réflexion subjective des individus à un moment donné. La valeur attribuée à tel ou telle chose, service, objet, est par définition changeante, soumise à milles conditions. Certains préfèrent payer une voiture, d’autres prennent le train. Les socialistes sont incapables de comprendre cela, car eux conçoivent « l’utilité sociale ». Ils tentent d’agréger des utilités individuelles, qui comme je viens de le rappeler ne sont pas mesurables, pur fruit de l’esprit des êtres humains.
Le but de ce dernier paragraphe du Monde est bien sur de jeter la confusion sur la notion de valeur, pour jeter l’anathème sur le marché, qui serait créateur de richesse pour des individus seulement, en opposition avec la richesse sociale.

Les socialistes ne renonceront jamais à chercher de nouveaux esclaves pour leurs plans. La construction d’une société parfaite selon eux, mais qui est propre à chacun d’eux, puisqu’aucun d’entre eux ne peut admettre qu’il y ait une autre utopie concurrente à la sienne. Car comme eux « sentent » les aspirations du peuple, ses besoins, forcément il y a de l’approximation!

Par cet article paru dans Le Monde montre bien à quel point les universités françaises sont en dessous de tout, que les profs savent bien qui est leur maître, l’Etat (l’auteur est professeur à Bordeaux IV). Il montre aussi que Le Monde sert de tribune pour débiter n’importe quelle ineptie, du moment que cela concoure à l’expansion du socialisme.
A quand un quotidient libéral en France ?

Légitimité de l’impôt

Le Monde, le soi-disant quotidien de référence en France, est truffé de propagande socialiste. C’est certainement ce point qui en fait le quotidien de référence. La preuve dans cet article: « la légitimité économique de la dépense publique ». Le Monde, c’est le quotidien d’informations générales le plus lu en France. C’est LA référence journalistique. Si jusqu’à ce jour je l’ai épargné, c’est tout simplement que chercher le socialisme et le dénoncer doit passer par sa dénonciation dans les médias que l’on dit « Ã  droite ». Certes Les Echos sont plus à droite que Le Monde, mais cela rend d’autant plus insidieuse la perfidie socialiste qui se répand dans certaines pages, de ci de là, sans l’air de rien. Au moins, au Monde, c’est clair!

Le thème qui a fini par me fatiguer et me faire réagir est le suivant: un article intitulé « la légitimité de la dépense publique », dont l’auteur est un professeur d’université, Mr Jean Marie Harribey, en sciences économiques et sociales, à Bordeaux IV.

Cet article est un pur condensé de propagande, utilisant toutes les techniques habituelles: discrédit par le vocabulaire employé, figures de réthoriques etc… Je vais donc m’attacher à en faire un commentaire, même si cela m’écoeure profondément.

« Depuis vingt ans, s’est progressivement imposée l’idée selon laquelle l’implication de l’Etat et des collectivités publiques dans l’économie aurait atteint un niveau trop élevé ». Je parlais de réthorique: cet homme parle comme si rien n’avait changé. Or les impôts ont bel et bien progressé dans ce laps de temps. Et pas qu’un peu! En 20 ans, c’est un « glissement » de 10 points, de 35 à 45%!.

Comme ce professeur d’université ose tout (cf note en bas de page), il se permet de mettre des guillemets à l’expression prélèvements obligatoires. Il parle donc des « prélèvements obligatoires », comme s’il s’agissait d’une construction de l’esprit de personnes dérangées. Mais par essence, un impôt n’est il pas obligatoire ? Qu’il refuse de payer son impôt sur le revenu, ou plus drôle encore: les taxes sur l’essence, la TVA dans son supermarché! Il saura alors ce qu’est la puissance de contrainte de l’Etat. Et mieux encore, l’Etat se décharge du sale boulot justement en le reléguant aux caissières de supermarché, et aux patrons de bar! Encore des prélèvements, indirects, non monétaires, mais que l’on ne mesure jamais!

Ces impôts sont bien sûr insupportables, car lorsque l’on travaille à plein temps pour percevoir une moitié de salaire, on se dit qu’en effet il y a problème. Pour notre économiste en chef, rien ne cloche. D’ailleurs, privé ou public, c’est pareil: « insupportables pour […] l’économie qui serait pénalisé par le « détournement de ressources » -mieux employés par les agents privés- vers le secteur public. » Il nie donc le fait que les ressources soient mieux employées par le secteur privé que par le public. Pourtant, entre l’URSS et les USA, on a bien vu où se situait la bonne solution.

