8 ans à 14 ans

Les juges en France ont une fâcheuse habitude: celle de ne pas sanctionner les criminels, au motif que ceux-ci auraient eu une enfance difficile souvent. Mais avec la criminalité omniprésente, cela change… Une première en France: un adolescent vient de se faire condamner à 8 années de prison pour meurtre! Alors que les médias français sont unanimes pour condamner les condamnations d’enfants aux Etats-Unis, voilà c’est fait en France aussi!

Pourtant l’affaire aurait pu se terminer en queue de poisson: le criminel de 14 ans n’est pas dangereux. C’est en tout cas la conclusion des experts: « Ils ne le considèrent pas comme véritablement dangereux« , dixit tf1.fr. A la fin de l’instruction, il a même été libéré, et placé «  dans un foyer socio-éducatif dont les éducateurs ont vanté sa bonne volonté« . Ce n’est donc pas un petit criminel, mais un garçon qui au plus a pu avoir un moment d’égarement… et porter 20 coups de couteaux à un autre enfant!

D’ailleurs tout s’éclaire au regard de son passé tumultueux: « Après avoir vécu chez ses grand-parents à la campagne, l’adolescent demeurait au moment des faits chez sa mère et ses trois demi-frères et soeurs – de trois pères différents – dans un appartement d’une cité populaire de Ronchin, dans la banlieue lilloise« . D’après RTL, le jeune assassin aurait eu des difficultés familiales récurrentes, un père pour le moins absent etc… Et en plus, il est pauvre!

Toutes les conditions étaient donc réunies pour que notre meurtrier en herbe soit relaché dans quelques années, disons 2 ou 3. Et encore, je dis « relâché », comme s’il allait en prison. Plus généralement, c’est en foyer socio-éducatif où il aurait « purgé » sa « peine ». Le raisonnement courant chez les juges est en effet plutôt du type: la victime, et bien, elle est morte, on ne peut plus rien pour elle, mais comment sauver cette autre victime de la société (le criminel) ? Et donc pas de prison! L’avocat du meurtrier comptait là dessus : »Est-on capable de se reconstituer en prison? Je ne le crois pas. Mais les juges en on décidé autrement. Ce sont pourtant des gens sages« . Ils sont sages en effet: ils ont retiré de la société un élément dangereux, très dangereux.
Son crime ? Une simple dispute entre gamins, au terme de laquelle il a asséné les 20 coups de couteau, couteau qu’il gardait toujours sur lui « pour couper des branches ». En pleine ville, couper des branches. A la campagne, il aurait été plus crédible.

Pour une fois, les juges ont donc fait leur travail: assainir la société, prendre en considération la victime, et non pas l’avenir du meurtrier. Puissent-ils continuer!

Justice gratuite

Les avocats coûtent cher, c’est un fait. Quelles solutions quand on est au gouvernement ? Subventionner, comme d’habitude!
Le gouvernement s’apprête donc à donner un nouveau ‘droit’ aux français, celui de la gratuité des avocats. Le système français judiciaire est gratuit, comme notre merveilleuse sécurité sociale, et notre non moins merveilleuse éducation nationale.
Comme tout système où les consommateurs ne supportent pas les coûts, ou du moins, n’ont pas l’impression de les supporter, le système judiciaire est engorgé. Il n’est pas rare d’attendre des procès pendant des années, de même que d’autres attendent leur opération ou leur visite chez le dentiste pendant des années.
Par contre, le service d’un avocat est toujours privé. Et on trouve des avocats dans l’annuaire, disponibles… moyennant finance!

Et pour le gouvernement, c’est bien là le problème: il faut payer le service! La grande idée c’est donc de rendre gratuit ce service, par l’aide juridictionnelle: comme aux Etats-Unis, pour garantir un procès équitable des avocats sont requis pour défendre les prévenus.
Ce service existe bien sûr déja en France, mais il a été dévoyé par nos sociaux démocrates en une nouvelle forme de redistribution: l’aide juridictionnelle, hormis les procès qui requièrent un avocat, les familles les moins « aisées » peuvent bénéficier du service gratuit d’un avocat, au frais de la princesse. Là encore, merci les effets de seuil, certains y ont droit à 100FF près, et d’autres non. La grande égalité démocratique!
Pourtant dans cette affaire, les personnes les plus mal loties sont… les avocats eux mêmes, car l’Etat, loin de payer la vraie valeur (celle du prix de marché) des avocats, les payent quelques sous. Comme pour les médecins qui voient leurs honoraires bloqués par des conventions les avocats ont vu leurs revenus baisser dangereusement.
Le coût de l’aide juridictionnelle est donc supporté par les avocats, véritables dindons de la farce, qui « offrent » des prestations gratuites.

Les avocats ont bien réagi à cette situation: ils ont fait grève! Peine perdue, le gouvernement est de gauche, les solutions feront appel à l’Etat. D’ailleurs, le président de la commission de réforme de l’accès au droit s’en fiche pas mal des avocats: « Les propositions ne sont pas faites en fonction des états d’âme des avocats« . Pour lui, c’est évident, l’accès au droit est insatisfaisant: les conditions pour avoir droit à la gratuité sont donc très élargies désormais, avec pour conséquence que près de 40% des français en bénéficieront! Dans le lot des nouveaux élus ? Les détenus, les réfugiés (les demandeurs d’asile donc ?) etc… Merci pour les honnêtes gens!
Pour faire passer la pilule à des avocats déja mécontents de la situation antérieure, la même commission a décidé d’augmenter les revenus de l’aide juridictionnelle: multipliés par 2.5! Avec de nouvelles contraintes toutefois: une charte des droits et devoirs à signer entre l’avocat et le client (?), et puis toujours des calculs étranges de rémunérations calculées en fonction d’un temps supposé pour résoudre une affaire.

Les avocats sont donc en passe de devenir la prochaine classe de fonctionnaires, avec les rémunérations basses, et sans les avantages en terme de retraites, car leur calvaire ne devrait pas s’arrêter là: le président de la commission entend bien aller plus loin.
Comme les « associations humanitaires », ATD-quart monde dont il est président, et certainement le DAL ou d’autres gauchistes,il s’inquiète de « l’accès au droit des plus démunis, des sans-domicile fixe notamment, qui n’ont guère l’idée d’aller trouver un avocat ».

Des solutions libérales ? Il y en a. Proposer une assurance en cas de problèmes juridiques par exemple. Comme la santé, il arrive des problèmes en matière judiciaire, et soit on se couvre, soit on assume!
Mais la liberté et la responsabilité, ce ne sont pas des mots en vogue. Même si les avocats y étaient favorables, au travers de la FNUJA, syndicat d’avocats. Mais la commission comportait des membres de la SAF, syndicat d’avocats…socialistes.

Alors tant pis, 40% des français auront droit à un avocat, moi je pourrai toujours me mettre le doigt dans l’oeil, j’aurai rien, et les avocats vont faire du travail forcé.

La nouvelle Internationale

Sacrés troskistes anglais! Je vous rassure la citation est du Monde, le journal au premier tirage de France. La familiarité ne trompe pas: la proximité idéologique, au à défaut, une certaine indifférence montrent que ces mouvements sont désormais bien implantés, respectés et… médiatisés. Les mouvements gauchistes prennent de l’ampleur en France: Lutte Ouvrière est un parti « respectable », son porte parole Arlette Laguillier est présentée comme sympathique, un peu fragile, avec un discours vengeur somme toute amusant.
Oui mais son parti frise les 5%. Inquiétant de penser que 5% des 70% de votants souhaitent me donner des coups de baïonnette dans les reins au motif que suis un « bourgeois ».
Et ce n’est pas tout: il y a aussi la Ligue Communiste Révolutionnaire, qui se réclame du trotskisme pur et dur, même si on ne saurait imaginer un communiste doux de toute façon. Le parti a moins de voix que LO, mais les mutliples associations satellites comme AC! (agir contre le chômage!), DAL (droit au logement) lui donnent une présence continuelle dans les médias. Et son leader, Alain Krivine a ses entrées sur tf1, france2, et sa petite colonne de temps à autre dans Le Monde.

Ces partis ouvertement anti-sociaux ont donc droit de cité dans la presse. Marginaux par leur poids électoral, ils orientent le débat politique: politique agricole ? José Bové et sa confédération paysanne. Logement ? Droit au logement! Ecologie ? Les Robins des bois! Sans-papiers ? Tous unis Et attention au déchaînement lors des sommets gouvernementaux! A noter que les journaux français, loin de parler d’émeutes et de violence présentent le tout comme des manifestations « populaires », émanations de notre « conscience collective ». Pas plus dangereux que Gemini Cricket!

Aujourd’hui la plus grande association d’extrême-gauche qui ne dit pas son nom s’appelle l’ATTAC. Elle revendique 15.000 adhérents en France, et elle a des ramifications internationales. Cette association réclame une taxe « Tobin » sur les transactions financières internationales. Un moyen efficace pour mettre fin à toutes les transactions financières internationales, puisque 0.5% sur toutes les transactions, cela se chiffre en milliards de dollars par jour. Bien sûr, la lutte d’ATTAC s’étend à la mondialisation, à la taille des choux-fleurs et je ne sais quoi encore.

Mais le militantisme n’aurait pas de sens sans lobbying politique. Les associations comme ATTAC cherchent donc à faire passer des lois, et pour cela, utilisent un moyen simple: des lettres aux députés!
Les députés reçoivent des courriers du type « Dans ce courrier concis et pointilleux, le président du comité [ATTAC] demande au député de s' »engager publiquement » en faveur de la taxe Tobin « . Résultat ? 100 députés ont voté en 99 pour l’amendement Tobin.
Et certains députés en font plus: « Marie-Line Reynaud (PS) « transmet régulièrement au premier ministre les desiderata [d’ATTAC] »« . Et tout projet qui pourrait aller dans le sens d’une plus grande liberté est ainsi battu en brèche. L’épargne salariale, sorte de mécanisme de retraite par capitalisation, est un projet « qui ne va pas dans le bon sens« . Pour renforcer le flicage de l’économie, certains vont défendre les amendements pour interdire les licenciements « abusifs ».
Malgré la défaite de l’ultragauche partout en France, avec l’écroulement du PC, et les débâcles des listes Motivé-e-s (LCR/LO/etc..), le PS croit trouver un salut à sa gauche. Et ATTAC représente donc pour les parlementaires socialistes une « bouffée d’air« . Un grand réservoir d’idées bien à gauche.
Certains, plus lucides que d’autres préviennent que « ce sont toujours les mêmes depuis vingt ans« , mais ils ne sont pas entendus.

Avec la campagne présidentielle qui se dessine, l’ultragauche prépare ses armes. La principale reste la manifestation, et toutes les occasions sont bonnes: « la protestation revient sur le Vieux Continent avec un sommet européen, le 14 juin, à Göteborg, en Suède, ville qui n’est autre que l’un des fiefs des anarcho-syndicalistes de la centrale suédoise SAC ; une réunion de la Banque mondiale, le 25, à Barcelone, en Catalogne, terrain de jeu favori du mouvement espagnol des ocupas et, enfin, la rencontre du G8, le groupe des huit pays les plus industrialisés, qui doit se tenir à Gênes le 20 juillet et pour laquelle les centres sociaux italiens ont déjà prévu une manifestation monstre. Auparavant, plus modestement, Attac compte débarquer de manière « festive » et « symbolique » à Jersey, le 9 juin, dans le cadre de sa campagne contre les paradis fiscaux. » Rien que ça! Et notez encore le ton général de Le Monde! Terrain de jeu! Ils sont bien innocents, ils ne lancent que quelques cocktails molotov de temps à autre, et détruisent des mac donald’s. Attac ? Ils vont manifester de manière symbolique et festive! J’imagine que si les manifestants sont les mêmes qu’à Seattle Québec et autres on va encore voir des débordements dignes des émeutes de Los Angeles en 92!
Le cadre français est largement débordée, mais le combat qu’ils mènent est par définition lui même international. Et toute agitation lors de sommets attire l’attention des politiques comme des médias.
Et maintenant, même Lionel Jospin adopte un discours violemment gauchiste: à Rio, il a appelé à une nouvelle régulation et un nouvel universalisme. Comme si l’Europe n’y suffisait pas!

L’alliance des médias avec les associations diverses de gauchiste devrait donc permettre aux thèmes antilibéraux d’être largement débattus. A défaut d’être acceptés, il est certain que le paysage politique actuel glisse vers la gauche. Comme presque chacun de mes articles, je ne peux m’empêcher d’être pessimiste: mais quand cela s’arrêtera-t-il ?

20 ans après

Les socialistes fêtent bientôt le 10 mai 81, jour noir où le socialisme a pris les rênes officiels du pouvoir.
Certains d’entre eux regrettent de ne pas en avoir assez fait. Pourtant voilà 60 ans que la France s’enfonce dans le socialisme: droite ou gauche, le résultat est le même, le rythme est différent. Et 20 après Mitterrand, les hommes aussi n’ont pas changé.
Et leurs illusions macabres continuent de les gouverner, et de nous gouverner. La victoire historique du 10 mai 1981, où François Mitterrand a pris la présidence de la République française, constitue une accélération dans le glissement socialiste de la France. Avant lui D’Estaing, De Gaulle et Pompidou, aidée de Chirac, Barre et autres avaient pavé la voie vers le socialisme.

Les grands travaux, les grands chantiers, la planification: tout existait avant 1981. Je ne mettrai donc pas en accusation Mitterrand et ses sbires. Ils n’ont fait qu’accentuer le fait, en le rendant pérenne: les médias sont tous à gauche, l’éducation nationale fait ce qu’il faut pour que les enfants soient bien imprégnées de socialement correct…

Et pourtant, ils sont nombreux à regretter de ne pas avoir réussi à transformer la société. Les titres du Monde sur « ils voulaient dépasser le capitalisme » ou encore « quand la relance socialiste devait vaincre le chômage » sont évocateurs: ils n’ont pas réussi. Et comment auraient-ils pu ? Le socialisme n’apportera jamais que la misère, la haine, la division, tout ce qu’il est supposé guérir il le condamne.

Mais certains n’ont pas perdu leurs illusions. Nos ministres d’aujourd’hui continuent dans leur voie, et même la fausse droite leur a plus qu’emboîté le pas. Si l’emballage a changé, ou que le discours s’est adouci, il n’en reste pas moins que la France est dirigée par une clique marxiste. Et ce ne sont pas les multiples lois de renouvellement urbain, de renouvellement social, qui vont me contredire.
Les politiques n’ont pas perdu l’espoir de réussir à contruire une nouvelle société par des lois et des interventions. Les mêmes sont au pouvoir, et 20 après mai 81, Jospin, Fabius, Lang continuent de faire la pluie et le beau temps. Jacques Delors a disparu et Mauroy s’est retiré ? Ils ont fusionné dans le phénomène Aubry, fille (au sens biologique) de Delors et héritière de la mairie de Lille, « propriété » de Mauroy.

Ceux qui regrettent de n’avoir pas tordu le coup au libéralisme une bonne fois pour toute dans les années 80 oublient qu’ils l’ont fait. Ils ont méprisé l’économie de marché, en fait des lois que personne ne peut changer. Von Mises lorsqu’il parle de la catallactique en parle comme Newton parlerait de la gravité. Ce sont des lois que l’on ne peut éviter. En les ignorant volontairement, Mauroy et les autres ont dévalué trois fois le franc, détruit des pans entiers de l’économie, et jeté des centaines de milliers de personnes au chômage.
Mais pour les idéologues forcenés, la révolution n’est pas allée assez loin.
Heureusement pour nous… car lorsque la révolution s’emballe, on sait comment ça finit.

Espérons que d’ici quelques années un sursaut libéral viendra inverser une tendance qui a maintenant 60 ans.

L’Etat est une secte

En France, il n’y a plus de religion d’Etat depuis plus d’un siècle. Pourtant régulièrement l’Etat se préoccupe de questions religieuses: par exemple quand des jeunes musulmanes se rendent à leur lycée laïc voilées selon les écrits du Coran, ou encore au travers des débats lors des cours d’éducation civique et citoyenne.
Les sectes fournissent un nouveau prétexte à l’Etat pour intervenir dans la vie privée, et même spirituelle des Français. Maintenant, gare à vous si vos croyances sont estampillées « SECTE ». Le Sénat français a adopté la proposition de loi relative aux sectes jeudi dernier. Il faut dire que le débat court en France depuis quelques années, après les multiples drames du temple solaire (une vingtaine de morts au bas mot), et les polémiques récurrentes sur les témoins de Jéhovah. Dernier épisode en date, un enfant de 14 ans qui refuse une transfusion sanguine, bien qu’atteint d’une leucémie. Son geste lui a certainement couté la vie, mais sa volonté a été respectée. Et l’on ne compte plus les affaires de toutes sortes concernant des viols, des extorsions de fonds, ou encore l’exercice illégal de la médecine. Les « sectes » les plus en vue ? Les Témoins de Jéhovah et bien sûr l’Eglise de Scientologie. Les activités des Témoins de Jéhovah n’ont jamais été illégales, sauf le refus du service militaire, mais qui saurait le leur reprocher ?
Mais il y en a bien d’autres… jusqu’aux groupes catholiques respectueux de la plus pure tradition, comme ceux de l’Eglise Saint Nicolas à Paris, pourtant dépendante de l’Eglise Catholique elle même!
Pour bien nous convaincre de l’immense gravité du problème des « sectes », la commission d’enquête du Parlement a avancé le chiffre de 160.000 adeptes en France, et 100.000 sympathisants. Une quasi armée!

Bref, on voit au travers de ce petit tour d’horizon que les sectes incluent aussi bien des groupes larges mais marginaux dans leurs modes de vie et de culte, que des groupes dangereux, quasi-mystiques, où un gourou amène au meutre, au suicide etc… La définition des sectes ne peut se faire par les crimes qu’elles font commettre à leurs adeptes ou leurs dirigeants, puisqu’on voit bien que tout l’éventail du code pénal existe déja, mais par leur nature religieuse. En même temps, puisque les crimes et délits sont déja couverts par la loi, pourquoi ne pas appliquer la loi ? Et maintenant, comment va-t-on différencier ce qui est « secte » de ce qui ne l’est pas ?

Pour cela heureusement, le Parlement a apporté une réponse. Seront qualifiés de secte les mouvements présentant un faisceau d’indices comprenant:
-la déstabilisation mentale ;
– le caractère exorbitant des exigences financières ;
– l’embrigadement des enfants ;
– le discours plus ou moins antisocial ;
– les troubles à l’ordre public ;
– l’importance des démêlés judiciaires ;
– l’éventuel détournement des circuits économiques traditionnels ;

Hormis le fait que les indices soient pour le moins difficiles à définir et de ce fait sont sujets à toutes sortes d’interprétations, je me suis amusé à les appliquer à l’Etat.
Déstabilisation mentale: par diffusion de fausses nouvelles: réchauffement de la planète, peur de la vache folle, de la fièvre aphteuse, du SIDA, du chômage, bref de tout et de rien, il me semble que l’Etat pratique à très grande échelle la déstabilisation mentale, aidé en cela par les médias qu’il contrôle (chaines de télés publiques et radios, subventions à la presse).
Caractère exorbitant des charges financières: à plus de 55% de dépenses publiques dans le PIB français, il me semble que le caractère exorbitant des charges demandées aux Français n’est pas à prouver. Le train de vie des principaux gourous de la secte étatique reflète d’ailleurs bien le poids de cette charge: palaces somptueux, voyages dans toutes les destinations les plus prisées, avantages en nature innombrables, et bien sûr revenus exceptionnels souvent non taxés, défiscalisés habilement.
L’Education Nationale se charge quand à elle de l’embrigadement des enfants. Cette structure tentaculaire est parfaite dans ce rôle. 99% des professeurs sont acquis corps et âme à la gauche la plus à gauche qui soit, et ils ont parfaitement conscience de leur place stratégique. Ils mettent donc la plus grande attention à diffuser des versions historiques remaniées, expurgées, triturées, afin que la vérité en cours au sein de l’Etat soit bien diffusée dans les générations suivantes. Si cette vérité venait à changer, le conditionnement reçu interdit toute lecture critique de la presse et les informations reçues sont automatiquement assimilées en lieu et place de l’ancienne vérité.
Le discours plus ou moins anti-social: que dire d’un Etat qui stigmatise en permanence certaines catégories, comme le « patronat », ou encore les « riches », pratique à n’en point douter un discours violemment anti-social. Son but ? Détruire la société telle qu’elle serait si l’Etat n’y intervenait pas: les riches sont donc honnis, comme les familles, élément de base de toute société (hormis quelques sociétés tribales). Autoriser l’avortement des filles de moins de 16 ans (!) sans en référer aux parents par exemple va dans ce sens.
Les troubles à l’ordre public: quelle contradiction pour l’Etat qui devrait être garant de l’ordre de justement se retrouver fauteur de troubles. La politique nucléaire de l’Etat a ainsi causé des manifestations nombreuses dans les années 70. Mais cela n’est rien. Pensez plutôt à la politique inconséquente de construction de HLM partout en France et d’immigration forcenée: résultat ? Délinquance, violence!
L’Etat participe aussi aux troubles à l’ordre public en apportant son soutien aux groupes qui gênent la vie en société: grévistes de la SNCF, de la RATP, de l’Education Nationale. Bref, l’Etat est un fauteur de trouble permanent pour les français.
Les démêlés judiciaires de l’Etat ne sont pas à compter. Les hommes politiques ont tous, y compris notre Président M. Chirac, des casseroles innombrables. Certaines font plus de bruit, parce qu’elles sont portées par des hommes dits « de droite », mais à gauche elles existent aussi. Il n’y a qu’à se souvenir de la période faste des années 80 avec les affaires URBA/GRACO: tout le monde a trempé, et à cette époque, le Secrétaire Général du Parti Socialiste n’était autre que Lionel Jospin, actuel premier Ministre et peut être futur Président!
Quand à l’Etat en tant que personne morale, les procès contre l’Etat sont eux aussi légions. Les défaillances de l’Etat censé nous protéger ont conduit de nombreuses personnes à se retourner contre lui. Du sang contaminé à la vache folle, l’Etat traîne aussi ses casseroles!
Détournement des circuits économiques traditionnels: ah…. EN voilà un thème que j’apprécie. Que fait l’Etat par ses interventions permanentes: lois, décrèts, réglements expropriations! Tout cela n’a qu’un but: détourner l’argent des poches des citoyens (sujets), vers leurs élus (maîtres). L’Etat s’accapare de larges parts des ressources des citoyens les laissant souvent dans une misère qui forcément fait d’eux une clientèle toute trouvée.

Pour que l’Etat soit déclaré secte, il faudrait quelques indices supplémentaires: que l’Etat porte atteinte physiquement aux sujets. Si l’Etat ne porte pas atteinte à ses sujets, c’est peut être que le système de pression est déja assez bien réglé: pas besoin d’envoyer la police pour extorquer le salaire d’un homme. La menace est suffisante, quand la propagande n’a pas marché. Il faudrait aussi que l’Etat tente d’infiltrer les pouvoirs publics, mais là, on pourrait plutôt retourner l’indice en déclarant que l’Etat tente d’infiltrer la société civile. Et c’est déja fait: associations subventionnées, presse baillônée par les subventions, économie gangrénée par les entreprises publiques et les marchés publics.

Je crois donc pouvoir dénoncer l’Etat français comme étant une secte. Alors pourquoi attaquer les autres sectes ? Tout simplement parce que l’Etat se fonde sur le monpôle, le pouvoir sans partage: les sectes sont des concurrentes… à éliminer!

Et si vous croyiez naïvement que la liberté de culte était garantie par la Constitution ou autre, détrompez vous: « toutes les croyances sont respectables, à condition qu’elles s’exercent dans le respect des lois de la République » (source: texte officiel). Tout est dit.

Alors puisqu’il faut se débarasser des sectes, il faut bien trouver des moyens juridiques. Et comme les victimes sont consentantes, sans quoi elles porteraient plaintes, elles trouveraient une aide ou les articles de loi existants permettraient d’agir, il faut inventer de nouvelles lois.
La loi précédente disait en substance que «  l’abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de la situation de faiblesse soit d’un mineur, soit d’une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de son auteur, pour obliger ce mineur ou cette personne à un acte ou à une abstention qui lui sont gravement préjudiciables, est puni de trois ans d’emprisonnement et de 2.500.000 F d’amende « . Problème! Il faut rajouter à cet article de loi que les critères de vulnérabilité soient étendus à… toute personne en fait: les sectes recrutent aussi bien dans des milieux où les personnes sont « aisées », cultivées, structurées etc… Le Temple Solaire en est la cruelle démonstration: tous managers, chef d’entreprise etc… Des notables!
En fait, l’extension de cet article permettrait de se passer du consentement des « victimes » pour attaquer un groupe en le déclarant secte. C’est donc la voie qu’a choisi Nicolas About, rapporteur du texte: désormais il s’agit d’abuser « d’une personne en état de sujétion psychologique ou physique résultant de l’exercice de pressions graves ou réitérées ou de techniques propres à altérer son jugement« . Et voilà le tour est joué.

Sur d’autres plans, il existe aussi de nombreux services de l’Etat susceptibles de « traquer la secte »: « les services de police et de gendarmerie, les directions régionales du travail et de l’emploi, les directions départementales de la protection judiciaire de la jeunesse, les inspecteurs d’académie de l’éducation nationale et de la jeunesse et des sports… ». Un exemple ? En France quelques 6000 enfants suivaient une scolarité hors cadre, à la maison. Interdit désormais. Le fait de ne pas inscrire l’enfant dans un établissement d’enseignement est une infraction pénale. Si l’enfant est inscrit dans un établissement scolaire « hors contrat », c’est à dire hors de l’autorité administrative, il faudra subir des contrôles intempestifs pour l’établissement et des examens périodiques pour les enfants. Les sectes ne pourront pas garder les enfants à la maison… mais l’enseignement libre est mort.

Malgré quelques timides réactions, étouffées dans la clameur de soulagement général du peuple menacé par les sectes, la loi est donc passée.
La liberté de penser a encore reculé en France.

Berlusconi, Duce ?

Jorg Haider est un homme aux penchants discutables, parait-il. Bien évidemment, personne ne s’intéresse à son programme: les journalistes n’informent pas en France. Ils sont en service commandé. Jorg Haider avait quelques dispositions libérales dans son programme. Il avait aussi quelques mesures contre l’immigration fleuve qui submerge son pays. Assassinat médiatique en France.
Aujourd’hui, voici venu le tour de Berlusconi! Silvio Berlusconi est un entrepreneur italien. Il a fondé un empire médiatique, avec notamment son fleuron, la « Cinque », chaine généraliste qui domine le paysage audiovisuel italien.
Il possède aussi un club de foot: le Milan A.C. Pas n’importe quel club: sur les 15 dernières années, il a trusté non seulement les titres nationaux, mais européens. un club victorieux, toujours aux premières places. Comme son propriétaire, Il Cavaliere comme on l’appelle en Italie.

Un homme qui réussit comme ça, c’est forcément suspect, surtout en Italie. Alors des procès ont été tentés… peine perdue, il est blanc comme neige! Pas de liens avec la Mafia, pas de fraude fiscale, pas d’entourloupes quelconques!
Il a monté son empire à la force personnelle, au travail, à la persévérance. Un vrai businessman. Un exemple. Mais pas pour tout le monde: ce qu’il a fait, c’est à dire créer énormément de richesses et en garder un peu pour lui, c’est MAL pour les socialistes de tout bord.

Son positionnement politique n’arrange rien: il est de droite. Il défend des valeurs simples, comme la famille (normal pour un italien non ?), la liberté (en règle générale). Voilà bien des atteintes aux droits des socialistes à réglementer l’économie et à embrigader les enfants par l’école! Et tous ce sont jurés d’avoir sa peau!

En France, des sujets sont régulièrement traités sur le « cas » Berlusconi. Est-il normal qu’un magnat de la presse possédant 3 des 6 chaînes nationales italiennes puisse se présenter aux élections ? Ses alliés politiques sont-ils à droite de la droite ? A-t-il des liens avec la Mafia ?
Nos médias laissent soigneusement planer le doute. Versez du mensonge, il en restera toujours quelque chose…. et puis pas de fumée sans feu non plus!

Aujourd’hui c’est au tour d’Alexandre Adler, soi-disant historien réputé et journaliste, mais surtout gauchiste de premier ordre, de s’attaquer à Berlusconi. Sur le site de tf1, première chaîne nationale française, s’affiche l’éditorial qui compare Berlusconi à Mussolini.
Allons-y gaiement!

« La gravité du cas Berlusconi ne tient pas non plus vraiment à son système d’alliances: l’effondrement du système politique démocratique […] avait provoqué une poussée électorale néofasciste sans précédent en Italie, car la Ligue lombarde, au Nord, avait tout d’un mouvement subversif d’extrême droite, raciste, xénophobe, parfois antisémite et ardent partisan du rétablissement de la peine de mort, de la suppression des principaux impôts, et à présent sympathisant de Haider »
La Ligue Lombarde, les lecteurs du premier jour du Québecois Libre connaissent: une aile libertarienne, sécessioniste, une aile un peu nationaliste, le tout nettement à droite. Pas recommandable du tout çà! Allez hop, ni une ni deux: ce sont des extrêmistes fachistes xénophobes, et en plus ils sont libéraux. Pratique le mensonge, les raccourcis: quand vous lisez ce genre de discours, lisez le à l’envers: ils sont libéraux donc pour celui qui l’écrit ils sont fachistes. Car préférer la famille à l’Etat pour éduquer les enfants c’est fachiste! Et bien non justement au sens propre du mot fachiste, c’est le contraire qui l’est, mais bon, passons, le mot n’est là que pour discréditer.
Je ne m’étonne absolument pas de la proximité de la Ligue avec le FPO (parti de la liberté autrichien) de Jorgh Haider. Ils ont bien des points communs. En France ils seraient du coté de Charles Millon politiquement.

Au-delà de son soi-disant fascisme, ou même du soi-disant facisme de ses alliés, un autre problème est posé par Berlusconi: il brise le monopôle des politiques! Il ne vient pas du sérail, il n’a pas passé des années à magouiller, à tremper dans les embrouilles politico-mafieueses. Et cela c’est un danger pour les hommes politiques européens qui ont fait un métier de l’engagement politique. Il fait peur car il ouvre un dangereux précédent: un non politicien deviendrait élu.

Il est intéressant de noter que le Conseil Constitutionnel italien avait tenté de censurer sa candidature en arguant du fait qu’il peut utiliser ses canaux de télévision pour diffuser sa propre propagande, qu’il avait donc un pouvoir sur l’électorat etc… Tous les citoyens ne sont donc pas égaux ?
il faut noter qu’en France ce problème a été réglé: sur 6 chaînes, une seule fait de l’ombre au public, et son propriétaire, Martin Bouygues est issu des travaux publics, trop dépendant de l’Etat pour ne pas dévier de la ligne gouvernementale. Et puis d’ailleurs, il y des lois qui garantissent l’accès à la télévision pour tous les partis, en fonction des résultats obtenus aux élections (comme pour le financement).
La démocratie est donc sauve en France.

Les positions des médias sont de plus en plus dures vis à vis des leaders de droite, ou en règle générale contre tous ceux qui défendent des idées de liberté. José Maria Aznar n’avait pas bénéficié d’un battage médiatique aussi intense quand il est arrivé au pouvoir, en succédant à Felipe Gonzalez, mais qu’adviendrait-il aujourd’hui ? Comparaison à Franco ? Menaces de boycott de l’Espagne ?
L’Europe médiatique est très nettement à gauche, et visiblement cela s’accentue.

Souhaitons tout de même bonne chance à Silvioo Berlusconi, et qu’il applique son programme sans se soucier des critiques.

L’Assemblée sous Viagra

Il existe des sujets qui troublent tout être humain à un moment ou un autre: les problèmes sexuels. Difficile d’en parler, de soigner, même si le sujet est couvert tant et plus par les médias.
Alors pour nous aider, les députés se réunissent. Les hommes politiques ne sont jamais à court d’idées quand il s’agit de trouver de nouveaux fromages. Voilà plusieurs semaines, je parlais du « scandale du sel« . Le prétexte de la semaine: rien de moins que le sexe.

Le problème est celui des « pannes » sexuelles, et de l’utilisation du Viagra. Les débats avaient été vifs autour de ce produit en France au moment de sa sortie. Et maintenant que 400.000 personnes en prennent régulièrement, ce n’est plus de vie privée ou de sexualité qu’il s’agit mais de santé publique. Dès lors, c’est un sujet de débat légitime à l’Assemblée.

Bien sûr, en pareil cas, il ne faut pas limiter la discussion aux quelques députés qui n’auront pas honte de se présenter à un débat aussi « stérile » (pardonnez le jeu de mot). L’organisateur (mais qui est il au fait ? pourquoi taire son nom ?) a donc pris soin de distribuer les invitations: médecins, économistes, élus. Autant je comprends que la première catégorie soit présente, étant donné le caractère médical de la chose, les économistes ils sont toujours là puisque qui dit Etat dit impôts donc il faut bien un statisticien/économiste, mais les élus! Peut être sont ils plus sujets que d’autres aux troubles sexuels ? Ou tout simplement on se fait plaisir et on invite son copain de campagne (électorale) ?
Stratégie des miettes encore une fois, car toutes les personnes invitées se souviennent de leur bienfaiteur, qui leur a donné une tribune, une considération, et aussi quelques coupes de champagne. Et le geste est gratuit pour le député… Comparé aux coupes de champagne, la perspective de devenir « Président de la commission de l’assemblée sur le sexe des français », ce sont bien des miettes qui sont distribuées au travers des invitations.
Bref.

Pour alimenter le débat, un premier thème: faut il rembourser le Viagra ? Cela couterait 175MF à la « collectivité ». Pas cher donc, dixit l’économiste! Mais le débat est ailleurs (comme dans X Files!): « Le débat est plutôt un problème de société, de savoir si la collectivité doit payer pour les troubles sexuels des hommes ou si les gens doivent payer eux même? c’est beaucoup plus un débat philosophique ou social qu’un débat strictement économique. »
Philosophique ? Mais qu’y a t-il de philosophique ??? La collectivité devrait payer quoi ? Quand on vieillit, il y a certaines choses qu’on ne peut plus faire comme avant! Courir, porter de lourdes charges, passer 56 heures debout d’affilée (c’est long, je vous jure!), et aussi… faire l’amour. C’est triste, mais c’est ce qu’on appelle la VIE.
Il est un fait établi que nous avons tous des capacités largement différentes autant physiques qu’intellectuelles. Pourquoi ne pas chercher dans le même cadre de raisonnement à dire qu’après tout ceux qui sont plus petits ont droit à des talonnettes et les chauves à des moumoutes (perruques) ?
D’ailleurs on pourrait montrer que les gens plus grands ont des salaires plus élevés, pour justifier un impôt grand qui payerait les bottines à petit! Avec des quotas de taille, un impôt progressif etc!

J’imagine qu’avec un sujet aussi ridicule les députés sauront tenir plusieurs jours à discourir et écouter des médecins tous fiers de passer devant l’assemblée.
Moi je vais tâcher de profiter de ma jeunesse pendant qu’il en est encore temps, et laisser ce genre de sujet pour le moins scabreux aux soi-disants sages de l’assemblée.

Perspective libérale

Après un dérapage sur Danone et autres, voilà que Madelin reprend sa croisade libérale. Ce matin sur LCI il commentait les décisions destructrices de Mme Guigou qui prétend empêcher les licenciements. Son pari présidentiel va-t-il permettre d’ouvrir un vrai débat sur le libéralisme ? Alain Madelin, président de Démocratie Libérale, est candidat à la prochaine élection présidentielle en France. Dans le paysage politique actuel, il est le seul qui ose se prétendre libéral, et parfois il défend même des thèses libérales. Cela lui vaut bien d’être caricaturé comme le petit toutou des américains et de la World Company.

Sa position de candidat l’oblige à être présent médiatiquement, et voilà quelques jours, il dérapait en rappellant aux entreprises leur responsabilité sociale et autres inepties. Aujourd’hui il corrige quelque peu le tir, et sa crédibilité y gagne.

Son analyse politique de la situation de M. Jospin est claire: après son échec des municipales, le gouvernement Jospin essaye de regagner des parts de marché à gauche. Empêtré dans la rigueur budgétaire que Jospin doit faire sienne et tirailler par sa gauche qui réclame toujours plus de lois de textes et d’interdits, Jospin est bel et bien pris au piège.
Les déclarations de Guigou et son plan anti-licenciements s’inscrivent bien dans cette logique. Le danger à court terme d’une baisse de popularité combinée avec la guérilla du PCF et autres gauchistes acharnés (Lutte ouvrière et Ligue Communiste Révolutionnaire) conduit le gouvernement à sacrifier les ressources futures de croissance et à scléroser l’économie.
On voit bien que l’horizon de M. Jospin se rétrécit: avec de telles mesures il pourrait bien faire éclater des plans de licenciements par simple anticipation de la loi, et casser le moral des français un peu plus. Et au final, détruire la belle croissance sur laquelle il compte pour être élu.

M. Madelin a donc décidé enfin de s’engouffrer dans la brèche: une économie libre, c’est forcément une économie en mouvement. D’abord, il défend Danone: « il n’y aura aucun licenciement sec chez Danone« . Ah, enfin une vérité rétablie: Danone va réellement faire un « plan social » au sens de planification. Les employés licenciés vont bénéficier de tout un éventail de formations, de possibilités de reclassement, tout cela pour un coût faramineux de 2MF par employé. On est bien loin du capitalisme sauvage qui exploite puis jette les ouvriers malheureux. Quand à Marks & Spencer, d’un revers de la main M. Madelin balaye la question: « c’est une entreprise qui perd de l’argent, c’est comme çà« . C’est la vie économique, non ? Les entreprises ne sont pas éternelles, elles se créent, servent leurs clients, ont des problèmes, disparaissent, revivent, sont rachetées…. Pour avoir une formation orientée « business », je sais très bien que l’éventail des situations d’entreprise est infini, et que les mesures appropriées sont parfois hélas de licencier, ou de se séparer d’une activité. Mais pour que les entreprises créent des emplois, il faut d’abord qu’elles soient libres de le faire: « si nous sommes dans la perspective de retrouver le plein emploi, c’est grâce aux libertés économiques« .

M. Madelin n’est pas né de la dernière pluie et il sait aussi que cette liberté s’accompagne aussi de restructurations. Celles-ci sont forcément dures pour les employés, mais les entreprises sont conscientes de l’impact médiatique: le plan de Danone est « le plus avantageux » qui ait été fait il y a peu. Le plan Guigou n’apporte rien de plus à ce qu’a fait Danone. Le capital image de la marque est en jeu: ce n’est pas aux politiciens d’apprendre à Mr Riboud (PDG de Danone) son métier.

Sur la question de la loi sur la sécurité prévue par Mr Vaillant, M. Madelin constate que la réaction du gouvernement à un problème est toujours la même: on va légiférer. En l’occurence, la loi doit soumettre à autorisation préfectorale l’ouverture d’un magasin de chasse, seules armes licites en France. La polémique a enflé depuis qu’une grande surface spécialisée a ouvert, entre deux cités rivales. De nombreux incidents ont émaillé la « rivalité » des deux cités, et le centre commercial situé entre les deux est un terrain d’affrontement privilégié. La guerre des gangs a fait un mort, 14 ans, au fusil à pompe, avant l’ouverture du magasin. L’ouverture est sensée permettre aux bandes de s’armer… mais c’est oublier qu’il faut un permis de chasse pour acheter une telle arme, et que ce permis n’est délivré qu’après multiples examens, vous en vous doutez bien. Là encore, M. Madelin préconise une solution simple: responsabiliser les parents, les mineurs qui commettent des délits, et bien évidemment, commencer par appliquer les lois qui existent.

Espérons que M. Madelin saura se faire entendre avant les prochaines élections, car s’il ne sert que d’épouvantail commun à la fausse droite, la vraie gauche et l’ultragauche, alors le résultat sera à l’inverse de l’espoir suscité par sa candidature: donnez une perspective libérale à la France.

Médiatons un peu

Parce que l’administration française a tellement grossi, qu’elle est devenue si complexe, et que les conflits sont devenus si fréquents, voici les Médiateurs de la République.
L’administration… Rien qu’en écrivant le mot, mon sang se glace.
Cette année, j’ai eu plusieurs fois affaires à l’administration. Pour la « Sécurité » sociale d’abord: un feuillet simple, à remplir et retourner avec un chèque, à la scolarité de mon école. Les informations demandées ? Mon adresse… raté je n’en avais pas de fixe! Ma date de naissance ? Ah, ça oui je connais. Mon précédent numéro de sécurité sociale… pff bon j’ai ma carte d’assuré social de l’année précédente ouf! J’ai quand même mis un mois à la remplir, je n’y arrivais tout simplement pas. Je sais à quel point il est difficile de revenir ensuite sur la moindre erreur et quand le dit papier doit être validé pour valider mon inscription à l’école, ça prend une tournure désagréable si je fais des erreurs.
La deuxième fois, j’ai laissé la tâche immense de remplir le dossier de demande d’allocation logement à ma très chère. Ouf! Sachant que je mets un mois par feuillet, j’aurai pris 4 ou 5 mois probablement!

Et maintenant imaginons que la Caisse d’Allocation Familiale prenne du retard dans les versements ou refuse de verser ma subvention ? Ahhh! Grande question!
Il va falloir entamer une procédure, vérifier que je ne suis pas au-dessus d’un seuil quelconque etc… Bref, bienvenu dans les méandres de l’administration. Une subvention perdue, passe encore. Imaginons maintenant que vous faites face au fisc, et que celui-ci vous demande tant de centaines de milliers de francs. Situation on ne peut plus inconfortable, n’est ce pas ?
Vous avez oublié telle signature ? Telle facture ? Vous n’avez pas rempli le formulaire x374 ? Votre permis de construire n’est pas valide selon l’article C345 du code de l’urbanisme que vous avez bien sur lu car nul n’est censé ignorer la loi ? Je me souviens avoir lu à ce sujet un aveu d’un ancien préfet: un de ses adjoints lui disait qu’il pouvait refuser tous les permis de construire demandés parce que lui était spécialiste du code de l’urbanisme. Du propre aveu de cet homme, aucune maison construite en France ne répondrait à tous les critères édictées. Mais si en face de vous se dresse un fonctionnaire tatillon ?

Dans ce cas, la solution est de se tourner vers son avocat. Vous n’en avez pas ? Dommage. Vous irez seul devant le tribunal. Mais pas n’importe quel tribunal. La France est la reine des justices d’exception. Il y a les tribunaux de commerce, les tribunaux administratifs, le tribunal pénal… Dans le cas présent il va falloir affronter le tribunal administratif.
Je dis bien affronter car face à l’administration, fiscale notamment, il s’agit bien à l’accusé d’apporter la preuve de sa non-culpabilité. Et les juges du tribunal sont tous fonctionnaires. Et ils appliquent le droit créé par l’administration. Que forcément vous ne connaissez pas. Vous êtes dans la gadoue quoi (pour rester poli)!

Comme l’Etat ne cesse d’augmenter le nombre de lois de décrets, de réglements, de circulaires, de directives et je ne sais quoi encore, vous comprendrez que de tels conflits deviennent de plus en plus fréquents!
Et comme les lois sont toujours plus complexes et inacessibles au commun des mortels, les administrés sont bien face à l’administration de « Brazil ». Nous sommes impuissants, noyés dans l’arbitraire et les réglements.

Le phénomène est devenu assez inquiétant puisque désormais il existe un nouveau métier: Médiateur de la République.
Pour éviter un engorgement des tribunaux, le médiateur doit trouver une solution avant. Il ne fait pas partie de l’administration lui même, et à ce titre il n’est pas partie lorsque la situation lui est soumise. Il n’est pas non plus spécialiste du droit de tout et n’importe quoi, et il doit donc négocier, sur la base du bon sens et de la recherche du compromis.
La fonction des médiateurs est donc très précieuse. Et comme le service est gratuit… on en manque!

On voit au travers de ce petit exemple une illustration de la loi des calamités: l’Etat crée un trouble. Excès de loi, arbitraire administratif. La solution des médiateurs est en elle même une bonne idée, et ce n’est pas une nouvelle calamité. Pourtant, tout indique que ces nouveaux para-fonctionnaires vont bientôt devenir une calamité eux aussi… D’abord parce qu’ils rendront la calamité précédente « supportable », ensuite parce que tout service créé par l’Etat est destiné à enfler.

Et déja les médiateurs se plaignent du « manque de moyens »… Heureusement l’ambition des médiateurs n’est pas de devenir une administration nouvelle… jusqu’à nouvel ordre!

Insécurité, lois etc.

Daniel Vaillant, Ministre de l’Intérieur français, était invité du Grand Jury RTL/Le Monde/LCI dimanche soir. Ses déclarations contiennent quelques perles: sur l’insécurité, le rôle de l’Etat etc…
Un florilège d’idées socialistes! Tout en langue de bois, le Ministre de l’Intérieur s’en est donné à coeur joie au cours de l’heure d’interview(*). Pour mon grand malheur, j’écoutais la radio à ce moment là. Je ne peux entendre de bêtises sans réaction. J’ai donc relevé quelques points qui montrent à quel point l’esprit de ce pauvre homme est embrouillé.

L’indignation sélective: concept nouveau pour vous ? Je vous explique: il existe différentes catégories de gens. Pour les socialos-démagos qui nous gouvernent en France, les riches sont intrinsèquement mauvais. Le marxisme inculquée pendant leur jeunesse et ressassé à longueur de journée est clair: le riche est riche car il exploite le pauvre. Le pauvre est toujours plus pauvre, le riche toujours plus riche. Le riche est donc méprisable par essence.
D’où l’indignation sélective du ministre quand il parle de l’insécurité en France: « D’abord l’insécurité est un drame vécu par les Français particulièrement ceux qui vivent dans les quartiers populaires« . Quand l’un de mes meilleurs amis se fait cambrioler, que les voleurs font leurs besoins sur son tapis, qu’ils prennent soin de rouler ensuite (!), le drame pour lui est ressenti de façon toute particulière. Toutes les victimes devraient avoir droit à la considération, non ?

Il existe des solutions moins étatistes que d’autres: par exemple pour la police, il serait tout à fait possible de mettre celle-ci à disposition des mairies, au plus près du terrain. Il faudrait créer des polices municipales, chargées de faire régner l’ordre, et dotées de pouvoir de police judiciaire. Actuellement les policiers municipaux ne portent pas d’armes, et sont réduits à faire des PV pour stationnement gênant. Inefficace, inutile, néfaste.
Pourtant, dans un système décentralisé, il y aurait un perdant: le ministre de l’intérieur. Et M. Vaillant de déclarer que municipaliser la police ce serait « la pagaille« . Pourquoi ? Parce que bien entendu seul une autorité centrale peut décider de tout pour tout: l’Etat central est omniscient, et il faut qu’il soit omnipotent pour exploiter cette science!

Même si M. Vaillant a confiance dans son ministère, il n’oublie pas qu’il existe autre chose dehors: société civile. Alors puisque les gens se plaignent de l’insécurité grandissante, c’est de leur faute! « Chacun doit prendre sa part à cette lutte pour produire de la sécurité, pour produire de la tranquillité« . Et voilà: le problème n’est plus le sien. Pourtant ce même homme nous interdit de nous protéger: pas d’armes en vente, même pas de gaz lacrymogène. Nous sommes donc dépendants de lui pour notre sécurité, mais par un petit tour de passe-passe réthorique, c’est notre faute si ça va mal.

Concernant la compréhension du marché, M. Vaillant nous montre comment il estime la demande sur un marché: « 3.3% consacrés à la police et à la gendarmerie dans le budget total de la nation. […] ça n’était pas énorme au regard de la demande forte de sécurité, l’attente sociale… ». Et voilà!
Vous êtes perdus ? Où est la méthode ? Bah c’est simple, faites comme lui: on dit un chiffre et ensuite dites vous que ce chiffre représente votre pouvoir personnel. Maintenant, vous êtes avides de pouvoir. Quel pouvoir voulez avoir ? Si vous ne pouvez pas donner de chiffre, dites au moins que vous avez ressenti une « attente sociale ».
Privatisez les services de sécurité et les municipaliser permettrait de régler à la fois l’offre et la demande, même de façon imparfaite. Les municipalités offriraient un service de base dans une zone donnée, à un prix qui serait visible, accessible, et surtout soumis à la concurrence. Combien voulez vous de rondes par heure ? Objectif de réussite ? Une compagnie sous contrat se devrait de fournir des chiffres aux citoyens-consommateurs. A titre d’exemple, la Police Nationale ne sait pas combien il y a de policiers en service le jour et la nuit en France. Une enquête du Point avait montré que sur 100.000 policiers, 5000 patrouillaient effectivement… Si les citoyens estiment que le service rendu n’est pas suffisant, pourquoi ne pas louer des services complémentaires ?Dans le cadre de quartiers gérés collectivement (ce n’est pas un gros mot, même quand on est libertarien!), rien n’empêcherait de louer des vigiles comme aujourd’hui certaines communautés s’équipent de vidéo surveillance ou de murs d’enceinte.
On verrait donc des prix, des vrais.
L’absence de marché signifie l’absence de prix. On ne saura jamais à quel point les français veulent dépenser pour leur sécurité tant que ce secteur ne sera pas privatisé.
M. Vaillant ne saurait pourtant remettre en cause le rôle de l’Etat dans ce domaine: « je crois que c’est du devoir de l’Etat, il est normal que les Français se tournent vers l’état.« . L’Etat notre sauveur. Le marché ? N’en parlons même pas. D’ailleurs des trois journaliste qui interviewaient le ministre ce soir là, personne n’y a pensé…Car eux aussi tombent dans les mêmes travers que le ministre.

Bref, voilà comment une heure, un ministre peut nous donner sa vision de la société: il existe des catégories diverses de population. Malgré tout, elles doivent subir le même service partout: l’Etat central est le seul à pouvoir nous sauver. Et pour cause il nous a enlevé tous moyens de nous prendre en charge nous mêmes. Le comble ? C’est que ce qui nous arrive c’est de notre faute!

(*): Le texte de l’interview se trouve en intégralité ici.