Lettre ouverte à Alain Madelin.

Je tire de http://cerclesliberaux.com/la_lettre_des_liberaux/02_03_2007/ un éditorial de Alain Madelin, candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2002, où il stigmatise deux arguments … entendus pour tous les principaux candidats à l’élection présidentielle actuelle :

1) il faut détaxer le travail,
2) il faut alléger les charges patronales.

Et Alain Madelin de formuler dans cet éditorial du 2 mars 2007 trois critiques fortes à leur encontre. Je les reprends ci-dessous en substance étant donné que je les partage en grande partie.

1) Le travail n’est pas taxé ! Le concept de « taxation du travail » mérite d’être démonté.

1.A. Les salariés paient des cotisations d’assurance qui ont une contrepartie de prestations.
Les «charges sociales» sont en réalité des «cotisations sociales» à des «assurances sociales» obligatoires ouvrant droit à des prestations (maladie, chômage, retraites…). Elles constituent dans la tradition socialiste française un « salaire différé » et non un impôt ; un achat de couverture maladie ou de prestations de retraites.

On pourrait d’ailleurs imaginer que le salaire complet soit versé aux salariés qui paieraient directement leurs cotisations à des régimes d’assurances maladies ou de prévoyance retraites, tenues par un cahier des charges assurant la péréquation nationale.
Les cotisations d’accidents du travail se doivent d’être à la charge de l’entreprise responsable de la sécurité du travail.
L’assurance maladie et la préparation de la retraite devant rester financées par des cotisations clairement payées par les personnes disposant d’un travail.

1.B. Rompre ce lien serait dangereux.
Sortir de la logique des cotisations sociales n’est pas sans risques.
S’en remettre à l’impôt, c’est considérer que votre couverture sociale n’est plus payée par vous, mais par le lointain et nébuleux budget de l’Etat.
C’est distendre un peu plus le lien entre les sommes que l’on paie et les services d’assurance et de prévoyance que l’on consomme. Ceux-ci vous sont dus par l’Etat.
Quand aux services payés par vous, se substituent des services payés par les autres, l’esprit de responsabilité (à l’origine de nos mutuelles et de nos assurances sociales), ne peut que se détendre. L’esprit de revendication se voit encouragé.

2) le concept de « charges sociales » mérite aussi d’être démonté.

Les « charges sociales » font partie du coût global du travail.
Seul compte économiquement pour l’entreprise le coût total du travail. Or à niveau de développement économique et social comparable, les chiffres montrent que les pays où les cotisations patronales sont les plus fortes sont aussi ceux où les salaires sont les plus faibles et qu’inversement dans les pays où les cotisations sont faibles les salaires bruts sont plus élevés.

Une approche plus conforme à la réalité économique conduirait à supprimer la fiction de «charges patronales» par une «feuille de paie vérité», rendant visible le salaire complet. Pour un salaire brut de 100 donnant lieu à 20 de cotisations salariales et 40 de cotisations patronales, passons à 140 de salaire super- brut donnant lieu à 60 de cotisations (exclusivement salariales).

Cf. par exemple sur ces points http://blog.georgeslane.fr/category/Le-retour-de-la-societe-civile/page/2 et http://blog.georgeslane.fr/category/Economie-europeenne/page/8

Le coût du travail ne changera pas, le salaire net non plus et les ressources des organismes sociaux pas davantage.

3) En fait d’allègements, ce que les candidats proposent tient du fusil à deux coups.

3.A. C’est, d’une part, un transfert de charges.
L’étatisation de notre système d’assurances sociales repose sur l’idée qu’en matière d’assurance maladie la base professionnelle des cotisations ne peut suffire à assurer la solidarité, compte tenu du nombre élevé de personnes non couvertes par des cotisations que l’assurance maladie doit prendre en charge.
Le MEDEF d’ailleurs, ne manque plus une occasion de dire que l’assurance maladie relève de la solidarité nationale et, à ce titre, d’un financement fiscal, sans bien réaliser qu’il participe ainsi au mouvement d’achèvement de l’étatisation de notre système d’assurance maladie.

Or, s’il est raisonnable de distinguer la solidarité nationale payée par l’impôt, de l’assurance ou de la prévoyance payées par des cotisations, on se doit alors d’ attribuer à la solidarité
– le régime des prestations familiales (on ne s’assure pas contre le «risque» d’avoir des enfants !),
Рles prestations li̩es aux handicaps,
– le financement compensatoire de ce que l’on a longtemps appelé les «charges indues» des couvertures de certaines catégories de non cotisants imposés par l’Etat au régime d’assurance maladie.
La CSG constitue la base naturelle de financement de cette solidarité nationale.

Cette fiction des charges patronales conduit à de multiples exonérations pour encourager à travailler moins (les 35 heures), à embaucher chez certaines catégories plutôt que d’autres, ou compenser les hausses politiques artificielles du SMIC.
Si certaines promesses électorales sont tenues, d’autres exonérations fiscales et sociales, relatives aux heures supplémentaires leur feront pendant pour encourager cette fois à travailler plus.

Ainsi si au Danemark les cotisations sociales ont été largement transférées sur la TVA (25%), cette augmentation des prix a été tout naturellement compensée par des salaires plus élevés.

3.B. D’autre part, les candidats proposent une augmentation de la fiscalité du consommateur final.
En effet, il y a le plus souvent en ligne de mire, deux propositions :
Рune TVA sociale qui permettrait de faire payer les produits import̩s,
Рune taxation ̩cologique pour faire payer la pollution.
Dire que l’on taxe les produits importés ou que l’on va taxer la pollution, c’est cacher que l’on fera payer le consommateur final.

Telles sont en substance les idées d’Alain Madelin qui conclut en ces termes :

Nous vivons hélas dans un monde de faux semblants où, à force de faire mentir les mots (détaxer le travail, faire payer la pollution ou les produits importés….), on perd le sens des réalités.

Oui, Monsieur le Ministre, le sens des réalités est perdu par une majorité de gens vivant en France à l’instigation du marché politique.
Mais cela est la conséquence lancinante du coup d’Etat des années 1945-46 instaurant l’organisation obligatoire de sécurité sociale que vous dénommez « système d’assurances sociales » (voir aussi les billets de La Page Libérale sur le sujet et, entre autres celui-ci).

Je viens de le résumer fidèlement : vous dénoncez trois faux semblants avec justesse et je ne saurais qu’apprécier votre remarque – essentielle – relative aux mots qu’on fait mentir, vieille technique socialo-communiste qui continue à faire des ravages.

Malheureusement, et en conséquence, je suis étonné par deux de vos propos, étroitement liés, l’un sur « Les salariés qui paient des cotisations d’assurance qui ont une contrepartie de prestations » et l’autre sur « Rompre ce lien serait dangereux. »

L’organisation obligatoire de la sécurité sociale vous crèverait-elle donc les yeux ?
L’organisation obligatoire de la sécurité sociale n’a rien à voir avec un système d’assurances sociales.
Et en tout premier lieu, elle se moque du lien technique que feraient exister les assureurs entre les risques courus qu’ils cherchent à évaluer le plus exactement possible, les cotisations qu’ils demandent et les prestations qu’ils s’engagent à fournir au cas où… si nous étions dans un tel système.
La raison prétendument morale en est simple : pour les communistes de 1945-46, il fallait, bien au contraire, empêcher d’établir tout lien car « Ã©tablir un lien aurait nécessité d’entrer dans l’intimité de chaque assujetti » ! Ce qu’ils jugeaient inconcevables car discriminatoires.

Le lien que vous ne voulez pas voir rompu, Monsieur le Ministre, est justement à classer dans la rubrique des faux semblants que vous dénoncez avec raison et est peut-être l’un des plus toxiques qui puissent exister. Une preuve en est qu’il vous crève les yeux.
Sauf à dénommer « lien » le face-à-face de connivence des hommes de l’état et de ceux des syndicats qui conduit à la fixation arbitraire des cotisations obligatoires et des prestations, le lien ne saurait être rompu car il n’existe pas.

Encore un effort Monsieur le Ministre.
Ne mettez pas de points de suspension dans la parenthèse de la conclusion de l’éditorial et remplacez-les simplement par « organisation de sécurité sociale obligatoire ».
Auparavant, n’employez pas l’expression « assurances sociales » à la place de « organisation de sécurité sociale obligatoire ».
Ainsi, vous appellerez un chat un chat et contribuerez à ce que les Français retrouvent le sens des réalités.

Un grand dessein

Je suis de très loin la campagne électorale présidentielle, n’ayant que faire de l’agitation guignolesque (et hélas à mes frais) des divers pitres, mais l’un d’eux a commis ceci:

« Si on cherchait un mot qui dise ce que la France devrait être, on devrait l’appeler Réunion »

L’auteur est l’inénarrable Bayrou, l’homme de droite et de gauche à la fois (c’est assez simple en France vu la distance entre la droite et la gauche). Le futur de la France selon Bayrou:

Quel beau projet pour la France, M. Bayrou. Nul doute qu’élu vous ne tarderiez pas à tout mettre en oeuvre pour y arriver.

A mort les vendeuses

François Bayrou a dit:

« Quand on a besoin d’un salaire pour élever les enfants et qu’on est seule, on est obligée d’y aller. »

Et par conséquent:

« Je suis opposé à l’ouverture des commerces le dimanche ».

En résumé: qu’elles crèvent, ces prolétaires, pourvu que je sois élu.

Quand je pense que certains « libéraux » appellent à voter pour ce sinistre clown…

Méphistophélisme.

D’un air entendu, les médiatiques – j’entends par ce mot, principalement, les gens qui se flattent d’avoir une carte de journaliste, sacré symbole de la liberté… en France – vous parlent des programmes de leurs compères politiques qui veulent devenir Président de la République.

Sous prétexte de satisfaire la prétendue opinion publique, certains d’entre eux recommandent même aux politiques de chiffrer ce qu’ils affirment qu’ils feront si le suffrage universel reconnaît leur clairvoyance.

1. Qu’est-ce qu’un programme politique ?
C’est, en théorie, le paradis que promet le candidat au peuple, s’il l’élit, et les décisions qui permettront de l’atteindre.

En pratique, c’est un ensemble de décisions qui, d’abord, tendra à faire plaisir à une partie du peuple et qui violera l’autre partie en toute impunité : « celle-ci aura juridiquement tort parce qu’elle sera politiquement minoritaire ».

En vérité, les deux parties se retrouveront bien vite gros jean comme devant car, comme le Président, et les élus qui procèdent de celui-ci, leur diront alors, il s’est produit des événements à quoi il n’avait pas pensé et qui ont perturbé l’application du programme.
Bref, une fois de plus, la classe politique en place se sera mise à l’abri, c’est-à-dire aura acquis la capacité de tondre la laine sur le dos des contribuables, tandis que les assujettis devront faire face à toutes les obligations réglementaires.

2. D’où les politiques tirent-ils les relations de causalité entre les décisions et le paradis qu’ils défendent ?

« That is the question ».
Et c’est la raison essentielle pour laquelle, aujourd’hui, le chiffrage des programmes politiques n’est plus à la mode (comme il a pu l’être dans la période 1974-1981).

L’expérience a en effet démontré à ceux qui en avaient l’illusion que la fameuse théorie macroéconomique – et a fortiori la cohorte des modèles économétriques qui en étaient déduits et qui donnaient la prétendue capacité du chiffrage – n’était qu’un péché contre le bon sens.

A défaut de mettre l’ensemble au musée des idées perdues, une partie d’entre eux qui, comme l’autre partie, s’en était fait un fonds de commerce, s’est néanmoins éloigné du chiffrage, voire des modèles économétriques, mais se délectent encore, désespérément, de telle ou telle resucée de la fontaine des théories macro économiques modifiées. Ils y trouvent les relations de causalité qu’ils recherchent et en étayent leurs discours.

Malheureusement, un premier ennui surgit car les étais ne sont que des courants d’air. Il est vain d’insister sur ce point.

Un autre est qu’à les lire, par exemple http://www.ofce.sciences-po.fr/clair&net-4.htm , ils ont écarté le chiffrage, non pas à cause de l’absurdité de la théorie macroéconomique, quelle que soit l’approche en ligne de mire, mais au prétexte de ne pas privilégier le coût du programme – qu’ils pourraient évaluer – par rapport au bénéfice – presque impossible à estimer -.

Ils oublient seulement ou nient que le coût est une façon de parler de la valeur comme les Autrichiens l’ont démontré:

« In the London-Austrian conception, […] cost becomes the negative side of any decision,
the obstacle that must be got over before one alternative is selected.
Cost is that which the decision-taker sacrifices or gives up when he makes a choice.
It consists in his own evaluation of the enjoyment or utility that he anticipates having to forego as a selection among alternative courses of action » (Buchanan, 1969, pp.42-43)
dans Buchanan, J.M. (1969), Cost and Choice, an Inquiry in Economic Theory, Markham Publishing Company, Chicago.

« Cost cannot be measured by someone other than the decision-maker because there is no way that subjective experience can be directly observed. […]
In a theory of choice, cost represents the anticipated utility loss upon sacrifice of a rejected alternative. » (ibid., p.42)

Ils oublient encore ou nient que la valeur ne peut qu’être subjective :

« La valeur n’est rien d’inhérent aux biens […] [n’est] pas une propriété de ceux-ci, ni une chose indépendante existant en elle-même. C’est un jugement que les individus économiques font de l’importance des biens […] la valeur n’existe pas en dehors de la conscience des individus » (Menger, 1871, pp.120-1)

« The difference between the valuation of two states of affairs is entirely psychical and personal. It is not open to any projection into the external world. It can be sensed only by the individual. It cannot be communicated or imparted to any fellow man. It is an intensive magnitude. » (Mises, 1949, IV.4, p.97)

Ils pataugent, enfin et peut-être d’abord, dans la valeur ou la qualité objective marxiste :

« Chaque chose utile peut être considérée sous un double point de vue, celui de la qualité et celui de la quantité. Chacune est un ensemble de propriétés et peut par conséquent être utile par différents côtés.[…]
L’utilité d’une chose fait de cette chose une valeur d’usage. Mais cette utilité n’a rien de vague et d’indécis. Déterminée par des propriétés du corps de la marchandise, elle n’existe point sans lui. » (Marx, Le Capital, p.41).

dont Vilfredo Pareto avait souligné l’erreur en ces termes :

« […] [Marx] oublie aussitôt que cette propriété qui dépend de la ‘fantaisie’ ne peut être que subjective, et c’est la cause principale de l’erreur, qu’il a en commun avec Ricardo, de placer l’origine de la valeur dans le travail ; ce qui est proprement confondre le but avec le moyen » (Pareto, 1896-97, §18)

Qu’à cela ne tienne, pour nos médiatico-politiques contemporains, il y aurait une bonne qualité et une mauvaise qualité des marchandises, il y aurait des biens et des maux quand ils n’en arrivent pas à adopter la vieille attitude qu’a dénoncée aussi Pareto en ces termes :

« Quelques économistes – G. Schönberg – se plaignent de ce que la liberté de production a pour effet la mauvaise qualité des marchandises, et ils s’imaginent que, sous ce rapport, l’industrie moderne est très inférieure à l’industrie ancienne. L’étude des faits est loin de confirmer ces conclusions » (Pareto, 1896-97, §. 811, p.164)

ou mieux, quand, actualisant cette attitude, ils en arrivent à soutenir l’application et le respect du prétendu et tout nouveau principe de précaution.

Dura lex, sauf pour moi

Comme elle est simple la vie des puissants:

Mme Royal a assuré mardi soir sur France 3 que toutes les valorisations pour sa déclaration ISF avaient été réalisées par un expert comptable. Soulignant qu’il n’y avait « pas de fraude à la déclaration » elle a dit « faire confiance à l’administration fiscale ».

(source: yahoo.fr)
1/ Moi je n’ai pas d’expert-comptable, je n’ai pas les moyens d’en payer un.
2/ Son patrimoine est-il à ce point important qu’elle doive en avoir un ?
3/ Quelle confiance dans l’administration fiscale. Ou quelle confiance dans les copains dans l’administration fiscale ?

Et il ne saurait être question de mettre en doute son intégrité:
Canal+:

Je paie l’impôt de solidarité et c’est normal, et je crois que c’est un impôt qui est souvent très fraudé, car les gens sous-estiment volontairement leurs biens pour ne pas le payer. Et moi j’ai fait faire l’évaluation par un expert comptable par ce que justement je crois que c’est un impôt qui est justifié et que tous ceux qui doivent le payer, doivent le payer.

Si quelqu’un a fauté, c’est l’expert-comptable. Elle, elle aime payer des impôts, puisqu’elle en vit. L’estimation est complètement fantaisiste ceci dit:

Selon l’hebdomadaire, leur maison de vacances à Mougins (Alpes-Maritimes), évaluée à 270.000 euros dans leur déclaration patrimoniale, en vaudrait autour de 700.000 selon les agents immobiliers locaux.

Quant à l’appartement de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) acheté par Mme Royal, M. Hollande et les parents de ce dernier, il a été déclaré par le couple pour une valeur de « 750.000 euros ». C’est, soutient Le Canard, « nettement moins que sa valeur d’achat en 1990 (5.750.000 F, soit 876.000 euros)! », et bien moins que la valeur estimée par des agences, « autour de 1,2 million » d’euros.

Pas mal comme patrimoine… combien faut-il gagner pour se constituer un patrimoine de 2 millions d’euros pour un quidam moyen ? Pour cela il faut soit énormément de talent, entreprendre, risquer, soit avoir des compétences réellement fantastiques. De telles réussites sont rares, sauf… au plus haut niveau de l’Etat, parce qu’on y cumule les avantages, petits et grands, plus ou moins connus ou cachés, qu’on y fait les « bonnes » rencontres… Qu’elle est facile la vie des puissants.

Et puis de toute façon, si légalement on y arrive pas, on peut aussi se passer d’appliquer les lois qu’on vote:

Au moment d’établir mon contrat, Ségolène m’expliqua qu’elle ne serait sans doute pas en mesure de me verser un salaire équivalent à celui que je percevais avec Ruravive. Sur le moment, cela ne m’inquiéta pas outre mesure. […] En attendant, Mme Royal avait une solution de « dépannage » grâce à l’un de ses « camarades », trésorier d’une association de type loi de 1901 : Poitou 93.

Mais… le président de l’association refuse! Forcément, les députés sont au-dessus de la loi, mais pas les sous-fifres. Que fait Ségolène ?

Suite au refus de l’association, Ségolène propose à Evelyne de lui verser le solde de son salaire de la main à la main. C’est à prendre ou à laisser. Elle prend…

Et voilà que Ségo paye son employée… au noir!
Lisez tout l’article, récit d’une ancienne collaboratrice pour en apprendre plus sur l’immaculée Marie Ségolène…

Décidément, la loi ne s’applique pas aux puissants en France. Les politiciens en sont exemptés: à nous, les pouilleux, les problèmes de logement, de garde d’enfant, de fins de mois difficiles, d’embouteillages, de PVs à payer, de trouver un boulot stable… Tout ça, ils n’en ont cure: ils ont des gyrophares et des chauffeurs, voire des escortes. Ils ont des cartes de train gratuites, des prêts à taux zéro, des logements de fonction, et ne voient jamais l’ombre d’un supermarché.
Ils ne sont jamais confrontés aux effets réels de leurs lois, d’ailleurs, ils se passent volontiers de les appliquer.

« Nous prendrait-on pour des caves ? »

Sur La Page Libérale http://www.pageliberale.org/?p=1474,, j’écrivais le 4 février 2007 :
« ‘Le Premier Ministre réunira le 12 février la conférence nationale des finances publiques’ a conclu le ministre.
J’espère que ce qui sortira de cette réunion procédera moins de la désinformation – pour ne pas parler de mensonge, mot déjà utilisé en 2006 – que l’intervention ministérielle du 23 janvier 2007 à quoi je viens de faire allusion.  J’aurais l’occasion d’en reparler. »

Le jour est arrivé.
Qu’a déclaré le ministre de l’Économie, des finances et de l’industrie dans son discours lors de cette 2e conférence nationale des Finances publiques Bercy – 12 février 2007 ?
Cf. site internet : http://www.finances.gouv.fr/presse/discours/ministre/tb0702121.php
 

C’est le ministre qui parle :

« […] 2. Permettez-moi de revenir plus précisément sur les résultats concrets obtenus l’an dernier :
* d’abord, le déficit de l’ensemble des administrations publiques devrait approcher -2,6 % contre -2,9 % prévu en loi de finances ;
* le seul solde du budget de l’État, qui revient à -36,2Md €, est au plus bas depuis 14 ans en point de PIB, à 2 %, et affiche même un excédent primaire, ce qui traduit le fait que le déficit est désormais inférieur aux charges d’intérêts de la dette. Ce résultat, c’est celui d’une gestion doublement vertueuse puisque, au-delà du respect de la norme « 0 volume » pour la 4e année consécutive, je vous rappelle que nous avons également affecté au désendettement la totalité des surplus de recettes fiscales.
* concernant l’endettement, la dette négociable de l’État a diminué en valeur de 760 millions d’euros l’an dernier, ce qui nous a permis de réduire le programme d’émissions de dettes en 2006 de 119 a 104 Md d’euros. Ce désendettement de l’État va nous permettre d’économiser 600M € en 2007, et entre 4 et 5 Md sur l’ensemble de la vie des titres dont on nous avons évité l’émission.
* Au total, l’endettement global des administrations publiques devrait baisser de 2 points de PIB ramenant l’endettement de 66,6 % fin 2005 à 64,6 % fin 2006. Outre la réduction du déficit public et la mobilisation des recettes de privatisation affectées au désendettement, cela résulte également de la réorientation de la gestion de la trésorerie des administrations publiques qui donne de premiers résultats extrêmement satisfaisants : sous l’impulsion du comité de gestion de la trésorerie dont j’ai annoncé la création en juin dernier lors de la première réunion du conseil d’orientation, le montant de l’encours de BTF a été réduit de 29 Md euros, générant une économie de 900 M € en année pleine, dont le caractère pérenne dépend bien entendu de la poursuite du désendettement. »

Que les lecteurs qui ont compris ces quelques paragraphes m’en fassent part, mon esprit est imperméable aux éventuelles informations qu’ils pourraient contenir, à l’exception de l’une d’entre elles.

Le ministre a donc dit :
« * le seul solde du budget de l’État, qui revient à -36,2Md €, est au plus bas depuis 14 ans en point de PIB, à 2 %, et affiche même un excédent primaire, ce qui traduit le fait que le déficit est désormais inférieur aux charges d’intérêts de la dette. »

Ma remarque n°1 :
« Le déficit est inférieur aux charges d’intérêts de la dette ».  Voilà la seule information – qui répond d’ailleurs à une question débattue à l’occasion du billet précédent -. 
Mais j’ajouterai immédiatement : et alors ? 
L’essentiel est que le marché financier doit accepter de prêter encore, en plus, des ressources égales à un peu moins que le montant des charges d’intérêts. 
Primo, on est donc en pleine cavalerie.  Secundo, il y a augmentation de l’endettement de l’Etat.  Pourquoi ne pas l’évoquer ? C’est cela l’important.

Le ministre a dit ensuite :
« Ce résultat, c’est celui d’une gestion doublement vertueuse puisque, au-delà du respect de la norme « 0 volume » pour la 4e année consécutive, je vous rappelle que nous avons également affecté au désendettement la totalité des surplus de recettes fiscales. »

Ma remarque n°2 :
« Surplus de recettes fiscales ? » Surplus non pas par rapport aux dépenses, mais par rapport aux recettes attendues ! Le ministre joue avec les mots.  Primo, les prévisions étaient donc erronées.  Secundo, si les recettes ont été employées au désendettement, l’endettement nouveau prévu est resté le même. Il y a donc augmentation de l’endettement de l’Etat ! Pourquoi le dissimuler ?

Le ministre a encore dit :
« * concernant l’endettement, la dette négociable de l’État a diminué en valeur de 760 millions d’euros l’an dernier, ce qui nous a permis de réduire le programme d’émissions de dettes en 2006 de 119 a 104 Md d’euros. »

Ma remarque n°3 :
Cette phrase nous fait entrer dans le monde d’Alice, celui du Pays des Merveilles.  Comment peut-on dire, sans la moindre explication, qu’une diminution de 0,76 Md d’euros de la dette négociable de l’Etat – soit 90 % de la dette totale – a permis de réduire l’appel au marché financier de 15 Md d’euros ?

Mais il y a encore mieux.  Le ministre n’a-t-il pas dit :
 » Ce désendettement de l’État va nous permettre d’économiser 600M € en 2007, et entre 4 et 5 Md sur l’ensemble de la vie des titres dont on nous avons évité l’émission. »

Ma remarque n°4 :
Il se situe donc dans un monde qui aurait pu exister et qui, grâce à ses géniales décisions, ne s’est pas réalisé.  Néanmoins, il fait comme s’il existait et, en s’y situant, propose des estimations dénuées du moindre intérêt.  C’est se moquer de ses auditeurs !

Et le ministre de continuer :
« * Au total, l’endettement global des administrations publiques devrait baisser de 2 points de PIB ramenant l’endettement de 66,6 % fin 2005 à 64,6 % fin 2006. »

Ma remarque n°5 :
En d’autres termes, il y a déficit, il y a à trouver des ressources nouvelles sur le marché financier et, après un saut périlleux qui consiste à abandonner l’évaluation en euros pour une évaluation en points de PIB, on avance que l’endettement global devrait baisser de 2 points de PIB.
Apparemment donc, le déficit a conduit à la baisse de l’endettement global ! On marche sur la tête ou bien …

Mais le ministre d’expliquer :
 » Outre la réduction du déficit public et la mobilisation des recettes de privatisation affectées au désendettement, cela résulte également de la réorientation de la gestion de la trésorerie des administrations publiques qui donne de premiers résultats extrêmement satisfaisants : sous l’impulsion du comité de gestion de la trésorerie dont j’ai annoncé la création en juin dernier lors de la première réunion du conseil d’orientation, …. »

Ma remarque n°6 :
Non, Monsieur le Ministre, s’il y a baisse apparente de l’endettement global, c’est uniquement à cause de l’augmentation du PIB, une augmentation qui, économiquement, est freinée par la politique non libérale suivie et qui, comptablement, est gonflée par les dépenses des administrations publiques (supérieures à leurs recettes).
Comment, à cet égard, se flatter de la création du  » comité de gestion de la trésorerie » qui charge un peu plus encore les dépenses de fonctionnement de l’Etat et qui contribue ainsi au déficit ?

Bref, je n’ai rien compris ou si peu à l’état des finances publiques présenté prétendument par le ministre que je me demande ce que le marché financier (où les étrangers sont majoritaires) a bien pu y comprendre.

La révolution par la propriété privée

« le programme du libéralisme devrait donc, résumé en un seul mot, se formuler  ainsi : propriété [privée]…Toutes les autres exigences du libéralisme découlent de cette exigence fondamentale » (Mises,  Le Libéralisme , 1927 )
  La propriété privée, individuelle est attaquée de toute part. Elle est attaquée d’un point de vue moral par les socialistes, experts en inversion des valeurs, et plus généralement par tous ceux qui prétendent dénoncer l’ « égoïsme » et le « profit » dans une société fondée sur l’économie libre et la propriété privée (le capitalisme) et qui prônent à la place le sacrifice de soi sur l’autel de la pseudo-justice sociale. Pourtant la propriété privée est réellement l’élément civilisateur de la société. La Civilisation s’étend sur le socle moral et juridique de la propriété privée, en aucun cas contre elle.
 

Une civilisation qui ne respecte plus les droits individuels de propriété est une civilisation qui meurt ou qui ne se développe pas, comme l’a montré Hayek en opposant les valeurs tribales qui règnent dans une société close où les échanges sont limités aux membres de la tribu et les règles d’une société ouverte qui permettent d’établir  des relations avec des gens lointains que l’on n’a pas besoin de connaître, relations qui sont entretenues par le simple fait d’agir selon certaines règles abstraites (comme la propriété privée), pour satisfaire nos besoins mieux que dans le cadre tribal.
 

Si la propriété privée est un principe civilisateur c’est parce qu’il n’y a pas de liberté individuelle sans propriété privée, individuelle. Ce fait, si évident, logique (au sens de la logique de la réalité, pas seulement de la logique formelle qui est juste tautologie),  est tellement massif qu’il est impossible de le dénigrer ou de le nier sans le valider implicitement par ses actes. Quels actes ? Celui d’argumenter. Essayer de convaincre quelqu’un présuppose sa liberté et en même temps sa propriété de lui-même. Mais également celui de vivre, car vivre est un acte qui nécessite l’appropriation de quelque chose. Et définir une limite quantitative a priori au droit d’appropriation est une absurdité logique ! Toute tentative de justifier la limitation de la propriété privée autrement qu’en exigeant qu’elle soit cohérente avec elle-même (interdiction du vol) entraîne une contradiction pratique, un désaccord entre ce qu’on dit et ce qu’on fait.
 

La propriété privée résout bien des problèmes que connaissent nos sociétés imprégnées de socialisme et dans lesquelles la propriété « collective » ou « publique » est parée de toutes les vertus. Nous allons voir que la propriété privée est la solution théorique et pratique de la plupart des problèmes actuels. Et s’il y avait un programme réellement civilisateur à proposer dans le cadre de l’élection présidentielle française ce serait celui-ci : restaurer le Droit de propriété privée, individuelle, dans son intégralité.
 
La propriété privée comme condition d’une vie signifiante
 Dans un texte très beau et très vrai Barry Smith  définit la vie signifiante par le fait d’accomplir sa vie par ses actes libres (si je puis faire ce pléonasme).
 

« Une vie signifiante est une vie que l’on doit pouvoir percevoir comme ayant une certaine forme (…). Si elle doit contribuer à donner du sens à la vie d’un homme, cette forme imprimée au monde doit être le résultat de ses propres efforts et de ses libres décisions. Elle ne contribue en rien au sens de la vie si ce qu’on a fait, si l’effet qu’on a produit sur le monde, n’est que la conséquence d’actions qui ont été accomplies sous les ordres de quelqu’un d’autre. (…)Mener une vie dotée de sens implique que ce soit lui-même qui décide comment agir sur sa propre vie et comment agir sur le monde où il vit – et c’est cela qui va servir de base à notre proposition selon laquelle la liberté, tout autant que la moralité, le bonheur ou le bien-être matériel, peut constituer un critère d’évaluation des civilisations. »
 

Si donc, comme il est vrai et irréfutable que la propriété privée est une condition de la liberté alors il faut en tirer la conclusion suivante : il n’y a pas de vie signifiante possible dans une société où la propriété privée individuelle est détruite ou attaquée en tant que principe. Une société qui réduit le principe de la propriété privée à la possession de sa brosse à dents donne de la vie la signification d’une brosse à dents. Tout cela est d’une évidence que la vie quotidienne illumine à chaque instant, à chaque action.
 

L’Etat, en se posant en maître de la propriété, est réellement l’utopie totale qui force les individus à vivre et à vouloir vivre en niant la propriété naturelle, en la repoussant. Et pour en finir avec l’égoïsme il faut dire ceci : pour être généreux il faut être propriétaire, pour être altruiste il faut avoir quelque chose à quoi renoncer. Cette chose peut être son temps. Donner de son temps. Mais pour que ce don ait la moindre valeur, la moindre signification, encore faut-il que le temps que l’on donne ait de la valeur pour soi. Donner, être altruiste, cela n’a finalement une signification que si le temps que l’on donne avait pu être utilisé pour créer de la valeur pour soi. Ce qui suppose d’avoir quelque propriété : à commencer par la propriété de soi, ce qui signifie de ne pas être forcé, ni de forcer un autre.
 

Propriété et liberté d’expression
 L’Etat s’est approprié les espaces dits publics mais également une partie des droits liés à la propriété privée. Ainsi il n’est plus possible de dire tout ce que l’on veut car le maître décide ce qu’on a le droit de dire et ne pas dire. D’où le débat sur la liberté d’expression. Sous la pression de certains groupes l’Etat interdit de compter les noirs dans l’équipe de France, de parler d’un certain prophète d’une manière critique etc. La question n’est pas la vérité de ce qui est dit mais le principe de la liberté d’expression. Tout le monde semble y tenir à cette liberté, mais que de confusion dans son analyse dès qu’on oublie que la liberté est logiquement liée à la propriété. Voilà la solution :
 

Chacun a le Droit à la libre expression, en tout lieu, et cela parce que chacun est propriétaire de lui-même, de son corps, de ses organes, et de l’air qui est devant sa bouche et qui lui permet de respirer. Il a donc le Droit de dire ce qu’il veut. D’où viennent les limitations légitimes de la liberté d’expression ? Uniquement de la propriété des autres et des engagements contractuels. Si je suis chez quelqu’un qui ne supporte pas ce que je dis, il a le Droit de me jeter dehors. Si je dis quelque chose que je me suis engagé contractuellement à ne pas dire je suis sanctionné de la manière contractuellement prévue. Ainsi donc le Droit de liberté d’expression n’est jamais perdu, il reste total, ce qui ne signifie pas qu’on l’on puisse dire impunément ce que l’on veut où on veut.
 

La propriété privée est donc une garantie contre les restrictions abusives et arbitraires de l’Etat. Plus il y a de propriété « collective » (les espaces « publics »), plus il y a de risques de conflit entre ceux qui s’expriment et ceux qui veulent utiliser la force étatique pour les faire taire. Plus il y a de propriété privée accompagnée de l’intégralité de ses droits, plus il y a de liberté d’expression en acte (si du moins la police du droit est assez dissuasive).  Encore une fois la conclusion est imparable : pas de liberté sans propriété privée, au sens plein du terme.
 

Propriété privée et immigration
 Le problème de l’immigration est celui de l’entrée des individus sur un territoire. Les gauchistes appellent effrontément « droit de l’homme » le fait de pénétrer sur un territoire et d’y rester. Dans ce cas je suggère qu’ils ouvrent grandes les portes de leur appartement et leur salon, car c’est un droit de l’homme d’y entrer et de s’y installer. Le territoire national est divisé entre espace de propriété collective (la collectivité nationale) et de propriété privée sous le droit national. Ce n’est pas la collectivité nationale qui légitime la propriété privée mais l’inverse : les propriétaires privés délèguent une partie de leurs droits à la collectivité, si tant est que cela soit possible. Ainsi, les hommes de l’Etat n’ont tout simplement pas le Droit d’imposer à la collectivité des « invités » indésirables, c’est-à-dire qui n’ont jamais été invités.
 

Si la France connaît aujourd’hui de graves problèmes liés à l’immigration c’est que les hommes de l’Etat ont géré l’immigration à leur guise et qu’ils ont échoué dans l’intégration de ces populations très dépendantes économiquement. S’ils ont pu le faire c’est en raison, encore une fois, de la part trop grande de « propriété collective ». La propriété privée encore une fois est la solution révolutionnaire du problème de l’immigration ainsi que l’explique Hans-Hermann Hoppe :
 

Pour le libre échange et une immigration limitée
 « La liberté de mouvement de l’immigrant est limitée par l’étendue de la propriété privée et de celle des terres en particulier. Mais, en empruntant les routes publiques ou les moyens de transport publics, et en restant sur les terres et parcs publics et dans les constructions publiques, un immigrant peut potentiellement se trouver sur le chemin d’un résident intérieur, et même se retrouver dans son voisinage immédiat, pratiquement à sa porte. Moins la propriété publique est importante, moins le problème sera aigu. Mais tant qu’il existe une propriété publique quelconque, on ne peut totalement y échapper. »
 

La privatisation du territoire est non seulement légitime mais c’est aussi la condition d’une solution à divers problèmes comme l’insécurité, la pollution dans les grandes villes, et la circulation automobile dans un contexte de rareté (des voies de circulation). Je ne peux que recommander la lecture de Bertrand Lemennicier et son classique : la privatisation des rues (La morale face à l’économie, Editions d’Organisation, 2006, voir aussi www.lemennicier.com )
 

Il faut ajouter ici peut-être un lien entre la culture et la propriété. L’immigration et l’intégration ratée ont aussi conduit à un choc des cultures au sein même du « territoire national ». La religion musulmane s’étend de plus en plus et cela uniquement à cause d’une immigration forcée, depuis des décennies. L’arrogance des « cultures invitées » atteint la limite du supportable, chaque communauté y allant de ses revendications, de ses procès en génocide ou autres injustices historiques remontant à plus de deux siècles. La candidate socialiste aux présidentielles parle à la « France métisse » et demande à la « France violée » de se taire. La France multiculturelle est une invention a posteriori qui prend acte de l’intégration forcée en la déguisant en un processus libre. Le multiculturalisme n’est qu’un mot post-moderne pour justifier le relativisme, attitude intellectuelle nécessaire pour accepter l’invasion et la ruine des valeurs traditionnelles des Français intégrés.
 

Propriété privée et prospérité
 Il n’y a que deux systèmes : l’égalité (prétendue !) dans la pauvreté ou l’inégalité dynamique dans la prospérité. Toute troisième voie aboutit à l’inégalité statique dans la médiocrité permanente. C’est le thème du livre de notre ami Jean-Louis Caccomo : la troisième voie, impasse ou espérance. La différence entre les deux modèles de société réside dans le choix entre propriété collective gérée par les hommes de l’Etat et propriété privée, entre économie administrée et économie libre. Or c’est un fait historique et prouvé depuis longtemps par les économistes dignes de ce nom : c’est l’économie libre qui conduit, en tant que telle, à la prospérité.
 

Cela a été montré magistralement par Ludwig von Mises dans son livre , l’action humaine, et cela a été vérifié historiquement avec l’expérience criminelle et désastreuse des régimes communistes ainsi que celle des social-démocraties, expérience dont le thatchérisme a signé un coup d’arrêt qui a permis à l’Angleterre de sortir de la tiers-mondisation (en France les hommes de l’Etat aiment tellement le tiers-monde qu’ils veulent nous y faire entrer, avec succès d’ailleurs).
 

La juste et urgente révolution au sens étymologique du terme est donc celle-ci : la propriété privée. Et tout le reste sera obtenu par surcroît. Ludwig von Mises avait énoncé ce programme en 1927, il est aujourd’hui le plus neuf et le plus urgent qui soit.
 

Le « mensonge salvateur »

Sur
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-865902@51-843695,0.html
on peut lire « Les confessions ‘sans haine’ de Jacques Chirac », article de Béatrice Gurrey (LE MONDE | 10.02.07 |) qui commence par :

« C’est un extraordinaire document. Jacques Chirac a rencontré à plusieurs reprises cet été, puis une dernière fois en janvier, le journaliste Pierre Péan, qui confessa François Mitterrand dans Une jeunesse française (Fayard, 1994). Il en est résulté un autre livre, L’Inconnu de l’Elysée, qui sera publié chez le même éditeur, le 17 février. L’hebdomadaire Marianne (daté 10-16 février) s’est assuré l’exclusivité de ses bonnes feuilles, parues samedi. Elles recèlent des scoops, quelques arrangements avec l’histoire et permettent de mieux lire l’actualité. »

J’en retiendrai :
« Nicolas Sarkozy est « spontanément plus libéral que moi« , souligne aussi le président, portant sur le libéralisme – qu’il appliqua lors des privatisations entre 1986 et 1988 – une cinglante condamnation. « Je suis convaincu que le libéralisme est voué au même échec que le communisme et qu’il conduira aux mêmes excès. L’un comme l’autre sont des perversions de la pensée humaine« , dit-il. »

Je pense qu’il est bon de rappeler à ce stade qu’en 1985, à un colloque organisé par l’aleps, le futur Président de la République, alors maire de Paris, déclara :
« Le problème majeur du libéralisme en France est de n’avoir jamais été vraiment mis en oeuvre. A nous de prouver que le libéralisme ça marche aussi en France ! » (cf. Nouvelle Lettre, 2006, n°900).

Le libéralisme ne saurait être une perversion de la pensée humaine et, d’ailleurs, pour cette simple raison, il n’a pas de problème.  S’il en avait eu, jamais ces principes n’auraient balayé les tyrannies socialo-communistes comme ils l’ont fait et comme ils balaieront les alter-mondialistes naissantes.  Certes, cela ne s’est pas fait du jour au lendemain car les destructions étaient importantes et s’accumulaient.  Et cela ne se fait pas en France.  Cherchez l’erreur…

A l’opposé, les anti-libéraux ont un problème, c’est qu’ils sont des névrosés, fussent-ils à l’occasion Président d’une république, comme l’a expliqué Ludwig von Mises dans Le libéralisme (La seule solution possible vers le progrès économique et social) (1927), qui vient d’être réédité par les éditions « Institut Charles Coquelin » (Paris).

Pour conclure ce message, je reprendrai les termes de Mises :

« Il y a pour un homme deux façons de réagir à cette expérience.
On trouve l’une dans la sagesse pratique de Goethe :
‘Voulez-vous dire que je devrais haïr la vie
Et fuir vers le désert

Parce que tous mes rêves bourgeonnants n’ont pas fleuri ?’
crie son Prométhée.
Et Faust reconnaît au ‘moment le plus important’ que ‘le dernier mot de la sagesse’ est :
Personne ne mérite la liberté ou la vie
S’il ne les conquiert chaque jour à nouveau.’
Une telle volonté et un tel esprit ne peuvent pas être vaincus par la malchance terrestre.
Celui qui accepte la vie pour ce qu’elle est et ne se laisse pas submerger par elle, n’a pas besoin de chercher refuge dans la consolation d’un ‘mensonge salvateur’ pour compenser une perte de confiance en soi.
Si la réussite espérée n’est pas au rendez vous, si les vicissitudes du destin démolissent en un clin d’Å“il ce qui avait été péniblement construit au cours d’années de dur labeur, alors il multiplie simplement ses efforts.
Il peut regarder le désastre en face sans désespérer. »Â 

Je vous ferai grâce de l’autre, celle du névrosé.  Je suis persuadé que vous l’imaginerez sans peine ou alors précipitez-vous sur le livre. 

 

Ce qu’on dit, ce qu’on ne dit pas.

Le 23 janvier 2007 dernier, le ministre délégué au Budget et à la réforme de l’État, porte-parole du Gouvernement, a présenté les comptes 2006 de l’Etat.  (cf. site internet :
http://www.finances.gouv.fr/presse/discours/budget/jfc0701231.php).
Son intervention mérite le détour. 

Si un « Je suis heureux de vous rencontrer aujourd’hui pour vous présenter l’exécution du budget de l’État à la fin de l’exercice 2006 » a ouvert ses propos, certains d’entre eux, par leur teneur, me scandalisent, à commencer par le paragraphe intitulé « I – Une année budgétaire exceptionnelle sur tous les plans ».
Qu’y a-t-il dans ce paragraphe ? 

Il est question de « 1) Un solde budgétaire en amélioration de 7,3Md € par rapport à 2005 et de près de 11 Md € par rapport à la Loi de Finances Initiales. »
Le ministre ajoute même : 

« Mettons fin tout de suite à ce suspens intolérable, voici le chiffre que vous attendez tous : le solde budgétaire pour 2006 s’établit à 36,16 Md €, hors mesure de régularisation relative aux pensions. »
De quel solde budgétaire s’agit-il ? 

Il faut attendre quelques lignes encore pour avoir une trace d’information puisque le mot « déficit » est enfin prononcé.  Le solde budgétaire évoqué est donc bien négatif comme il fallait s’y attendre, c’est bien un déficit comptable considérable.
Mais le mot est employé avec force de détails qui tendent en définitive à le transformer en « excédent comptable » dans la tête de l’auditeur peu attentif.  Il est en effet écrit :
« Le déficit s’inscrit donc en amélioration de 10,8 Md € par rapport à la prévision initiale du budget 2006 (46,9 Md €) et de 6,3 Md € par rapport à la dernière prévision du collectif (42,4 Md €). Je reviendrai tout à l’heure sur les facteurs expliquant cette amélioration. »
Comment se moquer de ses auditeurs d’une façon aussi délibérée !  Que signifie un déficit en amélioration ? 

Appelons un chat un chat : au lieu d’être de plus de 300 milliards de francs (46,9 milliards d’euros), le déficit est de l »ordre de près de 250 milliards de francs (36,2 milliards d’euros).  Donc il y a eu une augmentation importante de la dette de l’Etat en 2006.
Et notre ministre a le culot d’ajouter :
« Je voudrais auparavant mettre en perspective ce résultat exceptionnel, qui constitue une avancée majeure dans la voie du désendettement. »
Comment oser parler de désendettement alors qu’il y a un déficit comptable de 250 milliards de francs en 2006 ?  Il faudrait l’expliquer, Monsieur le Ministre.
  

A ce propos, il faut savoir que, selon l’agence France Trésor – qui a pour mission de placer la dette de l’Etat auprès des épargnants/investisseurs et du marché financier  -, la seule dette « négociable » de l’Etat au 31 décembre 2006 s’élevait à 876,6 milliards d’euros (près de 6000 milliards de francs) en baisse de 760 millions d’euros par rapport au 31 décembre 2005 (cf. site internet http://www.aft.gouv.fr/aft_fr_23/communiques_27/communiques_2007_534/etat_bilan_2531.html) 

Comment avec un déficit comptable de 250 milliards de francs en 2006, peut-il y avoir une baisse de l’endettement de 760 millions d’euros entre 2005 et 2006 ?  C’est de cela qu’il faudrait parler Monsieur le Ministre. 

Certes, pas plus que le ministre, l’agence France Trésor ne dit mot, à ce jour, sur la « dette non négociable » nette qui, ces dernières années, représentaient près 5 % de la dette négociable.  Par exemple, le 31 décembre 2005, la dette négociable était égale à 877,4 milliards d’euros, la dette non négociable nette à 42 milliards (cf. site internet http://www.aft.gouv.fr/IMG/pdf/050426_Dette_encours_2005.pdf) 

Mais, selon toute vraisemblance, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il y ait une forte augmentation de cette dette non négociable.  Le problème précédent reste donc entier.
  

Plus grave peut-être, ni le ministre ni l’agence France Trésor n’ont donné pour l’instant des informations sur la charge en intérêt de la dette.  A ce jour, les derniers chiffres disponibles ont trait à la charge de la dette négociable non pas pour le budget 2006, mais pour le budget 2005, de l’ordre de 40 milliards d’euros (cf. 

http://www.aft.gouv.fr/aft_fr_23/cadre_budgetaire_25/principaux_chiffres_89/charge_dette_negociable_93/index.html)  

En d’autres termes, l’endettement en 2005 avait coûté en charges d’intérêt – et connexes – 40 milliards d’euros.  On voit mal comment cette année le coût aurait pu baisser.   C’est de cela qu’il faudrait parler Monsieur le Ministre.
  

« Le Premier Ministre réunira le 12 février la conférence nationale des finances publiques » a conclu le ministre.
  

J’espère que ce qui sortira de cette réunion procédera moins de la désinformation – pour ne pas parler de mensonge, mot déjà utilisé en 2006 – que l’intervention ministérielle du 23 janvier 2007 à quoi je viens de faire allusion.  J’aurais l’occasion d’en reparler.
  

Mort d’une crapule

La mort d’un être humain ne devrait pas réjouir les âmes charitables. Mais quand il s’agit d’une crapule de la pire espèce, on peut sans doute faire une exception.
Quand meurt un producteur, un créateur, un entrepreneur et même un simple salarié, on est triste à bon escient. Désormais, il ne produira plus: chacun devra se passer de ses services, de son inventivité, de ses initiatives. Ceux qui en seront directement privés en souffriront le plus et s’en trouveront appauvris. Et cet appauvrissement s’étendra de proche en proche, touchant finalement la société tout entière, à des degrés divers.

Quand meurt un petit voleur, un obscur fonctionnaire, un escroc, un assassin ou même un homme politique de second plan, le soulagement de la société des honnêtes gens est bien réel, mais il est pour la plupart d’entre eux insignifiant. On peut avoir la charité de ne pas s’en réjouir.

Mais quand meurt un idéologue influent de la spoliation organisée; quand meurt un propagandiste de la misère geignarde; quand meurt un partisan du dépouillement fliqué des producteurs et des travailleurs au profit des oisifs et des parasites sociaux; quand meurt un symbole paroxystique de l’hypocrisie en soutane; quand meurt l’abbé Pierre, alors, et alors seulement, on a peut-être le droit moral de se réjouir.

Pour une fois, dans cette France déséspérante de bêtise et d’aveuglement où chaque homme juste verse chaque jour des larmes de tristesse, il est permis d’esquisser un amer et éphémère sourire. Ephémère, car les hordes de pillards sont déjà là pour récupérer les efforts destructeurs du défunt imposteur, à leur profit.

Esclaves, vous deviez déjà payer le RMI, l’APL, l’allocation handicapés, l’impôt sur le revenu, la TIPP; le complément familial, la prime de retour à l’emploi . De votre sueur, on extrayait déjà l’allocation de parent isolé, la TVA, la prime de déménagement. De votre sang on tirait déjà la CRDS et la CSG, les charges salariales et patronales, la taxe professionnelle et l’allocation journalière de présence parentale.

Désormais, grâce à l’abbé et ses disciples, vous devrez encore loger à vos frais des gens qui vous conspuent. Au poids du Monde qui vous broie les épaules, il faudra encore ajouter celui du Panthéon.