Laissons de côté de cette démonstration, qui est trop courte, et attachons nous un instant à montrer toutes les raisons de l’échec du public.
Le public ne peut pas être efficace car ses ressources sont gratuites: les impôts sont prélevés par la force, et ce coût est supporté par les personnes dépouillées. Que l’on ne me dise pas qu’il en coûte à un voleur de voler sa victime!
Le public ne peut être efficace, car les informations pertinentes des prix lui sont étrangères: entre un hôpital et une crèche comment décider ? Bien sûr, il y a un prix, mais ce prix là n’est pas économique. L’Etat ne mesure pas le cash flow d’un hôpital ou d’une crèche. C’est quand il y a des manifestations dans une ville que l’on ouvre une crèche ou un hôpital. Alors que c’est par une étude de marché qu’un groupe privé anticipera la demande et ouvrira des structures adéquates.
Le public n’a pas d’obligation de réussite: puisque tout le monde est propriétaire du public, personne n’en a le contrôle, sauf… les hommes de l’Etat. Objection courante: les élections. Oui, dans le cas où l’Etat est très petit, où les électeurs connaissent le gouvernement, pour une mairie par exemple. Mais dès lors que l’Etat est immense, il devient enjeu de groupes politiques importants, coalitions hétéroclites, et en France, coalitions socialistes! Les hommes de l’Etat font ce qu’ils veulent, et les revers judiciaires ne les empêchent pas de revenir exercer leur métier: voler le peuple. Pour en revenir à l’obligation de réussite, il faut rajouter qu’il n’y a pas d’actionnaires. De toute façon l’Etat français ne fait même pas de bilan patrimonial. Alors comment établir si nous nous sommes enrichis ou appauvris « collectivement » en regardant ce que valait notre « part » d’Etat avant et après tel ou tel gouvernement ? C’est impossible! Les seuls vrais détenteurs d’un pouvoir sur l’Etat sont ceux qui ont un pouvoir politique, par leur nombre: les fonctionnaires.

Continuons la lecture: « ces considérations ont été diffusées par le biais d’un adage érigé en loi économique: trop d’impôt tue l’impôt, qui n’est que la traduction de la courbe de Laffer ». Ignorance crasse! Un adage est souvent un concentré de savoir pour celui qui l’interprête correctement! D’autre part, la courbe de Laffer n’est plus à démontrer. Là encore, la tournure même de la phrase sert d’argumentation, en décrédibilisant les faits présentés: La sagesse « populaire » n’aurait pas la même valeur que son savoir académique ?

« Dans ce contexte idéologique […]« . Contexte idéologique ? Là encore, les socialistes vont nous faire croire que si la situation est triste dans nos pays c’est bien par la faute du libéralisme passé! Il faut donc plus de socialisme! Et les taux d’impositions qui augmentent ? Et les dettes qui s’accumulent ? Tout ça aussi c’est le libéralisme ? D’ailleurs il donne tout de suite les responsables des récentes fausses baisses d’impôts en Europe: des lobbies anti impôts! Quel tristesse, des gens qui protègent leurs biens. Imaginez donc que l’on parle du lobby des femmes violées, c’est pareil! On se défend contre une agression, alors qu’un lobby sert ses intérêts particuliers contre ceux des autres: ce sont les têteurs de subventions qui sont des lobbys. Les agriculteurs, les fonctionnaires etc…

Notre professeur, en grande forme, va donc s’attacher à démontrer que ces baisses sont néfastes. D’abord, il prétend « qu’il n’y a pas de prélèvement net ». Bien sûr que oui, il y en a un. Tout échange libre conduit à une création de valeur, car les deux parties y sont consentantes, donc y trouvent nécessairement un avantage. Dès lors qu’un échange ne se fait pas parce qu’une partie de l’argent a été volé par les hommes de l’Etat, il y a perte. La vision comptable qu’il défend est d’un ridicule qui démontre bien son ignorance de la nature de l’Homme, de sa dimension psychologique, intangible dans la définition de ses préférences, de ses goûts.
Il argue aussi du fait que les prélèvements sont redistribués… Là encore, vision comptable, qui ne tient nul compte de ce qu’aurait fait les gens si ils avaient eu le choix! Et comme ils ne sont pas redistribués à ceux qui ont subi les prélèvements (obligatoires!), il y a bien perte et gain pour d’autres. Le jeu est à somme nulle. Ce n’est pas un échange libre.

Plus je lis, plus je m’amuse: « Il faut porter l’argumentation contre la pensée libérale au niveau théorique« . En effet, il serait peut être temps d’arrêter d’user de formules, d’effets de réthoriques, pour en venir aux arguments. Notre homme va donc tenter d’apporter une « réfutation logique » au libéralisme. Ce sera l’objet du prochain article!

Note: Michel Audiard a fait dire à Gabin: « les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait ».